mercredi 1 juillet 2015

(1) Jude GARDÉ POUR JÉSUS CHRIST - INTRODUCTION par Ed Miller (Jude 1-2)

Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)
Bonjour et bienvenue dans notre première leçon sur cette merveilleuse épître de Jude.
Prions:

Père, merci de ce que nous pouvons nous réunir autour de Ta Parole. Nous Te prions de Te révéler à nous à partir de ce livre. Nous Te le demandons dans le nom merveilleux du Seigneur Jésus.

Le livre de Jude ne fait qu’un chapitre, il ne fait que 25 versets. Mais c’est un livre très puissant. Comme c’est le cas chaque fois que nous avons une leçon d’introduction, nous aimerions vous donner un avant-goût du livre. Nous n’allons pas commencer l’étude en suivant les versets 1, 2 et 3, mais nous allons faire confiance à Dieu pour qu’Il puisse nous montrer où est Son cœur dans le livre de Jude et quel est Son message. Nous aimerions savoir l’objectif que Dieu poursuit avec ce livre et Il a inspiré et préservé cette merveilleuse épître de Jude. Qu’est-ce que Dieu aimerait accomplir dans nos cœurs, alors que nous étudions cette épître ensemble?

Alors que vous étudiez la Bible sous la conduite de l’Esprit, chaque livre de la Bible a pour objectif d’apporter une contribution spécifique à votre vie. Chaque livre donne une révélation de Christ différente que les autres livres ne donnent pas de la même façon.

Certains commentateurs disent que ce livre est le livre le plus négligé dans le Nouveau Testament. Je ne sais pas si c’est ou pas le cas. Je ne sais pas si vous l’avez jamais étudié ou si vous connaissez son contenu et de quoi il traite. Je prie donc que nous puissions en faire ressortir quelque chose alors que nous l’étudions ensemble et que nous puissions avoir une fraîche révélation de Jésus.

Dans une leçon d’introduction, nous essayons de parcourir le livre dans tous les sens pour essayer de capturer et de saisir l’esprit du livre. J’essaie de vous donner tout un aperçu en un seul tenant. J’essaie de vous donner un panorama. Notre prière est donc qu’à travers cette vue panoramique, le Seigneur puisse créer un désir brûlant pour ce message tout particulier que Jude nous donne et qu’aucun autre livre ne peut nous donner de la même façon.

Dans cette leçon d’introduction, nous ne sommes pas trop intéressés par la façon dont tout est lié ensemble, par le plan ou les versets clés. Je vais vous suggérer un plan. Mais l’information importante est quelle est la révélation de Christ. C’est ce que nous aimerions voir ce soir, et par la grâce de Dieu c’est ce que nous allons voir. Nous verrons ce que Dieu désire nous dire. Nous verrons pourquoi le livre apparaît à ce moment dans la Bible, juste avant le livre de l’Apocalypse. Nous allons donc commencer notre leçon doucement avant d’entrer dans le vif du sujet.

Une leçon d’introduction est un peu comme régler la netteté d’un projecteur avant de projeter le film. Nous devons d’abord avoir une vision nette de ce que le livre propose avant de rentrer dans l’action du livre. C’est ce que nous espérons que le Seigneur veut faire en mettant en avant Jésus.

Voici ce que j’aimerais faire pour vous donner un avant-goût de ce livre. J’aimerais d’abord faire quatre observations générales au sujet du livre dans son ensemble. Nous aimerions voir ce qui est unique au sujet du livre de Jude. Puis j’aimerais souligner le grand message du livre. Une fois que nous aurons vu cela, nous pourrons le développer la prochaine fois.

Lisons le livre de Jude: « Jude, serviteur de Jésus Christ, et frère de Jacques, à ceux qui ont été appelés, qui sont aimés en Dieu le Père, et gardés pour Jésus Christ: que la miséricorde, la paix et la charité vous soient multipliées! Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. Car il s'est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul maître et Seigneur Jésus-Christ. Je veux vous rappeler, à vous qui savez fort bien toutes ces choses, que le Seigneur, après avoir sauvé le peuple et l'avoir tiré du pays d'Égypte, fit ensuite périr les incrédules; qu'il a réservé pour le jugement du grand jour, enchaînés éternellement par les ténèbres, les anges qui n'ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure; que Sodome et Gomorrhe et les villes voisines, qui se livrèrent comme eux à l'impudicité et à des vices contre nature, sont données en exemple, subissant la peine d'un feu éternel. Malgré cela, ces hommes aussi, entraînés par leurs rêveries, souillent pareillement leur chair, méprisent l'autorité et injurient les gloires. Or, l'archange Michel, lorsqu'il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n'osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit: Que le Seigneur te réprime! Eux, au contraire, ils parlent d'une manière injurieuse de ce qu'ils ignorent, et ils se corrompent dans ce qu'ils savent naturellement comme les brutes. Malheur à eux! car ils ont suivi la voie de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans l'égarement de Balaam, ils se sont perdus par la révolte de Coré. Ce sont des écueils dans vos agapes, faisant impudemment bonne chère, se repaissant eux-mêmes. Ce sont des nuées sans eau, poussées par les vents; des arbres d'automne sans fruits, deux fois morts, déracinés; des vagues furieuses de la mer, rejetant l'écume de leurs impuretés; des astres errants, auxquels l'obscurité des ténèbres est réservée pour l'éternité. C'est aussi pour eux qu'Énoch, le septième depuis Adam, a prophétisé en ces termes: Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, pour exercer un jugement contre tous, et pour faire rendre compte à tous les impies parmi eux de tous les actes d'impiété qu'ils ont commis et de toutes les paroles injurieuses qu'ont proférées contre lui des pécheurs impies. Ce sont des gens qui murmurent, qui se plaignent de leur sort, qui marchent selon leurs convoitises, qui ont à la bouche des paroles hautaines, qui admirent les personnes par motif d'intérêt. Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des choses annoncées d'avance par les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ. Ils vous disaient qu'au dernier temps il y aurait des moqueurs, marchant selon leurs convoitises impies; ce sont ceux qui provoquent des divisions, hommes sensuels, n'ayant pas l'esprit. Mais vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, et priant par le Saint-Esprit, gardez-vous dans l'amour de Dieu, en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle. Reprenez les uns, ceux qui contestent; sauvez-en d'autres en les arrachant du feu; et pour d'autres encore, ayez une pitié mêlée de crainte, haïssant jusqu'à la tunique souillée par la chair. Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l'allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles! Amen! »

JUDE ESCLAVE DE JÉSUS-CHRIST

J’aimerais faire quelques simples affirmations. J’aimerais juste introduire le livre et vous familiariser avec quelques faits essentiels. Puis nous irons plus loin dans le livre avec la grâce de Dieu. La première observation est en lien avec le nom Jude que l’on trouve dans le premier verset. Qui est Jude? D’après le verset 1 nous savons avec certitude qu’il était un serviteur de Jésus-Christ et un frère de Jacques. On peut également traduire le mot serviteur par esclave. Peut-être que vous pensez que cela est suffisant pour l’identifier de façon absolue. Mais ce n’est pas le cas. C’est parce qu’il y a plus d’un Jude mentionné dans la Bible et il y a plus d’un Jacques mentionné dans la Bible. Pour savoir qui il est, vous devez savoir de façon absolue de quel Jacques il est le frère. Et comme il n’existe pas de façon de savoir cela nous ne pouvons que faire des suppositions.

Vous seriez vraiment étonnés de voir une fois de plus combien les commentateurs aiment à se disputer au sujet de qui est Jude. Ils sont capables d’écrire de grands articles pour défendre leur idée au sujet de qui est Jude. Êtes-vous familiers avec le fait que ce nom grec Jude est le même que Judas? C’est le même mot. Certaines versions de la Bible contiennent le livre de Judas au lieu de Jude. Une des façons de se rappeler le sujet du livre est de se rappeler qu’il s’appelle Judas, parce que ce livre a beaucoup de choses à dire au sujet des apostats. Il a beaucoup de choses à dire au sujet des hypocrites. N’est-il pas étonnant de voir qu’un des livres les plus durs dans la Bible contre l’apostasie s’appelle Judas? Il est donc assez facile de se rappeler de certaines choses qui sont dans ce livre. Les gens ont probablement changé le nom de Judas avec Jude afin qu’il n’y ait pas de confusion avec celui qui a trahi notre Seigneur Jésus-Christ, Judas Iscariot.

Est-ce que vous connaissez ce verset de Proverbes 10:7 qui dit: « La mémoire du juste est en bénédiction, mais le nom des méchants tombe en pourriture »? Cela est vrai. De nos jours, vous ne trouvez pas beaucoup de parents qui appellent leurs enfants Judas, Jézabel ou Adolf. Il y a une raison pour cela. C’est parce que ces noms sont tombés en pourriture. Mais à l’époque du Nouveau Testament, ils n’étaient pas encore tombés en pourriture. Judas n’avait pas encore fait ses œuvres mauvaises. En fait à l’époque du Nouveau Testament le nom de Judas était celui d’un héros. C’était un bon nom, et c’était un honneur de nommer son enfant Judas, à cause d’un homme appelé Judas Maccabée. Je ne sais pas si vous êtes familiers avec l’histoire entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Il y a eu 400 ans entre Malachie et Matthieu. Et durant ce temps il y a eu ce que l’on appelle une révolte des Maccabées. Le mot Maccabée signifie simplement « marteau ».

Il y avait un homme nommé Judas Maccabée qui était le marteau de Dieu. Il était le fils d’un prêtre. Les grecs étaient en train d’annihiler les juifs tout comme Hitler a essayé de le faire. Bien qu’ils n’aient pas eu beaucoup d’armes, 10 000 hommes se sont réunis pour former une armée de fortune avec Judas Maccabée à leur tête. La puissance de Dieu était avec eux et ils ont dû affronter une armée de 65 000. Mais ils ont été vainqueurs. Puis les grecs ont renvoyé une autre armée de 120 000 contre les 10 000. Une fois encore Dieu était avec Judas Maccabée et il en sortit vainqueur. A cause de lui, de nombreux juifs ont décidé d’appeler leur enfant Judas. A l’époque du Nouveau Testament il y avait donc de nombreuses personnes appelées Judas.

Certaines personnes pensent que le Jude auquel il est fait référence au verset 1 est l’apôtre Jude mentionné en Luc 6:16. D’autres pensent qu’il s’agit du Jude mentionné en Actes 12:22, Jude appelé Barnabas. D’autres encore pensent que c’est une personne qui n’est même pas mentionnée dans la Bible mais dans l’histoire de l’église du premier siècle, Jude l’évêque de Jérusalem. D’autres encore pensent que c’était un Jude inconnu qui avait un frère inconnu appelé Jacques. Mais parce que le verset 1 dit qu’il est le frère de Jacques, la plupart des personnes pensent qu’il s’agit d’un parent du Seigneur Jésus auquel il est fait référence en Marc 6:3 et en Matthieu 13:55. Veuillez noter que j’emploie le mot parent du Seigneur Jésus. Si vous lisez votre Bible vous trouverez sûrement frère. En Matthieu 13:55 on apprend que les frères de Jésus étaient Jacques, Joseph, Simon et Jude. Mais j’essaie d’éviter la controverse au sujet du fait que Marie a eu d’autres enfants après Jésus. La raison est parce que le mot grec pour frère peut également signifier cousin.

Vous pouvez donc vous imaginer le conflit qui peut exister car certaines personnes diront: « Elle n’a jamais eu d’autres enfants, ce n’était que des cousins. » A cela d’autres personnes répondront: « Non, c’est le demi-frère du Seigneur Jésus. Marie était la mère et ils avaient des pères différents, parce que le Saint-Esprit était le père du Seigneur Jésus. » Quoi qu’il en soit Jude était un parent du Seigneur Jésus. En Jean 19:25 il est dit: « Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. » La vierge Marie avait une sœur appelée Marie. C’est intéressant que dans la même famille deux sœurs s’appellent Marie.

En tous les cas il y a beaucoup de chance à ce que Jude soit un parent du Seigneur Jésus. Il y a quelque chose qui deviendra plus clair alors que nous parcourrons le livre, mais laissez-moi déjà y faire référence maintenant. Est-ce que vous avez déjà réfléchi à la difficulté que cela a dû être pour les personnes de la famille de Jésus, comme les cousins, les oncles, les parents, les frères ou les sœurs de croire en Jésus? Jean 7:5 dit: « Car ses frères non plus ne croyaient pas en lui », ou cousins, peu importe. Cela a dû être difficile que d’être un parent de Jésus. Je ne sais pas comment j’aurais réagi si un parent proche annonçait tout d’un coup qu’il était Dieu! Cela est un peu difficile à accepter.

Marc 3:21: « Les parents de Jésus, ayant appris ce qui se passait, vinrent pour se saisir de lui; car ils disaient: Il est hors de sens. » Voilà ce que sa famille disait de Lui. Il a perdu sa tête. La Bible nous enseigne en 1 Corinthiens 15 que ce n’est qu’après sa résurrection que sa famille a commencé à croire en Lui. Cela n’est pas vrai de Marie et probablement pas non plus de Joseph. Mais ses cousins ou ses frères ont eu beaucoup de difficultés avec cela. Si ce Jude était un parent de Jésus et un frère de Jacques, alors se magnifie ce que nous allons voir comme étant le message de ce livre que nous verrons plus loin. La chose importante à savoir au sujet de l’auteur humain de ce livre, est ici au verset 1, il était un serviteur ou un esclave de Jésus-Christ. Voilà ce qui était important.

