vendredi 25 juillet 2014

Erino Dapozzo

Erino Dapozzo est Italien, originaire de Gênes. Il est né en 1905, marié à une Suissesse et ils ont eu 5 enfants.
Son père est venu en Suisse comme bien d’autres Italiens parce qu’il n’y avait pas de travail en Italie. Ils se sont installés à Moutier et ont travaillé au tunnel « Moutier et Granges ». Les gens qui construisaient ce tunnel étaient presque tous des étrangers comme les Dapozzo, c’était un travail dangereux. M. Dapozzo père s’est marié à une Suissesse, une fille de Moutier. Elle s’est convertie dans l’église de Moutier et cela a engendré des tensions dans la famille, le père Dapozzo était d’origine catholique… Ce serait trop long à raconter comment, lui aussi, s’est converti. C’était une belle famille de chrétiens.
Mais il y a eu la crise dans les années 1920 : plus de travail, surtout pas pour des Italiens. Ils auraient pu bénéficier de la caisse de chômage, mais leur fierté de travailleurs et leur orgueil d’Italiens les ont amenés à refuser : « Nous, on veut travailler ! »
Alors, ils sont partis en France, là où il y avait tous ces villages détruits par la Première Guerre Mondiale qu’il fallait reconstruire. Après la journée de travail, le soir, avec un petit sac, le père et les enfants allaient distribuer des traités et évangélisaient. Erino avait 16 ans.
Ils ont ensuite déménagé dans la banlieue parisienne et se sont construits une petite maison, puis ont réussi à monter une entreprise de construction. Et à côté de cela, ils évangélisaient. Ils avaient même fait une salle de réunions dans leur maison. Il y a eu là une assemblée qui existe encore aujourd’hui, une belle assemblée qui était une grande bénédiction.
Puis est venue la Deuxième Guerre Mondiale, l’occupation allemande. Erino parlait allemand, parce qu’il avait fait des séjours en Suisse allemande chez des paysans. Alors les Allemands lui ont demandé de faire des traductions entre le maire de Palaiseau, les autorités et ceux de l’Occupation. Il a eu accès à certains documents. Il voyait que certaines personnes étaient dénoncées par d’autres; ils se dénonçaient d’une famille à l’autre et puis ils dénonçaient les Juifs, etc… Et lui, par derrière, il allait les avertir: «Attention, vous avez été dénoncés, demain matin les Allemands vont venir vous prendre et puis, ils vont vous déporter, alors si vous voulez, vous avez juste le temps de fuir». En même temps il leur parlait de sa foi.
Jusqu’à ce qu’il soit tombé sur une famille française dont il avait sauvé le père. Le fils était jaloux de son père. Il a su ce que Dapozzo avait fait, et il l’a dénoncé. Il a été arrêté et condamné à mort et c’est seulement parce qu’il avait quatre enfants (Marguerite, sa femme, était enceinte du 4ème) qu’il a été déporté au lieu d’être exécuté. Il raconte toute cette histoire dans le livre : «Hambourg».
Dans le camp, en Allemagne, on lui a cassé trois fois le bras à coups de matraque. Et puisque ceux qui ne pouvaient plus travailler étaient tués, il a demandé à un camarade de lui attacher la pelle au bras, à trois endroits, pour qu’il puisse quand même travailler dans la mine et échapper à la mort… Sans soins, sans aucun médicament, cela était terrible. Et là il dit que le Seigneur a guéri son bras. Pour lui, c’était un miracle.»
Erino est Italien, mais il est né à Moutier, il a grandi en Suisse et sur les bancs d’école, chanté les chants patriotiques suisses; il était plus Suisse que beaucoup de Suisses… Sa femme était Suissesse; lui est né en Suisse, cinq enfants Suisses et pourtant il était considéré comme un indésirable, un étranger, à cause de sa foi…
Madame Dapozzo l’a aidé. A l’époque, les Italiens étaient considérés un peu comme des gens du sud, des gens primitifs, des gens « de 2ème classe ». Quand le Seigneur a uni ces deux vies et que dans sa famille, dans l’assemblée, dans la région, on a appris cela, elle a été prise à partie… Il est venu en Suisse la chercher, pour l’épouser, et puis elle a accepté d’aller avec lui en France, malgré toutes les oppositions.
Je vous l’assure, elle a eu du courage, c’était vraiment parce qu’elle l’aimait et qu’elle voulait partager sa vie au service de Dieu. Elle a accepté bien des renoncements, c’était une vie de combats, de luttes, mais aussi de bénédictions. Ils ont eu une vie très dure. Quand ils se sont mariés, la veille de sa venue en Suisse, c’est à dire un ou deux jours avant le mariage, le rendez vous était pris pour l’état civil et pour le mariage religieux. Ils n’avaient pas l’argent pour le voyage, ils n’avaient pas de meubles, ils n’avaient rien, même après avoir travaillé si dur pendant tant d’années. Pour finir quelqu’un leur a avancé l’argent du billet. Mais Erino n’avait pas d’habits de cérémonie! C’est elle qui, ayant travaillé, a pu lui fournir ce qu’il fallait. Il en a souffert dans sa légitime fierté d’homme.
Comme les gens savaient qu’ils étaient chrétiens, ils ne payaient pas leurs factures! La famille Dapozzo ne recevait donc qu’une partie de ce qui lui était dû, ils arrivaient juste à vivre, à vivoter.
Notons aussi le dur combat que mena madame Dapozzo durant la Deuxième Guerre Mondiale, où séparée de son mari déporté en Allemagne, elle resta seule avec ses quatre enfants, d’abord en France; puis en Suisse en 1944 où elle fut rejointe par son mari l’année suivante grâce à une permission providentielle, tout à fait exceptionnelle, accordée par Himmler lui même !
Le frère Dapozzo a travaillé à plein temps dans le ministère seulement après la guerre ; avant c’était toujours en plus du travail professionnel ! Il a fait des réunions clandestines d’abord, puisqu’on lui avait interdit de parler. Les gens l’invitaient et il allait clandestinement dans les maisons pour tenir des réunions.
C’était un homme joyeux avant tout, très épanoui ! Ce qui l’attristait, par contre, c’était de voir la cadette de la famille ne pas vouloir marcher dans les voies du Seigneur. Cela a été toujours un grand fardeau pour lui.
Il a aussi connu le mépris, l’incompréhension, beaucoup d’incompréhension… Mais une autre source de grande souffrance c’était aussi, bien sûr, ce qui se passait, ce qui se passe encore aujourd’hui, dans les églises: la mondanité, la superficialité, l’amour de l’argent, le matérialisme… Cela le faisait beaucoup souffrir.
Il y a eu aussi ses combats en Italie, contre le clergé, qui lui en a fait voir de toutes les couleurs… Mais ça, c’était peu. Il souffrait beaucoup plus de tous les problèmes qui agitaient les églises. Il était tout à fait désintéressé et très sérieux. Il contrôlait avec soin les dépenses; ainsi, il a pu acheter et donner 27 tentes dont une quinzaine aux églises pentecôtistes d’Italie. Ce ne sont pas des petites tentes de camping, ce sont de grandes tentes d’évangélisation de 200, 800 ou 1000 places. Il travaillait du Nord au Sud de l’Italie avec les évangélistes, à tel point qu’il aurait pu faire une mission sous tente «Dapozzo», mais il n’a jamais voulu faire ainsi.
Il repérait sur place, en Italie, un chrétien authentique, qui voulait faire quelque chose, un missionnaire, un pasteur qui n’avait pas d’outil, pas de moyens, juste de quoi vivre. Alors il lui donnait une tente, quelle que soit sa dénomination : « C’est à vous », disait-il ! Ils lui répondaient: « On t’écrira ! » « Non, non, faites rapport au Seigneur. Vous êtes responsables devant Dieu. Non, pas de rapport à m’envoyer, cela vous appartient ». Il travaillait librement avec une grande bénédiction. Voilà le genre d’homme que c’était, tout à fait désintéressé. C’était l’affaire du Seigneur, pas son affaire.
Après sa maladie, il a remonté la pente, il s’en est remis, même si ce n’était pas à 100%. Il était complètement paralysé, mais il a réappris à marcher. Ils habitaient là haut, chez des amis, parce qu’il avait quand même besoin de soins et sa femme ne pouvait pas le soigner toute seule. Et là, il se remettait, il récupérait bien des forces, et voilà que tout d’un coup, un jour, il a eu des maux de ventre terribles. Ils ont tout de suite avisé le médecin qui est venu et qui a dit : « C’est très très grave ! Il faut tout de suite l’hospitaliser ». Ils ont fait des analyses. Et ils ont dit : « C’est une question d’heures. On ne sait pas exactement ce qu’il y a, mais dans l’état de faiblesse où il est, il y a de grands risques, il faudrait tout de suite l’opérer pour voir ce qu’il y a, mais on ne peut pas vous garantir qu’il supporte cette opération ». Alors tout de suite, ils ont fait venir toute la famille, pour décider : Qu’est ce qu’on va faire ? Est ce qu’on prend le risque de l’opérer, ou bien… ?» Certains disaient : « Mais c’est sûr qu’il faut tenter… » Et d’autres disaient : Il faut demander à Erino. C’est lui qui doit décider, puisqu’il est lucide, tout à fait lucide. Erino, c’est toi qui dois dire ! On va prier, mais c’est toi qui diras ce qui doit se faire. »
Alors on a prié ensemble. Et puis, il a dit: «Chers enfants, chère famille, je ne veux pas qu’on m’opère. J’ai travaillé pour le Seigneur, toute ma vie lui a été consacrée, je suis dans sa main ; le Seigneur peut faire un miracle comme il en a fait souvent dans ma vie, il peut le faire instantanément, et puis sinon, si c’est l’heure qu’il me rappelle, et bien, moi, je me réjouis d’arriver dans sa présence ». Alors, ils ont dit au médecin : « C’est tout clair. Nous nous soumettons à sa décision. C’est lui qui l’a décidé comme ça, alors on renonce. » Et puis, trois quart d’heure après, il partait, c’était en 1974, il avait 67 ans.


« Erino Dapozzo par Fredy Gilgen », biographie trouvée sur www.lirelabible.com


jeudi 17 juillet 2014

LE TESTAMENT DE PIERRE (2Pierre 3.18)

1 Simon Pierre, serviteur (esclave d'amour dans l'original -doulos) et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi du même prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ:
2  que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur ! 

    Cette lettre commence en citant le double nom de l'apôtre : Simon Pierre. Ce double nom rappelle l'origine de l'apôtre : Simon le pécheur que le Seigneur a appelé, cette homme du peuple sans aucune érudition, si ce n'est que, comme tous les Juifs de son temps, il savait, il connaissait la loi par la mémorisation. Il ne savait pas lire et la première lettre qu'il a envoyée a été écrite par Sylvain (1Pierre 5.12). C'est la seule lettre du Nouveau Testament où l'auteur met ses deux noms dans sa salutation. Ils rappellent les deux natures de l'apôtre, avant et après son appel. Je crois que c'est pour appuyer ce qu'il va partager dans ce bref billet, mais très riche pour nous. Nous pouvons dire que c'est le testament spirituel de Pierre pour les chrétiens de tous les temps. 
    Il a écrit "à ceux qui ont reçu en partage une foi de même prix que la nôtre". Il précise l'origine de cette foi : "par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ." La foi que le Seigneur nous a donnée se saisit de cette justice, et la source de cette foi est la justice de Jésus-Christ Dieu et Sauveur. Cette traduction correspond littéralement au grec. Certaines traductions ont "de notre Dieu et du Sauveur Jésus-Christ", mais nous avons une forme similaire dans 1Pierre 1.3 "le Dieu et Père". Dans le texte grec, l'article devant Sauveur est absent. C'est bien Sa divinité qui est affirmée par cette formule. Ce n'est pas la seule du Nouveau Testament. (Jean 1.1, 16, 20.28 . Hébreux 1.9;  Romains 9.4s etc)
    Par la bénédiction du verset 2, Pierre introduit le message de son testament spirituel. Il écrit: "que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur !" La connaissance de Dieu et de Jésus, voilà ce qu'est le testament de notre frère bien-aimé. Il bâtit son exhortation sur cette connaissance que chaque chrétien doit avoir et poursuivre tout au long de sa vie: la connaissance de Christ, Dieu et Sauveur. C'est par la connaissance que nous avons de notre Seigneur que la grâce et la paix sont multipliées! Si nous connaissons la source de toutes choses, nous pouvons apprécier la valeur de cette paix et cette grâce et elles se multiplient dans nos vies! 
    Chouraqui traduit : "par la pleine pénétration d'Elohim et de Iéshoua, notre  Adôn." Et il poursuit au verset 3 "La puissance divine nous a tout donné, vie et ferveur, à travers la pénétration (connaissance) de celui qui nous a appelé." C'est une connaissance intime, très profonde qui ne s'obtient que par la fréquentation, la vie et des expériences en commun. Cette "connaissance" ne s'acquiert que par cette vie commune, cette communion intime avec notre Seigneur. Il n'est pas question, ici, de lectures, d'enseignements, de partages, (qui sont utiles) mais qui ne remplaceront jamais la communion du croyant avec Son Seigneur. Les partages, les enseignements, les lectures, les témoignages sont utiles pour nous donner envie d'entrer dans cette communion avec notre Sauveur! Toutes ces choses sont utiles et nécessaires pour nous donner faim de cette proximité avec notre Seigneur. Rien n'est plus précieux que ces moments d'intimité avec notre Dieu et Père par la communion de l'Esprit avec Son Fils, notre Frère aîné. Rien ne peut être plus précieux que cette communion qui nous mène à la révélation! Les lectures et les partages sont là pour amorcer notre pompe spirituelle! Rien ne peut remplacer notre communion "du secret de la chambre"!

