samedi 25 mai 2013

SAINT EN CHRIST Rev. Murray Andrew (2)


SAINT EN CHRIST Rev. Murray Andrew

Pensées sur la vocation des enfants de Dieu à être saints, comme Il est saint  PAR LE REV. ANDREW MURRAY
«Je suis saint: Vous serez saints.»
Traduit de l’Anglais. Édition S. DELATTRE Privas. Ardèche 1934 Nouvelle Edition Numérique Yves PETRAKIAN 2011 Diffusion gratuite uniquement en indiquant la source : http://123-bible.com et http://456-bible.123-bible.com/ Disponible gratuitement au format Bible Online sur http://123-bible.com/

12. Le Dieu trois fois saint.
13. Sainteté et humilité.
14. Le Saint de Dieu.
15. Le Saint-Esprit.
16. Sainteté et vérité.
17. Sainteté et crucifixion.
18. Sainteté et foi.
19. Sainteté et résurrection.
20. Sainteté et liberté.
21. Sainteté et bonheur.
22. En Christ notre sanctification.
23. La sainteté et le corps.
24. Sainteté et purification.


DOUZIÈME JOUR  Le Dieu trois fois saint

    Je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils criaient l’un à l’autre et disaient: Saint, saint, saint est l’Eternel des armées! Toute la terre est pleine de sa gloire. {Esaïe 6:3}
    Ils ne cessaient de dire jour et nuit: Saint! saint! saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, qui était, qui est, et qui vient! {Apocalypse 4:8}

    Ce n’est pas seulement sur la terre, mais aussi dans le ciel que la sainteté de Dieu est son principal et son plus glorieux attribut. Ce n’est pas seulement sur la terre, mais aussi dans le ciel que les élans de l’inspiration et de l’adoration la plus élevée font mention de sa sainteté. Les plus glorieux des êtres vivants, ceux qui sont sans cesse devant le trône de Dieu, mettent leur gloire à adorer et à proclamer la sainteté de Dieu. Il ne peut assurément y avoir pour nous un honneur plus grand que celui d’étudier, de connaître et de proclamer hautement la gloire du Dieu trois fois saint.
    Après Moïse, nous le savons, Esaïe a été le principal messager de la sainteté de Dieu. L’un et l’autre, pour la tâche qui leur incombait de faire connaître le Dieu saint, avaient eu une préparation spéciale. Moïse avait vu le Saint dans le feu du buisson, et il cacha sa face et craignit de regarder Dieu; il fut ainsi préparé à être son messager et à le louer comme le Dieu «magnifique en sainteté». Esaïe, lorsqu’il entendit le cantique des séraphins et vit le feu sur l’autel, et la maison qui se remplissait de fumée, s’écria: «Malheur à moi!» Ce ne fut que lorsque, dans le sentiment du besoin qu’il avait d’être purifié, il eut reçu l’attouchement du feu et en même temps la purification de ses péchés, qu’il se sentit capable de porter à Israël l’Evangile du Saint comme son Rédempteur.
    Que ce soit aussi avec un esprit de crainte et d’humble adoration que nous écoutions le cantique des séraphins, et que nous cherchions à connaître le Dieu trois fois saint! Et que ce soit aussi pour nous par le feu purificateur que nos lèvres soient rendues capables de raconter au peuple de Dieu que son Dieu est le Saint d’Israël, leur Rédempteur! La triple répétition du mot saint, a, à travers tous les siècles de l’histoire de l’Eglise chrétienne, été mise en relation avec la sainte trinité. Le cantique des quatre êtres vivants devant le trône de Dieu rend évidente la vérité de cette pensée. (Apocalypse 4:8) Car nous le trouvons là suivi de l’adoration de «Celui qui était, qui est et qui vient, le Tout-Puissant»; la source éternelle, la manifestation actuelle dans le Fils, et l’achèvement futur de la révélation de Dieu par, l’œuvre de l’Esprit dans son Eglise. Cette vérité, la sainte trinité, est souvent considérée comme une doctrine abstraite, n’ayant que peu de portée pour la vie pratique.
    Bien loin que ce soit le cas, une foi vivante doit trouver là une de ses racines les plus puissantes; car une vue spirituelle des relations et de l’œuvre de chacune des personnes de la trinité, et de la réalité de leur unité vivante est un élément essentiel d’une vraie croissance dans la connaissance et l’intelligence des choses spirituelles. {7}
    Considérons ici la trinité spécialement avec la sainteté de Dieu, et comme la source de notre propre sainteté. Que signifie que nous adorions le Dieu trois fois saint? Dieu n’est pas seulement saint, mais il est encore Celui qui sanctifie; dans la révélation des trois personnes de la trinité, nous avons la révélation du moyen par lequel Dieu nous sanctifie. La trinité nous enseigne que Dieu s’est révélé à nous de deux manières. Le Fils est «la forme de Dieu», sa manifestation lors qu’il se montre à l’homme, l’image en laquelle s’est incorporée sa gloire invisible, et à laquelle l’homme doit être rendu conforme. L’Esprit est la puissance de Dieu, agissant dans l’homme et le conduisant à cette image. En Jésus-Christ, Celui qui était en forme de Dieu a pris la forme d’un homme, et la sainteté divine a été littéralement manifestée sous la forme d’une vie humaine et des membres d’un corps humain. Une nature humaine nouvelle et sainte a été formée en Christ afin de nous être communiquée. Dans sa mort, sa propre sainteté a été rendue parfaite par une obéissance humaine, et ainsi la puissance du péché a été conquise, brisée. Par conséquent, dans la résurrection, et par l’Esprit de sainteté, Jésus fut déclaré Fils de Dieu, avec le pouvoir de nous communiquer sa vie. Là, l’Esprit de sainteté fut débarrassé des entraves qui empêchaient son oeuvre, et il obtint le pouvoir d’entrer dans l’homme et d’y demeurer. Le Saint-Esprit fut répandu comme le fruit de la résurrection et de l’ascension. Et l’Esprit est maintenant la puissance de Dieu en nous, agissant pour nous élever et pour nous conduire à Christ, pour reproduire sa vie et sa sainteté en nous, pour nous rendre capables de recevoir et de manifester pleinement dans notre vie Celui qui nous a sauvés. Christ vient d’en haut comme l’incorporation de la sainteté invisible de Dieu; le Saint-Esprit nous élève de notre poussière à la rencontre de Christ et nous rend capables de recevoir et de nous approprier tout ce qui est en lui.
    La trinité que nous adorons est le Dieu trois fois saint; le mystère de la trinité est le mystère de la sainteté; la gloire et la puissance de la trinité sont en même temps la gloire et la puissance du Dieu qui sanctifie. Il y a Dieu, qui habite une lumière inaccessible, un feu consumant d’amour pur et saint, qui détruit tout ce qui lui résiste, et élève à sa pureté et à sa sainteté tout ce qui se soumet à lui. Il y a le Fils, qui se jette dans ce feu consumant, soit que ce feu se manifeste dans la félicité éternelle du ciel, soit qu’il se manifeste dans l’explosion du courroux de Dieu sur la terre; le Fils, dis-je, s’y jette comme une vivante et volontaire offrande pour en être l’aliment, comme aussi pour être la révélation du pouvoir qu’il a de détruire et de sauver. Enfin, il y a l’Esprit de sainteté, feu puissant, dont les flammes s’étendent de tous côtés, convainquant de péché, jugeant comme Esprit de feu et transformant pour lui donner son propre éclat et sa propre sainteté tout ce qu’il peut atteindre. Toutes les relations qui existent entre ces trois personnes divines, et qui existent entre elles et nous, ont leur source et leur signification dans la révélation de Dieu comme le Saint. Dans la mesure où nous le connaissons et où nous avons part à sa vie, dans, cette mesure nous connaîtrons sa sainteté et y participerons. Et comment le connaîtrons-nous? 
    Apprenons à connaître la sainteté de Dieu comme le font les séraphins: en adorant le Dieu trois fois saint. Couvrons-nous la face et joignons-nous sans cesse au cantique d’adoration: «Saint! saint! saint est l’Eternel des armées!» Que chaque fois que nous méditons la Parole, chaque prière que nous adressons au Dieu saint, chaque acte de foi en Christ, le Saint et le Juste, que tout service que nous faisons dans une humble dépendance du Saint-Esprit soit accompli dans l’esprit d’adoration de ce cantique: «Saint! saint! saint est l’Eternel notre Dieu!»
    Apprenons à connaître la sainteté de Dieu comme Esaïe l’a fait, lui qui était un des messagers choisis de Dieu pour révéler et pour interpréter à son peuple le nom du Saint d’Israël. La préparation du prophète comme tel avait eu lieu dans une vision qui le fit pousser le cri: «Malheur à moi! Car mes yeux ont vu le Roi, l’Eternel des armées!» Prosternons-nous dans le silence devant le Saint, jusqu’à ce que notre beauté même soit changée en corruption. Puis, croyons au feu purificateur de l’autel, à la vertu de l’attouchement du charbon ardent pris sur l’autel, charbon qui non seulement consume, mais purifie les lèvres et le cœur, et leur fait tenir ce langage: «Me voici, envoie-moi». (Esaïe 68)} Oui, adorons, soit comme les séraphins, soit comme le prophète, qui était tout tremblant; adorons jusqu’à ce que nous sachions que notre service aussi est accepté pour publier hautement la louange du Dieu trois fois saint.
    Saint! Saint! Saint! Si nous devons être, en effet, les messagers du Dieu saint, cherchons à comprendre toute la signification de ce triple cri d’adoration: Saint! le Père, Dieu au-dessus de nous, haut élevé, qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir, dont la sainteté est inaccessible, mais qui, dans sa sainteté, s’approche de nous pour nous sanctifier. Saint, le Fils, Dieu avec nous, révélant dans une vie humaine la sainteté divine, la conservant au milieu de ses souffrances et de sa mort pour nous, et préparant pour son peuple une nature et une vie saintes. Saint, l’Esprit, Dieu en nous, la puissance de la sainteté en nous, nous faisant atteindre et embrasser la stature de Christ, et transformant notre vie intérieure par une union et une communion avec Celui par qui et en qui nous sommes saints. Saint! Saint! Saint! tout est sainteté. Ce n’est que sainteté, parfaite sainteté.
    Voici ce qu’est la sainteté cachée et inaccessible; une sainteté manifestée et maintenue, dans une vie humaine; une sainteté communiquée et faite nôtre. Le mystère de la sainte trinité est le mystère de la vie chrétienne, le mystère de la sainteté. Les Trois sont un; et nous devons nous pénétrer toujours plus profondément de cette vérité, c’est qu’aucune des trois personnes de la trinité ne travaille jamais séparément ou d’une manière indépendante l’une de l’autre. Le Fils révèle le Père, et le Père révèle le Fils. Le Père ne se donne pas lui-même, mais l’Esprit; l’Esprit ne parle pas de lui-même, mais il crie en nous: «Abba!» (Père). Le Fils est notre sanctification, notre vie, notre tout; «toute plénitude habite corporellement en lui». Et cependant nous devons sans cesse nous prosterner aux pieds du Père pour qu’il révèle en nous son Fils, pour qu’il établisse Christ dans notre âme. Et le Père n’établit point Christ en nous sans l’Esprit; nous devons donc demander d’être puissamment fortifiés par l’Esprit, afin que Christ habite en nous. Christ donne l’Esprit à ceux qui croient en lui, qui l’aiment et qui lui obéissent; et l’Esprit, à son tour, donne Christ, le forme en nous et l’y fait habiter. Et ainsi dans chaque acte d’adoration, à chaque pas dans la croissance, dans chaque expérience bénie que nous faisons de la grâce de Dieu, les trois personnes de la divinité sont activement engagées: le Dieu un étant toujours trois, les trois toujours un.
    Enfants de Dieu, appelés à être saints comme lui aussi est saint, oh! prosternons-nous et adorons en sa sainte présence! Venez et couvrez-vous la face; détournez vos yeux et vos esprits de la contemplation de choses qui surpassent toute intelligence, et que votre âme se recueille dans ce silence intime dans lequel le culte du sanctuaire céleste peut seul avoir lieu. Venez, et comme les séraphins couvrez-vous les pieds; tenez-vous pour un peu de temps à l’écart du bruit de votre activité et de votre vie pressée, que ce bruit soit un bruit mondain ou même un bruit religieux, et apprenez à adorer. Venez, et quand vous vous prosternerez dans l’humiliation qui vous convient, la gloire du Saint brillera sur vous. Et lorsque vous entendrez, que vous saisirez et chanterez le cantique: Saint! saint! saint! vous comprendrez comment dans cette connaissance et ce culte du Dieu trois fois saint se trouve la puissance qui peut vous rendre saints.  «Soyez saints, car je suis saint».

    Saint, saint, saint, Seigneur Dieu tout-puissant, qui étais, qui es et qui viens, je t’adoré comme le Dieu trois fois saint. Me couvrant la face et les pieds, je voudrais me prosterner devant toi dans une profonde humilité et dans le silence jusqu’à ce que ta miséricorde me relève, et m’élève comme sur des ailes d’aigle pour contempler ta gloire.
    Dieu des miséricordes qui m’a appelé à être saint comme tu es saint, oh! révèle-moi quelque chose de ta sainteté! Lorsqu’elle brille dans mon âme et fait mourir en moi ce qui est charnel et terrestre, fais que même les souillures les plus involontaires du péché disparaissent de mon cœur, et que les mouvements les plus imperceptibles de la chair me deviennent intolérables. Lorsqu’elle brille d’une divine lumière et ravive en moi l’espérance d’être fait participant de ta sainteté, fais grandir dans mon âme la confiance, l’assurance que toi-même tu veux me sanctifier entièrement, et que tu veux même faire de moi un messager de ta sainteté.
    O Dieu trois fois saint! je t’adore comme mon Dieu! SAINT, toi, LE PÈRE, qui es saint et qui sanctifies, toi qui as sanctifié ton propre Fils, et l’as envoyé dans le monde afin que nous puissions contempler la gloire de Dieu dans une figure humaine, la face bénie de Jésus-Christ! SAINT, toi, LE FILS, le Saint de Dieu accomplissant la volonté du Père, et qui t’es sanctifié toi-même pour nous, afin de pouvoir être notre sanctification, notre sainteté. SAINT, toi, LE SAINT-ESPRIT; l’Esprit de sainteté qui, venant demeurer en nous, nous fait possesseurs du Fils et de sa sainteté, nous rendant ainsi participants de la sainteté de Dieu. O mon Dieu! je me prosterne devant toi, je te rends le culte qui t’appartient, je t’adore. Que l’adoration du ciel dont les accents se font entendre incessamment soit, même ici-bas, l’adoration que mon âme te rende sans cesse! Que le cantique de ce culte qui t’est rendu par les séraphins et par tes rachetés devant ton trône soit, dans les profondeurs de mon âme, la note dominante de ma vie: SAINT.’ SAINT.’ SAINT.’ le Seigneur Dieu tout-puissant qui étais, qui es et qui viens! Amen.

    1° L’idée, la pensée a toujours besoin de distinguer, de séparer: la vie seule renferme une parfaite unité. Plus nous connaîtrons le Dieu vivant, plus nous réaliserons combien réellement le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont un. Dans chacun des actes d’une personne les deux autres personnes sont présentes. Il ne s’élève pas une prière à Dieu que la présence des trois personnes divines ne soit nécessaire: au nom de Christ, par l’Esprit, nous parlons au Père.
    2° Saisir ceci par la foi, c’est saisir le secret de la sainteté. Le Dieu saint au-dessus de nous, donnant et agissant sans cesse; le Saint de Dieu, Jésus-Christ, le don vivant, qui a pris possession de nous, et en qui nous sommes; le Saint-Esprit, Dieu en nous, par qui le Père agit et le Fils est révélé; voilà le Dieu qui nous dit::«Je suis saint; je suis Celui qui sanctifie». Dans la parfaite unité de l’œuvre des trois personnes divines se trouve la sainteté.
    3° Il n’y a rien qui doive nous étonner si l’amour du Père et la grâce du Fils n’accomplissent pas davantage, lorsque la communion du Saint-Esprit est peu comprise, peu recherchée ou peu acceptée. Le Saint-Esprit est le fruit et le couronnement de la révélation divine, Celui par qui le Fils et le Père viennent à nous. Si vous voulez connaître Dieu, si vous voulez être saint, vous devez être enseigné et conduit par le Saint-Esprit.
    4° Toutes les fois que vous rendez au Dieu trois fois saint votre culte et que vous l’adorez, écoutez attentivement si aucune voix ne se fait entendre: «Qui enverrai-je? Qui ira pour nous?». (Esaïe 6:8) Et faites entendre cette réponse: «Me voici, envoie-moi», vous offrant à être pour ceux qui vous entourent un messager de la sainteté de Dieu.
    5° Quand dans la méditation et l’adoration vous avez cherché à recevoir et à exprimer ce que la Parole de Dieu vous a enseigné, alors vient le moment pour vous de confesser votre ignorance et de vous attendre à Dieu pour qu’il se révèle lui-même à vous.

(7) Nous voyons dans la nature comme une contrepartie de la nécessité divine et de la signification de la doctrine de la trinité. Dans tout objet vivant qui existe, nous distinguons en premier lieu la vie, puis la forme sous laquelle cette vie se manifeste: enfin la puissance ou l’effet que le résultat de la vie, agissant sous sa forme ou sa manifestation, produit. Nous avons ainsi Dieu comme l’invisible, la source de la vie: le Fils comme forme ou image de Dieu, manifestation de la vie invisible, et le Saint-Esprit comme puissance de cette vie qui procède du Père et du Fils, et qui accomplit le plan de la volonté de Dieu dans l’Eglise. En appliquant cette pensée à Dieu, comme à Celui qui est le Saint, nous comprendrons mieux la place du Fils et de l’Esprit lorsqu’ils nous apportent la sainteté de Dieu.

TREIZIÈME JOUR  Sainteté et humilité

    Ainsi parle le Très-Haut dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint: J’habite dans les lieux élevés et dans la sainteté; mais je suis avec l’homme contrit et humilié, afin de ranimer les esprits humiliés, afin de ranimer les cœurs contrits. (Esaïe 57:15)

