mardi 22 mars 2016

(15) LA DISPENSATION DU MYSTÈRE T. Austin-Sparks

  Voici un ensemble de messages donnés lors d'une conférence. Ils ont été conservés sous leur forme parlée. Il est important que le lecteur se souvienne de ceci, et l’attitude devrait être celle d'une personne qui écoute et regarde un prédicateur, plutôt que celle de quelqu'un qui tient compte du style littéraire. Le sujet abordé est vaste, aucun point n'est traité complètement....

                    Les messages sont en harmonie avec l'expression du cœur de l'apôtre qui a donné le titre, même s'ils n'en sont qu'un pauvre écho :C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. C’est à quoi je travaille, ..... (Colossiens 1:28-29Que ce ministère soit prospère jusqu'à la fin.   T.A.S. Forest Hill, Londres 1964


Chapitre 15

L'HOMME QU'IL A DÉSIGNÉ

Lecture Romains 8:29 ; Galates 4:19 ; Éphésiens 2:15-16 ; 1 Corinthiens 1:24-30 , 12:13 ; Galates 3:27-28 ; Actes 17:31

parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts …  (Actes 17:31)

                  Les paroles "l'homme qu'il a désigné" nous ramènent au point où nous avions commencé notre contemplation des choses, dans le conseil de Dieu, avant les temps éternels. Ce fut alors que l'Homme a été désigné. L'histoire de ce monde, donc, doit être rassemblée, résumée dans cet Homme. sa destinée doit être réglée en Lui.

                  Faisons quelques déclarations d'ensemble, et néanmoins tout à fait concrètes, en relation avec ce fait.

                  Premièrement, l'explication de Dieu de l'univers est un Homme. Si nous désirons connaître la signification de l’univers, nous devons regarder un Homme : et si nous regardons cet Homme qu'Il a désigné et Le voyons avec les yeux de nos cœurs illuminés, par un esprit de sagesse et de révélation dans Sa connaissance, nous Le verrons comme l'explication de Dieu de l'univers.

                    Deuxièmement, la réponse de Dieu à tout ce qui a résulté de la chute d'Adam est un Homme. C'est vaste. Cela dépasse notre raisonnement. Mais peu importe à quel point vous abordez le résultat de la chute d'Adam, ou quelle phase du résultat vous abordez vous constatez que Dieu répond dans un homme, en cet Homme. Vous pouvez prendre n'importe quelle conséquence de la chute comme vous les voyez manifestées en différents points , représentant apparemment un état rempli de difficultés, de complexité, de tragédies, et vous pouvez vous demander : "Comment ceci doit être traité, remédié ?" La réponse de Dieu est un Homme, et c'est cet Homme qu'Il a désigné.

                    Je ne désire pas me lancer dans une suite d'illustrations, mais je vous donnerai un exemple de ce que je veux dire par ceci. Prenez Babel. Or, Babel est un problème : la dispersion des gens, la confusion du langage, et toute la conséquence de Babel par les nations et les diversités de langues, avec toute la faiblesse qui résulte en cela - une faiblesse déterminée et voulue - Babel est un problème d'une importance considérable. Ce fut un acte souverain de Dieu à l'encontre d'un certain genre de force qui prendrait la responsabilité du monde indépendamment de Dieu. Mais Babel elle-même représente un très gros problème et un état de choses complexe, étant en elle-même quelque chose que Dieu n'a jamais voulu. C'est la conséquence de la chute et l'expression d'une malédiction. Cela doit être traité. Toute cette chose doit être résolue. Cela ne peut subsister si Dieu doit avoir les choses comme Il les a voulues. Quelle est la réponse à Babel ? C'est un Homme. Toute cette situation, cette confusion, cette tragédie, ce mal, seront enfin de compte résolus par un Homme. Il y aura en cet Homme une unité de tout ce qui est divisé et dispersé. Il y aura en cet Homme le fait de parvenir à une seule compréhension. Nous avons maintenant en Christ les arrhes de tout ceci. Il y a une telle mésintelligence spirituelle et peu importe que l'on puisse, oui ou non, se comprendre l'un l'autre dans notre langage humain, nous pouvons tous comprendre la même chose par le Saint-Esprit et parler un langage intérieur. Il y a une unité de compréhension et la pleine assurance de celle-ci en Christ. Je cite simplement cela en exemple et je ne m'attarde pas à le développer.

                   Troisièmement, la proclamation de Dieu aux hommes concernant leur salut, leur satisfaction, leur plénitude est un Homme. Nous terminerons cela dans une minute ou deux.

                    Quatrièmement, l'objectif de Dieu dans toutes Ses relations avec les Siens, est un Homme. L'objectif de toutes les relations étranges et mystérieuses du Seigneur, et de toutes Ses relations douloureuses avec les Siens, est un Homme. Et Il est entièrement gouverné par Sa vision de cet Homme dans tout ce qu'Il fait avec nous. Rien, dans toutes Ses relations, n'est quelque chose en soi, mais tout est lié. Il a constamment Son regard sur un Homme, en ce qui nous concerne, Il agit avec un Homme en vue.

                  Aucune de nos expériences, sous la main de Dieu, n'est en elle-même un incident. Elle ne survient pas dans notre vie à cause de ceci, ou de cela, ou de quelque chose d'autre qui serait séparé. Si nous nous comportons mal, Dieu ne nous corrige pas pour ceci ou pour cela comme une cause en elle-même. Les corrections de Dieu ne sont pas accidentelles, détachées, à part, mais en relation avec un objectif, et cet objectif qu'Il a en vue est un Homme.

                    Les relations de Dieu, non seulement avec les Siens, mais avec le monde, qui sont des relations de différents genres, sont en rapport avec cet Homme. Si nous pouvions reconnaître ce que cela signifie et le vivre, l'introduire dans le domaine de la vérité expérimentale, cela nous aiderait considérablement dans notre vie quotidienne.

                    Or, dans ces déclarations, nous avons démontré complètement et dans les détails, l'objectif de Dieu, la grande réalité qui gouverne tout. Tout est expliqué par un Homme, et dans un Homme, et cet Homme interprète l'histoire et la destinée de l'univers. Cela peut être présenté différemment, et beaucoup plus de choses tirées de la Parole de Dieu peuvent être citées pour prouver ce que nous avançons, mais nous devons continuer pour terminer cela plus loin.

DIEU N'A PAS DÉVELOPPÉ OU PRODUIT UNE RELIGION

                    Dieu n'a pas développé ou produit une religion, c'est-à-dire, un système d'enseignements et de pratiques religieuses. C'est là que beaucoup se sont égarés, et comme conséquence, on obtient les travaux remarquables et érudits sur la religion des Sémites, et toute cette sorte de choses. A ceux-ci s'ajoutent des travaux sur la comparaison des religions, incluant le Judaïsme et le Christianisme. Toute la question est réduite à des valeurs comparatives dans les religions du monde, quant à savoir quelle est la meilleure et s'il peut être prouvé, comme beaucoup ont essayé de le montrer, que le Judaïsme valait mieux que toutes les anciennes religions, et le Christianisme mieux que les religions anciennes et modernes, et pour devoir conclure que le Christianisme est la religion pour le monde. C'est manquer le but. Ce n'est pas un piège dans lequel il y a des chances que nous tombions, mais nous devons reconnaître cette vérité pour nous-mêmes, et voir où les hommes se son égarés. Dieu n'a pas développé ou produit une religion. Dieu a présenté un Homme

DIEU N'A PAS PRÉSENTÉ UN ENSEMBLE DE THÈMES

                    Dieu ne nous a pas remis (en premier lieu) un ensemble de vérités, de thèmes, de sujets, quoique la Bible soit pleine de ces choses. Ce ne sont pas ces choses, mais un Homme qu'Il nous a donné. Nous ne sommes point appelés à prêcher le salut aux gens : nous sommes appelés à prêcher Christ, et le salut qui est en Christ Jésus : "...lorsqu'il plut à celui qui m'avait mis à part,... de révéler en moi son Fils, afin que je l'annonce parmi les païens..." (Galates 1:15-16) Toute vérité, toute doctrine, tout thème, tout sujet qui n'est pas une révélation de Christ et un ministère de Christ, et qui ne L’introduit pas, ni ne Le rend plus grand et plus plein dans la vie, a manqué son but, s'est éloigné du dessein de Dieu, et ne se tient pas du tout avec Dieu. Dieu ne nous a pas remis en premier lieu, un ensemble de vérités, de thèmes, de sujets, quoique l'on puisse trouver de grands thèmes dans la Parole de Dieu, tels que l'expiation, la rédemption, et bien d'autres. Il nous a donné un Homme. Tout avec Dieu, d'éternité en éternité, est inséparablement lié à un Homme.

                   Peut-être, vous vous demandez quelle est la valeur pratique de dire de telles choses. Voici la valeur pratique : vous ne parviendrez jamais dans la signification et la valeur des choses, même si vous deviez vous en occuper toute votre vie durant, si elles sont considérées en tant que choses en elles-mêmes. Dans toute vérité la seule dynamique est le Christ vivant. La sanctification c'est Christ, tout comme la justification, c'est Christ. Ce ne sont pas des choses qui doivent être prises et affirmées, dont on doit se servir et s'approprier en tant que choses en elles-mêmes : Christ a été fait pour nous sanctification et rédemption.

                Maintenant, une ou deux déclarations restrictives sont nécessaires pour accompagner ce qui précède. Tandis qu'il est vrai que Dieu ne nous a pas remis, en premier lieu, des vérités et ainsi de suite, mais nous a donné un Homme ; tandis qu'il est vrai que Dieu n'a pas développé une religion, mais a présenté un Homme ; tandis que nous sommes appelés à prêcher non pas le salut, mais le Sauveur, nous devons nous souvenir que, même cela, ce n'est pas d'une façon officielle que nous avons affaire avec un Homme, mais avec ce qu'Il est personnellement. Par le mot officiellement nous voulons préciser que ce n'est pas à la fonction qu'Il occupe comme Rédempteur, Sauveur, Médiateur, ou tout autre désignation parmi celles qui peuvent Lui être données, représentant Son œuvre officielle, que nous devons nous intéresser. Ce n'est pas à cela, mais à l'Homme Lui-même. Nous ne sommes pas sauvés en venant à Lui dans Sa capacité officielle de Sauveur, nous sommes sauvés par une union vitale avec Lui, en tant que personne.

                     Ce n'est pas par notre vision objective de l'Homme que nous recevons la signification de Dieu. Il y a une grande signification et une grande valeur en Christ, vu objectivement. C'est-à-dire comme étant en Lui-même la somme de tout ce nous avons besoin, et la nécessité que nous tenions ferme par le fait que tout est complet en Christ. Il y a en cela une réelle valeur pour le cœur, mais il ne s'agit pas seulement d'avoir affaire avec l'Homme objectivement, mais subjectivement, afin que nous parvenions dans l'intention divine. La pleine espérance de Christ n'est pas Christ dans le salut mais Christ en vous. Il y a les valeurs associées à Christ dans le salut, mais une telle conception peut être rien de plus que les valeurs officielles de Christ comme s'Il était en position quelque part au loin. Les valeurs pratiques de Christ sont seulement connues subjectivement. Elles sont ce qu'Il est en Lui-même, et non pas ce qu'Il est est dans une fonction. Vous verrez ce que nous avançons en continuant. C'est très important pour ceux parmi nous qui ont une responsabilité des choses de Dieu de reconnaître ces différences.