JUDE UN EXEMPLE DE L’INSPIRATION DE DIEU

La seconde observation est en lien avec l’inspiration des Écritures. Je suppose que vous savez déjà cela, mais laissez-moi vous rafraîchir la mémoire. Tous les livres qui sont dans notre Bible n’ont pas été acceptés dès le début comme faisant partie du canon, comme étant inspirés. Pour certains livres on a dû attendre pendant des siècles avant qu’ils ne soient enfin acceptés. Je vous rends attentifs à cela parce que Jude était l’un d’entre eux. Jude n’a pas été accepté dans notre Bible avant 360 après J.C. Cela fait plus de 330 ans après que Jésus n’ait été sur la terre. Pourquoi est-ce qu’il a fallu tellement de temps aux chrétiens pour accepter ce livre? Pourquoi ne l’ont-ils pas pris immédiatement comme étant inspiré? La raison est à cause des versets 9, 14 et 15. Jude cite là des livres apocryphes. Un livre apocryphe est un livre qui n’est pas inspiré. Les gens disaient donc que Jude a cité deux livres qui n’étaient pas inspirés. Ils disent que s’il était inspiré pourquoi aurait-il cité des sources non inspirées? Ils disent que le verset 9 est une citation d’un livre appelé « l'Assomption de Moïse ». Ils disent que les versets 14 et 15 proviennent des livres de 1 Hénoch. Les gens en ont donc conclu que comme Jude cite des livres non inspirés, il ne peut pas être inspiré.

Premièrement, personne n’a jamais prouvé qu’il ait bien cité ces deux livres. On a retrouvé la grande partie de ces livres mais ces citations ne s’y trouvent pas. La réalité est qu’il confirme ce qu’il a dit. Il ne les a pas cités, il les a simplement confirmés. Imaginons qu’il ait cité ces deux livres. Est-ce que cela rendrait le livre de Jude non inspiré? Vous voyez si vous répondez par oui alors vous aurez un problème, parce que vous devrez jeter d’autres livres du Nouveau Testament. Par exemple l’apôtre Paul cite des sources extra-bibliques. En 1 Corinthiens 10:7 il écrit: « Ne devenez point idolâtres, comme quelques-uns d'eux, selon qu'il est écrit: Le peuple s'assit pour manger et pour boire; puis ils se levèrent pour se divertir. » En Actes 17:28 il écrit: « C'est ce qu'ont dit aussi quelques-uns de vos poètes: De lui nous sommes la race... » Est-ce que vous êtes prêts à rejeter le livre des Actes parce que Paul a cité un poète non inspiré? On a la même chose en Tite 1:12 qui dit: « L'un d'entre eux, leur propre prophète, a dit: Crétois toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux. » Nous avons donc à faire à un argument faible, mais pourtant de nombreuses personnes utilisent cela et disent que c’est pour cette raison que cela a pris longtemps pour que l’on accepte Jude dans le Canon.

Non seulement Jude a sa place dans notre Bible en tant que livre inspiré, mais il est aussi à la place qui est la sienne c’est-à-dire à la fin du Nouveau Testament. Comme nous le verrons lors de notre étude, Jude est un livre de conclusion qui contient un message de conclusion. Je pense en réalité que Jude est comme la fin de la Bible. Le livre de l’Apocalypse est un livre particulier à lui tout seul. C’est comme un appendice à votre Bible. Une fois que tout est terminé alors Dieu nous parle de la grande révélation de Christ. Mais je crois que l’histoire de la Bible se termine avec Jude. Je pense que cela correspond comme à une fin de la Bible.

A travers tout ce livre de Jude, vous pouvez presque sentir la finalité des choses. Vous pouvez voir que tout est maintenant terminé. Jude 3 parle de « la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes ». Jude 5 dit: « vous qui savez fort bien toutes ces choses ». Tout est terminé. Même l’apostasie est arrivée à son apogée. Et dans Jude 24-25 nous avons une merveilleuse bénédiction. Nous n’avons là pas uniquement à faire face à la fin de Jude, nous avons aussi à faire face à la fin du Nouveau Testament. Nous n’avons là pas uniquement à faire face à la fin du Nouveau Testament, nous avons aussi à faire face à la fin de toute la Bible. Et voici ce que Dieu dit de la Genèse jusqu’à Jude, en Jude 24-25: « Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l'allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles! Amen! » Voici la fin de votre Bible et ensuite vient le livre de l’Apocalypse, qui est la consommation, l’appendice qui vous emmène bien entendu jusque dans la présence de Dieu Lui-même.

Jude 3 nous donne une merveilleuse lumière sur la nature de l’inspiration. Jude 3 dit: « Bien- aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. » Cela souligne ce que j’aimerais appeler l’aspect naturel de l’inspiration. Certaines personnes ont une mauvaise idée de ce qu’est l’inspiration. Elles pensent que le Saint-Esprit initiait et contrôlait les écrivains humains et que les humains n’étaient que des instruments, que des plumes. Elles pensent que les écrivains étaient en train de travailler, par exemple dans le jardin et que tout d’un coup un esprit de révélation est tombé sur eux, ils sont entrés en transe, ont couru à leur bureau, ont attrapé leur stylo et ont commencé à écrire. Et qu’ensuite après avoir écrit, ils ont ouvert leurs yeux et une épître du Nouveau Testament était écrite. Mais cela n’est pas de l’inspiration. L’inspiration ce n’est pas une voix qui vient du ciel et qui dicte mot à mot ce qu’il faut écrire, l’homme devenant un robot. Ce n’est pas une force qui est venue sur eux et qui les a forcés à écrire.

C’était aussi naturel que cela pouvait être. Le Saint-Esprit a utilisé la personnalité de ces hommes. Lorsque vous parcourez la Bible vous pouvez voir la personnalité de Paul, vous pouvez voir la personnalité de Luc, de Matthieu et de Marc et de tous les auteurs. Le Saint-Esprit a utilisé leur esprit, Il les a laissé utiliser leur propre style, capacité et faculté. Et lorsque tout était terminé alors vous aviez un miracle. Dieu avait alors inspiré tous les mots de l’œuvre.

Veuillez noter au verset 3 lorsque Jude a commencé à écrire son épître, on voit qu’il a changé d’idée. Il dit qu’il désirait écrire un livre comme Romains, il désirait leur écrire au sujet de leur salut commun et il s’est assis pour écrire à ce sujet, pour écrire comme il est merveilleux d’être sauvé. En fait, il écrit au verset 3 qu’il a fait tous les efforts pour écrire cela, mais rien n’en est sorti. Est-ce que cela vous est déjà arrivé de vous asseoir pour écrire une lettre et que rien n’en est sorti? Cela m’arrive souvent et les choses ne viennent tout simplement pas. Plus Jude a pensé à cela plus ses pensées ont changé, et rapidement il a commencé à penser à tout ce qui était en train de se passer dans l’église et de quelle façon l’apostasie était entrée dans l’église et il s’est dit qu’il allait leur écrire pour les « exhorter à combattre pour la foi ». Et c’est comme cela qu’il a commencé à écrire à ce sujet.

Alors qu’il écrivait il était si excité, il a commencé à se remémorer des épisodes de l’Ancien Testament et cette épître est remplie de références à l'Ancien Testament. Il a commencé à penser aux anges qui ont péché, il a commencé à penser à l’Exode et aux personnes qui sont mortes dans le désert, il a écrit au sujet de Sodome et de Gomorrhe, il a écrit au sujet de Caïn, il a écrit au sujet de Balaam et de Coré. Il a aussi écrit au sujet de Moïse et d’Adam, et alors qu’il écrivait c’est sa personnalité qui s’est manifestée. Tout cela a trouvé sa place dans la lettre et lorsque tout était terminé, nous avons reçu ce merveilleux livre de Jude.

Quel merveilleux mélange de l’humain et du divin ! Il s’agit des mots de Dieu à travers une personnalité humaine. C’est à cela que je fais référence lorsque je parle de l’aspect naturel de l’inspiration.

JUDE EMPLOIE UN LANGAGE TRÈS FORT

Voici une troisième inspiration qui est en fait une extension de la seconde et du fait que Dieu utilise les personnalités humaines. C’est que toutes les personnes qui étudient Jude ont remarqué que Jude a un style bien à lui. Le ton de ce livre est comme le ton d’un prophète de l’Ancien Testament. Lorsque vous lisez Jude, il semblerait que vous entendiez Jean le Baptiste , Elie et Amos.

Voilà ce qu’un de mes commentaires dit à ce sujet: « Jude a son propre style. Ses phrases sont courtes et rudes, claires et très imagées, énergiques et véhémentes. Elles brillent avec le feu de la passion. » Je pense que si vous lisez Jude vous verrez que cela est vrai. Tous ceux qui ont étudié ce livre ont remarqué que Jude aimait beaucoup les triades. Il semble écrire en trio. Un de mes commentateurs que j’ai lu, a trouvé 18 triades. Personnellement je n’en ai pas trouvées 18, mais j’ai vu qu’il en use souvent. Par exemple dans les versets 5-7, il donne trois groupes d’illustrations d’apostats, les Égyptiens, les anges qui ont péché et les cités de Sodome et Gomorrhe. Puis dans le verset 11, il nous donne trois illustrations individuelles, Caïn, Balaam et Coré. Certaines personnes disent que dès le début il parle avec des triades. Dans le verset 1, il parle de ceux qui ont été appelés, de ceux qui sont aimés en Dieu le Père, et de ceux qui sont gardés pour Jésus-Christ. Dans le verset 2 il parle de miséricorde, de paix et d’amour.

Mais je pense que cela est un peu excessif parce que Paul fait également cela et d’autres auteurs également. Dans le verset 4, il décrit ces personnes comme étant impies, changeant la grâce de notre Dieu en dissolution, et reniant leur seul maître. Vous voyez cela à travers tout le texte. Au verset 19, il parle de ceux qui provoquent des divisions, qui sont sensuels et qui n’ont pas l’Esprit.

Mais je suppose que Jude est plus connu pour la force du langage qu’il emploie. Je pense que dans la mesure où l’on considère les illustrations très vivaces, Jude est au top. Il décrit certains de ces apostats de façon très forte. Vous ne pourrez pas apprécier la puissance de ses paroles, à moins que vous ne réalisiez que les choses l’animent et que ces personnes sont venues dans l’église. Ce n’est pas seulement qu’elles vivaient en bas de la rue, mais elles se mêlaient au peuple de Dieu. Elles prenaient le nom de Christ. Elles font parties des disciples. Elles disent être sauvées, voilà ce qui préoccupait Jude. Au verset 12, il les appelle « des taches dans vos agapes », « des nuées sans eau, poussées par les vents », « des arbres d'automne sans fruit, deux fois morts, déracinés ». Tout cela ce sont des paroles très fortes. Le verset 13 dit: « des vagues furieuses de la mer, rejetant l'écume de leurs impuretés; des astres errants, auxquels l'obscurité des ténèbres est réservée pour l'éternité. »

Vous ne pouvez pas étudier Jude et ne pas voir que ce sont des paroles très fortes. Et si vous êtes des étudiants de la Bible, vous avez probablement déjà remarqué que Jude et 2 Pierre 2 se ressemblent beaucoup et ils se ressemblent tellement, que les commentateurs ne sont pas sûrs si c’est Pierre qui a utilisé Jude ou si c’est Jude qui a utilisé Pierre. Mais il y a tant de similitudes qu’ils pensent que l’un a utilisé l’autre. Bien entendu nous pensons que Dieu le Saint-Esprit a très bien pu les inspirer indépendamment et de telle sorte qu’ils n’ont pas copié l’un sur l’autre.

La chose qui est certaine est la suivante, le langage fort de Jude, l’auteur humain, est un langage inspiré. La raison pour laquelle cela est important est parce que cela montre que Dieu a les mêmes ressentiments au sujet des choses pour lesquelles Jude a des ressentiments. C’est-à-dire le fait d’avoir ces personnes impies parmi le peuple de Dieu. Alors que nous parcourrons l’épître, je pense que nous verrons un peu davantage ce qui fait que le feu brûle en lui. Et je prie que Dieu puisse aussi mettre un feu en nous alors que nous étudions ce livre.

Très bien, nous avons déjà vu quelques observations comme le nom de Jude, l’inspiration des Écritures et le style dans lequel il a écrit. Laissez-moi encore vous donner une quatrième observation avant de voir le message. Je veux faire référence aux accents que l’on retrouve toujours à nouveau dans ce livre. Chaque fois que vous étudiez un livre, une façon que vous avez pour approcher du thème, est de voir ce que le Saint-Esprit souligne toujours à nouveau. Et si vous arrivez à saisir cela, alors vous verrez ce qu’il y a sur le cœur de Dieu et quel est le message qui est sur Son cœur.

J’ai trouvé deux grands accents qui sont mis dans le livre de Jude. J’aimerais appeler le premier « un cœur d’apostasie ». Dans les versets 4 à 19 Dieu décrit ceux qui ont un cœur d’apostat. Ce sont des apostats spirituels. J’essaie d’être prudent et ne pas les appeler apostats, parce que le mot apostat signifie « se détourner complètement ». Voici l’idée de l’apostasie. C’est un complet abandon, c’est renier la foi. C’est complètement tourner le dos au Seigneur. C’est complètement se détourner de ce que représente le Seigneur et le peuple de Dieu. C’est un total abandon de la foi. Voilà ce qu’est l’apostasie.