3  Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance (pénétration selon Chouraqui) de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu,

    Nous avons tout reçu, tout ce qui nous est nécessaire, tout ce qui contribue à la vie et à la piété (attachement au Seigneur, ferveur selon les traductions.) Nous ne devons plus demander pour recevoir car nous avons tout reçu. Nous avons tout ce qui est nécessaire à la nouvelle vie qui vient de Dieu. Nous devons demander la révélation de ce que nous avons reçu afin de vivre de cette nouvelle vie qui doit détruire l'ancienne. Cela par le moyen de la connaissance de Celui qui nous a appelés! Cette connaissance n'est acquise que par la vie et la communion profonde avec notre Seigneur. C'est le seul chemin!
    Il nous a appelés par Sa propre gloire et par Sa vertu! La gloire de Son humanité sainte, douce, irréprochable, les multiples miracles, prodiges, libérations qui ont attesté de sa divinité, nous attirent et nous confondent. Son enseignement si merveilleux (quand Il parle de l'amour du Père et du Sien dans l’Évangile de Jean mais aussi cette sévérité quand Il explique comment est la profondeur de la loi dans les Évangiles de Mathieu, Marc et Luc,) doit être le fondement de notre vie pour Le connaître! Il démontre la grandeur de Sa vertu, celle qui nous a séduits et menés dans la vie éternelle. Il démontre dans ces évangiles que la stricte obéissance à la loi est insuffisante. Il nous invite à sonder notre cœur et nos pensées les plus secrètes! (Mathieu 5.21-48) Quelle grâce! Quel amour vrai pour nous séduire et nous attirer! Il nous dévoile Son cœur, un cœur en accord complet et obéissant sans réserve à la loi. Nous sommes souvent loin de tout cela!

4  lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise,
5   à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science,
6  à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété,
7  à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité.
8  Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ.

    Lesquelles, c'est-à-dire la vie et la piété, nous assurent, nous certifient nous donnent les plus grandes, les plus précieuses promesses, celles acquises par Christ à la croix. Une promesse assurée est bien plus qu'une promesse, mais une réalité profonde dont nous pouvons nous emparer pour la vivre et en jouir. C'est celle de la nouvelle vie en nous, vie divine, miraculeuse, qui nous rend participants de sa nature divine. Il est important de pleinement réaliser ce qui est écrit ici et de le saisir par la foi et de le vivre! Nous sommes participants de sa vie divine!! C'est notre héritage! Quelle responsabilité!
    Par notre régénération, nous ne cessons pas d'être un humain, nous ne devenons pas un petit dieu! Par l'Esprit Saint en nous, nous devenons participants de la nature morale de Dieu! Cela nous donne une responsabilité que nous devons assumer par la soumission à l'Esprit. Il est bon de méditer cela!
    Pierre explique comment. Nous avons tout reçu et comment nous devons faire fructifier ce qui est à nous par pure grâce. Nous devons fuir la corruption qui existe dans le monde de multiples et nombreuses façons. Cette corruption est attisée, générée par la convoitise. Cette convoitise peut susciter en nous d'aimer ces choses du monde. Il n'est pas question de ne posséder aucun des biens de ce monde, mais de ne pas attacher notre coeur à ces "choses du monde." Lisons ce que dit Paul dans sa lettre aux Philippiens:

12  Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette.
13  Je puis tout par celui qui me fortifie. (chapitre 4)

    Son coeur était attaché au Seigneur. Il n'avait aucune convoitise des biens de ce monde. La connaissance du Seigneur était son seul trésor. L'abondance ne le détournait pas de son Seigneur. Il n'était pas retenu prisonnier par cette abondance. Il en jouissait comme un don de Dieu et son coeur n'était pas lié par ces biens. Je suis persuadé que beaucoup ont pu profiter de l'abondance de Paul! Jean l'exprime très bien dans sa première lettre lorsqu'il écrit:

15  N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui ;
16  car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde.
17  Et le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. (chapitre 2)

    Jean mentionne trois paliers qui mènent à aimer le monde et les choses du monde. Ce fut les moyens par lesquels Ève a été séduite. En premier c'est la convoitise de la chair "bon à manger", puis la convoitise des yeux "agréable à la vue" et enfin l'orgueil de la vie "précieux pour ouvrir ou acquérir l'intelligence". 
    Pierre donne le moyen de résister à la corruption qui est engendrée par la convoitise. C'est simple: "faites tous vos efforts!", voilà ce qu'il écrit. Et il explique comment progresser dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ et à quoi nous devons nous efforcer. 
    La première des conditions est d'avoir la foi, et c'est Dieu qui la donne gracieusement, puis joindre à notre foi, la vertu dont Christ en est le modèle, celle qui est mentionnée plus haut, celle de notre Seigneur! Il est notre modèle! Jean n'as-t-il pas écrit dans sa première lettre: "tel Il est Lui, tels nous sommes aussi dans ce monde." Quelle responsabilité est la nôtre! Nous devons tendre à cela! La Bible Semeur traduit vertu par "force de caractère" dans le sens d'excellence morale.
    A cette vertu nous devons ajouter la science (connaissance, pénétration selon les versions). Nous devons connaître Celui qui nous a révélé le Père. C'est un exercice continuel de patience en travaillant à garder cette communion avec le Père par l'enseignement du Seigneur révélé dans nos cœurs par l'Esprit. Seule la révélation nous donne cette progression dans les choses de Dieu. Le Saint-Esprit nous a gracieusement été donné pour cela! Soyons lui soumis!
    A cette science ou connaissance divine doit se joindre la tempérance (ou la continence, la patience, la maîtrise de soi selon les versions) avoir ce coeur doux et humble comme celui de notre Seigneur. (Mathieu 11.29) C'est une des caractéristiques du fruit de l'Esprit (Galates 5) Imaginons d'avoir cette science sans cette attitude de coeur, nous serions imbus de nous- même et sûrement excessivement orgueilleux!
    A la tempérance doit aussi se joindre la persévérance. Cette persévérance (endurance, patience, constance, ténacité, selon les versions) est nécessaire pour être et vivre selon le coeur de Dieu. On a souvent comparé la vie chrétienne aux saumons qui remontent le cours des fleuves pour aller frayer. Ils ne peuvent pas s'arrêter de nager jusqu'à ce qu'ils atteignent leur lieu de frai. S'ils cessent de nager, ils régressent! C'est ce qui se passe pour nous, si nous arrêtons notre course, nous sommes en régression. Paul compare la vie chrétienne à ceux qui courent dans le stade pour gagner le prix. Impossible de s'arrêter!
    A la persévérance doit se joindre la piété (ferveur, attachement à Dieu selon les versions) J'aime cette la traduction de Chouraqui "ferveur" ou celle du Semeur "attachement à Dieu." C'est plus concret que piété, car ce mot a des connotations religieuses assez caricaturales!
    A cette piété, ferveur nous devons joindre l'amour fraternel, (affection, amitié selon les traductions) nécessaire, même essentiel pour notre vie communautaire, notre vie d'église. Notre Maître n'as-t-Il pas dit: "A ceci, tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres?" La communion fraternelle manifestée par l'amour (ou l'affection) fraternel est le témoignage, la preuve de ce qu'est une église. Elle n'est pas une assemblée de personnes sauvées seulement, mais de disciples. Une église avec un amour vrai, profond, est une église de disciples! Pierre clôt son énumération en mentionnant l'amour ou charité. L'amour ou charité est le fondement de tout ce qui vient d'être énuméré. Si l'amour n'est pas le fondement, le ciment, la motivation de tout cela, il est fort probable que la sévérité de cette exhortation nous mène dans une vie légaliste qui ne peut être féconde!
    Et donc "si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ."
     C'est une brève méditation sur cette lettre qui est très riche pour notre marche quotidienne avec notre Seigneur. Je voulais seulement souligner ce qui me paraît le plus important de ce court message: la connaissance de notre Seigneur. La richesse de notre vie spirituelle est proportionnelle à la connaissance que nous avons du Seigneur. Cette connaissance qualifiée par Chouraqui de pénétration. C'est de cela que nous avons besoin pour être des disciples accomplis et utiles à notre Maître. 
    Pierre a connu le Seigneur par sa vie assez étonnante. Il a connu la joie du Seigneur quand Il lui a dit "tu es heureux Simon, fis de Jonas; car ce n'est la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux." Immédiatement après, il a connu la sévérité du Seigneur lorsqu'Il lui dit "arrière de moi, Satan! Tu es pour moi un scandale, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes." (Mathieu 16.17 et 23)
    Plus tard, Pierre a connu l'humiliation et une profonde conviction de péché, lors de son reniement. Luc écrit, juste après ce reniement de Pierre "le Seigneur se retourna et regarda Pierre." Quelle souffrance et quelle détresse ont dû accabler l'apôtre en croisant le regard de Celui qu'il venait de renier et que, malgré tout il aimait! Il a connu les affres du péché, le puits profond de la conviction de péché et la grâce du rétablissement. Paul explique dans 1Corinthiens 14 que Jésus ressuscité a été vu par Céphas (Pierre), puis par les douze. Je pense que c'est à cette première rencontre avec Pierre que celui-ci a été rétabli dans la communion avec le Seigneur par la confession de sa faute. Il a ainsi connu cette grâce immense d'un rétablissement total avec le Seigneur. Plus tard, sur le bord du lac, après avoir mangé avec le Seigneur, Pierre a reçu l'ordre, devant les six disciples qui étaient présents, de paître Ses brebis. Il a été rétabli publiquement dans son ministère devant les disciples après avoir été interpellé trois fois par le Seigneur (Jean 21). Il a connu la tristesse qui vient de Dieu, dont on ne se repent pas et qui mène au salut. (2 Corinthiens 7.10)
    Encore bien plus tard, lorsqu'il se trouve à Antioche avec Paul, par son attitude, il devient une pierre d'achoppement  pour l'église. Paul "lui résiste en face parce qu'il était condamnable!" C'est encore une expérience qui a dû laisser un goût amer dans l'âme de cet homme de Dieu. Je suis persuadé que d'autres apôtres aussi ont dû avoir les mêmes chutes et les mêmes moments de repentance et de relèvement. 
    Par l'exemple de la vie de Pierre, le Seigneur montre que même les plus consacrés dans leur ministère peuvent chuter. Pierre connaissait le Seigneur. Il le connaissait de façon très concrète par une vie intime parsemée d'erreurs, de fautes, mais aussi par les miracles que le Seigneur lui permis d'opérer. Il a connu la grâce de Dieu, la sévérité de Dieu, la sainteté de Dieu, l'amour de Dieu. Il a eu la révélation de la gloire du Seigneur, lors de la transfiguration, sur la sainte montagne. Notre bien-aimé frère était vraiment qualifié pour nous donner cette exhortation! 
    Connaître le Seigneur, c'est connaître le Père. Pierre a entendu les paroles que le Seigneur a dites à Son Père dans Jean 17 : "or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ!"  Notre vie doit tendre de tout notre être à cela: la connaissance de Dieu et de son Fils. Si je connais Dieu, je Le connais par la révélation de l'Esprit de Christ (Romains 8.9) envoyé par le Fils et la Divinité habite en moi dans toute Sa plénitude!
    Il est remarquable que lorsque l'apôtre écrit cette lettre, il ne la fonde pas sur les expériences miraculeuses que le Seigneur lui a permis de vivre comme les trois mille convertis, lors de sa première prédication ou la guérison du boiteux de naissance (Actes 3.6-8) ou ce qui s'est passé avec Ananias et Saphira (Actes 5.1-11) Il ne s'appuie pas non plus sur la résurrection de Tabitha. Il aurai pu, mais il fonde son exhortation sur la révélation de la gloire du Seigneur reçue lors de la transfiguration sur la sainte montagne. Il ne s'appuie pas sur ses expériences mais sur la révélation, qu'il a reçue, sur la montagne, de la gloire du Fils. Il aurait pu se prévaloir de ses expériences miraculeuses. Il ne l'a pas voulu. Seule comptait la révélation du Fils. Il fonde son exhortation sur cette connaissance et il termine sa lettre ainsi:

CROISSEZ DANS LA CONNAISSANCE  ET DANS LA GRÂCE DE NOTRE SEIGNEUR ET SAUVEUR JÉSUS-CHRIST. A lui la gloire, maintenant et jusqu'au jour de l'éternité!