 UNE UNION VITALE AVEC CHRIST, LA BASE DU SUCCÈS DE DIEU

                   Le point est le suivant : la base du succès de Dieu est une union vitale avec Christ. Nous le mentionnons, parfois, en parlant d'identification avec Christ. Pour Son succès, Dieu compte entièrement sur Christ en nous. Donc, comme nous l'avons déjà dit, la seule chose que Dieu recherche, celle contre laquelle le diable se dresse, en essayant de la contrecarrer par tout moyen comme la substitution, la contrefaçon, l'imitation, etc, est d'avoir Christ présent dans les hommes. Oh, combien les choses peuvent aller loin, et cependant ne pas atteindre ce but-là ! C'est là où vient l'importance de reconnaître la différence entre la doctrine - même la doctrine du salut - et l'Homme, la Personne. Nous pouvons prêcher la doctrine aux hommes et recueillir un assentiment, le consentement de la pensée à l'égard de la doctrine, comme nous avons nos catéchumènes, nos classes pour instruire dans la doctrine les convertis. Lorsqu'ils sont parvenus là où ils peuvent dire : "Maintenant, je comprends la doctrine, c'est très clair pour moi à présent !" nous pensons qu'ils sont prêts pour être introduits dans l’Église. La question est bien plus simple que cela, elle doit être beaucoup plus que cela. Vous ne pouvez instruire dans le domaine du royaume de Dieu, pas même par le moyen de la doctrine chrétienne. Personne ne passe dans le Royaume de Dieu par la compréhension intellectuelle de la doctrine chrétienne. Vous pouvez avoir tout cela et être en échec total. Vous pouvez avoir une condition dramatique parmi vos soi-disant convertis en face de tout cela. On peut constater, en fin de compte, qu'ils n'étaient point réellement sauvés quoique baptisés sur la base de leur compréhension de la doctrine chrétienne. Ainsi, d'une part, des gens sincèrement honnêtes peuvent commettre une grave erreur, et d'autre part, le diable est actif pour provoquer une quantité considérable de situations de gens qui ne sont pas nés de nouveau. Il permettra volontiers que les choses aillent jusqu'à un certain point pourvu qu’elles n’atteignent pas le but. Mais une fois que la nouvelle naissance est réelle, vous avez la base pour tout. Vous avez la base pour la doctrine sous une forme vivante, la base d'une pleine assurance, la base pour tout, lorsque Christ est présent en vous. Le but de Dieu est atteint en ce qui concerne le point de départ, et tout est possible. C'est ce que je veux dire en soulignant la différence entre la doctrine et la Personne, entre ce qui est officiel et ce qui est personnel. La base du succès de Dieu est Christ en vous, l'union avec Christ, l’identification avec Christ de manière intérieure. Ceci est établi dans la Parole de Dieu comme le principe sur lequel Dieu travaille dans cette dispensation, du commencement à la fin.

LA PERFECTION DE LA PROVISION DIVINE VUE EN RELATION AVEC :

(a) Le problème de la vie humaine

                    Prenons quelques-uns des passages auxquels nous avons fait référence au début de notre méditation, et voyons comment ils ne sont qu’une continuation de ce principe même, établi comme base, sur laquelle Dieu travaille tout au long de cette dispensation. Allons à Galates 3:28          

Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ.

                    C'est la façon dont Dieu résout le problème de la vie humaine. Telle que nous la trouvons aujourd'hui sur cette terre, la vie humaine est réellement un problème. C'est pour affronter ce problème que toutes les personnes bien intentionnées qui organisent des conférences de caractère international, viennent se réunir. Autour d'une table, vous convoquez ceux qui font partie de la conférence, de l'Est, de l'Ouest, du Nord et du Sud. Vos avez vos différents représentants du domaine social, votre ouvrier, comme il est appelé, et votre aristocrate, votre capitaliste, le patron et l'employé. Dans le but d'offrir différents points de vue, vous voulez avoir les deux sexes représentés. Vous travaillez laborieusement, une proposition est faite, mais quelqu'un de l'autre bout de la terre la refuse. Elle ne convient pas à la culture, à ce qui se pratique et se vit dans la nation. Puis, bien sûr, l'employé ne peut être d'accord avec le point de vue du patron, ni le patron avec celui de l'employé. Puis ce n'est pas la moindre difficulté pour un homme d'être en accord avec le point de vue d'une femme. Combien de tables rondes ont été dressées, et combien parmi elles ont-elles abouti à un succès ? Le plus étonnant est la façon dont les hommes persistent à tenir des conférences ! Tout au long de notre vie, les hommes ont tenu des conférences et quel est le résultat ? Chacun y va, puis c'est l'impasse. Mais ils en auront une autre, et ils continueront jusqu'à la fin pour essayer de résoudre le problème posé de la vie humaine, sur le sujet qui les préoccupent.

                    Or, Dieu a parfaitement connaissance de toute la situation. Il a bien plus connaissance des difficultés et des problèmes que tout autre personne. De Son point de vue, il a beaucoup plus de facteurs et de traits caractéristiques dans toute la situation que ceux qui ont été manifestés aux hommes. Mais Il a une solution, une solution infaillible, et une solution qui a pleinement fait ses preuves partout où elle a été reçue. Quelle est la solution de Dieu au problème de la vie humaine ? C'est un Homme.

(b) Le problème des races

                    Nous le trouvons ici : "...ni Juifs, ni Grecs..." C'est le problème de la nationalité. Si vous connaissez bien l'arrière-plan des Galates, vous savez que ce fut un problème de nationalité qui donna lieu à cette lettre.Les croyants d'origine juive s'attribuaient un statut au-dessus des autres croyants. Ils disaient : "Eh bien, nous sommes Juifs et eux sont des Grecs. Nous nous trouvons dans un domaine et eux dans un autre ! Nous, Juifs, nous possédons certains privilèges et avantages qu'ils n'ont pas. Notre position est pus favorable que la leur, nous sommes radicalement supérieurs !" Les Juifs considèrent les Grecs et les païens comme des "chiens", des profanes. Comment traiter ce problème de nationalité ? Vous ne résoudrez jamais définitivement ce problème par une conférence autour d'une table ronde. C'est ce problème-là qui presse tellement le monde d'aujourd'hui : entre les races supérieures et inférieures, entre ceux qui ont un avantage et ceux qui n'en ont pas.

                    La solution à ce problème est un Homme. En Christ, il ne peut plus y avoir ni Juif, ni Grec. L'Homme n'a-t-Il pas résolu le problème ? Vous et moi qui venons sur la base de l'Homme céleste, qui abandonnons la base terrestre, la base nationale et venons sur la base de Christ, nous trouvons une communion fraternelle bénie. Oh, quelle communion parfaite ! Quelle communion bénéfique ! Quelles perspective en vue ! Combien c'est fructueux ! Bien loin d'être un moyen de perte, c'est, de façon bénie, plein de valeur. Quelle tragédie que même tant de personnes parmi le peuple du Seigneur n'ont pas abandonné la base nationale. Quels préjugés et préjudices et quelles limitations implicites il y a  par l'orgueil. Combien ces personnes limitent, ternissent, empêchent la plénitude de Christ et rendent impossible l'intention de Dieu. Quittez cette base-là pour vous mettre sur celle de l'Homme céleste de Dieu, où il ne peut y avoir ni Juif, ni Grec, et où le problème national, comme faisant partie du problème humain, est résolu.

(c) Le problème social

                    Puis, il dit plus loin  : "...il n'y a plus ni esclave ni libre..." Le problème social est traité, celui du maître et de l'esclave. Comment allez-vous résoudre le problème du patron et de l'employé ? Vous ne résoudrez que dans l'Homme, mais en Lui, vous le résoudrez en vérité. Puis, si le Juif pense qu'il a, par sa nationalité, un avantage sur le Grec, et si le maître a un avantage sur le serviteur, et, comme c'est souvent le cas (particulièrement en Orient) si l'homme pense qu'il a avantage sur la femme, comment viendriez-vous à bout de ces problèmes ? Le salut de Dieu est un Homme. Bien sûr, vous ne pouvez pas vous débarrasser de ces faits. Les distinctions ne sont pas abolies sur la terre - et que Dieu nous préserve d'une telle chose - mais sur la base de "l'homme nouveau" nous sommes considérés comme un. Là, nous nous réunissons sur une base entièrement différente. En Christ, il ne peut plus y avoir ni Juif ni Grec, ni homme ni femme, ni esclave ni libre, ni supérieur ni inférieur. Les avantages et les désavantages disparaissent.

(d) Le problème religieux

                    Dans Colossiens 3:11, l'apôtre fait à nouveau référence à la fois aux problèmes de nationalités et sociaux, comme vous pouvez le remarquer. Mais il ajoute aussi d'autres aspects : "Il y a ici, ni Grec, ni Juif, ni circoncis, ni incirconcis..." Ici, il met peut-être son doigt un peu plus fermement sur le problème du Juif et du Grec. Il insiste maintenant non seulement sur le problème de nationalité, mais aussi de religion. Combien ce problème était aigu ! En Christ, il n'y a aucun avantage religieux d'une religion sur une autre. Personne n'est dans une position moins avantageuse que d'autres, sur des bases religieuses. Puis il parle de barbare et de Scythe. C'est ne référence supplémentaire à la question raciale. Ces termes représentent différents niveaux de civilisation et de culture. L'apôtre résout le problème en disant qu'en Christ, de telles distinctions n'ont aucune de place.

(e) Le problème de la destinée humaine

                    Puis, dans le passage de 1 Corinthiens 1:24, 30, un autre aspect de ce problème est placé devant nous :

.....mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs... Or, c’est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption,.(1 Corinthiens 1: 24, 30)

                    Voici un autre problème, celui de la destinée humaine, résumée en deux mots, et des mots fréquemment répétés : sagesse et puissance, puissance et sagesse. La question ici, à Corinthe, est un réflexe de la philosophie grecque qui s'était infiltrée avec ses suggestions subtiles et pernicieuses. La question est celle d'atteindre le statut de surhomme. C'est l'objet de la philosophie - la sagesse la plus élevée et la puissance la plus grande. La sagesse et la puissance sont les deux constituants du surhomme. La philosophie a toujours eu en vue la pensée de l'homme atteignant sa destinée, l'idée que l'homme a une grande destinée. L'homme a vraiment une signification, une grande signification. Il y a une grande idée liée à l'homme. Chez beaucoup de peuples païens, l'idée était celle de la déification de l'humanité, de l'homme évoluant lentement pour devenir un dieu. Il en résulte que le grand homme doit être adoré. Leurs héros étaient adorés comme se rapprochant de leur idéal, et ce fut un mouvement vers la déification ultime de l'humanité. Les caractéristiques de ce surhomme suprême, telles qu'elles étaient conçues, étaient la sagesse et la puissance. Ces peuples ont toujours cherché à acquérir une sagesse supérieure pour les introduire dans une position de puissance supérieure, et ainsi réaliser la grande destinée de l'homme. Le problème de la destinée humaine a été traitée à la lumière de la sagesse et de la puissance.

                  Cela est l’arrière-plan du monde d'aujourd'hui. N'est-ce pas ce que nous trouvons maintenant dans des dictateurs, des hommes qui voudraient dominer le monde ? C'est un cas de sagesse et de puissance aboutissant à une telle considération du prestige humain que tout est amené sous la domination du dictateur. Il est considéré comme la personnification de la sagesse la plus élevée et de la puissance la plus grande du monde. C'est l'homme. Ainsi sera l'homme du diable sur le plan humain.

                    La question de la destinée humaine est très vivante pour nous. C'est une question tout aussi réelle, importante et juste pour les croyants comme elle l'est pour le monde. Ce n'est pas le monde qui est réellement en accord avec la destinée de l'homme. Il faut bien admettre que l'homme a une destinée merveilleuse. Dieu a créé l'homme avec un objectif bien plus grand que tout ce que les prince de ce monde ont jamais imaginé, et donc la question de la destinée humaine est une question juste et appropriée. Cette question est l'une des plus grandes et ce qui lui sied est la suivante : "Comment atteindre le but ?" La sagesse est tout à fait juste. Cet "homme nouveau" doit manifester  la sagesse infinie et variée de Dieu à toutes les intelligences surnaturelles, il doit la personnification de la sagesse divine dans tous ses aspects. La puissance est tout à fait juste. Il n'y a aucun doute que cet "homme nouveau" doit être l'instrument de l'exercice de l'infinie puissance de Dieu. Il doit être une manifestation du pouvoir puissant de Dieu. Ces choses sont pour nous une considération juste. Elles représentent une question légitime, le problème de la façon d'atteindre le statut de surhomme. C'était la question constante chez les Grecs. La réponse de Dieu, par le moyen de Sa Parole, est l'Homme qu'Il a désigné. La réponse est Christ en nous, la puissance de la sagesse. Christ en nous, dans la puissance de la mort et de la résurrection, résout le problème de la destinée humaine.

