lundi 5 juin 2017

(2) Vivre dans la plénitude de l’Esprit de Dieu T. AUSTIN - SPARKS

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2010) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA


Table des matières
Introduction
I - Les 40 jours après la Résurrection
II - Christ intime
III - Mort et Résurrection de Christ
IV - Rempli de l’Esprit
V - Le sacerdoce 
VI - La mission et l’œuvre du Saint-Esprit
VII - De la relation de vie dans l’Esprit, au Plan final de Dieu
VIII - Une ressource commune
IX - Le bélier de consécration


I QUARANTE JOURS APRES LA RESURRECTION

                    Considérons à présent les 40 jours qui ont suivi la résurrection de Christ. Dans toutes ses actions pendant ces 40 jours, Christ a donné le sens de la spiritualité, et l’avènement du Saint-Esprit a établi, sur cette base, les Apôtres et l’Église. Il est important de reconnaître le lien entre les deux :



- la venue du Saint-Esprit,

- l’installation des apôtres et de l’Église.



                  «40 » représente pour nous une phase de vie spirituelle qui a un rapport avec notre éducation, dans la réalité de la présence du Seigneur.


A - Un chemin de foi nouveau

                    Dans le premier chapitre des Actes, il y a d’abord un mouvement émergent du Seigneur, puis comme un nuage qui s’amoncelle. C’est une première chose.

                   L’intervention de ce nuage quand Jésus est monté en haut constitue une voie entièrement nouvelle. C’est le chemin de la foi, mais une foi basée sur tout ce que ces 40 jours ont constitué. C’est très simple à comprendre.

                    Vous vous souviendrez de toutes les apparitions et les disparitions qui ont pris chaque fois les disciples par surprise à des endroits divers et éloignés, avec des preuves remarquables qu’ils avaient à faire ni à un esprit désincarné ni à une simple apparition, mais à une Personne vivante, Jésus-Christ Lui-même. Le Seigneur ne se moquait pas et ne jouait aucun jeu avec eux. Ses mouvements, ses actions, ses apparitions étaient tout ce qu’il y avait de plus sérieux.

                   Et puis soudain, en leur présence, Il monta au Ciel dans une nuée. Le Saint-Esprit n’utilise pas des mots pour faire de l’effet, Il utilise des mots qui ont un sens et s’Il juge utile d’utiliser le mot « nuée » , c’est dans un sens spirituel : nous entrons sur un chemin qui n’est plus de vision, mais de foi. Cette nuée nous parle d’un ordre nouveau : la loi de la foi régit cette nouvelle dispensation. Sur quelle base ? Sur tout ce que ces 40 jours ont instauré ; la foi qui croit tout ce qui s’est passé pendant ces 40 jours est si réelle, si vraie et si solide qu’elle peut fonctionner sur cette base et que, bien qu’ils ne Le voyaient plus, bien qu’il y ait une nuée, Il était toujours autant présent et pouvait être connu tout autant dans le futur qu’Il l’avait été pendant toute cette période.

                    Cette nuée qui avait ouvert le chemin de la foi, devait les amener au point où le chemin des 40 jours devenait le cours normal de leurs vies, les conditions normales de leur vie quotidienne.

B - La présence et la connaissance du Seigneur Ressuscité


                    Imaginons que nous soyons à la place des apôtres qui vont retourner vers la Chambre Haute après l’avoir quittée, alors qu’ils avaient partagé avec Jésus la Pâque et le partage du pain. Il était là et ils Le voyaient. L’un d’eux était si proche de Lui qu’il posait sa tête sur Son sein. Ils L’entendaient. Sans aucun doute, Il était présent la nuit de la Pâque. Comment toutes ces choses étranges ont-elles pu se passer, la Croix, la Résurrection, les 40 jours et ils sont revenus dans cette même chambre. Dans quel état sont-ils revenus ? Que ressentaient-ils ?

                    Maintenant, vous pouvez avoir été sur terre avec un ami bien aimé lors d’un événement mémorable où des choses ont été dites et partagées entre vous de manière exceptionnelle et marquante. Peut-être que cet ami est mort depuis et son absence se fait lourdement sentir. Vous retournez pour la première fois dans cette chambre depuis son départ et quel est votre sentiment ? Vous ressentez qu’une mort s’est produite et qu’il y a un gouffre. Vous vous rappelez de ces précieux moments avec votre ami qui n’est plus là : des sentiments de perte, de vide, de douleur, de chagrin tombent sur vous, l’atmosphère est tragique. C’est ce qui se passe dans le naturel.

                  Ces disciples sont retournés en arrière. Qu’ont-ils ressenti ? En revenant dans cette chambre, ont-ils ressenti la mort, la perte d’un ami, le vide, où la vie n’avait plus de valeur ? Non. Ils sont retournés dans la chambre haute conscients qu’Il était parti mais qu’Il pouvait être présent à n’importe quel moment. Il était parti, mais sans partir vraiment. Il était mort, mais Il était vivant ; ils L’avaient perdu mais ils L’avaient avec eux. Le résultat de ces 40 jours fut de leur faire comprendre qu’Il était avec eux plus que jamais.

                   C’était ce que le Seigneur recherchait pour eux : créer une situation où, bien que mort, Il était vivant, et, bien qu’il ne leur parlait plus à voix audible, ils pouvaient Le connaître et continuer à Le connaître. Ils ne sont pas revenus dans cette chambre haute comme des hommes qui avaient perdu leur Maître, mais comme ceux qui voulaient L’accompagner. Il n’avait pas cessé d’œuvrer, mais Il continuait à œuvrer ; Il n’avait pas cessé de parler mais Il continuait à parler. Nous les voyons encore dans la chambre haute comme en présence du Seigneur ; Il les a amenés dans cette position au travers des 40 jours.

                   Vous voyez donc l’objet de notre foi pour cette dispensation : la nature de la présence du Seigneur et comment la connaître. Voila la spiritualité. Sur cette base-là, le Saint-Esprit vient établir l’Église ; et si vous et moi ou n’importe quel groupe du peuple de Dieu, nous nous plaçons vraiment sous l’autorité du Saint-Esprit, nous serons en plénitude dans une chambre haute, c’est-à-dire réaliser la présence du Seigneur qui se fait connaître Lui-même à nous. C’est tout simple, mais c’est le fondement de la spiritualité, la nature même de la spiritualité qui constitue l’Église et qui la rend spirituelle. La nature spirituelle de l’Église est le résultat de la présence vivante du Seigneur, qui se fait connaître à elle. Il s’est fait connaître à eux ; Il leur apparut en l’espace de 40 jours. Après ce qui devait se passer pendant ces 40 jours, vint le départ dans la nuée, et ils ne Le virent plus. En même temps, le Saint-Esprit vient, et sur la base de la présence vivante et de la connaissance permanente du Seigneur Lui-même, l’Église est fondée. Vous pouvez constater cette réalité dans le Nouveau Testament, et dans tous les temps qui ont suivi, chaque fois que le Saint-Esprit a les choses entièrement entre ses mains. Le Seigneur est présent et Il se fait connaître en permanence.