Ces personnes n’avaient pas encore fait cela. C’étaient des hypocrites, elles étaient dans l’église, elles ne s’étaient pas encore échouées de façon publique, mais elles l’avaient déjà fait dans leur cœur. Elles étaient déjà des apostats de cœur, mais elles n’étaient pas encore devenues des apostats publics. Et cela fait partie du problème souligné dans ce livre. Parce que certains des chrétiens étaient trompés par ces apostats. Ils sont tombés les uns après les autres et lorsque les chrétiens les ont vus tomber, ils sont devenus nerveux. Ils ont été effrayés. C’est cela qui rend la chose si subtile. Veuillez noter le verset 4 qui dit: « il s'est glissé parmi vous certains hommes ». Ces personnes faisaient partie de la communion, elles faisaient partie de l’église. Elles ne s’étaient pas encore détournées publiquement de la foi. Vu de l’extérieur elles étaient vêtues de peau de brebis. Elles semblaient bien de l’extérieur. Elles disaient être des frères et des sœurs, mais en réalité c’était des apostats de cœur. Il y avait des défauts dans leur cœur. Selon ce texte elles faisaient semblant pour un gain malhonnête

UN APOSTAT N’A JAMAIS EU DE RELATION AVEC LE SEIGNEUR

La raison pour laquelle je fais si attention aux mots que j’utilise, est parce que le message du livre est profondément lié à la bonne compréhension de qui sont ces personnes. Vous avez besoin de comprendre cela sinon vous allez rater une des choses précieuses au niveau de ce livre. Une des façons de vous présenter le message, est de vous montrer la différence entre une personne rétrograde et un apostat. Les deux expressions signifient se détourner, mais voici la différence.

Un apostat n’a jamais été un chrétien. C’est une personne qui a fait semblant dès le début. C’était un hypocrite dès le début. C’était un loup en habit de brebis. Il n’avait jamais le Seigneur. Il ne savait qu’utiliser de beaux mots. Il n’avait que les formes. Il n’a jamais réellement possédé le Seigneur. Il a professé mais il n’a pas possédé. Un chrétien ne peut jamais être un apostat. Ce n’est pas possible. Un chrétien peut être un rétrograde, mais il ne peut jamais réellement abandonner la foi. Ce n’est pas possible.

Lorsqu’une personne tourne le dos à Christ sans avoir plus aucun lien avec Lui, selon la Bible cette personne n’a jamais réellement connu le Seigneur. Ce n’est pas qu’elle a connu le Seigneur puis qu’elle l’a perdu. C’est pour cette raison que Jésus peut dire en Matthieu 7: 23: « Je ne vous ai jamais connus. » Ce n’est pas comme si un jour Jésus les a connus et qu’ensuite Il les a oubliés.

C’est bien triste de voir des chrétiens devenir rétrogrades, tomber dans le péché et devenir froids et avoir de nombreuses caractéristiques des apostats qui sont citées ici. Mais le rétrograde finit toujours par revenir. Il revient tout le temps. C’est le signe d’un croyant. Il reviendra avant la fin. S’il ne revient pas, alors c’est le signe qu’il n’avait jamais été sauvé.

A l’époque de Jude, l’église était remplie de ces apostats, mais vous ne pouviez le dire parce qu’ils étaient invisibles. Ce n’étaient que des apostats spirituels, des apostats de cœur. Sur ce point, ils étaient tous des hypocrites. Tous les apostats commencent en devenant hypocrites. Ils commencent par être défectueux dans leurs cœurs, puis finissent par être complètement défectueux. A l’époque de Jude, les chrétiens étaient secoués. Alors que ces apostats de cœur devenaient publics, alors qu’ils commençaient à tomber, certains des chrétiens étaient profondément choqués. Ils ne pouvaient pas croire ce qui arrivait. Voilà des personnes avec lesquelles ils ont rompu le pain. Des personnes qui les ont servis et enseignés, finissent par tout jeter par dessus bord. Et ces pauvres chrétiens regardaient tout cela. Ces apostats ont commencé à abandonner leur foi. Alors que la persécution devenait plus grande et que leur hypocrisie était davantage exposée, alors que l’attraction du monde grandissait, alors que les avantages qu’ils pouvaient retirer du fait de s’identifier à Christ diminuaient, ils ont commencé à se détourner publiquement de Christ et ils ont abandonné le Seigneur.

Tout cela a effrayé les chrétiens. Ils sont retournés dans leur Ancien Testament et se sont dit: « Oh, là, là. Si cela peut arriver à des anges, si les anges peuvent devenir des apostats, si cela peut arriver à toute une ville comme Sodome et Gomorrhe, si cela peut arriver à un fils de Jacob, à un prophète comme Balaam, si cela peut arriver à Coré et si cela a été prophétisé par le premier prophète qui a été sur la terre, Hénoch, et si cela est arrivé à ceux qui ont vécu à ces différentes époques, alors cela peut également nous arriver. Est-ce que ce n’est pas possible que nous aussi un jour nous devenions des apostats? Est-ce que nous aussi nous ne pouvons pas tomber dans les mêmes pièges? » Les chrétiens sont donc tombés dans cette phobie: qu’en est-il si nous devenons des apostats? Ils avaient peur.

Pour beaucoup, ces chrétiens professants semblaient si bien, et tout d’un coup tout s’est écroulé. L’un est parti avec la femme de l’autre et un autre a renié le Seigneur. En lien avec cela laissez-moi juste vous donner ce verset, c’est un incroyable verset, 1 Jean 2:19: « Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n'étaient pas des nôtres; car s'ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin qu'il fût manifeste que tous ne sont pas des nôtres. Pour vous, vous avez reçu l'onction de la part de celui qui est saint, et vous avez tous de la connaissance. » Vous voyez l’apôtre Jude est sur le point de leur montrer qu’il n’y a pas de raison pour eux de trembler lorsque les apostats se détournent du Seigneur. Ils ont besoin de savoir cela. Aucune personne qui soit saine n’a besoin de trembler lorsque les personnes qui sont malades sont secouées devant eux. Il y a de nombreux chrétiens qui ont besoin du livre de Jude, parce qu’ils vivent exactement dans la situation où vivaient ces autres chrétiens. Ils ont très peur. Ils se disent: « Je suis peut-être le suivant. Si ces personnes sont tombées alors je peux aussi tomber. Je ne veux pas être trop fier. Peut-être que je pense que je suis debout et que je suis en réalité présomptueux et que je finirai par être un apostat. »

J’aimerais maintenant souligner l’accent que le Saint-Esprit met dans ce livre, puis je mettrai le tout ensemble et je prie que Dieu puisse nous montrer le thème.

Un des mots qui revient souvent est le mot « garder ». Veuillez noter de quelle façon le Saint-Esprit l'utilise toujours à nouveau dans cette épître.

  • Verset 1: Gardés pour Jésus-Christ.
  • Verset 6: Qu'il a gardé pour le jugement du grand jour
  • Verset 6: Les anges qui n'ont pas gardé leur dignité.
  • Verset 21: Gardez-vous dans l'amour de Dieu.
  • Verset 24: Celui qui peut vous garder de toute chute.

Nous retrouvons cette idée de garder à travers tout le livre. L’auteur fait même un jeu de mot à ce sujet que nous verrons lors de notre étude de ce livre. Si vous lisez le livre de Jude sans prendre garde à l’accent qui est mis sur les termes que sont « l’apostasie de cœur » et le verbe « garder », vous ne pourrez jamais saisir le message de Jude. Le message particulier de Jude n’est pas au sujet des apostats et à quoi ils ressemblent, ce n’est pas du tout le point. Dieu veut souligner un merveilleux point dans ce livre et c’est ce que nous devons voir. C’est cela que nous aimerions maintenant voir avec l’aide de Dieu.

Qu’est-ce que le thème de ce livre? Laissez-moi l’expliciter puis vous l’illustrer dans le livre. Je suis convaincu et encore plus depuis que j’ai réétudié ce livre, que Jude est le plus grand livre dans la Bible au sujet de la révélation de Dieu qui est Celui qui nous garde. Je ne connais aucun autre livre de la Bible qui présente davantage Dieu en tant que Celui qui nous garde, que ce livre de Jude. C’est la contribution particulière de ce petit livre. Ce livre est rempli de la puissance de Dieu qui peut nous garder.

Même si cela peut vous sembler un peu étrange, j’aimerais vous donner un plan de ce livre mais en commençant par la fin. C’est simplement parce que Jude commence avec ce qui nous est moins familier et il progresse vers ce qui est plus familier. C’est inspiré et c’est probablement la bonne façon de faire les choses mais je ne suis pas familier avec cela. J’ai plus l’habitude de partir de ce qui est familier et aller vers ce qui est moins familier. Je pense que vous comprendrez pourquoi je fais cela alors que nous avancerons.

NOUS SOMMES GARDÉS PAR DIEU

Commençons avec les versets 24 et 25 et appelons cela « garder par ». Cela est très familier et presque tous les chrétiens seront d’accord de dire que nous sommes sains et saufs parce que Dieu est Celui qui me garde. Je suis gardé par Dieu. Le verset 24 dit: « A celui qui peut vous garder de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l'allégresse. » Le livre se termine avec cette grande assurance que Dieu est Celui qui me garde. Dieu peut nous garder de toute chute.

En réalité l’expression grecque a une signification plus large que cela, elle ne dit pas « garder de toute chute », mais « garder de trébucher ». C’est ce qui arrive avant que vous tombiez. Dieu est Celui qui vous garde et Il ne va pas uniquement vous préserver de la chute, mais Il peut également vous empêcher de trébucher.

Vous voyez quelle est mon espérance pendant les moments de terribles apostasies? La réponse est que Dieu est Celui qui me garde. Sa main droite peut m’empêcher de trébucher et me préserver de la chute. En lien avec cela j’aime la façon dont la prière d’Anne se termine. 1 Samuel 2:9 dit: « Il gardera les pas de ses bien-aimés. Mais les méchants seront anéantis dans les ténèbres; car l'homme ne triomphera point par la force. » N’est-ce pas incroyable? Ma seule espérance est que Dieu puisse me garder. Dieu est capable de me préserver de trébucher. Lorsque nous considérons la force du péché, que nous pensons à la puissance de Satan, l’ennemi de notre âme, lorsque nous pensons à la faiblesse de notre propre vie et de notre cœur, n’êtes-vous pas reconnaissants que Dieu soit Celui qui vous garde? Nous sommes gardés par la puissance de notre Dieu. Vous voyez presque tous les chrétiens savent cela, même les nouveaux chrétiens et ils sont reconnaissants de ce que Dieu soit leur gardien.

NOUS SOMMES GARDÉS PAR DES MOYENS DE GRÂCE

Très bien, revenons en arrière et prenons maintenant les versets 20 à 23. Ces versets forment un bloc. Je ne vais pas essayer de prouver cela maintenant, je vais juste l’expliciter, nous verrons cela ensemble lorsque nous parcourrons le passage, je vais utiliser l’expression « garder par le moyen de » pour décrire cela. Nous sommes gardés par Dieu, par le moyen de différentes grâces. Dans ces versets, Jude mentionne cinq moyens de grâce par lesquels nous sommes gardés. Ce sont les études bibliques, la prière dans l’Esprit, la communion avec Dieu, la sainteté et la mission. Voilà les cinq moyens de grâce. Ce sont les choses qui accompagnent la persévérance.

Comme je ne pense pas que cela soit inhabituel, les gens connaissent cela assez bien. Dieu nous a donné certaines choses pour nourrir notre foi. Parmi elles il y a les études bibliques, la prière, la communion. Dieu nous a donné tout cela pour nous aider à avancer.

NOUS SOMMES GARDÉS DE L’ESPRIT DE L’ERREUR

Très bien, revenons encore en arrière et prenons les versets 3 à 19. Nous ne sommes pas uniquement gardés par Dieu, nous ne sommes pas uniquement gardés par des moyens de grâce, mais je pense que ces versets suggèrent que nous sommes gardés de l’esprit de l’erreur, de l’esprit de l’apostasie et des faux enseignants. Vous voyez le Saint-Esprit n’a pas écrit ce livre pour nous faire peur. Que vous me croyiez ou non, Il a écrit ce livre pour nous réconforter. Lorsque vous lisez certains des versets ici avec le langage fort de Jude, vous pouvez avoir très peur. Mais si vous pensez cela, alors vous ratez le point, ce n’est pas pour cette raison qu’il a écrit cela. Une des choses que le Saint-Esprit fait en Jude, est qu’Il nous donne les caractéristiques des apostats, des faux enseignants, pour nous montrer qu’Il ne va pas uniquement nous préserver de l’apostasie, mais qu’Il va également nous préserver de la façon de faire des apostats, des caractéristiques de ces faux enseignants.

NOUS SOMMES GARDÉS POUR JÉSUS-CHRIST

Reprenons ces trois caractéristiques. Nous sommes gardés par Dieu, nous sommes gardés par les moyens de grâce, nous sommes gardés de l’esprit de l’erreur et il y a encore une autre caractéristique avec laquelle Jude commence ce livre. C’est le point proéminent, c’est avec cela qu’il commence son livre, c’est ce qui excitait Jude. Ce que je vais vous dire maintenant est le sujet du livre de Jude. Il s’agit du message et du thème. Il n’est pas surprenant de voir ce thème dans Jude et tout spécialement puisque Dieu est en train de terminer sa Bible et faire une conclusion à tout le message de la Bible. Voilà ce qui est sur le cœur de Dieu alors qu’Il termine la Bible, voici ce qu’Il désire que nous connaissions. Je suggère qu’il s’agit également d’une des grandes apogées de toute la Bible.

Je fais référence à Jude 1-2 qui dit que nous sommes gardés pour Jésus-Christ. Pour bien nous approprier le message de Jude, nous devons bien comprendre cette expression « gardés pour Christ ». C’est une chose de savoir que nous sommes gardés par Dieu, que nous sommes gardés par la grâce, que nous sommes gardés de l’esprit de l’erreur sous toutes ses formes subtiles, mais qu’est-ce que cela signifie que nous sommes gardés pour Jésus-Christ? C’est cela que nous aimerions maintenant considérer.

