dimanche 13 janvier 2013

COURTE MÉDITATION SUR LE MÉLANGE


19 Vous observerez mes lois. Tu n’accoupleras point des bestiaux de deux espèces différentes ; tu n’ensemenceras point ton champ de deux espèces de semences ; et tu ne porteras pas un vêtement tissé de deux espèces de fils. (Lévitique 19)

9  Tu ne sèmeras point dans ta vigne diverses semences, de peur que tu ne jouisses ni du produit de ce que tu auras semé ni du produit de la vigne.
10  Tu ne laboureras point avec un bœuf et un âne attelés ensemble.
11 Tu ne porteras point un vêtement tissé de diverses espèces de fils, de laine et de lin réunis ensemble ;  (Deutéronome 22)

    Le Rabbinat français traduit ce verset 9 ainsi :

N’ensemence pas ton vignoble de graines hétérogènes, si tu ne veux pas frapper d’interdit la production entière : le grain que tu auras semé et le produit du vignoble.

    D’autres, comme Darby traduit ce verset 9 exactement le contraire du Rabbinat :

Tu ne sèmeras pas ta vigne de deux espèces (de semence) de peur que la totalité de la semence que tu as semée et le rapport de ta vigne ne soient sanctifiés.

    Personnellement j’adhère à la traduction du Rabbinat car je crois qu’il s’agit du mélange et Dieu n’aime pas le mélange. Chouraqui traduit : « …pour ne pas consacrer le plein de ta semence. » Il explique en note : « pour ne pas consacrer = pour ne pas devoir interdire le fruit d’un mélange hétérogène. »  Si une chose est sanctifiée, comme cette semence hétérogène, elle n'est plus d’aucun profit car elle devient intouchable pour celui qui l'a semée. C’est peut-être ce que nous explique Chouraqui.
   Si le Seigneur ordonne ces prescriptions pour son peuple, nous devons nous demander  pourquoi ces interdits et quel en est la signification spirituelle profonde. Nous avons une explication au sujet du bœuf qui ne doit être ‘’emmuselé lorsqu’il foule le grain’’ (1Corinthiens 9.9 qui est repris de Deutéronome 22.4) dans le Nouveau Testament qui est très utile pour comprendre ces textes.
    Paul pose cette question et y répond en comparant son ministère avec le travail du bœuf :

9  Car il est écrit dans la loi de Moïse : Tu n'emmuselleras point le bœuf quand il foule le grain. Dieu se met–il en peine des bœufs,
10  ou parle–t–il uniquement à cause de nous ? Oui, c'est à cause de nous qu'il a été écrit que celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain fouler avec l'espérance d'y avoir part.

   Nous savons que, dans la Bible, le bœuf symbolise le parfait serviteur ou l’esclave fidèle. Paul explique que cette interdiction a une portée bien plus grande que le fait de ne pas emmuseler un bœuf pendant son travail. Il l’applique à son ministère et il en fait une règle spirituelle. Il peut selon ce principe user des biens de ceux à qui il porte la Parole. Il ajoute que lui et ses compagnons n’usent pas de ce droit de récolte des biens matériels afin de ne pas créer d’obstacle à l’Évangile. Nous avons donc cet interdit dans le Deutéronome et, dans le Nouveau Testament, sa signification spirituelle.
   Dans ces deux passages de la Loi, l’Eternel interdit le mélange ( deux semences, deux bêtes, deux fils textiles, pour le même ouvrage). C’est une loi fondamentale qui symbolise la sainteté de Dieu. Il a horreur du mélange. Dieu a donné ce commandement, d'abord au enfants d’Israël puis aux saints de la Nouvelle Alliance "Vous serez saints car je suis saint." (Lévitique 19.2 et 1Pierre 1.16) La sainteté exclut le mélange, un homme séparé pour Dieu par sa nouvelle naissance ne peut être quelqu'un de composite!
   Semer deux semences dans un champ, c’est semer le mélange et la confusion dans ce champ. Derrière cette interdiction se trouve une loi spirituelle fondamentale. Le mélange de deux semences produit la confusion et le désordre. Jésus a bien expliqué cela dans la parabole du bon grain et de l’ivraie (Mathieu 13.24-30) Il s’agit du champ du monde comme Il l’explique dans la suite de cet Évangile.
    Lorsque nous témoignons de du salut aux personnes inconverties, il est essentiel de ne semer que la semence de l’Évangile dans le cœur de ces personnes, de ne pas mélanger deux semences. Il arrive parfois de mélanger la Parole de Dieu avec un peu de philosophie, de psychologie ou de bribes de toutes ces sciences ayant trait à l’être humain, la sagesse du monde. Ensemencer le cœur par un mélange composé de la Parole de Dieu avec ces choses, trouble les cœurs et ne permet pas vraiment d’amener la Vie. Il est très difficile ensuite, de séparer ce qui est divin de ce qui est profane. Cette parole n’a pas beaucoup de puissance pour toucher le cœur et mener des hommes au Seigneur pour leur salut. Cette interdiction du Lévitique a en vue la prédication de l’Évangile pour le monde, mais aussi de prodiguer un enseignement pur, sans mélange par ceux qui sont appelés à nourrir les membres de l’Eglise.
    A présent, examinons l’interdiction dans le Deutéronome. Il s’agit de ne point semer deux semences différentes dans une vigne comme nous avons vu plus haut, dans ce verset du Deutéronome, différent de Lévitique. Il s’agit de semer  sans mélanger les semences dans une vigne. La vigne est le symbole du peuple de Dieu. Le Seigneur a repris cette image en se définissant « le vrai Cep » Esaïe affirme en 5.7 que Juda est le plant que l’Eternel chérissait, mais que, au lieu de la droiture, Il a trouvé la forfaiture et au lieu de la justice, le cri du vice. 
   Nous sommes les sarments de ce Cep divin, le Juif premièrement et le païen. C’est pour cette raison que le Seigneur affirme être le vrai Cep. Il s’agit de Christ et de son Eglise. Je crois que le Seigneur met en garde les ministères en leur interdisant de semer en mélangeant la Parole avec la Loi de Moïse ou la sagesse humaine.
  Il n’est pas possible de semer cette Parole du Seigneur, la grâce de la Croix, avec les prescriptions de la Loi comme cela s’est produit chez les Galates. La confusion la plus totale régnait dans cette église et Paul leur écrit :