    La révélation que nous avons en Esaïe, le Saint, comme Rédempteur et Sauveur de son peuple est bien admirable. Dieu veut, en tant que Saint, habiter au milieu du peuple qu’il a créé et qu’il s’est formé pour lui-même, manifestant sa puissance et sa gloire, et les remplissant de joie et d’allégresse. Cependant toutes ces promesses sont relatives au peuple dans son ensemble. Notre texte de ce jour nous révèle un trait nouveau et tout particulièrement beau de la sainteté divine dans ses relations avec l’individu. Le Très-Haut, dont le nom est saint, et dont la demeure est éternelle, regarde à l’homme contrit et humilié; il est avec cet homme; il veut demeurer auprès de lui. La sainteté de Dieu se montre dans son amour plein de condescendance. De même qu’il est un feu consumant pour tous ceux qui s’enorgueillissent et qui s’exaltent eux-mêmes devant lui, il est pour l’esprit des humbles semblable à un soleil brillant, faisant revivre le cœur, et donnant la vie.
    La profonde signification de cette promesse apparaît clairement lorsque nous la rapprochons des autres promesses des temps de la nouvelle Alliance. Le trait caractéristique de la nouvelle Alliance, dans ce qui la rend supérieure à l’ancienne, c’est que, tandis que dans la loi et ses institutions tout était extérieur, tout dans le royaume de Dieu inauguré par la nouvelle Alliance veut être intérieur.
    La loi de Dieu donnée et écrite dans le cœur, un nouvel esprit mis au dedans de nous, l’Esprit même de Dieu donné pour demeurer avec notre esprit, tellement que le cœur et la vie intérieure soient rendus capables de devenir le temple, la demeure de Dieu, voilà ce qui constitue le privilège particulier du ministère de l’Esprit. Notre texte est peut-être le seul dans l’Ancien Testament, où cette habitation du Dieu saint, non seulement au milieu du peuple, mais dans le cœur du croyant, est clairement révélée. C’est en ceci que les deux aspects de la sainteté divine devaient atteindre leur complète manifestation: «J’habite dans les lieux élevés et dans la sainteté; je suis avec l’homme contrit et humilié». Dans son ciel, dans ces lieux hauts et saints, et dans notre «cœur, contrit et humilié, Dieu a sa demeure»
    La sainteté de Dieu, c’est sa gloire qui, par une distance infinie, se sépare non seulement du péché, mais même de la créature, cette gloire l’élevant bien au-dessus de cette dernière. La sainteté de Dieu, c’est son amour qui l’attire en bas vers le pécheur, afin de l’élever à sa communion et à sa ressemblance, et de le rendre saint comme lui est saint. Le Dieu saint cherche celui qui est humble; celui qui est humble trouve le Dieu saint: voilà les deux leçons que nous avons à apprendre aujourd’hui.
    Le Dieu saint cherche celui qui est humble. Rien n’a tant d’attraits pour Dieu qu’un cœur humilié, contrit. La raison en est évidente. Il n’y a pas, dans le monde de la nature, comme dans le monde spirituel, une loi plus simple, que celle-ci, c’est que deux corps ne peuvent en même temps occuper le même espace. Le nouvel occupant ne peut réellement posséder que l’espace qu’il a fait évacuer par l’ancien. Dans l’homme, le moi est maître de la place, la volonté propre possède tout; il n’y a pas de place pour Dieu. Il est absolument impossible que Dieu vienne régner dans un cœur lorsque le moi en occupe encore le trône. Aussi longtemps que sous l’influence aveuglante du péché et de l’amour de soi-même, le croyant lui-même n’est pas vraiment conscient de l’étendue du règne de la volonté propre, il ne peut y avoir ni contrition, ni humilité véritable.
    Mais lorsque l’Esprit de Dieu nous a révélé, et que notre âme voit enfin que c’est bien le moi qui a tenu secrètement Dieu à distance, oh! avec quelle confusion elle est brisée, et combien elle soupire après une rupture complète avec ce moi égoïste, afin que Dieu puisse avoir la place à laquelle il a droit! C’est cette rupture voulue et entretenue qui est exprimée par ce mot contrition. Et lorsque l’âme voit quelle a été sa folie et sa culpabilité en honorant secrètement le moi et en empêchant le Dieu saint d’occuper la place que son droit de Créateur lui avait donnée en nous, et qu’il aurait remplie avec tant de bénédictions pour notre âme, cette dernière se jette dans la poussière, n’ayant qu’un seul désir: donner à Dieu la place et la louange qui lui sont dues.
    Pareille contrition et pareille humiliation sont douloureuses, car l’une et l’autre amènent l’âme à ne voir plus rien en elle-même sur quoi se reposer, ou qui lui permette d’espérer. Et moins que tout cela; elle ne saurait croire ou s’imaginer qu’elle peut devenir un objet de la bienveillance divine, un vase capable de recevoir une bénédiction venant de Dieu. Et cependant, voilà justement le message que la Parole du Seigneur apporte à notre foi. Elle nous annonce que le Très-Haut, dont le nom est saint, cherche et se prépare une demeure sur la terre. Elle nous, dit précisément ce qu’un cœur humble et contrit ne pouvait imaginer ou penser, et que, même maintenant, ce cœur peut à peine croire, c’est que c’est justement et seulement dans un pareil cœur que Dieu veut habiter. Ce sont ces cœurs dans lesquels Dieu peut se glorifier, dans lesquels la place est faite pour lui, afin qu’il occupe la place du moi, et qu’il la remplisse de sa divine présence. Le Saint cherche les humbles. C’est lorsque nous reconnaissons qu’il n’y a rien en nous à admirer, et sur quoi nous puissions nous appuyer, que Dieu voit en nous tout à admirer et sur quoi il peut compter, parce qu’il y a une place libre et toute prête pour lui. Le cœur humilié est la demeure du Dieu saint.
    Le cœur humble trouve le Dieu saint. C’est lorsque la conscience de notre péché et de notre faiblesse, et la découverte que nous avons faite de tout ce qui reste en nous du moi nous fait craindre de ne jamais pouvoir arriver à la sainteté, c’est alors, dis-je, que le Dieu saint se donne à nous. Ce n’est point lorsque regardant à vous-même vous cherchez à vous rendre compte si vous êtes suffisamment humble et contrit, non, mais c’est lorsque, cessant de vous contempler vous-même, parce que vous désespérez de voir jamais en vous autre chose que du péché, vous regardez au Dieu saint, alors seulement vous vous apercevez que sa promesse est votre seule espérance. C’est dans la foi et par la foi que le Saint est révélé à l’âme humble et contrite. La foi est toujours le contraire de ce que nous voyons ou sentons; elle regarde à Dieu seul. Et cette foi donne à l’âme cette confiance que, dans le sentiment profond de notre souillure, et avec la crainte que nous avons de ne jamais arriver à la sainteté, Dieu, le Saint, qui nous sanctifie, est près de nous comme Rédempteur et comme Sauveur. De plus, la foi nous rend capables d’être contents dans notre humiliation et dans le sentiment de notre indignité et de notre pauvreté, en même temps qu’elle nous fait nous réjouir dans l’assurance que Dieu lui-même prend possession du cœur contrit et lui rend la vie.
    Heureuse l’âme qui est prête à apprendre cette leçon, c’est là que, tout le long du chemin, elle aura à faire l’expérience simultanée de la faiblesse et de la puissance, de la pauvreté et de l’abondance, de la profonde et réelle humiliation, comme aussi de la merveilleuse habitation en elle du Dieu saint. Ceci est, en effet, le profond mystère de la vie divine. Pour la raison humaine c’est un paradoxe. Quand Paul dit de lui-même: «Comme mourant, et voici nous vivons; comme affligés, et cependant nous réjouissant sans cesse; comme n’ayant rien, et cependant possédant toutes choses», il ne fait qu’exprimer la loi du royaume de Dieu qui est que, dans la mesure où le moi est détrôné et anéanti, Dieu devient tout en nous. A côté du sentiment profond de néant et de faiblesse, le sentiment de richesses infinies et de joies ineffables peut remplir le cœur. Quelque intense et bénie que soit l’expérience de la proximité, de la félicité, de l’amour et de l’habitation actuelle du Saint en nous, ce n’est jamais une habitation qui ait lieu dans ma vieille nature, dans le moi; c’est toujours, au contraire, la divine présence humiliant le moi, afin de faire place à Dieu et que lui seul soit exalté. La puissance de la mort de Christ, la communion de sa croix agit sans cesse et en même temps avec la puissance et la joie de sa résurrection. «Celui qui s’abaisse sera élevé».
    Dans la vie de la foi l’humiliation et l’exaltation sont simultanées, l’une dépendant de l’autre. Le cœur humble trouve le Dieu saint, et quand il l’a trouvé, la possession qu’il en a l’humilie d’autant plus. Non qu’il n’y ait pas de danger pour la chair de s’exalter dans la possession du Dieu trois fois saint; mais, le danger connu, le cœur humble recherche la grâce de craindre continuellement Celui qui doit être craint, d’une crainte qui le fait s’attacher toujours plus fermement à Dieu seul. Ne vous imaginez jamais avoir atteint un état dans lequel le moi ou la chair sont absolument morts. Non; mais par la foi vous entrez et vous demeurez dans une communion avec Jésus, en qui ils sont crucifiés; si vous demeurez en lui, vous êtes affranchi de leur domination, mais seulement en tant que vous habitez en lui, que vous croyez, et qu’en croyant vous êtes sorti de votre moi pour demeurer en Jésus. Par conséquent, plus la grâce de Dieu abonde, plus l’habitation du Saint en nous devient sensible et précieuse, plus aussi le coeur devient humble. Le danger qui vous menace est plus grand, mais le secours sur lequel vous pouvez compter est plus près maintenant; contentez-vous de constater en tremblant le danger, cela vous rendra courageux, plein de hardiesse pour réclamer dans la foi la victoire.
    Croyants, qui confessez votre néant, et qui faites profession de n’avoir de confiance que dans la grâce, je vous en prie, écoutez ce merveilleux message. «Le Très-Haut dont la demeure est éternelle, et dont le nom est saint, Celui qui habite dans les lieux élevés et dans la sainteté» cherche une demeure ici-bas. Voulez-vous la lui donner? Ne voulez-vous pas vous prosterner dans la poussière afin qu’il trouve en vous le cœur humble dans lequel il aime à habiter? Ne voulez-vous pas croire maintenant que, même en vous, quelque misérable et brisé que vous vous sentiez, Il se réjouit de faire sa demeure? «Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux».
    Oh! voilà le chemin de la sainteté! Soyez humbles, et la sainte proximité, la divine présence de Dieu en vous sera votre sainteté. Lorsque vous entendez le commandement: «Soyez saints comme je suis saint», que la foi réclame ce qui lui est promis, et qu’elle réponde: «Je veux être saint, ô Dieu très saint! si toi qui es le Saint veux demeurer en moi». «Soyez saints comme je suis saint».

    O Seigneur! tu es le Très-Haut, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint. Et cependant tu dis: «J’habite dans les lieux élevés et saints, et avec celui dont le cœur est contrit et humilié». Oui, Seigneur, lorsqu’une âme se met à la dernière place, lorsqu’elle a d’elle-même des pensées humbles et qu’elle sent son néant, toi, le Saint, tu aimes à venir et à consoler cette âme, à habiter en elle et à la vivifier.
    O mon Dieu! le néant de mon être m’humilie; mes nombreuses transgressions m‘humilient; ma méchanceté innée m’humilie; mais ce qui m’humilie plus que toute autre-chose c’est ta condescendance infinie et l’ineffable habitation que tu m’accordes de ta personne divine. C’est ta sainteté en Christ portant notre péché et consentant à demeurer en nous, ô Dieu! c’est ton amour qui surpasse toute intelligence, qui m’humilie. Je t’en supplie que cet amour fasse son oeuvre en moi jusqu’à ce que le moi se cache et fuie h la présence de ta gloire et que toi seul tu sois tout en moi. Amen.

    1° Humilité et sainteté. Tenez ferme le rapport intime entre ces deux choses. L’humilité me met à la place qui me convient, à moi, pécheur; la sainteté donne à Dieu la place qui seule est digne de lui. Si je consens à n’être rien devant lui, et que Dieu soit tout pour moi, je suis sur la vraie voie de la sainteté. L’humilité est la sainteté parce qu’elle donne toute gloire à Dieu.
    2° Plusieurs font effort pour être humbles avec Dieu, mais avec les hommes ils maintiennent leurs droits et nourrissent, entretiennent, le moi. Souvenons-nous que la grande école d’humilité devant Dieu c’est d’accepter l’humiliation qui nous vient de l’homme. Christ s’est sanctifié lui-même pour nous, en acceptant l’humiliation et l’injustice que des hommes méchants ont fait peser sur lui.
    3° L’humilité n’aperçoit jamais sa propre beauté, parce qu’elle refuse de se regarder; elle s’étonne seulement d’une chose, c’est de l’infinie condescendance du Dieu saint; et elle se réjouit de l’humilité de Jésus, du Saint de Dieu, notre Saint.
    4° Le lien qui relie la sainteté à l’humilité c’est l’habitation de Dieu en nous. Le Très-Haut, dont le nom est saint, habite le cœur contrit. Et, où Il habite, là est le lieu saint.

QUATORZIÈME JOUR   Le Saint de Dieu

    C’est pourquoi aussi le Saint (petit enfant), qui aura été engendré, sera appelé Fils de Dieu. (Luc 1:35) (Version de Lausanne.)
    Et pour nous, nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu.. (Jean 6:69) F.Godet.

     «Le Saint de l’Eternel», (Psaume 106:16) cette expression ne se trouve qu’une fois dans l’Ancien Testament. Elle est employée pour parler d’Aaron en qui la sainteté, pour autant qu’elle pouvait alors être révélée, avait trouvé sa plus complète personnification. Ce titre a attendu son accomplissement en Celui qui seul, dans sa personne divine, pouvait parfaitement manifester la sainteté de Dieu sur la terre, Jésus, le Fils du Père.
    1° En lui nous voyons en quoi consiste l’incomparable excellence de la nature divine. «Tu aimes la justice et tu hais la méchanceté, c’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie par privilège sur tes collègues». (Psaume 45:8) La haine infinie de Dieu pour le péché, et le soin avec lequel il maintient le droit, la justice, pourraient sembler n’avoir qu’une petite valeur morale, comme étant une nécessité de sa nature. Dans le Fils nous voyons la sainteté divine mise à l’épreuve. Il est éprouvé et tenté! «Il souffre étant tenté», et il prouve que la sainteté a vraiment une valeur morale; elle est prête à faire tous les sacrifices, même jusqu’à donner sa vie, cesser d’être, plutôt que de consentir au péché. Jésus, en se livrant lui-même à la mort plutôt que de céder à la tentation, en acceptant la mort afin que le juste jugement du Père soit honoré, a prouvé que la justice est un élément de la sainteté divine et que le Saint est sanctifié par la justice.
    Mais ceci n’est qu’un côté de la sainteté. Le feu qui consume est aussi le feu qui purifie: il fait participant de sa belle nature lumineuse tout ce qui est capable d’assimilation. Par conséquent, non seulement la sainteté divine maintient sa propre pureté, mais encore elle la communique. En cela Jésus se montra véritablement le Saint de Dieu, c’est qu’il n’a jamais dit: «Retire-toi, car je suis plus saint que toi». Sa sainteté s’est montrée être l’incarnation même de Celui qui a dit: «J’habite dans les lieux élevés et dans la sainteté, mais je suis avec l’homme contrit, humilié». C’est en lui qu’on a pu voir l’affinité qu’il y a entre la sainteté et tout ce qui est perdu, impuissant, pécheur. Il a montré que la sainteté n’est pas seulement cette énergie qui dans une sainte indignation se sépare de tout ce qui est impur, mais qu’elle est aussi cette puissance qui, dans son saint amour, sépare pour lui-même, même ce qui est le plus coupable, le plus pécheur, afin de le sauver et de le bénir. En lui nous voyons comment la sainteté divine est l’harmonie de la Justice infinie avec l’Amour infini.
    2° Tel est le divin aspect du caractère de Christ lorsqu’il fait voir sous une forme humaine ce qu’est la sainteté de Dieu. Mais il y a un autre aspect, non moins intéressant et non moins important pour nous. Non seulement nous désirons savoir comment Dieu est saint, mais aussi comment l’homme doit s’y prendre pour être saint comme Dieu est saint. Jésus est venu pour nous enseigner qu’il est possible d’être homme et d’avoir en même temps la vie de Dieu habitant en nous. Nous pensons ordinairement que la gloire et la perfection infinies de la divinité sont les seuls cadres dans lesquels la beauté de la sainteté peut être contemplée; Jésus a prouvé la parfaite adaptation et la parfaite capacité de la nature humaine pour manifester ce qui est la gloire essentielle de la divinité. Il a montré comment, en choisissant et en accomplissant la volonté de Dieu, en faisant de cette volonté la sienne propre, l’homme peut vraiment être saint comme Dieu est saint.
    La valeur de cet aspect de l’incarnation dépend de notre manière de réaliser parfaitement la vraie humanité de notre Seigneur. La séparation solennelle et l’opération purificatrice qui se poursuit incessamment dans la fournaise ardente de la sainteté divine, consumant et s’assimilant sans cesse ce qui en nous doit être consumé et est assimilable, nous nous attendons à la voir en Lui dans les luttes d’une volonté vraiment humaine. Car la sainteté, pour être vraiment humaine, doit être non seulement un don, mais une acquisition. Venant de Dieu, elle doit être acceptée par l’individu qui doit se l’approprier personnellement, par l’abandon volontaire de sa part de tout ce qui n’est pas en conformité avec elle. Jésus ayant très positivement fait le sacrifice de sa propre volonté, et ayant accompli et souffert la volonté du Père, nous avons en lui la révélation de ce qu’est la sainteté humaine, et comment l’homme, par l’union de sa volonté, avec celle de Dieu, peut vraiment être saint comme Dieu est saint.
    3° Mais à quoi servirait-il que nous ayons vu en Jésus qu’un homme peut être saint? Son exemple serait une ironie s’il ne nous montrait pas le moyen et ne nous donnait pas le pouvoir de devenir semblables à lui. Nous apporter ce moyen, nous donner ce pouvoir, voilà certainement l’objet suprême de cette incarnation. La nature divine de Christ ne s’est pas bornée à rendre son humanité participante de sa sainteté, le laissant, lui, n’être rien de plus qu’un simple homme. Mais sa divinité a donné à la sainteté humaine, qu’il a manifestée, à la sainte nature humaine qu’il a amenée à la perfection, une valeur infinie et une puissance de communication. Avec lui une vie nouvelle, la vie éternelle, a été greffée sur le tronc de l’humanité.
    Pour tous ceux qui croient en lui, il s’est sanctifié, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité. Parce que sa mort a été le grand triomphe de son obéissance à la volonté du Père, elle a brisé pour toujours la domination du péché; elle a expié notre iniquité, et elle a acquis auprès du Père, pour le Fils, le pouvoir de rendre ses rachetés participants de sa propre vie et de sa sainteté. Dans sa résurrection et dans son ascension la puissance de cette vie nouvelle et son droit à une domination universelle ont été rendus manifestes; et maintenant, il est en vérité le Saint de Dieu, tenant en ses mains comme Chef la puissance de la sainteté, divine et humaine tout à la fois, afin de la communiquer à chacun des membres de son corps.
    En parlant du mystère de la sainte trinité, nous avons vu comment Christ tient le milieu entre le Père et le Saint-Esprit, comme point d’union dans lequel ils se rencontrent. Dans le Fils, «l’empreinte de sa personne», (Hébreux 1:3) nous avons la révélation objective de la divinité, la sainteté divine personnifiée et rapprochée de nous. Dans le Saint-Esprit nous avons cette même révélation subjectivement, la sainteté divine entrant dans notre être intérieur et s’y révélant.
    Lorsque le Saint-Esprit prend de la sainteté qui est de Christ pour nous la communiquer, son œuvre est bien réellement de révéler et de glorifier Christ comme le Saint de Dieu. Il nous montre que tout est en Christ, et que Christ est tout pour nous; que nous-mêmes nous sommes en Christ, et que comme un Sauveur vivant, Christ, par son Saint-Esprit, nous prend et nous garde à sa charge, nous et notre vie de sainteté. Il fait vraiment de Christ pour nous le Saint de Dieu. Mon frère, veux-tu être saint? Veux-tu connaître la voie de Dieu pour la sainteté? Apprends à connaître le Christ comme le Saint de Dieu. Tu es en lui, «saint en Christ». Tu as été établi en Christ par un acte de la puissance divine; et cette puissance t’y maintient, planté, enraciné dans cette plénitude divine de vie et de sainteté qui est en lui. Sa sainte présence et la puissance de sa vie éternelle t’entourent de toutes parts; que le Saint-Esprit te le révèle! Le Saint-Esprit est en toi comme la puissance même de Christ et de sa vie. Secrètement, silencieusement, mais puissamment, si tu veux regarder au Père pour cette oeuvre de l’Esprit en toi, le Saint-Esprit te fortifiera dans cette foi: que tu es en Christ, et que la vie divine qui t’enveloppe ainsi de tous côtés entrera en toi et prendra possession de tout ton être. Prie et étudie-toi à croire et à réaliser que c’est bien en Christ, comme en Celui qui est le Saint de Dieu, en Christ, dans lequel la sainteté de Dieu est préparée pour toi sous la forme d’une nature sainte et d’une vie sainte, que toi tu es et que tu peux demeurer désormais.
    Puis souviens-toi aussi que le Christ est ton Sauveur, le plus patient, le plus compatissant des pédagogues. Etudie la sainteté la clarté de sa face, en ayant les regards arrêtés sur lui. Il est venu du ciel dans le but unique de te rendre saint. Son amour et sa puissance dépassent infiniment ta stupidité et ta culpabilité. Apprends à penser à la sainteté comme à un héritage préparé pour toi, comme la puissance d’une vie nouvelle que Jésus ne demande qu’à te communiquer. Penses-y comme à une chose qui se trouve toute en lui, et pense à la possession de cette chose comme à une chose qui dépend de la possession de Christ lui-même. Et de même que les disciples, quoiqu’ils comprissent à peine ce qu’ils confessaient, ou qu’ils sussent à peine où le Seigneur les conduisait, devinrent ses saints, ses bien-aimés, en vertu de leur attachement à sa personne, de même tu trouveras qu’aimer Jésus avec ferveur et lui obéir simplement est le plus sûr chemin pour la sainteté et pour la plénitude du Saint-Esprit. «Soyez saints, car je suis saint».

    O Dieu très saint! je te bénis de ce que ton Fils bien-aimé, que tu as sanctifié et envoyé dans le monde, est maintenant pour nous le Saint de Dieu.
    Fais que je le connaisse commue la révélation de la sainteté, l’incarnation en une nature humaine, même jusqu’à la mort, de ta haine incomparable et infinie contre le péché, comme aussi de ton amour ineffable pour le pécheur. Remplis mon âme d’une crainte salutaire en toi et d’une foi parfaite en tes promesses.
    O mon Père! il t’a plu de faire habiter en ton Fils toute plénitude. En lui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance; en lui sont les insondables richesses de la grâce et de la sainteté. Je t’en supplie, révèle-le à mon âme; révèle-le en moi; que je ne me satisfasse pas de pensées et de désirs sans réalité, mais que dans la puissance d’une vie sans fin je puisse le connaître et être connu de lui, le Saint de Dieu. Amen.

    1° Dans la sainteté de Jésus nous voyons ce que doit être la nôtre: une justice qui hait le péché et qui donne tout pour qu’il soit détruit; un amour qui cherche le pécheur et qui donne tout pour qu’il soit sauvé. «Quiconque ne pratique point la justice n’est point issu de Dieu non plus que celui qui n’aime point son frère».,
    2° C’est une pensée bien solennelle que celle-ci: nous pouvons étudier sérieusement pour arriver à savoir ce qu’est la sainteté, et cependant en avoir fort peu, parce que nous avons peu de Jésus. C’est une pensée bienfaisante que celle-ci; un homme peut s’occuper fort peu directement de la pensée de la sainteté, et cependant en avoir beaucoup, parce qu’il est rempli de Jésus. Jésus est le Saint de Dieu; l’avoir véritablement, l’aimer avec ferveur, se confier-en lui et lui obéir, être en lui, voilà ce qui rend, saint.
    3° Votre sainteté est donc conservée précieusement dans ce Sauveur puissant et divin; il n’y a par conséquent rien à craindre qu’il ne soit pas prêt à nous rendre saints, ou qu’il n’en soit pas capable.
    4° Avec, un pareil Sauveur qui sanctifie, comment se fait-il que plusieurs de ceux qui font profession de chercher la sainteté échouent misérablement et connaissent si peu les joies d’une vie sainte? Je suis assuré que pour un grand nombre la cause en est en ce qu’ils cherchent à se saisir de ce Christ avec leurs propres forces, ignorant qu’ils doivent attendre le Saint-Esprit au dedans d’eux, afin qu’il vienne révéler à leurs cœurs cet Etre divin, le Saint de Dieu.