Laissez-moi illustrer cela de différentes manières. Nous allons quelque peu nous éloigner de Jude, puis nous y reviendrons. Est-ce que vous êtes familiers avec le mot « intrinsèque »? On dit par exemple que quelque chose a une valeur intrinsèque. C’est en lien avec la valeur de quelque chose. Si quelque chose a une valeur intrinsèque, cela signifie qu’elle a une valeur par elle-même, par sa seule nature.

Par exemple l’or a une valeur intrinsèque. L’or a de la valeur juste parce que c’est de l’or. Mais si vous prenez un billet de un dollar, la seule réelle valeur qu’a un billet de un dollar est son encre et son papier. Cela n’a pas tellement de valeur. Qu’est-ce qui se passe si on imprime un 10 au lieu d’un 1 dessus? Est-ce que cela a ensuite davantage de valeur? Non, pas intrinsèquement. Cela a tout le temps la valeur de l’encre et du papier. Peut-être alors si on écrit un 20 dessus, cela aura davantage de valeur? Non, ce n’est pas le cas. Cela a encore la valeur du papier. Même si l’on écrit 500 dessus, ce morceau de papier n’a pas davantage de valeur de façon intrinsèque. C’est cela que signifie valeur intrinsèque. La seule raison pour laquelle les gens vous donnent davantage lorsqu’il y a un 50 écrit dessus au lieu d’un 20 est parce que les hommes ont décidé que cela valait plus.

Voici un autre exemple. Si l’on tient compte des éléments physiques qui composent notre corps, nous n’avons pas beaucoup de valeur. On dit que le corps est composé de 65 % d’oxygène, 18 % de carbone, 10 % d’hydrogène et quelques autres éléments. Notre corps vaut plus ou moins 1 euro sur le marché si l’on considère sa valeur intrinsèque.

Bien entendu il y a encore d’autres choses qui ont de la valeur en dehors de la valeur intrinsèque. Peut-être que vous êtes un peu comme mon épouse, car pour elle il y a de nombreuses choses qui ont de la valeur sentimentale. Je crois que notre maison est remplie de choses qui ont de la valeur sentimentale. Lorsque nous déménageons je suis tout le temps prêt à jeter plein de choses. Mais mon épouse Lillian me dit tout le temps: « Non, cela a de la valeur. » Il y a de vieilles affaires qui n'ont pas une valeur marchande mais une valeur sentimentale.

Imaginons que vous ayez un cher parent, une grand-mère, une épouse ou une tante, qui est sur son lit de mort. Vous vous approchez pour entendre ses dernières volontés et elle vous dit d’une faible voix: « Prends cette théière bleue, avec l’anse cassée et garde-la pour moi. » Puis ce parent décède. Est-ce que vous garderiez cette théière en mémoire de cette personne? Peut-être que cela n’a pas d’importance pour vous. Vous pouvez chérir cela, mais pas parce que cela a de la valeur intrinsèque, mais parce que la personne pour qui vous la gardez a de la valeur pour vous. C’est la personne qui vous l’a donnée qui est précieuse pour vous. Vous gardez cela, pas parce que cela signifie quelque chose pour vous, mais à cause de la personne qui vous l’a donnée. Le trésor ici n’est pas l’objet mais la personne pour qui vous gardez l’objet. C’est cela qui a de la valeur.

Reprenons maintenant Jude 1. Quelle est mon espérance d’être gardé? Est-ce que c’est parce que j’ai une valeur intrinsèque? Selon Jude 1 le Saint-Esprit nous garde pour Jésus-Christ. Ce n’est pas parce que nous avons de la valeur en nous-mêmes. Ce n’est pas parce que nous avons une valeur intrinsèque, mais nous sommes gardés pour Lui. Un passage qui apporte beaucoup de lumière sur ce verset est la prière sacerdotale de notre Seigneur Jésus en Jean 17. Le Seigneur répète sept fois dans ce passage cette incroyable vérité que nous avons été donnés au Fils. Par exemple Jean 17:6 dit: « Ils étaient à toi, et tu me les as donnés. » C’est un fait établi à partir par exemple de 2 Corinthiens 9:15 et d’autres versets, que Christ est le don ineffable que Dieu nous a donné.

Christ est le don pour nous. De tout ce que Dieu nous a donné, il n’y a pas de don comme Lui. Nous avons Christ, c’est cela Son don. Je pense que nous admirerons Sa grâce à tout jamais. A quoi Jésus fait sept fois référence en Jean 17? Nous sommes appelés le don pour Jésus: « Ils étaient à toi, et tu me les as donnés. » Comme cela est incroyable. Je ne sais pas ce que vous pensez de la saison de Noël, personnellement mes sentiments sont partagés. Mais une des choses que je n’aime pas à ce sujet est que toutes les années je fais face au même problème qui est de ne pas savoir quoi donner à certaines personnes qui ont tout. Dieu a tellement béni notre famille que nous n’avons pas de besoin. Je ne sais jamais quoi donner aux membres de la famille de Lillian. Ils n’ont aucun besoin, ils ont déjà tout.

Colossiens 1:16 dit que toutes choses ont été créées pour Christ. Je parle comme un fou, mais est-ce que vous aimeriez être à la place de Dieu à Noël? Qu’est-ce que Dieu le Père pourrait bien donner à Dieu le Fils? Dieu Lui a donné l’univers. Il est dit que toute la création a été faite pour Jésus. Mais si l’on considère à quel point Jésus a de la valeur, y a-t-il réellement de la valeur dans l’univers? La Bible dit que Dieu a donné tous les anges à Son Fils, pour qu’ils le servent et l’adorent. Qu’est-ce qu’Il pourrait encore donner à Jésus? Dieu a créé le ciel afin qu’il puisse refléter sa gloire. Mais après Lui avoir donné l’univers et un nombre incalculable d’anges en tant que serviteurs, qu’est-ce qu’Il va donner à Christ, qu’est-ce qu’Il va donner à Jésus?

Jean 17 nous le dit. Dieu Lui a donné une épouse. Dieu Lui a donné un peuple. Quelqu’un avec qui Il peut profiter de cet univers. Une personne qu’Il pourra emmener dans sa lune de miel. Vous voyez c’est cela le don qui remplit Son cœur. C’est ce don qui Le comble. Quel que soit le trône qu’Il occupera, quelle que soit la domination que Jésus possédera, quelles que soient les principautés sur lesquelles Il régnera, voici un merveilleux joyau des Écritures, c’est que l’Eglise est Son Corps, que l’Eglise est Sa portion, que nous sommes Son trésor particulier. D’une certaine façon, Il voit en nous de la valeur, nous sommes appelés Sa joie, Son troupeau, Son temple, Ses élus, Ses joyaux, Son héritage, Son épouse, Son tout.

Il nous arrive parfois de trébucher, et tout d’un coup toute la sécurité que Dieu a prévue pour nous disparaît. Je peux espérer rester sain et sauf pas uniquement parce que je suis gardé par Dieu, mais parce que je suis gardé pour Jésus-Christ. C’est une chose absolument incroyable. Parfois je ne sais pas ce qui est le plus incroyable, la grâce qui a fait que j’ai été donné à Christ ou que Christ m’a été donné. C’est si incroyable. Pourquoi sommes-nous sains et saufs? Est-ce que c’est parce que Christ est le don de Dieu pour nous? Jude dit: « Non. » Il dit que c’est parce que nous sommes le don de Dieu pour Christ.

NOTRE SÉCURITÉ EST LE FAIT DE L’INTÉRÊT DE CHRIST POUR NOUS

Notre sécurité ne vient pas du fait que nous avons un intérêt envers Lui, mais que Lui a un intérêt en nous. C’est cela qui fait que nous sommes sains et saufs. 1 Corinthiens 3:21-23 nous dit pourquoi toutes choses sont à nous. Toutes choses sont à nous, mais pourquoi? Est-ce que c’est parce que nous avons Christ? Non ce n’est pas ce que disent ces versets. Voici ce que dit 1 Corinthiens 3:21-23: « Que personne donc ne mette sa gloire dans des hommes; car tout est à vous, soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir. Tout est à vous; et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu. » C’est parce que nous sommes à Christ. Ce n’est pas parce que je l’ai Lui, mais parce que Lui m'a.

Essayez de saisir la merveille de cela, essayez de saisir cela dans le cadre de la trinité. Dieu le Père désire donner un don à Dieu le Fils. Et vous et moi en faisons partie, et Dieu a donc dit qu’Il allait donner l’Eglise au Fils. Puis Dieu le Père a donné ce don à Jésus. Puis Jésus s’est tourné vers le Saint-Esprit lorsqu’Il est mort et a dit: « Est-ce que Tu peux garder cela pour moi? » Et à cause de l’amour du Saint-Esprit pour le Fils, à cause de la valeur de Jésus et non pas de notre valeur, car nous n’avons pas ici de valeur intrinsèque, mais parce que Dieu le Saint-Esprit a tant aimé Dieu le Fils, le Saint-Esprit a dit: « Je vais prendre soin de cette Église. Je vais garder ce trésor et rien ne lui arrivera. Je vais la garder. Je vais la protéger. Je vais la nourrir. Je vais la garder nuit et jour. Je serai Celui qui la garde. » Le Saint-Esprit aime bien trop Jésus pour laisser quoi que ce soit arriver à Son don, à Son trésor.

Je sais comment vous vous sentez. Je ressens la même chose. Je regarde dans un miroir et je vois les inconsistances et les contradictions dans mon cœur. Et je me dis: « Est-ce qu’il ne faut pas simplement jeter cela? Il n’y a pas de valeur là-dedans. Cela n’a pas de valeur. » Mais vous avez de la valeur pour Jésus. C’est Lui qui vous garde. Deutéronome 32: 9 dit: «Car la portion de l'Éternel, c'est son peuple. » Il dit qu’Il nous aime et qu’Il va nous garder. Vous n’êtes pas uniquement gardés par la puissance de Dieu. Vous êtes également gardés pour le Seigneur Jésus. Est-ce que je peux suggérer frères et sœurs en Christ que cela est le message particulier de Jude. C’est le plus grand livre dans la Bible sur ce que signifie être gardé.

Remettons maintenant les choses dans le bon ordre. Voici le plan du livre comme je l’ai compris.

  • Versets 1-2: Gardé pour Jésus-Christ.
  • Versets 3-19: Gardé de l’esprit de l’erreur.
  • Versets 20-23: Gardé par les cinq moyens de grâces.
  • Versets 24-25: Gardé par Dieu Lui-même.

Vous voyez ce livre ne nous donne pas uniquement la vérité générale que Dieu garde tous ses enfants, mais il souligne à nouveau tout particulièrement Jean 6:39 qui dit: « Or, la volonté de celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. » Pour cela Il nous gardera tous, mais également chacun d’entre nous et aucun ne se perdra.

CHRIST EST MON DON ET JE SUIS LE DON POUR CHRIST

Je répète que cela est une merveille de la grâce de Dieu. Je ne sais pas de quelle façon cela touche votre cœur, mais mes amis, je sais qu’Il est mon don mais il est dur pour moi de comprendre de quelle façon je peux être Son don et pourtant c’est tout ce qu’il y a de plus vrai.

Voilà la merveilleuse fin du Nouveau Testament. Je suis sain et sauf et je vais persévérer jusqu’à la fin, parce que je suis gardé pour Jésus-Christ, de l’esprit de l’erreur par les moyens de grâce, par la puissance de Dieu tout-puissant.

Laissez-moi terminer avec ces mots de Jude 24-25: « Or, à celui qui peut vous garder de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l'allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles! Amen! »


Prions:

Père nous prions alors que nous étudions ce merveilleux livre ensemble, que nous puissions comprendre d’une façon que nous n’avons jamais comprise, ce que cela signifie que d’être gardés pour Jésus-Christ. Comme cela nous humilie que de croire que nous sommes ton trésor et que Tu donnes tellement de valeur à ce don que Tu as donné. Nous ne le comprenons, pas mais nous le croyons parce que c’est écrit. Nous Te prions que Tu nous fasses grâce de nous débarrasser de tout ce qui nous empêche de croire et que nous puissions croire cela de tout notre cœur. Comme nous sommes reconnaissants lorsque nous considérons ces jours sombres, de savoir que nous sommes sains et saufs parce que nous sommes gardés par Toi et pour Toi de tout ce qui est autour de nous et par les moyens de grâce. Fais du livre de Jude un facteur puissant dans notre vie pour notre bien. Nous Te le demandons au nom de Jésus. Amen.

lundi 29 juin 2015

Le butin de la guerre T. Austin_Sparks

                    "C'était sur le butin pris à la guerre qu'ils les avaient consacrés pour l'entretien de la Maison de l’Éternel." 1 Chroniques 26 : 27 (Segond)

                    Ce passage des Écritures nous conduit à cette conclusion : la Maison de l’Éternel est édifiée avec le produit de nos conflits. Le Seigneur construit avec le fruit de la lutte. Il en fut ainsi dans le temple que Dieu, par David, donna à Salomon. Lorsque le temple fut achevé il se dressa comme le monument d'une victoire universelle. Sa substance même proclamait le triomphe remporté de toutes parts. L'argent et l'or, et toutes les choses précieuses qu'il comprenait avaient été pris dans les batailles et façonnés pour former la Maison de Dieu.