C - L’adaptation au Seigneur glorifié, Homme sur le Trône des Cieux

« Comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu’Il s’en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent et dirent : Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ?… » (Actes 1:10).

                     « Hommes Galiléens », « deux hommes vêtus de blanc », là encore, le Saint-Esprit ne se trompe pas sur les mots. Le Saint-Esprit aurait pu dire deux anges, mais non…

                     Vous avez les hommes terrestres et les hommes célestes, et les hommes terrestres sont réprimandés par les hommes célestes, ou encore les hommes célestes adaptent les hommes terrestres aux réalité célestes. « Hommes Galiléens » : A l’époque être qualifié de Galiléen était un terme de reproche et même de mépris. Les Galiléens étaient souvent considérés comme inférieurs.

                    Nous avons ainsi la réprobation terrestre et la gloire céleste qui sont mis en parallèle par l’autorité céleste. Il y a deux hommes qui étaient en réalité des anges : « Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ? » (Hébreux 1:14).


                    C’est ainsi que le gouvernement administre les choses célestes. Par le biais de ces deux hommes, le gouvernement céleste est venu pour remettre en ordre ce qui est ici bas parmi les hommes, et la gloire céleste est descendue pour adapter à elle-même les hommes terrestres. Dans le Parole, « deux » symbolise le témoignage - « Par la bouche de deux ou trois témoins » « Il les envoya deux par deux »

                    Chaque fois que le chiffre 2 apparaît, vous trouverez le témoignage minimum du Seigneur mais aussi toute l’assurance et la provision nécessaires pour ce témoignage. Maintenant, recherchons ce que nous avons dans ce passage.

                    Deux hommes venus du ciel mettent les choses au point pour les hommes qui se placent sous le pouvoir du Saint-Esprit pour être des hommes célestes. Ils sont mis au niveau des réalités célestes afin de devenir des hommes spirituels. Ils restent là à fixer le ciel. A quoi pensent-ils ? Quel est leur visage ? Peut-être y a-t-il une grande interrogation dans leurs cœurs, des sentiments mêlés, des espoirs et des craintes : « Il est parti, nous l’avons perdu, nous sommes abandonnés ».

                    C’est comme si cette nuée allait, après tout, faire la grande séparation entre Christ dans le ciel et Christ sur la terre. Les paroles de ces deux hommes peuvent être considérées comme une réponse à ce qui se passait en eux à cet instant, à leur attente et ce qui était dans leurs cœurs « pourquoi restez-vous là à fixer le ciel ? Ce même Jésus… ». Ces deux hommes n’ont pas dit : ce Jésus qui était là, mais ce même Jésus. En effet ils ont dit : « Il est toujours le même; bien qu’il ne soit plus là avec vous, il est encore et toujours Jésus ».

                    Par conséquent, les disciples ont été ajustés par ces hommes célestes, à ce Jésus qui est vivant dans les cieux, et ils doivent maintenant retourner et vivre sur la certitude que Jésus n’a pas changé, mais qu’Il est toujours Jésus dans le ciel ; Il reviendra mais Il est encore et toujours Jésus dans les cieux. En fait, derrière cet événement, il y a encore beaucoup plus à découvrir.

D - L’Instrument et la Nature du Témoignage

                    Notez bien le fait que, dès que le Saint-Esprit les a lancés dans le témoignage, vous vous trouvez face à ces deux caractéristiques :

- le Saint-Esprit constitue toujours des paires,
- le témoignage de « Jésus de Nazareth que Dieu avait exalté pour le placer à la droite de Son Trône » existe pour toujours et éternellement.

                    Comment en est-on arrivé là ? Comment le Seigneur avait-il réalisé que deux par deux était le schéma idéal ? Paul et Barnabas ont été envoyés ensemble et lorsqu’un différend se produisait, c’était Paul et quelqu’un d’autre. Le Seigneur voulait toujours garder un minimum de 2 personnes, pour le témoignage de Jésus de Nazareth, non pas au passé, mais au présent.

                    « Jésus qui fut tué et pendu au bois, c’est Lui que Dieu a exalté pour Le placer à Sa Droite ». Les hommes venus du ciel sont venus à deux et ont dit : « Ce Jésus… Il est vivant et exalté dans le Ciel ». Ces deux hommes ont élevé leur témoignage terrestre au niveau du témoignage céleste par la résurrection et l’exaltation céleste de Jésus de Nazareth pour l’époque que nous vivons.

                    « Deux » incarne le témoignage de Jésus glorifié. Le Saint-Esprit vient et constitue l’Église et établit le croyant sur cette base : ainsi l’Eglise et le croyant deviennent l’incarnation de cette vérité : Jésus est vivant, ce qui n’est pas seulement un fait objectif, mais un instrument.

- « Comment savez-vous qu’Il est vivant ? Vous ne l’avez jamais vu ! »
- « C’est par la foi ! »
- « Comment cela, la foi est abstraite… »


- « J’en suis l’incarnation »

- « Oh, mais c’est de l’égocentrisme, une façon de se mettre en avant ! »

- « D’accord, mais je vais vivre sur cette base-là, et nous verrons bien ! »


                    Le Seigneur va agir avec vous ; Il brisera votre vie naturelle, vos ressources naturelles jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien, et ensuite Il agira pour que vous supportiez la pression et que Son œuvre se fasse en vous. Voila le témoignage de Jésus incarné dans le croyant et l’Église, conformément à la pensée de Dieu. Combien l’Église s’est éloignée de cela !

                     L’Église était supposée être le témoignage d’un Jésus incarné et achevé. Il en fut ainsi au commencement : Dieu a choisi ceux et celles qui ne pouvaient plus supporter la sagesse du monde et son pouvoir d’attraction. Ils étaient tous déconsidérés. Seraient-ils rentrés dans l’histoire, comme Saul de Tarse, qui aurait pu devenir quelqu’un d’important ?

                     Le Seigneur, après les avoir saisis, leur prit tout ce qu’ils avaient et ce qu’ils étaient, au point de désespérer de leurs vies sous une sentence de mort, afin de ne plus mettre leur confiance en eux-mêmes, mais dans le Dieu qui ressuscitait les morts. Il le fit encore et encore et toujours pour qu’ils soient le témoignage, plus précisément l’identification du témoignage.

                    Vous voyez bien le point de départ de la volonté de Dieu : c’est la spiritualité, pas celle qui est occupée par de grandes vérités ou des prédications de haut vol, mais celle inspirée du Saint-Esprit, l’identification et l’incarnation du Christ ressuscité et glorifié.

                   En Le rencontrant, vous rencontrez l’indestructible… C’est précisément ce qui tient au cœur du Seigneur dans la dispensation que nous vivons. En nous-mêmes, nous ne sommes rien, moins que rien. Le Seigneur brise, vide et crible tout en nous, apportant la confusion à notre sagesse : nous en arrivons au point où plus rien n’a de valeur et où on ne peut se fier à rien ici-bas. Malgré nos tentatives, nous ne pouvons continuer comme ça : nous sommes à bout...