QUINZIÈME JOUR   Le Saint-Esprit

    Il disait cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux; qui croient en lui; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié. (Jean 7:39)
    Mais le Consolateur, le Saint-Esprit, que mon Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses. (Jean 14:16)
    Dieu vous a choisi pour vous sauver par la sanctification de l’Esprit, et par la foi à la vérité. (2 Thessaloniciens 2:13 ; 1Pierre  1:2)

    On a dit quelquefois que tandis que dans l’Ancien Testament la sainteté de Dieu est mise, d’une manière toute particulière en lumière, dans le Nouveau elle cède la place à la révélation de son amour. Cette remarque pourrait difficilement être faite si l’on comprenait bien que l’Esprit, c’est Dieu, et que lorsqu’il prend,1’épithète de Saint, comme étant son propre nom, c’est afin de nous enseigner que maintenant la sainteté de Dieu doit s’approcher plus près de nous que jamais, et doit nous être révélée comme le pouvoir qui rend saint. Dans le Saint-Esprit, Dieu, le Saint d’Israël, et Celui qui nous a été révélé comme le Saint de Dieu s’approchent pour que s’accomplisse cette promesse: «Je suis l’Eternel qui te sanctifie». La sainteté invisible et inaccessible de Dieu nous a été révélée, et a été rapprochée de nous dans la vie de Jésus-Christ; tout ce qui empêchait notre participation à cette sainteté a été ôté par la mort du Sauveur. Le nom de Saint-Esprit nous enseigne que c’est l’œuvre spéciale de l’Esprit de nous communiquer et de faire nôtre, la sainteté.
    Voyez et saisissez la signification de ceci: l’épithète qui dans tout l’Ancien Testament a appartenu au Dieu trois fois saint, est maintenant appropriée à l’Esprit qui est en nous. La sainteté de Dieu en Christ devient sainteté en vous parce que l’Esprit est en vous. Les mots et les réalités divines que ces mots: Saint et Esprit expriment, sont maintenant inséparablement et éternellement unis. Vous pouvez désormais avoir autant de l’Esprit en vous que vous désirez de sainteté, et vous pouvez avoir autant de sainteté que vous avez de l’Esprit.
    Il y a des chrétiens qui demandent l’Esprit parce qu’ils désirent avoir la joie, la lumière et la force que l’Esprit apporte. Et cependant leurs prières ne leur apportent qu’une bien petite augmentation de bénédictions et de puissance. Pourquoi? Parce qu’ils ne désirent pas vraiment l’Esprit comme le Saint-Esprit. Sa pureté consumant, sa lumière qui va chercher dans les plus secrètes retraites de l’âme ce qui y est caché, et qui y porte la conviction de péché. Le fait qu’il fait mourir les actions du corps, du moi, avec sa volonté et sa puissance propres, qu’il conduit l’âme à la communion avec Jésus, lorsque le Christ sacrifiait sa volonté et sa vie au Père qui l’avait envoyé, toutes ces choses, il semble que les chrétiens n’y aient point songé. Le Saint-Esprit ne peut venir en eux avec puissance, parce qu’ils ne le reçoivent pas comme le Saint-Esprit. Dans tel moment donné, dans des temps de réveil par exemple, comme ce fut le cas chez les Corinthiens et les Galates, l’Esprit peut se manifester avec ses dons (charismes) et son action puissante, tandis que sa puissance sanctifiante ne se manifeste que faiblement. (1Corinthiens 14:4 13:5 III,1-3 Galates 3:3,15-26) Mais, à moins que la puissance sanctifiante de l’Esprit ne soit reconnue et acceptée, ses dons seront perdus, ne serviront de rien. (1 Corinthiens 13:1-3) Les dons du Saint-Esprit nous sont communiqués comme une préparation à la puissance de sanctification qui doit les accompagner. Nous devons prendre à cœur cette leçon, c’est que nous pouvons avoir autant de l’Esprit que nous sommes disposés à recevoir en nous de sa sainteté. «Soyez remplis du Saint-Esprit» doit signifier pour nous: «Soyez pleinement saints». L’inverse est également vrai. Nous ne pouvons avoir comme mesure de sainteté en nous que la mesure de l’Esprit que nous possédons. Il y a des âmes qui cherchent bien sincèrement à être saintes; mais au fond cela dépend beaucoup d’elles. On les voit lire des livres, écouter le plus attentivement des discours; elles font effort pour saisir chaque pensée, et pour mettre en pratique tous les conseils qu’elles reçoivent. Et néanmoins, elles doivent reconnaître qu’elles sont encore très étrangères au vrai repos complet, à la joie et à la puissance qui découlent du fait de demeurer en Christ, et par conséquent aussi à la sainteté qui est en lui. Elles ont cherché la sainteté plus que le Saint-Esprit. Elles doivent encore apprendre que même toute la sainteté qui est si près de nous et si claire en Christ est hors de notre portée si le Saint-Esprit n’habite en nous et ne nous la communique. Elles doivent encore apprendre à demander d’être puissamment fortifiées par le Saint-Esprit pour le développement de l’homme intérieur; (Ephésiens 3:16) de croire en lui comme en cette eau vive dont parle le Sauveur. (Jean 4:14 7:37) Elles doivent apprendre à mettre de côté les efforts qu’elles font avec leurs propres forces par la pensée, par la volonté, par l’action; apprendre à espérer en Dieu, à s’attendre patiemment à lui. Par son Saint-Esprit, lui nous sanctifiera. «Soyez saints» signifié: «Soyez remplis dé l’Esprit».
    Si nous nous demandons de plus près comment le Saint-Esprit rend saint, nous verrons que c’est parce qu’il nous révèle et nous communique la sainteté de Christ. L’Ecriture nous dit: «Christ nous a été fait de la part de Dieu... sanctification». Il s’est sanctifié lui-même pour nous, afin que nous aussi nous soyons sanctifiés dans la vérité. Nous avons été sanctifiés une fois pour toutes par l’offrande que Jésus a faite une fois pour toutes de son corps. Nous sommes sanctifiés en Jésus-Christ. Le Christ vivant est tout entier un trésor de sainteté pour l’homme. Dans sa vie sur la terre, Jésus a changé la sainteté divine dont il est possesseur en monnaie courante pour cette vie humaine et terrestre: obéissance au Père, humilité, amour, zèle. En tant que Dieu, Jésus, le Fils, en a une provision suffisante pour les besoins de tout croyant.
    Et cependant cette provision est tout entière hors de notre portée si le Saint-Esprit ne nous l’apporte et ne nous la communique intérieurement. Mais c’est précisément l’œuvre en vue de laquelle il porte ce nom divin de Saint-Esprit: glorifier Jésus, le Saint de Dieu en nous, et nous rendre participants de sa sainteté. Il le fait en nous révélant Christ, afin que nous commencions par voir ce qui est en lui. Il le fait en nous montrant la profonde corruption de notre nature-. (Romains 7:14-23) Il le fait en nous fortifiant puissamment dans la foi, pour que nous recevions Jésus lui-même comme notre vie. Il le fait en nous amenant à désespérer complètement de nous-mêmes, à nous abandonner absolument à l’obéissance que nous devons à Jésus notre Seigneur, et à une confiance assurée, de la foi en la puissance, de l’habitation de Christ en nous. Il le fait en nous donnant, dans le recueillement secret des profondeurs du cœur et de la vie intérieure, les dispositions et les grâces de Christ, tellement que, du centre intime de notre vie, qui a été renouvelé et sanctifié en Christ, la sainteté découle et pénètre tout jusqu’à l’extrême circonférence. Où le désir de la loi de Dieu, de sa volonté pour la faire a été éveillé et où l’homme intérieur prend plaisir à cette loi, là, l’Esprit de cette vie qui est en Jésus-Christ affranchit de la loi du péché qui est dans les membres, et il conduit dans la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Comme Dieu en nous, il communique à notre âme ce que Dieu a préparé pour nous en Christ.
    Et si nous nous demandons encore comment l’œuvre de ce Saint-Esprit qui nous sanctifie ainsi peut nous être assurée, la réponse en est bien simple et claire. II est l’Esprit de Celui que Jésus appelle: «Père saint!» et de Christ, le Saint de Dieu; c’est du Père et du Fils qu’il doit être reçu par nous. «Il me montra un fleuve d’eau vive qui sortait du trône de Dieu et de l’Agneau». Jésus ne parlait-il pas du «Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom?» Et ne nous a-t-il pas enseigné à le demander au Père?’ Paul priait pour les Ephésiens disant: «Je fléchis les genoux devant le Père pour qu’il veuille, selon les richesses de sa gloire, vous donner d’être puissamment fortifiés par son Esprit pour le développement de l’homme intérieur». {Ephésiens 3:16,17} C’est lorsque nous regardons à Dieu dans sa sainteté, et à toutes ses révélations depuis la création jusqu’à nous, et que nous voyons comment l’Esprit coule comme un fleuve d’eau vive du trône de sa sainteté, que l’espérance que Dieu fera agir puissamment en nous son Esprit peut être éveillée et fortifiée en nous. Et quand nous voyons alors Jésus révélant cette sainteté dans la nature humaine, déchirant par sa mort expiatoire le voile, afin que l’Esprit du lieu très saint sorte, et que comme Saint-Esprit il soit le représentant de Christ, le rendant présent dans notre âme, alors aussi naît en nous cette confiance: que la foi en Jésus amènera en nous la plénitude de l’Esprit. «Si quelqu’un croit en moi, des fleuves d’eau vive, comme dit l’Ecriture, couleront de son sein». Prosternons-nous devant le Père, au nom de Christ, son Fils; croyons simplement au Fils comme en Celui en qui nous sommes agréables au Père et par qui l’amour et les bénédictions du Père viennent jusqu’à nous, et nous pouvons être assurés que l’Esprit qui est déjà en nous fera comme Saint-Esprit son oeuvre dans notre âme avec une puissance qui ira grandissant. Le mystère de la sainteté est le mystère de la Trinité; selon que nous fléchissons les genoux devant le Père, croyant au Fils, le Saint-Esprit agira en nous. Et nous comprendrons alors la vraie signification de ce que Dieu disait à Israël: Je suis saint; ainsi parle le Père: «Soyez saints» comme mon Fils et en lui. «Je vous sanctifie par l’Esprit de mon Fils habitant en vous». Que vos âmes adorent et s’écrient: «Saint, saint, saint est l’Eternel des armées!»
    Le Saint-Esprit: Toute vraie connaissance du Père dans sa sainteté adorable et du Fils dans sa propre sainteté, sainteté qui doit devenir nôtre, et toute participation à cette sainteté dépend de la vie de l’Esprit en nous, de notre manière de le connaître et de le reconnaître comme habitant en nous, notre vie. Le Saint-Esprit est au milieu de nous, en nous; il faut bien que nous le contristions et que nous lui résistions. Si vous, vous ne voulez pas lui résister, fléchissez les genoux devant le Père sans tarder, afin qu’il vous accorde d’être puissamment fortifiés par son Saint-Esprit dans l’homme intérieur. Croyez que le Saint-Esprit, porteur pour vous de toute la sainteté qui est en Dieu et en son Fils, est au-dedans de vous. Laissez-lui prendre la place du moi, de ses pensées et de ses efforts.

    Saint, saint, saint est l’Eternel des armées, toute la terre est remplie de ta gloire. Que cette gloire, ô Dieu! remplisse le cœur de ton enfant quand il se prosterne devant toi! Je viens à toi maintenant pour me désaltérer au fleuve d’eau vive qui sort de ton trône, ô Dieu! et du trône de l’Agneau. Gloire à Dieu et à l’Agneau pour le don ineffable dont la pensée n’aurait jamais pu monter au cœur de l’homme, le don du Saint-Esprit habitant dans le cœur de l’homme!
    O mon Père! je te demande, au nom de Jésus, d’être puissamment fortifié par ton Esprit dans l’homme intérieur. Enseigne-moi, je te prie, à croire que tu me donnes cet Esprit, afin que je l’accepte et que j’attende de lui qu’il remplisse et qu’il conduise tout mon être. Donne-moi de me livrer à lui, et de ne pas continuer à vouloir, à courir, à penser et à agir avec mes propres forces, mais d’attendre dans une paisible confiance et une parfaite certitude qu’il agisse en moi.
    Apprends-moi ce que c’est que de n’avoir point de confiance dans la chair et de te servir dans l’Esprit. Enseigne-moi ce que c’est que d’être conduit en toutes choses par le Saint-Esprit, l’Esprit de ta sainteté.
    Et accorde-moi cette grâce, ô tendre Père! que par lui je t’entende me parler et te révéler à moi avec puissance en me disant: «Je suis saint». Qu’il glorifie à mes yeux et en moi Jésus, en qui le commandement: «Soyez saints» s’est si merveilleusement accompli en ma faveur. Et que le Saint-Esprit me donne l’onction et le sceau qui me conduiront à la parfaite assurance qu’en Lui ta promesse: «Je vous sanctifie» s’accomplit d’une manière glorieuse! Amen.

    1° Il est universellement reconnu que le Saint-Esprit n’a pas, dans l’enseignement de l’Eglise ou dans la foi des fidèles, la place d’honneur et de puissance qui lui revient comme au Révélateur du Père et du Fils. Cherchez à arriver à la profonde conviction que sans le Saint-Esprit l’enseignement le plus clair sur la sainteté, les désirs les plus fervents de sainteté, même les expériences les plus bénies ne seront que temporaires, ne produiront aucun résultat permanent, et n’apporteront aucun repos durable.
    2° De même que le Fils parlait toujours du Père, ainsi l’Esprit dirige toujours vers Christ. L’âme qui s’abandonne à la direction de l’Esprit apprendra de lui comment Christ est notre sainteté, comment nous pouvons toujours demeurer en Christ notre sanctification. Que de vains efforts ont été souvent faits sans l’Esprit! Selon que l’onction vous a enseignés, demeurez en lui.
    3° Dans le temple de ton cœur, bien-aimé croyant, il y a un lieu secret, au delà du voile, où demeure, souvent inconnu, l’Esprit de Dieu. Prosterne-toi devant le Père avec un humble respect, et demande-lui que l’Esprit agisse puissamment en toi. Puis attends-toi à ce que l’Esprit fasse son oeuvre. Il fera de ton être intérieur une demeure convenable, de ton cœur un trône pour Jésus, où Il te le révélera.

SEIZIÈME JOUR  Sainteté et vérité

    Sanctifie-les par la vérité, ta Parole est la vérité. {Jean 17:17}
    Dieu vous a choisis dès le commencement pour vous sauver par la sanctification de l’Esprit, et par la foi à la vérité. {2Thessaloniciens 2:13}

    Le moyen principal de sanctification employé par Dieu, c’est sa Parole. Et cependant que de lectures du saint livre, d’études, d’enseignements, de prédications tirés de cette Parole qui n’ont presque aucun effet pour rendre les hommes saints! C’est que ce n’est pas la Parole qui sanctifie, c’est Dieu lui-même qui peut sanctifier. Ce n’est pas non plus simplement par la Parole que Dieu sanctifie, mais par la vérité qui est dans la Parole. Comme moyen, la Parole, si c’est Dieu qui l’emploie, a une valeur inexprimable, en tant que vase qui renferme la vérité; mais si ce n’est pas Dieu qui emploie ce moyen, la Parole n’a point de valeur. Efforçons-nous de relier sans cesse la sainte Parole de Dieu au Dieu saint lui-même. Dieu sanctifie dans la vérité par sa Parole. Jésus avait dit précisément: «Les paroles que tu m’as données, je les leur ai données». Essayons de comprendre ce que ces mots signifient. Réfléchissons à cette mystérieuse transaction conclue dans l’éternité entre le Père; et le Fils, l’Etre infini que nous appelons Dieu.
    Donnant ses paroles à son Fils; dans ces paroles révélant son cœur, communiquant sa pensée et sa volonté, se révélant lui-même avec tout son plan et tout son amour. Avec une puissance divine et une réalité qui surpasse toute intelligence, Dieu donna ses paroles à Christ. Et avec cette même puissance, vivante et divine, Christ les donna à ses disciples, toutes remplies d’une vie et d’une énergie divines, pour qu’elles agissent dans leurs cœurs, selon qu’ils étaient capables de les recevoir. Et de même que dans les paroles d’un homme sur la terre nous nous attendons à trouver toute la sagesse ou toute la bonté qu’il y a en lui, ainsi la Parole du Dieu trois fois sainte est tout animée de la sainteté de Dieu. Tout le feu divin avec son zèle ardent et son amour consumant demeure dans ses paroles.
    Et cependant les hommes peuvent manier ces paroles, les étudier, les prononcer, et rester entièrement étrangers à leur sainteté ou à leur pouvoir de rendre saint. C’est que c’est Dieu lui-même, lui le Saint, qui sanctifie par la Parole. Chaque semence dans laquelle la vie d’un arbre ou d’une plante est; renfermée a pour enveloppe une balle, une gousse ou une coquille, afin d’en protéger la vie intérieure. Et ce n’est que lorsque la semence trouve un sol propice, et que la balle, la gousse ou la coquille éclate et s’ouvre, que la semence peut germer et croître.
    Et c’est aussi seulement là où un cœur est en harmonie avec la sainteté de Dieu, la désire, s’y livre, que la Parole rendra vraiment saint. C’est au cœur qui ne se contente pas de la Parole, mais qui cherche le Saint, le Vivant, la Parole vivante, dans la Parole, que Dieu révélera la vérité, et dans la vérité se révélera lui-même. C’est la Parole qui nous est donnée par Christ, comme Dieu la lui a donnée; et reçue par nous comme elle a été reçue par lui, pour diriger et remplir notre vie, qui peut nous sanctifier.
    Mais nous devons remarquer comment le Sauveur parle quand il dit: «Sanctifie-les, non par ta Parole, mais par ta vérité». De même que dans l’homme il y a un corps, une âme, un esprit, ainsi
en est-il de la vérité.
    - Il y a premièrement ce que nous appellerons la vérité-parole; un homme peut avoir la forme correcte des paroles, tandis qu’il ne saisit pas vraiment la vérité qu’elles contiennent.
    - Puis il y a la vérité-pensée; il peut y avoir une claire conception intellectuelle de la vérité sans l’expérience de sa puissance.
    - La Bible parle ensuite de la vérité comme d’une vivante réalité; c’est la vérité-vie par laquelle ce même Esprit de vérité que nous professons est entré, et a pris possession de notre être intérieur. Christ s’appelle lui-même la vérité, il est dit de lui qu’il est «plein de grâce et de vérité». La vie et la grâce divine sont en lui comme une excellence et une réalité essentielles. Non seulement il agit en nous par des pensées et par des mobiles, mais il communique comme une réalité la vie éternelle qu’il nous a apportée de la part du Père. Le Saint-Esprit est appelé l’Esprit de vérité; tout ce qu’il communique est réel, actuel, la substance même des choses invisibles. Il «conduit dans la vérité», non la vérité-pensée ou doctrine, mais la vérité-vie, qui est en Jésus. Comme Esprit de vérité, il est l’Esprit de sainteté; il nous apporte, pour en faire notre réelle propriété, la vie de Dieu, qui est sa sainteté.
    C’est de cette vérité vivante, qui demeure dans la Parole, comme la semence demeure dans son enveloppe, que Jésus dit: «Sanctifie-les par ta vérité, ta Parole est la vérité». Il voulait par là nous faire remarquer l’intime relation, aussi bien que l’immense différence qu’il y a entre la Parole et la vérité. La relation est une relation voulue de Dieu, et qui, dans sa pensée, est inséparable: «Ta Parole est la vérité»; pour Dieu la Parole et la vérité ne sont qu’une. Il n’en est pas de même pour l’homme. Car de même qu’il y a eu des hommes en contact intime, et ayant des rapports continuels avec Jésus, et pour qui cependant le Seigneur n’était qu’un homme, et rien de plus, de même il y a des chrétiens qui connaissent et comprennent la Parole, et qui restent cependant étrangers à sa puissance spirituelle. Ils ont la lettre, ils n’ont pas l’esprit; la vérité vient à eux en paroles, non en puissance. La Parole ne les sanctifie pas parce qu’ils ne la retiennent pas en esprit et en vérité.
    Pour d’autres, au contraire, qui savent ce que c’est que de recevoir la vérité avec l’amour de la vérité, qui se livrent dans toute leur conduite à l’Esprit de vérité qui est dans la Parole et qui est aussi en eux, la Parole vient en effet comme vérité, comme une divine réalité, communiquer et agir selon qu’elle le promet. C’est à un pareil usage fait de la Parole que Jésus pense quand il dit: «Sanctifie-les par ta vérité; ta Parole est la vérité». Et de même que les paroles que Dieu lui avait données étaient toutes dans la puissance de la vie éternelle, de l’amour et de la volonté de Dieu, la révélation et la communication du plan de Dieu, de même que la Parole de Dieu était vérité pour lui et en lui, il peut en être de même pour nous et en nous. Et si nous la recevons ainsi, nous sommes sanctifiés par la vérité.
    Et maintenant quelles sont les leçons que nous pouvons recueillir de ceci pour le chemin de la sainteté?
    La première, c’est que dans tous nos rapports avec la Parole bénie de Dieu, nous ne devons nous contenter de rien moins que de cette expérience: elle doit être pour nous la vérité de Dieu comme Esprit et comme puissance. Jésus disait: «Si vous gardez ma Parole, vous connaîtrez la vérité».
    Aucune analyse ne peut trouver ou prouver la vie d’une semence; mais plantez-la dans le sol qui lui convient, et sa croissance rendra témoignage de la vie qu’elle contient. Ce n’est que lorsque la Parole de Dieu est reçue avec amour, lorsqu’elle croît et agit en nous, que nous pouvons en connaître la vérité, et savoir qu’elle est la vérité de Dieu. C’est lorsque nous vivons les paroles de Jésus, gardant et faisant dans l’amour et l’obéissance ce qu’elles nous commandent, que la vérité céleste, la puissance de la vie divine qui est en elles, se manifestera à nous. Christ est la vérité; en lui, l’amour et la grâce, la vie même de Dieu sont venus sur la terre sous la forme d’une existence réelle, d’un pouvoir vivant, puissant; quelque chose de nouveau a paru que la terre n’avait jamais vu auparavant; (Jn 1:18) livrons-nous au Christ vivant, afin qu’il prenne possession de nous et qu’il nous guide comme la vérité vivante; alors la Parole de Dieu sera pour nous et en nous la vérité.
    L’Esprit de Christ est l’Esprit de vérité, cette réalité céleste, véritable, de vie divine et d’amour en Christ, la vérité, a un Esprit qui vient nous la porter, la communiquer. Gardons-nous d’essayer d’étudier ou de comprendre, ou de nous emparer de la Parole de Dieu sans cet Esprit par lequel elle a été proclamée dans les temps anciens; nous n’y trouverions que la coquille, l’enveloppe, la vérité de la pensée et du sentiment, belle peut-être, mais sans puissance pour nous sanctifier. Nous devons avoir l’Esprit de la vérité en nous. Il nous conduira dans la vérité; et quand nous sommes dans la vérité, Dieu nous sanctifie en elle et par elle. La vérité doit être en nous, et nous en elle».
    «Dieu veut la vérité dans le cœur»; nous devons appartenir à ce peuple dont Jésus parle en disant: «Si vous étiez de la vérité»,—«celui qui est de la vérité me connaîtra». Dans la sphère inférieure de notre vie journalière, dans la direction de nos pensées et de nos actions, nous devons montrer un ardent amour de la vérité et un empressement à tout sacrifier pour elle; dans notre vie spirituelle un besoin intense de placer chaque jour, à chaque moment, en pleine lumière de la vérité de Dieu, toute notre religion. C’est au cœur simple, humble, au cœur d’enfant que la vérité de la Parole sera révélée, dévoilée. C’est dans ces cœurs que l’Esprit de vérité vient demeurer. C’est en eux, lorsqu’ils attendent journellement devant le Dieu saint, dans le sentiment de leur néant, dans le silence, avec un profond respect et avec crainte, que le Saint-Esprit agit et qu’il vient mettre «la vérité à l’intérieur». En leur communiquant ainsi Christ, tel qu’il est révélé dans la Parole, dans sa vie divine et dans son amour, comme leur propre vie, il les rend saints de la sainteté de Christ.
    «Père saint! Sanctifie-moi par ta vérité». Puisque vous avez confiance en Christ comme en Celui qui est la vérité, la réalité de ce que vous désirez si ardemment, puisque vous avez en même temps confiance dans sa toute-puissante intercession; puisque vous comptez sur l’Esprit qui est en vous comme sur l’Esprit de vérité, regardez au Père, et croyez à son action directe et puissante en vous pour vous sanctifier. Le mystère de sainteté est en même temps le mystère du Dieu trois fois saint.
    L’entrée plus réelle, plus intime dans une vie sainte repose sur la communion du Père, du Fils et du Saint-Esprit. C’est le Père qui nous établit en Christ, qui donne par un don qu’il renouvelle journellement le «Saint-Esprit»; c’est au Père, au Père saint, que l’âme doit regarder continuellement dans cette prière: «Sanctifie-moi par ta vérité!»