                    Ce qui est une illustration dans l'Ancien Testament est vrai dans la réalité du Nouveau. Le plus grand Fils de David, Celui qui est plus grand que Salomon, Celui qu'"il y a ici" édifie la Maison avec le butin de Sa propre guerre et celle de Ses saints. J'ai été impressionné en lisant dans ce premier livre des Chroniques par les paroles que Dieu adresse à David. Et l'une des choses que l’Éternel déclare est celle-ci :

                     j’ai donné une demeure à mon peuple d’Israël, et je l’ai planté pour qu’il y soit fixé et ne soit plus agité, pour que les méchants ne le détruisent plus comme auparavant et comme à l’époque où j’avais établi des juges sur mon peuple d’Israël. J’ai humilié tous tes ennemis. Et je t’annonce que l’Eternel te bâtira une maison.   1 Chroniques 17 : 9-10 

                  Remarquons-le, l’Éternel fait mention des juges qu'Il avait établis sur Israël. L’Éternel, nous nous en souvenons, avait suscité des juges qui devaient accomplir ce qu'Israël n'avait pas complètement achevé sous Josué. Sous Josué, le peuple d'Israël avait été chargé par l’Éternel de détruire entièrement toutes les nations qui occupaient le pays, et de soumettre définitivement tous les ennemis. Il ne l'avait pas fait. Il avait permis aux ennemis de subsister et avait fait des compromis avec ceux-ci. L’Éternel avait alors suscité des juges pour sauver Israël des conséquences terribles résultant de la destruction incomplète de tous ses ennemis. Mais les juges faillirent, eux aussi, à cette tâche. Le Livre des Juges est une triste histoire d'une oeuvre toujours incomplète. L’Éternel avait levé ces juges pour accomplir ce qui n'avait pas été fait, mais les juges, cependant, n'ont pas achevé l'oeuvre.

                     Il est très intéressant et significatif de considérer David, dans 1 Chroniques 18 et 19, après que l’Éternel lui ait parlé de la construction de la Maison, se charger d'une manière définitive et positive de la destruction de toutes les nations que les juges n'avaient pas anéanties. Elles nous sont rappelées dans ces deux chapitres. Relisons-les et nous y trouverons la liste des nations et des peuples mentionnés dans le Livre des Juges. David, à la suite de la vision qu'il avait reçue de la Maison de Dieu, semble être instinctivement amené par l'Esprit de Dieu à percevoir que la Maison ne pourra jamais être édifiée avant que ces ennemis n'aient entièrement vaincus. L’Éternel accomplit Sa promesse de renverser tous les ennemis de David, et ces nations sont frappées et vaincues.

                    Lorsque l’Éternel eut donné à David la victoire de tous les côtés, celui-ci remit à Salomon le plan à suivre pour la construction de la Maison, et le butin ramené de ces guerres devint les matériaux nécessaires à la construction de la Maison. L'ennemi détenait les ressources nécessaires à l'édification de la Maison de Dieu. Il fallait qu'il en fut dépouillé pour que la Maison puisse être bâtie. Cela pourrait nous conduire très loin et nous donner beaucoup de lumières. Je me limiterais en peu de mots dans un développement assez restreint mettant cependant assez de choses en évidence pour nous aider à prolonger notre méditation. 

Les deux Aspects de l’Édifice

                 Il y a deux aspects à l'édification de la Maison de Dieu. Nous sommes enclin à tenir compte de l'un plus que de l'autre. Il y a la côté numérique. Lorsque nous considérons l'édification de la Maison de Dieu, nous pensons plutôt à un rassemblement de personnes, de ces âmes sauvées et amenées dans la vérité qui s'y ajoutent, et nous percevons l'édification de la Maison de Dieu dans le sens auquel Pierre fait allusion :   

                 "Vous-mêmes, comme des pierres vivants, êtes édifiés une maison spirituelle .............."   1 Pierre 2 : 5

                      Nous pensons  en  premier au côté  numérique, à  l'assemblage  des  pierres individuelles, que nous désirons voir prendre place dans l'édifice spirituel. Cela est en effet un côté véritable dans l'édification de la Maison du Seigneur, mais ce n'en est que l'un des côtés et une moité seulement de la vérité. Il y a un autre côté qui est également important et sans lequel nous n'aurions qu'une construction imparfaite de ces pierres vivantes. C'est le côté spirituel et moral de l'édification de la Maison de Dieu

                    Nous pouvons avoir un grand nombre d'âmes sauvées et manquer malgré cela le sens le plus vrai de la Maison de Dieu. Nous pouvons avoir une congrégation sans avoir une assemblée. Nous pouvons avoir le nombre sans avoir spirituellement la Maison de Dieu. La Maison de Dieu n'est pas fondée sur le nombre de participants, elle n'est pas numérique. C'est une entité spirituelle et morale. Elle a un caractère et c'est ce caractère qui fait d'elle, dans son essence même, la Maison de Dieu. C'est de sa Tête qu'elle prend son caractère, et elle sera définitivement reconnue à sa consommation, non pas simplement comme une grande multitude d'âmes sauvées, mais comme quelque chose qui a le caractère de sa Tête, du Seigneur Jésus. Le temps vient où le Seigneur Jésus fera reposer Son Nom sur les Siens, c'est-à-dire le temps où nous recevrons un caillou blanc, et sur ce caillou blanc, un nom. Nous aurons un nom nouveau, nous serons appelés par Son Nom. Son Nom sera écrit sur nos fronts.

                    Tout cela est un langage symbolique dont la signification est simplement celle-ci : le Seigneur Jésus sera si parfaitement manifesté dans les Siens, que l'on dira en les observant : "c'est l'expression du Seigneur Jésus !" On Le reconnaîtra à tant de choses, Il sera tellement en évidence, que l'on ne pourra que dire : "c'est la nature même de Christ !" Vous L'avez rencontré en eux, et lorsque vous les rencontrez, et bien c'est Lui que vous rencontrez. Et c'est ainsi qu'Il sera universellement révélé par les Siens. Son Nom, c'est Son caractère, et ce que Son Nom personnifie spirituellement et moralement reposera sur eux. C'est de Lui qu'ils prendront leur caractère, et il y aura ainsi, un déploiement universel du caractère et de la nature du Seigneur Jésus. Ce n'est pas Son propre être individuel et personnel qui sera manifesté, mais c'est Son peuple qui sera l'instrument de Son expression  universelle.

Le Caractère Formé par le Conflit

                    L’édification de la Maison du Seigneur n'est donc pas simplement un rassemblement de personnes, mais c'est quelque chose de spirituel et de moral. Et cela ne peut se réaliser que par le conflit. L'économie divine a été ainsi établie : bien que le Seigneur Jésus ait en Lui-même un triomphe universel sur tous Ses ennemis, les ennemis sont encore laissés pour que nous affirmions notre attitude à leur égard. L'ennemi, bien que défait, a été cependant laissé pour que les saints prennent leur terrain à son égard. Le Seigneur n'a pas chassé nos ennemis hors de l'univers, bien qu'en Lui-même le triomphe soit total et définitif.  Il a vraiment triomphé. Il les a laissés afin que nous prenions vis-à-vis d'eux notre position dans Son triomphe. C'est ainsi que vous et moi, nous avançons dans notre accroissement spirituel et moral. C'est par le conflit, par la lutte, par une guerre spirituelle, cruelle et terrible, que les vertus de notre Tête triomphante sont formées en nous. Nous triomphons dans Sa victoire, mais nous savons que la foi est si contestée dans un conflit, si profondément éprouvée dans une lutte, qu'il faut quelque chose de plus que simplement persévérer de manière objective, ou croire en quelque chose qui est en Christ. Cet exercice même de notre foi apporte dans notre âme, et venant de Lui, la puissance de Sa victoire.

                    Nous sommes faits moralement un avec Lui dans Son triomphe, par une épreuve de foi si cruelle et si terrible, que rien, si ce n'est Lui en nous, ne saurait nous suffire pour la traverser. Son triomphe doit pénétrer notre être même. Cela se fait par le moyen du conflit dans lequel la foi s'exerce et se développe. C'est ainsi que nous nous édifions, spirituellement et moralement par le moyen de la lutte, par le moyen de l'adversité, dans l'ordre divin et souverain de nos vies.

                     Le côté moral des choses est ce qui est acquis dans l'exercice, l'exercice de la foi quant à la valeur de la victoire du Calvaire. C'est une chose que d'avoir une appréciation théorique de la victoire du Calvaire et de dire dans une heure de crise : "Je prends la victoire du Calvaire." Et cependant, il arrive bien souvent que rien ne se passe. Et bien que nous prenions une position comme celle-là, nous nous voyons appelés à persévérer, encore à persévérer, à toujours persévérer ! Et c'est, tandis que le Seigneur nous demande de persévérer, que notre foi est très éprouvée, que la victoire du Calvaire devient quelque chose, non pas dont nous nous saisissons objectivement, mais qui s'établit intérieurement en nous. Et pour finir, cette victoire est en nous, comme elle l'est dans le Seigneur. Mais elle est devenue dans notre être, une qualité morale. Lorsqu'il nous arrivera encore d'être tentés, nous ne ferons plus un effort pour saisir quelque chose. Il y a un travail en nous, avec ses racines, un travail s'est accompli en nos et le fruit fait partie de nous-mêmes.                
La Lutte pour la Révélation

                    Cela se répète de diverses manières, dans plusieurs directions et sous bien des rapports. Nous avons reçu une lumière nouvelle, une révélation, de la part du Seigneur à l'égard de la vérité. Les cieux se sont ouverts pour nous faire contempler une vérité divine comme nous ne l'avions jamais appréhendé auparavant. C'est peut-être une chose nouvelle, une chose entièrement nouvelle, ou c'est peut-être une lumière nouvelle jetée sur une vérité déjà connue.

                           C'est dans tous les cas, une nouvelle révélation, une révélation qui vient à nous avec toute la fraîcheur et toute la joie , toute l'inspiration et tout le transport que nous donnent les cieux ouverts. Et durant un certain temps , nous faisons d'elle nos délices, nous y trouvons une gloire, nous nous baignons en elle. Nous n'avons plus pour sujet de conversation que la nouvelle révélation qui nous a été gracieusement accordée. Puis, arrive un moment où nous entrons dans un conflit terrible au sujet de cette révélation même. Il semble que toute la gloire en ait disparue et nous retrouvons avec toutes sortes de questions à son égard. Nous devenons froids, morts, dans les ténèbres. La vision a perdu son attrait et, la considérant désormais à ce point de vue, savoir au point de vue de cette sombre expérience, nous nous demandons si, après coup, elle était juste ou non. Quelles étranges créatures nous sommes !

                    Des vérités qui nous sont révélées comme des choses puissantes, dans notre propre expérience, peuvent devenir, dans certaines circonstances, des choses dont nous nous demandons si elles réellement vraies, ou bien si elles ne sont que des idées dont nous nous étions emparés pour les suivre durant un certain temps. Il y avait une fraîcheur en elles dont elles étaient à l'origine du mouvement qui nous portait. Tout cela peut devenir irréel et nous fait entrer dans un temps de conflit au sujet d'une vérité qui nous avait été révélée par le Seigneur. Durant cette lutte, nous sommes sondés, nos cœurs sont sondés et nous sommes éprouvés. Souvenons-nous de Joseph 

                 "Jusqu'au temps où arriva ce qu'il avait dit, la parole de l’Éternel l'éprouva   (Psaumes 105 : 19)

                      La Parole de Dieu l'éprouva ! Nous aussi, nous devons vivre les choses que nous avons proclamées et auxquelles nous avons cru. Il faut que nous posions toute sorte de questions à leur égard. La Parole du Seigneur nous éprouve, mais c'est dans ce conflit que se développent les éléments spirituels et moraux , que se forment les traits. Le conflit assure le butin qui servira à poursuivre l'édification. Nous revenons ensuite, non seulement à la base originale de notre acceptation de cette vérité, mais surtout à une appréciation beaucoup plus haute en même temps que beaucoup plus profonde et plus puissante. Ainsi, elle est bien plus en nous que lorsque nous l'avons reçue, car c'est avec cette révélation que nous avons été dans le conflit et nous en sommes sorti avec du butin pour l'édification. Des facteurs nouveaux et célestes y ont été ajoutés. 

                   Quelque chose a été introduite dans la révélation originale par le moyen du conflit et lui a donné une autre valeur. C'est la puissance de résurrection. La chose de Dieu vient de cette façon, comme de Dieu, avec toute sa gloire, toute sa beauté, toute sa puissance divines. Nous nous réjouissons de cette lumière durant un certain temps, et puis nous entrons dans la mort au sujet de cette même lumière. Mais dans la lutte, dans le conflit, dans la mort, là où nous sommes sondés, fouillés, tentés, éprouvés, amenés à la place où nous nous écroulerons, si cette chose s'écroule, parce qu'elle devenue notre vie, c'est là que commence à agir la puissance de résurrection. Nous sortons plus forts du conflit et en emportons du butin pour l'édification.

                   Nous connaissons désormais la valeur de cette chose. Nous ne l'avions jamais éprouvé auparavant, car nous n'avions jamais été avec elle dans la lutte, nous n'avions jamais essayé cette armure, jamais employé cette épée. Elle a maintenant, pour nous, une valeur que nous ne lui connaissions pas avant d'avoir traversé le conflit avec elle. Il en est ainsi en ce qui concerne une révélation. Combien d'enfants de Dieu nous avons vu s'élancer vers une révélation ! Ils l'ont embrassée, ne faisant que parler de cette nouvelle révélation qu'ils avaient reçue. Nous sommes heureux, nous nous réjouissons lorsque les enfants de Dieu font cela ; cependant nous nous disons : "Oui, mais ils vont être éprouvés à cet égard, et c'est cette chose même qui les éprouvera." Et ils entrent dans une période de conflit terrible et d'obscurité. Ils en arrivent à se demander si cette chose est réelle ou non, si elle est juste ou non. C'est alors que le Seigneur fait entrer la vérité en eux. C'est une expérience presque toute en surface. Elle était, en un sens, en une certaine mesure, objective, mais le Seigneur plante maintenant la révélation en eux et eux en elle.
                    Ils sortiront dans Sa victoire en disant : "C'était, auparavant, une chose qui m'avait été donnée, et qui, malgré cela, appartenait à quelqu'un d'autre, maintenant elle est à moi!" C'est ainsi qu'ils commencent à bâtir avec du butin qui est le fruit du conflit.