                    Mais à chaque instant, le Seigneur vient pour être notre vie, notre sagesse, non plus une sagesse qui prend forme dans nos cerveaux pour que nous la comprenions et l’appréhendions avec notre intelligence, mais une profonde œuvre intérieure, celle de la sagesse divine qui produit un résultat durable et éternel.

                    Vous ne pouvez voir comment le Seigneur le fait, vous ne pouvez comprendre Ses voies en vous et chez les autres, mais finalement les conséquences sont telles que vous avez la preuve irréfutable que c’était de Dieu et pas de vous.

                    Oh, combien d’entre nous ont pleuré devant Dieu pour qu’Il nous donne la capacité dans certains domaines, pour gérer certaines situations compliquées, et nous nous sommes trouvés totalement incapables d’accomplir Son œuvre sur le terrain de notre organisation, de notre jugement et de notre décision. La seule chose était que nous fassions ce que le Seigneur nous demandait de faire sans savoir pourquoi et comment. Il nous demandait de le faire selon sa méthode.

                    Nous n’aurions jamais pu l’accomplir par notre volonté et notre sagesse, mais cette action portait la marque divine, le sceau de l’éternité. Cette sagesse-là n’est pas de ce monde ni de nous-mêmes. Deux hommes venus du ciel pour ajuster et élever au niveau céleste les êtres humains terrestres…

E - La compréhension des lois et relations célestes établies.

                    Voyons à présent les résultats. La conséquence immédiate fut qu’ils avançaient avec une compréhension et une prise de conscience nouvelles. Ils retournèrent à Jérusalem, se rendirent dans la chambre haute et continuèrent à prier. Ils avaient le discernement de ce qu’ils avaient à faire. Ont-ils eu raison ? Oui, certainement.

                    Une direction céleste guidait leurs actions célestes. Le Saint-Esprit les a rencontrés et éclairés et une nouvelle dispensation commença. Pour le Saint- Esprit, ils étaient au bon endroit au bon moment. Ils agissaient en comprenant comment le Saint-Esprit devait agir et quelle était la prochaine étape : la spiritualité dans l’intelligence et le discernement.

                    « Deux hommes vêtus de blanc se tenaient devant eux ». Un autre passage utilise ce verbe : « Le seigneur se tenait devant moi et me fortifiait » (2 Timothée 4:17). De quoi s’agit-il ? C’était de soutenir quiconque se trouvait dans une situation nouvelle. Ils se trouvaient en effet dans une étrange situation, quelque chose de nouveau qu’ils n’avaient jamais vécu auparavant, sans repère et sans expérience auxquels se raccrocher. Le livre des Actes est rempli de principes spirituels et le Seigneur souligne de manière remarquable, surnaturel et extraordinaire à quel point les disciples s’y appuyaient. Au cours de cette période, le Seigneur n’a pas toujours eu besoin d’associer les mêmes démonstrations à ces principes spirituels. Il l’a fait dès le début pour bien les établir.

                    Par exemple, Ananias et Saphira ont violé un principe biblique, celui de la souveraineté absolue du Saint-Esprit dans l’Église. Le Seigneur met un accent particulier sur ce principe parce qu’il a été violé : Ananas et Saphira sont tués.

                    Beaucoup d’autres êtres humains ont fait la même chose à l’époque et n’en sont pas morts. Cela veut-il dire que ce principe a perdu de sa valeur et que Dieu a changé d’avis ? Pas du tout. Vous ne pourrez jamais violer un principe spirituel sans en souffrir dans votre vie spirituelle et surtout dans votre vie physique.

                    Paul en fait allusion dans les Corinthiens : « Pour cette raison, il y a parmi vous beaucoup de faibles et de malades et certains sont morts ». A Corinthe beaucoup de morts ont été dues à des maladies physiques résultant de la violation de ce principe spirituel. Nous pouvons en conclure que l’attitude du Seigneur reste exactement la même, qu’il juge et mette à mort ou qu’il fasse preuve de patience envers nous.

                    Prenons un autre exemple : le don des langues accompagnait le Saint-Esprit, c’était un principe établi. Ce qui ne veut pas dire que la présence du Saint-Esprit devait être invariablement accompagnée de la manifestation des langues. Pour confirmer ce principe, Il accordait quelque chose de phénoménal : nous sommes élevés au dessus du naturel, car nous ne pouvons agir par nature. Quand une langue céleste est comprise par des hommes de langues différentes sur terre, que cela nous suggère-t-il ? Lorsque nous atteignons l’objectif de l’œuvre de Dieu dans la création nouvelle, nous parlons tous une même langue et nous nous comprenons ; en d’autres termes, la malédiction tombée sur les hommes à cause du péché, avec comme conséquence la confusion et la division, aura disparu pour toujours. Ce qui est la rétribution de l’Esprit.

                    Le Seigneur a établi cela de façon extraordinaire pour montrer qu’Il inscrit bien ce principe dans la pierre définitivement. Nous ne devons pas chercher chaque fois des associations à ces principes, mais il nous faut reconnaître le principe et vérifier que nous le respectons bien. Le Seigneur représenté par ces deux hommes après l’ascension de Jésus-Christ, a établi quelque chose de tout nouveau pour nous soutenir dans une position et une situation nouvelles, sur le fondement du Christ vivant exalté.

                    Ces deux hommes ont dit : « Ce Jésus… ». Pourquoi n’ont-ils pas dit : « Ce Seigneur, ce Fils de Dieu… », ils auraient pu l’affirmer avec une absolue vérité. Le Saint-Esprit décrit ces deux messagers comme deux hommes, pas comme deux anges ou créatures célestes ; pourquoi ? Parce qu’il veut clairement affirmer que Dieu a institué et suscité pour ce temps un Homme glorifié, à la tête d’une race nouvelle évoluant dans un ordre nouveau : l’union avec Lui en tant qu’Homme dans la gloire. Dieu dispose d’un Homme nouveau et Il conduit les êtres humains à la conformité à cet Homme nouveau, qui est à la fois Divin et Humain.

                    Le but ultime de cette dispensation est que les hommes s’ajustent et s’élèvent au niveau de l’Homme. L’apôtre Paul le dit clairement dans ses épîtres : il s’agit de présenter chaque être humain parfait en Christ. Christ dans les cieux gouverne mais pas officiellement. Son gouvernement est spirituel et Il exerce Son Autorité guidé par des considérations d’ordre spirituel. Il est la manifestation parfaite de la pensée de Dieu, c’est pourquoi cette pensée divine doit nous guider et nous diriger. Quelle est-elle ? Ce n’est pas une abstraction de notre cerveau.