 Il y a des gens qui vous troublent et veulent pervertir l’Evangile du Christ. (1.7)

   C’est clair ! Nous avons vu cela dans nos méditations sur l’épître aux Galates. La Loi mélangée à la grâce de Dieu issue de l’œuvre de la Croix, pervertit l’Évangile ! Paul ira jusqu'à demander à ces Galates : "Ô Galates insensés! Qui vous a ensorcelés?..." Ailleurs, dans l’épître aux Colossiens, Paul dénonce aussi ce mélange lorsqu’il écrit :

20  Si vous êtes morts avec Christ aux rudiments du monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous impose–t–on ces préceptes:
21  Ne prends pas ! ne goûte pas ! ne touche pas !
22  préceptes qui tous deviennent pernicieux par l’abus, et qui ne sont fondés que sur les ordonnances et les doctrines des hommes ?
23  Ils ont, à la vérité, une apparence de sagesse, en ce qu’ils indiquent un culte volontaire, de l’humilité, et le mépris du corps, mais ils sont sans aucun mérite et contribuent à la satisfaction de la chair.   (chapitre 2)

     Il n’est nul besoin de commenter ce passage. Il est limpide. Paul oppose les œuvres mortes à la grâce de Dieu et la vie qui coule de l’intérieur de nos êtres vers l’extérieur. C’est cette vie qui nous délivre de tout ce qui lui est contraire à elle et nous n’avons pas de loi (ne prends pas! ne touche pas etc) qui nous maintient dans l’esclavage. C’est la vie de Christ en chacun de nous qui détruit tout ce qui s’oppose à elle!...Si nous la laissons agir en lui obéissant 

    Dans la lettre aux Hébreux, l’auteur dénonce aussi ce mélange qui commence à gagner du terrain dans le cœur et la vie de ces Hébreux convertis. Il est écrit en 13.9 :

Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères ; car il est bon que le cœur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n’ont servi de rien à ceux qui s’y sont attachés.

    L’auteur oppose la grâce à la Loi. Il s’agit de ce qui était mangé après être offert sur l’autel d’airain. C’était l’autel de la grâce de l’ancienne Alliance. On pouvait offrir des sacrifices de communion. Cet autel n'était que l'ombre des choses à venir: Christ et Son oeuvre à la croix. L’auteur continue en expliquant que nous avons un autel dont nous ne pouvons tirer notre nourriture. Il est question de l'autel de l'expiation des péchés. Cet autel n'existe plus car Christ s'est offert une seule fois pour l'expiation de nos fautes. Il n'est plus besoin de cet autel. Il ne reste que celui de la grâce. C'est l'oeuvre parfaite de notre Seigneur qui nous sert d'autel, uniquement pour la louange et l'adoration. C’est le nouvel autel, celui duquel nous pouvons tirer le secours pour le besoin du moment. Il n’y a plus de rites du culte lévitique. Le culte ancien n’a aucune place dans le nouvel ordre inauguré par notre merveilleux Seigneur ! Pas de mélange ! Pas deux semences qui mènent à la confusion !
    Nous pourrions multiplier les exemples dans le Nouveau Testament de ce danger du mélange. Voici un dernier exemple quand Paul écrit aux Corinthiens, dans sa première lettre :

Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus–Christ, et Jésus–Christ crucifié.(2.2)

   Après avoir écrit cela, Paul dénonce la sagesse humaine, folie aux yeux de Dieu, et la compare à la sagesse de Dieu, folie pour les hommes. La sagesse de Dieu c’est Christ crucifié ! Il n’y a pas pire folie pour le monde que cette sagesse-là ! Paul annonce le salut sans mélange !
    Le mélange se traduit par la ruine du témoignage et il n’y a plus aucune puissance pour le  le témoignage du salut. C’est la lumière mélangée aux ténèbres ! Il est bon de penser à cela lorsque nous témoignons de notre foi au Seigneur Jésus. Cette foi est fondée sur Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié ! Nous devons donner par notre témoignage de vie ainsi et oral que le butin de ce sacrifice est la résurrection et la vie éternelle par la puissance de l’Esprit ! Pour entrer dans cette grâce, il suffit de se reconnaître pécheur et perdu, condamné à mort puis en confessant et en se repentant accepter que le Seigneur a pris sur Lui, à notre place, cette condamnation pour être sauvé.
     Il est aussi interdit de labourer avec un bœuf et un âne attelés ensemble. Je pense qu’il est question ici de notre service dans le Seigneur. Il est très difficile d’accomplir une tâche en ayant comme compagnon une personne qui n’a pas été appelé au même service ou qui n’est pas prête pour ce service. Je pense à Paul qui a refusé de prendre Marc, car il avait démissionné lors du premier voyage missionnaire avec Barnabas. Plus tard, à la fin de sa vie, Paul demande la compagnie de ce même disciple en précisant « il est fort utile pour le service. » (Timothée 4.11) Marc était devenu un disciple accompli, utile à l’œuvre du Seigneur. Nous avons besoin de discerner si nous sommes aptes au service et lequel !
    Un dernier point est à examiner : l’interdiction de mélanger deux fibres différentes pour un vêtement. Tu ne porteras point un vêtement tissé de diverses espèces de fils, de laine et de lin réunis ensemble.
   Le vêtement est le symbole de ce que nous sommes dans notre vie, du témoignage visible. Dans la Bible le vêtement est plus qu’un habit. Il définit notre identité, notre vie, ce que nous sommes en réalité. Lorsque Jésus appelle Bartimée, cet aveugle qui mendiait sur la route de Jéricho, celui-ci se leva, jeta son manteau et vint vers Jésus. Il a jeté sa vieille vie afin de recevoir celle que va lui donner le Seigneur en le guérissant de sa cécité.
   Dans sa parabole des invités aux noces du fils d’un roi, chaque invité trouve une excuse pour refuser l’invitation. Le roi décide d’aller chercher tous ceux que les serviteurs pourraient trouver. Chacun est revêtu d’un habit de noces pour entrer dans la salle du festin. Lorsque le roi vient, il s’aperçoit qu’un invité n’est pas revêtu de l’habit. Il est aussitôt expulsé et les serviteurs le jettent dans ‘’les ténèbres du dehors où il y aura des pleurs et des grincements de dents.’’ Il n’avait pas l’habit de noces !!
    Dans Apocalypse 22, nous lisons :