La Lutte pour la Vocation

                    La même expérience est encore vraie à l'égard d'une vision du dessein de Dieu. Le Seigneur donne une vision de Son intention, de Son propos dans lesquels Il nous appelle à être Ses serviteurs. La vision nous saisit, le but nous empoigne, et nous ne faisons plus, durant un certain temps ,que penser à la tâche à laquelle Il nous a appelés. Nous ne parlons que de celle-ci, toute la portée de la vocation et du service nous domine car nous avons cette vision. et nous avançons ainsi quelque temps, portés par la puissance de notre vision. Puis, il semble que nous perdons la vision ou bien nous entrons dans une période de conflit si intense au sujet de cette vision, et une telle bataille fait rage, que la chose parait vouée à la mort. Nous passons par une expérience profonde et sombre, durant laquelle toute la question se soulève de nouveau :
                     "Y a-t-il quelque chose en cela ? Est-ce que nous ne nous sommes pas trompés ? Est-ce bien là la chose à laquelle le Seigneur nous a appelés ? Est-ce que ce n'est simplement quelque chose que nous avons saisi et que le Seigneur, après tout, ne nous a pas donné ? Est-ce que nous nous serions trompés ?"    
                    Je pense que la plupart d'entre nous, nous connaissons ces expériences de conflit, ces luttes au sujet de la vision, mais nous nous trouvons après cette lutte dans une position plus ferme à l'égard de l'intention divine. Notre histoire est précisément celle-là . Nous avons été bien des fois dans la mort et le conflit avec notre vision, à travers des expériences où il semblait que la vision s'écroulait,où tant de questions s'élevaient à son sujet. Mais nous en sommes sortis et nous nous sommes trouvés liés avec cette intention  divine, plus solidement que nous ne l'avions jamais été. Nous avons passé à travers le conflit, et il s'en est dégagé des éléments spirituels et moraux qui contribuent à une édification. C'est un résultat de l'épreuve.

La Lutte pour une Prise de Position

                    Nous prenons une position, nous déclarons --et combien il est facile de prendre des positions dans des réunions et conférences, de faire des déclarations quand on est en communion avec le peuple de Dieu-- que nous allons marcher dans une certaine direction qui devra rester pour toujours notre but : "Jamais, non jamais, je ne Le quitterai !" Nous pouvons chanter avec beaucoup d'entrain des déclarations comme celle-là dans nos cantiques, mais, il ne se passera pas un jour (peut-être!) avant que nos ne les révisions et et ne cherchions quelque moyen de nous en échapper. Cela est vrai ! Nos cœurs sont de plus en plus inconstants. Nous prenons nos attitudes, nous occupons nos positions, nous faisons nos déclarations, et durant quelque temps nous avançons, forts de nos bonnes intentions. Puis il arrive le moment où la position que nous avions prise est contestée. Voyez de quelle manière cela es illustré dans l'histoire des enfants d’Israël : Alors Moïse et les fils d'Israël chantèrent........" Exode  15 : 1

                   Ils avaient passé  de l'autre côté de  Mer Rouge, et out le peuple d'Israël chanta. Et qu'est-ce qu'ils chantèrent ? Un cantique de victoire absolue. L'on aurait pu penser qu'ils se trouvaient déjà dans le pays ! Cependant, il va s'écouler très peu de temps avant qu'ils ne murmurent contre l’Éternel et contre Moïse.Ils furent sondés, provoqués, éprouvés au sujet de la position qu'ils avaient prise, et ils eurent à passer par un temps sombre. Il en est de même pour nous. Dès que nous ferons une déclaration, nous serons éprouvés, tôt ou tard, à son sujet même. (J'espère que mes paroles n'auront pas pour effet de vous faire dire : "Jamais plus, je ne ferai de déclaration !" Si nous prenions cette attitude, nous pourrions entraver le Seigneur dans Son dessein.) Il est nécessaire, pour avoir du butin, de passer par ce chemin. 

                    Les qualités ne peuvent être acquises que de cette manière, seulement ainsi, car selon la mesure de dévotion que nous avons, il est tout à fait juste de notre part de faire une déclaration, de prendre une position. Le Seigneur nous demande d'agir ainsi, car cela Lui donne une base, un fondement pour nous éprouver. Il semble, selon l'ordre des choses, que le Seigneur attende nos déclarations pour pouvoir agir. Si nous ne nous sommes jamais déclarés, si nous avons toujours gardé une réserve, et que nous ayons toujours été aussi prudents, jamais le Seigneur ne pourra travailler avec nous. C'est lorsque nous arrachons nos pieds du sol et que nous nous élançons dans les profondeurs en déclarant que nous voulons suivre le Seigneur, qu'Il peut commencer à agir ! Nous sommes éprouvés par la position que nous avons prise, passés au creuset par notre décision même! Alors, sont formées en nous ces qualités qui sont celles de l'édification. C'est le butin de la guerre.

Je lisais ce qui suit :

                    "Beaucoup de personnes désirent la puissance. Comment donc la puissance est-elle obtenue ? Nous passions l'autre près des grandes usines où les machines sont alimentées électriquement. Nous entendions le bourdonnement et le roulement  de ces multiples alternateurs et nous demandâmes à notre ami : Comment crée-ton la puissance ? Oh ! dit-il c'est simplement par la rotation de ces alternateurs. C'est par le frottement du rotor sur le stator qu'est produit le courant électrique. C'est le frottement  qui le crée

                    Ainsi, lorsque Dieu veut donner plus de puissance dans nos vies, Il permet plus d'épreuves. Il permet la force spirituelle par le moyen d'un rude frottement. Quelques-uns ne l'aiment pas et cherchent à s'échapper de ces épreuves, au lieu d'y trouver la puissance et de l'utiliser pour s'élever au dessus des causes douloureuses. L'opposition est essentielle à un équilibre véritable des forces. Les forces centripètes et centrifuges, qui agissent en opposition l'une contre l'autre, gardent notre planète sur son orbite. Poussée par l'une de ces forces, retenue par l'autre, au lieu de s'élancer à travers l'espace dans une voie de destruction, elle suit, grâce à une action et une réaction constantes, son orbite régulière autour de son centre, le soleil. 

                    C'est ainsi que Dieu dirige nos vies. Il ne nous suffit pas d'avoir une force impulsive, nous avons également besoin d'une force répulsive. Dieu nous retient ainsi par la suite des épreuves de notre vie, par l'oppression des tentations et des détresses, pou tous les événements qui semblent se dresser contre nous, et qui, réellement, élargissent notre voie et établissent notre marche.

                    Remercions-Le pour toutes choses ; acceptons les fardeaux aussi bien que les ailes, courons avec foi et persévérance dans notre vocation haute et céleste."
(Tiré de fleuves dans le Désert )

                    Ce n'est là qu'une manière d'exprimer l'expérience. La lumière et la puissance jaillissent du conflit. Le Seigneur édifie ainsi Sa Maison avec le butin de la guerre. Et Il permet que les ennemis subsistent afin que nos triomphons deux, des ennemis extérieurs comme des ennemis intérieurs, et pour qu'Il ait toute la beauté et toute la gloire pour Sa Maison

                   Que le Seigneur nous parle par ce message, qu'Il nous montre Lui-même-- lorsqu'Il nous donne une vision, une révélation, un appel auxquels nous répondons et que les revers viennent ensuite --  que les difficultés et l'opposition de démentent pas l'évidence de la révélation ou de l'appel de Dieu ; mais qu'elles doivent nous faire entrer dans quelque chose de plus que le simple domaine de l'émotion en ce qui concerne la vérité et le service. Elles doivent nous amener dans une position de puissance, par laquelle l'on pourra désormais compter sur nous. Le Seigneur Jésus dit : "Je bâtirai mon assemblée, et les portes de hadès ne prévaudront point contre elle." Et ceci, à cause de sa qualité morale. Grâce à sa vertu morale, elle est établie pour toujours.                      





dimanche 28 juin 2015

COURTE MÉDITATION SUR PHILIPPIENS

(Une courte exhortation pour nous en tant que corps et en tant que disciple du Seigneur, sans prétention, simplement par quelques points de cette lettre si encourageante! jcb)

    Cette lettre est une des plus affectueuses, des plus tendres de toutes les lettres que Paul a écrites pendant son ministère. Elle déborde de joie, d'actions de grâce, une suite  pleine d'effusions et d'élans de son coeur pour le Seigneur et pour ses amis de Philippes. Il était prisonnier et savait que ses destinataires passaient aussi par des temps difficiles (2.29) Lorsque nous lisons dans Actes 16 comment est née cette église, nous nous apercevons que Paul est resté très peu de temps dans cette ville. Nous voyons aussi que cette église a démarré dans la maison de Lydie, une femme! C'est très intéressant de relever ce fait. Il n'est pas mentionné que celle-ci soit mariée. Cette femme était marchande de pourpre. C'était une femme craignant Dieu. Nous connaissons la suite....

Lisons ses salutations 

1  Paul et Timothée, serviteurs ( doulos, esclaves dans le texte grec) de Jésus-Christ, à tous les saints en Jésus-Christ qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres:
2  que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ!

    Paul salue les Philippiens sans mentionner son ministère comme dans la plupart de ses lettres. Il se déclare "esclave" de Jésus-Christ et associe Timothée à ce service pour le Seigneur. Il s'adresse en premier aux saints de l'église et mentionne ensuite ceux que le Seigneur a établi dans le ministère : les évêques et les diacres. Ce sont des saints parmi les saints avec un service pour le corps. C'est la seule lettre qui est adressée aux ministères de l'église, en les citant. C'est donc une épître destinée aux saints et surtout à ceux que le Seigneur a établis pour le service dans l'église locale. 
    Cette lettre décrit de façon admirable les cœurs de ceux qui sont appelés pour servir l'église, "en faisant paître le troupeau que le Seigneur s'est acquis au prix de son propre sang" (Actes 20.28). La description de ce coeur pour le service nous la lisons au chapitre 2, c'est celle du cœur de notre Seigneur décrit de façon admirable par l'apôtre. 
    Paul écrit : "Ayez en vous la pensée qui était en Christ-Jésus...." et il décrit pour nous, le coeur de notre Seigneur, esclave d'amour pour nous en obéissant à Son Père. Cette obéissance l'a conduit à la croix pour subir notre châtiment. Nous avons la description, au début de ce chapitre 2, la plus haute, la plus noble, la plus belle, de ce cœur du Fils de l'homme, Jésus, venu sur terre pour nous réconcilier avec Dieu qui devient "notre Père", 
     Lisons des versets du chapitre 2:

1  Si donc il y a quelque consolation en Christ, s’il y a quelque soulagement dans la charité, s’il y a quelque union d’esprit, s’il y a quelque compassion et quelque miséricorde,
2  rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée.
3  Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes.
4  Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres.
5  Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ,
6  lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu,
7  mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes;
8  2-7 et ayant paru comme un simple homme, 2-8 il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix.