                     Ce monde a essayé de résoudre le problème par de nombreux systèmes de philosophie. Si vous vous asseyez pour examiner l'un quelconque d'entre eux, vous constaterez qu'il s'agit d'une tentative de résoudre le problème de la destinée humaine, la question de la signification de l'homme et de l'univers, et comment l'homme et l'univers doivent atteindre leur but prédestiné. Le monde est rempli de systèmes de philosophie qui cherchent à répondre à cette question. Le Seigneur y répond d'une manière simple et directe, et Il dit que la solution à ce problème est un Homme, et cet Homme habitant en nous dans la puissance de la mort et de la résurrection. Comment vous et moi devons-nous réaliser le dessein prédestiné de Dieu ? Voici la réponse : "...Christ en vous, l'espérance de la gloire." (Colossiens 1:27) Mais c'est Christ en nous comme étant la sagesse et la puissance de Dieu. Cette sagesse est tellement simple. Que représente Christ en nous ? Ce sont les arrhes de ce à quoi l'apôtre fait allusion par l'Esprit : "...prédestinés à être semblables à l'image de son Fils..." (Romains 8:29) et aussi : "...jusqu'à ce que Christ soit formé en vous." (Galates 4:19) Quand cela sera accompli, le monde sera occupé par un grand Homme corporatif, du caractère même de Dieu, et le but sera atteint. Cet est Christ dans Sa plénitude - Son Corps.        

                    Comment donc allez-vous résoudre ces problèmes ? Eh bien, Platon vous dira tout à ce sujet dans sa république ! Oh, les lois et les règlements ! Oh, les observances !  Considérez ce que vous devez faire entrer en ligne de compte, faire et ne pas faire, instituer et mettre en application. C'est tout un énorme système pour élever l'homme à un niveau. La réponse du Seigneur est bien plus simple que celle-là ! Laissez seulement Christ habiter en vous et Il travaillera pour vous élever à Son propre niveau. Accordez-Lui une possibilité d'agir en vous, et vous serez conformés à Son image. Christ sera pleinement formé en vous. Et quand cela sera vrai de tout le Corps, vous aurez le nouvel Homme universel. N'est-ce pas la sagesse ? Oh, les pauvres philosophes ! Combien ils ont surmené leurs cerveaux, et bien d'entre eux sont devenus fou en tentant de résoudre le problème de la destinée humaine. La sagesse du Seigneur est tellement simple. Christ en vous est la sagesse de Dieu. C'est ainsi que tout le problème est résolu. Vous n'avez pas besoin de tout imaginer, de tout prévoir, de travailler à la réalisation d'un système colossal de statuts, de règlements et d'observances. Vous devez simplement laisser le Seigneur avoir en vous Sa voie, et le but est assuré. Le problème de l'univers est résolu sans aucun effort mental. C'est une question de vie. La folie de Dieu est plus sage que les hommes, elle est tellement simple. Durant des siècles, les hommes se sont épuisés, pour quel résultat ? Considérez-le aujourd'hui. Quelle triste image du progrès de l'humanité ! Mais Dieu réalise Son dessein, et dans l'invisible, il y a un Homme qui grandit et qui doit remplir l'univers. La manière d'agir de Dieu est tellement simple et efficace. Si vous désirez résoudre la question de la sagesse et de la puissance, c'est la solution de Dieu qu'il faut prendre. La sagesse se résume en la question du "comment". Puis cela devient une question de capacité quand vous connaissez le comment. Christ en nous est à la fois le "comment" et la "capacité".

                    Tout ceci, et bien davantage (la Parole est pleine de ces choses et nous ne l'épuiserons jamais) revient à une seule chose : toutes choses en Christ. La réponse de Dieu à tout, l'explication de Dieu concernant toutes choses, le moyen de tout réaliser de la part de Dieu, est un Homme, "l'homme Christ Jésus" (1 Timothée 2:5 version Darby) Quand ce monde aura suivi son cours funeste, cette terre sera jugée dans un Homme. Les hommes seront jugés par ce qu'est leur relation vis-à-vis de cet Homme. Au jugement, la question ne consistera jamais à évaluer dans un homme la quantité de ce qui est bon ou mauvais, de ce qui est bien ou mal, ou l'importance de cette quantité. Elle dépendra de ce seul point : "Êtes-vous en Christ ?" Sinon être plus ou moins ceci ou cela ne fait aucune différence. L'intention de Dieu, la proclamation de Dieu est que toutes choses sont dans Son Fils Êtes-vous en Lui ? Pourquoi n'est-ce pas ainsi ? La base du jugement est très simple. Elle est toute entière rassemblée dans un Homme, et ce que représente pour nous ce qui se trouve en cet Homme de Dieu. C'est là, la base du jugement. Tout revient à cette vérité bénie, très simple et cependant très vaste, que Christ satisfait Dieu, atteint le but de Dieu, et satisfait tous nos besoins. Tout est résumé dans un Homme, "l'Homme Christ Jésus"

                    Que le Seigneur continue à ouvrir nos yeux pour que nous voyions Son Homme glorieux et céleste qui est également Serviteur divin.

T. A. S.

lundi 21 mars 2016

Éphésiens 1:17 T.Austin-Sparks

Éphésiens 1:17 afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance,

Nous sommes à l’école de Christ, où tout l’enseignement, toute l’instruction, toute la discipline, ont pour but de nous faire connaître Christ, de nous faire apprendre Christ ; non pas apprendre ce qui concerne Christ, mais apprendre Christ.

Nous pourrions relever tout ce que nous possédons concernant Christ, comme doctrine, comme enseignement, mais ce n’est pas ce que nous voulons. Ce n’est pas ce que le Seigneur veut. C’est Christ Lui-même.

Il est Lui-même l’incarnation vivante et personnelle, la personnification même de toute la vérité, de toute la vie ; et le dessein du Seigneur, Sa volonté pour nous, ce n’est pas que nous en arrivions à connaître la vérité sous ses multiples aspects, mais c’est que nous connaissions la Personne, la Personne Vivante, d’une manière vivante, et que la Personne soit révélée en nous, que nous soyons incorporés dans la Personne. Toute la vérité devient alors vérité vivante, plutôt que la vérité simplement théorique ou technique.

Dieu, partout où les choses sont en danger de s’éloigner de Sa pensée toute entière et complète, cherchera toujours à présenter à nouveau une révélation fraiche de Son Fils. Les épitres ne vont pas beaucoup plus loin que les Évangiles, elles ne sont que l’explication des Évangiles. Tout ce que nous trouvons dans les Épitres est là dans les Évangiles. Les Épitres sont simplement l’interprétation de Christ. 
 
T.Austin-Sparks : L’École de Christ

samedi 19 mars 2016

(14) LA DISPENSATION DU MYSTÈRE T. Austin-Sparks


  Voici un ensemble de messages donnés lors d'une conférence. Ils ont été conservés sous leur forme parlée. Il est important que le lecteur se souvienne de ceci, et l’attitude devrait être celle d'une personne qui écoute et regarde un prédicateur, plutôt que celle de quelqu'un qui tient compte du style littéraire. Le sujet abordé est vaste, aucun point n'est traité complètement....

                    Les messages sont en harmonie avec l'expression du cœur de l'apôtre qui a donné le titre, même s'ils n'en sont qu'un pauvre écho :C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. C’est à quoi je travaille, ..... (Colossiens 1:28-29Que ce ministère soit prospère jusqu'à la fin.   T.A.S. Forest Hill, Londres 1964


Chapitre 14

JUDAS – L'HABITATION DE SATAN DANS SON ŒUVRE COMPLÈTE

L'HOMME CÉLESTE – L’HABITATION DE DIEU

Lecture : Jean 13:21-33 ; Éphésiens 3 : 17-19 ;Colossiens 1 : 25-27

                    Nous devons examiner le Seigneur Jésus en relation avec le premier Adam, et tout ce qui a été introduit par le moyen de ce qui est arrivé avec le premier Adam dans sa chute. Non seulement ce qui concerne l'homme et sa condition, mais tout ce que l'acte de désobéissance d'Adam a laissé entrer dans cet univers et ce monde. Cet acte de désobéissance  a ouvert la porte à ce pourquoi les forces du mal se tenaient en faction en attendant son accès. Adam était cette porte. Elles n'auraient jamais pu entrer sans l'aide d'Adam. Mais il ouvrit la porte par sa désobéissance, et les forces du mal ont fait irruption dans la création de Dieu. Elles purent occuper une position de force très grande pour y amener un état de choses contraire à Dieu et cela de la façon la plus puissante et la plus terrible. A tout cela, aux puissances elles-mêmes, à l'état produit par leur introduction et toutes les conséquences de celui-ci, le Seigneur Jésus était et est la réponse de Dieu. Mais il y avait un secret Le concernant, un secret que les puissances spirituelles seules pouvaient vraiment discerner, et c'était que Dieu était en Lui. Il était l'Homme, mais Il était bien plus que cela : Il était Dieu. Notre préoccupation, dans ces méditations a concerné ce que le Seigneur Jésus est en tant que Fils de l'Homme, l'Homme de Dieu, l'Homme céleste en qui Dieu Se trouvait et Se trouve. Ce secret, ce mystère caché durant des siècles, caché aux hommes, est le facteur le plus grand à pendre en compte.

                    En ce qu concerne l'ennemi, son principal objectif en relation avec le Seigneur Jésus état de chercher à pénétrer entre Lui et cette révélation divine ; d’enfoncer un coin et de quelque manière de L'amener à Se mouvoir sur une base séparée de cette réalité interne et très profonde du Père. La signification des tentations dans le désert est qu'elles étaient une tentative d'enfoncer ce coin entre Lui est Son Père, de le faire agir indépendamment du Père, de l'amener à se mouvoir sur Sa propre base humaine. L'ennemi savait très bien que, si seulement Il arrivait à ses fins, il accomplirait avec le dernier Adam ce qu'il avait réussi avec le premier. Il aurait ainsi rétabli sa domination et de nouveau acquis la maîtrise. Le secret de la victoire de Christ consistait dans le fait qu'Il était tellement un avec le Père et qu'en toutes choses Il était gouverné par le Père qui était en Lui, qui habitait en Lui. La vie de l'Homme céleste, du Fils de l'Homme, nous recommande toujours et à nouveau de prêter attention à la question qui est sortie une fois de Ses propres lèvres : "Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ?..." (Jean 14:10) C'était sur cette base qu'Il vivait et rencontrait l'ennemi, et parce qu'Il demeurait sur cette base, l'ennemi était incapable de l'abattre.

                    Des tentatives du diable pour L'abattre furent nombreuses, à la fois directement, et par le moyen des hommes. C'était impossible car il demeurait sur cette base, et Il ne broncha jamais car Il y resta jusqu'à la fin. Il triompha à cause de cette relation intérieure, sur laquelle Il vivant délibérément, consciemment et avec persistance. Le Père était en Lui et Lui et le Père étaient un. Il demeurait dans le Père et le Père en Lui.

                    Mais -- c'est l'un des points principaux que nous désirons que le Seigneur nous montre en ce moment -- cela fut le grand secret, le secret merveilleux que les hommes ne pouvaient pas déchiffrer, car Il avait dit Lui-même : " ...personne ne connaît le Fils si ce n'est le Père..." (Luc 10:22) Jean, écrivant son épitre de longues années après, a dit : "...Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu." (1 Jean 3:1) Le monde ne L'a pas connu. Dans Sa propre prière rapportée par Jean, nous avons ces mots : "Père juste, le monde ne t'a point connu, mais moi je t'ai connu..." (Jean 17:25) C'était sur la base de cette relation secrète que Sa glorification devait avoir lieu. Sa glorification était liée à ce secret.

                    Or, nous désirons savoir ce qu'est la glorification du Fils, la glorification de l'Homme céleste. Premièrement, nous parlerons encore de la question en relation avec l'Homme céleste, en personne, puis nus verrons comment la même chose s'applique à l'Homme céleste corporatif.

Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit: Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui.  Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et il le glorifiera bientôt.  (Jean 13:31-32)

                    Pour le moment, nous ne nous occupons pas de la forme de la déclaration. Elle semble un peu compliquée et difficile, mais prenons la vaste déclaration centrale : "Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui..." C'est au mot "maintenant " que tout est suspendu, et le Seigneur Jésus a introduit une signification énorme dans ce mot. A quoi se rapporte ce mot ? "Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit : Maintenant le Fils de l'homme  été glorifié."

L'HOMME NATUREL REJETÉ 

                    Je confesse que Judas a été, pendant des années, un problème pour moi. Mais je pense que je m'approche de la vérité en ce qui le concerne, et ce passage semble donner la clef. Le problème, bien sûr, se trouve dans la déclaration du Seigneur, à savoir, qu'Il connaissait ceux qu'Il avait choisis : "N'est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze ? Et l'un de vous est un démon !" (Jean 6:70) Il a choisi Judas et l'a introduit dans une association avec Lui-même de telle sorte qu'il avait tous les avantages des autres et toutes les mêmes facilités. Tous les avantages des autres étaient aussi pour lui. Il n'y avait aucune trace de partialité. Il avait placé Judas exactement dans la même position en ne l'excluant de rien qui était accessible aux autres, délibérément, consciemment, sachant qui était Judas. Puis, tout à fait définitivement vient en tête de cette déclaration : " Maintenant, le Fils de l'homme a été glorifié..."