14  Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la ville !
15  Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge !

    Heureux ceux qui lavent leurs robes (leurs vêtements) ! Le vêtement est ce qui se voit. C’est une image pour nous exhorter à avoir toujours une vie qui est le reflet de la vie de Christ en nous. Le verset 15 décrit ceux qui n’ont pas leurs robes lavées. Ils ne pourront jamais entrer par les portes de la ville, la nouvelle Jérusalem. Pour nous, qui avons été lavés par le Sang de l’Agneau, nous devons laver notre robe salies des souillures que nous contractons durant notre marche sur cette terre. Laver sa robe, c’est reconnaître nos fautes, les confesser, s’en éloigner et ‘’le Sang de Jésus nous purifie de toute iniquité’’ (1Jean 1.9) 
   D'autre part Paul dans Galates 3.27 affirme que nous avons revêtu Christ, nous tous qui avons été baptisés. C’est notre vêtement. Nous devons le tenir pur !
    C’est le premier aspect de ce vêtement sans mélange. Il y a un autre point très important qui a trait à notre sacerdoce. Lisons quelques versets dans Ezéchiel 44 dans lesquels l’Eternel donne des ordres pour le sacerdoce des fils de Tsadoq :

17  Lorsqu’ils franchiront les portes du parvis intérieur, ils revêtiront des habits de lin ; ils n’auront sur eux rien qui soit en laine, quand ils feront le service aux portes du parvis intérieur et dans la maison.
18  Ils auront des tiares de lin sur la tête, et des caleçons de lin sur leurs reins ; ils ne se ceindront point de manière à exciter la sueur.

  Lorsque ces sacrificateurs, en l’occurrence les fils de Tsadok, s’approchaient de l’Eternel pour le servir, le vêtement était strictement tissé avec du lin. La laine était prohibée. Pas de mélange de laine et de lin et pas de laine, tel est l’ordre de l’Eternel pour le servir ! Nous savons quel est la signification spirituelle du lin. Nous avons l’explication très claire dans le livre de l'Apocalypse au chapitre 15 :

7  Réjouissons–nous et soyons dans l'allégresse, et donnons–lui gloire ; car les noces de l'agneau sont venues, et son épouse s'est préparée,
8  et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints.

    Nous savons ce qu’est le symbole du lin. De plus ces œuvres justes, celles qui nous vêtiront quand nous serons invités aux noces de l’Agneau, sont celles que le Seigneur a déjà préparées pour que nous les pratiquions. (Ephésiens 2.10) Nous devons tisser notre vêtement de lin en servant le Seigneur par les œuvres qu’Il a préparées, ici-bas, afin d’être vêtus et non pas nus quand nous serons dans sa présence.
    Le vêtement mélangé avec la laine peut  symboliser un mixage entre les œuvres déjà prêtes et ce que nous ajoutons de notre propre autorité. C’est un mélange qui ne satisfait pas le cœur de Dieu. Je pense à ces concerts de louanges aux décibels éclatants qui réjouissent ceux qui sont là, mais sûrement pas le cœur de Dieu. Les musiciens sont souvent très applaudis et le Seigneur qui doit normalement être glorifié par ces chants passe au second plan. J’ai connu un frère qui me disait ‘’s’éclater’’ pendant les cultes car la musique était super et après s’être éclaté, il reprenait sa vie habituelle qui était aux antipodes de la vie chrétienne ! La laine, qui est une fibre chaude peut représenter tout ce qui glorifie mon âme au dépend de ce que je dois au Seigneur.
    Voilà quelques pistes de méditations sur ces sujets que je trouve très important pour notre vie de disciples. Il y en a sûrement beaucoup, beaucoup d'autres !

jcb

dimanche 6 janvier 2013

LES DEUX AUTELS (Exode 20)

22  L’Eternel dit à Moïse : Tu parleras ainsi aux enfants d’Israël : Vous avez vu que je vous ai parlé depuis les cieux.
23  Vous ne ferez point des dieux d’argent et des dieux d’or, pour me les associer ; vous ne vous en ferez point.
24  Tu m’élèveras un autel de terre, sur lequel tu offriras tes holocaustes et tes sacrifices d’actions de grâces, tes brebis et tes bœufs. Partout où je rappellerai mon nom, je viendrai à toi, et je te bénirai.
25  Si tu m’élèves un autel de pierre, tu ne le bâtiras point en pierres taillées ; car en passant ton ciseau sur la pierre, tu la profanerais.
26 Tu ne monteras point à mon autel par des degrés, afin que ta nudité ne soit pas découverte.