    A chacun d'aller plus loin dans cette énorme perle de la Parole! 

jcb

lundi 7 juillet 2014

Le déclin de l'autorité de Christ dans les églises A. W. Tozer

C'est le fardeau de mon cœur. Et, quoique je ne prétende moi-même à aucune inspiration particulière, je crois que c'est aussi le fardeau du Saint-Esprit.
 Si je connais bien mon propre cœur, c'est seulement l'amour qui me motive en écrivant ces lignes. Ce que j'écris ici n'est pas le serment amer de pensées agitées par un esprit de dispute à l'encontre de mes frères Chrétiens. Il n'y a eu aucune querelle. Je n'ai été attaqué, maltraité ou dénigré par personne. Mes observations ne résultent pas non plus de quelque expérience déplaisante que j'aurais pu vivre dans mes relations avec les autres. Mes relations avec les membres de ma propre église, comme avec les Chrétiens d'autres dénominations, ont été amicales, courtoises et agréables. Mon chagrin résulte simplement d'une situation qui est, je le crois, presque universellement généralisée dans les églises.
Je pense aussi que je dois reconnaître que je suis moi-même largement impliqué dans la situation que je déplore ici. Je veux suivre l'exemple d'Esdras, qui s'est personnellement impliqué dans sa puissante prière d'intercession, en se mettant lui-même au rang des pécheurs : "Mon Dieu, je suis dans la confusion, et j'ai honte, ô mon Dieu, de lever ma face vers toi ; car nos iniquités se sont multipliées par-dessus nos têtes, et nos fautes ont atteint jusqu'aux cieux" (Esdras 9:6).
En toute honnêteté, que toute parole dure prononcée ici à l'encontre des autres retombe sur ma tête ! Moi aussi, je suis coupable. J'écris cela dans l'espoir que nous puissions tous nous tourner vers le Seigneur notre Dieu, en arrêtant de pécher contre Lui.
 Permettez-moi d'exprimer la cause de mon fardeau. La voici : Aujourd'hui, Jésus-Christ n'a pratiquement plus aucune autorité au milieu des groupes qui se réclament de Son nom.
Je ne parle ici ni des Catholiques Romains, ni des églises chrétiennes libérales, ni des diverses sectes qui se disent chrétiennes. Je veux parler clairement des églises Protestantes en général, dans lesquelles j'inclus celles qui proclament le plus haut être dans la lignée spirituelle de Jésus-Christ, c'est-à-dire les églises évangéliques.
Jésus-Christ Homme, après Sa résurrection, fut déclaré Seigneur et Christ par Dieu le Père, qui L'a investi d'une autorité absolue sur l'Eglise, qui est Son Corps. Il s'agit d'une doctrine fondamentale du Nouveau Testament. Toute autorité Lui a été donnée dans le ciel et sur la terre. Au temps marqué, Christ exercera pleinement cette autorité. Mais, au cours de la période actuelle de l'Histoire, Il permet que Son autorité soit contestée ou ignorée. Actuellement, Son autorité est contestée par le monde, et ignorée par l'Eglise.
La position actuelle de Christ dans les églises de l'Evangile peut être comparée à celle d'un roi dans une monarchie constitutionnelle à pouvoir limité. Le roi, parfois dépersonnalisé par l'emploi de l'expression "la Couronne," n'est plus, dans un tel pays, qu'un point de ralliement, un symbole agréable d'unité et de loyauté, tout comme un drapeau ou un hymne national. On le loue, on le fête, on l'entretient, mais il n'a que peu d'autorité. En principe, il est à la tête du pays, mais, en cas de crise, c'est quelqu'un d'autre qui prend les décisions importantes. A certaines occasions formelles, il apparaît en public, revêtu de ses ornements royaux, pour délivrer le discours terne et creux qui lui a été préparé par ceux qui gouvernent réellement le pays. Tout cela est sans doute un faux-semblant qui ne fait de mal à personne, et qui est le fruit d'une longue tradition. C'est très plaisant, et personne n'a envie de le supprimer.
Dans les églises évangéliques, Christ n'est actuellement guère plus qu'un symbole aimé de tous. "Tous proclament la puissance du Nom de Jésus !" Tel est l'hymne national de l'Eglise, et la croix est son drapeau officiel. Mais dans les réunions hebdomadaires de l'église, comme dans la conduite quotidienne de ses membres, ce n'est pas Christ qui prend les décisions, c'est quelqu'un d'autre. Dans certaines circonstances appropriées, on permet à Christ de dire : "Venez à Moi, vous qui êtes fatigués et chargés," ou "Que votre cœur ne se trouble point !" Mais quand Son discours est terminé, quelqu'un reprend les rênes. Ce sont ceux qui disposent de l'autorité réelle qui fixent les règles morales que doit suivre l'église, ainsi que les objectifs et les méthodes employées pour les atteindre. Grâce à une longue et minutieuse organisation, il est à présent possible, pour le plus jeune pasteur sortant à peine de son école biblique, de disposer, dans son église, de plus d'autorité que n'en dispose Christ Lui-même !
Non seulement Christ ne dispose plus que d'une faible autorité, quand Il en dispose, mais Son influence décroît sans cesse. Je ne dirais pas qu'Il n'a plus aucune influence, mais elle est faible, et elle diminue de plus en plus. On peut comparer cela à l'influence d'Abraham Lincoln sur le peuple Américain. L'honnête Abraham est toujours l'idole de notre pays. On voit partout l'image de son visage aimable et rugueux, tellement ordinaire qu'il en devient beau. Il est facile d'avoir les yeux embués de larmes quand on évoque sa mémoire. Les enfants grandissent en écoutant les récits de son amour, de son honnêteté et de son humilité.
Mais dès que nous avons repris le contrôle de nos tendres émotions, qu'en reste-t-il ? Rien d'autre qu'un bon exemple qui, à mesure que le temps passe, devient de plus en plus irréel, et exerce de moins en moins d'influence. N'importe quel scélérat est prêt à se draper dans le long manteau noir de Lincoln. A la froide lumière de la réalité politique des Etats-Unis, la référence constante faite à Lincoln par nos politiciens ressemble à une cynique plaisanterie.
Les Chrétiens n'ont pas complètement oublié la Seigneurie de Jésus, mais elle a été reléguée au niveau d'un livre de cantiques. On se décharge ainsi confortablement de toute responsabilité, sous l'effet apaisant d'une agréable émotion religieuse. Ou alors, si l'on enseigne la Seigneurie de Christ de manière théorique, elle n'est que rarement mise en pratique dans la vie de tous les jours. L'idée que Jésus-Christ Homme puisse disposer d'une autorité absolue et définitive sur toute l'Eglise et sur chacun de ses membres, dans tous les détails de leur vie, cette idée n'est tout simplement plus acceptée comme vraie par les Chrétiens évangéliques de base.
Voici ce que nous faisons : nous considérons que le Christianisme de notre église est identique à celui de Christ et de Ses apôtres. On met les croyances, les pratiques, les principes et les activités de notre groupe sur le même plan que ceux des Chrétiens du Nouveau Testament. Tout ce que notre groupe pense, dit ou fait, est conforme aux Ecritures, cela va de soi. On part du principe que tout ce que notre Seigneur attend de nous, c'est de nous occuper des activités de notre groupe. Ce faisant, nous sommes censés obéir aux commandements de Christ.
Afin d'éviter la dure nécessitée, soit de nous soumettre, soit de rejeter les claires instructions de notre Seigneur dans le Nouveau Testament, nous nous réfugions dans une interprétation libérale de ces instructions. La casuistique n'est pas réservée aux seuls théologiens de l'Eglise Catholique Romaine. Nous, Chrétiens évangéliques, savons comment esquiver les exigences les plus dures de l'obéissance, en ayant recours à des explications complexes et sophistiquées. Celles-ci sont parfaitement taillées pour satisfaire la chair.
Elles excusent la désobéissance, consolent la chair et annulent l'efficacité des paroles de Christ. A la racine de tout cela, il y a le fait que l'on ne croit pas que Christ ait vraiment voulu dire ce qu'Il a dit. En théorie, on accepte Ses enseignements, mais après les avoir édulcorés par une interprétation appropriée.
Pourtant, Christ est de plus en plus consulté par une foule de gens à problèmes, et recherché par ceux qui aspirent à la paix de l'esprit. On Le recommande hautement, comme s'Il était une sorte de psychiatre spirituel disposant de pouvoirs remarquables pour redresser les gens. Il est capable de les délivrer de leurs complexes de culpabilité, et de les aider à éviter de sérieux traumatismes psychiques, en les aidant à s'adapter en douceur à la société et à leur propre ego. Bien entendu, cet étrange Christ n'a aucun rapport avec le Christ du Nouveau Testament. Le véritable Christ aussi est Seigneur, tandis que ce Christ accommodant n'est guère plus que le serviteur du peuple.
Mais je suppose que je devrais offrir certaines preuves concrète me permettant d'affirmer que Christ n'exerce plus qu'une faible autorité aujourd'hui sur les églises chrétiennes, à supposer qu'Il l'exerce. Eh bien, permettez-moi de poser quelques questions, dont les réponses fourniront ces preuves.
Quel conseil presbytéral, quel conseil d'église, consulte réellement les paroles du Seigneur quand il y a des décisions à prendre ? Je demande à tous ceux qui lisent ces lignes, et qui ont l'expérience d'un conseil d'église, d'essayer de se rappeler à quel moment l'un des membres de ce conseil a fait référence à un passage de l'Ecriture pour appuyer ses arguments, ou quand le président de ce conseil a demandé aux frères de chercher à savoir quelles étaient les instructions du Seigneur concernant un problème particulier. En général, les conseils d'église commencent par une prière formelle, ou un "moment de prière." Après quoi, Celui qui est la Tête de l'Eglise demeure respectueusement silencieux, tandis que le véritable conducteur prend la direction des opérations. Je demande à tous ceux qui ne sont pas d'accord avec cette analyse de venir présenter leurs arguments pour la réfuter ! Pour ma part, je serais très heureux de les entendre !
Quel comité d'Ecole du Dimanche consulte la Parole de Dieu pour y trouver ses directives ? Est-ce que ses membres ne partent pas invariablement du principe qu'ils savent déjà tout ce qu'ils sont censés faire, et que leur seul problème est de déterminer les moyens efficaces pour parvenir à leurs fins ? Tout leur temps, et toute leur attention, sont absorbés par des plans, des règles, des "activités" et des nouvelles techniques méthodologiques. Ils prient avant les réunions afin de demander l'aide de Dieu pour réaliser leurs plans. Apparemment, l'idée que le Seigneur pourrait leur donner certaines instructions ne les a jamais effleurés !
Qui ne se rappelle avoir jamais vu le président d'un comité d'église mettre une Bible sur la table, dans le but de s'en servir ? Ordres du jour, règles et comptes-rendus, oui ! Mais quant aux commandements sacrés du Seigneur, c'est non ! Il existe une dichotomie absolue entre le moment de prière et la séance de travail qui suit. Le premier n'a aucun rapport avec la seconde.
Quel comité missionnaire cherche réellement à être guidé par le Seigneur, par Sa Parole et par Son, Esprit ? Tous ses membres sont persuadés qu'ils le font. Mais ce qu'ils font, en réalité, c'est présumer le caractère scripturaire de leurs objectifs, et demander l'aide du Seigneur pour qu'Il leur permette d'atteindre ces objectifs ! Ils sont prêts à prier toute la nuit pour que Dieu donne du succès à leurs entreprises. Mais tout ce qu'ils désirent, c'est que Christ les aide, sans être leur Seigneur. On définit des moyens humains pour atteindre des objectifs que l'on considère a priori comme divins ! On les met en forme pour en faire des politiques, mais, ensuite, le Seigneur n'a plus droit au vote !
Dans la conduite de nos cultes publics, où est l'autorité de Christ ? En vérité, c'est rarement le Seigneur qui dirige une réunion aujourd'hui, et l'influence qu'Il y exerce est très faible. Nous chantons sur Lui et prêchons sur Lui, mais Il ne faut pas qu'Il interfère ! Nous Lui rendons un culte à notre façon, et cela doit être bon ainsi, parce que nous l'avons toujours fait de cette manière, tout comme les autres églises de notre mouvement.
Quand un Chrétien rencontre un problème moral, fait-il immédiatement référence au Sermon sur la Montagne, ou à tout autre passage du Nouveau Testament, pour y trouver une réponse qui fera autorité ? Qui permet à la Parole de Christ d'avoir le dernier mot en matière de dons, de contrôle des naissances, d'éducation de la famille, de conduite de vie personnelle, de dîme, de loisirs, d'achat et de vente, ou d'autres matières importantes ?
Quel établissement d'enseignement biblique, qu'il s'agisse de la petite Ecole Biblique ou de l'Institut le plus réputé, pourrait continuer à subsister, s'il faisait de Christ le seul Seigneur de toutes ses décisions ? Certains subsisteraient peut-être, du moins je l'espère, mais je crois avoir raison en affirmant que la plupart de ces établissements, pour rester en activité, sont contraints d'adopter des procédures qui n'ont aucune justification dans la Bible qu'ils ont pourtant la prétention d'enseigner. Nous trouvons donc cette étrange anomalie : on ignore l'autorité de Christ, afin de conserver en vie une école qui est censée enseigner, entre autres choses, cette même autorité de Christ !
 Les causes de ce déclin de l'autorité de notre Seigneur sont nombreuses. Je n'en citerai que deux.
L'une est la puissance de l'habitude, des précédents et des traditions, dans les groupes chrétiens les plus anciens. Ces choses, de même que la gravitation, influencent toutes les pratiques religieuses du groupe, et exercent une pression régulière et constante dans une certaine direction. Bien entendu, cette direction est celle de la conformité au statu quo. Ce n'est pas Christ, mais la coutume, qui contrôle les situations. Une telle attitude a fini par passer dans d'autres groupes chrétiens, comme les églises du Plein Evangile, Pentecôtistes ou fondamentalistes, et dans les nombreuses églises indépendantes et non-dénominationnelles que l'on trouve dans tout le continent Nord-Américain.
La seconde cause est le réveil de l'intellectualisme chez les Chrétiens évangéliques. Si j'analyse correctement la situation, il s'agit, non de la soif d'apprendre, mais surtout du désir d'acquérir la réputation d'être érudit. A cause de cela, des hommes de bonne volonté, qui devraient pourtant être plus avisés, sont poussés peu à peu à collaborer avec l'ennemi. Permettez-moi de m'expliquer.
Notre foi évangélique, que je crois être la véritable foi de Christ et des apôtres, est aujourd'hui attaquée sur de nombreux fronts. Dans notre monde occidental, l'ennemi a abandonné le recours à la violence. Il ne vient plus nous attaquer avec l'épée et le fagot. Il vient avec le sourire, les mains chargées de présents. Il lève les yeux au ciel et jure que lui aussi possède la foi de nos pères. Mais son objectif réel est de détruire cette foi ou, tout au moins, de la modifier tellement qu'elle cessera d'être la chose surnaturelle qu'elle était auparavant. L'ennemi vient aujourd'hui au nom de la Philosophie, de la Psychologie ou de l'Anthropologie, et nous exhorte, avec de suaves raisonnements, à repenser notre position historique, et à être moins rigides, plus tolérants, plus ouverts dans notre compréhension des choses.
Il sait parler le jargon sacré des écoles, et beaucoup de nos Chrétiens évangéliques, imparfaitement éduqués, se presse pour l'aduler. Il couvre de diplômes académiques les fils des prophètes qui se bousculent à ses pieds, tel Rockefeller, qui avait l'habitude de jeter des piécettes aux enfants des paysans. Les Chrétiens évangéliques qui, avec quelque raison, pouvaient autrefois être accusés de manquer de réelle formation biblique, s'accrochent aujourd'hui à ces symboles de statut social, les yeux brillants. Et quand ils les décrochent, ils peuvent à peine croire qu'ils y sont parvenus ! Ils se promènent à la ronde, remplis d'une sorte d'incrédulité extatique, comme le ferait le chanteur solo d'une chorale de paroisse, qui serait invité à chanter à la Scala !
 Pour tout vrai Chrétien, le critère suprême de la valeur ultime et de l'orthodoxie de tout ce qui touche à la foi et à la religion, doit être la place qui y est réservée au Seigneur. Le Seigneur n'est-Il qu'un symbole ? Est-il en charge des commandes, où n'est-Il là que pour aider les autres à réaliser leurs projets ? Toutes nos activités spirituelles, que ce soit l'acte le plus simple du Chrétien individuel, ou les actions coûteuses d'une dénomination entière, peuvent être testées en répondant à une question simple : "Le Seigneur Jésus est-Il le Seigneur de cette action ?" De la réponse que nous apporterons à cette question dépendra ce qui sera manifesté au grand jour du jugement. Nous verrons alors si nous aurons construit avec du bois, du foin, et de la paille, ou avec de l'or, de l'argent et des pierres précieuses.
 Que devons-nous donc faire ? Chacun de nous doit en décider. Nous avons au moins trois réactions possibles. L'une serait de nous lever, dans un mouvement d'indignation choquée, et de m'accuser de tenir un discours irresponsable. Une deuxième réaction serait de m'approuver, d'une manière générale, mais de tirer réconfort du fait qu'il y a quand même quelques exceptions, et que nous faisons partie de ces exceptions. La troisième réaction serait de nous incliner, en toute humilité, et de confesser que nous avons attristé le Saint-Esprit et déshonoré notre Seigneur, en ne Lui accordant pas la place que Son Père Lui a accordée, en tant que Tête et Seigneur de l'Eglise.
Si nous adoptons la première ou la deuxième réaction, nous ne ferons que confirmer le mal. Mais si nous adoptons la troisième, et si nous allons jusqu'au bout de ce qu'elle implique, nous pourrons encore écarter la malédiction. La décision nous appartient.
 A.W.Tozer
 Source: Parole de vie.
Cet article parut dans "The Alliance Witness" le 15 mai 1963, juste deux jours après la mort du Dr Tozer. En un sens, ce fut son discours d'adieu, car il exprime la préoccupation de son cœur. On peut imaginer quelle est la situation aujourd'hui !