                    Je ne sais pas comment le présenter au mieux, et souhaite avoir le langage de la sagesse pour pouvoir l'exprimer, afin que cela touche vos cœurs comme le mien l'a été. Je suis intérieurement émerveillé de ce qui nous est présenté ici. Tout d'abord, ceci représente le plein développement de l'homme au bénéfice de la bonté de Dieu : "...car il fait lever son soleil sur les méchants et les bons, et Il fait pleuvoir sur les justes et les injustes." (Matthieu 5:45) Dieu n'a manifesté aucune partialité parmi les hommes. Il a rendu possible à tous les hommes de jouir de Ses avantages. Il a manifesté une grande bonté envers les hommes incroyants, impies et rebelles. Il n'a commis aucune discrimination. Tous les hommes peuvent connaître Sa bienveillance et Sa bonté. L'homme est ainsi représenté en Judas. Il est ici placé de façon figurée en relation avec le Seigneur, de sorte que tout ce qui est disponible pour ceux qui appartiennent vraiment au Seigneur, l'est également pour lui. Il peur y entrer, cela lui est ouvert. Le Seigneur n'a montré aucune partialité. Cependant, l'homme vivant au bénéfice de la volonté, du dessein, de la pensée et des désirs bienfaisants, miséricordieux et pleins de grâce de Dieu, peut réagir à cet égard.

                     Cherchons à expliquer cela. L'homme a été mis à l'épreuve sous différentes conditions dès le commencement. En premier lieu, il a été mis à l'épreuve, étant en état d'innocence. Comment s'est-il comporté ? Il a failli. Puis, dans son état de chute, il a été encore mis à l'épreuve, sans loi. Qu'est-il arrivé ? Il a encore failli. Puis, il a été mis à l'épreuve sous la loi, mais il a failli comme auparavant. L'homme a failli sous chaque régime où il s'est trouvé. Il a été mis à l'épreuve par Dieu dans différents états et positions et a complètement failli. La fin a toujours été une tragédie. Peu importe l'attitude que Dieu ait prise envers l'homme, en lui-même i est une faillite et il aboutira à la plus terrible des tragédies.

                    Regardez Israël. Quelle est l'attitude du Seigneur envers Israël ? Combien la façon dont Dieu traite Israël est merveilleuse ! Considérez la patience et la bonté de Dieu envers Israël, la base sur laquelle il fut placé devant Lui. En fait, Dieu dit : "Vous devez simplement manifester de la fidélité envers Moi et vous recevrez immédiatement la bénédiction." Certains d'entre nous ont souhaité que nous puissions obtenir la bénédiction aussi instantanément qu'Israël quand ils étaient fidèles au Seigneur. Ils furent les sujets d'un tel soin spécial, mais ils faillirent. Leur condition et leur traitement sont présentés de manière figurée par le figuier inutile qui ne porta aucun fruit malgré des années de soin. La justice réclamait qu'il soit coupé sans délai, mais cependant une chance supplémentaire est accordée : "creusons autour, mettons-y du fumier encore cette année." Soyons bienveillant encore une autre année !" Mais c'est juste une grosse faillite. Ainsi, l'homme mis à l'épreuve dans différentes conditions et en contact avec la volonté bienfaisante de Dieu, est néanmoins une faillite.

                     Judas rassemble tous les aspects de l'homme, celui pour qui tout ce que Dieu a, est accessible, l'homme qui est en contact avec la volonté bonne et parfaite de Dieu, et qui, cependant, en lui-même, est la plus terrible faillite. Cet homme quand il parviendra à son épanouissement trahira son Maître car il est tellement incurable. Bien que les grâces de Dieu lu soient accordées, l'homme, en lui-même, aboutira à cet état. C'est une fin terrible. "Celui-là même avec qui j'étais en paix...qui mangeait mon pain," dit le Psalmiste, "lève le talon contre moi." (Psaume 41:10) C'est ainsi qu'agira ce homme qui se trouvait au sein de la grande richesse de la grâce de Dieu.

                    Voici Judas représentant quelqu'un qui a été mis en contact avec le Seigneur, et pour qui sont disponibles toutes les bénédictions qui le sont pour tout le reste de ceux qui appartiennent au Seigneur, et c'est ainsi qu'il finit. C'est une image de l'homme en lui-même. N'est-ce pas vrai ? Le plein développement du vieil Adam, du premier Adam, en qui Dieu n'habite pas, nous est manifesté ici. Au moment où cet homme est environné de tous les avantages, de toutes les facilités, de toutes les bénédictions, de toute opportunité, de tout ce qui aurait pu être sien, juste à ce moment il sort pour trahir son Maître : "...il faisait nuit." (Jean13:30) Il y a en cela une très grande signification.

L'HOMME CÉLESTE DE L’ÉLECTION DE DIEU

                 Dès que cet homme est sorti, la déclaration du Seigneur Jésus est : "Maintenant, le Fils de l'homme a été glorifié..." Que signifie ceci ? C'est la réponse de Dieu à tout ce qui précède. Dieu a un autre homme, dont le chemin doit être entièrement différent de cette tragédie, de cette sombre calamité, un Fils de l'Homme qui peut être glorifié. Dieu a préparé Son propre Homme, pour remplacer cet autre homme dès qu'il a atteint sa fin : et quelle funeste fin ! Apercevez-vous ce qui est représenté dans la mort de Judas ? Quand il s'en va, Dieu introduit Son Homme, Celui qui peut être glorifié. 

                   Voyez-vous pourquoi Jésus a choisi Judas ? Voyez-vous pourquoi c'est juste au moment où il fut sorti que Jésus a dit : "Maintenant, le Fils de l'homme a été glorifié..." ? Il y a celui qui représente l'homme Adam et ce à quoi  il est parvenu, en dépit de toute la grâce et la miséricorde de Dieu qui se trouvent à sa disposition. C'est ce qu'il devient, à moins qu'il y ait en lui quelque chose d'autre que lui-même. Et au moment même où cette nature, cette race, cet homme est montré dans tout son caractère affreux, dans toute sa manifestation, levant traitreusement son talon contre le Dieu de toute grâce, au moment même où cet homme atteignant sa pleine mesure, sort dans les ténèbres de la vie éternelle, Dieu commence Son nouveau jour en introduisant Son nouvel Homme pour remplacer l'autre

                    Quel est le secret ? Quel genre d'homme sera glorifié ? Nous avons considéré l'homme qui ne peut pas être glorifié, qui sort dans les ténèbres. Quel genre d'homme est celui qui peut être glorifié ? Quel est le principe et le secret de sa glorification ? C'est que Dieu se trouve en lui. Quelle est la glorification du Seigneur Jésus ? C'est la manifestation et la révélation du Père en Lui, de ce secret qui Le rend autre que le type d'homme représenté par Judas. L’espérance de la gloire dans Son cas, la certitude de la gloire, était le fait que le Père habitait en Lui. "Maintenant le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui". C'est une déclaration globale au sujet de la glorification du Fils de l'Homme. Il est remarquable que cette déclaration se trouve dans l’Évangile de Jean, dans lequel le Seigneur est, d'une manière prééminente, présenté comme le Fils de Dieu.

LA GLORIFICATION DE L'HOMME CÉLESTE CORPORATIF

                    Maintenant, bien sûr, nous arrivons à percevoir l'intérêt et la puissance de ce qui précède, lorsque cela est transféré de l'Homme céleste personnel à l'Homme céleste corporatif. Aussi, l'apôtre dit : "en sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi..." (Éphésiens 3:17) "...Christ en vous, l'espérance de la gloire" (Colossiens 1:27). Nous lisons au début de la lettre aux Éphésiens que nous sommes : "...une habitation de Dieu en esprit." (2:22)  Que signifie ce qui précède quant à sa valeur et à sa pleine manifestation ? Ce Corps, ainsi créé et vivant sur ce fait, est aussi indestructible que Christ Lui-même l'était. Sur le principe que Christ habite le cœur par la foi, ce Corps peut entrer en conflit avec les principautés et les puissances, les chefs de ce monde des ténèbres, les armées spirituelles de méchanceté dans les lieux céleste, et sortir en vainqueur sur le terrain.

                    Quel est le secret de la glorification de l’Église, Son Corps, l'Homme corporatif, et quelle est la nature de la glorification ? C'est la même chose. C'est la manifestation du secret, le dévoilement de ce qui est vrai, de Christ à l'intérieur. Durant le cours de cette dispensation, le secret se trouve dans l’Église, dans les membres de Christ, mais : "...si le monde  ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu." (1 Jean 3:1) Regardés de l'extérieur, nous sommes très peu différent des autres gens dans le monde. Cependant, le secret est là, et ce secret signifie qui si vous touchez à celui-ci ou à cette église, vous touchez à Dieu. "Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?" ainsi s'exprimait le Seigneur quand Saul touchait à Ses membres. Il est présent dans Ses membres. Vous avez affaire à Lui. Ils sont indestructibles, ils ne peuvent être détruits. Nous ne parlons pas de la destruction du corps. La véritable Église est une entité indestructible. Quand Satan aura accompli tout son mal jusqu'au paroxysme, cette Église se tiendra encore triomphante et demeurera pour toujours, quand le diable et les siens auront été bannis de l'univers.

                    A la fin de cette dispensation qui a maintenu ce secret caché, il y aura un dévoilement de Christ dans Son Église, quand elle apparaitra avec Lui dans la gloire, et elle sera glorifiée sur le même principe que celui sur lequel Il a été glorifié.

LA BASE ESSENTIELLE DE LA VIE QUOTIDIENNE DU CROYANT

                    Maintenant, il y a quelque chose que nous devons prendre à cœur dans ces facteurs qui englobent tout. Nous devons vivre constamment sur la base que nous avons présentée, et tandis que nous vivons cela, le pouvoir de l'ennemi  est absolument rendu nul. Notre trouble est que nous ne vivons pas sur cette base. Nous vivons tellement appuyés sur nous-mêmes. Nous vivons basés sur nos propres sentiments, nos propres, nos propres conditions, notre propre état, sur tout ce qui est nous-mêmes, et parce que nous faisons cela, nous sommes tout simplement le jouet du diable. Quand nous sommes de mauvaise humeur, combien le diable nous rend malheureux ! Quand nous sommes victimes de nos propres sentiments, ou de nos propres pensées, quels dégâts cela produit ! Tout ce qui est de nous-mêmes, si nous y pénétrons et en vivons, donnera à l'ennemi une occasion favorable d'agir comme il lui plaît. Toutes les fois où les croyants descendent en eux-mêmes, sur le terrain de ce qu'ils sont, même que momentanément, ils commencent par perdre leur équilibre, leur pondération, leur repos, leur paix, leur joie, et ils sont ballottés par le diable selon sa volonté. Ils peuvent arriver au point où ils se demandent mêmes s'ils sont sauvés. Souvenons-nous que ce qui, de nous, appartient encore à la création déchue, et qui ne survivra pas, est le terrain de jeux de l'ennemi. Il n'y a aucun avantage pour nous à essayer de le faire subsister.

                   Nous avons par exemple, une vie physique. Dans les limites de cette vie naturelle et physique, en tant que partie de l'ancienne création, tout est possible. L'ignorance ou le manque de lumière dans le domaine mental est possible. Le dérangement de notre système nerveux peut être d'une telle ampleur qu'il nous fait ressentir que l'enfer fait rage dans notre être même. Tout est possible en matière de dispositions, de sentiments, de sensations, ou d'impressions de mort complète et de torpeur. SI nous vivons dans ce domaine le diable opère des ravages. Il se campe aussitôt sur de telles choses, si nous prenons comme critère notre condition naturelle. Il n'y a aucun espoir de gloire dans ce domaine naturel.