    Nous lisons dans Exode 19.25 : ‘’Moïse descendit vers le peuple et lui parla.’’ Il a averti solennellement le peuple de ne pas monter sur le mont Sinaï et a fixé les limites au-delà desquelles il risquait de tomber sous la colère de Dieu. Tout cela parle de sanctification et personne ne peut aller vers l’Eternel sans l’appel de Celui-ci et selon les règles fixées par Lui. Notre Dieu est aussi ‘’un feu dévorant’’ ! (Deutéronome 4.24, 9.3, Hébreux 12.29)
    Dès que Moïse a fini d’avertir le peuple, il est écrit ‘’Puis Dieu prononce toutes ces paroles en disant…’’  Est-ce Moïse seul qui a entendu ces paroles ou tout le peuple avec lui ? On Ne sait pas vraiment. Il est fort possible que le peuple n’ait entendu que le tonnerre et vu les éclairs et le feu qui embrasaient la montagne. Moïse rassure le peuple (verset 20) puis il s’approche de la nuée dans laquelle se trouve Dieu.
    Les versets 22 à 26 décrivent un moment d’intimité entre l’Eternel et Moïse. Cette intimité va se prolonger. Elle est décrite dans les chapitres  20 à 32 et elle va s’achever au moment de la fabrication du veau d’or. (32.7)
    Mais, pour l’instant, le peuple se tient éloigné de la nuée d’où partaient ces éclairs et ce tonnerre. Moïse y entre pour entendre ce que Dieu veut dire à Son peuple. La crainte de l’Eternel s’est emparée de tous et seul, Moïse s’approche de Dieu. Voilà pour le contexte de ce que nous allons méditer.
   Dès que Moïse est dans Sa présence, l’Eternel le met en garde contre l’idolâtrie. Il lui demande de  ne jamais tailler des dieux d’argent, ni d’or. C’est la première interdiction formelle de Dieu et immédiatement après, c’est l’autel qui est présenté. Ce sont les deux choses principales exigées de l’Eternel pour entrer dans Sa présence : les idoles sont formellement interdites et un autel est nécessaire pour communier avec notre Dieu. La condamnation de l’idolâtrie est pour la préparation du cœur de celui qui s’approche de Dieu. L’autel est la provision de l’Eternel car Son cœur est apaisé, la justice assouvie et la porte ouverte pour la communion avec Lui.
    Cet autel doit être fabriqué avec de la terre, ‘’pour offrir tes holocaustes, tes sacrifices de communion, ton petit et ton gros bétail. ‘’ (Verset 24) La fin de ce verset est remarquable : ‘’Partout où je rappellerai mon Nom, je viendrai vers toi et je te bénirai.’’  
    Cet autel, bâti  avec de la terre, ne sert que pour les sacrifices qui sont agréables à Dieu, à savoir l’holocauste et les sacrifices de communion. (appelés aussi de prospérité, de paix, rémunératoires selon les traductions)  Il n’est pas question du sacrifice pour le péché avec cet autel de terre. Les péchés seront traités sur l’autel d’airain, d’abord dans le tabernacle, puis dans le temple bâti par Salomon. Sur cet autel seul est présenté tout ce qui est agréable à l’Eternel. Il n’est pas question du péché, traité ailleurs, c’est-à-dire sur l’autel d’airain.
    L’Eternel continue en précisant : ‘’ Si tu m’élèves un autel de pierre, tu ne le bâtiras point en pierres taillées ; car en passant ton ciseau sur la pierre, tu la profanerais’’  
    Il ajoute en conclusion : ‘’Tu ne monteras point à mon autel par des degrés, afin que ta nudité ne soit pas découverte’’  
    Comment comprendre ces deux autels que nous ne retrouvons nulle part ailleurs dans l’Ancien Testament ? Que veut nous enseigner notre Dieu par cet autel décrit de deux façons différentes et qui ne concerne que ce qui est agréé de Dieu par ces sacrifices ? Il n’est pas question du péché, qui est traité ailleurs dans le temple ou le tabernacle sur cet autel d’airain, image, symbole de la croix glorieuse de notre Seigneur.
    Cet autel, qui peut être bâti de deux matériaux différents (la terre ou les pierres) est le moyen prévu par Dieu pour entrer en communion avec Lui. C’est le lieu où il n’est plus question du péché, mais de l’intimité avec la Divinité. C’est le lieu de tout ce qui est agréable à Dieu, le gain acquis par le sacrifice pour le péché immolé sur l’autel d’airain. C’est le Lieu de la satisfaction de Dieu, le Lieu par excellence de la communion, car le péché n’est pas pris en compte car il a été traité et jugé ailleurs. C’est déjà, en ombre, la réalité de la croix du Seigneur. En Christ, nous sommes agréables à Dieu notre Père. Il a pris et expié notre iniquité et nous sommes au bénéfice de ce terrible jugement tombé sur Lui et qui nous était destiné. La grâce de Dieu  est magnifiée par cet autel ! Il sera toujours question de cette croix, symbolisée par ces deux autels, mais plus pour la condamnation, seulement pour la communion, l’intimité avec notre Père céleste. Pour cela, nous devons marcher dans la sanctification. C’est l’interdiction de toute forme d’idolâtrie exigée par l’Eternel. Tout ce qui prend une place plus importante dans nos cœurs que celle de notre Dieu est une forme d’idolâtrie. C’est la nécessité de prendre notre croix, celle dont le Seigneur a parlée dans les Evangiles quand il a dit :