    O Père saint! tu as dit toi-même à Israël: «Moi, l’Eternel, je suis saint et je sanctifie». Mais ce n’est qu’en ton Fils bien-aimé que la gloire parfaite de ta sainteté, pour nous sanctifier, nous a été révélée. Tu es notre Père, tout resplendissant de la gloire de ta sainteté, et c’est toi qui nous sanctifie par ta vérité.
    Nous te remercions de ce que ton Fils, nous a donné les paroles que tu lui avais données, et de ce que lui les ayant reçues de toi puissantes et vivantes, nous pouvons les recevoir de même. O Père! nous les recevons de tout notre cœur. Que ton Saint-Esprit les fasse devenir vérité et vie en nous !
    Alors nous te connaîtrons comme le Saint, consumant le péché, renouvelant le pécheur. Nous te rendons grâces pour le don que tu nous as fait de ton bien-aimé Fils, le Saint de Dieu, la Parole vivante en qui la vérité demeure. Nous te bénissons de ce que, dans son intercession incessante, ce cri arrive toujours à toi: «Père saint, sanctifie-les par ta vérité», et de ce que la réponse à cette prière descend comme un fleuve du siège de ta gloire. Père saint! sanctifie-nous par ta vérité, par la merveilleuse révélation que tu nous as faite de toi-même, en Celui qui est la vérité. Que ton Saint-Esprit ait tellement domination sur nos cœurs que ton saint Fils Jésus, qui s’est sanctifié lui-même pour nous, afin que nous puissions être sanctifiés dans la vérité, soit pour nous le chemin, la vérité et la vie. Que nous sachions que nous sommes en lui devant toi, et que ta Parole, sortie de ta bouche pour nous, en réponse à la prière Que nous t’adressons pour que tu, nous-sanctifies, est: «Saints en Christ». Amen.

    1° Dieu est le Dieu de vérité; non seulement de la vérité dans la Parole, dans la doctrine, mais de la vérité quant à l’existence, quant à la vie dans sa divine réalité. En Christ est la vérité, l’incorporation véritable de la vie divine. Il y a un royaume de la vérité, de divines réalités spirituelles, dont Christ est le Roi. Et l’essence même de toute cette vérité de Dieu en Christ, c’est l’Esprit. Cet Esprit est l’Esprit de vérité, il conduit dans la vérité, afin que nous soyons de la vérité et que nous y marchions. La source la plus profonde de la vérité, de la réalité qui est en Dieu, c’est sa sainteté; l’Esprit de vérité est le Saint-Esprit.
    2° C’est l’œuvre du Père de nous sanctifier par la vérité. Lorsque nous faisons monter vers Dieu cette prière: «Père saint sanctifie-nous par ta vérité!» prosternons-nous humblement et avec une confiance enfantine devant lui, et il nous répondra.
    3° C’est l’intercession du Fils qui demande et obtient cette bénédiction; prenons notre position en lui, et réjouissons-nous dans l’assurance d’une réponse favorable.
    4° C’est par le moyen de l’Esprit de vérité que le Père fait son oeuvre en nous.
    5° Qu’à la lumière de cette oeuvre du Père, du Fils et du Saint-Esprit, nous lisions toujours la Parole avec cette pensée, et, dans ce but, que nous soyons sanctifiés de Dieu par la vérité.

DIX-SEPTIÈME JOUR  Sainteté et crucifixion

    Je me sanctifie moi-même pour eux afin qu’eux aussi soient vraiment sanctifiés (Jean 17:19)

    Il ajoute: «Me voici, je viens pour faire ta volonté.» C’est par l’exécution de cette volonté que nous avons été sanctifiés, par l’oblation du corps de Christ. Car par une oblation unique il a amené pour toujours à la perfection ceux qui ont été sanctifiés. (Hébreux 10:9,10,14)
    Ce fut dans sa prière de souverain Sacrificateur, sur le chemin de Gethsémané et du Calvaire, que Jésus parla ainsi à son Père: «Je me sanctifie». Il avait dit en parlant de lui-même peu de temps auparavant: «Le Fils que le Père a sanctifié et qu’il a envoyé dans le monde». (Jean 10:36) D’après le langage de l’Ecriture, la pensée que ce que Dieu a sanctifié, l’homme doit aussi le sanctifier, nous est familière. L’œuvre du Père sanctifiant le Fils est la base, le fondement de l’œuvre du Fils se sanctifiant lui-même pour nous. Si sa sainteté comme homme devait être une possession libre et personnelle qu’il s’assimilait par une détermination consciente et volontaire, il ne suffisait pas qu’il fût sanctifié par le Père: il devait se sanctifier aussi lui-même.
    Cette sanctification propre de notre Seigneur a été l’œuvre de toute sa vie, sans doute; mais elle atteint son point culminant, et ressort avec une netteté toute spéciale dans sa crucifixion. Les paroles que nous avons tirées de (Hébreux 10:9:10:14) nous disent clairement en quoi elle consiste. Le Messie disait: «Voici je viens pour faire ta volonté», et l’auteur de l’épître ajoute: «C’est par l’exécution de cette volonté que nous avons été sanctifiés..., par l’oblation du corps de Christ».
    L’offrande du corps de Christ, voilà quelle était la volonté de Dieu; en exécutant cette volonté il nous a sanctifiés. C’est bien de l’exécution de cette volonté par l’offrande de son propre corps qu’il parlait quand il disait: «Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient vraiment sanctifiés». L’abandon de sa volonté, à la volonté de Dieu, dans l’agonie de Gethsémané, et l’exécution de cette volonté par une obéissance allant jusqu’à la mort, voilà ce qu’il faut entendre par: Christ se sanctifiant lui-même et nous sanctifiant avec lui. Essayons de comprendre ceci.
    La sainteté de Dieu nous est révélée dans sa volonté. La sainteté, même dans l’Etre divin, n’a aucune valeur morale si elle n’est librement voulue. «Quoique Fils, il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes». (Hébreux 5:8) En Gethsémané, la lutte entre la volonté de sa nature humaine et la volonté divine atteindra son degré le plus intense; elle se manifeste dans un langage qui nous fait presque trembler pour son impeccabilité (sinlessness), lorsqu’il parle de sa volonté en opposition à la volonté de Dieu. {8} Mais le combat est une victoire, parce qu’en présence du sentiment très net de ce que cela signifie d’avoir une volonté à soi, il fait le sacrifice de cette volonté et dit: «Ta volonté soit faite». Pour entrer dans la volonté de Dieu il donne sa propre vie, il révèle ainsi la loi de la sanctification dans sa crucifixion.
    La sainteté, c’est l’entrée pleine et entière de notre volonté dans celle du Seigneur. Ou plutôt, c’est l’entrée de la volonté de Dieu en nous pour faire mourir notre volonté propre. La seule fin possible de notre volonté, et le seul moyen d’en être délivré, c’est la mort à cette volonté sous le juste jugement de Dieu. C’est en se livrant à la mort de la croix que Christ se sanctifia lui-même, et qu’il nous sanctifia avec lui, afin que nous soyons véritablement sanctifiés.
    Et maintenant, de même que le Père l’a sanctifié, et que lui, en vertu de ce qu’il a été sanctifié par le Père, s’est approprié cette sanctification et s’est sanctifié lui-même pour nous, de même nous, qu’il a sanctifiés, nous devons nous l’approprier. Or, de même que Christ ne pouvait autrement que par la crucifixion réaliser la sanctification qu’il avait reçue du Père, de même nous, nous ne pouvons réaliser notre propre sanctification, que nous avons en lui, que par ce même moyen. Sa propre sanctification et la nôtre portent la marque commune de la croix. Nous avons vu ailleurs que l’obéissance est le chemin de la sainteté; maintenant, en Christ, nous voyons que la parfaite obéissance est le chemin de la parfaite sainteté. Et c’est une obéissance jusqu’à la mort, même jusqu’au don d’une vie, jusqu’à la mort même de la croix. Et comme la sanctification que Christ a conquise pour nous, en faisant même l’offrande de son corps, porte la marque de la mort, nous ne pouvons y participer, nous ne pouvons entrer dans cette sanctification si nous ne mourons à nous-mêmes et à notre volonté. La crucifixion est de chemin de la sanctification.
    Cet enseignement est en harmonie avec tout ce que nous avons vu jusqu’ici. La première révélation de la sainteté de Dieu à Moïse était accompagnée déjà du commandement: «Ote» (tes souliers de tes pieds). Les louanges de Dieu dans le cantique par lequel Moïse célèbre Dieu comme magnifique en sainteté, digne de louanges furent chantées sur les corps morts des Égyptiens. Lorsque Moïse, sur le Sinaï, reçut l’ordre de sanctifier la montagne, il lui fut dit: «Si quelqu’un la touche, animal ou homme, il ne vivra point».—«Si même une bête touche la montagne, elle sera lapidée ou transpercée d’un trait». La sainteté de Dieu est une cause de mort pour tout ce qui est en contact avec le péché. Ce n’était que par une mort, par l’effusion du sang d’une victime qu’il y avait accès au lieu très saint. Christ a choisi la mort, même la mort accompagnée de malédiction, afin de se sanctifier pour nous, et de nous ouvrir la voie de la sainteté, le chemin du lieu très saint, l’accès au Dieu saint. Et il en est encore de même. Personne ne peut voir Dieu et vivre. Ce n’est que par la mort, la mort du moi, la mort de notre nature charnelle, que nous pouvons nous approcher de Dieu et le contempler. Christ nous a ouvert le chemin. A cette parole: «Personne ne peut voir Dieu et vivre, il a répondu: «Eh bien, que je meure, ô Dieu! mais il faut que je te voie». Oui, et que Dieu en soit béni! l’intérêt qui nous lie à la personne de Christ est si réel, et notre union avec lui si intime, que nous pouvons vivre en sa mort. Dans la mesure où jour après jour le moi est tenu à la place de mort qui est la sienne, la vie et la sainteté de Christ peuvent devenir nôtres. {9}
    Et où est la place de mort? Et comment la crucifixion qui conduit à la sainteté et à Dieu peut-elle s’accomplir en nous? Grâces à Dieu, ce n’est pas notre oeuvre; ce n’est pas une opération fatigante de crucifixion propre. La crucifixion qui doit nous sanctifier est un fait accompli. La croix de Christ porte ce drapeau: «Tout est accompli!» Sur cette croix Christ s’est sanctifié lui-même pour nous afin que nous soyons sanctifiés en vérité. Notre crucifixion comme notre sanctification est une chose qui, en Christ, a été complètement et parfaitement accomplie. «Nous avons été sanctifiés une fois pour toutes par l’oblation du corps de Christ».—«Car par une oblation unique il a amené pour toujours à la perfection ceux qui ont été sanctifiés. «Dans la plénitude que le bon plaisir du Père veut voir habiter en Christ, la crucifixion de notre vieil homme, de la chair, du monde, de nous-mêmes, tout est d’une spirituelle réalité; celui qui désire Christ, qui le connaît et qui l’accepte, reçoit tout pleinement en lui. Et comme le Christ, qui était auparavant connu davantage comme Celui qui pardonne, qui vivifie et qui sauve, est encore réclamé par le pécheur, ensuite comme Celui qui délivre de la puissance du péché et qui sanctifie, il vient et prend l’âme dans la communion de ses souffrances et de sa mort. «Il s’est montré... pour anéantir le péché par son sacrifice», {Hébreux 9:26} doit devenir vrai pour nous comme pour Jésus. Il nous révèle alors que cela fait partie du salut qu’il nous offre d’être faits participants par lui d’une volonté entièrement consacrée à la volonté de Dieu, d’une vie livrée à la mort, et qui a été délivrée de la mort par la puissance de Dieu; d’une vie dont la puissance et l’esprit gisent précisément dans la crucifixion de la volonté propre. Christ révèle ces choses, et l’âme qui le voit, qui y consent, qui fait l’abandon de sa volonté et de sa vie, qui croit en Jésus comme en Celui qui est sa mort et sa vie tout à la fois, et en sa crucifixion comme en une chose qui lui appartient en propre, qui est son héritage, cette âme-là entre dans la pleine jouissance de ses biens et en expérimente la richesse. Son langage est maintenant celui-ci: «J’ai été crucifié avec Christ, et je vis... Mais ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi. La vie dont je vis maintenant en la chair est une vie en la foi du Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est donné lui-même pour moi, une vie d’acceptation journalière par la foi de Celui qui vit en nous, en vertu d’une mort par laquelle j’ai passé, et avec laquelle j’en ai fini pour toujours».
    «Je me sanctifie moi-même pour eux afin qu’ils soient aussi sanctifiés en vérité».—«Je viens, ô Dieu! pour faire ta volonté». Par cette volonté, par laquelle la volonté de Dieu a été accomplie en Christ, «nous avons été sanctifiés par l’oblation du corps de Christ». Comprenons bien ceci et retenons-le fermement: Christ faisant le sacrifice de sa volonté en Gethsémané et acceptant la volonté de Dieu en mourant; Christ exécutant cette volonté en obéissant jusqu’à la mort de la croix, voilà comment il s’est sanctifié lui-même, et comment nous avons été sanctifiés en vérité.
    «C’est par cette volonté que nous avons été sanctifiés». La mort à soi-même, l’abandon complet, absolu de notre vie propre avec sa volonté, sa propre puissance et ses desseins, à la croix; et, dans la crucifixion de Christ, porter chaque jour la croix, non une croix sur laquelle nous devons encore être crucifiés, mais la croix du Christ crucifié, avec le pouvoir qu’elle a de faire mourir ce qui doit être crucifié, voilà le secret de la vie de sainteté, la vraie sanctification.
    Mourir à soi-même, abandonner complètement, absolument notre vie propre, notre volonté, nos énergies et nos plans, et les livrer sur la croix, à la crucifixion de Christ; porter chaque jour sa croix, non une croix sur laquelle nous devions être crucifiés, mais la croix du Christ crucifié avec le pouvoir qu’elle a de faire mourir ce qui doit être mortifié, voilà le secret de la vie de sainteté, voilà la vraie sanctification.
    Croyant! Est-ce là la sainteté que tu cherches? As-tu vu et as-tu reconnu que Dieu seul est saint? Que le moi est tout le contraire de la sainteté, et qu’il n’y a pas d’autre moyen d’être sanctifié, sinon par le feu de la sainteté divine venant en nous et y donnant la mort au moi. «Portant toujours dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus se montre aussi dans notre corps», c’est là le chemin de quiconque cherche à être vraiment sanctifié, comme Christ s’est sanctifié lui-même; sanctifié tout à fait comme Jésus.
    Il s’est sanctifié lui-même pour nous afin que nous puissions nous-mêmes être sanctifiés en vérité. Oui, notre sanctification a pour fondement et pour racines sa propre sanctification; elle repose sur la sanctification de Christ. Et nous sommes en lui. Les racines secrètes de notre être sont plantées en Christ d’une manière plus profonde que nous ne pouvons le voir ou le sentir, il est notre cep, Celui qui nous porte et qui nous vivifie. Comprenons par la foi, d’une manière et dans une mesure qui dépasse de beaucoup ce que nous pouvons comprendre, d’une manière éminemment réelle et divine, que nous sommes en Celui qui s’est sanctifié pour nous. Demeurons donc où Dieu lui-même
nous a placés.  «Soyez saints, car je suis saint».

   O Père saint! je te bénis pour cette précieuse Parole, pour cette oeuvre bénie de ton Fils bien-aimé. Dans son intercession pour nous, tu entends sans cesse cette parole de son admirable prière: «Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient vraiment sanctifiés». O tendre Père! je te prie de me fortifier puissamment par ton Esprit, afin que dans une foi vivante je sois rendu capable d’accepter la sainteté que tu as préparée pour moi en mon Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, et que je la vive. Donne-moi l’intelligence spirituelle pour que je comprenne ce que signifie qu’ «il s’est sanctifié lui-même», que ma sanctification est assurée dans la sienne, et afin que, comme par la foi j’habite en lui, sa puissance protège ma vie entière. Que sa sanctification soit vraiment la loi et la vie de la mienne! Que l’abandon qu’il a fait à ta volonté paternelle de sa propre volonté, que sa continuelle dépendance et son obéissance soient la racine et la force de ma propre sanctification! Que la mort de Christ au monde et au péché soit ma règle journalière! Pardessus tout, o mon Père! fais que Christ lui-même, Christ qui s’est sanctifié pour moi, soit mon repos, ma confiance, mon appui! Il s’est sanctifié pour moi, afin que moi aussi je sois vraiment sanctifié. Bien-aimé Sauveur, comment pourrai-je assez te bénir, t’aimer, te glorifier pour cette grâce merveilleuse. Tu t’es donné toi-même tellement que je suis maintenant saint en toi. Je me donne à toi, afin qu’en toi je sois rendu vraiment saint. Amen, Seigneur Jésus! Amen.

    1° «Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à soi-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive». Jésus, par ces paroles, veut nous dire que notre vie devra être le pendant de la sienne, y compris la crucifixion. Le commencement d’une pareille vie, c’est le renoncement à soi-même, afin que Christ en prenne la place. Les Juifs n’ont pas voulu renoncer à eux-mêmes, mais «ils ont renié le Saint et le Juste; ils ont fait mourir le Prince de la vie». Le choix à faire est encore aujourd’hui entre le Christ et le moi. Renions l’être souillé, le moi, faisons-le mourir.
    2° Les pas à faire dans ce chemin sont les; suivants: d’abord une décision délibérée, mûrie, que le moi sera livré à la mort; puis l’abandon de nous-mêmes au Christ crucifié, afin qu’il nous fasse participants de sa crucifixion; ensuite, «sachant que notre vieil homme est crucifié», la foi qui dit; «Je suis crucifié avec-Christ», et la force de vivre comme un crucifié, et ne plus se glorifier, sinon en la croix de Christ.
    3° La pensée centrale de tout ceci est que: Nous sommes en Christ, qui a renoncé à sa volonté, en a fait le sacrifice, et a fait la volonté de Dieu. Par le Saint-Esprit, l’esprit qui était en lui est en nous; la volonté du moi est crucifiée, et nous vivons dans la volonté de Dieu.

{8} Murray dit: en antithèse à la volonté de Dieu (Note du trad.)
{9} Voir note D.

DIX-HUITIÈME JOUR  Sainteté et foi

    En sorte qu’ils reçoivent par la foi en mot le pardon des péchés, et une part avec ceux qui ont été sanctifiés. {10} (Actes 26:18)