                    Elle est une Personne ; la volonté de Dieu est une Personne. Le Seigneur Jésus représente la plénitude de la pensée divine, la volonté parfaite de Dieu. Être conforme à Christ, c’est être en accord avec la pensée et avec la volonté de Dieu. Le Saint-Esprit ne nous amène pas seulement des vérités. Il nous amène Christ et nous place sous Son autorité, en nous conformant spirituellement à cet Homme qui manifeste et réalise pleinement la pensée de Dieu.

                    Il en est ainsi pour le croyant sur le plan individuel, mais c’est surtout à l’Église d’entrer dans la pleine mesure de la stature de Christ. Dieu cherche une humanité où Christ en gloire prend le dessus sur l’humanité ici-bas, le témoignage d’un Homme Céleste au cœur des êtres humains ici-bas.

                     Il a dit : « Vous serez mes témoins ». Qu’est-ce qu’un témoin ? Le témoin ne se contente pas de donner une information. Dans un tribunal, le témoin ne sert pas à cela. Si vous êtes appelés à témoigner dans une cour de justice, ce n’est pas une information que vous avez entendue qui sera attendue de vous, mais de dire ce que vous savez et ce que vous avez vu, et si vous ne pouvez pas le faire, il faudra laisser la place à un autre témoin. Le témoin est l’incarnation de la vérité.

                     Ce qui est marquant dans la dispensation que nous vivons, c’est le témoignage de l’Homme Céleste, de l’ascension jusqu’au retour du Seigneur, et la spiritualité. Le Saint-Esprit vient nous former à la conformité à Christ, sur le fondement de Sa Résurrection et de Sa Vie Céleste, de telle sorte que cette vie de résurrection soit manifestée et s’exprime par nous. La spiritualité vient quand nous sommes marqués par la vie de résurrection du Seigneur.

                    Nous avons dit qu’il y a une crise puis un processus. La crise, c’est d’être né de nouveau. Le processus, c’est la croissance de cette vie, en vivant de plus en plus de la vie de résurrection de Christ, et de moins et moins par soi-même, avec l’intelligence et la connaissance toujours croissantes de Christ. Quelle extraordinaire plénitude il y a en Christ élevé et glorifié !

                    La spiritualité, c’est prendre progressivement Christ comme Il est selon Dieu, et de faire de Lui notre vie.

à suivre…….



samedi 3 juin 2017

(1) Vivre dans la plénitude de l’Esprit de Dieu T. AUSTIN - SPARKS

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2010) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA
Table des matières

Introduction

I - Les 40 jours après la Résurrection
II - Christ intime
III - Mort et Résurrection de Christ
IV - Rempli de l’Esprit
V - Le sacerdoce
VI - La mission et l’œuvre du Saint-Esprit
VII - De la relation de vie dans l’Esprit, au Plan final de Dieu
VIII - Une ressource commune
IX - Le bélier de consécration


INTRODUCTION Le plan de Dieu maintenant.

A - Mise à part d’un peuple sorti du monde

                    La période où nous vivons s’étend de l’ascension du Seigneur Jésus au Ciel jusqu’à son prochain retour. Il est bon de se rappeler que dans cette période de temps, le but principal de Dieu avec ce monde est d’en extraire quelque chose, qui n’aura plus du tout de rapport ni de lien identitaire avec lui. Tant que cette question n’est pas bien claire dans les esprits, nous serons toujours dans la confusion sur tous les sujets relatifs au Seigneur, à son œuvre, à son Plan et à notre communion avec Lui. Le Seigneur est donc avant tout concentré sur ce qui va sortir de ce monde présent. Tout le reste n’est qu’une préparation de ce monde au Jugement. Lorsque Dieu en aura terminé avec cette tâche prioritaire, alors le monde sera jugé.

                    Ainsi donc, la volonté de tirer de ce monde tout ce qui est profitable et d’y établir quelque chose pour Dieu, est fondée sur des idées fausses, qui risquent de nous conduire à un grand nombre d’erreurs, et, peu à peu, à des désillusions. 

B - Cette séparation est surtout et avant tout spirituelle


                    Cette mise à part est essentiellement spirituelle : bien sûr, Dieu fait littéralement une séparation entre Son peuple et le monde, génération après génération, et, à la fin, le restant de ceux qui attendent Son apparition sera enlevé, l’aspect physique de cet enlèvement n’en étant que la phase ultime.Le processus de séparation spirituelle provoque en premier lieu une crise : la nouvelle naissance, où nous prenons conscience que nous sommes nés ailleurs, que nous n’appartenons plus à l’ancien monde, et qu’au plus profond de notre être, nous avons la certitude que nous ne sommes plus de ce monde, mais d’En Haut. Cette crise est l’acceptation pleine et entière de notre séparation d’avec le monde. En deuxième lieu, cette crise une fois passée, la mise à part et même une certaine forme d’émancipation se mettent en place progressivement. Il s’agit d’une sorte de pèlerinage, d’une marche en avant, et si nous marchons en vérité avec le Seigneur, nous nous éloignons de plus en plus de ce monde présent, spirituellement parlant. Ce sont des vérités simples et élémentaires, connues, mais absolument nécessaires pour revoir nos fondements de vie.

C - Pourquoi Dieu laisse-t-Il Son peuple évoluer dans ce monde ?

                    Il y a trois raisons. Nous parlons ici de ce qui est sorti de la crise de la nouvelle naissance, qui est en phase de progression, qui reste toujours présent à ce monde, bien qu’étranger. Ces trois raisons vont dans trois directions :

- vers Dieu, 
- vers Son peuple,
- vers le monde.

                    Pour Dieu, le but principal de la présence de Son peuple est de représenter Ses droits et prérogatives sur terre. Comme David fut chassé de son royaume et bouté hors de Jérusalem, il renvoya à Jérusalem Zaddok, le sacrificateur, avec l’Arche de l’Alliance, comme le témoignage du fait que c’était sa place à Jérusalem et qu’il y reviendrait un jour ou l’autre ; de la même manière, le Seigneur, qui a été rejeté et chassé de ce monde, place stratégiquement son peuple allié à Lui-même, pour représenter Ses droits et prérogatives ici-bas. C’est la raison pour laquelle nous sommes appelés à tenir délibérément notre place sur cette terre pour nous opposer fermement aux déclarations de cet usurpateur, comme un défi au Prince de ce monde, et pour défendre les intérêts de Celui dont le droit est d’y régner. Nous sommes tout simplement là dans ce but. 

                     A propos de la présence, de Dieu sur cette terre, l’objectif pour nous est d’apprendre à connaître et à vivre Sa vraie nature, celle de Dieu. Nous sommes placés ici bas pour être éduqués dans les choses de Dieu. Nous avons beaucoup de leçons à apprendre, pour connaître la différence entre : 
-
ce qui vient de l’homme et ce qui vient de Dieu, 
- ce qui est de la nature d’Adam et ce qui est de la nature de Christ,
- ce qui vient de la terre et ce qui vient du ciel,
- le domaine de la chair et le domaine de l’Esprit. 