vendredi 4 juillet 2014

(25) 1 CORINTHIENS - CONCLUSION (1 Corinthiens 16:1-24) Par Ed Miller

Le texte qui suit est la transcription d'un message donné en anglais. La forme orale a été conservée, mais des titres de sections ont été ajoutés pour faciliter la lecture. (NdT)
Bonjour et bienvenue dans notre vingt-cinquième leçon sur cette merveilleuse épître de 1 Corinthiens.

    Prions: Notre Père, nous voulons à nouveau Te remercier pour Ta merveilleuse Bible, nous Te prions pour le Saint-Esprit qui vit dans notre cœur pour prendre les paroles de la Bible et les traduire dans la Parole vivante qui est notre Seigneur Jésus. Nous prions que nous puissions avoir un nouveau regard sur Lui et que nos cœurs puissent être tournés vers le Seigneur Jésus et que grâce à notre étude ensemble, nous puissions davantage être conformés à Christ que ce que nous étions avant. Nous Te remercions d’avance parce que Ta parole vient satisfaire notre cœur, satisfaire sa soif et sa faim. Nous nous attendons à Toi pour que Tu fasses cela et Te demandons encore une fois de nous délivrer de toute sagesse humaine. Nous Te prions dans le nom de Jésus. Amen.

RÉSUMÉ

    Dans notre étude du livre de 1 Corinthiens, nous sommes arrivés au chapitre 16 et par conséquent à la conclusion. Dans notre précédente leçon nous avons terminé le chapitre 15 qui contient le dernier problème traité dans ce livre. Rappelez-vous que 1 Corinthiens fait référence à huit problèmes représentatifs qui sont:
• Chapitres 1-4: Le problème des divisions.
• Chapitre 5: Le problème de la pureté personnelle.
• Chapitre 6: Le problème des différends personnels.
• Chapitre 7: Les problèmes liés au mariage.
• Chapitres 8-10: Le problème des pratiques discutables.
• Chapitre 11: Le problème des images et des symboles.
• Chapitres 12-14: Le problème de l’'abus des dons spirituels.
• Chapitre 15: Le problème des fausses doctrines.
    Pour chacun de ces problèmes le Saint-Esprit présente la Seigneurie de Jésus-Christ en tant que solution à tous ces problèmes. Le thème de ce livre est Christ le Seigneur, la solution à tous les problèmes autant individuels que corporatifs. Dans le chapitre 15 nous avons été emportés dans une glorieuse apogée. La Seigneurie de Christ a été emmenée à sa plus haute gloire dans ce chapitre. Ici, Christ est présenté en tant que la solution du problème le plus insoluble qui soit, le problème de la mort. Après avoir illustré la Seigneurie de Christ à travers tous ces problèmes, le Saint-Esprit, par l’'apôtre Paul, nous donne le chapitre 16 en tant que conclusion à ce merveilleux livre.
   Avant que nous regardions le chapitre 16, laissez-moi vous donner trois principes ou observations au sujet du dernier chapitre de cette épître et des autres épîtres. Je vais essayer de vous donner ces observations en termes de chapitre 16 de 1 Corinthiens. Je pense que cela nous aidera à retirer le maximum de bénéfice dans l’étude de tous les derniers chapitres.

TOUS LES PASSAGES SONT INSPIRES ET UTILES

    La première observation est basée sur la tendance humaine à considérer la conclusion de n'importe quelle lettre comme étant relativement non importante. Vous voyez, les épîtres ne sont pas comme un roman. Avec un roman, nous avons tendance à sauter à la dernière page pour apprendre de quelle manière l'’histoire se termine. Il y a du suspense dans un roman et vous voulez aller à la fin pour connaître le dénouement. C’est excitant de lire les dernières pages. Mais dans une épître, le dernier chapitre se rapproche davantage du générique d'’un film. Il semble que ce ne soit qu’'une liste de noms qui défile. Au cinéma, la plupart des gens se lèvent à la fin du film et quittent la salle parce que cela ne semble pas être important. Lorsque vous lisez ces derniers chapitres cela semble juste être une succession de noms. En plus, les personnes citées sont décédées il y a plus de 1 900 ans et ont des noms que vous ne pouvez même pas prononcer! En fait, 1 Corinthiens n’'est pas aussi ardu que certains autres. Dans Romains 16, il y a quelques 44 noms et certains ne peuvent pas être prononcés si vous n’'avez pas pris de cours de grec!
    Vous voyez, le problème est que nous pensons que le message de 1 Corinthiens se termine avec le chapitre 15. Puis nous n’'avons plus que les appendices et l’'épilogue que l’'on écrit vite fait bien fait à la fin. Nous pensons de façon naturelle que nous pouvons vivre sans ce dernier chapitre. Nous pensons que le livre n’'a pas réellement besoin de ce chapitre pour bien expliciter le message qu'’il veut délivrer. C’est un peu comme une parenthèse dans une phrase. Vous pouvez vivre sans cela. Ce n’'est pas réellement important, c'’est juste une façon bien polie de signer. C’'est une façon d’'être cordial et de saluer tout le monde.
    Il est donc naturel de négliger le dernier chapitre et d'’oublier la vérité que le dernier chapitre est inspiré. C'’est une vérité très simple mais elle est vraiment merveilleuse. En fait, toutes les salutations, toutes les généalogies et toutes les références personnelles sont inspirées. Ce dernier chapitre est tout autant inspiré que le chapitre sur le mariage, le chapitre sur le repas du Seigneur ou le chapitre sur la résurrection du corps. Tout cela est inspiré par Dieu. En lien avec cela, laissez-moi vous encourager à rechercher et vous attendre à trouver de belles vérités spirituelles dans les passages qui semblent un peu détachés des autres. Il y a des passages qui semblent ennuyeux à première vue et qui semblent être apparemment secs. Le Seigneur récompense tout le temps les recherches. Parfois, dans certains endroits de la Bible, les richesses sont justes à la surface. Il y a des passages dans lesquels vous pouvez aller et cueillir des vérités spirituelles partout où vous regardez. Dans d’'autres endroits, il semble que Dieu s’'attende à ce que vous retourniez le sol par la méditation. Je pense que ce dernier chapitre est un chapitre de ce genre. Cela illustre la vérité qu'’il n'’y a rien de tel qu’'un passage des Écritures qui n'’apporte rien.
    Il y a certaines précieuses révélations de Dieu que l’'on peut trouver dans les généalogies. Si vous regardez attentivement à ces solutions, vous verrez de nombreuses vérités de Dieu. Nous devons faire confiance au Seigneur alors que nous parcourons ce livre pour voir certaines de ces belles vérités spirituelles qui sont cachées. Si nous approchons ces passages comme s'’il n’'y a rien là-dedans, alors il n’'y aura rien là-dedans. Si nous nous approchons en pensant que c’'est un passage qui est sec, alors cela ne rafraîchira pas notre âme. Par conséquent, votre approche de quelque chose est tout autant importante que la chose en elle-même. Parfois vous pouvez même rater la chose en elle-même, juste par la façon dont vous l’'approchez. Voilà pour la première observation, il n’'y a rien de tel qu'’un passage sec des Écritures.


LE DERNIER CHAPITRE EST COMME UNE APOGÉE

    La seconde observation peut être résumée par ces mots. Considérez le dernier chapitre d’'une épître comme la continuation et l’'apogée du message d'’un livre. Il ne s’'agit pas d’'appendices. Il ne s’'agit pas juste d’'un post-scriptum. En fait c’'est comme la conclusion de tout le livre. Dans le dernier chapitre Dieu prend tous les éléments et les lie ensemble. Dans cette leçon nous devrions donc voir l’'apogée de la Seigneurie de Christ. Si vous avez été bénis par l’'étude de ce livre, alors le Saint-Esprit va faire de tout cela un petit paquet pour que vous puissiez l’'emporter avec vous dans votre cœur. Il a résumé le tout.
    Lorsque j’'étais à l’'école biblique, il y avait une partie des cours que je n’'aimais pas. Je veux parler des examens finaux. Vous savez que beaucoup d’'étudiants craignent cette période. Dans de nombreux cas, c'’était amusant d’'entendre les cours et les conférences. Dans de nombreux cas, c’'était amusant de faire des recherches. Mais à la fin des cours nous devions tout le temps faire face à des examens finaux. C'’était des tests.
    Les chapitres finaux des épîtres sont les examens finaux du message qui se trouve dans l’'épître. Ce que nous allons donc faire dans cette étude, c’'est passer un examen sur la Seigneurie de Christ et ainsi voir si nous avons réellement reçu le message dans notre âme. Puis nous verrons si cela est vrai ou non dans notre vie. Vous voyez, le Seigneur nous aime bien trop pour nous laisser vivre dans l’'irréalité, nous trompant nous-mêmes, jouant à un jeu, en prétendant que nous profitons de la Seigneurie de Christ alors que ce n'’est pas réellement le cas. Dans ce chapitre, Il nous donne donc des tests objectifs pour voir si oui ou non la Seigneurie de Christ est une réalité. C'’est peut-être une autre raison pour laquelle l’'ennemi aimerait faire que ces chapitres soient si négligés. C’est peut-être parce qu’'ils nous remettent trop en question. Je pense que l’'ennemi de notre âme aimerait que nous négligions ces derniers chapitres des épîtres. Il préférerait que nous ayons la vérité d’une façon un peu générale sans l’'avoir fermement ancrée dans notre âme. Voilà la seconde observation: nous devrions considérer ces derniers chapitres en tant qu’'un examen final.