                    Comment l'ennemi va-t-il être défait, son action va-t-elle être annulée et va-t-il être privé de son pouvoir ? Sur le même principe que celui que l'on voit dans la vie du Seigneur Jésus, à savoir, en continuant de vivre par le Père. Nous devons continuer de vivre de Christ qui habite en nous. Notre attitude doit être continuellement celle d'un cœur tourné vers le Seigneur : "Seigneur, en moi, Tu es différent de ce que je suis. Tu n'es pas ce que je suis. Tu es différent de cette disposition, de ce sentiment, de cette absence de sentiment. Tu es autre que toutes ces pensées, autre que ce que je suis ! Je suis mort en ce qui concerne mes sentiments, mais Tu es autre que cela. Tu es vivant ! Je me sens triste, Tu es la lumière, Tu es en moi ! Ceci, c'est moi, ce n'est pas le Seigneur !" Si seulement vous et moi voulions apprendre assidûment (cela prendra du temps, ce sera progressif) à vivre en Christ sur la base de ce qu'Il est, du fait qu'Il est autre que ce que nous sommes - non pas sur la base de notre expérience de cette chose, mais le fait pur et simple qu'Il est en nous - si nous voulons apprendre assidûment à vivre sur cette base, par cette grande réalité divine, alors l'ennemi n'aurait rien en nous. Le Seigneur Jésus pouvait dire : "le prince du monde vient, il n'a rien en moi..." (Jean 14:30) Que cherchait l'adversaire ? Il cherchait à ce que le Seigneur Jésus vive, dans quelque domaine, en Lui-même, consultant Ses propres sentiments, se fiant à Sa propre compréhension, se fiant à Son propre jugement, Sa propre volonté. S'il avait pu le prendre dans ce domaine, il aurait eu quelque chose en Lui  et aurait troublé l’équilibre de Sa vie. Le Seigneur Jésus pouvait dire : "...je vis par le Père..." (Jean 6:57) "Je vis par le Père et non pas avec ce que Je suis." Il pouvait dire cela en tant qu'être parfait et sans péché, ne vivant pas moins dans la dépendance du Père de façon constante. Nous avons à ce propos Son propre témoignage : "...le Fils ne peut rien faire de lui-même..." (Jean 5:19) ; "...les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même, et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres." (Jean 14:10) Il vivait constamment sur la base du Père demeurant en Lui. Ainsi, l'ennemi n'avait absolument aucun terrain.

L’ÉGLISE, UN MYSTÈRE DE L'HABITATION DIVINE

                    Maintenant, concernant l'expression corporative de cet Homme céleste, l'apôtre nous dit, dans la lettre aux Éphésiens, que quelque chose se poursuit dans le domaine de l'invisible, dont le but est énoncé ainsi  "c'est pourquoi, les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par l’Église la sagesse infiniment variée de Dieu." (Éphésiens 3:10) Je me demande ce que cela signifie. Je ne connais pas tout le sens, mais je pense percevoir quelque chose de ce que cela signifie. Je crois que les intelligences invisibles veillent pour voir comment elles peuvent obtenir un avantage. Elles veillent avec leur intelligence, leur sagesse, leur ingéniosité rusées et diaboliques, avec toute leur intelligence surhumaine, pour voir comment obtenir un avantage, comment elles peuvent faire un coup, si par quelque moyen elles peuvent prendre le dessus sur cette création qui les confond, à savoir, l’Église. Les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par l’Église la sagesse infiniment variée de Dieu. De quelle façon ? Une clause d'un verset de la première lettre à Timothée nous aidera, je pense, à avancer vers la réponse. "Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand : "celui qui a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché aux Gentils, cru dans le monde, élevé dans la gloire." ( 3:16) Une partie du mystère dont il est question ici, est cette déclaration quelque peu obscure qu'Il a été "vu des anges." Je ne peux être satisfait par la pensée que ceci signifie simplement que les anges célestes L'ont vu que ce soit lorsqu'Il était dans la chair, ou après Sa résurrection. Ceci semble dire à mon cœur ( bien sûr, je ne peux pas le prouver, mais je compare les Écritures entre elles, et je prends en compte que c'est le Saint-Esprit qui a révélé ce fait et l'a amené à notre connaissance) que ces autres anges, ces intelligences spirituelles, qui avaient veillé pour obtenir une occasion contre Sa vie, cherchant un avantage, usant de leur ruse, ont vu maintenant qui Il était, ont vu la pleine signification de Son existence, et pourquoi ils n'avaient jamais réussi à venir à bout de leur dessein, mais avaient été contraints d'admettre leur impuissance en ce qui Le concerne. Ils savent maintenant parce que le secret est connu. Cet Homme est autre que le premier Adam. Il est différent du premier Adam. Ils ont eu leur occasion favorable avec le premier Adam et ils l'ont saisie, et, dans cette race, ils ont introduit la sagesse diabolique dont parle l'apôtre : " Cette sagesse...est..diabolique (démoniaque)" (Jacques 3:15) 

                     Ces intelligences avaient attendu une occasion favorable pour introduire leur sagesse dans cet autre Adam, ce dernier Adam, elles ont échoué. Elles furent battues et défaites en chaque point, et maintenant le secret est connu et elles voient Celui sur qui elles n'ont pu obtenir le moindre avantage. Pourquoi en fut-i ainsi ? A cause du Père demeurant en Lui. C'est à cette même vérité que Paul se réfère quand il dit que Christ crucifié, bien loin d'être la sagesse de ce monde, est la sagesse de Dieu. Sa sagesse surpasse de loin la sagesse de ce monde, qui, dans sa nature, est démoniaque. Dieu manifeste encore davantage Sa sagesse infiniment variées aux dominations et aux autorités par l’Église, le Corps de Christ, l’Homme céleste corporatif. Comment le fait-il ? Par le mystère de Christ présent intérieurement, amenant à la défaite chacun  de leurs plans, de leurs stratagèmes, par la grande réalité du Seigneur qui demeure dans le Corps et dont la sagesse est tellement supérieure à la leur.

                   Oh, que nous puissions vivre sur la base de la grande réalité, de l'essentiel tellement grand, du grand secret de l'existence même de l’Église selon la pensée de Dieu, ce secret fondamental de Christ présent intérieurement. Non pas sur la base de ce que nous sommes, à aucun moment, mais sur celle de ce que Christ est. Si vous prenez cette position, vous serez dans une position de sagesse qui déjoue toutes les intentions rusées du diable et qui se montre supérieure à toute sa puissance.                 
                     Mettez cela à l’épreuve, car c'est à tout moment accessible dans notre vie. Lorsque la prochaine fois vous vous sentirez désespérément mauvais, incurable et plein en vous-même de choses mauvaises, comme si tout ce en quoi vous aviez cru ne tenait plus debout et que tout partait en pièces, et que toutes les impressions qu'il est possible d'avoir vous assailliront au point que vous pourriez bel et bien croire que vous êtes perdu, si, lorsqu'il en sera ainsi, vous prenez la position que tout cela a affaire à votre pauvre nature déchue, que Christ en vous est différent de cela, et que, par la foi, vous vous appuyez sur Lui, la puissance du diable sera détruite, sa sagesse sera déjouée, et il y aura la gloire. C'est la leçon que nous devons apprendre. Christ en vous, et dans l’Église, en tant qu'habitation de Dieu par l'Esprit, est le symbole de la gloire, de la puissance et de la sagesse. Béni soit Dieu, il y a des périodes où cet aspect de Christ atteint nos impressions et nous jouissons de la réalité que le Seigneur est en nous, mais il n'en est pas toujours ainsi. Une indigestion peut avoir le plus étrange effet sur notre vie spirituelle, de sorte que notre conscience soit affectée. La moindre chose peut survenir et changer toute la situation, si nous nous laissons prendre par les choses. Que de choses l'ennemi dresse-t-il, pour nous faire chuter ! Il est occupé à tendre des pièges partout, concevant des situations tout autour de nous, toujours actif à nous troubler par quelque chose. Comme c'est habilement arrangé, juste le moment où nous désirons le moins être troublés. Retournez chez vous après un temps avec le Seigneur au sein de Son peuple, vous sentant glorieusement édifié, et probablement quand vous franchirez le pas de la porte, il y aura quelque chose qui vous attend !

                    Comment allez-vous déjouer le diable, l'emporter sur lui, le défaire ? En ne nous laissant pas entraîner dans les choses. Ce n'est pas facile. Mais, ne pas se dévoyer en entrant dans ces choses, ne pas être attiré dans le domaine de la vieille création au point d'y prendre part, mais se maintenir sur la base où l'adversaire doit faire face à la perfection de Christ, est le sûr moyen de sa défaite, quoique que nous puissions devoir supporter la situation difficile, endurer la souffrance et l'angoisse de cette situation pendant un temps assez considérable. Mais, notre position est que Christ est plus que cela, Christ en nous est plus fort que cela, et se repliant sur la foi qui est en nous, étendant spirituellement  le bras vers Christ en nous comme étant à la hauteur de cette situation, nous devons la répudier. David vient très souvent à notre secours dans ce domaine. Vous vous souviendrez qu'à une occasion il a dit toutes sortes de choses qui manifestaient sa dépression, son désespoir, parce que la situation semblait tellement impossible. Puis, il s'est recueilli et a déclaré : "...C'est ici mon infirmité; (je me souviendrai des) années de la droite du Très-Haut" (Psaume 77:10, version Darby) Aujourd'hui, j'ai sur le nez une paire de lunettes avec des verres teints en bleu ! C'est ma façon de voir les choses ! C'est moi, ce n'est pas le Seigneur ! Attribuons les choses à qui elles reviennent à juste titre, et rendons à César les choses qui lui appartiennent, et à Dieu celles qui sont à Lui.

                   Je suis certain qu'ici se trouve la clé de tout. La clé de tout est Christ en vous, Christ en moi, Christ dans Son Corps, et cela doit être vécu par la foi. C'est la clé de la sagesse supérieure pour déjouer et dominer l'ennemi. Il sera défait si nous vivons sur Christ comme base et refusons de vivre sur la nôtre. Que le Seigneur rende cela clair pour nous.

vendredi 18 mars 2016

La vie de prière CHIP BROGDEN

Chaque jour, j’accomplis  ce que certains pourraient appeler un «rituel». Certains pourraient même dire que je suis «légaliste». Voici ce que je fais:

Je prie tous les jours d’une manière qui ressemble à ce qui est appelé "la prière du Seigneur." Fondamentalement, je passe du temps chaque jour  en mettant  de côté mes propres besoins et demandes, et à la place, je  prie pour que la volonté de Dieu soit faite,  et que le Royaume de Dieu vienne "sur la terre comme il l’est au ciel."

Environ une fois tous les 2 ou 3 ans, je suis tenté de mettre de coté ce type de prière . car  j’en arrive presque à être convaincu par les "super-spirituels" parmi nous qui pensent qu’ accomplir intentionnellement quelque chose de  spirituel d’une façon régulière conduit au rituel, au légalisme et à la religiosité. C’est peut être VOTRE  réaction à ma façon de prier quotidiennement.

Peut-être que vous résistez à toute tentation de prier chaque jour, ou de lire l'Écriture quotidiennement, ou de faire quelque chose de semblable de peur que cela ne devienne froid, formaliste, et sans vie.

Certes, c'est une possibilité. Mais il est également possible que vous soyez simplement paresseux, passifs, en revendiquant le fait  de «ne pas être religieux» pour paraître libres, , libérés, et "conduits par l'Esprit."

Je ne sais pas.  Mais ce que je sais est la chose suivante: Mon petite routine  quotidienne de prière n’est rien comparée  à celle de Daniel.

Daniel a fait ce que je fais – pas une fois, mais trois fois par jour. Daniel l'a fait, même quand il  était menacé de mort.

Et nous ici, nous sommes  prêts à renoncer à prier à chaque fois que nous sommes trop occupés, trop gênés, ou trop préoccupés par le désir de « ne pas vouloir ressembler à  quelqu’un de religieux ».

Bien sûr, il y a beaucoup de pratiques religieuses qui sont définitivement légalistes et sans vie. Mais parfois, la Bible utilise un autre mot pour décrire les choses que l’on fait sur une base régulière avec un cœur pur.

Vous connaissez ce mot?  FIDÉLITÉ.

Voici une façon de bien voir la différence ...

- Le légalisme fait la bonne chose pour un mauvais motif.

- La fidélité fait la bonne chose pour un bon motif.

C’ est donc la motivation (et non la consistance de  l'action) qui détermine la nature de l'acte.

Daniel était fidèle, c’est pourquoi quand ils ont adopté une loi interdisant la prière, il n’a pas cessé de prier trois fois par jour.

Peut-être que nous devrions adopter une loi interdisant la prière; cela amenerait peut-être les gens à prier. Peut-être que nous devrions adopter une loi interdisant la Bible; pour amener les gens à la lire et à l'apprécier.