    Plus nous étudions l’Ecriture à la lumière du Saint-Esprit, ou pratiquons par sa divine puissance la vie chrétienne, plus aussi nous sommes profondément convaincus de la place unique et centrale que la foi occupe dans le plan de Dieu pour notre salut. Et nous apprenons aussi à comprendre qu’il est bon et juste qu’il en soit ainsi: la nature même des choses l’exige. Parce que Dieu est un Etre spirituel et invisible, chacune des révélations qu’il nous donne de Lui-même, soit: dans ses oeuvres, soit dans sa Parole, soit dans son Fils, réclame de nous la foi. La foi est le sens spirituel de l’âme; elle est pour elle ce que les sens sont pour le corps; par elle seule nous entrons en communication et en contact avec Dieu.
    La foi est cette humilité d’âme qui attend dans le silence pour écouter, pour comprendre, pour accepter ce que Dieu dit, pour recevoir, pour retenir, pour posséder ce que Dieu donne et ce qu’il opère. Par la foi nous laissons entrer Dieu, que dis-je? Nous l’accueillons lui-même, lui, le Vivant, dans notre cœur, afin qu’il y fasse sa demeure, et qu’il devienne notre vie même. Quoique nous pensions le bien savoir, nous avons toujours à apprendre à nouveau cette vérité pour en faire une application toujours plus profonde et plus complète, c’est que, dans la vie chrétienne, la foi est la première chose, la chose qui plaît à Dieu et qui attire sur nous ses bénédictions. Et parce que la sainteté est la gloire suprême de Dieu, et la suprême bénédiction qu’il a en réserve pour nous, c’est tout spécialement dans la vie de la sainteté que nous sommes appelés à vivre uniquement de foi. Le Seigneur parle ici de «ceux qui sont sanctifiés par la foi en lui». {11}
     Lui-même est notre sanctification, comme il est notre justification; pour l’une comme pour l’autre, Dieu demande la foi; et l’une et l’autre sont également accordées immédiatement à la foi. Le participe «sanctifiés» n’est pas le présent, comme s’il indiquait une oeuvre qui se poursuit, mais le passé défini indiquant un acte accompli une fois pour toutes. Lorsque nous croyons en Christ, nous recevons le Christ tout entier, notre justification et notre sanctification: nous sommes immédiatement acceptés de Dieu comme justes et comme saints en lui. Dieu nous compte et nous appelle, ce que nous sommes réellement, des «sanctifiés en Christ». C’est lorsque, nous arrivons à voir ce que Dieu voit, lorsque notre foi saisit ceci: c’est que la vie sainte de Christ est nôtre, qu’elle est devenue notre propriété véritable, qu’elle doit être acceptée ainsi par nous, et que nous devons nous l’approprier par un usage journalier, c’est alors que nous serons vraiment rendus capables de vivre de la vie à laquelle Dieu nous appelle, la vie des sanctifiés en Jésus-Christ. Nous serons alors dans la vraie position dans laquelle ce qui est appelé la sanctification progressive peut s’opérer. Ce sera alors, dans la vie de tous les jours, l’application de la puissance de la vie sainte qui nous a été préparée en Jésus, et qui, dans notre union avec lui, est devenue notre possession présente et permanente, puissance qui agit en nous selon la mesure de notre foi. {12}
    A ce point de vue, il est évident que la foi a une double opération à accomplir. La foi est la démonstration des choses qu’on ne voit point, et qui cependant existent véritablement dans le moment présent; elle est une ferme persuasion des choses qu’on espère, mais qui ne sont pas encore présentes. En tant que démonstration des choses qu’on ne voit point, elle se réjouit en Christ, notre parfaite sanctification, comme en une possession présente, actuelle. Par la foi, je regarde simplement à ce que Christ est, tel que la Parole nous l’a révélé par le Saint-Esprit.
    Réclamant comme ma propriété tout ce qu’il est, je sais que sa sainteté, sa nature et sa vie sainte sont à moi; je suis un saint; par la foi en lui, j’ai été sanctifié.
    Voilà le premier aspect de la sanctification: regarder à ce qui est une chose accomplie, une absolue réalité. En tant que ferme persuasion des choses espérées, cette foi atteint, par l’assurance de l’espérance quant à l’avenir, des choses que je ne vois pas encore et dont je ne fais pas l’expérience; et elle réclame jour après jour de Christ, notre sanctification, ce qui est nécessaire pour la pratique de la sainteté, «pour que je sois saint dans toute ma conduite».
    Et voici le second aspect de la sanctification: je compte sur Christ pour que dans une expérience personnelle, il me remplisse graduellement, incessamment, et selon les besoins de chaque instant de toutes les richesses qui ont été amassées pour nous dans sa plénitude «C’est à lui que vous devez d’être en Jésus-Christ, qui a été fait sagesse pour nous par la volonté de Dieu, ainsi que justice, sainteté et délivrance». (Oltramare). Sous son premier aspect, la foi dit: «Je sais que je suis en lui et que toute sa sainteté est mienne»; sous son second aspect, elle ajoute: «Je m’assure en lui pour la grâce et la force qui me sont nécessaires à chaque instant pour vivre d’une vie sainte».
    Et cependant, il est à peine besoin de le dire, ces deux aspects n’en font qu’un. Car c’est un seul et même Jésus qui est notre sanctification, soit que nous le considérions à la lumière de ce qu’il a été fait pour nous, une fois pour toutes, soit que, comme résultat de ce qu’il a été fait pour nous, nous le considérions dans ce qu’il devient pour notre expérience journalière. Et c’est aussi une seule et même foi qui, à mesure qu’elle apprend mieux à connaître Jésus, à l’adorer, à se réjouir en lui comme en Celui qui nous a été fait de la part de Dieu sanctification, et en qui nous avons été sanctifiés, devient plus hardie pour attendre l’accomplissement de chacune des promesses de Dieu pour la vie de chaque jour, plus forte aussi pour réclamer et attendre de Dieu la victoire sur tout péché. La foi en Jésus est le secret d’une vie sainte: toute sainte conduite, toutes nos actions vraiment saintes, sont le fruit de la foi en Jésus, comme en Celui qui est notre sainteté.
    Nous savons comment la foi agit, et quels sont ses grands obstacles dans ce qui concerne la justification. Il est bon que nous nous rappelions que les mêmes dangers se rencontrent dans l’exercice de la foi qui sanctifie que dans celui de la foi qui justifie. La foi en Dieu est et demeure opposée à la confiance en soi-même, spécialement dans son vouloir et son faire. Tout effort pour faire quelque chose par nous-mêmes entrave la foi. La foi regarde à Dieu qui seule opère, et elle s’abandonne à sa puissance comme à une puissance qui nous a été révélée en Christ, par l’Esprit; elle laisse Dieu produire en nous la volonté et l’exécution. La foi doit agir: sans les oeuvres, elle est morte; elle n’arrive à la perfection que par les oeuvres. Ainsi que Paul le dit: «En Jésus-Christ, ce qui importe, c’est la foi agissante par la charité». (Galates 5:6) Mais ces oeuvres que la foi en l’action de Dieu inspire et produit sont bien différentes des oeuvres dans lesquelles le croyant dépense ses meilleurs efforts pour n’arriver qu’à constater son échec, son impuissance. La vraie vie de sainteté, la vie de ceux qui sont sanctifiés en Christ, a ses racines et sa force dans le sentiment permanent d’une complète impuissance, dans la plénitude de repos d’une âme qui se confie en la puissance et en la vie divines, enfin, dans un abandon complet de soi-même au Sauveur, dans cette foi qui consent à n’être rien, afin qu’il soit tout. Il peut paraître impossible de discerner ou de décrire la différence qui existe entre le travail qui vient de nous-mêmes, et le travail qui vient de Christ par la foi; mais si nous savons seulement que cette différence existe; si nous apprenons à nous défier de nous-mêmes et à compter sur Christ agissant en nous, le Saint-Esprit nous introduira aussi dans ce «secret de l’Eternel». Les oeuvres de la foi sont les oeuvres de Christ.
    De même que la foi est entravée par les efforts personnels, de même elle l’est par le désir de voir et de sentir. «Si tu crois, tu verras»; le Saint-Esprit scellera notre foi par une divine expérience, nous verrons la gloire de Dieu. Mais ceci est son oeuvre; la nôtre est, lorsque, tout paraît sombre et froid, en présence de tout ce que la nature et l’expérience témoignent, de croire cependant en Jésus à chaque instant, comme en Celui qui est notre sanctification, et une sanctification parfaitement suffisante, en laquelle nous sommes rendus parfaits devant Dieu. Des plaintes sur ce que nous ne sentons pas, sur notre faiblesse, sur l’engourdissement qui nous gagne servent rarement à quelque chose; c’est l’âme qui renonce à s’occuper d’elle-même, de sa propre faiblesse ou de la force de l’ennemi, et qui ne regarde qu’à ce que Jésus est, à ce qu’il a promis de faire, c’est cette âme, dis-je, qui progrès sera en sainteté et qui connaîtra une marche Joyeuse, de victoire en victoire. «L’Eternel lui-même combattra pour vous». Cette pensée si souvent répétée en parlant du pays dont la possession avait été promise à Israël est l’aliment de la foi; dans le sentiment de sa faiblesse, en présence de ses puissants ennemis, la foi entonne le chant du vainqueur. Lorsque Dieu paraît ne pas faire ce pourquoi nous avions eu confiance en lui, c’est précisément le moment pour la foi de se glorifier en lui.
    Il n’y a peut-être rien qui révèle davantage le vrai caractère de la foi comme la joie et la louange. Vous faites à un enfant la promesse d’un cadeau pour le lendemain, immédiatement il vous dit: «Merci!» et il est heureux. Le joyeux merci prouve combien réellement votre promesse est entrée dans son cœur. Nous pouvons être saints, parce que Jésus, le Puissant, Celui qui aime d’un amour infini est notre sainteté. La louange exprimera notre foi; la louange la prouvera aussi; la louange la fortifiera. «Le peuple que je me suis formé publiera mes louanges».—«Alors ils crurent à ses paroles, et ils chantèrent sa louange». La louange nous ramènera à la foi, nous verrons que nous n’avons plus qu’une chose à faire: aller de l’avant dans une foi qui se confie sans cesse et qui loue sans cesse. C’est dans un attachement plein d’amour et vivant pour Jésus, un attachement qui se réjouit en lui et le loue sans cesse pour ce qu’il est pour nous, que la foi se prouve à elle-même, et qu’elle reçoit la puissance de la sainteté.
    «Sanctifiés par la foi en moi». Oui, par la foi en moi». C’est un Jésus personnel et vivant qui s’offre à nous, lui-même dans toute la richesse de sa puissance et de son amour, lui, comme l’objet, la force, la vie de notre foi. Il nous dit que si nous voulons être saints, saints toujours et en toutes choses, nous devons avoir une seule chose en vue: être toujours et entièrement pleins de foi en lui.
    La foi est l’œil de l’âme, la force par laquelle nous pouvons discerner la présence de l’invisible lorsqu’il vient se donner à nous. Non seulement, la foi voit, mais elle s’approprie, elle s’assimile les choses divines; aussi, que notre âme se recueille pour que le Saint-Esprit, qui habite en nous, vivifie et fortifie cette foi pour laquelle il nous a été donné. La foi est l’abandon, la reddition de notre être tout entier; c’est l’acte par lequel nous nous livrons à Jésus, afin qu’il puisse faire son œuvre en nous, nous nous donnons à lui, afin de vivre de sa vie, et que sa volonté se fasse en nous; en accomplissant cet acte d’abandon, nous ferons cette expérience que c’est lui qui se donne entièrement à nous, en prenant complètement possession de nous. La foi sera donc une puissance, la puissance d’obéissance pour faire la volonté de Dieu, «notre très sainte foi»,—«la foi des saints».
    Et nous comprendrons combien est simple, pour le cœur droit, le secret de la sainteté: Jésus, lui seul. Nous sommes en lui, qui est notre sanctification; lui personnellement est notre sainteté; et la vie de la foi en lui, pour qui le reçoit et le possède, doit être nécessairement une vie de sainteté. Jésus dit: «Sanctifiés par la foi en moi».  «Soyez saints, car je suis saint».

     Bien-aimé Sauveur, j’ai vu une fois de plus avec un cœur plein d’une respectueuse adoration ce que tu veux être pour moi. C’est en toi, et dans une vie de sainte communion avec toi que je puis devenir saint. C’est dans une vie de simple attachement à ta personne divine, dans une vie de foi en toi et d’amour pour toi, Jésus, d’abandon et de consécration à toi, que tu deviens mon tout et que tu me rends participant de toi-même et de ta sainteté.
    Seigneur Jésus, je crois en toi, subviens à mon incrédulité. Je te confesse ce qui reste en moi d’incrédulité; et je compte sur ta présence pour que tu en fasses la conquête et que tu la fasses disparaître de mon cœur. Mon âme regarde continuellement vers toi afin de voir toujours mieux combien c’est toi qui es ma vie et ma, sainteté, Tu élargis mon cœur afin que je me réjouisse en toi comme en Celui qui est mon tout, et que j’aie l’assurance que c’est toi-même qui prends possession de ce cœur et qui le remplis, comme un temple, de ta gloire. Tu m’enseignes à comprendre que quelque faibles, humaines et décevantes que puissent être mes expériences, ton Saint-Esprit est la force de ma foi, qu’il me fait grandir dans une confiance plus forte et plus profonde en toi, en qui je suis saint. O mon Sauveur! je prends la parole de ce jour: «Sanctifié par la foi en moi», comme une nouvelle révélation de ton amour et de ce que cet amour se propose de faire pour moi. En toi est la puissance de ma sainteté; en toi la puissance de ma foi. Que ton nom soit béni de ce que tu m’as donné une place parmi ceux dont tu parles quand tu dis: «Sanctifiés par la foi en moi». Amen.

    1° Souvenons-nous que ce n’est pas seulement la foi qui se sert de Christ pour la sanctification, mais toute foi vivante qui a le pouvoir de sanctifier. Tout ce qui nous jette souillés aux pieds de Jésus, tout ce qui exige de notre part une foi intense et simple, que ce soit une épreuve de foi, ou une prière de foi, ou une oeuvre de foi, tout cela aide à nous rendre saints, parce que tout cela nous met en contact avec Jésus, le Saint.
    2° Ce n’est que par le Saint-Esprit que Christ et sa sainteté nous sont jour après jour révélés, faits nôtres, en une possession véritable. Et la foi qui les reçoit est aussi du Saint-Esprit. Livrez-vous en simplicité de cœur et avec confiance à son action. Ne soyez point effrayés comme si vous ne pouviez croire; vous avez en vous «l’Esprit de foi», vous avez par conséquent le pouvoir de croire.
    Et il vous est permis, que dis-je? vous pouvez demander à Dieu qu’il vous fortifie puissamment par son Esprit dans l’homme intérieur; car la foi qui reçoit Christ est celle qui demeure et qui ne faiblit pas.
    3° Je n’ai de foi que dans la mesure que j’ai l’Esprit. N’est-ce pas désormais que ce qui m’est le plus nécessaire, c’est que je vive entièrement sous l’action du Saint-Esprit?
    4° Comme l’œil en voyant est réceptif, cède à l’objet qui est placé devant lui afin d’en recevoir l’impression, ainsi la foi est l’impression que Dieu produit sur l’âme quand il s’en approche. La foi d’Abraham ne fut-elle pas le résultat du fait que Dieu s’était approché de lui, et lui avait parlé, l’impression que Dieu avait faîte sur lui? Recueillons-nous pour contempler le divin mystère de Christ, notre sainteté; sa présence attendue et adorée produira la foi. C’est-à-dire que l’Esprit qui procède de lui dans ceux qui s’attachent à lui sera de la foi.
    5° La sainteté en Jésus, et non par ton effort, la puissance du péché brisée par la grâce seule. La sainteté de Dieu en toi, sa beauté sur ton front, ce sera la joie de ton pèlerinage, ce sera ta portion ici-bas.

{10} En sorte qu’ils reçoivent la rémission des péchés et un héritage parmi ceux qui sont sanctifié par la foi en moi.» Version révisée d’Oxford, 1881, autorisant l’intitulé de ce chapitre»
{11} Les meilleurs commentateurs relient cette expression par «la foi en moi,» non point au mot «sanctifiés,» mais à tonte l’expression «qu’ils reçoivent par la foi en moi.» Mais ceci ne saurait aucunement affecter l’application au mot «sanctifiés» Lu ainsi, le texte nous dit que la rémission des péchés et l’héritage, et la sanctification qui nous qualifie pour l’héritage, tout mous vient parla foi.
{12} Voir note E.

DIX-NEUVIÈME JOUR  Sainteté et résurrection

    Son fils, Celui qui est issu de la postérité de David, selon la chair, et qui selon l’Esprit de sainteté a été désigné Fils de Dieu d’une manière puissante par sa résurrection d’entre les morts. (Romains 1:4)

    Ces paroles nous parlent d’une double naissance de Christ. Selon la chair, il est né de la postérité de David; selon l’Esprit, il est le premier-né d’entre les morts. Comme il était un fils de David en vertu de sa naissance physique, de même il a été déclaré Fils de Dieu avec puissance, en vertu de sa résurrection, par l’Esprit de sainteté. De même que la vie qu’il a reçue par sa première naissance a été une vie dans et selon la chair, avec toute sa faiblesse, de même la nouvelle vie qu’il a reçue par sa résurrection a été une vie dans et selon là puissance de l’Esprit de sainteté.
    L’expression: l’Esprit de sainteté est très spéciale. Ce n’est pas le mot ordinaire pour la sainteté de Dieu qui est employé ici, comme dans (Hébreux 12:10), pour décrire la Sainteté d’une manière abstraite, et comme l’attribut d’un objet, mais un autre mot employé aussi (2Corinthiens 7:1 1Thessaloniciens 3:13) exprimant l’habitude de la sainteté en action, la sainteté pratique, la piété. Paul emploie ce mot, parce qu’il désirait mettre l’emphase sur la pensée que la résurrection de Christ était clairement le résultat de cette vie de sainteté, de cette sanctification de soi-même, dont le point culminant fut sa mort. Ce fut par la puissance de l’Esprit de la vie de sainteté dont il avait vécu qu’il ressuscita des morts. Il nous enseigne que cette vie et cette mort par lesquelles il s’est sanctifié lui-même pour nous, et sur lesquelles seules repose notre sanctification, furent la source et le fondement de sa résurrection, comme aussi de la déclaration que faisait avec puissance cette résurrection, c’est que Christ est le Fils de Dieu, le premier-né d’entre les morts. La résurrection fut le fruit que porta cette vie de sainteté. La vie de sainteté devient donc la propriété de tous ceux qui sont participants de la résurrection. La vie de ressuscité («si vous êtes ressuscites avec Christ...») et l’Esprit de sainteté sont inséparables. Christ s’est sanctifié lui-même dans sa mort, afin que nous soyons sanctifiés en vérité; lorsque par la vertu de l’Esprit de sainteté, il fut ressuscité d’entre les morts, cet Esprit de sainteté s’est révélé comme la puissance même de cette vie de ressuscité, et la vie de ressuscité comme une vie de sainteté.
    Comme croyant, vous avez part à cette vie de ressuscité. (Résurrection, anglais). «Vous avez été régénérés par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts».—«Vous êtes ressuscites avec Christ», dès lors vous êtes exhortés à vous considérer comme vivants à Dieu, par Jésus-Christ, notre Seigneur. Mais la vie ne peut agir avec puissance que lorsque vous cherchez à la connaître, à vous y livrer, à la laisser prendre pleine possession de vous-même. Et si c’est là que vous voulez arriver, une des choses les plus importantes à réaliser pour vous, c’est que comme ce fut par l’Esprit de sainteté que Christ fut ressuscité, ainsi l’Esprit de cette même sainteté doit être en vous le cachet et la puissance de votre vie. Etudiez-vous à connaître et à posséder l’Esprit de sainteté tel qu’il s’est manifesté dans la vie de votre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
    Et en quoi consistait cet Esprit? Le secret de cet Esprit, nous le trouvons dans cette Parole: Voici, je viens, ô Dieu! pour faire ta volonté. C’est par l’exécution de cette volonté, telle que Christ l’a accomplie, que nous avons été sanctifiés une fois pour toutes par l’oblation de son corps. C’est ainsi que Christ se sanctifia dans sa vie et dans sa mort; c’est là ce que l’Esprit de sainteté a produit en lui; c’est aussi ce que l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ veut faire en nous; une vie selon la volonté de Dieu est une vie de sainteté. Cherchez de tout votre cœur à saisir ceci clairement. Christ est venu pour nous révéler ce que devait être la vraie sainteté dans les conditions de la vie et de la faiblesse humaines. Il est venu pour l’accomplir pour vous, afin de pouvoir vous la communiquer par son Saint-Esprit. Si vous ne la saisissez pas avec intelligence et de tout votre cœur, le Saint-Esprit ne peut agir en vous; il ne peut la produire en vous. Cherchez à vous en emparer sérieusement; la volonté de Dieu acceptée sans hésitation, voilà la puissance par excellence de sainteté. C’est là le point de départ de toute tentative de devenir saint comme Christ lui-même est saint, dans et par sa sainteté. Plusieurs cherchent à ne prendre dans la vie de Christ ou dans son image, pour les imiter, que quelques parties de cette vie et de cette image, tandis qu’ils manquent grandement dans d’autres parties. Ils n’ont pas vu que le renoncement auquel Jésus les appelle est vraiment un renoncement à soi-même, dans toute l’étendue du terme. Notre volonté propre ne doit l’emporter sur aucun point quelconque: Jésus faisant seulement la volonté de son Père, voilà le Maître qui doit dominer sur nous, et non notre moi. «Etre parfait et bien convaincu, et demeurer ferme dans tout ce que Dieu veut», (Colossiens 4:12) voilà quelle doit être l’ambition, la prière, l’attente constante du disciple de Jésus. Il n’y a pas à craindre que la volonté de Dieu ne nous soit pas clairement révélée en toutes choses. «Si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra...» Le Père ne laissera pas l’enfant disposé à obéir dans l’ignorance de sa volonté.
    Et il n’y a pas à craindre que lorsque la volonté du Père nous sera révélée, il nous soit impossible de la faire. Quand une fois la douleur de nos chutes et de notre péché nous aura jetés dans cet état que décrit saint Paul au chapitre VII des Romains, et que nous saurons ce que c’est que de «prendre plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur», jusqu’à faire entendre ce cri: «Malheureux que je suis! qui me délivrera du corps qui cause cette mort?» la délivrance viendra sûrement par Jésus-Christ. Le Saint-Esprit ne produit pas seulement en nous la volonté, mais aussi le faire; où le croyant ne pouvait que soupirer et dire: «Je ne fais pas le bien que je veux», il donne la force, avec le cantique: «La loi de l’Esprit qui donne la vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort».
    Dans cette foi ferme qu’il est possible de connaître et de faire la volonté de Dieu en toutes choses, prenez de Christ, en qui vous êtes, ce principe dirigeant de votre vie: «Je viens, ô Dieu! pour faire ta volonté». C’est le principe de la vie de celui qui est ressuscité avec Christ; sans cette disposition, Jésus n’aurait jamais été ressuscité d’entre les morts. C’est le principe de la vie nouvelle en vous.
    Acceptez-le; étudiez-le; réalisez-le; mettez-le en pratique. Plus d’un croyant a fait cette expérience que quelques simples paroles de consécration, exprimant, comme celles que nous venons de citer: «Je viens, O Dieu, pour faire ta volonté», la ferme intention de faire en toutes choses la volonté de Dieu, ont été pour eux comme une prise de possession de la joie et de la puissance d’une vie de résurrection inconnue auparavant. La volonté de Dieu est l’expression complète de ses perfections morales, de sa sainteté. Prendre sa place au centre même de cette volonté, la vivre, être porté et soutenu par cette volonté, a été la puissance de cette vie de Jésus que la mort n’a pu retenir dans la tombe, puissance qui ne pouvait autrement qu’éclater dans la gloire de sa résurrection. Or, ce que cette puissance a été pour Jésus, elle le sera aussi pour nous.
    La sainteté, c’est la vie; ceci est l’expression la plus simple de la vérité contenue dans notre texte. Il ne peut y avoir de sainteté jusqu’à ce qu’il y ait une vie nouvelle implantée. Et la vie nouvelle ne peut se manifester comme une puissance de résurrection, elle ne peut porter des fruits, qu’en croissant en sainteté. Aussi longtemps que le croyant vit de cette vie partagée, dont une part est de la chair et une part de l’Esprit, une part pour soi-même, une part pour Christ, c’est en vain qu’il cherche la sainteté. C’est la vie nouvelle qui est la vie sainte; c’est la parfaite conception de cette vie par la foi, l’abandon complet de toute notre conduite à cette vie sainte, qui sera la route royale de la sainteté. Jésus a vécu, il est mort et ressuscité, afin de nous préparer une nouvelle nature, une nature que nous devons recevoir jour après jour dans l’obéissance de la foi; nous avons «revêtu l’homme nouveau, créé à l’image de Dieu, dans une justice et une sainteté que produit la vérité». (Ephésiens 4:24)
    Il y a plus. Cette vie n’est pas semblable à la vie de la nature, un principe aveugle, inconscient, accomplissant involontairement son idéal, dans une obéissance qui ne résiste pas à la loi de son être. Dans cette vie nouvelle, il y a l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ; l’Esprit de sainteté, le Saint-Esprit demeurant en nous comme une personne divine, entrant en communion avec nous et nous introduisant dans la communion du Christ vivant. C’est cela qui remplit notre vie d’espérance et de joie. Le Sauveur ressuscité souffla de son Esprit sur ses disciples; l’Esprit, lui, apporte le divin Ressuscité dans notre cœur; il l’y introduit comme un ami personnel, un guide vivant, et comme Celui qui fortifie. L’Esprit de sainteté, c’est l’Esprit, la présence, la puissance du Christ vivant.
    Jésus disait de l’Esprit. «Vous le connaissez». N’est-ce pas là ce dont nous avons le plus grand besoin: connaître le Saint-Esprit, l’Esprit de Christ l’Esprit de sa sainteté et de notre sainteté? Comment pouvons-nous «marcher selon l’Esprit» et suivre ses directions, si nous ne connaissons ni lui, ni sa voix, ni sa manière de conduire et d’agir?
    Apprenons encore une autre leçon de notre texte. C’est du tombeau de notre chair et de notre volonté propre que l’Esprit de sainteté éclate en puissance de résurrection. Nous devons accepter la mort de la chair, la mort du moi, de sa volonté et de son action propres comme point de départ de notre expérience de la puissance de l’Esprit de sainteté. En vue de chaque conflit avec le péché, de tout exercice de foi ou de prière, nous devons entrer dans la mort de Jésus, dans la mort à nous-mêmes, et comme ceux qui disent avec l’apôtre: «Non que nous soyons capables de rien concevoir par nous-mêmes», nous devons, dans une foi paisible, attendre que l’Esprit de Christ fasse son oeuvre en nous, puisque «c’est de Dieu que nous vient notre capacité». L’Esprit agira, vous fortifiant puissamment dans l’homme intérieur, élevant en vous un saint temple au Seigneur. Et le temps viendra, s’il n’est pas encore venu pour vous, peut-être plus tôt que vous ne le pensez ou que vous n’osez l’espérer, où l’habitation consciente de Christ dans votre cœur, par la foi, la parfaite révélation et le couronnement de Christ en vous, comme roi, comme guide, comme gardien de votre cœur et de votre vie sera devenu pour vous une expérience personnelle. «Soyez saints, car je suis saint».