LE DERNIER CHAPITRE EST COMME UN TEST PRATIQUE

    Il y a ensuite une troisième observation que j’'aimerais faire. Non seulement il n'’y a rien de tel qu’'un passage qui n’'apporte rien dans les Écritures, non seulement le dernier chapitre est une continuation et une apogée du message qui est dans le livre, mais faites également le lien entre le dernier chapitre et le contexte immédiat, c’'est-à-dire avec les chapitres qui précèdent, mais également avec le message de tout le livre. Cela ne va pas uniquement nous aider à bien comprendre le dernier chapitre mais également tout le livre. En d’'autres termes, alors que nous considérons le chapitre 16, nous ne devons pas uniquement faire le lien avec le chapitre 15, celui qui vient avant, mais également avec les chapitres 1 à 15. C'’est parce que tout le livre est venu avant. Nous allons appeler 1 Corinthiens 16 le chapitre test sur la Seigneurie de Jésus-Christ. Une des choses que j’'aime dans ce chapitre et qui en fait quelque chose de si incroyable est que cela rend la Seigneurie de Christ tellement pratique.
    Vous voyez, la Seigneurie de Christ est bien plus que de la théologie. C’est bien plus qu’'un certain credo ou qu’'une position doctrinale que vous pouvez tenir. C’est bien plus qu’'une croyance que vous pouvez avoir. C'’est facile de dire: « J'’ai étudié 1 Corinthiens et je crois à la Seigneurie de Christ. » Est-ce que vous y croyez réellement? Le chapitre 16 mettra cela en évidence. Si vous êtes honnêtes lorsque vous passerez le test, alors vous saurez si vous croyez réellement dans la Seigneurie de Christ. Le chapitre 16 va répondre à la question: « Si Jésus-Christ règne réellement dans ma vie en tant que Seigneur, par le Saint-Esprit, à quoi ressemblera ma vie? Quelle sera l’'évidence de cela dans ma vie? Quelles en seront les caractéristiques? Quelles en seront les manifestations? »
    A partir du chapitre 16, j’'aimerais partager avec vous cinq preuves ou évidences de la manifestation de la Seigneurie de Christ. Si j’'ai réellement compris la leçon, alors ces cinq choses seront vraies dans ma vie. Avant que je vous donne ces cinq choses laissez-moi illustrer cela.
    J'’aimerais vous montrer la fin du chapitre 15 et le début du chapitre 16. Laissez-moi vous donner un principe avant de lire ces versets. Les merveilleuses vérités ont des applications terre à terre très pratiques. Vous voyez, la Bible vous emmène très haut dans les cieux à travers ses révélations, mais elle ne nous laisse jamais là-bas. Elle nous ramène tout le temps sur terre.
    Le verset 15:55-58 dit: « O mort, où est ta victoire? O mort, où est ton aiguillon? L'aiguillon de la mort, c'est le péché; et la puissance du péché, c'est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ! Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur » Puis le verset 16:1 dit: « Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l'ai ordonné aux Églises de la Galatie. » Est-ce que vous voyez une différence entre la fin du chapitre 15 et le début du chapitre 16? Rappelez-vous que lorsque cela a été écrit il n'’y avait pas de division en chapitres et en versets. Paul n’'a pas écrit 16 chapitres dans 1 Corinthiens. Il n’'a fait que rédiger la lettre de 1 Corinthiens. C’'est en 1250 que la Bible a été pour la première fois divisée en chapitres. Il n'’y avait pas de chapitres avant cela. C’est le cardinal Hughes de Saint Cher qui était en train d'’écrire une concordance en latin, qui a pensé qu'’il serait utile et plus simple pour les étudiants d’'avoir une Bible divisée en chapitres. Malheureusement il y a certaines divisions qui n’ont pas été faites au bon endroit. Par exemple Actes 21 se termine avec une virgule. Vous ne vous attendriez pas à ce qu’'un chapitre se termine avec une virgule. Sa raison est que cela était trop long. C’'est pour cette raison qu’'il a mis fin à ce chapitre.
    Par conséquent, lorsque vous lisez votre Bible et que vous lisez chapitre 1, chapitre 2 et chapitre 3, ne pensez pas que cela est inspiré. Cela n'’est pas du tout inspiré. Ensuite il a encore fallu attendre 300 ans pour commencer à voir des découpages en versets. Ce n’'est qu'’en 1539 qu'’il y a eu les premières divisions par versets dans votre Bible. Robert Estienne a divisé le Nouveau Testament grec en versets. En fait jusqu’'à ce que sorte la Bible de la vulgate, qui a été imprimée en 1555, vous ne pouviez pas trouver de divisions en chapitres en versets dans l’'ancien et le nouveau Testament.
    Mon point est donc que lorsque Paul a écrit 1 Corinthiens il est passé directement du chapitre 15 au 16 et il n'’y avait pas de chapitre pour les séparer. Le texte formait un tout et les chapitres et les versets ne sont pas inspirés. « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’'est pas vain dans le Seigneur. Pour ce qui concerne la collecte... » Vous voyez le verset'15:58 se passe là-haut dans les cieux et le verset 16:1 prend place là en bas dans votre poche. Cela est autant terre à terre que vous pouvez l’'être. C’est aussi pratique que vous puissiez l’'être. Il n’'y a rien de plus pratique que la Seigneurie de Jésus-Christ. Certaines personnes pensent que lorsqu’'un chrétien est totalement soumis à Christ en tant que Seigneur, il marchera avec un air d'’halluciné, avec une lumière dans les yeux, comme s’'il passait tout son temps à regarder dans le ciel. Elles pensent qu’'il vit en étant insensible à toutes les tragédies qui peuvent arriver dans sa vie. Elles pensent que ces personnes ne font que siffloter tout le temps même lorsqu’'une tragédie les touche. Cela n’'est pas du tout le cas.
    En fait, 1 Corinthiens 16 va vous montrer à quel point la réalité de la Seigneurie de Christ est bien loin de cela. Ce chapitre test va vous montrer à quel point le Seigneurie de Christ est réellement pratique.
    Cyrus Ingerson Scofield avait l’'habitude de dire: « Chaque chrétien a besoin de deux conversions. Premièrement il a besoin d’'être converti du naturel vers le spirituel. Puis il devient trop spirituel et a besoin d’'une conversion du spirituel vers à nouveau le naturel, afin qu'’il puisse devenir pratique et marcher sur la terre au milieu des hommes. » Il a souligné là un point très important. Cela signifie que vivre dans la Seigneurie de Christ ne vous rend pas rigides, mystiques ou formels. Pas du tout! Le chrétien qui connaît la Seigneurie de Christ n’'est pas du tout non pratique. Il n’'est pas indifférent à tout ce qui se passe autour de lui. Lorsque Christ règne, vous n’'allez pas ressembler à un martien. Lorsque Christ régnera dans votre vie vous serez un être humain normal, l'’individu le plus pratique sur la terre qui fera la volonté de Dieu avec joie. Voilà ce qu’'est un chrétien pratique qui connaît la volonté de Dieu.
    Considérons maintenant cela dans les termes du chapitre 16. Nous allons appeler ces cinq principes les tests de la manifestation de la Seigneurie de Jésus-Christ. Voici le plan que nous allons suivre.
• Versets 16:1-4: Si Christ est Seigneur de ma vie, Il va contrôler mes finances.
• Versets 16:5-9: Si Christ est Seigneur de ma vie, Il va contrôler mon emploi du temps.
• Versets 16:10-18: Si Christ est Seigneur de ma vie, Il va contrôler mes relations avec les autres chrétiens.
• Versets 16:19-20: Si Christ est Seigneur de ma vie, ma vie sera caractérisée par la réalité et non pas l’hypocrisie.
• Versets 16:21-24: Si Christ est Seigneur de ma vie, ma vie sera caractérisée par le fruit de l'’esprit, l’'amour.
    Regardons rapidement chacun de ces points. Le premier test est que si Christ est Seigneur de ma vie, Il va contrôler mes finances. Il sera le Seigneur de mon porte-monnaie, de ma carte de crédit et de mon compte en banque. Les versets 16:1-4 disent: « Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l'ai ordonné aux Églises de la Galatie. Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu'il pourra, selon sa prospérité, afin que l'on n'attende pas mon arrivée pour recueillir les dons. Et quand je serai venu, j'enverrai avec vous des lettres, pour porter vos libéralités à Jérusalem, les personnes que vous aurez approuvées. Si la chose mérite que j'y aille moi-même, elles feront le voyage avec moi. »