Il y a  quelque chose que Dieu a mis sur notre cœur il y a plusieurs années:

"Enseigne ces choses à des  gens fidèles qui peuvent enseigner les autres» (2. Tim 2:. 2).

Je suis toujours concentré sur le fait « d’enseigner ces choses», soulignant l'importance des enseignements centrés sur Christ. C'est une bonne chose , mais cela ne suffit pas.

L'élément clé ici n'a rien à voir avec l'enseignant ou les enseignements, mais avec les gens  enseignés. Paul était préoccupé par la transmission d'une foi centrée sur Christ aux générations successives de personnes, et pour garder ce témoignage vivant, il a souligné l'importance d'enseigner ces choses aux gens FIDÈLES.

Pas des gens au cœur partagé, tiède, un pied dedans et un un pied dehors, ici aujourd'hui et demain ailleurs. Des gens fidèles - des gens qui sont cohérents, réguliers, fiables,  engagés. Fidèles à Dieu, fidèles à Sa Parole, fidèles à Sa Volonté et à Son Royaume.

La fidélité ne peut pas être enseignée, parce qu'elle est un fruit de l'Esprit. Mais la fidélité peut certainement être mesurée, et nous pouvons voir si nous sommes fidèles ou infidèles.

Par exemple, si je suis fidèle à ma femme, cela signifie que je lui suis toujours dévoué et que je rejette toute autre relation amoureuse. Voilà la fidélité dans le mariage.

Elle est là, ou elle n’y est pas - il n'y a pas à esquiver ou se chercher des  excuses.

Certains dans le monde pensent que ce genre d'engagement envers une seule personne pour la vie est impossible, irréaliste, voire «légaliste». Nous qui connaissons mieux, nous savons que cette idée d’«un homme, une femme, pour la vie» est le plan de Dieu pour le mariage.

Eh bien, devinez quoi? C’est également le plan de Dieu pour notre «mariage» avec Lui.

Ils combattront contre l’agneau, et l’agneau les vaincra, parce qu’il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, et les appelés, les élus et les fidèles qui sont avec lui les vaincront aussi. (Ap 17:14) .

Avez-vous saisi cela? Beaucoup sont appelés, peu sont élus, et encore moins sont fidèles.

Maintenant, le point essentiel  de ce message n’est en aucun cas d’accuser  qui que ce soit, ou de vous amener à faire quelque chose - il s’agit seulement de vous inciter à examiner dans la prière si ce à quoi vous résistez  comme étant trop formaliste ou trop religieux ne serait pas en réalité un appel à une plus grande fidélité et sacrifice.

Oui, un plus grand engagement nécessite de payer un prix plus élevé. Parfois, la fidélité exige le sacrifice ultime, et peut même vous amener à être jetés dans la fosse aux lions ou dans une fournaise ardente. Mais nous avons le choix.

Nous pouvons être des gens de principe, ou des gens qui sont ballottés par toutes sortes de sentiments et d'opinions. Nous pouvons être fidèles et porter du fruit, ou nous pouvons esquiver en prétendant être «libres» - et en étant stériles.

Quand le Fils de l'homme reviendra, trouvera-t-Il  la foi (la fidélité) sur la terre?
 
CHIP BROGDEN
 
 

jeudi 17 mars 2016

(13) LA DISPENSATION DU MYSTÈRE T. Austin-Sparks

  Voici un ensemble de messages donnés lors d'une conférence. Ils ont été conservés sous leur forme parlée. Il est important que le lecteur se souvienne de ceci, et l’attitude devrait être celle d'une personne qui écoute et regarde un prédicateur, plutôt que celle de quelqu'un qui tient compte du style littéraire. Le sujet abordé est vaste, aucun point n'est traité complètement....

                    Les messages sont en harmonie avec l'expression du cœur de l'apôtre qui a donné le titre, même s'ils n'en sont qu'un pauvre écho :C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. C’est à quoi je travaille, ..... (Colossiens 1:28-29Que ce ministère soit prospère jusqu'à la fin.   T.A.S. Forest Hill, Londres 1964

Chapitre 13

L'EXPRESSION CORPORATIVE DE L'HOMME CÉLESTE

Lecture Ephésiens 3:17-21 ; 4:1-10

                    Dans cette lecture, le fait que le Seigneur Jésus est l'Homme céleste, est traité en divers points. Ici, au chapitre 4 nous avons la déclaration qu'Il "....est monté au dessus de tous les cieux..." tandis que tout ce qui suit dans le chapitre est relatif à l’expression présente de l'homme céleste, comme étant ici dans le monde.

                   Nous avons déjà remarqué ce trait caractéristique dans l'Évangile de Jean. Nous avons vu, là, l'Homme céleste en personne comme étant à la fois présent ici dans le monde et en même temps dans le ciel. Maintenant, nous sommes à nouveau confrontés à cela dans Ephésiens, mais cette fois-ci dans un sens plus large, car ici, nous avons à faire avec l'expression corporative du même Homme céleste dans Son Corps, qui est l’Église.

                    Ces deux sont un, non pas simplement dans leur relation, mais par leur vie même; un dans leur ressource, un en pensée, un dans leur conscience, un dans leur nature, un dans les lois de leur vie, un dans leur but, un dans leur méthode, un dans leur temps. Il n'y a rien qui se rapportent à eux, en tant qu'Homme céleste, en lequel ils ne sont pas un. Ce n'est pas simplement l'unité qu découle d'une compréhension ou d'un accord, mais qui résulte d'être un en substance, un en essence.

                    De nouveau, nous parlons de Christ en tant qu'Homme céleste, et non pas de Lui, en tant que Dieu. Dans cette expression corporative, il n'est pas question du Corps agissant pour la Tête, ou de l’Église agissant pour le Seigneur. Il n'y a aucune indépendance ni de responsabilité séparée. C'est le Seigneur Lui-même qui continue Sa propre vie et qui travaille dans Son Corps et par le moyen de celui-ci. Le tout constitue un seul Homme. Cela ne signifie pas que le Seigneur aurait abandonné une identité personnelle et aurait cessé d'être une personne séparée, mais qu'Il a donné, provenant de Son humanité céleste même, Sa propre substance, Ses propres constituants, Sa propre vie, pour constituer un Corps qui est tellement un avec Lui, qu'il est absolument comme une partie de Lui-même. C'est cela le Corps de Christ, tel qu'il est présenté ici. C'est cela l'Homme céleste exprimé corporativement.

                    Le Corps, (l’Église), n'a jamais été destinée à être quelque chose en lui-même, mais depuis l'éternité il a toujours été destiné à être "la plénitude de celui qui remplit tout en tous." Il n'a donc aucune existence indépendamment de Lui, ni n'a d'existence indépendamment du dessein de Dieu en Lui. Ces faits, si simples qu'ils soient dans leur énoncé, sont très profonds et vont au tréfonds des choses dans leur signification. Ils gouvernent et déterminent ce qu'est l’Église. Rien de ce qui porte le nom "d’Église" (selon le sens de ce terme dans le Nouveau Testament) et qui n'est pas la continuation de Son Fils dans cet univers, n'existe pas dans la pensée de Dieu.

                    Or, ceci implique plusieurs choses, et celles-ci sont présentées dans le chapitre que nous avons devant nous.

UNE SEULE VIE EN CHRIST

                   Premièrement ceci concerne l'unique vie qui se trouve dans tous les membres de Christ par le Saint-Esprit. "Il y a...un seul Esprit"; "vous efforçant de conserver l'unité de l'Esprit..." Il y a l'unique vie par le Saint-Esprit. C'est seulement ainsi que Christ parvient à Sa plénitude dans Son Corps, que l’Église accomplit la pensée divine pour son existence, qu'elle parvient au but divin.

                    Nous avons déjà cherché à voir comment l'Homme céleste, en personne, fut gouverné par l'Esprit, en chaque détail, vu que l'accomplissement de toute la révélation de Dieu le concernant dépendait d'un tel gouvernement. Toutes les Écritures qui avaient été transmises auparavant L'indiquaient et attendaient leur accomplissement en Lui, et Il devait être l'accomplissement de toutes ces Écritures jusqu'au moindre détail. Cela aurait été une responsabilité écrasante, accablante et impossible de Se charger mentalement de leur réalisation, d'être, à chaque instant de Sa vie, conscient qu'Il était responsable de tout ce qui était consigné dans les Écritures. D'avoir cela dans le domaine de Sa pensée aurait été un fardeau impossible à porter. Il aurait été la personne la plus introspective qui ait existé. A chaque instant, Il se serait posé la question : "Suis-je en train de faire la chose qui convient ? Est-ce la bonne façon de le faire ? Suis-je en train d'accomplir ce que je dois selon le Livre ou selon ce standard ?" Mais Sa vie était gouvernée par l'onction, étant sous le contrôle de l'Esprit, prouvait qu'Il accomplissait toute la révélation spontanément et par la conscience intérieure qui était la Sienne par le Saint-Esprit quant à ce qui était ou qui n'était pas la pensée de Dieu.

                    Or ce qui était vrai de Lui personnellement doit être vrai de Lui dans le sens corporatif. Voici une révélation concernant Jésus-Christ, qui est issue des conseils éternels de Dieu, une révélation d'une immense signification, une destinée, un système céleste, spirituel, grandiose, résumé en Lui et qui doit être exprimé, forgé, en Lui corporativement, comme ce le fut en Lui personnellement. Mais comment est-ce possible pour nous d'accomplir cela, de le réaliser, d'y parvenir, que cela ait son accomplissement et son expression en nous ? Seulement sur la base d'une vie unique par le Saint-Esprit en tous. C'est là ce qui donne de la force à l'exhortation contenue dans cette même lettre, que nous soyons "...remplis de l'Esprit". Cela donne la véritable signification et la vraie valeur à tout l'enseignement concernant le Saint-Esprit , à savoir, la réception de l'Esprit, la marche selon l'Esprit, la conduite selon l'Esprit, parce que, seulement s'il en est ainsi, ce qui a été produit par la pensée de Dieu concernant Son Fils, et qui doit avoir sa pleine réalisation dans le Corps de Christ, peut être atteint. Combien il est donc nécessaire pour nous tous de vivre par l'Esprit. Ce n'est pas suffisant que quelques-uns d'entre nous vivent par l'Esprit. Il est important que tous vivent ainsi, et que pas un seul ne marche selon la chair.

UNE VIE DE RELATION MUTUELLE ET D’INTERDÉPENDANCE

                  La seconde chose, qui est en réalité une partie des mêmes vérités, mais avec, peut-être, une application un peu plus étroite de cela, est la nécessité de considérer et de conserver avec diligence une vie de relation réciproque et d'interdépendance. C'est quelque chose qui doit être tout d'abord reconnu, puis pris en compte, et puis quelque chose que nous devons être diligents à maintenir. C'est-à-dire, tous les membres de Christ sont liés. Il y a une relation mutuelle. Nous ne sommes pas autant de parties séparées, de fragments, d'individus, nous sommes tous liés. E non seulement cela, mais nous sommes tous dépendants l'un de l'autre. En vue de l'intention de DIeu, de Son dessein, nous ne pouvons pas agir l'un sans l'autre. Sur tout autre niveau que celui-là nous pourrions agir l'un sans l'autre. Si nous vivions sur un plan naturel, nous pourrions peut-être dire de quelques-uns que nous pourrions agir sans eux, mais quand nous parvenons à la lumière du dessein de Dieu, alors nous sommes gouvernés par une dépendance réciproque. Nous découvrons que nous avons besoin l'un de l'autre, que nous sommes dépendants l'un de l'autre en ce qui concerne la plénitude de Dieu. Nous avons une claire indication de ce fait dans les paroles suivantes : "...fortifiés, en sorte que...vous puissiez comprendre avec tous les saints..."" Nous ne pouvons comprendre en étant à part du reste. Aucun d'entre nous ne pourra jamais comprendre le tout. Nous avons besoin de la force de tous les saints pour comprendre avec tous les saints.