‘’Et quiconque ne porte pas sa croix et ne me suit pas, ne peut être mon disciple’’
(Mathieu 10.34-39   Luc 14.26-27, 33)

    Cette croix que nous devons porter pour être disciple représente la mort de notre nature terrestre, clouée avec Christ sur ce bois. Elle atteste que cette vie, non conforme à la volonté de Dieu, a été jugée et condamnée avec Christ et n’a plus de prise sur nous si nous portons cette croix qui en est la preuve. La première place dans nos cœurs est celle du Seigneur ! Tout autre objet qui pourrait prendre cette place est une idolâtrie. Dans le contexte de ces versets de Mathieu et de Luc, se sont nos affections naturelles qui doivent être ‘’haïes’’ car elles peuvent prendre la première place dans nos cœurs. Dans le verset 33 de Luc c’est plus radical encore : ‘’Ainsi quiconque d’entre vous ne renonce pas  à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple !’’
    Le plus bel exemple de ce renoncement à tout ce que l’on possède se trouve dans Genèse 22, lorsque le patriarche Abraham lève son bras armé d’un couteau pour sacrifier Isaac. Nous connaissons la suite ! Son fils lui a été rendu, mais il n’était plus l’idole de son cœur. Il jouissait de toute la richesse acquise pendant sa vie, sans rien posséder !
   Cette croix c’est notre mort naturelle et elle est là pour nous inciter à faire mourir par l’Esprit, les actions du corps, contraires à la vie de Christ en nous. Elle nous donne de jouir du butin de la croix qui est la victoire sur les œuvres de la chair. La croix, qui est la porte du ciel pour notre nouvelle humanité, est l’instrument de mise à mort de notre vieille nature, sur le fondement de l’œuvre du Seigneur. 
    Cet autel de terre peut être l’homme que je suis (que nous sommes) en Christ agréable à Dieu mon (notre) Père et par lequel je peux (nous pouvons) construire, jour après jour, cette intimité avec mon (notre) Père céleste par notre Seigneur Jésus-Christ. L’holocauste qui monte comme un encens précieux vers mon (notre) Père  est l’appréciation que j’ai (que nous avons) du sacrifice de Christ à la croix pour moi (pour nous). C’est le parfum de Christ qui monte à travers et par nous mélangé avec le nôtre pour adorer notre Père. Ce sont les mérites de notre Seigneur mis à notre compte. ‘’Partout où je rappellerai mon Nom je viendrai vers toi et je te bénirai !’’ L’endroit béni où Dieu fait se souvenir Son Nom est Golgotha ! C’est l’endroit, depuis la venue du Seigneur où Dieu rappelle Son Nom pour bénir ! L’endroit de la justice de Dieu assouvie, où le péché a été expié et où est ouverte la porte des cieux. C’est cet autel décrit de ces deux façons différentes qui est le fruit de la croix. C’est l’autel du fruit de la résurrection de notre merveilleux Seigneur !
        Chaque fois que nous prenons le repas du Seigneur, nous annonçons Sa mort jusqu’à ce qu’Il vienne. (1Corinthiens 11.26) Par ce repas, nous faisons monter vers le Père, le parfum de bonne odeur, agréable à Dieu, parfum de l’holocauste. Notre appréciation de ce sacrifice merveilleux (l’holocauste) est notre parfum associé au parfum de Christ ! C’est notre adoration provoquée, générée par la révélation que nous avons de la perfection de Christ et de Son sacrifice, de cet amour impossible à qualifier ou quantifier !.
    Je crois qu’il y a de nombreux trésors à découvrir à partir de cet autel de terre. Je ne pense pas être capable de tous les découvrir ! Lisons ce verset du Psaume 139 :

15  Mon corps n’était point caché devant toi, Lorsque j’ai été fait dans un lieu secret, tissé dans les profondeurs de la terre.