    O Dieu très saint! nous te bénissons de ce que tu as ressuscité ton Fils d’entre les morts, et de ce que tu l’as élevé dans la gloire, afin que notre foi et notre espérance fussent en toi. Tu as fait de sa résurrection la puissance de la vie éternelle en nous, afin que comme il est maintenant ressuscité, nous puissions marcher en nouveauté de vie. Comme l’Esprit de sainteté a habité et a agi en lui, il habite et agit en nous, et il devient en nous l’Esprit de vie. O Dieu! nous t’en supplions, achève ton oeuvre dans tes saints. Donne-leur un sentiment plus vif, plus profond de la sainte vocation que tu leur as adressée en Christ, le Ressuscité. Donne leur à tous d’accepter l’Esprit qui animait sa vie terrestre, de faire de la volonté de Dieu leurs délices, et que l’Esprit qui anime leur vie soit le même que celui qui animait celle de ton Fils. Que ceux qui jusqu’ici n’ont jamais accepté ces choses les acceptent, et que dans la foi et dans la puissance d’une vie nouvelle ils disent: «J’accepte la volonté de Dieu comme ma seule loi». Que l’Esprit de sainteté soit l’Esprit qui les fasse vivre! Père, nous t’en supplions, que Christ soit ainsi, par une expérience croissante du pouvoir de sa résurrection, révélé à nos cœurs comme le Fils de Dieu, le Seigneur, le Souverain qui règne en nous! Amen.

    1° La vie de Christ est en même temps la sainteté de Christ. La raison pour laquelle nous échouons si souvent dans la poursuite de la sainteté, c’est que notre propre vie, la chair, cherche avec ses {forces} propres une sainteté qui soit comme un beau vêtement dont nous puissions nous parer pour entrer dans le ciel. C’est de la mort journalière à soi-même que naît la vie de Christ.
    2° Mourir ainsi, vivre ainsi en Christ pour être saints, mais comment pouvons-nous y arriver? Tout cela vient selon l’Esprit de sainteté. Ayez le Saint-Esprit en vous. Dites journellement: «Je crois au Saint-Esprit».
    3° Saints en Christ. Quand Christ vit en nous et que son Esprit, tel qu’il a trouvé son expression dans les paroles et les oeuvres de Christ sur la terre, entre en nous et pénètre notre volonté et notre sentiment intérieur, alors notre union avec lui devient ce que Jésus a voulu qu’elle fût. C’est l’Esprit de sa conduite sainte, de sa sainteté qui doit être en nous.

VINGTIÈME JOUR Sainteté et liberté

    Or, ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus les esclaves de la justice: faites maintenant de vos membres les esclaves de la justice pour devenir saints. Aujourd’hui que vous êtes affranchis du péché, et que vous êtes devenus les esclaves de Dieu, vous portez votre fruit de manière à être saints, et vous avez pour fin la vie éternelle. (Romains 6:18,19,22)
    La liberté que nous avons en Jésus-Christ. (Galates 2:4)
    En vertu de la liberté pour laquelle Christ nous a affranchis, tenez donc ferme, et ne vous laissez pas mettre sous le joug de la servitude. (Galates 5:1)

    Aucune possession n’est plus estimable et plus précieuse que la liberté; rien n’inspire et n’élève davantage l’homme, et rien au contraire de plus déprimant et de plus dégradant que l’esclavage. L’esclavage ravit à l’homme ce qui constitue sa virilité, sa puissance de décision et d’action; il l’empêche d’être et de faire ce qu’il voudrait.
    Le péché est un esclavage; c’est la servitude sous un pouvoir étranger qui s’est rendu maître de nous, et qui exige souvent un service des plus répugnants. La rédemption de Christ restaure notre liberté et nous affranchit de la puissance du péché. Si nous voulons vraiment vivre comme des rachetés, nous devons, non seulement regarder à l’œuvre que Christ a accomplie pour notre rédemption, mais nous devons accepter et réaliser par l’expérience combien est complète, sûre et absolue la liberté par laquelle il nous a rendus libres. Ce n’est que lorsque nous nous tenons fermes dans cette liberté qui est en Jésus-Christ que nous pouvons «porter notre fruit de manière à être saints».
    Il est à remarquer combien rarement, dans la grande argumentation de l’épître aux Romains, le mot saint se rencontre, et comment, là où il est employé deux fois (chap. VI), dans l’expression: «pour la sanctification ou pour être saints», il est clairement énoncé comme but et fruit à atteindre par une vie de justice. Cette double répétition «pour être saints», indiquant un résultat qui doit être atteint, est précédée d’une pensée répétée deux fois aussi: «Ayant été affranchis du péché, et étant devenus les esclaves de la justice», ce qui nous montre bien comment l’affranchissement de la puissance du péché et l’abandon de notre être au service de la justice ne sont pas encore en eux-mêmes la sainteté, mais le seul et le plus sûr moyen de l’atteindre. Une vraie connaissance de l’affranchissement du péché que Christ nous procure, et une entrée complète dans cette liberté, sont indispensables pour une vie de sainteté. Ce fut lorsque Israël fut affranchi du joug de Pharaon que Dieu commença à se révéler à lui comme le Dieu saint; ce n’est que lorsque nous savons que nous sommes «affranchis du péché», délivrés de la main de tous nos ennemis, que nous servons Dieu en justice et en sainteté tous les jours de notre vie.
    «Ayant été affranchis du péché»; pour bien comprendre cette parole nous devons nous garder de deux erreurs. Nous ne devons ni la diminuer, ni y mettre plus que le Saint-Esprit n’y a mis lui-même.
    Le contexte montre que l’apôtre parle, non de notre position judiciaire, mais d’une réalité spirituelle, de notre union vivante avec Christ dans sa mort et dans sa résurrection, par laquelle nous sommes entièrement délivrés de la domination de la puissance du péché. «Le péché n’aura pas domination sur vous». Paul ne parle pas davantage d’une expérience, de ce que nous sentons que nous sommes affranchis de tout péché. Il parle du grand fait objectif que Christ nous a enfin délivrés de la puissance que le péché avait de nous forcer à faire sa volonté et ses oeuvres, et il nous presse, dans la foi à ce fait glorieux, de repousser hardiment les commandements ou la tentation du péché. Connaître la liberté que nous avons en Christ, notre affranchissement de l’empire et de la puissance du péché, c’est le moyen de réaliser ces choses dans notre expérience.
    Dans le temps où les Turcs et les Maures réduisaient souvent des chrétiens en esclavage, des sommes considérables étaient fréquemment payées pour la rançon de ceux qui étaient esclaves. Mais il arriva plus d’une fois que ceux pour qui on avait payé une rançon, éloignés dans l’intérieur du pays de leur servitude, ignorèrent toujours la bonne nouvelle de leur rachat, leurs maîtres ayant tout intérêt à la leur laisser ignorer. D’autres avaient bien appris cette nouvelle, mais ils s’étaient tellement habitués à leur esclavage qu’ils étaient incapables de faire un effort pour atteindre la côte ou la frontière. L’indolence ou le désespoir les retenait dans l’esclavage, ils ne pouvaient croire qu’ils fussent jamais capables d’atteindre sûrement le pays de la liberté. La rançon avait été payée; ils étaient réellement libres, et cependant soit ignorance, soit manque d’énergie, ils étaient encore dans l’esclavage. La rédemption de Christ a si complètement mis fin au péché et à la puissance légale qu’il avait sur nous «car la puissance du péché c’est la loi», (1Corinthiens 15:56) que très réellement et très certainement le pèche n’a plus le pouvoir de nous forcer à lui obéir. Ce n’est que dans la mesure où nous lui permettons encore de régner, dans la mesure où nous lui cédons comme si nous étions ses serviteurs qu’il peut exercer son empire. Satan fait l’impossible pour tenir les croyants dans d’ignorance de ce qu’il y a de complet dans leur affranchissement de son esclavage.
    Et comme les croyants sont si facilement satisfaits de leurs propres pensées sur la signification de la rédemption, et qu’ils désirent si faiblement et font si peu valoir leurs droits de la voir telle qu’elle est, et de posséder par son moyen la délivrance complète et les bénédictions qu’elle renferme, l’expérience qu’ils font de l’étendue de l’affranchissement du péché est très faible. «Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté». (2Corinthiens 3:17) C’est par le Saint-Esprit, par sa lumière éclairant et guidant notre être intérieur, son action étant humblement désirée et fidèlement acceptée, que cette liberté peut devenir notre propriété.
    En, Romains 6 Paul parle de l’affranchissement du péché; en, Romains 7:3,4,6 de l’affranchissement de la loi, l’un et l’autre nous ayant été acquis en Christ, et par notre union avec lui. En, Romains 8:2 il nous parle de cette liberté comme devenue nôtre par l’expérience. Il dit: «La loi de l’Esprit qui donne la vie en Jésus-Christ m’a affranchi oie la loi du péché et de la mort». La liberté qui est nôtre en Christ doit devenir nôtre par une appropriation et une jouissance personnelles, par le moyen du Saint-Esprit.
    La dernière dépend de la première; plus la foi est complète, plus la connaissance est claire et nette, plus nous pouvons joyeusement nous glorifier en Jésus-Christ et en la liberté par laquelle il nous a affranchis, plus aussi est rapide et entière notre entrée en possession de la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Comme la liberté est en Christ seul, de même c’est l’Esprit de Christ seul qui nous met de fait en possession de cette liberté et qui nous y fait demeurer. «L’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort. Où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté». Lorsque l’Esprit nous révèle Jésus comme Seigneur et Maître, notre nouveau Maître, qui seul a quelque chose à nous commander et qui nous engage à nous livrer nous-mêmes, à présenter nos membres, à abandonner notre vie entière au service de Dieu en Christ, la foi à l’affranchissement du péché devient consciente et réelle en nous. Croyant à ce qu’il y a de complet dans la rédemption, le captif sort de son esclavage comme un «affranchi du Seigneur». Il sait maintenant que le péché n’a plus pour un seul instant aucun pouvoir pour lui imposer l’obéissance.
    Il se peut qu’il cherche à reprendre ses anciens droits; il se peut qu’il parle avec un ton d’autorité; il se peut qu’il nous effraie jusqu’à se faire craindre et à nous soumettre à ses exigences, mais il n’a absolument plus de puissance sur nous, à moins que nous, oubliant notre liberté, nous ne cédions à ses tentations, et que nous ne lui donnions nous-mêmes puissance sur nous.
    Nous sommes les affranchis du Seigneur. «Notre liberté est en Jésus-Christ». Au chapitre VII des Romains, Paul décrit les terribles luttes de l’âme qui cherche à accomplir la loi, vendue au péché, captive, esclave, sans la liberté de faire tout ce que son cœur désire. Mais lorsque l’Esprit prend la place de la loi, le cri: «Malheureux que je suis, qui me délivrera du corps qui cause cette mort?» est changé en ce chant de victoire: «Je rends grâces à Dieu par Jésus-Christ; la loi de l’Esprit de vie m’a affranchi».
    Que de plaintes sur l’insuffisance de nos forces à accomplir la volonté de Dieu, que d’efforts impuissants, d’espérances déçues, de continuelles défaillances reproduisant et répétant sous mille formes ce cri du captif: «Malheureux que je suis!» Mais, grâces en soient rendues à Dieu, il y a une délivrance! Christ nous a affranchis pour la liberté. (Galates 5:1) «Tenez donc ferme, et ne vous laissez pas mettre sous le joug de la servitude». Satan cherche sans cesse à mettre sur nous soit le joug du péché, soit celui de la loi, comme si le péché ou la loi dans leurs exigences avaient quelque pouvoir sur nous.
    Mais il n’en est rien. Ne vous laissez point prendre à ses filets; tenez ferme dans la liberté pour laquelle vous avez été affranchis par Christ. Prêtons l’oreille à ce message: «Or, ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus les esclaves de la justice..., faites maintenant de vos membres les esclaves de la justice pour devenir saints».—«Aujourd’hui que vous êtes affranchis du péché, et devenus les esclaves de Dieu, vous portez votre fruit de manière à être saints»; (Romains 6:18,19,22) ou «vous avez pour fruit la sanctification».
    Pour être saint, vous devez être libre, parfaitement libre; libre de manière à ce que Jésus puisse régner en vous, vous conduire; libre de manière à ce que le Saint-Esprit puisse disposer de vous, respirer en vous, agir, opérer en vous son oeuvre secrète, douce et puissante, afin que vous croissiez jusqu’à la pleine liberté que Christ vous a acquise.
    Ayant été affranchis du péché, et étant devenus les esclaves de la justice, vous portez votre fruit de manière à être saints, et vous avez pour fin la vie éternelle. Liberté, justice, sainteté voilà les degrés à franchir pour atteindre à la gloire future. Plus nous entrerons profondément par la foi dans la liberté que nous avons en Christ, plus aussi nous présenterons joyeusement et avec confiance à Dieu nos membres comme instruments pour faire ce qui est juste. Dieu est le Père dont nous sommes heureux de faire la volonté, et dont le service est une parfaite liberté. Le Rédempteur est le Maître auquel l’amour nous lie dans une obéissance volontaire. La liberté n’est pas la licence: «Nous sommes délivrés des mains de nos ennemis afin de le servir sans crainte, en pratiquant sous son regard la sainteté et la justice tous les jours de notre vie». {14}
    La liberté est la condition de la justice, et la justice de la sainteté. «Soyez saints comme je suis saint».

    O Dieu de gloire! Je te prie d’ouvrir mes yeux à cette merveilleuse liberté pour laquelle Christ m’a fait un de ses affranchis. Fais-moi saisir pleinement ta Parole quand elle me dit que le péché n’aura pas domination sur moi, parce que je ne suis pas sous la loi, mais sous la grâce! Apprends-moi à bien connaître la liberté que j’ai en Jésus-Christ et a m’y tenir ferme.
    Mon Père, ton service est un service de parfaite liberté; révèle-moi cette vérité; tu es l’infiniment libre et ta volonté ne connaît d’autres limites que celles qu’y met sa propre perfection. Et tu nous invites à entrer dans cette volonté pour la faire, afin que nous soyons libres comme toi-même, ô Dieu! tu es libre. O mon Dieu! montre-moi la beauté de ta volonté lorsqu’elle m’affranchit de moi-même et du péché; et que je fasse de cette volonté mes seules délices. Que le service de la justice soit une joie et une force pour moi, et qu’il ait pour fruit ma sanctification, m’introduisant dans ta sainteté !
    Bien-aimé Sauveur! mon Libérateur et ma liberté, je t’appartiens. Je m’abandonne à ta volonté, afin de ne connaître d’autre volonté que la tienne. Maître! je veux te servir toi, et toi seul. J’ai ma liberté en toi! Sois mon gardien, toi seul. Je ne puis rester debout un seul instant hors de toi. En toi je me tiens ferme; en toi je me confie. Dieu très saint! moi ton enfant libre, obéissant et qui t’aime, tu me rendras saint Amen.

    1° La liberté est le pouvoir de donner libre essor à l’impulsion de notre nature. En Christ, l’enfant de Dieu est affranchi de tout pouvoir qui l’empêcherait d’agir selon les lois de sa nouvelle nature.
    2° Cette liberté nous vient de la foi. Par la foi en Christ, j’entre en possession de la liberté et j’y demeure
    3° Cette liberté est du Saint-Esprit. «Où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté». Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes plus sous la loi». Un cœur rempli de l’Esprit devient vraiment libre.
    4° Mais cette liberté est dans la charité. «Vous avez été appelés à la liberté; seulement que votre liberté ne serve pas d’excitation à la chair; mais asservissez-vous les uns aux autres». La liberté pour laquelle Christ nous affranchit est la liberté de devenir semblables à lui, pour aimer et pour servir. «Quoique libre de tous, je me suis fait esclave de tous, pour gagner un plus grand nombre». Voilà la liberté de la charité.
    5° «Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus les esclaves de la justice pour devenir saints». Laisse aller mon peuple, afin qu’il me serve. .{Ex 10:3} Celui-là seulement qui fait ce qui est juste peut devenir saint
    6° Cette liberté est joie et chants de triomphe.


VINGT ET UNIÈME JOUR  Sainteté et bonheur

    Le royaume de Dieu consiste dans la justice, dans la paix, et dans la joie par le Saint-Esprit. (Romains 14:17)
    Les disciples étaient remplis de joie et d’Esprit-Saint. (Actes 13:52)
    Néhémie dit: Ce jour est consacré à notre Seigneur. Ne vous affligez pas, car la joie de l’Eternel sera votre force. (Néhémie 8:10)

    La profonde signification de la joie dans la vie chrétienne est peu comprise. La joie est trop souvent considérée comme quelque chose de secondaire, tandis que sa présence dans notre âme est essentielle comme preuve que Dieu nous satisfait pleinement, et que son service fait nos délices.
    Dans notre vie domestique, il ne nous suffit pas pour être contents que toutes les convenances de la conduite, du maintien soient observées, et que tous remplissent leurs devoirs réciproques; seul l’amour vrai nous rend heureux dans nos rapports les uns avec les autres; or, de même que l’amour donne sa chaleur d’affection, la joie est le rayon de soleil qui remplit la maison de son éclat. Même dans la souffrance et la pauvreté, les membres d’une famille qui s’aiment, sont une source de joie les uns pour les autres. Sans cette joie, spécialement, il n’y a pas de vraie obéissance de la part des enfants. Ce n’est pas à la simple exécution d’un ordre donné ou à l’accomplissement d’un service que des parents regardent; c’est à la manière joyeuse, volontaire, au joyeux empressement avec lesquels cela est fait, qui rend ce service agréable. Il en est de même des rapports des enfants de Dieu avec leur Père céleste. Même dans l’effort que nous faisons pour arriver à une vie de consécration et d’obéissance selon l’Evangile, nous sommes continuellement en danger de nous replacer sous la loi avec ses: «Tu feras, tu ne feras pas». La conséquence en est toujours une occasion de chute. La loi ne produit que la colère; elle ne donne ni la vie ni la force. Ce n’est que lorsque nous nous tenons fermes dans la joie de notre Seigneur, dans la joie de notre affranchissement du péché, dans la joie de son amour et de ce qu’il est pour nous, dans la joie de sa présence, que nous possédons la force nécessaire pour le servir et pour lui obéir. Ce n’est que lorsque nous sommes libres de tout maître, du péché, du moi et de la loi; ce n’est que lorsque nous nous réjouissons dans cette liberté, que nous pouvons offrir à Dieu un service qui le satisfasse, et qui nous rende nous-mêmes heureux. «Je vous reverrai, disait Jésus à ses disciples, et votre cœur sera réjoui, et nul ne vous ravira votre joie». La joie est la preuve et la condition de la présence permanente et personnelle de Jésus dans notre âme.
    Si la sainteté est la beauté et la gloire de la vie de la foi, il est évident que là, tout particulièrement, l’élément de la joie ne doit pas faire défaut. Nous avons déjà vu comment la première mention qui a été faite de Dieu comme le Saint, se trouve dans un chant de louanges sur les bords de la mer Rouge, comment Anne, la mère de Samuel, et Marie, la mère de Jésus, dans leurs moments d’inspiration, louaient Dieu comme Celui qui est le Saint; comment le nom de Dieu trois fois saint, prononcé dans les cieux, vient jusqu’à nous par la bouche et dans le cantique des séraphins; et comment les êtres vivants qui sont devant le trône et la grande multitude des rachetés qui chantent le cantique de l’Agneau, adorent Dieu comme le Saint. Nous devons l’adorer dans toute la beauté de sa sainteté; chanter ses louanges en nous souvenant de sa sainteté; ce n’est que dans un esprit d’adoration, de louange et de joie que nous pouvons connaître Dieu parfaitement comme le Saint. Plus encore, ce n’est que sous l’inspiration d’un amour qui adore et qui se réjouit, que nous pouvons être rendus saints. C’est lorsque nous cessons de vivre dans la crainte et l’anxiété, et que nous ne comptons plus sur nos efforts ou sur nos élans, mais que nous nous reposons avec des cœurs reconnaissants et joyeux sur ce que Jésus est dans son oeuvre parfaite comme sanctification pour nous; c’est lorsque nous nous reposons et nous réjouissons en lui, que
nous pouvons être faits participants de sa sainteté. C’est le jour de repos, c’est-à-dire le jour que Dieu a béni, qui est un jour de joie et de félicité; et c’est le jour qu’il a béni qui est un jour saint. Sainteté et bonheur sont inséparables.
    Mais ceci n’est-il pas en contradiction avec l’enseignement de l’Ecriture et avec l’expérience des saints? La souffrance et l’affliction ne sont-elles pas parmi les moyens choisis de Dieu pour la sanctification? Les promesses ne sont-elles pas faites à ceux dont le cœur est brisé, aux pauvres en esprit, à ceux qui pleurent? Le renoncement à soi-même, l’abandon de tout ce que nous avons, la crucifixion avec Christ et la mortification journalière de notre chair, n’est-ce pas là le chemin de la sainteté? et tout ceci ne donne-t-il pas plus de raisons de souffrir et de pleurer que de chanter et de se réjouir?
    La réponse à ces questions, nous la trouverons dans une juste conception de la vie de la foi. La foi élève, et nous met en possession de ce qui est précisément l’opposé de ce que nous sentons ou expérimentons. Dans la vie chrétienne, il y a toujours un paradoxe: les oppositions qui nous paraissent le plus irréconciliables, nous les voyons à tel moment donné mises côte à côte. Paul l’exprime dans des paroles comme celles-ci: «...Pour mourants, et voilà que nous vivons; pour châtiés, et pourtant nous ne sommes pas mis à morts; pour tristes, nous qui sommes toujours joyeux; pour pauvres, nous qui en enrichissons bon nombre; pour n’ayant rien, nous qui avons tout».
    Et ailleurs: «Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort». Cette contradiction apparente se concilie non seulement par le fait de l’union, dans tout croyant, de deux vies, la vie humaine et la vie divine, mais surtout parce que le fidèle participe en même temps de la mort et de la résurrection de Christ. La mort de Christ a été une mort de douleurs et de souffrances, une mort réelle, terrible, un déchirement des liens qui unissaient l’âme et le corps, l’esprit et la chair.
    La puissance de cette mort agit en nous: si nous voulons vivre saintement, nous devons la laisser agir puissamment; car c’est dans cette mort que Christ s’est sanctifié, afin que nous-mêmes, nous soyons vraiment sanctifiés. Notre sainteté, comme la sienne, est dans la mort à notre volonté propre, et à notre vie propre tout entière. Mais—et nous devons bien saisir ceci—nos approches du côté de la mort, nous ne les faisons pas du même côté que Christ, c’est-à-dire dans la direction d’un ennemi à vaincre, d’une souffrance à subir avant d’entrer dans la vie nouvelle. Non, le croyant, qui sait ce que Christ est comme Ressuscité, s’approche de la mort, de la crucifixion à soi-même, de la crucifixion de la chair et du monde, du côté de la résurrection, qui, pour le racheté, est le côté de la victoire en la puissance du Christ vivant. Quand nous avons été «baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés en sa mort» et en sa résurrection comme nôtres; et Christ lui-même, le Seigneur vivant, ressuscité, nous introduit triomphalement dans la puissance de sa mort. Et ainsi, pour le croyant qui vit vraiment par la foi, et qui ne cherche pas à crucifier et à mortifier la chair par ses propres efforts, mais qui connaît le Sauveur vivant, la joie profonde de la résurrection ne l’abandonne jamais, mais elle est sans cesse sa force dans ce qui pour d’autres peut paraître n’être que durs sacrifices et croix à porter. Il dit avec Paul: «Je me glorifie dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ par lequel le monde est crucifié pour moi». Le croyant ne se pose jamais la question: «Qui me délivrera du corps qui cause cette mort?» sans faire retentir la joyeuse et triomphante réponse comme une expérience actuelle: «Je rends grâces par Jésus-Christ, notre Seigneur. Grâces soient rendues à Dieu de ce qu’il nous fait toujours triompher en Christ!»
    Et maintenant retenons les deux leçons suivantes: la sainteté est essentielle au vrai bonheur; le bonheur est essentiel à la vraie sainteté.
    La sainteté est essentielle au vrai bonheur. Si vous voulez avoir de la joie, une plénitude de joie, une joie permanente que rien ne peut faire disparaître, soyez saints comme Dieu est saint. La sainteté est la félicité. Rien ne peut assombrir ou interrompre notre joie sinon le péché. Quelle que soit notre épreuve ou notre tentation, la joie de Jésus, dont Pierre dit: «En qui vous vous réjouissez d’une joie ineffable et glorieuse», est une compensation qui l’emporte, et au-delà. Si nous perdons notre joie, la cause doit en être le péché. Peut-être suivons-nous le monde ou nous-mêmes; il se peut aussi qu’une tache se soit produite sur notre conscience par quelque chose de douteux, ou qu’il y ait en nous quelque incrédulité, un désir de marcher par la vue où Dieu veut que nous marchions par la foi, situation dans laquelle nous pensons plus à nous-mêmes et à notre joie qu’au Seigneur seul: quoi qu’il en soit, rien ne peut nous ravir notre joie que le péché. Si nous voulons avoir une vie heureuse et qui connaît la vraie joie, une vie par laquelle nous assurions Dieu, les hommes et nous-mêmes que notre Seigneur est vraiment tout pour nous, soyons saints, glorifions-nous en lui qui est notre sainteté, car, en sa présence, il y a plénitude de joie. «Ta face est un rassasiement de joie». Vivons dans le royaume qui est «joie par le Saint-Esprit». L’Esprit de sainteté est en même temps un esprit de joie, parce qu’il est l’Esprit de Dieu. Ce sont les saints, les saints de Dieu qui poussent des cris de joie.
    De plus, le bonheur est essentiel à la vraie sainteté. Si vous voulez être un chrétien saint, vous devez être un chrétien heureux. Jésus fut oint de Dieu d’une «huile de joie», afin qu’il puisse «nous donner une huile de joie au lieu du deuil». Apprenez à comprendre la divine valeur de la joie. Elle est la preuve la plus évidente que vous êtes en la présence du Père, et que vous demeurez dans son amour. Elle prouve que vous avez conscience de votre affranchissement de la loi et de l’effort de l’esprit de servitude. C’est le signe que vous êtes libres de souci et de responsabilité (responsibility), parce que vous vous réjouissez eh Jésus-Christ comme en Celui qui est votre sanctification, votre gardien, votre force. C’est le secret de la santé et de la force spirituelles, remplissant tout votre service dans l’assurance heureuse et enfantine que le Père ne demande rien de nous sans nous donner la force de l’accomplir, et qu’il accepte tout ce qui est fait dans cet esprit, quelque imparfait que soit le travail. Le vrai bonheur est toujours désintéressé; il se perd dans ce qui fait l’objet de sa joie. Dans la mesure où la joie du Saint-Esprit nous remplit, et où nous nous réjouissons en Dieu, qui est le Saint, par Jésus-Christ, notre Seigneur, dans la mesure où nous adorons et servons le Dieu trois fois saint, dans cette mesure nous devenons saints. C’est là, même dans le désert où nous sommes, le «chemin de la sainteté, la voie sainte, où les rachetés de l’Eternel marcheront, allant à Sion avec chants de triomphe. Une joie éternelle couronnera leur tête; ils obtiendront la joie et l’allégresse». (Esaïe 35)
    Tous les enfants de Dieu comprennent-ils ceci? C’est que la sainteté est précisément un autre nom, le vrai nom que Dieu donne pour bonheur; que c’est, en effet, un bonheur inexprimable que de savoir que Dieu nous rend saints, que notre sainteté est en Christ, que le Saint-Esprit, l’Esprit de Christ est en nous. Rien n’est si attrayant que la joie; les croyants ont-ils compris que ceci est la joie du Seigneur: être saints? «Tu te glorifieras dans le Saint d’Israël». Les plus pauvres feront du Saint d’Israël le sujet de leur allégresse. Réclamons-nous de ces promesses. Que l’assurance que la foi nous donne que Dieu, notre Père, et notre Sauveur Jésus-Christ, et le Saint-Esprit qui demeure en nous, se sont engagés à faire l’œuvre dans notre âme, et qu’ils la font, que cette assurance, dis-je, nous remplisse de joie. Ne cherchons pas notre joie en ce que nous voyons en nous de sainteté; réjouissons-nous de la sainteté de Dieu en Christ, sainteté qui nous a été gratuitement acquise; réjouissons-nous dans le Saint d’Israël. Ainsi notre joie sera indicible et permanente; ainsi aussi nous le glorifierons.  «Soyez saints, car je suis saint».