                    Ce n'est pas simplement une déclaration de fait, mais une vérité par laquelle nous sommes immédiatement mis à l'épreuve. Disons-nous : "Oui, nous avons vu le Corps de Christ, nous avons vu l’Église !" Le fait que nous avons bien vu cela, sera prouvé par notre dépendance mutuelle vécue. Si quelqu'un d'entre nous prenait l'attitude que nous pouvons nous dispenser d'un autre membre de Christ, ou s'il se tenait dans cet esprit là, une telle personne n'a pas réellement vu le Corps de Christ. Peut-être y a-t-il eu une vision de quelque chose, mais pas du Corps de Christ. Cette personne n'a pas connu que ce Corps doit être la plénitude de Christ. En vue de cette plénitude, tous les saints sont nécessaires. Le Seigneur Jésus, à Sa manière et par des paraboles, mettait constamment le doigt sur des principes et des lois : "...gardez-vous de mépriser un seul de ces petits..." (Matthieu 18:10) ; "...toutes les fois que vous n'avez pas ces choses à l'un de ces plus petits..." (Matthieu 25:45) Ce n'est pas simplement un genre de choses communautaire, une fraternité. Nous sommes en face d'une loi quand il est dit qu'il faudra tous les saints pour parvenir à Sa plénitude et pour l'exprimer. Si nous avons vu le Corps de Christ nous devons avoir vu la relation réciproque et l'interdépendance de tous les membres. Nous devons être en train de vivre sur la base que le Corps est un.

                    L'apôtre exhorte à la diligence à cet égard. Nous devons reconnaître que le Corps est un, et donc être diligents pour conserver l'unité de l'Esprit. Je crois que l'apôtre au moment où il écrit cette lettre, savait très bien combien il fallait de diligence pour cela. Il avait commencé à s’apercevoir combien il était facile pour des chrétiens de se dispenser l'un de l'autre, d'adopter l'attitude de pouvoir agir l'un sans l'autre, ou en tout cas sans certaines personnes. Combien il leur était facile de manquer de cohésion, d'adopter une attitude négligente, d'être tout sauf diligent à conserver l'unité.

                    Ce maintien de l'unité  est une chose positive. Cela signifie être pleinement engagé pour quelque chose. Il n'est pas seulement question qu'on désire cela, qu'on le veuille, que l'on considère cela comme étant la meilleure chose et même comme une chose nécessaire, mais il s'agit de s'appliquer à le pratiquer. Cela réclame de l'application pour être diligent à conserver l'unité de l'Esprit.

                     C'est ce qui signifie être "renouvelé dans l'esprit de votre intelligence" ce qui, encore, contribue au revêtement de "l'homme nouveau", l'Homme céleste corporatif. Ainsi, dans la passage placé devant nous, l'exhortation pratique suit immédiatement : "C'est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun d'entre vous parle selon la vérité à son prochain, car nous sommes membres les uns des autres." (Ephésiens 4:25) Le renouvellement de l'esprit de l'intelligence s'opère en chaque personne parlant selon la vérité à son prochain par le fait du rejet de toute fausseté. Pourquoi dire à soi-même un mensonge ? Nous ne mentirons pas de manière délibérée. A quoi bon dire à soi-même quelque chose qui n'est pas vraie ? Quel sens cela aurait-il si ma main gauche blessait ma main droite, vu qu'en fin de compte ce sont les deux qui vont souffrir ? De façon similaire, "nous sommes membres les des autres." Dans l'autre façon de penser, celle du vieil homme, qui est mentionné ici, il y a une absence de ce sens de vie corporative, de cette interdépendance, de cette relation réciproque, où il est reconnu que chacun est nécessaire, indispensable. Vous pouvez mettre des gens en dehors de ce domaine, vous pouvez vous débarrasser deux, atteindre votre objectif, prendre de l'avantage, simplement par le fait de retenir la vérité. Mais ici, nous avons à faire à une seule entité, et cette entité ne doit pas être en conflit, elle ne doit pas être différentes choses, mais une seule chose. Nous devons être renouvelés dans l'esprit de notre intelligence en revêtant ce nouvel Homme céleste corporatif.

                   Ces versets valent la peine que nous les notions de nouveau, à la lumière de ce que nous sommes en train de dire.

21  si du moins vous l’avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c’est en lui que vous avez été instruits
22  à vous dépouiller, eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses,
23  à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence,
24  et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité.
25  C’est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain; car nous sommes membres les uns des autres. (Ephésiens 4: 21-25)

                  C'est l'intelligence nouvelle de "l'homme nouveau", qui est renouvelée dans l'esprit, sur la principe, la loi, la réalité de la relation mutuelle et l'interdépendance.

                    J'ai besoin de vous, vous m'êtes indispensables. Je ne peux point réaliser ma destinée, le but de mon existence, indépendamment de vous. Quel est donc la raison pour que je vous mente ? S'il y a quelqu'un sans lequel notre destinée, le but de notre existence, notre objectif tout entier est impossible et détruit, si en face d'un tel fait, il y a une relation mensongère, trompeuse, quelle contradiction ! C'est là, la force des mots présents ici. "Nous sommes membres les uns des autres." Nous devons donc avoir une seule pensée, et parler l'un à l'autre selon la vérité, est une marque de "l'homme nouveau", de l'Homme céleste qui n'a qu'une seule pensée. Les mensonges sont tous le fait de pensées contraires.

LES DONS DE CHRIST

                    La troisième chose que ceci implique est qu'en vue de la réalisation et de l'expression progressive de cet Homme céleste dans le temps et pour l'éternité, la Tête céleste a donné des dons.
8.......Étant monté en haut, il a emmené des captifs, Et il a fait des dons aux hommes.
9  Or, que signifie: Il est monté, sinon qu’il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre?
10  Celui qui est descendu, c’est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses. (Ephésiens 4)

                    Il y a l'Homme céleste, en personne, qui, étant la Tête céleste, donne des dons parmi les hommes en vue de la réalisation et de l'expression progressives de Lui-même, en tant qu'Homme céleste corporatif.

                    Nous devons maintenant nous arrêter un instant et considérer ce qui est écrit dans les versets 9 et 10. Ce passage comporte le fait qu'Il est descendu avant qu'Il ne montât. Il n'a pas eu Ses origines ici-bas. Bien sûr, nous le savons, mais c'est ici l'argument de l'apôtre. Son origine n’est pas d'ici-bas. Par le fait qu'Il est monté, il doit être compris qu'Il est descendu premièrement. Il y a l'Homme céleste qui descend et qui est ici présent parmi les hommes. C'est l'Homme céleste dans l'incarnation. Il est descendu des cieux. Étant descendu, Il est monté afin remplir toutes choses. L'univers tout entier doit être rempli de l'Homme céleste.
                   Or vous devez avoir ces données de base avant que vous puissiez comprendre
et apprécier ce qui suit au sujet de ces dons. En relation avec ce fait que toutes choses doivent être remplies par l'Homme céleste, il doit y avoir l'accroissement du Corps. Ce chapitre est tout d'une pièce. Christ n'est pas ici comme séparé de Son Corps. Ici, l'Homme céleste, en personne, et l'Homme céleste corporatif sont réunis comme étant un dans un dessein. Auparavant, dans la lettre, l'apôtre a montré comment avant les temps éternels, dans la pensée de Dieu, cet Homme céleste a quitté les cieux pour se trouver ici-bas. Mais tandis qu'iI se trouve ici-bas, Il est néanmoins dans le ciel. Or, Il doit être personnellement la plénitude universelle, et cette plénitude doit être par l’Église : "...la gloire dans l’Église et en Jésus-Christ, dans toutes les générations aux siècles des siècles..." En relation avec ce remplissage universel, il doit y avoir cet accroissement du Corps : "En lui tout l'édifice, bien coordonné s'élève pour être un temple saint dans le Seigneur." (Ephésiens 2:21) Dans la lettre aux Colossiens il y a une parole très similaire :

.....sans s’attacher au chef, dont tout le corps, assisté et solidement assemblé par des jointures et des liens, tire l’accroissement que Dieu donne. (Colossiens 2:19)

                    Il doit remplir toutes choses par Son Corps, qui est Sa plénitude. Donc, le Corps doit grandir, le Corps doit s'accroître, le Corps doit ajouter à sa stature, jusqu'à ce qu'il parvienne à la pleine mesure de Christ. Or, en vue de cet accroissement, les dons célestes sont accordés à ce Corps céleste par l'Homme céleste.

                    Puis je désire que vous remarquiez une autre chose. Ces dons sont eux-mêmes une mesure de Christ : "Mais à chacun de nous la grâce été donnée selon la mesure du don de Christ."  (Éphésiens 4:7) Les dons sont une mesure de Christ, et donc ils sont destinés à produire la plénitude de Christ, à conduire cette plénitude. A leur façon, ils représentent une plénitude de Christ dispensée dans le Corps. Ils doivent contribuer à réaliser la pleine mesure. Ceci dit, nous pouvons considérer les dons mentionnés.

UNE AUTORITÉ EN CHRIST

                    "...Et il a donné les uns comme apôtre..." (l n'est pas dit : 'pour être' apôtre") Donc, nous avons besoin de savoir ce que l'apôtre représente en tant que mesure de Christ. Quelle est sa valeur en amenant la plénitude de Christ par le moyen du Corps, de l’Église, de l'Homme céleste corporatif. Il est impressionnant de constater que l'apôtre tient la première place à cause de la valeur qui lui est associée. Que sont les apôtres ? Il y a un mot qui exprime ce que représentent les apôtres, et ce mot est "autorité". L'autorité vient en premier.
                   Nous savons que grammaticalement ce mot signifie "un envoyé". Mais pour voir sa signification, regardez encore dans la Parole de Dieu. Prenez le mot partout où vous le trouvez et considérez ce qui y est contenu. Regardez, par exemple, la parabole du maître de maison qui planta une vigne. Il leur a envoyé ses serviteurs pour recueillir le fruit. Ils sont venus dotés de son autorité, et les méchants vignerons, en tuant les serviteurs, ont totalement rejeté l'autorité du maitre. Vous voyez, l'application à Israël dans ce cas est vraiment visible. Le point de la parabole c'est qu'ils refusaient de reconnaître l'autorité de Dieu en Christ. Quand le maître de la vigne viendra lui-même traiter la situation, il fera périr misérablement les vignerons. Sur quel fondement le fera-t-il ? Parce qu'il n'a pas obtenu son propre contentement dans les fruits ? Non, parce qu'ils ont refusé de reconnaître son autorité en son fils. "...il envoya vers eux, son fils.." Toutes les fois où vous trouverez le mot "envoya" de la part du Seigneur, vous trouvez l'autorité du Seigneur. C'est cela un apôtre.
  
                  Tandis que vous considérez avec soin la question de l'apostolat, vous constaterez que tout ce qui a constitué un apôtre représentait ce qui contribuait à l'autorité. Un apôtre était un serviteur du Seigneur spécialement constitué. Il y a eu une loi très rigide gouvernant l'apostolat (en ce qui concerne les douze), à savoir qu'un apôtre devait avoir vu le Seigneur ressuscité. Il ne pouvait pas être apôtre si le Seigneur ne lui était pas apparu, car il n'avait pas eu une connaissance de première main du Seigneur ressuscité. Cette connaissance, de première main, du Seigneur ressuscité l'investissait d'une autorité. Il s'agissait du fait que le Seigneur Lui-même lui était apparu.

                    Si vous allez à la lettre aux Hébreux, vous constaterez qu'il est parlé du Seigneur comme l'Apôtre et le Souverain Sacrificateur de Dieu. L'expression même nous ramène aussitôt en pensée aux écrits de Moïse, et nous remarquons combien elle allie ce que Dieu a respectivement présenté en Moïse et Aaron. Moïse en tant qu'apôtre, Aaron en tant que souverain sacrificateur, représentent deux aspects du Seigneur Jésus. Moïse représente l'autorité, depuis le début jusqu'à la fin de l'utilisation de Moïse par Dieu. La verge qui était celle de Moïse devint celle de Dieu. Par cette verge, l'autorité de Dieu se manifestait. Il était tellement investi de l'autorité de Dieu que Dieu put lui dire, concernant Aaron : "...tu tiendras pour lui la place de Dieu..." (Exode 4:16)

                    Nous voyons plus tard comment cela s'est manifesté. Quand il y a eu ceux qui ont essayé d'évincer Moïse, ou de prendre une place égale à la sienne, vous voyez comment l'autorité a pu s'exprimer. Moïse n'a jamais dû lutter pour sa position. Quand la contestation s'est élevée concernant sa position, étant le plus doux des hommes, il a, en fait, juste dit au Seigneur : "Seigneur, suis-je ici par ton autorité ou non ? Me suis-je emparé de cette position ? Ai-je recherché l'autorité ou m'as-Tu placé ici doté de cette autorité ? Je compte sur Toi pour faire savoir si ma position relève de ma propre initiative ou de Ta nomination." Le Seigneur a convoqué le peuple à l'entrée du tabernacle et a défendu la cause de Moïse, et vous savez ce qui arriva. C'était à cause de ce qu'il représentait en tant qu'apôtre. 