    Il est un peu osé de rapprocher ce texte, de la croix de Christ, de cet autel de terre dont le gain a été pour nous, cette naissance d’en Haut, issue ou fruit de l’œuvre de cet autel de terre. Pourquoi pas ? Cet Agneau immolé a été désigné d’avance, avant la fondation du monde, et manifesté à la fin des temps. (1Pierre 1.20) Paul, de son côté, affirme par le Saint-Esprit que ’’Nous avons été élus avant la fondation du monde pour que nous soyons saints et sans défaut devant Lui.’’ Pour être saints et sans défaut, il nous faut passer par la croix ! Avec cet autel de terre a été engloutie notre humanité déchue, conséquence de la faute de nos premiers parents. Nous étions en Christ, notre vieille nature a été crucifiée avec Lui (Romains 6.6) Par la foi en cette œuvre de grâce, nous avons été créés en Christ-Jésus pour des œuvres bonnes qu’il a préparées d’avance afin que nous les pratiquions. (Ephésiens 2.10) Cet autel de terre est le terreau de notre nouvelle humanité, celle que le Père agrée. Nous avons été tissés dans les profondeurs de la terre de cet autel, pourrait-on dire !
    Voilà pour ce premier autel. Que chacun puisse aller plus loin, dans la découverte des perles contenues dans la présentation de cet autel !
    Examinons, à présent ce deuxième autel. Il est lui aussi une ombre de la réalité que nous sommes en Jésus-Christ. Je pense qu’il s’agit d’après les matériaux de ce second autel, de la vie collective de l’Eglise. Cet autel est bâti avec des pierres. Par cet autel, le peuple peut faire monter vers l’Eternel tout ce qui Le glorifie, toujours sans tenir de compte du péché qui a été réglé à l’autel d’airain. C’est l’autel de la communauté, de l’Eglise, du culte commun, de la communion fraternelle.
    Il est remarquable que l’outil tranchant ne doive pas être employé pour la construction de cet autel. Le mot hébreu traduit ciseau est le même que, épée. C’est très interpellant car la pierre devait être utilisée brute, sans la main de l’homme pour la façonner. Une pierre taillée, sur laquelle la main de l’homme est passée est profanée !
    Il ne s’agit de l’autel, mais de la pierre qui est choisie pour la construction de l’autel ! Bien sûr, une pierre profanée souille l’autel et l’Eternel ne peut plus agréer ce qui y est offert, car il est construit avec des pierres profanées. La taille de ces pierres, pour en faire de ‘’belles pierres taillées,’’ pourrait exalter celui qui les prépare ainsi. Il veut perfectionner l’œuvre de Dieu, car c’est Dieu qui les a créées ainsi. Ces pierres taillées peuvent facilement devenir l’idole de celui qui les a taillées ! Je pense à ces bâtisseurs de cathédrales qui ont érigé des bâtiments de toute beauté et qui ont servi bien plus souvent à glorifier ceux qui les ont bâtis plus que Dieu.
    Ces bâtiments ont servi à établir des classes distinctes. Prier dans une cathédrale avait et a encore plus de poids devant Dieu que de prier dans une simple église de village. Il s’est établie, par l'homme, toute une hiérarchie entre ces constructions! Il y a même un lieu qui est appelé le saint-siège ! C’est l’endroit le plus saint de la terre !! L’homme peut vite dévier s’il ne suit pas les directives du Seigneur ! Il sait de quoi nous sommes faits ! 
    Cet autel est très intéressant et il peut aussi, représenter les réunions  de l’Eglise lorsque nous nous réunissons pour rendre un culte commun à notre Dieu. 
    Pierre a écrit dans sa première lettre au chapitre deux  :

4  Approchez–vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu ;
5 et vous–mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez–vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d'offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus–Christ.
6 Car il est dit dans l’Ecriture: Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse ; Et celui qui croit en elle ne sera point confus.

    La Pierre principale est, bien sûr, notre merveilleux Seigneur. Nous pouvons nous édifier avec Lui pour former ce saint sacerdoce, offrir ces victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ. Notre Seigneur est cet holocauste, ce sacrifice perpétuel qui monte vers le Père en bonne odeur. Lorsque nous offrons au Père l’appréciation que nous avons de notre Seigneur, nous glorifions le Père et le parfum de notre adoration est mélangée à celui de Christ. Nous devons connaître qui est vraiment notre Seigneur Jésus-Christ, grandir dans sa grâce et sa connaissance, afin d’honorer et de glorifier le Père.
    Il ne doit pas y avoir de pierres taillées au milieu des pierres vivantes que nous sommes ! Il ne peut pas y avoir au milieu de nous des hommes qui seraient de classe supérieure afin de nous mener vers notre Père. Nous sommes tous égaux devant Dieu, avec des appels et des charismes différents. Si un frère, une sœur reçoit un service pour le Seigneur, l’homme ne doit pas brandir l’outil tranchant pour le modeler ou bien le ‘’perfectionner’’ ! La main de l’homme souillerait ce ministère reçu uniquement par la grâce de Dieu pour l’édification du corps de Christ, Son Eglise bénie. Je ne pense pas aux enseignements nécessaires pour l’accroissement du corps, mais de ces ‘’spécialistes qui forment des ministères avec leurs propres techniques tirées de cette sagesse humaine qui est folie aux yeux de Dieu. Je pense, aussi, à cette psychologie qui a envahi de nombreuses églises et ces mains qui vont fouiller l’âme des ses membres.
    La main de l’homme est une main qui devient lépreuse si elle se substitue au Saint-Esprit, main lépreuse qui ne peut que mener vers des catastrophes ! Nous connaissons des cas où cette main a fouillé des cœurs et mené des chrétiens dans des voies sans issues et  ils ont été détruits par ces mains lépreuses. Il faut parfois des années pour relever ces personnes ! Je connais un frère qui a suivi un séminaire de cette psychologie chrétienne, durant lequel le prédicateur a fait remonter à la surface tout son passé, soi-disant pour le délivrer. Ce frère a suivi scrupuleusement l’intervenant et il est reparti chez lui avec toutes ces choses dans son cœur qui le travaillaient à nouveau. Tout ce qui avait été traité et définitivement jeté au fond de la mer  (Michée 7.19) a refait surface et a perturbé ce frère. Il est tombé en dépression qui a duré deux ans. Actuellement, il va très bien !
    Je pense à Moïse quand l’Eternel lui a donné l’ordre de mettre la main dans son sein. Nous trouvons cela dans Exode 4. Lorsqu’il la retire, elle est pleine de lèpre, symbole, image du péché et de tout ce qui est contraire à Dieu. La main de Moïse a été souillée par ce qu’il y avait dans son sein, la nature adamique qui est notre première nature. Ensuite, l’Eternel dit à Moïse de remettre cette main et elle est ressortie saine. Dieu montre que tout ce qui sort de notre cœur adamique est souillé. Il ne peut rien donner de bon, uniquement la souillure du péché. Moïse apprend par ce geste à dépendre de ce que Dieu lui donnera de faire et non de ce qui peut sortir de son cœur ! Le jour où il a frappé le Rocher, au lieu de lui parler, il a agi avec la colère qui était dans son cœur. Il n’a pas suivi l’ordre formel de l’Eternel. Il a suivi sa propre voie, celle de sa nature adamique. Nous connaissons la suite….
    La deuxième fois, par la grâce de Dieu, sa main ressort purifiée, symbole de ce cœur transformé par l’œuvre de la croix.
    Il reste un dernier point à traiter : ‘’Tu ne monteras point à l’autel avec des degrés afin que ta nudité ne soit pas découverte’’ Je pense que c’est très clair. Celui ou celle qui a reçu un charisme, un service du Seigneur ne doit pas se glorifier de ce qui lui a été donné, par grâce, pour servir l’Eglise. Nous devons suivre l’exemple du sublime Serviteur, notre Seigneur qui s’est dépouillé lui-même, en prenant la forme d’esclave. Quelle grâce ! Lisons ces versets de l’Evangile de Mathieu chapitre 20 :

25  Jésus les appela, et dit: Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent.
26  Il n’en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur ;
27  et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave.
28  C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs.