SI CHRIST EST SEIGNEUR, IL CONTRÔLE MES FINANCES

    Il s’'agit d’'un merveilleux passage sur la gestion chrétienne des biens. La plupart du temps, lorsqu'un chrétien pense à la vérité concernant la gestion des biens, il pense automatiquement à la dîme. Il se dit: « Si Christ est Seigneur alors je vais donner la dîme. » Ce n’'est pas de la dîme dont il est question ici, la dîme n’'a rien à voir avec ces quatre versets. En fait, donner la dîme n'’est pas un test de la Seigneurie de Jésus-Christ. Il y a de nombreux chrétiens qui jouissent de la Seigneurie de Jésus-Christ et qui ne donnent pas la dîme. La dîme n’a rien à voir avec la Seigneurie de Jésus-Christ. Par dîme, les gens veulent parler de 10 %. Ceci dit je ne parle pas ici contre la dîme, bien que je le ferais si j’étais maintenant dans le livre de Malachie, car la plupart des gens se méprennent sur ce sujet. Je parlerais sévèrement contre cela si j’'étais dans Malachie. Mais comme nous sommes dans 1 Corinthiens, concentrons-nous sur ce qui se passe ici. Tout ce que je dis ici est que Paul n’'avait pas la dîme à l’'esprit. Son sujet est bien plus large que la dîme.
    J’ai lu cette phrase quelque part: « Dans l’'église du Nouveau Testament les chrétiens ne possédaient jamais rien. » Les personnes qui enseignent cela pensent qu’à l'’époque du Nouveau Testament les gens vivaient selon le communisme. Un régime communiste a pour base que l’'on mette tout en commun et que tout est ensuite également réparti. Ils prennent ce passage en Actes 4:32 qui dit que les disciples mettaient tout en commun et qu’e, ensuite tout était distribué de façon égale par les apôtres et les anciens à ceux qui en avaient besoin. Ils pensent donc que lorsqu'’un homme riche était sauvé, il vendait sa maison et sa propriété puis il mettait tout son argent dans un même pot et le déposait aux pieds des apôtres. Même lorsque les personnes pauvres étaient sauvées, elles vendaient ce qu’'elles avaient et le mettaient dans le même pot. Ils disent donc que tous les chrétiens étaient égaux, qu’'il 'n'’y avait ni chrétien riche, ni chrétien pauvre et qu’'il n'’y avait que des personnes dont les besoins étaient pourvus. Ils vivaient donc sous la forme d’un communisme chrétien.
    Est-ce que la Bible enseigne cela? Est-ce que l’'église du premier siècle vivait de cette façon? Vous voyez, ce passage vous montre que cela n’est pas possible. Le verset 16:2 serait impossible s'’ils avaient vécu comme cela. Il ne peut pas y avoir de charité s'’il n'’y avait pas de propriété. Le fait que Dieu nous commande de donner implique que nous ayons quelque chose à donner. Il ne pourrait pas y avoir quelque chose comme une collecte si vous n’'aviez rien à donner lorsque la collecte passait à côté de vous. Vous voyez, lorsque la Bible dit en Actes 4:32 qu'’ils avaient tout en commun, bien qu'’il soit vrai que certaines personnes ont tout vendu et ont tout mis en commun, cela ne signifie pas que tous ont vécu de cette manière. Il y a là un principe qui dit qu'’ils vivaient sans être égoïstes. Cela signifie que s'’il y avait un chrétien dans le besoin, ils ne gardaient pas jalousement leur propriété, ils partageaient. C’'est tout ce que cela signifie. Je vais vous dire ce que cela signifie, en tous les cas cela ne signifie pas la dîme, cela ne fait pas référence à une sorte de communisme chrétien où les chrétiens ne possédaient rien et où ils mettaient tout en commun pour que les apôtres le distribuent ensuite, pas du tout.
    Le principe du test de la Seigneurie du Christ est le don systématique. Il s'’agit d'’un passage sur le don systématique. Le don systématique est l’'une des grandes évidences de la Seigneurie de Christ dans votre vie. Laissez-moi diviser cela en différents points pour le rendre très pratique. Si Christ est Seigneur de ma vie, un des sous-produits de cela est que je serai un donateur systématique. De nombreux chrétiens qui ont été illuminés quant à la signification de la dîme ont décidé de ne plus donner régulièrement, mais lorsque les occasions se présentent et nombreux sont ceux qui ont remarqué qu’'il y avait des occasions où ils ne donnaient plus. La méthode biblique pour donner est de donner sur une base régulière. Donner de façon systématique est le test de la Seigneurie de Christ parce que c'’est le test de la vie.
    Cela n’'a pas de fin, parce que vous n’'arrivez jamais à un moment où vous pouvez dire: « J’'ai donné et maintenant je vais faire quelque chose d’'autre dans ma vie chrétienne. » C’est une donation systématique et cela ne se termine jamais. Cela continue sans arrêt. Cela fait que vous vous souvenez tout le temps des besoins du peuple de Dieu. Cela vous rappelle les grâces de Dieu et c’'est un avertissement contre l’'avarice. Celui qui connaît Christ comme son Seigneur donnera probablement chaque semaine comme c’'est illustré ici.
    Ce passage n’'illustre pas uniquement le fait de donner de façon systématique, mais vous voyez aussi qu'’il s’'agit de donner de façon proportionnelle. Le verset 16:2 précise « selon sa prospérité. » C’est selon la façon dont Dieu vous a bénis que vous pouvez bénir les autres. Il ne s'’agit pas seulement de donner de façon régulière mais parfois c’'est un peu et parfois c'’est beaucoup. Ce qui est certain c'est que le chrétien soumis à Christ donnera tout le temps.
    Vous savez que le contexte de ces trois versets est que l'argent récolté allait être envoyé à des chrétiens dans le besoin à Jérusalem. Peut-être que vous demanderez: « Pourquoi à eux?» Il y a au moins deux raisons: certains pensent que c'’est à cause d’'Actes 11:27-30. Ce passage d’'Actes décrit une grande famine qui est venue sur la Judée et Jérusalem. Certaines personnes pensent donc que ce passage de 1 Corinthiens correspond à cette période. En plus de cela une grande persécution avait lieu. C’est pour cette raison que les pauvres de Jérusalem étaient grandement dans le besoin. Ils ont donné pour répondre à des besoins, les besoins des enfants de Dieu.
    Laissez-moi le dire de la façon suivante: « Ils ont donné selon ce qu'’ils pouvaient et selon ce qu'’ils voulaient. » Cela est important et vous verrez pourquoi dans un moment. Il est incroyable de voir à quel point nous essayons parfois d’être plus spirituels que ne l'’est la Bible. Nous utilisons plein de phrases spirituelles. Par exemple au verset 16:1, si Paul était aussi spirituel que moi il n’'utiliserait pas le mot collecte. Je n'’aime pas le mot collecte parce que je trouve que cela a une connotation très froide et très dure. Personnellement j’'utiliserais le mot « offrande d'’amour », ou je dirais don, sacrifice, service ou ministère, mais pas collecte. Vous voyez, Paul n’'essayait pas d’'être spirituel. Paul n’'essayait pas d'être religieux. La Seigneurie de Christ était très pratique pour l’'apôtre Paul et cela s’'exprimait par une collecte.
    Il y a de nombreuses façons par lesquelles les chrétiens essaient d’être plus spirituels que la Bible. Et je pense qu’'un des domaines les plus fréquents où les chrétiens tournent les choses d'’une façon qui semble spirituelle mais qui n’'est pas réelle est dans le domaine de l'’argent. Il est incroyable d'’entendre les chrétiens parler lorsque l’'on en vient au sujet de l’'argent. Avez-vous déjà entendu les gens faire des appels pour recevoir de l’'argent? Est-ce que vous avez remarqué la façon spirituelle qu'’ils utilisent pour parler? On entend ce genre de phrases: «J’'aimerais que vous priiez pour savoir où donner. Demandez au Seigneur s'’Il désire que vous me donniez quelque chose pour m’'aider dans mon ministère. Demandez combien Il aimerait que vous donniez. » C’est comme s'’il y allait avoir un panneau lumineux dans le ciel pour me dire combien donner. Puis vous entendez d’'autres personnes dirent: « Le Seigneur m'’a conduit à donner autant à cette personne ou à cette organisation. »
    Je vais essayer d’'être le plus clair possible en disant qu’'il n'’y a pas le moindre passage qui pourrait justifier ce genre d’'enseignement. La Bible enseigne l’'opposé de cela. Cela sonne spirituel mais cela n’'est pas spirituel. Il n'’y a aucun passage où Dieu demande de prier pour savoir combien donner ou à qui donner. Ce ne sont que des idées humaines. Cela a été concocté par les hommes comme une astuce pour avoir votre argent. Il n’y a aucune place dans la Bible où l’'on vous enseigne à faire cela. Si Christ est Seigneur de votre vie, vous serez un donateur, un donateur systématique et vous donnerez de façon proportionnelle. C’est-à-dire que si vous avez beaucoup vous donnerez beaucoup et si vous avez peu vous donnerez peu.


C’EST À DIEU QUE NOUS DONNONS

    A qui allez-vous donner alors? Vous allez donner là où il y a des besoins. Vous allez donner aux mêmes personnes que les autres chrétiens. Les chrétiens de l’'époque ont vu qu’'il y avait des besoins et ils ont simplement donné en fonction des besoins. Vous voyez, la partie spirituelle n’est pas à qui donner, mais comment vous donnez. Si votre don est une adoration envers le Seigneur, si vous donnez pour Lui, si c'’est un acte d’'adoration, si c’'est un don pour Jésus, alors vous savez selon les Écritures que ce que vous avez donné de cette façon c'est à Lui que vous l’'avez donné. Vous avez juste à le faire pour Lui et c’'est cette attitude de cœur qui Lui est agréable.
    En lien avec cela j’'aime 1 Chroniques 29:14 qui dit: « Tout vient de toi, et nous recevons de ta main ce que nous t'offrons. » N’'est-ce pas incroyable? C'’est de Ta main que nous recevons tout ce que nous t'’offrons. Tous les dons sont pour le Seigneur. C’'est pour cette raison que Paul appelle cela en Philippiens 4:18 « Un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte. » Si votre don n’'est pas une adoration à Christ, alors vous n'’avez pas donné. Peu importe combien vous donnez. C’'est cela le point important. C’'est un sous-produit de la Seigneurie de Christ, vous faites cela pour Lui.
    Une autre vérité au sujet de la gestion des biens que l’'on trouve dans ces quatre versets est que Paul s’occupe des finances d’'une façon qui le place au-dessus de toute suspicion. En d’autres termes, sa position était de ne pas toucher à l’'argent. Le verset 16:2 dit qu’'il désirait que tout l’'argent soit collecté avant son arrivée. Il a demandé qu'’il n’'y ait pas de collecte de faite lorsqu’'il sera arrivé. Dans le verset 16:4 lorsque le moment de donner l’'argent arrive, il demande d’'envoyer quelqu'’un d'’autre en qui ils ont confiance avec l'’argent. Et s'’ils désirent que Paul fasse le voyage alors il le fera mais pas seul, il demande que d'autres frères l’'accompagnent. Peu importe à quel point vous êtes honnêtes, il y aura des personnes qui penseront que vous avez détourné quelque chose. Il y aura tout le temps des personnes qui penseront que vous désirez être riches.
    De nombreux enfants de Dieu se sont fourvoyés en ne suivant pas l’'exemple de l’'apôtre Paul dans ce domaine. L'’exemple de Paul ici est d’'être au-dessus de tout soupçon au sujet des finances et cela tout spécialement si vous avez une sorte de ministère. Il faut faire cela pour que le nom du Seigneur ne soit pas souillé. Le peuple de Dieu a besoin d’'être très prudent lorsque l'’on en vient à ce sujet. Paul faisait très attention à garder son témoignage au-dessus de tout soupçon et tout spécialement dans le domaine de l'’argent. Ceci est également un test de la Seigneurie de Christ.
    Voilà le premier test de la Seigneurie de Christ. Si Christ est Seigneur de ma vie, je serai un donateur systématique. Je n'’ai pas à prier pour voir où il y a des besoins, il y a tout le temps des besoins. Je verrai des enfants de Dieu dans le besoin et je serai ensuite un donateur régulier. Cela sera une partie de ma vie. Alors que Christ est Seigneur de façon systématique, je pourvoirai aux besoins des enfants de Dieu selon mes possibilités.