                     Ce sont les orientations et les finalités de notre éducation. Cette éducation très pratique est basée sur l’expérience. Nous nous sommes trouvés transférés au ciel immédiatement après notre nouvelle naissance ; nous ne pouvions tout de suite connaître la nature divine, et certainement pas de la même manière que maintenant : cela aurait été une connaissance générale et théorique. 

                   Mais, étant placés au milieu des éléments conflictuels, nous apprenons la nature de Dieu par la pratique de l’expérience, à travers les souffrances, les contrariétés, la discipline, pour accomplir une grande œuvre intérieure. Nous sommes formés et façonnés dans tout notre être : c’est la méthode divine d’enseigner Son peuple et c’est sûrement la plus concluante, sinon, Il aurait adopté une autre méthode.

                    A propos de la présence, du peuple de Dieu sur la terre, tout est question de témoignage et de témoin. Attention, car ces deux mots n’ont pas tout à fait le même sens. Le témoin est l’instrument lui-même. Le témoignage est ce qui est produit par le témoin. 

                    Le Seigneur a besoin d’une incarnation de la Vérité, pour que cette Vérité puisse être apportée et communiquée. Nous sommes ici bas dans le monde pour être les contenants qui puissent manifester la Vérité. Cet objectif ne restera pas toujours ainsi, car, quand Son objectif sera atteint et qu’Il décidera dans Sa sagesse et Sa souveraineté qu’il serait préférable pour ses instruments qu’ils soient transférés dans le Royaume des Cieux, Il le fera.

D - Le Fils de l’Homme, Modèle divin

Le modèle divin a deux caractéristiques :

                    1. Dans le monde, mais étranger au monde. Pendant son court séjour sur terre, toute la vie du Fils de l’Homme était en relation directe avec le Ciel, pas avec la terre. Sa position était au cœur du Père, avec Dieu, pas au sein du monde. Il vécut selon les lois spirituelles d’une relation avec le Père, pour démontrer le fait que l’être humain est appelé à vivre par Dieu et pour Dieu.

                    Il est vrai qu’Il était Dieu, mais nous voulons dans ce chapitre insister sur l’autre aspect : pourquoi fallait-il qu’Il vive ici-bas et qu’Il prouve que l’être humain peut vivre sur cette terre en étant guidé par des lois et des principes, qui, s’il y obéit, fera de lui quelqu’un de différent d’un autre être humain de ce monde.

                    Cela peut sembler compliqué, mais, en fait, c’est très simple : le Fils de l’Homme vécut comme homme sur la terre, mais sans appartenir à cette terre. Pour en arriver là, Il a été dirigé et guidé par des lois et des principes étrangers à ce monde, ceux du Ciel. Tout est résumé là.

                    2. Dans le Ciel, tout en manifestant Sa vie céleste dans l’Eglise par le Saint- Esprit. Le Saint-Esprit a été envoyé pour faire « re-vivre » Christ dans l’Eglise et pour faire de l’Eglise une communauté humaine céleste selon Christ. Il nous est donc plus que nécessaire de connaître la vie de l’Esprit.

E - La grande Loi spirituelle

                    Il existe une période transitoire où les deux phases de la vie de Christ se rencontrent : elle se situe dans les quarante jours qui ont suivi sa Résurrection. Sa vie sur terre et sa vie nouvelle se confondent. Il est encore Jésus de Nazareth, mais il y a une différence, et ces deux vies ne sont pas uniformes, elles restent séparées.

                    Le matin de la résurrection lorsqu’elle l’a rencontré, Marie eut une attitude qui appartient encore à l’ancienne situation. Elle aurait voulu le serrer dans ses bras, mais Il lui a dit : « Ne me touche pas ! » Un changement radical s’est opéré : la relation d’avant est terminée, elle change du tout au tout, même si les réalités profondes vont demeurer.

                    La loi qui marque tant cette période intermédiaire est celle de la spiritualité. Cette spiritualité va déterminer la réalité et la valeur de toutes choses ; elle guide tout. Avec quelques autres, Marie croyait et pensait que pour posséder Christ, il fallait le voir, le toucher et le saisir. Il leur a enseigné deux points : l’un est que posséder Christ correspondait à une réalité bien plus grande que de l’avoir présent physiquement ; l’autre est que le principe qui domine cette réalité est la spiritualité.

Qu’est-ce que la spiritualité ? C’est connaître Christ :

- non plus selon la chair, mais selon l’Esprit,
- non plus selon les standards et échelles de valeur humains, les références psychiques du variable, du visible, mais selon une connaissance intime et spirituelle de Christ, conformément à la puissance de vie divine, en un mot la spiritualité.

                    Ces 40 jours ont imprimé en eux cette loi spirituelle qui conditionne leur relation avec Christ et tout ce qui est en rapport avec cette relation.

F - Une différenciation vitale

                    Il ne faut pas confondre la spiritualité avec une notion abstraite, mystique et éthérée qui n’a aucun rapport avec son côté pratique et positif. La pensée humaine a parfois une conception étrange de la spiritualité. Si vous accompagnez un critique d’art dans une galerie d’expositions, vous entendrez souvent le mot « spirituel » quand il évoque une œuvre. Lorsque vous écoutez un concert, vous entendez le même genre de discours. La « spiritualité » présente ou absente déterminera la valeur artistique de l’œuvre. Dans le domaine de l’architecture, c’est pareil…

                    Il faut sortir totalement de cette conception-là de la spiritualité, prise dans un sens abstrait, mystique voire ésotérique. Ce n’est pas ainsi que la Parole de Dieu utilise le mot « spirituel ». Les questions les plus importantes de notre vie sont liées à la spiritualité comme l’entend la Parole de Dieu. Par exemple, Dieu, dans Sa Parole, donna une révélation sur la méthode et la manière de transporter l’Arche de l’Alliance. Un jour arriva où l’arche devait être déménagée et transportée d’un certain lieu à Jérusalem, et David essaya de le faire. David connaissait tout ce qui concernait l’arche et il se consacra avec un zèle entier aux intérêts du Seigneur. Mais, il pensait avoir compris une certaine méthode pour la transporter et il l’appliqua, mais une tragédie survint dans l’exécution de ce plan : Uzzah, l’un de ceux qui accompagnaient l’arche mourut. Où était l’erreur ?

                    L’objectif et le plan de Dieu n’étaient pas faux. La consécration et le zèle étaient justes. L’erreur a été de mal percevoir la manière de réaliser le plan divin, de mal discerner comment Dieu voulait que cette opération se fasse.

                    Ce n’était ni l’objet ni la motivation ni la consécration ni le zèle qui étaient en cause, mais la méthode et les moyens de réaliser ce plan. Ce qui veut dire que David a agi à un niveau bien inférieur à ce qui était révélé dans la Parole de Dieu.

                    C’était une erreur d’ordre spirituel, parce que la spiritualité a comme la marque de fabrique, l’intelligence spirituelle qui est celle de connaître non seulement les intentions de Dieu, mais aussi les méthodes ; non seulement le but, mais les moyens d’atteindre ce but.