    C’est une belle définition de ce sacerdoce auquel le Seigneur nous a appelés ! Le service que nous devons aux autres membres de la communauté n’est pas un grade, un titre, une promotion, mais un don de service. Le plus grand est celui qui est serviteur des autres. Jésus a magistralement manifesté ce don du service, en lavant les pieds de ses disciples. Quel enseignement pratique ! Quelle beauté, quelle grandeur dans ce sublime service du Seigneur pour ses disciples ! Lui, le Maître et Seigneur a ôté Ses vêtements, s’est ceint  du linge des esclaves pour laver leurs pieds ! C’est beau ! C’est glorieux !
    En conclusion lisons quelques verses de Mathieu 23

16  Malheur à vous, conducteurs aveugles ! qui dites : Si quelqu’un jure par le temple, ce n’est rien ; mais, si quelqu’un jure par l’or du temple, il est engagé.
17  Insensés et aveugles ! lequel est le plus grand, l’or, ou le temple qui sanctifie l’or ?
18  Si quelqu'un, dites–vous encore, jure par l'autel, ce n'est rien ; mais, si quelqu'un jure par l'offrande qui est sur l'autel, il est engagé.
19  Aveugles ! lequel est le plus grand, l’offrande, ou l’autel qui sanctifie l’offrande ?

    Ces paroles de notre Seigneur peuvent s’appliquer à ce que nous venons de méditer. Le temple que nous sommes, symbolisé par les pierres sanctifie l’or de nos louanges et de notre adoration. Nous formons cet autel de pierres, tous ensemble. L’autel de terre, lui aussi, sanctifie l’offrande de nos bouches, le fruit des lèvres qui confessent Son Nom ! La seule condition pour cela est un autel qui ne soit pas souillé par la main de l’homme, car cet autel est le butin de la croix de Christ ! Tout est en Christ, tout !
    Voilà quelques pistes de méditation de ce passage. Je suis sûr qu’il y a de nombreux autres trésors à découvrir !
    Que chacun puisse aller plus loin avec la grâce de Dieu pour découvrir tous les trésors de ces deux autels qui ne sont qu’un !

jcb

dimanche 30 décembre 2012

COURTE MEDITATION SUR EXODE ET NOMBRES

     Ces deux livres de la Loi sont  extrêmement  riches en  enseignements pour nos vies, nous qui vivons dans le désert de ce monde. Paul écrivait à Timothée :  

14  Toi, demeure dans les choses que tu as apprises, et reconnues certaines, sachant de qui tu les as apprises ;
15  dès ton enfance, tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus–Christ.
16 Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice,
17  afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre.

    Lorsque Paul écrivait cette exhortation à Timothée le canon du Nouveau Testament n’existait pas encore, il n'était pas établi établi. Il était en germe, les écrits de Jean n’avaient pas encore vu le jour, ainsi que d’autres lettres. Quelques-unes devaient sûrement circuler dans les églises, mais très peu. Paul écrit cela en pensant à l’Ancien Testament, les Saintes Écritures des Juifs, la Première Alliance. Ces églises ne possédaient pas ces rouleaux des Écritures qui étaient gardées précieusement dans les synagogues. Pierre, lorsqu’il a fait écrire ses deux lettres, les a citées de mémoire et elles lui ont servi comme arguments d’exhortation pour les chrétiens auxquels il s'adressait. Les citations que nous avons dans le Nouveau Testament étaient toutes mémorisées par ceux qui les écrivaient. Ils n'avaient pas de rouleaux chez eux pour s'en servir!
    Nous voyons la grandeur et la sagesse de Dieu qui a su garder vivante cette première Eglise qui n’avait pratiquement aucun support écrit pour les enseigner et les guider. C’était presque uniquement oralement, par la visite de ceux que le Seigneur envoyait, que cette première Eglise était enseignée, ainsi que par des révélations du Saint-Esprit pendant leurs moments de réunions ou de communion personnelle de ses membres avec le Seigneur. Notre Dieu est vraiment merveilleux. Il pourvoyait aux besoins spirituels de ces églises par des frères enseignants ainsi que par les charismes de chacun.
    Nous avons actuellement une multitude de supports pour être instruits des choses du royaume, au sujet de notre foi, du Seigneur, de notre marche, des fausses doctrines etc. Je pense que malgré cette foison de matériel à notre disposition, nous sommes parfois moins engagés dans le Seigneur que cette première église et parfois même dans la confusion !
    Puisque nous avons la grâce de pouvoir nous plonger dans la Bible, si répandue aujourd’hui, pour notre édification, j’aimerai partager sur deux points, concernant la marche du peuple de Dieu, dans le désert. Il s’agit de comparer Exode chapitres 16, 17, 18 avec Nombres chapitres 10 et 11. Dans ces deux passages de la Parole, sont relatés des évènements  semblables concernant la manne, les cailles et les murmures du peuple.
    Regardons en premier Exode. Il y a bien des leçons à tirer de ce récit des péripéties du début  de la marche, après la sortie d’Egypte, des fils d’Israël.
    Le peuple a été miraculeusement délivré par la main de l’Eternel, de sa servitude en Egypte. Les fils d’Israël ont pu quitter l’Egypte, après avoir sacrifié et manger l’agneau de la Pâque. Ils étaient protégés par le sang de ces agneaux qui a été mis sur le linteau et les deux poteaux de la porte des maisons dans laquelle chaque famille habitait. L’Ange de l’Eternel épargnait tous ceux qui étaient protégés par le sang. Ils avaient reçu la force physique après avoir mangé l’agneau. Le peuple a pu partir dans la paix après avoir reçu toutes sortes de dons par les Egyptiens. (Exode 12.35-36) Ils avaient la protection du sang du sacrifice ainsi que la nourriture du sacrifice. Nous pouvons appliquer à nos vies spirituelles, la leçon de cette ‘’ombre’’ dont la réalité est le sacrifice de Christ.
    Le Seigneur les a délivrés de Pharaon et de son armée par la mer qui s’est refermée sur eux. Nous trouvons ce récit dans les chapitres 12 à 15. Il a dit à Moïse :