SI CHRIST EST SEIGNEUR, IL CONTRÔLE MON EMPLOI DU TEMPS

    Le second test de la Seigneurie de Christ est que si Christ est Seigneur de ma vie, Il va contrôler mon emploi du temps. Il sera Seigneur de mes plans et de mon itinéraire. Les versets 16:5-9 disent: « J'’irai chez vous quand j'aurai traversé la Macédoine, car je traverserai la Macédoine. Peut-être séjournerai-je auprès de vous, ou même y passerai-je l'hiver, afin que vous m'accompagniez là où je me rendrai. Je ne veux pas cette fois vous voir en passant, mais j'espère demeurer quelque temps auprès de vous, si le Seigneur le permet. Je resterai néanmoins à Éphèse jusqu'à la Pentecôte; car une porte grande et d'un accès efficace m'est ouverte, et les adversaires sont nombreux. »
    Le principe clé dans ce passage est souligné par l’'expression « si le Seigneur le permet. » Connaître Christ en tant que Seigneur signifie que votre emploi du temps est entre Ses mains. Comme beaucoup d’'autres choses, le fait d’'être conduit par le Seigneur est très pratique. Nous avons le don de rendre ces choses bien plus spirituelles que Dieu ne l'’a prévu. Laissez-moi illustrer l’'approche de Paul dans le domaine de la conduite à la façon dont cela est décrit au chapitre 16. Premièrement l’'apôtre Paul a fait des plans. Dans les versets 16:4-9, il décrit son itinéraire pour la prochaine année. Il a des plans pour savoir où passer l’'été, l’'automne et l’'hiver. Il décrit ses plans pour toute l’'année. Il n’'était pas assis en train d’'attendre que Dieu lui donne un planning, que Dieu lui montre ses plans. Il a fait ses propres plans puis a dit: « Si le Seigneur le permet. » Il savait que ses choix étaient limités par la souveraineté de Dieu.
    Dans le verset 16:5 nous apprenons que Paul a prévu d’'aller en Macédoine et il s’'arrêtera pour voir les Corinthiens pendant son voyage. Voilà quels étaient ses plans. Pourtant 2 Corinthiens 1:15-17 dit: « Dans cette persuasion, je voulais aller d'abord vers vous, afin que vous eussiez une double grâce; je voulais passer chez vous pour me rendre en Macédoine, puis revenir de la Macédoine chez vous, et vous m'auriez fait accompagner en Judée. Est-ce que, en voulant cela, j'ai donc usé de légèreté? »
    Dans 1 Corinthiens 16, Paul a fait des plans. Mais quelque chose s’'est passé et les plans de Paul ont été contrariés. Alors les Corinthiens ont dit: « Comment se fait-il qu'’il n’a pas respecté sa parole? » Il a dit qu’'il allait venir mais il ne s'est pas manifesté. Il a changé ses plans. Dans le verset 16:6, il dit qu’'il désire passer l'’hiver avec eux. Est-ce qu'’il l’'a fait? Selon Actes 20: 3 il ne l’'a pas fait. Il avait planifié de le faire, il était en Grèce et était prêt à passer l’'hiver chez eux, mais il en a été empêché à cause d’un complot contre sa vie. Il n'’a donc pas passé l’'hiver avec eux.
    Dans le verset 16:8 il dit: « Je resterai néanmoins à Éphèse jusqu'à la Pentecôte. » Est-ce qu'’il l’'a fait? Actes 20:16, nous dit que non. Il n'’est même pas arrivé jusqu’'à Ephèse; en fait, il a rencontré des chrétiens d'’Ephèse à Millet, il a passé un merveilleux moment d’'adoration et de prière avec eux, puis il s’'est hâté d’'aller à Jérusalem afin qu'’il puisse y être pour la Pentecôte. Pourquoi est-ce que je vous rends attentifs à cela? Vous voyez, le Saint-Esprit montre les plans de Paul et ensuite il montre qu’'aucun de ses plans ne s’'est accompli. Il a dû annuler tous ses plans, aucun d’eux ne s’est réalisé.
    En fait au verset 16:10, il semble que Timothée ait prévu d’'aller visiter les Corinthiens. Il n'’y a aucun texte dans la Bible qui montre qu'’il y soit parvenu, mais il y a des évidences qui poussent à croire qu’'il ne l’'a pas fait. Au verset 16:11: il semble qu’'Apollos ne soit pas prêt à venir chez eux. Mais au final la Bible nous dit qu’'Apollos s’'est rendu chez eux. Tous les plans ont été transformés. Tout ce qui a été prévu ne s'’est pas réalisé.
    Ce n’'est pas une erreur si le Saint-Esprit a pris note de cela de cette façon. Le Saint-Esprit souligne ici pour nous le test de la Seigneurie de Christ. Il n’'est pas faux de faire des plans. Il n’'est pas faux de prévoir ce que nous allons faire cette année et l’'année prochaine. Ce n'’est pas faux aussi longtemps que nous disons dans notre cœur: « Si le Seigneur le permet. » Il a le droit de les annuler. Il a le droit de les changer. Il a le droit de les décaler et Il a le droit d’'introduire quelque chose d'entièrement nouveau. La foi réelle n’'attend pas qu'’une carte descende du ciel pour nous dire ce que nous devons faire.
    Faites bien attention aux expressions suivantes:
• Verset 16:4: « Si la chose mérite. »
• Verset 16:6: « Peut-être séjournerai-je auprès de vous, ou même y passerai-je l'hiver.
• Verset 16:7: « J'espère demeurer quelque temps auprès de vous. »
• Verset 16:10: « Si Timothée arrive. »
    Vous voyez tout est incertain. Paul faisait des plans, mais ils n’'étaient pas définitifs. Il laissait de la place pour Dieu, pour que s'’Il le désirait Il puisse changer ses plans.
    N'’attendez pas que Dieu révèle Sa volonté avant que vous décidiez de faire quelque chose, parce que Dieu ne vous dira rien par avance. Ce ne sont que dans de rares circonstances que Dieu vous dira quelque chose en avance. Quand est-ce que la Parole de Dieu deviendra claire? C'’est lorsque vous faites vos plans et que Dieu contrôle de façon souveraine les circonstances. Quand est-ce que je me laisse guider? Ce n’est pas lorsque je regarde au ciel, mais lorsque je regarde en arrière. Lorsque vous regardez à ce qui s'’est passé de façon rétrospective, alors vous pouvez dire: « Mais par quel merveilleux chemin Dieu m’'a conduit. Le Seigneur m’'a guidé pendant tout ce chemin. » Si vous regardez en haut et que vous vous demandez ce qui va arriver, alors tout ce que vous verrez ne sera que confusion. Vous ne pouvez pas répondre à la question « Qu'’est-ce qui va arriver? » Mais lorsque dix années se sont écoulées, vous pouvez regarder en arrière et voir dix années où Dieu vous a guidés.
    Le message de la Bible est: « Regardez à Jésus maintenant. » Faites cela pendant 100 ans et ensuite vous verrez toute la conduite de la part de Dieu que vous désirez. C’'est de cette façon que Dieu guide et c’'est de cette façon que Dieu guidait l'’apôtre Paul. Je dois faire mes plans avec l’'assurance que le Seigneur Jésus-Christ s’'occupe de toutes mes circonstances, qu’'Il contrôle toute chose ce que signifie « Si le Seigneur le permet. »
    Certaines personnes font des plans si précis que si Dieu désirait les changer Il ne le pourrait! Nous ne devons pas faire cela. Howard Hendricks, qui a été professeur au séminaire théologique de Dallas, a partagé cette anecdote du temps où il était étudiant dans ce même séminaire. A cette époque Harry Ironside était un des conférenciers dans ce séminaire. Un jour Harry Ironside a demandé à Howard Hendricks d’'être transporté à un certain endroit pour avoir des réunions. Howard Hendricks rapporte qu’'il désirait l’impressionner, par conséquent il a répondu: « Je vais prier à ce sujet. » Au lieu d’'être impressionné Harry Ironside a répondu: «Ce n'’est pas grave, je vais demander à quelqu'’un d’'autre parce que je sais ce qui va arriver. Vous allez prier pour savoir si vous devez m’'emmener et Dieu va dire oui. Puis vous allez prier pour savoir si vous devez me ramener et Dieu va dire non et moi je serai coincé! »
    Avoir Christ en tant que Seigneur de mon emploi du temps ne signifie pas que je doive prier au sujet de toutes les choses! Cela signifie simplement que dans mon cœur, j’'ai donné la permission au Seigneur pour faire tout ce qu’'Il désire avec mon emploi du temps. Je vais continuer de faire des plans et à être pratique. Mais Dieu a la permission de faire ce qu'’Il désire avec mon emploi du temps. Cette permission va bien plus loin que là où je devrais aller. Cela englobe toutes les questions: comment est-ce que je devrais aller à l’'école, est-ce que je devrais prendre ce travail, est-ce que je devrais acheter cette maison, est-ce que je devrais me marier, est-ce que je devrais prendre ces vacances ou est-ce que je devrais poursuivre ma formation? Faites des plans et allez de l’'avant et regardez ensuite de quelle façon Dieu va les modifier, parce qu'’Il va le faire tout comme Il l’'illustre ici. Mais si Christ est réellement Seigneur de ma vie, non seulement Il sera le Seigneur de mon porte-monnaie, mais Il sera également Seigneur de mon emploi du temps. En lien avec cela j’'aime Proverbes 19:21 qui dit: « Il y a dans le cœur de l'homme beaucoup de projets, mais c'est le dessein de l'Éternel qui s'accomplit. » N’'est-ce pas un incroyable verset? Tout ce que cela signifie c’'est que le dessein de Dieu s’accomplira malgré mes plans, si mon cœur désire réellement Sa volonté. Dieu passera au-dessus de tous mes plans afin que je termine dans Sa pleine volonté.

UTILISEZ LES OPPORTUNITÉS, NE LES CRÉEZ PAS

    Si vous relisez les versets 16:5-9 vous verrez que non seulement Paul faisait des plans, mais qu’'Il reconnaissait également les opportunités et les « portes ouvertes » que Dieu a mises devant lui. Vous voyez, Paul savait que la fête de la Pentecôte allait donner de nombreuses occasions pour présenter le merveilleux évangile de Christ et pour parler de leur âme avec les gens. Il a donc décidé qu’'il allait demeurer à Ephèse jusqu'’à la Pentecôte et utiliser ces opportunités. Si vous lisez attentivement le texte, vous verrez que Paul n'’a pas essayé de créer des opportunités, il reconnaissait simplement les opportunités que Dieu plaçait devant lui. Il gardait les yeux ouverts pour voir les opportunités que Dieu avait préparées Lui-même.
    A travers mes expériences passées et douloureuses, j'’ai découvert quel lien terrible cela peut être que d’'essayer de créer ses propres opportunités dans le ministère. Un cher frère qui s'’appelait Bob Johnson, qui était très proche du Seigneur, m'a un jour pris par l’'épaule et m'’a dit: « Ed, les choses arrivent quand elles arrivent, n'’essaie pas de les faire arriver. » C’'est tout à fait exact. J’'essayais de faire que mes propres opportunités arrivent au lieu de les laisser arriver. Cela est tout spécialement vrai au milieu de la famille et des bien-aimés. Nous avons un cœur pour le Seigneur et nous aimerions que les autres personnes profitent également de la même union avec Christ. Mais parfois en essayant de créer des opportunités, nous ne faisons que les repousser parce que nous essayons de leur faire ingurgiter l’'Évangile alors que Dieu n’'a pas préparé leur cœur.
    Soyons simplement comme l’'apôtre Paul. Faisons notre emploi du temps et laissons agir Dieu pour qu’'Il puisse décider ce qui va être fait et ce qui ne va pas être fait. Lorsqu'’il y a une porte ouverte, passez-y mais n’'essayez pas de mettre des portes dans les murs et n’'essayez pas de créer des opportunités là où Dieu n'’en a pas mises. Faites simplement confiance au Seigneur.