                     On peut avoir des idées très générales sur ce que Dieu veut faire et ne pas être vraiment sûr de la manière dont Il veut le faire, mais ça ne s’arrête pas là, car il peut y avoir un problème à ce niveau. Vous verrez donc que la spiritualité est une question de perception des pensées du Seigneur, sur la réalisation de Son Plan.

                     Est-ce pratique ? Demandez à Uzzah ; demandez à David le jour où le Seigneur provoqua un drame, si c’est pratique. Quand on y passe, c’est on ne peut plus concret, tellement concret que ça devient une question de vie et de mort, au point où la bénédiction divine est présente ou se retire. La spiritualité implique de gros enjeux, car elle signifie une connaissance intime du Seigneur. Ainsi donc, la spiritualité est pratique, réelle, concrète et entraîne les conséquences les plus extraordinaires dans nos vies. David en est progressivement arrivé à percevoir le sens divin et à comprendre l’importance de discerner la pensée de Dieu, soit en totalité soit seulement en partie.

                    La partie qu’il avait saisie, était que Dieu voulait que l’Arche soit en un certain lieu dans une certaine position. Pour lui, c’était suffisant : peu lui importait, dans son zèle, comment cela devait se faire et combien de temps cela mettrait, mais pour le Seigneur, c’était très important, dans ce cas de figure ! Il y a une manière erronée de faire quelque chose de juste, qui peut conduire au désastre. Le résultat fut tragique, malgré le fait que le plan était bien préparé, il était mal négocié, mal géré. Il y avait un défaut, car cette spiritualité implique un discernement des voies et des intérêts de Dieu.

G - La spiritualité émane de la Nature Divine

                    Quand nous parlons d’un peuple spirituel ou d’un peuple d’Eglise qui est spirituel, on ne dit pas qu’il est un peuple mystique. On entend souvent parler de l’Eglise comme le corps mystique de Christ. Il nous faut faire très attention au sens que nous donnons à ce terme. Le Saint-Esprit présente le Corps de Christ de manière très pratique au travers de l’apôtre Paul. Par exemple : « L’œil ne peut dire à la main : je n’ai pas besoin de toi ». Il n’y a rien d’abstrait et de mystique : c’est très concret et la conséquence de ce refus est immédiate !

                    Lorsqu’on parle d’un peuple spirituel, d’homme spirituel ou d’Eglise spirituelle, il n’y a pas de mysticisme là dedans, rien de caché… La vraie nature de l’enfant de Dieu et de l’Eglise est cachée au monde et un mystère pour le monde. A son sujet, l’homme naturel dira toujours : « Comment un homme peut-il naître de nouveau ? » « Comment le Fils de l’Homme peut-Il donner sa chair à manger ? » « Comment les morts peuvent-ils ressusciter ? » Pour ceux qui ne sont pas éclairés, c’est un mystère caché. Cependant, le peuple spirituel et la nature spirituelle de l’Eglise sont des choses bien définis, très positifs, parce que cette nature est bien différente de celle de l’homme naturel, dans ses qualités, ses capacités et ses potentialités. L’homme naturel ne peut pas recevoir les choses de l’Esprit et encore moins les connaître. L’homme spirituel, lui, le peut.

« Selon qu’il est écrit, des choses que l’œil n’a pas vues, que l’oreille n’a pas entendues et qui ne sont point entrées dans le cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui L’aiment. Mais Dieu nous les révèle par l’Esprit » (1 Corinthiens 2:9).

                    La spiritualité, c’est donc l’acquisition d’une nature qui est d’un niveau bien supérieur à la nature humaine ordinaire et qui a des capacités et des potentialités qui sont bien plus élevées que celles de l’homme ordinaire. La nature même de cette spiritualité s’intègre dans l’être humain par l’opération et la présence du Saint-Esprit. C’est un fait bien établi, une assurance, mais c’est ce qui est concrètement la plus grande difficulté entre nous et ceux qui ne possèdent pas cette nature.

                    Parlez par exemple des choses du Seigneur à un homme non régénéré ; rapidement vous serez face à un mur. Vous pouvez parler de religion, de théologie, de christianisme, même longtemps, mais quand vous en venez aux réalités de la connaissance de Dieu, même si vous commencez déjà par la nouvelle naissance, ceux qui n’y sont pas passés, qui ne sont pas nés d’En Haut, ne comprendront pas. Ils diront : « Je ne sais pas de quoi tu parles avec la nouvelle naissance… »

                    Essayez d’expliquer votre marche avec Dieu et vous vous apercevrez que ceux qui ne sont pas spirituels sont exclus du sujet et il ne sert à rien d’essayer d’établir un pont avec eux. C’est bien le plus gros problème de nos vies. On sait très bien qu’on est uniquement dépendant du Saint-Esprit dans ce domaine des relations avec les autres.

                    Nous pouvons prêcher toute notre vie, de toute notre force, mais si le Saint-Esprit ne donne pas la révélation, l’illumination, la capacité à ceux qui nous entendent, notre prédication est vaine, nous sommes insensés et notre énergie a été dépensée en vain.

                    Il est impossible d’inculquer des choses spirituelles à des pensées naturelles, il est irréfléchi de dire que ces choses spirituelles sont mystiques, abstraites, irréelles, liées à une certaine atmosphère. Ce sont les plus grandes réalités de l’univers. Impossible d’admettre une seule seconde que c’est du domaine de l’imagination, que toute autre chose soit aussi réelle que ce qui est venu à nous par notre union avec Christ : ces choses sont si intenses et vraies qu’elles font partie de notre être. Si quelqu’un abandonne sa foi, change de croyance, on peut considérer qu’il a revêtu comme un manteau et ce n’est plus la réalité.


H - La connaissance divine intime

                    Tout ce qui a été dit jusqu’à présent nous prépare à expliquer la vraie valeur de la spiritualité. Une chose concerne très fortement et pour toujours le peuple de Dieu : l’invincible et l’indestructible ; ce qui demeurera quand tout aura disparu et sera consumé dans l’univers. Lors de l’ébranlement de la terre et des cieux, tout ce qui pourra être ébranlé le sera : alors demeurera ce qui restera et sera indestructible pour l’éternité. C’est la conséquence de notre présence ici-bas sur la terre.

                    Au-delà de tout le reste, ce qui demeurera et que Dieu recherche, c’est la marque de la spiritualité : l’intelligence spirituelle, la connaissance du Seigneur dans l’intimité et la profondeur de Sa Pensée et de Son Plan. Voila toute la portée et le sens du fait de se situer dans l’action suprême et souveraine de Dieu, au cœur de cette dispensation. Ce monde, et tout ce qui lui est propre, ne durera pas : par conséquent, nous n’y prendrons pas racine, nous n’y établirons pas de fondation, même sur le plan religieux.

                     Il nous faut entrer dans l’action souveraine de Dieu, qui est d’être séparé de ce monde, dissocié de lui, pour nous associer à Lui, ce qui demeurera éternellement alors que tout disparaîtra. La spiritualité réside dans un peuple, mais surtout dans une connaissance divine intime.