  Notre Seigneur a montré, par Sa présence ici-bas, l'exemple d'une vie entièrement soumise au Père, par laquelle se déversait sur l'homme la grâce de Dieu manifestée par le pardon des péchés, les guérisons, les miracles les prodiges et un enseignement tellement beau! Il nous a montré le chemin, lorsqu'Il s'est dépouillé de son vêtement (symbole se Sa gloire) pour s'entourer d'un linge (symbole de l'esclave) afin de laver les pieds de Ses disciples (Jean 13). Par cet acte merveilleux, Il a mis le comble à Son amour pour les siens, écrit Jean, en les aimant jusqu'au bout, ou à l'extrême selon les versions. Il est à remarquer que Judas a eu ses pieds lavés par le Seigneur! Il a ensuite repris Sa place auprès d'eux en leur expliquant ce qu'Il venait de faire. 
    Il leur a dit  : "vous m'appelez  le Maître et le Seigneur, et vous dites bien car JE SUIS". Ce "JE SUIS" est une allusion à Exode 3.14 et elle est l'affirmation de Sa divinité. Comme c'est beau! Il est bon de méditer sur ces passages de la Parole. Cet acte du Seigneur est vraiment sublime! Ils les a aimés à l'extrême, jusqu'au bout, comme un esclave et cela juste  avant d'affirmer Sa divinité!
    Paul, malgré son emprisonnement, malgré les attaques de certains (1.15-17) et tout ce qu'il subit, explose de joie durant toute cette lettre. Nous lisons le mot joie tout au long de la lecture (1.5, 25 ; 2.2, 29 ; 4.1, 10) mais aussi cet ordre : "Réjouissez-vous" (2.18 ; 3.1 ; 4.4 ). Paul se réjouit aussi quand on veut lui faire de la peine, (1.18) ou en pensant qu'il peut servir de libation (2.17). Toutes les circonstances de sa vie, bonnes ou mauvaises sont un sujet de joie, car le témoignage pour Christ est efficace. Oh! Le coeur de Paul! C'est beau et combien cette attitude de l'apôtre nous exhorte à nous réjouir en tout temps et toute occasion, si ce que nous vivons, en bien ou en mal, glorifie le Seigneur! C'est à cause de cela que cette lettre est adressée aux ministères établis dans les églises pour prendre soin du troupeau! 
    Paul décrit d'abord la gloire de Jésus. Il existait en forme de Dieu, sa condition était celle de Dieu, il était l'égal de Dieu, de condition divine selon les traductions. Ensuite il décrit ce qu'Il est devenu sur la terre de Sa propre volonté en accord avec le Père. Il s'est vidé (ou dépouillé, anéanti) Lui-même pour prendre la forme d'esclave. Il n'a pas fait semblant d'être un homme! Il l'a été vraiment avec les limites de tout être humain. Il est, ainsi, devenu dépendant du Père et tout ce qu'Il a accompli sur terre venait du Père et non de Lui. Le Père a été glorifié par l'attitude de Son Fils devenu esclave d'amour de Son Père et pour nous afin de nous sauver. C'est l'esclave par amour décrit dans Exode 21.1-6.
    Nous devons, je le pense en tout cas, lire cette lettre et comprendre à partir de ce que décrit Paul au sujet du Seigneur comment vivre une vie en dépendance absolue de Dieu par la puissance de l'Esprit. Le Seigneur s'est réjoui en restant sur la terre tout en sachant le sort qui Lui était réservé : obéissant jusqu'à la mort, la mort sur la croix. A cause de Son humiliation, le Seigneur a été élevé par Dieu. Il est devenu Celui devant qui tout genou fléchira et toute langue confessera : Jésus est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père! Mais pour cela, Il s'est humilié par Son obéissance qui l'a conduit à la croix.....pour subir notre condamnation! Quelle grâce!
    Il est notre exemple suprême! Jean n'as-t'il pas écrit dans sa première lettre:"tel Il est, tels nous sommes dans le monde." Si nous nous humilions par l'obéissance sous sa main puissante, le Seigneur sera exalté durant notre vie et Il nous élèvera au temps convenable (1Pierre 5.6) Comme l'a si bien dit Jean-Baptiste : "il faut qu'Il croisse et que je diminue!"  Si nos vivons selon l'exemple de notre Seigneur, nous devenons des personnes aptes au service! 
    Paul a suivi l'exemple de Christ, dans sa mesure, bien sûr, car il a accepté de tout perdre afin de "Le connaître", ainsi que la puissance de Sa résurrection et la communion de Ses souffrances, en devenant conforme à Lui dans Sa mort..... C'est le sujet développé dans le chapitre 3 de cette lettre. A cause de ce qu'il vient de dire, il nous exhorte à rester unis malgré les divergences de points de doctrine, à être ses imitateurs et à "porter les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous." Je pense que ce modèle au sein de l'église fait référence à Paul et Timothée et doit être la norme pour les anciens et les diacres.
    C'est le corps entier qui doit vivre ainsi. Il s'agit de la vie collective de l'église et non seulement des ministères ou de "super spirituels".
     L'exhortation s'adresse aussi et même surtout au corps plutôt qu'à un individu. Je crois que nous avons ici le moyen par lequel une église peut être une terreur pour notre ennemi! Une église qui vit cela est en permanence dans la victoire de notre Seigneur. Il faut en payer le prix au niveau de notre humanité, de notre ego, de notre chair. Le Seigneur est notre exemple, un exemple tellement au-dessus de ce que nous pouvons vivre, être ou faire. 
    Les diacres et les anciens sont nommés dans cette lettre car Dieu les a établis pour être le modèle, la référence, de tout le corps, comme l'était l'apôtre, par une vie d'esclave, une vie attachée au Cep et qui laisse passer la vie divine et la transmet tout autour de lui
     Si chaque enfant de Dieu vit en dépendance absolue par l'obéissance à l'Esprit, nous vivrons en ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée. L'église sera conforme à la volonté de Dieu, notre Père et Il pourra nous rendre utiles au royaume. Certains pensent que vivre ainsi, c'est perdre son identité (en tout cas je l'ai entendu durant une réunion) et devenir un numéro sans la moindre parcelle de caractère propre! Je crois, au contraire, que c'est le moyen par lequel nous vivons notre vraie personnalité....en Christ!


   Si la tête qui est le Christ a montré l’exemple d’un roi sur la croix avec une couronne d’épines, comment pourrait-il en être autrement pour le corps qui est l’Eglise.
    Aussi, tous les ministères sont appelés à prendre leur croix et à la porter, en se repentant du péché d’orgueil si les autres membres du corps les ont reconnus pour leur ministère, et pire encore, pour leur grandeur....

    La seule grandeur dans le gouvernement du Christ, c’est de donner sa vie pour les autres. Il est impératif que l’Eglise accepte les principes du Royaume de Dieu et que soit installé au milieu d’elle le véritable fondement de Christ. 

(auteur inconnu)

jcb

samedi 27 juin 2015

La puissance salvatrice de la vision de divine Y. Austin-Sparks

"Quand  il n'y a point de vision, le peuple est sans frein." Proverbes : 29/18

                    Ce verset pourrait être traduit comme suis : Quand il n'y a pas de vision, le peuple "périt", "dépérit", "se perd" ou encore "est anéanti". 

                    Peu importe la traduction, la vérité demeure. Là où il n'y a pas de vision le peuple court à sa perte, cela est largement et clairement illustré à travers toute la Parole de Dieu. Nous trouvons un exemple flagrant au début de la période de Samuel. Nous lisons dans 1 Samuel 3 : 1 "La Parole de l’Éternel était rare en ces jours-là, la vision n'était pas répandue." A cette époque, il n'y avait pas de vision, c'était chose rare et nous savons la situation déplorable qui prévalait en ces temps.

                    Je suis personnellement persuadé que beaucoup parmi le peuple de Dieu, pourraient aujourd'hui s'identifier à cet état de choses. Bien que nous n'utilisions pas les mêmes termes et ne les appliquions pas de la même façon dans notre situation présente, nous sommes néanmoins impliqués dans l'expérience qui est rappelée dans ce texte. Nous éprouvons la nécessité de nous adapter, de conformer nos idées, d'accommoder notre façon de penser, d'accorder notre attitude à la situation présente. Beaucoup de possibilités auparavant envisageables, semblent maintenant inaccessibles. Il y a une bonne part des choses qui doit être mise de côté, nous rencontrons des retenues et des limitations dans nos mouvements et activités spirituelles. Certaines choses que nous faisions auparavant sont maintenant devenues irréalisables. Beaucoup d'enfants de Dieu se posent la question : "Qu'est-ce qui sera encore possibles ? Et dans quelle situation allons-nous nous retrouver?" Ces choses peuvent avoir un effet paralysant et provoquer un arrêt qui nos empêchera d'avancer, ne sachant plus que faire. Le pire de tout cela serait que nous ne voyions pas d'issue et ne percevions aucune solution.

                    Il s'agit d'un temps très éprouvant, où tout passe par la fournaise. C'est notre vision qui est mise à l'épreuve plus que tout autre chose. Notre vision souffre-t-elle déjà de la situation ? Avons-nous perdu notre vision ou sommes-nous sur le point de la perdre ? Sommes-nous anéantis perdus, nous retrouvons-nous sans force de cohésion, sans conviction ni assurable quant au but qui est en vue, périssons-nous déjà ?  Sommes-nous égarés quant à notre oeuvre, notre appel, ne sachant plus où nous devrions être ? C'est par rapport aux choses spirituelles et au Royaume de Dieu que nous devrions nous poser ces questions. Ce qui va décider de l'issue finale et du résultat, c'est la vision. Elle va déterminer notre force, notre assurance et notre persévérance pour aller au bout du service. Ce qui va, au contraire nous faire périr et nous conduire à la perte proviendra de l'absence de vision.; soit qu'elle soit perdue, soit qu'elle soit fausse ou qu'il n'y en ait jamais eue. L'absence de vision divine entraînera un désastre spirituel. Par contre, cette vision sera la base de la victoire dans toutes les situations avec l'assurance d'un triomphe final. Définissons maintenant ce qui est entendu par la vison divine.



Signification de la Vision Divine

a) Considérons le propos éternel de Dieu

                    Premièrement, la vision signifie de voir le propos de Dieu, et il semble que ce soit ici, le critère essentiel. Nous sommes confrontés à l'entendement du but de Dieu, le propos éternel divin. Nous serons toujours éprouvés quant à la véracité de ce que nous prétendons voir, soit qu'l s'agisse de quelque chose que nous avons vraiment reçu de l'Esprit de Dieu, ou bien d'un vocabulaire que nous avons emprunté. Nous serons testés afin de déterminer si ce que nous appelons la vision, est quelque chose que l'Esprit Saint a forgé en nous, ou bien d'un enseignement que nous avons entendu ou lu et que nous avons adopté. Le développement de nos vies mettra en évidence cet aspect de la vision.

                    Ce que nous entendons par la vision c'est ce que la Bible nous enseigne, le propos éternel de Dieu vu et accepté tel que Dieu nous l'a révélé. Là où il n'y a pas de vision, le peuple ira à sa perte et se désagrégera spirituellement. Si nous ne sommes pas animés par cette vision du dessein de Dieu et ne percevons pas le but pour lequel nous avons été appelés nous n'avons pas plus d'assurance de triompher de ce monde aussi bien aujourd'hui et demain que les non-croyants. A moins de voir pourquoi Dieu s'est donné et le but auquel Il s'est attaché, nous deviendrons paralysés, nous nous effondrerons, notre témoignage sera réduit à néant, notre service deviendra inefficace et notre assurance disparaîtra. Dans la vie chrétienne, au travers des jours mauvais que nous vivons, rien ne pourra nous éloigner de ce qui a été déposé dans nos cœurs par le Saint-Esprit quant au propos éternel de Dieu -- c'est cela, la vision.

b) Considérons les Principes qui Gouvernent le Propos Éternel de Dieu

                     Ensuite, nous devons voir les principes qui régissent le dessein de Dieu, c'est-à-dire discerner comment Dieu parviendra à atteindre Son but, ainsi que les lois qui ont été déterminées et arrêtées par lesquelles le Seigneur Dieu arrivera à Ses fins. Il n'est pas suffisant de savoir intérieurement ce que Dieu recherche, il est autrement important de connaître comment Dieu atteindra Son but. Beaucoup de gens ont justement aperçu l'intention de Dieu, mais ils se sont égarés et ont manqué le but de Dieu parce qu'ils ont recherché à l'accomplir et à l'atteindre par des moyens erronés et selon des principes qu'ils ont eux-mêmes conçus. Les principes qui gouvernent les agissements de Dieu à l'égard de Son but n'ont pas été reconnus et sans eux la vision perd toute sa signification. Ainsi, les prophètes ou les voyants, comme ils sont nommés dans la Parole, déclaraient non seulement ce que Dieu désirait, demandait et recherchait mais ils été également capables de corriger les hommes et leurs voies quant au moyen d'atteindre le but de Dieu. Ils établissaient les lois qui permettaient l'accomplissement du dessein de Dieu.

c) Considérons pourquoi et comment les choses sont contraires à la volonté de Dieu


                    Avoir la vision signifie aussi que nous voyons pourquoi et comment les choses sont discordantes quant à la pensée divine. Ceci est extrêmement important. Beaucoup, aujourd'hui, admettent que les choses ne sont pas comme elles devraient être, que ce que nous avons n'est pas conforme à la pensée de Dieu, que le but de Dieu n'est pas recherché. Mais ils sont incapables de discerner ce qui ne va pas, ils ne peuvent pas expliquer pourquoi les choses sont ainsi. Ils parlent en termes généraux et sont vraiment incapables d'aider qui que ce soit.


Ainsi, la vision implique ces trois choses :


--Premièrement, voir le propos éternel de Dieu.

--Deuxièmement, voir ces principes divinement agencés par lesquels Dieu oeuvre envers l'accomplissement de Son dessein.
--Enfin, voir pourquoi et comment certaines choses sont contraires à la pensé de Dieu.

                      J'estime que la volonté Du Seigneur, présentement, n'est pas de présenter ces choses à nouveau, mais plutôt de voir et de percevoir la situation qui se présente devant nous.
              

La vision éprouvée

                    En considérant ce qui précède, nous sommes amenés à faire face à une situation délicate, une situation qui va nous éprouver jusqu'à nos racines. L'issue d'une telle épreuve aura pour effet de nous défaire, de nous bouleverser, et aussi de nous affecter profondément. C'est ainsi que se présentent les choses, et la plupart d'entre nous savons déjà que les implications d'un tel examen, d'une telle considération, feront que beaucoup de ces choses qui nous sont chères devront être mises de côté. Supposons, par exemple, que toutes nos activités chrétiennes externes cessent ; que les réunions, le service et tout ce qui relève de ces activités chrétiennes diverses prennent fin, et que nous soyons limités à ce qui est personnel et intérieur. Il est possible que nous soyons amenés là où plus rien ne subsiste, rien excepté Dieu, Lui-même. Nous serons alors engagés dans une relation avec le Seigneur seul, mais à part cela, nous ne pourrons rien faire d'autre car tout semble avoir pris fin ! Il se peut même que nous soyons coupés de toute communion avec le peuple de Dieu, et que tout ce qui était du Seigneur soit rendu à néant. Une telle situation est vraiment possible, car, c'est en fait ce qui se passe dans beaucoup d'endroits. Nous serons alors dans une situation qui nous éprouvera jusqu'à nos limites.


                    Maintenant, frères et sœurs, la seule chose qui nous préservera d'une telle situation, d'une telle fournaise, ce qui nous sauvera, c'est la réalité de la vision du dessein éternel de Dieu ! Que fait Dieu ? Quel est le but vers lequel, notre Dieu oeuvre ? A moi que vous et moi ne soyons capables de répondre à ces questions par la révélation du Saint-Esprit, nous serons perdus et paralysés voir même anéantis. De surcroît et pour des raisons pratiques, nous devons connaître et voir très clairement ces lois et ces principes que Dieu a pré ordonnés et ordonnancés et par lesquels Il accompli Son oeuvre en vue d'atteindre Son but. Et enfin, si nous aspirons à être vraiment conséquents envers le Seigneur, si nous désirons avoir un témoignage et être utiles envers les autres, nous devons savoir avec une pleine certitude pourquoi et comment certaines choses s'opposent à la pensée divine. Ces trois choses constituent ce qui est appelé dans les Écritures la vision, et là où elles font défaut, là où il n'y a pas de vision le peuple de Dieu court à sa perte.