                    "...Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez..." (Matthieu 28:18-19) Ainsi, un apôtre est quelqu'un qui est en autorité de la part de Dieu pour l'établissement et la continuation d'un témoignage divin. Vous pouvez constater cela en Moïse. Le Seigneur apparut à Moïse et lui parla face à face. Aucun autre ne pénétra dans ce domaine. Même s’ils avaient gravi le Mont, ils ne seraient pas parvenus exactement à la même place que Moïse. C'était avec Moïse que le Seigneur s'entretenait et qu'Il parlait face à face comme un homme parle à son ami. Puis, pour toute la suite, la seule chose qui gouverne Israël est la suivante : "...comme l’Éternel l'avait dit à Moïse..." A la fin de construction du tabernacle, il y a tout un chapitre dans lequel cette seule expression se rencontre sept ou huit fois : "...comme l’Éternel l'avait ordonné à Moïse". Cela parle de gouvernement plein d'autorité par ce qui était introduit par l’intermédiaire de Moïse, l'apôtre de Dieu. Oui, dans cet autorité, il a établi le témoignage et l'a maintenu. L'autorité fut sienne jusqu'à la fin.

                    Ou encore, prenez l'apôtre Paul qui, peut-être au-dessus de tous les autres, se détache comme apôtre, et vous constatez que sa mission et son autorité étaient, en premier lieu, pour l'établissement du témoignage en tout lieu, et puis, pour le maintien de ce témoignage. Il a dit aux Corinthiens que, s'il vient vers eux avec l'autorité qu'il a reçue, cela ira mal pour quelques-uns d'entre eux, parce qu'il était investi de cette autorité pour maintenir le témoignage dans sa pureté.

                    Maintenant, qu'est-ce que cela nous suggère ? C'est le Seigneur ! C'est le facteur de l'autorité céleste de Christ dans l'Homme corporatif. Cela peut être dispensé par l'intermédiaire d'individus. Le point est que c'est un trait caractéristique de l'Homme céleste, et que c'est effectivement au sein de l’Église. Nous sommes face à face avec le fait que Christ, dans Son autorité céleste, est dans l’Église pour l'établissement de Son témoignage et pour son maintient. Là où le témoignage du Seigneur est présent par le Saint-Esprit, là, l'autorité du Seigneur est présente, et les gens doivent compter avec cela.

                    Bien sûr, alors que nous devons prendre ces choses à cœur dans nos propres vies personnelles, nous les disons à ceux qui doivent instruire les autres. En tant que serviteur du Seigneur, vous ne pouvez pas avoir une reconnaissance trop claire de la mesure où cette opération de l'autorité de Christ dans Son Corps est définie et catégorique. Personne ne peut entrer en relation avec cette expression corporative de Christ, qui est constituée par le Saint-Esprit, sans devenir responsable du témoignage du Seigneur qui se trouve là, et si vous violez cela, vous souffrirez. Vous ne pouvez pas simplement vous joindre et échapper aux implications. Si vous violez le témoignage, l'unité du Corps de Christ, alors que vous avez été amené en réel contact avec celui-ci, et que vous ne mettez pas cela en règle, vous mourrez. Il se peut que vous mourriez physiquement. Vous pouvez avoir une fin tragique. Indubitablement vous traverserez des temps de souffrance et d'épreuve. Car vous n'êtes pas devenu membre d'un mouvement, de quelque chose qui est simplement de l'homme. Vous êtes entré là où la garde du dessein éternel est investie dans le Saint-Esprit qui œuvre dans l'esprit de l'apostolat, et l'autorité de Christ s'y trouve. C'est le sens exact de ces mots qui nous sondent, dans la première lettre aux Corinthiens : "C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de malades et qu'un grand nombre sont morts..." (Lisez 1 Corinthiens 11:29-30) Vous êtes entré dans un domaine où les choses ne doivent pas être prises comme étant simplement de la doctrine, une organisation, quelque chose de l'homme à l'égard duquel vous pouvez agir comme cela vous plaît. Vous devez parvenir à la place où l'autorité de Christ est une réalité opérante. C'est une chose terrible d'entrer dans la Maison de Dieu si vous ne désirez pas vous conformer comme il convient.

                    C'est un aspect et un côté terrible. Mais il y a un autre côté qui produit du repos et de l'assurance au cœur pour ceux qui ont en plus une responsabilité dans la Maison de Dieu, où il est possible de dire : "Eh bien, nous ne devons pas porter la pleine responsabilité qui se trouve de bon droit entre les mains du Saint-Esprit, sous l'autorité de Christ pour faire face à ce qui est contraire à la vérité et à la loi de la Maison de Dieu." Nous n'avons pas besoin d'être inquiet, en ce sens, parce que c'est notre responsabilité. Le Seigneur au ciel a disposé un fonctionnement de Son autorité dans l’Église. Il se peut qu'il y ait une contestation de cette autorité dans le vase. L'enfer peut contester, comme à Philippes, ou à Éphèse, ou en beaucoup d'autres lieux. Il peut se manifester par un antagonisme violent et une résistance véhémente. Mais quelle est  l'issue ? Chaque fois l'autorité de Christ triomphe.

                    L'établissement du témoignage dans tout l'empire romain, par le moyen de l'apôtre Paul, est une merveilleuse manifestation de l'autorité suprême du Seigneur Jésus-Christ sur toutes les puissances. Il ne s'agit pas simplement de vaincre la mentalité de l'homme, les préjugés et les difficultés parmi les hommes, c'est la conquête des forces mauvaises de l'enfer. Des forces cosmiques sont battues et brisées quand le témoignage est établi par le moyen d'un apôtre.  C'est le fait de l'autorité de Christ dans le Corps, par l'Esprit. Christ, vraiment exprimé das l'assemblée, ne peu réellement être mis de côté sans souffrance.

LA PENSÉE DE DIEU EN CHRIST

                    Maintenant, que sont les prophètes dans l'assemblée ? En un mot, le prophète est l'instrument pour l'expression de la pensée du Seigneur, et celle-ci est généralement mise en opposition à l'expression de la pensée de l'homme. L'injonction que nous avons déjà notée est d'une très grande importance : ...être renouvelés dans l'esprit de votre intelligence..." Car, dans l'Homme céleste corporatif, le Corps, la pensée du Seigneur doit prédominer, opérer, être suprême. La pensée du Seigneur est la seule pensée dans cet "homme nouveau", cet Homme céleste. Vous devez être renouvelés dans l'esprit de votre intelligence, si vous devez parvenir à la pensée du Seigneur. La pensée du Seigneur vient par le moyen d'un instrument appelé prophète. Il est l'interprète de la pensée du Seigneur. Il apporte dans le Corps, la connaissance de la pensée du Seigneur. Cela, comme nous l'avons dit, implique la mise de côté de la pensée de l'homme.
                     Nous pensons, bien sûr, au fait suivant : combien les prophètes de l'Ancien Testament sont une source de confirmation de ce que nous venons de dire, car si vous examinez la question, vous découvrirez qu'ils viennent devant le peuple en relation avec les droits de Dieu dans Sa Maison. Ces droits étaient mis de côté par Son peuple. La pensée de l'homme prenait la place de celle de Dieu, et cela aboutissait habituellement à un très grand mal, de sorte que, les droits mêmes de Dieu Lui étaient refusés dans Sa propre Maison, parmi Son propre peuple.

                    Prenez Élie comme exemple. Élie se détache d'une manière prééminente parmi les prophètes en relation avec les droits de Dieu, et le Carmel est la grande crise aux droits de Baal, et à ceux de Dieu en Israël. Élie est l'instrument pour le rétablissement des droits de Dieu dune manière absolue, en vue de la destruction complète de cette autre pensée, représentée par la prophètes de Baal. Ces droits sont exprimés dans les termes de la pensée de Dieu pour Son peuple, et ainsi tous les prophètes introduisent la pensée de Dieu, l'interprètent, la maintiennent devant le peuple de Dieu, et livrent bataille pour elle, afin que Dieu ait Sa place, qu'Il ait les choses selon Sa pensée.
                    
                    Ceci, encore, est un fonctionnement de l'Homme céleste dans Son Corps, à savoir, de maintenir les choses selon la pensée de Dieu. Nous ne pensons pas particulièrement, en ce moment, à des gens parmi nous, que nous pouvons avoir en pensée d'appeler prophètes. Nous ne pensons pas à un office mais à une fonction. Un fonctionnement vital est ce qui nous préoccupe, et toute personne qui est ointe et qualifiée par le Saint-Esprit pour maintenir clairement les pensées de Dieu au sein de Son peuple, pour faire connaître la pensée de Dieu à Son peuple, de sorte que Dieu obtienne Sa place et Ses droit, et que toutes les autres pensées soient mises à l'écart, accomplit le ministère de prophète. Nous avons tellement tendance à commencer à l'autre bout, en prenant la ligne technique des choses, celle d’attitrer les prophètes. Considérons la fonction, non pas l'homme, et que c'est Christ qui est le Prophète, et qu'en tant que tel, Il exerce le ministère par le moyen de quelques-uns qu'Il donne pour l'expression de la pensée divine telle qu'elle est en Lui-même. Il est tout à fait possible de réunir ces fonctions dans une seule personne.

LE CŒUR DE DIEU EN CHRIST

                    Maintenant, que sont les évangélistes ? En un mot, l'évangéliste est celui qui doit faire connaître Dieu, par la moyen de l’Évangile, qui doit faire révéler le cœur de Dieu en termes de grâce. Et la fonction de l'évangéliste doit procurer des matériaux pour l'expression de l'Homme céleste corporativement. Ainsi nous commençons avec l'autorité de Christ, Christ tenant la place de l'autorité suprême bien au-dessus de tous les cieux. Puis nous avons la pensée de Dieu en Christ. Ici nous avons le cœur de Dieu en Christ. L’Évangile de la grâce doit procurer un accroissement par le rassemblement des matériaux pour l'Homme céleste corporatif. 

LES RESSOURCES DE DIEU EN CHRIST

                    Nous en venons maintenant aux pasteurs et docteurs. Ces deux fonctions sont réunies. Les matériaux sont en train d'être rassemblés, l'Homme céleste corporatif est progressivement amené à l'existence et est en train de parvenir à Sa plénitude éternelle. Or, tandis que les matériaux sont en train d'être rassemblés  et que l'Homme corporatif céleste  se constitue progressivement, le besoin suivant est celui de pasteurs et docteurs, et la fonction ici est celle de l'ajustement et de la coordination de cet Homme céleste. L'ajustement est amené par l'enseignement, par l'instruction. Le but de l'instruction est de nous ajuster , de nous amener à notre place, dans une juste relation, de nous amener dans une compréhension de Christ, de notre relation avec Lui et avec l'un et l'autre en Lui. L'instruction a affaire avec de telles questions comme celles des ressources des croyants en Christ, et tout cela est notifié par l'Homme céleste. C'est l’œuvre du docteur. Le pasteur est une personne dont la fonction est d'ajuster, de soigner, de conduire, de nourrir. L'édification par un ajustement approprié à la vérité révélée, est ce que nous avons ici.

                    Mais tout cela ne se termine pas là. L'apôtre, le prophète, l'évangéliste, le pasteur et le docteur, donnés afin que l'Homme céleste corporatif, tirant les valeurs de ces fonctions, subvienne à son édification mutuelle pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du Corps de Christ. L'édification mutuelle le ministère mutuel, doivent résulter de ces dons. Parce que nous sommes au bénéfice de ce sacerdoce en Christ à notre égard, nous devons faire de ce bénéfice un sacerdoce mutuel, de sorte que le Corps s'édifie, s'accroisse de l'accroissement de Dieu, chaque partie distincte s'accroissant selon sa mesure.

                    Si cela vous semble technique, permettez que nous vous conseillions de vous détourner de l'enseignement et de tout ce qui ressemble à un système de vérités, pour avoir le Seigneur en vue. Gardez le Seigneur Lui-même en vue, et constatez que la seule chose qui gouverne tout, est la venue de Christ dans une plénitude de vie et une expression dans cet univers toujours plus grandes, par le moyen de l’Église qui est Son Corps.