                    Quand nous parlons de peuple spirituel, d’Eglise spirituelle, nous parlons d’une connaissance bien plus élevée avec une intelligence supérieure à la connaissance et à l’intelligence humaines. Toute approche mentale des pensées de Dieu qui ne conduit pas à une action correspondante, est soit mauvaise, soit n’a aucun sens.

                      Beaucoup de gens restent sur des pensées et des idées spirituelles superficielles qui ne sont qu’apparentes et théoriques au plus haut point. En fait, rien ne se produit dans leur vie. L’apparence des pensées divines n’est pas suffisante ; ces pensées doivent s’exprimer de façon pratique. L’œuvre de Dieu doit suivre les principes divins et ces principes doivent être révélés par le Saint-Esprit dans la vie et dans les œuvres.

                    Voyez ces hommes qui ont bien saisi les idées contenues dans la Parole de Dieu, mais ils ont fait ce qui correspond au char philistin construit par David.

                     Ils ont mis en forme ces idées en quelque chose de tangible qui correspond à ce monde, pour établir selon leur propre logique ce qu’ils appellent l’église, en disant : « Ceci est conforme à la Parole de Dieu et c’est elle qui nous inspire de le faire ! » on se retrouve en face d’une douzaine de choses différentes, toutes en contradiction les unes avec les autres, mais se prétendant en accord avec la Parole de Dieu.

                     Est-ce juste ? Tant que des choses établies sur cette terre revêtent une grande importance pour nous, quelque part la pensée de Dieu dans Sa Parole nous a échappé ; l’erreur et la déviation nous guettent. D’où la confusion, la contradiction dans une situation telle qu’il n’est plus possible qu’elle exprime la pensée de Dieu. Ce qui reviendrait à dire que Dieu a 12 plans différents et qu’aucun d’eux ne s’accorde. Dieu a une seule et unique pensée. Pour recevoir la pensée de Dieu, il nous faut être spirituel et avoir une pensée et une expression uniformes.

                    Les apôtres en sont une bonne illustration. Nous en parlerons plus loin avec le premier chapitre des Actes : vous découvrirez des hommes qui n’étaient manifestement pas en accord avec Christ dans les premiers temps de leur cheminement avec Lui, se retrouver tous ensemble dans l’unité, manifestant une union de pensée, d’esprit, de parole : ils sont comme un seul homme !

                     La manifestation immédiate de la venue du Saint-Esprit a été une remarquable union entre des hommes qui n’avaient rien pour s’unir. Ah, les différences et les divergences entre être humains ! L’unité est la marque extraordinaire et merveilleuse de l’effusion du Saint-Esprit ! Seul l’Esprit de Dieu peut opérer en tous ceux qui se laissent diriger et guider par Lui.

                    La spiritualité, c’est l’intelligence de la pensée de Dieu en mouvement. Nous avons ainsi dans l’homme spirituel et dans l’Eglise, cette œuvre puissante mue par une intelligence bien plus grande que celle de l’homme naturel. Elle est si élevée que l’homme naturel est incapable de l’atteindre.

                    Ce que le Seigneur recherche par dessus tout, c’est un peuple spirituel qui possède une connaissance, une compréhension, une perception de Lui-même radicalement différente de ce que possède l’homme naturel et qui est ce qui va subsister quand tout aura disparu, pour supporter tous les tests et toutes les épreuves : la connaissance intime de Dieu par étapes.

                    La préoccupation du Seigneur par rapport à nous aujourd’hui est de connaître la pensée de Dieu comme pensée spirituelle (aussi bien sur le plan individuel, que collectivement en tant qu’Eglise) conformément à Christ dans les cieux par le Saint-Esprit, ce dernier reproduisant en nous la vie, la pensée, l’intelligence du Seigneur Jésus, Homme Céleste venu de Dieu.

                    Que nos yeux restent bien ouverts à tout cela, pour que le Seigneur nous fasse entrer dans la vraie liberté des enfants de Dieu !

à suivre...


jeudi 1 juin 2017

(8) L'école de Christ Théodore AUSTIN-SPARKS (1964)

L’Ecole de Christ Théodore AUSTIN-SPARKS (1964) Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2007) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA - -

Table des matières

I. Le fondement de l’éducation spirituelle page 5
II. Apprendre la Vérité page 13
III. Apprendre par Révélation page 20
IV. La Maison de Dieu page 25
V. La lumière de la Vie page 33
VI. Un ciel ouvert page 43
VII. Apprendre sous l’onction page 53
VIII. La souveraineté de l’Amour divin. Page 62

« Ceci est un livre que vous voudrez certainement lire plusieurs fois. C’est à ma troisième lecture que la Vérité m’a vraiment impacté. Ce livre a influencé ma prédication, ma conception de la vie et a intensifié ma faim de connaître la glorieuse liberté de la Croix. Je crois que ce livre est destiné par Dieu à bénir et édifier de nombreux serviteurs et servantes de Dieu, de nombreux chrétiens qui ont une faim et une soif spirituelles ». (David WILKERSON – 2000)

VIII – LA SOUVERAINETÉ DE L’AMOUR DIVIN

 A – Le point zéro
  
                    Tous les passages bibliques qui ont été lus forment comme une séquence, une suite ; ils sont tous l’aboutissement, la continuité du premier : « En Lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1:4). Chacun de ces passages correspondent à un point de départ, que l’on appelle le point Zéro. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont plus de vin » c’est le point zéro, rien à ajouter !
   
                    Nicodème vint à Jésus et proposa un point qu’il considérait comme un bon point de départ pour « négocier » avec Jésus, mais il était beaucoup trop en avance par rapport à ce que Jésus pouvait accepter. Jésus le ramena donc au point zéro en lui disant : « il faut que tu naisses de nouveau ». Il est impossible de démarrer à un autre point que celui-là. Si nous voulons connaître une relation vivante, il nous faut revenir en arrière pour un nouveau départ : si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir… Cela ne nous sert donc à rien de partir d’un autre point de départ, si nous ne sommes pas capables de voir !
   
                    Le chapitre 4 de Jean offre une facette différente de cette même vérité avec l’histoire de la femme samaritaine qui se trouve, elle aussi, vraiment au point zéro. Progressivement Jésus va la sortir de son marasme, ce qui amènera la samaritaine à dire qu’elle n’avait jamais entendu quelque chose de pareil : « je ne sais rien, je ne comprend rien de ce que tu me dis ! ». Elle était tout en bas, au point zéro et Jésus lui dit alors : « C’est là que tu dois commencer. L’eau que je te donne n’est pas tirée de tes propres ressources, ni de ton puits, car il n’y a rien que tu puisses produire, tester ou améliorer. Non, c’est quelque chose qui vient seulement de Moi ; c’est l’Eau que je te donnerai. Allez on recommence tout à zéro ! ».
   