La vision -- La Dynamique de la Vie

                    Premièrement, la vision se résout à la dynamique de la vie et cela nous encourage à continuer car elle est la force de nos cœurs. Cela nous est donné en exemple dans la vie des prophètes. Prenons Jérémie pour illustrer ce propos. De son propre point de vue, Jérémie devait faire face à une situation désespérée : son ministère était un véritable échec à ses yeux. Nous savons ce qui s'est passé de nombreuses années plus tard, et nous savons aussi que des générations sont entrées dans ce qu'il avait annoncé. Mais de son vivant, pour lui personnellement, son ministère lui parut vain,et il le savait. Nous le voyons, parfois, se tourner vers le Seigneur et s'en prendre à Lui. A un moment, même il déclare à l’Éternel l'avoir trompé et placé dans un piège en l'appelant au ministère prophétique en réalisant que son service était voué à l'échec et c'est bien ce qui se passa de son vivant. A un autre moment, il s'écria qu'il voulait s'éloigner de tout, aller dans un lieu désert, loin des hommes, solitaire. Si seulement il avait pu fuir loin de sa situation et des hommes, loin de tout, de cette chose qui semblait auparavant être pour lui, une situation privilégiée. A présent, il pense s'enfuir ! Pourquoi ? Parce qu'il semble que la situation présente est désespérée, parce que la réception des choses spirituelles est si lente, parce que, pour lui, il n'y aucune progression spirituelle, et beaucoup d'autres choses encore. Néanmoins, à travers toutes ces vicissitudes tous ces changements, toutes ces différentes humeurs, Jérémie était un homme ayant un feu dévorant dans ses os, et bien qu'il avait décidé de ne plus continuer, il ne pouvait s'empêcher de continuer sa mission. Ce feu dévorant dans ses os est une autre expression de la vision de Dieu, celle qu'Il lui avait  été donnée. A travers toutes ces tribulations, cette vision maintint Jérémie dans son service. Elle le préservait dans la prison, dans la fosse, dans les persécutions et à travers tous ces moments de désespoir. Et bien que certains jours, il se trouvait dans de profondes ténèbres et désemparé dans son esprit, il ne pourra pas y rester. C'était une expérience qu'il devait affronter, il devait la vivre, mais en sortant de celle-ci le feu brûlait toujours --la vision demeurera jusqu'à la fin !

                    Chers amis, c'est ainsi que nous sommes affectés par le dessein de Dieu. C'est quelque chose qui se situe bien au-dessus des circonstances environnantes, bien plus profondes que nos affections, nos émotions et nos expériences émotives. C'est quelque chose qui doit surpasser nos dispositions naturelles, une chose bien plus considérable que celles auxquelles notre âme est sujette. Elle doit avoir la puissance de nous sortir de nos fosses et de nos prisons spirituelles, et nous stimuler à aller sans cesse de l'avant

                    La vision spirituelle est la seule dynamique adéquate pour les temps dans lesquels nous nous trouvons, et ce sera de plus en plus le cas au fur et à mesure que nous approchons de la fin. Tout se désagrège autour de nous et de ce monde de plus en plus corrompu, devrions être capable de dire : "J'ai vu le propos éternel de Dieu. Je sais ce que Dieu a en vue, je sais à quoi Il oeuvre." Avez-vous cette divine révélation en vous ? Il ne peut y avoir de test  et de défi plus exigeant que ceci. Il ne nous servirait strictement à rien d'avoir été enseigné à propos du dessein éternel de Dieu, si cette chose ne faisait pas partie de nous-mêmes, si nous n'avons pas vu nous-même ce qu'est le propos éternel de Dieu. Et nous devons l'avoir d'une telle façon que tout ce qui peut se passer autour de nous n'affectera en rien cette vision. Nous devons avoir vu avec une assurance qui ne sera jamais ébranlée par les plus grands désespoirs, car il est évident que même les plus grands prophètes ont traversé des moments de désespoir profond. Mais; parce que ils avaient "vu" la vision parce qu'ils avaient saisi et appréhendé le dessein de Dieu, ils ne restèrent pas dans la vallée de l'ombre de la mort. Ils en sortirent et c'est ce feu dans leurs os qui les ramena au sommet.

                     Avez-vous ce feu dans vos os ? Avez-vous cette vision du propos éternel de Dieu, née de l'oeuvre révélatrice de L'Esprit Saint ?


                    Ainsi, la vision est la dynamique de nos vies. Grâces soient rendues à Dieu pour une telle puissance ! Si ce n'est pour cette vision, où en serait le peuple de Dieu aujourd'hui ? Personnellement, je ne sais pas ou je serais si ce n'était pour cette vision et j'ose espérer qu'il en est de même de mes lecteurs. Nous avons traversé des profondeurs de désespoir et parfois il semblait que tout allait échouer et que nous étions arrivés au bout. Mais nous sommes passés à travers ces choses et sommes sortis de ces ténèbres maintes fois. Qu'avons-nous expérimenté au sortir de ces expériences ? Le feu de la vision, la vision d'antan est toujours présente ! Nous n'avons pas pu l'abandonner, elle n'a pas disparu. Peu-être avons-nous cru qu'elle n'était plus et que nous serons amenés à changer notre façon de voir les choses et à abandonner ce pourquoi nous avions combattu jusqu'alors. Mais non, cette chose est aussi présente et aussi forte que jamais. Elle nous porte toujours plus en avant



La Vision -- La Cohésion de la Vie

                    La vision n'est pas uniquement la dynamique de nos vies, car elle également la cohésion de la vie. Là où il n'y a pas de vision, le peuple se désagrège, se corrompt, sa cohésion se décompose. Et si nous désirons porter un témoignage d'une réelle valeur, nous devons avoir une unité de vision. C'est ici le fondement de l'Eglise La fondation divine générale de l'Eglise, c'est une révélation, une vision, c'est avoir vu le Seigneur. C'est là que l'Eglise a commencé. L'Eglise fut suscitée par la vision du Seigneur, haut élevé et exalté à la droite de la majesté Divine dans les hauts lieux. L'Eglise procéda et se manifesta sur la base de cette vision, elle le fit par un témoignage corporatif, comme un instrument uni. Ce qui est vrai de l'Eglise doit être vrai de la communion de tous les croyants. Vous et moi ne tiendront jamais sur la base d'accords, d'arrangements ou de compromis. Jamais nous n'obtiendrons l'unité par des accords doctrinaux, par des règles communes. Rien de cette ordre de chose objectif ne nous unira. Mais, si nous désirons être un témoignage collectif et un instrument corporatif efficace entre les mains du Seigneur, cela ne pourra aboutir que sur le fondement d'une vision commune, une révélation propre à chaque membre formant cet instrument. Si une telle vision est nécessaire pour nous préserver individuellement, combien plus est-elle nécessaire pour que nous préservons notre entité collective ; et c'est cette même chose qui s'avère être un réel test pour le peuple de Dieu aujourd'hui. Une telle vision du propos éternel de Dieu est vitale. Le Seigneur sait, oui, Il sait où en est Son peuple présentement quant à cette chose. Et Il sait tout autant que tout ceux qui se réclament de Lui devront un jour ou l'autre faire face à cette question, rendre compte de son expression pratique.

                    Il y a, aujourd’hui, un éparpillement du peuple de Dieu physique et géographique. Certains pays sont sous l'emprise de dictatures et nous ne connaissons pas l'état de ces pays, mais je pense que nous pouvons dire que les choses ne sont pas comme elles devraient être parmi le peuple de Dieu ; les choses sont extrêmement difficiles. Ce qui représentait la communion et l'expression collective a peut-être cessé, c'est certainement le cas dans certains de ces pays. Maintenant dans une telle situation, dans un tel état de délabrement extérieur des choses spirituelles, est-ce la fin de tout ou bien y aurait-il une cohésion spirituelle qui triomphera après coup ? Sera-t-il révélé que l'oeuvre destructrice de Satan n'aura pu toucher à cette homogénéité spirituelle ? Demeure-t'il, dans les lieux invisibles à l'homme mais devant Dieu, un témoignage sur la terre, une cohésion du peuple de Dieu, une unité indéfectible que Satan n'a pu détruire ni même toucher, mais qui, au contraire, contribue à sa déroute ?


                    Frères et sœurs, la réponse à ces questions essentielles et cruciales, dépend de la vision, de ce que nous avons réellement vu. Je sais qu'il s'agit d'abord de voir le Seigneur, et il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi : "fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi."  Ce regard sera toujours essentiel afin de nous sauver de nos souffrances, car cette exaltation est liée aux souffrances. Ceci est indiqué par ce qui suit immédiatement : "A cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant  méprisé la honte, et s'est assis à la droite du trône de Dieu."  C'est une parole pour nous aider dans nos souffrances, mais dans notre témoignage, nous devons voir le propos de Dieu et comment Dieu réalise ce propos. C'est le côté extérieur, le côté pratique. Le regard en haut est directement lié à ce que nous vivons intérieurement dans la souffrance, et notre vision du dessein de Dieu est liée à notre témoignage envers les autres dans nos jours de souffrances, de difficultés, d'adversités. La vision est la cohésion de la vie, et quoiqu'il arrive,  que l'issue démontre et prouve que nous avons effectivement vu. Non pas que nous ayons entendu ou lu un enseignement, mais que nous avons vu.



   La Vision exige l’Élimination du Moi

                    La vision exige une chose, sinon elle n'a pas de raison d'être. Elle ne pourra pas nous sauver, ni porter du fruit et ne pourra accomplir son oeuvre, tant que nous serons au premier plan. La vision requiert l'absolue élimination du Moi. Si vous ou moi, voulons nous imposer dans la vision, nous la rendrons inopérante et inefficace. Nous devons prendre  notre place aux côtés de Jérémie.

                    Imaginons-nous disant au prophète : "Tu peux prophétiser, tu peux implorer, tu peux t'attrister, tu peux souffrir intensément jusqu'à la fin de tes jours, mais tu ne verras jamais aucun fruit ! A présent, Jérémie, que vas-tu faire ?" C'est ici le test, Jérémie était promis à un échec, son ministère était voué à être le plus impopulaire de son temps : personne ne l'écouta, et après de nombreuses années de pires souffrances, tout ce qu'il pouvait espérer c'est voir l'accomplissement de ses prophéties les plus sombres. Quant aux fruits de son ministère envers l’Éternel, il n'en vit jamais aucun ! Et si Jérémie avait pris position pour sa propre justification et celle de son ministère, s'il s'était imposé dans le propos de Dieu, s'il avait pris une place centrale ans l'accomplissement de la volonté divine, il n'aurait pas pu supporter le fardeau qui était le sien. Il est excessivement difficile de prendre et de  garder ce genre d'attitude, car il est possible que nous ne voyions pas le fruit de ce à quoi nous avons été appelés.

                    Nous devons faire face à cette épreuve maintenant. Sommes-nous prêts à aller jusqu'au bout des choses, sans raisonner sur quoi que ce soit, étant simplement fidèles, et acceptant même de mourir sans avoir aucun e connaissance d'un résultat ? Sommes-nous prêts, sachant que si nous avions pris une autre voie, nous aurions mis en péril , le but de notre appel, et aurions enfreint à ce qui était cher au Seigneur en nous ? Sommes-nous prêts à ne rien voir du fruit de notre labeur, à n'avoir aucune place de choix, à n'avoir aucune reconnaissance, et à demeurer fidèle ? Voyez-vous, la vraie vision a de telles exigences sur nous ! La véritable vision est une des choses les plus exigeantes. Pour la plupart des chrétiens et surtout les plus jeunes, le mot "vision" veut dire qu'ils sont au centre des intérêts de Dieu, que nous accomplissons de nous-mêmes, à  l'accomplissement des agissements divin, de la volonté divines. Ce n'est pas du tout le cas, car la vision de Dieu exige l'élimination du Moi


                    Remarquons l'exemple du Seigneur Jésus. Qu'avait-Il à démontrer de sa vie ici-bas ? Voyez l'apôtre Paul, après une longue vie de service et de souffrance en prison. Ses convertis, ceux qui lui devaient tout ce qu'ils étaient devenus spirituellement, se détournèrent de lui, le rejetèrent. Il demeurait un homme esseulé et en prison. Etat-il un homme de vision ? Le Seigneur Jésus était-Il un Homme de vision ? S'il y avait, en ce qui les concernait la moindre place en eux pour le Moi, ils auraient échoué. Ils n'auraient pas pu mener à bien leur mission et leur ministère. A chaque instant, ils auraient été dans la controverse au sujet de leur relation avec le Père Jamais à aucun moment ils n'ont pu : "Où donc est ma place das cette chose ? "


                    N'était-ce pas là l'objet même de la tentation du Seigneur par Satan au début de son ministère ? N'est-ce pas ici, l'essence même de Sa victoire sur l'ennemi lorsqu'il prit cette position : Les royaumes de ce monde avec leurs gloires, oui, mais par la Croix, par la voie de la souffrance, par le moyen du chemin impopulaire, par la biais de la répudiation des hommes ! S'il avait tenu une place prépondérante personnelle dans le plan de Dieu, il n'aurait pas pu aller au bout. Ainsi, que le Seigneur nous préserve et nous épargne de tout intérêt personnel dans les choses divines, cet égocentrisme qui détruit la vision et qui mènera indubitablement à la déperdition spirituelle.