    Dieu bienheureux! Je te prie de me révéler, à moi et à tous tes enfants, le secret de se réjouir en toi, le Saint d’Israël.
    Tu vois quelle part importante du service de tes enfants se fait dans un esprit de servitude, et combien qui n’ont jamais compris jusqu’ici que la voie sainte est un chemin dans lequel ils peuvent marcher en chantant, et que là ils rencontreront la joie et l’allégresse. O Père! enseigne à tes enfants à se réjouir en toi.
    Je te demande spécialement de nous enseigner que dans une profonde pauvreté d’esprit, dans l’humilité et dans le sentiment de notre péché et de notre néant, dans la conscience bien nette qu’il n’y a pas de sainteté en nous, nous pouvons chanter tous les jours ta sainteté, que tu as faite nôtre en Christ, et ta gloire, que tu as fait reposer sur nous, sainteté et gloire qui sont cependant à toi, et à toi seul. O Père! dévoile à tes enfants les mystères bénis de ton royaume, c’est-à-dire la foi qui voit tout en Christ, et rien en soi-même; la foi qui, en effet, a tout en lui, et se réjouit de tout en lui, la foi qui ne saurait se réjouir de rien en soi-même, parce qu’il n’y a là rien de quoi se réjouir. Amen.

    1° Le grand obstacle à la joie en Dieu est de s’attendre à trouver en nous-mêmes quelque chose dont nous puissions nous réjouir. Dans les premiers pas que nous faisons à la recherche de la sainteté, nous nous attendons toujours à voir se produire en nous un grand changement. Mais lorsque nous avançons plus profondément dans la connaissance de ce qu’est la foi et la vie de la foi, nous comprenons comment, quoique nous ne voyions pas le changement que nous avions attendu, nous pouvons cependant nous réjouir d’une joie ineffable en ce que Jésus est. C’est là le secret de la sainteté.
    2° La joie doit être cultivée. Le commandement de nous réjouir nous est donné plus fréquemment que nous n’avons l’air de le savoir. Cela fait partie de l’obéissance de la foi de se réjouir lorsque nous n’en sentons aucune envie. La foi se réjouit et chante parce que Dieu est saint. «Remplis de joie et du Saint-Esprit». «Le royaume de Dieu est joie par le Saint-Esprit».

VINGT-DEUXIÈME JOUR  En Christ notre sanctification

    C’est par lui que vous êtes en Jésus-Christ qui a été fait sagesse pour nous, par la volonté de Dieu, ainsi que justice, sanctification et rédemption, afin que comme il est écrit: Celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. (1Corinthiens 1:30,31)

    Ces paroles nous introduisent maintenant au centre même de la révélation de Dieu concernant la sainteté. Nous connaissons les diverses étapes de la route qui y conduit. Il est saint, et la sainteté est de lui. Il nous sanctifie en s’approchant de nous. Sa présence est sainteté. Dans la vie de Christ, la sainteté qui, jusqu’alors, n’avait été révélée qu’en symboles et comme une promesse de choses excellentes à venir, a réellement pris possession d’une volonté humaine, et a été faite une avec une vraie nature humaine. Dans sa mort, tout obstacle pouvant empêcher que cette sainte nature nous soit transmise, a été enlevé: Christ est vraiment devenu notre sanctification. La communication effective de cette sainteté a eu lieu par le Saint-Esprit. Et maintenant, nous désirons comprendre quelle est l’œuvre qu’accomplit le Saint-Esprit, et comment il nous communique cette sainte nature; quelles sont nos relations avec Christ comme notre sanctification; quelle position nous devons prendre vis-à-vis de lui si nous voulons que cette sanctification puisse, dans sa plénitude et avec puissance, accomplir son oeuvre en nous.
    La réponse divine à cette question est celle de notre texte: «C’est par lui (Dieu), que vous êtes en Christ». Cette vie en Christ est destinée au pécheur, à celui qui est «travaillé et chargé», à celui qui est indigne, à l’impotent. C’est une vie qui est un don de l’amour du Père et qu’il veut révéler lui-même à quiconque vient à lui avec la confiance d’un enfant. C’est une vie qui est destinée à être notre vie de tous les jours, et qui dans les circonstances et les situations les plus diverses nous rendra saints et nous entretiendra dans la sainteté.
    «Par lui (Dieu), vous êtes en Christ». Avant que notre bien-aimé Sauveur quitte ce monde, il avait dit à ses disciples: «Voici je suis tous les jours avec vous jusqu’à la fin du monde». Et il est écrit de lui: «Celui qui est descendu est Celui-là même qui est monté au plus haut de tous les cieux, afin de rendre toutes choses parfaites (de remplir toutes choses)». L’Eglise est son corps, la plénitude de Celui qui accomplit tout en tous. Par le Saint-Esprit, le Seigneur Jésus est avec son peuple sur la terre. Quoiqu’il soit invisible, et qu’il ne soit point dans la chair, sa présence personnelle est aussi réelle sur la terre que lorsqu’il marchait avec ses disciples. Par la nouvelle naissance, le croyant est sorti de sa vieille nature, «la chair»; il n’est plus «dans la chair»; il est vraiment et actuellement en Christ. Le Christ vivant l’enveloppe de sa sainte présence. Où qu’il soit et quoi qu’il soit, quelque ignorant qu’il soit de sa position, et malgré ses infidélités, sa place est en Christ. Par un acte de la divine et toute-puissante grâce de Dieu, il a été planté en Christ, environné de tous côtés de la puissance et de l’amour de Celui qui remplit toutes choses, et dont la plénitude habite tout spécialement son corps ici-bas, c’est-à-dire l’Eglise.
    Et comment celui qui désire ardemment connaître Christ parfaitement comme sa sanctification peut-il arriver à vivre, selon les intentions de Dieu, avec la provision qu’il lui a faite «en Christ?» La première chose dont il faut se souvenir, c’est que ceci est une affaire de foi, et non de sentiment.
    La promesse de l’habitation du Saint qui vivifie a été faite aux humbles, aux contrits de cœur. C’est lorsque je sens le plus vivement ma souillure, et que je ne puis rien faire pour me rendre saint, lorsque j’ai honte de moi-même, c’est alors que je dois tourner le dos au moi et dire plein de confiance: «Je suis en Christ. Il est là, et il m’environne de tous côtés. Comme l’air qui m’enveloppe, comme la lumière qui m’inonde, voici mon Seigneur Jésus-Christ! Il est là avec moi; il m’enveloppe de sa présence cachée, mais réelle et divine. Avec calme et confiance, ma foi doit se jeter dans les bras du Père, de qui et par la puissante grâce duquel je suis en Christ; il me révélera alors cette vérité avec une force et une clarté toujours plus grandes. Il le fait lorsque je crois, et quand je crois, il ouvre lui-même mon âme entière pour qu’elle reçoive tout ce qui est impliqué dans ce fait d’être en Christ: le sentiment de mon péché, de ma souillure doit devenir la force de ma confiance et de ma dépendance de Christ. C’est dans une pareille foi que je demeure en Christ».
    Mais par le fait que c’est de la foi que nous vient cette grâce, c’est donc du Saint-Esprit. «Par lui (Dieu), vous êtes en Christ». Ce n’est pas comme si Dieu, après nous avoir placés et plantés en Christ, nous laissait le soin de maintenir notre union avec lui. Non, Dieu est l’Eternel, le Dieu de la vie éternelle, Celui qui agit à chaque instant avec une puissance qui ne se lasse jamais. Ce que Dieu donne, il continue de le donner incessamment. C’est lui qui, par son Saint-Esprit, fait de cette vie en Christ une bienheureuse réalité, et qui nous en donne conscience. «Nous avons reçu l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les grâces que Dieu nous a faites». (1Corinthiens 2:12) La foi ne dépend pas de Dieu seulement pour le don qu’elle doit accepter, mais aussi pour la force dont elle a besoin pour l’accepter. La foi a besoin du Fils, non seulement comme nourriture, et comme l’Etre qui peut la satisfaire, mais elle a encore besoin du Saint-Esprit comme puissance pour le recevoir et le garder. Ainsi la bienheureuse acquisition de tout ce que signifient ces mots: «Christ notre sanctification», nous est assurée à mesure que nous apprenons à nous prosterner devant Dieu avec foi pour demander le Saint-Esprit, et avec une parfaite et enfantine confiance qu’il est prêt à révéler et à glorifier en nous Christ, en qui nous sommes, comme notre sanctification.
    Et comment l’Esprit révélera-t-il ce Christ en qui nous sommes? Il nous le révélera spécialement comme le Vivant, l’Ami personnel, le Maître. Christ n’est pas seulement notre exemple, notre idéal. Sa vie n’est pas seulement une atmosphère et une inspiration, comme nous disons quand nous parlons d’un homme qui nous a puissamment influencés par ses écrits. Christ n’est pas seulement un trésor et une plénitude de grâce et de puissance dont nous sommes faits participants par le Saint-Esprit. Mais Christ est le Sauveur vivant dont le cœur bat d’un amour le plus tendrement humain, et cependant divin. C’est dans cet amour qu’il s’approche de nous, dans cet amour qu’il nous reçoit, lorsque le Père nous attache à lui. Par la puissance d’un amour personnel, il peut exercer une influence et nous attacher à lui. Dans cet amour de Christ pour nous, nous avons la garantie que sa sainteté nous sera communiquée; et dans cet amour, la grande puissance par laquelle entre cette sainteté. Lorsque le Saint-Esprit nous révèle que le lieu où nous demeurons, c’est Christ et son amour, et que ce Christ est un Seigneur et un Sauveur vivant, alors s’éveille en nous, l’enthousiasme d’un attachement personnel, le dévouement d’une fidélité affectueuse qui nous fait tout à fait siens. Alors il nous devient possible de croire que nous pouvons être saints; nous arrivons à la certitude que, dans la voie de la sainteté, nous pouvons «aller de force en force».
    Une telle connaissance, que nous donne la foi, de notre relation avec Christ, en nous montrant que nous sommes en lui, et un tel attachement personnel à Celui qui nous a reçus dans son amour, et qui nous y maintient et nous y garde d’une manière permanente, devient le ressort d’une obéissance nouvelle. La volonté de Dieu nous est présentée à la lumière de la vie de Christ et de son amour, chaque commandement ayant été premièrement accompli par lui, puis nous étant transmis comme le secours le plus sûr et le plus précieux pour une communion plus parfaite avec le Père et avec sa sainteté. Christ devient Seigneur et Roi dans l’âme, par la puissance du Saint-Esprit; il guide la volonté de son racheté dans toute la volonté parfaite de Dieu, et il se révèle à l’âme comme sa sanctification, lorsqu’il couronne son obéissance d’une mesure toujours plus grande de la présence et de la sainteté de Dieu.
    Si quelqu’enfant de Dieu était jamais disposé à se laisser décourager lorsqu’il pense à ce qu’il doit être en sainteté dans toute sa conduite, qu’il me permette de lui dire de reprendre courage. Dieu pouvait-il imaginer quelque chose de plus merveilleux ou de plus beau pour des créatures si pécheresses et si impuissantes? Voyez Christ, le Fils même de Dieu fait sanctification pour nous! Le Christ puissant, saint, plein d’amour, sanctifié par la souffrance, afin qu’il puisse sympathiser à nos douleurs; lui, donné de Dieu, afin que nous soyons sanctifiés par son moyen. Que pouviez-vous désirer de plus? Oui, il y a quelque chose de plus: Par lui (Dieu), vous êtes en Christ. Que vous le compreniez ou non, quelque faiblement que vous le réalisiez, le fait est là dans sa divine et parfaite réalité. Vous êtes «en Christ» par un acte de la toute-puissance de Dieu. Et là, «en Christ», Dieu lui-même veut vous y établir et vous y faire demeurer jusqu’à la fin. Et vous possédez, chose merveilleuse entre toutes, le Saint-Esprit en vous, pour vous enseigner à connaître, à croire, à recevoir tout ce qui est réservé pour vous «en Christ». Et si vous voulez seulement reconnaître qu’il n’y a en vous aucune sagesse, aucune force quelconque pour la sainteté; si vous voulez permettre à Christ, lui «la sagesse de Dieu et la puissance de Dieu», de vous conduire par le Saint-Esprit qui est en vous, et de vous faire éprouver combien complètement, fidèlement et puissamment il peut être votre sanctification, il le fera d’une manière merveilleuse.
    O mon frère! Viens et que Christ soit ta sanctification. Non point un Christ éloigné auquel tu regarderais, mais un Christ qui est tout près de toi, qui t’enveloppe de sa présence, et en qui tu es. Non point un Christ selon la chair, un Christ du passé, mais un Christ présent par la puissance du Saint-Esprit. Non un Christ que tu puisses arriver à connaître avec ta propre sagesse, mais le Christ de Dieu qui est un Esprit, et dont l’Esprit qui est en toi, dans la mesure où tu meurs à la chair et à toi-même, te révélera la puissance. Non point un Christ que tu puisses embrasser de la petitesse et de la pauvreté de ta pensée, mais un Christ selon l’infinie grandeur du cœur et de l’amour de Dieu.
    Oh! viens, accepte ce Christ-là et réjouis-toi en lui. Sois content de lui laisser toute ta faiblesse, toute ta folie, toute ton infidélité, dans la calme confiance qu’il fera pour toi beaucoup plus que tu ne peux penser ou espérer. Et que dorénavant il en soit pour toi selon cette parole de l’apôtre:

    «Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur!»
    «Soyez saints comme je suis saint».
    O mon tendre Père! je me prosterne dans le silence devant le saint mystère de ton amour infini.
    Oh! pardonne-moi de l’avoir connu et de l’avoir cru si imparfaitement, et d’une manière si peu digne d’un si grand mystère.
    Accepte mes louanges pour ce que j’ai pu voir et goûter des bénédictions divines qu’il renferme. Accepte, Seigneur Dieu! la louange d’un cœur joyeux qui t’aime, et qui ne sait qu’une chose, c’est qu’il ne peut te louer comme tu en es digne.
    Et entends ma prière, ô mon Père! c’est que, par la puissance du Saint-Esprit qui demeure en moi, je puisse accepter chaque jour, et le réaliser pleinement dans ma vie, ce que tu m’as donné en Christ ma sanctification. Que les insondables richesses qui sont en lui soient la provision journalière pour chacun de mes besoins! Que sa sainteté par laquelle il fait de ta volonté ses délices devienne vraiment mienne! Enseigne-moi surtout comment cela se fait le plus sûrement; c’est par l’action de ta toute-puissance merveilleuse et vivifiante que je suis en lui, et que je suis gardé dans cette position par ta main. Mon Père! ma foi s’écrie: «Loué soit le Seigneur Jésus-Christ, je puis être saint» Amen.

    1° Christ, tel qu’il a vécu et qu’il est mort sur la terre, est notre sanctification. Sa vie, l’Esprit qui a animé cette vie est ce qui constitue notre sainteté. Etre en une parfaite harmonie avec Christ, avoir son Esprit, c’est être-saint.
    2° La sainteté de Christ avait deux côtés. D’abord, Dieu l’a sanctifié par son Esprit; puis, Christ s’est sanctifié lui-même en suivant les directions de l’Esprit, en sacrifiant en toutes choses sa propre volonté à celle de Dieu. Se prosterner à ses pieds, croire qu’il connaît tous nos besoins et qu’il possède toutes choses, qu’il aime à tout donner, c’est le repos. Et la sainteté, c’est se reposer en Jésus, qui est lui-même le repos de Dieu. Que toutes nos pensées se résument en une seule:  «Jésus! bien-aimé Jésus!»