                    Dans le chapitre 5 de Jean, nous voyons l’histoire d’un homme qui se trouve dans une situation désespérée. Ses espoirs étaient déçus et tout effort semblait inutile. Pendant 38 ans (le temps d’une vie), cet homme demeura ainsi dans cet état critique. Cependant Jésus ne lui dit pas : « Regarde, tu es un pauvre estropié, je vais te prendre par la main et après une période de traitement, je vais te remettre sur pieds, ta condition va s’améliorer ». Mais au contraire, Jésus fit un miracle qui en un instant transforma cet homme en un homme nouveau. Ce ne fut donc pas ici la guérison d’un vieil homme mais la création d’un homme nouveau. Quelque chose s’est passé qui n’existait pas avant et qui n’aurait pas pu se faire sans l’action du Christ qui commença au point zéro.
   
                     Le chapitre 6 décrit la présence d’une grande foule venue écouter Jésus, Celui-ci demanda alors à Philippe: « Où acheter assez de pain pour nourrir la multitude ? ». La situation était critique, mais de Sa propre initiative, Jésus non seulement y remédia mais enseigna ensuite ses disciples sur le fait qu’Il venait de nourrir Lui-même cette foule. Il ajouta : « Je suis le pain descendu du Ciel ». Car rien sur terre ne peut vraiment satisfaire ce besoin. Cela doit venir du Ciel : Le Pain céleste pour la vie du monde. Nous démarrons à zéro, et les pains et les poissons représentent notre mesure de Christ qui doit s’accroître et se multiplier.
   
                    Le chapitre 9 de Jean nous parle de l’histoire de l’aveugle-né. Le thème ici n’est pas le recouvrement de la vue d’un homme aveugle depuis sa naissance car la gloire de Dieu ne se situe pas dans l’amélioration d’une condition, mais dans la résurrection. En effet, la gloire de Dieu ne se manifeste pas dans notre capacité à produire quelque chose ou à remettre les choses entre les mains de Dieu quelque chose de nous qu’Il pourrait utiliser. La gloire de Dieu se manifeste dans quelque chose qui vient de Dieu Lui-même, et nous n’y sommes pour rien. La gloire de Dieu se manifeste au point zéro.
   
                    Le chapitre 11 résume tout : Lazare représente « celui qui n’avait plus de vin », « celui qui doit naître de nouveau », « l’eau que Je te donnerai….. »Il représente un état de désastre : 4 jours dans la tombe, avant que Jésus intervienne. Vous remarquerez que Jésus intervient chaque fois que la situation est désespérée et qu’elle se trouve au point zéro. Il n’est pas question ici d’indifférence ou de manque d’amour de la part de Dieu mais au contraire, il s’agit là de l’Amour divin en action, toujours relié à un principe : la Gloire dominante de Dieu !
B – La Gloire dominante de Dieu
     
                    L’amour divin est lié à une loi, la loi dominante de la Gloire de Dieu. Il montrera toujours Son Amour dans le but de manifester Sa Gloire et d’être glorifié car la gloire de Dieu est toujours liée à la résurrection : 
Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ?  Et  Ton frère reviendra à la vie.

                    La gloire de Dieu se situe donc dans la résurrection, et son amour ne réside que là où la résurrection répond à une situation donnée. Il n’y a donc ni arrangement, ni amélioration et ni remède pour le vieil homme.
   
                     Il y a beaucoup de gens aujourd’hui dans ce monde qui croient qu’il y a en l’homme quelque chose qui peut contribuer à la gloire de Dieu, et que le christianisme est l’émergence d’actions humaines faites pour la Gloire de Dieu.
   
                    Voila un mensonge subtil et fallacieux ! Ce n’est pas vrai. Nous pouvons appeler cela comme nous voulons : « la lumière intérieure », « l’étincelle de vie » mais la Parole de Dieu s’oppose tout le temps à cette conception des choses. Nous commençons à zéro, et zéro pour nous signifie que nous n’y pouvons rien. Tout doit venir de Dieu.
   
                    Le fait que le don de Dieu c’est la vie éternelle, cela veut bien dire que nous ne l’obtenons pas tant que nous ne la recevons pas :

nous sommes aveugles tant que Dieu ne nous donne pas la vue,
nous sommes morts tant que Dieu ne nous donne pas la vie,
nous sommes irrémédiablement estropiés tant que Dieu ne fait pas quelque chose pour nous et en nous, que nous ne pourrions faire.

                    « Nicodème, tu n’as rien à donner, il te faut naître de nouveau, je ne peux pas te prendre au point où tu étais quand tu es venu vers Moi ! »

                    « Femme de Samarie, tu n’as rien ; tu le sais et tu le reconnais : c’est ici que ça commence ! »

                    « Homme de Béthesda, tu ne peux rien et tu le sais bien : donc, tout repose sur Moi ! »

                    « Lazare, que peux-tu faire à présent et que peuvent faire les autres pour toi ? Si je ne descend pas maintenant du Ciel, alors il n’y aura que corruption ».
   
                     C’est une des plus grandes leçons que nous avons à apprendre à l’École de Christ : Dieu démarre à zéro pour Sa Gloire. Il utilisera le Saint-Esprit dans les douleurs pour nous faire comprendre ce qu’est le point zéro, nous y amener et nous faire réaliser que tout vient de Lui. 
   
                    Au bout il y a toujours le Dieu souverain et Sa Gloire en relation à Christ. Son objectif pour nous c’est la plénitude de la gloire. C’est pourquoi aucune chair ne peut se glorifier devant Lui :
 
Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur !... Il a été fait pour nous par Dieu sagesse, justice, sanctification, rédemption ; comme il est écrit : Que celui… » (1 Corinthiens 1:29-31)

et

Je ne partagerai ma gloire avec personne » (Esaïe 42:8 ; 48:11).
    
                    Nous mettons tellement de temps à apprendre ces leçons si élémentaires. Nous continuons à nous accrocher à l’idée que nous pouvons produire quelque chose, et nos jours misérables ne sont que le résultat de notre espérance à vouloir aider le Seigneur !
   
                     Tout ce qu’Il peut utiliser, c’est Son Fils, et la mesure de notre gloire sera la mesure de Christ en nous, rien d’autre. Et il y aura des degrés dans cette gloire, comme une chose est différente d’une autre, il y aura une gloire pour le soleil, une gloire pour la lune, une gloire pour les étoiles.
   
                    Cette différence de degré sera conforme à la mesure de Christ en chacun de nous, conforme à ce que nous aurons fait de Christ, par la foi, la base de notre vie, de notre manière de vivre, de notre être : « Non ce que je suis, mais ce que Tu es ! ».
   
                  Y a-t-il quelque chose de plus grand que le Seigneur glorifié en nous ? La Gloire de Dieu est liée à la résurrection et celle-ci est la prérogative unique de Dieu.
   
                 Ainsi, si Dieu doit être glorifié en nous, nous aurons juste besoin d’une vie entière pour Le connaître !

FIN

T.A.S.