VIVRE DANS LA VICTOIRE DE CHRIST

    Une dernière pensée sur ce sujet: non seulement Paul a fait des plans pour son futur, non seulement il a reconnu les portes que Dieu a mises devant lui mais il vivait toutes les circonstances, dont le changement d’'emploi du temps, dans la victoire de Christ. Je vais délibérément lire de travers le verset 16:9: « Car une porte grande et d'un accès efficace m'est ouverte, mais les adversaires sont nombreux. » J'’ai placé le mot « mais » là où en réalité il y a le mot « et. » Cela n’'est qu'’un petit changement de mot, mais c'’est également la différence entre la victoire et la défaite. Paul ne dit pas: « Mais les adversaires sont nombreux », il dit: «et les adversaires sont nombreux. » Paul n’'approchait pas ses adversaires avec une attitude de défaite. Il approchait ses adversaires avec une attitude de victoire. Vous recevez parfois des lettres de missionnaires où l’'on peut lire: « De grandes choses arrivent, mais... » Et après le mais il y a toute une liste de soucis. Il y a par exemple écrit: « Dieu a pourvu à toutes choses mais il me manque 350 euros pour finir le mois, mais il y a des problèmes, mais le gouvernement ne veut pas nous laisser faire... »
    Paul ne disait pas: « mais. » Il y a ici un grand principe. Il parle comme s'’il s'’attendait à ce qu'’il y ait des adversaires. Vous voyez, plus la porte est grande ouverte, plus il y a des adversaires. C’'est un principe que l’'apôtre Paul reconnaissait comme venant de Dieu. Plus Dieu vous donne des opportunités, plus les portes sont ouvertes, plus grands seront vos adversaires. Nous devons faire confiance à Dieu pour nous délivrer du « mais » de la défaite et pour le remplacer par le « et » de la victoire. Bien entendu qu’'il y a des problèmes. Il faut que vous reconnaissiez cela en Christ. Et nous ne devons pas être défaits à cause de cela.
    C'’est une chose de prier pour une porte ouverte et pour des opportunités, mais rappelez-vous que lorsque Dieu ouvre la porte et vous donne des occasions, il y aura également de nombreux adversaires. Cela vient en même temps que la réponse à la prière. Si vous trouvez un chrétien qui connait réellement Christ en tant que Seigneur de sa vie, alors Christ sera Seigneur de son emploi du temps. Ses plans seront soumis à la volonté de Dieu, il profitera des opportunités que Dieu mettra sur son chemin même face à la plus violente opposition. Peu importe ce qui semble aller contre lui, il n’'y aura pas de « mais. » A la question: « Comment allez-vous dans le Seigneur? » Il ne répondra pas: « Cela va mais...» Il n’'y aura pas de « mais.
    Je me rappelle avoir un jour reçu une lettre d’'un chrétien en Californie qui se terminait avec les mots: « Continuez de regarder en bas. » Mais moi je pensais qu’'il fallait continuer de regarder en haut! Son point était que nous sommes dans les cieux et que quoiqu'’il arrive nous devons continuer de regarder en bas, depuis notre point de vue! Nous ne sommes pas «sous» les circonstances, nous sommes « au-dessus » des circonstances. Voilà pour ce qui est de la Seigneurie de Christ dans notre emploi du temps. Jésus-Christ est Seigneur de nos finances et de notre emploi du temps.
     Le troisième test de la Seigneurie de Christ, est que si Christ est Seigneur de ma vie, Il va contrôler mes relations avec les autres chrétiens. Les versets 16:10-18 disent: « Si Timothée arrive, faites en sorte qu'il soit sans crainte parmi vous, car il travaille comme moi à l'œuvre du Seigneur. Que personne donc ne le méprise. Accompagnez-le en paix, afin qu'il vienne vers moi, car je l'attends avec les frères. Pour ce qui est du frère Apollos, je l'ai beaucoup exhorté à se rendre chez vous avec les frères, mais ce n'était décidément pas sa volonté de le faire maintenant; il partira quand il en aura l'occasion. Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous. Que tout ce que vous faites se fasse avec charité! Encore une recommandation que je vous adresse, frères. Vous savez que la famille de Stéphanas est les prémices de l'Achaïe, et qu'elle s'est dévouée au service des saints. Je vous prie de vous soumettre à de tels hommes, et à tous ceux qui les aident, et qui travaillent avec eux. Je me réjouis de la présence de Stéphanas, de Fortunatus et d'Achaïcus; ils ont suppléé à votre absence, car ils ont tranquillisé mon esprit et le vôtre. Sachez donc apprécier de tels hommes. 
Dans ces versets, le Saint-Esprit donne quatre illustrations de nos relations avec les autres chrétiens.
• Versets 16:10-11: Timothée.
• Versets 16:12-14: Apollos.
• Versets 16:15-16: La famille de Stéphanas.
• Versets 16:17-18: Stéphanas, de Fortunatus et d'Achaïcus.
    Laissez-moi vous présenter le principe. Timothée illustre mes relations envers les jeunes. Je dois être encourageant et avoir le cœur ouvert envers les jeunes. Si Christ est Seigneur de ma vie alors je ne considérerai aucun chrétien avec dédain, je serai ouvert au ministère du Seigneur dans mon cœur à tous les chrétiens, peu importe à quel point ils peuvent être petits. Je ne serai pas trop fier pour penser que certaines personnes ne peuvent rien m’'apporter. C'était le problème de Timothée. Il était jeune et timide. C’'était un jeune dans l’'équipe et certains chrétiens plus âgés le regardaient de haut. Paul dit ici que lorsque Timothée va venir il n'’y a qu’'une seule chose qui pourra l’'effrayer, c’est la façon dont les vieux chrétiens l’'accueilleront. Paul leur demande donc de ne pas le recevoir d’'une telle manière qu’il soit effrayé, qu'ils le repoussent. Si nous avons réellement compris la Seigneurie de Christ, alors nous serons ouverts aux plus faibles des chrétiens.
    Très bien: la seconde illustration est Apollos. Vous avez d’'abord le plus faible des chrétiens et maintenant vous avez Apollos qui représente les chrétiens les plus forts. Actes 18:24-25 dit: « Un Juif nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, homme éloquent et versé dans les Écritures, vint à Éphèse. Il était instruit dans la voie du Seigneur, et, fervent d'esprit, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu'il ne connût que le baptême de Jean. » En fait, dans l’'église de Corinthe il y avait un groupe sectaire qui ont repris son nom. Ils disaient: « Nous sommes d'’Apollos. » Ici, Dieu illustre notre relation envers les personnes qui sont vues comme des « géants spirituels », comme des « piliers. » Nous devrions être indépendants vis-à-vis de ces personnes. Je ne veux pas utiliser le mot « indépendant » dans un sens de fierté, mais juste pour dire l’'opposé de dépendant.
    Vous voyez, certains chrétiens dépendent d’'autres chrétiens, d'’une façon qui n’est pas saine. Ils s'’appuient trop sur eux. Apollos était le genre de chrétien sur lequel vous désirez vous appuyer, c'’était un puissant pilier dans l’'église. Vous pouviez vous appuyer sur lui ou regarder à lui pour avoir de la force. Comme nous l’'avons vu, il y avait un groupe dans l’'église qui se nommait d’'après Apollos. Dans le verset 16:12, les gens de Corinthe ont reçu la nouvelle du fait qu’'Apollos ne désirait pas venir. Leur leader, leur enseignant ne désirait pas venir. Paul explique qu'’il l'’a fortement exhorté à aller à Corinthe, mais qu'’il ne désirait pas venir maintenant. La Bible ne nous donne pas la raison pour laquelle il ne désirait pas venir. 
    Certaines personnes pensent que c'’était peut-être parce qu'’il ne désirait pas encourager d'avantage ce groupe qui s’associait à son nom. Nous ne savons pas pourquoi il n’est pas venu, mais nous savons qu'’il ne le désirait pas. Voici les deux versets qui suivent. Les versets 16:12-13 disent: « Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous. Que tout ce que vous faites se fasse avec charité! » Pourquoi est-ce qu’'il dit cela, après avoir dit qu’'Apollos ne viendrait pas? Je pense que ce qu'’il désire dire est: « Vous n’'avez pas besoin d’'Apollos. Ne soyez pas trop déçus. Tenez-vous sur vos propres pieds. Soyez des hommes. Soyez forts. Vous n’'avez pas besoin de vous appuyer sur d’'autres chrétiens. Si Christ est Seigneur de votre vie, louez Dieu pour les chrétiens forts. Mais soyez également ouverts à tous les chrétiens même les plus faibles, et surtout ne vous appuyez pas sur eux, même sur les plus forts. Vous n’'avez pas besoin de vous appuyer sur eux. Vous n’'avez pas besoin d’'Apollos. Je n’'ai pas besoin d'’Apollos. Vous êtes peut-être déçus parce qu’'Apollos ne peut pas venir, mais vous pouvez faire tout cela par vous-mêmes dans la force du Seigneur et par la puissance de l’'Esprit. Le Seigneur est avec vous, soyez indépendants des hommes. »
    En fait, non seulement l’'église de Corinthe n’'avait pas besoin d’'Apollos, mais voyez à quel point Apollos est libre vis-à-vis de Paul. Lorsque vous lisez certains commentaires vous avez l'’impression que Paul et les autres apôtres étaient des sortes de « papes. » On a l'’impression qu'’ils donnaient des ordres et que tout le monde devait leur obéir. Mais cela n'’est pas vrai. Regardez la réaction d’'Apollos. Paul a essayé de faire de son mieux pour qu’'Apollos parte, mais Apollos a répondu: « Non, je suis libre, je n'’ai pas à faire ce que tu dis. » Cela n’est pas une façon de réagir qui marque la fierté, mais cela nous montre simplement que même si nous pouvons louer Dieu pour tous les leaders qu’'Il fait venir dans notre vie, écoutez ce que dit le plus faible et ne vous appuyez pas sur les plus forts.
    Vous n'’avez pas besoin des hommes, vous avez besoin du Seigneur. Loué soit Dieu pour les instruments qu'’Il envoie, Dieu les a donnés pour votre édification et pour la mienne, mais lorsqu'’ils ne sont pas là alors vous devez tenir debout, être des hommes, tenir bon car vous n'avez pas besoin d’'eux. Nous pensons parfois: « Il n'’y a rien dans les environs. Il n'’y a pas de livres, il n’'y a pas d’'enseignant, il n’'y a pas d’église, il n’'y a pas de communauté. Pauvre de moi. Qu'’est-ce que je vais faire? » Voici ce que vous allez faire: faites confiance à Jésus. Appuyez-vous sur le Seigneur. C’est cela que le Seigneur aimerait que vous fassiez. Vous verrez que Dieu enlèvera souvent la personne sur laquelle vous vous appuyez, soit de façon géographique, sois en mettant en évidence une faiblesse dans sa vie, afin que vous puissiez voler de vos propres ailes. Dieu devra d’'une façon ou d’'une autre briser ce support; ainsi Dieu nous enseigne ici que lorsque Christ sera Seigneur nous n’'entretiendrons pas de dépendance qui ne soit pas saine envers les serviteurs de Dieu.
    La troisième illustration parle de notre relation envers les anciens qui sont dévoués, comme c’'est illustré par la famille de Stéphanas. Quelle devrait être notre attitude et notre relation envers ceux qui sont dévoués pour nous partager la Parole? Le verset 16:16 dit: « Je vous prie de vous soumettre à de tels hommes, et à tous ceux qui les aident, et qui travaillent avec eux. » Nous devrions encourager les faibles, être ouverts à leur ministère, nous ne devrions même pas dépendre des hommes les plus forts, et nous devrions être humbles et nous soumettre au ministère de ceux qui nous enseignent la Parole de façon dévouée. Voici les évidences de ce que Christ est Seigneur. Si Christ est réellement Seigneur, tout cela sera aussi naturel que de respirer dans ma vie. Je me soumettrai à l’'instruction et aux conseils des serviteurs dévoués du Seigneur.
    La quatrième illustration avec Stéphanas, Fortunatus et Achaïcus, est qu'elle devrait être notre attitude envers ceux qui sont utilisés par Dieu pour tranquilliser notre esprit. Le verset 16:18 dit: « Sachez donc apprécier de tels hommes. » Qu’'est-ce que signifie cette expression « apprécier de tels hommes? » En grec, cela signifie considérez-les avec beaucoup d’égard, respectez-les. Nous ne parlons bien sûr pas de vénération d’'hommes ou de quelque chose comme cela. C’'est une attitude d’'adoration envers Dieu pour les instruments qu’'Il met dans votre vie pour rafraîchir votre esprit. Alors que vous avancez dans le Seigneur, vous trouverez des hommes et des femmes qui vont vous instruire, vous encourager, vous exhorter, vous avertir, avoir la communion avec vous, mais il arrivera parfois que Dieu amènera dans votre vie des instruments qui pourront rafraîchir votre esprit. Lorsqu’'Il fait cela, alors considérez-les avec beaucoup d’'égards. Je suppose que selon d'’autres passages nous devons les présenter à Dieu dans nos prières. Tout est bien entendu centré sur Christ et c'’est simplement une attitude à avoir envers ceux qu’'Il amène dans votre vie.
    Le grand principe ici est donc que si Christ est Seigneur de ma vie, alors on le verra dans mes relations avec les autres chrétiens. Je serai ouvert envers les faibles, je ne serai pas dépendant de façon malsaine envers les forts, je serai humble et soumis aux anciens qui enseignent, je considérerai avec beaucoup d’'estime les personnes que Dieu amène dans ma vie et qui rafraîchissent mon esprit. C’est comme cela que la Seigneurie de Christ se manifestera, pas uniquement dans mes finances, pas uniquement dans mon emploi du temps, mais également dans ma relation avec les autres chrétiens.
    Le quatrième test de la Seigneurie de Christ se trouve dans les versets 16:19-20 qui disent: « Les Églises d'Asie vous saluent. Aquilas et Priscille, avec l'Église qui est dans leur maison, vous saluent beaucoup dans le Seigneur. Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. »
    Si Christ est Seigneur de ma vie, ma vie sera caractérisée par la réalité et non pas par l'’hypocrisie. Je serai vrai. Je pense que ce principe est illustré par l’'expression « un saint baiser. » Il est incroyable de voir tout ce que les commentateurs sont capables d'’écrire au sujet des mots « saints » et « baisers. » Je ne pense pas que le point ici est le baiser. La traduction de Philippe dit « Saluez-vous les uns les autres avec une bonne poignée de main. » Je ne suis pas sûr que cela soit juste, mais le point important est que Dieu insiste sur le mot « saint. » Comme vous le savez, il y a quelque chose qui s’'appelle le baiser de Judas et vous savez ce que cela peut signifier. Et il y a également quelque chose que l’'on peut appeler un saint baiser. Il y a des expressions d’'amour qui ne sont pas réelles et il y a des expressions d’'amour qui sont réelles. Lorsque Christ sera Seigneur, même mes salutations seront saintes.
    Lorsque je dirai: « Heureux de te revoir » avec ma bouche, mon cœur dira également: «Heureux de te revoir. » Je ne penserai pas le contraire de ce que je dirai. Lorsque je dirai: «Tu m'’as manqué », je ne penserai pas « Mais pourquoi es-tu donc là? » Il arrive souvent dans notre vie chrétienne que nous ayons ce genre de salutations qui ne sont pas réelles et sincères. Mais lorsque Christ sera Seigneur de votre vie, alors nous nous saluerons les uns les autres avec un saint baiser, c'’est-à-dire que nous serons entièrement réels. Par le Saint-Esprit, Dieu a prévu toutes les provisions afin que nous soyons tout le temps réels. En d’'autres termes, nous n'’avons pas besoin de faire semblant, nous n'’avons pas besoin de jouer à un jeu. La Seigneurie de Christ vous rend sincères et réels.
    Finalement, ce n'’est pas un accident si le livre sur la Seigneurie de Christ se termine avec le fruit de l’'esprit qui est l'’amour. Les versets 16:21-24 disent: « Je vous salue, moi Paul, de ma propre main. Si quelqu'un n'aime pas le Seigneur, qu'il soit anathème! Maranatha. Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec vous! Mon amour est avec vous tous en Jésus-Christ. » Je pense que ce que le Seigneur fait ici, c'’est nous montrer le côté sévère du vrai amour tout comme le côté tendre. Vous voyez, le vrai amour va m’'attacher à ceux qui sont attachés au Seigneur, j’'aimerai le Seigneur et tous ceux qui l’'aiment. Mais le vrai amour me détache également de tous ceux qui n’'aiment pas le Seigneur. Il n'’y a pas uniquement une bénédiction, mais il y a également une malédiction. Il y a une séparation. Si je suis réellement soumis à la Seigneurie de Christ, voilà à quoi ressemblera ma vie. J’'aimerai ceux qui aiment le Seigneur Jésus et je serai séparé de tous ceux qui n’'aiment pas le Seigneur Jésus. C’est simplement une merveilleuse image de la vie chrétienne.
    Êtes-vous prêts à ne pas être populaires dans les endroits où Jésus-Christ n’'est pas populaire? Voilà à quoi nous sommes appelés. La Seigneurie de Christ est une influence qui divise. Cela unit, mais cela divise également et cela nous sépare de tous ceux qui n’'aiment pas le Seigneur.
    Est-ce que Christ règne dans votre vie? Pensez à ce que nous avons vu devant le Seigneur. Êtes-vous un donateur systématique? Pas envers les autres hommes, mais envers le Seigneur. Si ce n'’est pas le cas, vous n’'avez pas compris la Seigneurie de Christ. Est-ce que tous vos plans sont devant Dieu, en disant: « Seigneur, Tu peux faire tout ce que Tu veux avec ces plans. Tu peux les annuler, les remettre à plus tard, leur ajouter quelque chose. » Voilà quelle doit être votre attitude envers les choses de la vie. Si Christ est Seigneur, j’'aurai des relations correctes avec tous les frères et sœurs. Je serai ouvert envers le plus faible d’'entre eux et je ne serai pas dépendant de qui que ce soit, si ce n’est du Seigneur Lui-même. Je me soumettrai à ceux qui ont la lumière. Je louerai Dieu pour ceux qui rafraîchiront mon esprit. Si Christ est Seigneur alors je serai réel, je ne ferai pas semblant, mais tout sera surnaturellement naturel. Je saluerai tout le monde avec un saint baiser. Et finalement le livre se termine avec la manifestation du fruit de l’'esprit qui est l’'amour. J’'aimerai le Seigneur et j’'aimerai les autres et je serai séparé de ceux qui n’'aiment pas le Seigneur.
    Peut-être que vous vous demandez: « Mais de quelle façon est-ce que tout cela pourra se passer dans ma vie? » C'’est avec le verset 16:23: « Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec vous! » C’est comme cela que tout cela peut arriver et il n'’y a pas d'’autre façon.

    Prions: Père, nous Te remercions à nouveau pour ce merveilleux livre et pas pour notre faible compréhension d’'un de ces principes, mais pour tout ce que Tu as prévu que cela devait signifier. Nous prions que Tu puisses manifester cela dans notre vie. Combien nous Te remercions de ce que le Saint-Esprit ait couronné Christ comme Seigneur dans notre vie. Nous prions que nous puissions toujours davantage profiter de ce règne. Nous Te le demandons au nom de Jésus. Amen.

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