VINGT-TROISIÈME JOUR  La sainteté et le corps

    Le temple de Dieu est saint, ce que vous êtes vous-mêmes. (1Corinthiens 3:17)
    Le corps est pour le Seigneur, et le Seigneur est pour le corps. (1Corinthiens 6:13)
    Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous? Glorifiez Dieu dans votre corps. (1Corinthiens 6:19,20)

    Jésus, notre Seigneur, venant dans le monde dit: «Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande, mais tu m’as fait un corps. Voici, je viens, ô Dieu! pour faire ta volonté». En quittant ce monde, c’est encore en son propre corps qu’il a porté nos péchés sur le bois. C’était donc dans son corps, non moins que dans son esprit et son âme, qu’il a fait la volonté de Dieu. Aussi est-il écrit: «C’est par l’exécution de cette volonté que nous avons été sanctifiés une fois pour toutes, par l’oblation du corps de Jésus-Christ». Paul priant pour les Thessaloniciens et pour leur sanctification dit: «Que le Dieu de paix lui-même vous sanctifie tout entiers, et que tout ce qui est en vous, l’esprit l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible pour l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ». Parlant de lui-même, Paul avait dit: «Nous portons toujours dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus se montre aussi dans notre corps; car, nous qui vivons, nous sommes toujours livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus se montre aussi dans notre corps; car, nous qui vivons, nous sommes toujours livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus se manifeste aussi dans notre chair mortelle». Sa ferme attente et son espérance est, il l’exprime en ces termes, «que maintenant comme toujours Christ sera glorifié dans mon corps, soit par le moyen de la vie, soit par le moyen de la mort». La relation entre le corps et l’esprit est si intime, la puissance du péché sur l’esprit s’exerce tellement par le moyen du corps, le corps est si clairement l’objet de la rédemption de Christ et du renouvellement du Saint-Esprit, que notre étude de la sainteté serait singulièrement incomplète si nous ne relevions pas l’enseignement de l’Ecriture sur la sainteté du corps.
    On a dit très justement que le corps est, pour l’âme et l’esprit qui l’habitent et qui y agissent, comme les murailles d’une cité. C’est par ces murailles que l’ennemi entre. En temps de guerre tout cède devant la nécessité de défendre les murailles. C’est bien souvent parce que le croyant ne comprend pas l’importance de défendre les murailles en gardant son corps dans la sainteté, qu’il manque à conserver son âme et son esprit irrépréhensibles. Ou c’est parce qu’il ne comprend pas que la garde et la sanctification du corps dans toutes ses parties doit être aussi distinctement une oeuvre de foi, et aussi directement une oeuvre qui s’accomplit par la toute-puissance du Seigneur Jésus et l’habitation du Saint-Esprit que lorsqu’il s’agit du renouvellement de l’homme intérieur, c’est pour cette raison que les progrès dans la sainteté sont si faibles.
    Afin de nous rendre bien compte de la signification de ce que j’avance, souvenons-nous que ce fut par le corps que le péché entra dans le monde. La femme vit l’arbre qui était bon à manger, ce fut la tentation en la chair; par cette tentation l’âme fut atteinte: «le fruit de l’arbre était agréable à la vue»; par l’âme, la tentation passa dans l’esprit, qui désira le fruit précieux pour ouvrir l’intelligence. Dans la description que Jean, dans sa première épître II, 15, fait de ce qui est dans le monde, nous retrouvons cette triple division: «La convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie». Et les trois tentations de Jésus par Satan correspondent exactement à cette triple division. Satan chercha premièrement à atteindre le Seigneur par le corps; il lui suggéra l’idée de satisfaire sa faim en faisant du pain; en second lieu, d’après (Luc 4) il fait appel à l’âme dans la vision des royaumes de ce monde et de leur gloire; par la troisième tentation il en appelle à l’esprit et le somme en quelque sorte de prouver, d’affirmer que lui, Jésus, est le Fils de Dieu, en se jetant du haut du temple en bas. Même pour le Fils de Dieu la première tentation s’est présentée, comme pour Adam et pour tous les hommes après lui, sous la forme d’une convoitise de la chair, et comme désir de satisfaire l’appétit naturel et légitime de la faim. C’est dans la question du manger et du boire, choses légitimes et bonnes en elles-mêmes, que plus de chrétiens qu’on ne pense, sont battus par Satan. Mettre tous les appétits du corps sous l’autorité, le gouvernement, la discipline du Saint-Esprit paraît à plusieurs inutile, et à d’autres trop difficile. Et cependant cela doit être, si le corps doit être saint en tant que temple de Dieu, et si nous devons «glorifier Dieu dans notre corps et dans notre esprit qui lui appartiennent». Les premières approches du péché sont faites par le corps; c’est dans le corps que la victoire complète sera remportée.
    Ce que l’Ecriture nous enseigne concernant l’intimité des relations entre le corps et l’esprit est confirmé par la physiologie. Ce qui paraît, au premier abord, être des transgressions purement physiques laisse une tache et a sur l’âme une influence dégradante; par ce moyen l’esprit lui-même est entraîné. Et d’un autre côté, des péchés de l’esprit, des péchés de pensée, d’imagination, de disposition passent par l’âme dans le corps, se fixent, s’établissent dans le système nerveux et s’expriment même dans l’attitude, dans les habitudes ou dans les tendances du corps. Le péché doit être combattu non seulement dans la région de l’esprit; si nous voulons arriver à la sainteté, nous devons nous purifier de toute souillure de la chair et de l’esprit. «Si par l’Esprit, vous faites mourir les actions auxquelles la chair sollicite, vous vivrez». En effet, si nous voulons être purifiés du péché et rendus saints pour Dieu, le corps, en tant qu’ouvrages extérieurs (de la cité), doit être très spécialement mis en sûreté contre la puissance de Satan et du péché. {15}
    Et comment arriver à ce résultat? Dieu a préparé pour cela des provisions spéciales. L’Ecriture parle si explicitement du Saint-Esprit en relation avec le corps, comme de l’Esprit qui communique la sainteté. Au premier abord, il semble que les mots: «Vos corps» soient simplement employés comme équivalents de: «vos personnes, vous-mêmes». Mais lorsqu’une connaissance plus profonde de la puissance du péché sur le corps rend plus vivaces nos perceptions, et que le besoin d’une délivrance dans ce domaine se fait sentir, nous comprenons mieux ce que signifie cette expression «le corps, temple du Saint-Esprit». Mais remarquons combien c’est très spécialement des péchés du corps que Paul parle comme souillant le saint temple de Dieu, et comment c’est par la puissance du Saint-Esprit dans le corps que l’apôtre veut que nous glorifiions Dieu. «Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit? Glorifiez donc Dieu dans votre corps par la puissance du Saint-Esprit qui est en vous». Le Saint-Esprit ne doit pas seulement exercer une influence restrictive et régulatrice sur les appétits de notre corps et sur leur satisfaction, tellement que ces appétits soient satisfaits avec modération et tempérance.
    Et comment y arriver? Dans la vie chrétienne vraie, le renoncement à soi-même est le chemin qui conduit à la jouissance, le renoncement conduit à la possession, la mort à la vie. Aussi longtemps que nous nous imaginons avoir la liberté de bien user ou de bien jouir de quoi que ce soit, pourvu que nous le fassions modérément, nous n’avons encore ni vu ni confessé notre propre souillure et le besoin que nous avons d’un entier renouvellement du Saint-Esprit. Il ne suffit pas de dire: «Tout ce que Dieu a créé est bon, pourvu qu’on le prenne avec actions de grâces»; il faut encore se souvenir de ce qui suit: «Car tout est sanctifié par la Parole de Dieu et par la prière». (1Timothée 4:4) Cette sanctification de tout ce qui est créé et de son usage est une chose aussi réelle et aussi solennelle que la sanctification de nous-mêmes. Et cela ne sera que si nous savons faire le sacrifice et du don, et de la liberté que nous avons d’en user, jusqu’à ce que Dieu nous donne la force d’en user vraiment et uniquement pour sa gloire. Parlant d’une des institutions divines les plus sacrées, le mariage, Paul, qui dénonce ceux qui voulaient interdire de se marier, dit clairement qu’il peut y avoir des cas dans lesquels un célibat volontaire est peut-être le moyen le plus sûr et le meilleur pour être «saint de corps et d’esprit». Lorsque être saint comme Dieu est saint devient vraiment le grand désir et le but de la vie, toutes choses seront aimées ou abandonnées selon qu’elles favorisent ce but principal. La présence actuelle et active du Saint-Esprit dans la vie du corps sera
le feu qui sera entretenu sans cesse sur l’autel.
    Et comment atteindre ce but? Dieu, et Dieu en Christ, est celui qui sanctifie et qui garde le corps comme l’esprit. La garde des murailles de la cité doit être confiée à Celui qui règne dans la ville. «J’ai la conviction qu’il a la puissance de garder mon dépôt pour le grand jour», de garder ce que je lui ai confié; cela doit devenir aussi définitivement vrai du corps et de chacune de ses fonctions dont nous avons le sentiment qu’elle peut être ou qu’elle est une occasion de doute ou de chute, que cela a été vrai de l’âme que nous lui avons confiée pour le salut. Un dépôt déterminé dans une banque est une valeur qui sort de mes mains pour être confiée au banquier; le corps, ou telle partie du corps qui a besoin d’être sanctifiée, doit être un dépôt fait entre les mains de Jésus. La foi doit avoir confiance dans le fait qu’il a accepté et le dépôt et la garde du dépôt; la prière et la louange doivent renouveler journellement cette assurance, confirmer la remise du dépôt et maintenir la communion avec Celui qui en a pris la charge. Demeurant ainsi en lui, en sa sainteté, nous recevrons dans une vie de foi et de joie la force de prouver, même dans notre corps, combien pleinement, complètement nous sommes en Celui qui a été fait pour nous sanctification, et combien est réelle et vraie la sainteté de Dieu dans ceux qui font partie de son peuple. «Soyez saints comme je suis saint».

    O Sauveur béni! Toi qui as porté nos péchés en ton corps sur le bois, toi de qui il est écrit: «Nous avons été sanctifiés par l’oblation du corps de Jésus-Christ une fois pour toutes!» qu’il te plaise de m’enseigner comment mon corps peut faire pleinement l’expérience de ta merveilleuse puissance de rédemption. Je désire être saint, corps et âme» au Seigneur.
    Seigneur! j’ai trop peu compris que mon corps est le temple du Saint-Esprit, et que ses fonctions doivent être «sainteté au Seigneur». J’ai oublié combien cette partie de mon être pouvait aussi être sanctifiée et gardée telle par la foi seulement, quand toi, Seigneur Jésus, tu te charges, pour le garder, de ce que la foi t’a confié.
    O mon Sauveur! je viens maintenant abandonner mon corps avec tous ses besoins entre tes mains. O Seigneur Jésus! toi, le Saint, que mon corps soit à chaque instant en ta sainte garde. Tu nous as appelés, «nous ayant affranchis du péché, à te présenter nos membres comme serviteurs de la justice pour devenir saints». Sauveur fidèle, dans la foi que j’ai en toi pour mon affranchissement du péché, je te présente tous les membres de mon corps; je crois que «l’Esprit dé vie qui est en toi m’a affranchi de la loi du péché qui est dans mes membres». Dans la vie ou dans la mort, fais que tu sois glorifié en mon corps. Amen.
    1° Dans le tabernacle et dans le temple, la partie matérielle devait être en harmonie avec la sainteté qui habitait à l’intérieur et comme l’incorporation de cette sainteté. Aussi tout devait-il être fait selon le modèle donné sur la montagne. Dans les deux derniers chapitres de l’Exode, nous trouvons dix-huit fois ces mots  «Selon que l’Eternel l’avait commandé».
    2° «Si par l’Esprit vous faites mourir les-actions du corps, vous vivrez». L’énergie vivifiante de l’Esprit doit régner sur tout l’être. Nous sommes tellement habitués à allier le spirituel à l’idéal et à l’invisible, qu’il faudra du temps, de la réflexion et de la foi pour nous rendre un compte exact de l’influence du physique et du sensible sur notre vie spirituelle, et pour que nous comprenions la nécessité de placer l’un et l’autre sous la discipline et l’inspiration du Saint-Esprit. Même Paul dit: Je traite durement mon corps (je frappe mon corps et: je le traite en esclave (Oltrainare), de peur qu’après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même rejeté. (1Corinthiens 9:27)
    3° Si Dieu a positivement soufflé de son Esprit dans le corps d’Adam, formé de terre, ne trouvons pas étrange que le Saint-Esprit anime aussi nos corps de son énergie sanctifiante.
    4° La corporalité (ou matérialité) est le but des voies de Dieu. Cette parole profonde d’un ancien théologien nous rappelle une vérité trop négligée. La grande oeuvre de l’Esprit de Dieu est de s’allier à la matière afin d’en faire un corps spirituel qui devienne la demeure de Dieu. Le Saint-Esprit veut faire cette oeuvre dans notre corps, si nous lui en laissons la pleine possession.
    5° C’est sur cette vérité de la puissance du Saint-Esprit sur le corps que repose ce qu’on appelle la guérison par la foi. A travers tous les âges, Dieu a donné à quelques-uns de ses enfants de voir comment Christ est prêt à rendre le corps, même ici-bas, participant de la vie et, de la puissance du Saint-Esprit. Pour ceux qui le voient, le chaînon qui relie la sainteté à la guérison est précieux et béni, lorsque le Seigneur Jésus prend possession pour lui-même de-notre corps

{15} «L’homme naturel se fleure devoir à sa chair de la satisfaction.» (Hoffman.) «Le soin de sa personne au point de vue le plus terrestre lqi paraît la première et la plus importante de ses obligations. Or, c’est cette tendance que combat l’Esprit dès qu’il s’est emparé de nous. (Galates 5:17) C’est là la dette qu’il ne faut ni reconnaître ni payer.» (F. Godet.)—Note du traducteur.)

VINGT-QUATRIÈME JOUR  Sainteté et purification

    Puis donc que nous avons de telles promesses, purifions-nous, mes bien-aimés, de toutes souillures de la chair et de l’esprit, en achevant l’œuvre de notre sanctification dans la crainte de Dieu. (2 Corinthiens 7:1)

    Que la sainteté soit plus que la purification et que celle-ci doive en être précédée, c’est là un enseignement que nous retrouvons dans plus d’un passage du Nouveau Testament. «Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle afin de la sanctifier par la Parole, après l’avoir purifiée par l’ablution d’eau». (Ephésiens 5:25,26) «Si un homme se conserve pur de ces choses, il sera un vase servant à un usage noble, sanctifié!»
    La purification n’est que le côté négatif; c’est la séparation des choses souillées, c’est le soin qu’on prend de n’y pas toucher et d’enlever toute impureté.
    La sanctification, «c’est l’union positive avec Dieu, la communion avec lui, la participation aux grâces et à la sainteté de la vie divine. (2 Corinthiens 6:17,18) Ainsi, nous lisons aussi de l’autel dont Dieu parle à Moïse: «Tu purifieras l’autel par cette expiation et tu l’oindras pour le sanctifier.» (Exode 29:36)
    La purification doit toujours préparer la voie, et devrait toujours conduire à la sainteté. Paul parle d’une double souillure, dont nous devons nous purifier, celle de la chair et celle de l’esprit. La relation entre ces deux souillures est si intime, que dans tout péché elles y participent.
    La forme de péché la plus basse et la plus charnelle entrera dans l’esprit, elle le souillera et le dégradera. Et de même, la souillure de l’esprit fera sentir, avec le temps, sa puissance sur la chair.
    Purifions-nous de toute souillure de la chair. Les fonctions de notre corps peuvent être classées sous trois chefs: la nourriture, la propagation et la protection de notre vie. Par la première de ces fonctions, la terre sollicite journellement notre appétit par la nourriture et le breuvage qu’elle nous offre. De même que le fruit, bon à manger, fut la tentation qui séduisit Eve, de même les jouissances du manger et du boire peuvent être classées parmi les formes les plus primitives de la souillure de la chair. La seconde de ces fonctions, très Intimement en relation avec la première, est celle que l’Ecriture indique comme spécialement liée au mot de chair. Nous savons comment, dans le jardin d’Eden, le manger coupable fut immédiatement suivi de l’éveil du désir coupable, et de la honte. Dans sa première épître aux Corinthiens, (1Corinthiens 6:13-15) Paul relie intimement ces deux péchés, comme il le fait pour l’ivrognerie et l’impureté. (1Corinthiens 6:9,10) Puis vient la troisième de ces fonctions dans, laquelle la vitalité du corps se déploie: l’instinct de la préservation personnelle qui s’élève contre tout ce qui pourrait gêner nos plaisirs ou notre confort. Ce qu’on appelle le caractère, avec ses fruits mauvais de colère et de division, a sa racine dans la constitution physique et doit être classé parmi les péchés de la chair. Le chrétien doit croire que le Saint-Esprit habite dans le corps afin de faire des membres du corps les membres de Christ; et, dans cette foi, il doit rejeter les oeuvres de la chair; il doit «se purifier de toute souillure de la chair».
    «Et de l’esprit». De même que la source de toutes les souillures de la chair est la satisfaction de ses propres désirs, de même la recherche de soi-même est à la base de toute souillure de l’esprit. Dans les rapports avec Dieu, cette souillure se manifeste sous la forme de l’idolâtrie, que ce soit par le culte d’autres dieux, d’idoles que notre cœur s’est créées, ou par l’amour du monde, qui prend la place de l’amour de Dieu, ou encore en choisissant notre volonté plutôt que celle de Dieu. Dans les rapports avec le prochain, la souillure de l’esprit se montre par l’envie, le manque d’amour, la haine, la négligence froide, glaciale, ou le jugement sévère porté sur autrui. Dans ses relations avec nous-mêmes, on la voit sous la forme de l’orgueil, de l’ambition, de l’envie encore, de la disposition qui fait du moi le centre autour duquel tout doit tourner, et par qui tout doit être jugé.
    Même les péchés dont nous n’avons pas conscience, si nous ne sommes pas sérieux dans notre désir qu’ils nous soient révélés, empêcheront très sûrement nos progrès dans la sainteté.
    Bien-aimés, purifions-nous. La purification est quelquefois indiquée comme étant l’œuvre de Dieu; (Actes 15:9 1Jn 1:9) quelquefois aussi comme l’œuvre de Christ. (Jean 15:3 Ephésiens 5:27 Tite 2:14) Ici, nous sommes exhortés à nous purifier nous-mêmes. Dieu fait son oeuvre en nous par le Saint-Esprit; le Saint-Esprit fait son oeuvre en nous en nous excitant à agir et en nous rendant capables de le faire.
    L’Esprit est la force de la vie nouvelle; dans et par cette force, nous devons nous mettre d’une manière bien décidée à rejeter tout ce qui est souillé. «Partez, partez, sortez de là! Ne touchez rien d’impur». (Esaïe 52:11) Le contact involontaire avec ce qui est souillé doit nous être si insupportable qu’il nous force à pousser ce cri: «Malheureux que je suis!» et nous conduire à la délivrance que l’Esprit de vie, qui est en Jésus-Christ, nous apporte.
    Et comment cette purification doit-elle avoir lieu? Lorsque Ezéchias appela les prêtres de l’Eternel à sanctifier le temple, qui avait été souillé par la présence des idoles et par le culte qui leur était rendu, (2 Chroniques 29) il leur dit: «Mettez ce qui est impur hors du sanctuaire».—«Et les prêtres entrèrent dans la maison de l’Eternel pour la purifier; ils sortirent toutes les impuretés qu’ils trouvèrent dans le temple de l’Eternel». Ce n’est qu’alors que le sacrifice d’expiation pour le péché et l’holocauste, et les sacrifices d’actions de grâces, purent être apportés, et que le service de l’Eternel put être rétabli. De la même manière, tout ce qui est souillé doit être soigneusement examiné, mis en lumière et absolument rejeté. Quelque profondément que le péché paraisse enraciné dans notre constitution et nos habitudes, nous devons nous en purifier si nous voulons être saints. «Si nous marchons dans la lumière comme lui-même est dans la lumière, le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché». Venons à la lumière avec notre péché, et le sang prouvera sa puissance purifiante. Purifions-nous en nous livrant nous-mêmes à la lumière, qui révèle et qui condamne le péché, et au sang pour qu’il purifie et qu’il sanctifie.
    «Purifions-nous, en achevant l’œuvre de notre sanctification dans la crainte de Dieu». Nous lisons dans Hébreux: (Hébreux 10:14) «Christ a amené pour toujours à la perfection ceux qui ont été sanctifiés». Comme nous avons déjà souvent vu que ce que Dieu a sanctifié, l’homme doit aussi le sanctifier, en acceptant et en s’appropriant la sainteté que Dieu lui a accordée, il en doit être de même de la perfection que les saints ont en Christ. Nous devons achever la sanctification; la sainteté doit être développée dans la vie entière et poursuivie jusqu’au bout, car, en tant que nous sommes les saints de Dieu, nous devons arriver à la perfection, achevant notre sanctification. Ne nous laissons pas effrayer par ce mot. Notre Seigneur l’a employé quand il nous a donné le commandement: «Soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait». Le Maître nous appelle à une perfection semblable à celle du Père; il nous a déjà rendus parfaits en lui, et il met devant nous la perspective d’une perfection qui va toujours croissant. Sa Parole nous appelle maintenant à achever, jour après jour, notre sanctification. Que dans l’accomplissement de chaque devoir, nous nous y adonnions de tout notre cœur et sans réserve. Que, comme des écoliers dociles, nous fassions dans tout acte de culte et d’obéissance, dans toute tentation et dans toute épreuve, ce que l’Esprit de Dieu nous enseigne à faire. «Que l’ouvrage de la patience soit parfait, afin que vous soyez parfaits et accomplis, en sorte qu’il ne vous manque rien». (Jacques 1:4) «Que le Dieu de paix vous rende parfaits en toute bonne oeuvre pour faire sa volonté!»
    «Puis, donc que nous avons de telles promesses», bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant l’œuvre de notre sanctification dans la crainte de Dieu». C’est la foi qui donne le courage et la force de se purifier de toute souillure et d’achever la sanctification dans la crainte de Dieu. C’est dans la mesure où les promesses de l’amour divin et de l’habitation de Dieu en nous sont faites nôtres par le Saint-Esprit que nous pouvons être faits participants de la victoire qui a vaincu le monde, savoir: notre foi. Dans le chemin que nous avons suivi du repos de l’Eden jusqu’ici, à travers toute l’Ecriture sainte, nous avons vu la merveilleuse révélation de ces promesses dans une splendeur qui n’a fait que grandir: que Dieu, le Saint, veut nous sanctifier; que Dieu, le Saint, veut demeurer chez celui qui est humble de cœur; que Dieu, dans son Bien-aimé, le Saint, est venu pour être notre sainteté; que Dieu nous a créés en Christ afin qu’il fût notre sanctification; que Dieu, qui nous a élus pour la sanctification de l’Esprit, a mis son Esprit dans nos cœurs; qu’il veille maintenant sur nous, dans son amour, pour opérer en nous par cet Esprit son dessein et pour achever notre sanctification. Telles sont les promesses qui ont été placées devant nous. «Puis donc que nous avons de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu». «Soyez saints, car je suis saint».

    Seigneur Jésus, toi le Saint, tu t’es donné toi-même pour nous, nous ayant purifié, pour toi comme ta propriété, afin que tu puisses nous sanctifier, et nous présenter à toi-même comme une Eglise glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable. Que ton nom soit béni pour ton amour infini !
    Que ton nom soit béni pour cette merveilleuse purification. Par le lavage de ta Parole et de ton sang tu nous as entièrement purifiés. Et quand nous marchons dans la lumière, tu nous purifies sans cesse.
    Avec ces glorieuses promesses que tu nous as faites, et dans la puissance de ton oeuvre et de ton sang, tu nous appelles à nous purifier nous-mêmes de toute souillure de la chair et de l’esprit. O Sauveur bénit révèle-nous, dans ta miséricorde et par ta sainte lumière, tout ce qui est souillure en nous, même l’action la plus secrète de cette souillure Oh! que, sous la puissance vivifiante de ta Parole et de ton sang, puissance appliquée à mon âme par le Saint-Esprit, ma voie soit pure, mes mains soient pures, mes lèvres soient pures, mon cœur soit pur. Purifie-moi «complètement afin que je puisse marcher avec toi en vêtements blancs, déjà ici-bas» Gardant ces vêtements sans tache et sans souillure. Fais cela, bien-aimé Sauveur, pour l’amour de ton grand nom. Amen.

    1° La purification a presque toujours un but: un vase purifié est propre à être employé. Un travail spirituel, fait pour le Seigneur, avec le sincère désir que le Seigneur nous emploie pour lui, rendra urgent notre désir de purification. Un vase non purifié ne peut être employé: n’est-ce peut-être pas là la raison pour laquelle il y a des travailleurs que Dieu ne peut bénir?
    2° Toute souillure: une tache suffit pour souiller. «Purifions-nous de toute souillure».
    3° Point de purification sans lumière. Ouvrons notre cœur pour que la lumière y pénètre.
    4° Aucune purification n’égale celle produite par le feu. Livrez la souillure au feu de la sainteté de Dieu, qui est un feu qui consume et purifie. Livrez-la à la mort de Jésus, à Jésus lui-même.
    5° Si nous marchons dans la lumière, le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché. La lumière révèle le péché; nous le confessons et nous le délaissons, et nous acceptons le sang; ainsi nous nous purifions. Soyons bien fermement déterminés à nous purifier de toute souillure, de tout ce que notre Père céleste considère comme une tache.

(fin de la deuxième partie)