17  Et moi, je vais endurcir le cœur des Egyptiens, pour qu’ils y entrent après eux : et Pharaon et toute son armée, ses chars et ses cavaliers, feront éclater ma gloire.
18 Et les Egyptiens sauront que je suis l’Eternel, quand Pharaon, ses chars et ses cavaliers, auront fait éclater ma gloire.

    Le jugement de Dieu sur Pharaon et sur son armée, fait éclater la gloire de Dieu ! Souvent nous chantons des cantiques en demandant au Seigneur de montrer Sa gloire. Nous ne pensons jamais (ou presque) à cette façon dont le Seigneur se sert pour faire éclater Sa gloire! Le jour où Sa gloire se manifeste au milieu d’une assemblée, cette gloire devient ténèbres pour notre vie charnelle et lumière pour notre esprit. (Exode 14.19-20) Lorsque le Seigneur manifeste Sa gloire, nos pharaons sont détruits dans nos vies et restent dans la mer et notre vie spirituelle prend son envol. La gloire de Dieu est ténèbres pour tout ce qui est de la chair en nous et lumière pour tout ce qui est de l’esprit ! Il est bon de méditer sur ces choses. Si nous sommes trop ‘’charnels’’, cette gloire se manifestera en ténèbres !
    Continuons le survol de ce temps du peuple libéré d’Egypte. Tout d’abord, le peuple se réjouit en glorifiant l’Eternel qui a vaincu  l’armée de Pharaon en l’engloutissant dans la mer. C’est le beau Psaume que nous lisons dans le chapitre 15. Il exalte la grandeur de l’Eternel et le peuple se réjouit, Myriam, la prophétesse qui est sœur d’Aaron avec les femmes, dansent de joie. Le Seigneur est loué par tout son peuple avec des danses et au son du tambourin ! La mort de Pharaon et de son armée proclame la gloire de l’Eternel !
    Puis, il a suffi de trois jours de marche dans le désert, pour que le peuple se retrouve à Mara. Il a soif, mais les eaux sont amères, le peuple oublie ce qui s’est passé et le voilà murmurant après Moïse ! Pourtant, nous lisons en Exode 14.31b ‘’Le peuple craignit l’Eternel. Ils crurent en l’Eternel et en Moïse son serviteur.’’ Nous sommes souvent ainsi, nous croyons, mais quand les eaux amères envahissent nos vies, parfois notre réaction est la même que les enfants d’Israël à Mara !
    Trois jours de marche ! Je crois que ce délai est un délai symbolique. Dans Exode 5.3, lorsque Moïse et Aaron sont devant Pharaon pour exiger de laisser partir le peuple, ils demandent de pouvoir faire trois jours de marche dans le désert afin d’offrir des sacrifices à l’Eternel. Il fallait ces trois jours de marche, pour une vraie séparation de la terre d’Egypte, qui symbolise le monde, pour sacrifier à l’Eternel. Le Seigneur a passé trois jours dans le ventre de la terre afin de ressusciter dans un corps glorifié. En trois jours, ce grain de blé tombé nu en terre est mort et il est devenu, le troisième jour, un épi portant le fruit du salut pour l’homme ! (Jean 12.24) Nous sommes tous issus de ce premier Epi !
    Ces trois jours peuvent représenter le début d’une situation nouvelle. Celle-ci annule les effets de ce qui a été vécu et permet de mettre le peuple à l’épreuve. Ils sont dans une situation nouvelle voulue et permise par le Seigneur pour qu’ils connaissent réellement leur cœur. Le Seigneur assainit l’eau avec un bois spécifique (image du bois de la croix) et Il leur donne des ordonnances et des prescriptions et ‘’c’est là que le peuple fut mis à l’épreuve’’ (15.25) Ce n’est pas encore la loi du Sinaï, mais ‘’une prescription et une loi’’  selon le texte original. Le but de cette loi et prescription est très claire :

26  Il dit : Si tu écoutes attentivement la voix de l’Eternel, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l’oreille à ses commandements, et si tu observes toutes ses lois, je ne te frapperai d’aucune des maladies dont j’ai frappé les Egyptiens ; car je suis l’Eternel, qui te guérit.

    Le Seigneur révèle un Nom nouveau à Son peuple. Il se nomme YHWH RAPHA, l’Eternel qui te guérit. Il se révèle ainsi et donne cette assurance de guérison au conditionnel : Si tu….
    Ces maladies ont pour origine l’idolâtrie des Égyptiens  elles sont liées à celle-ci et en sont le fruit, la conséquence. L’Éternel exprime ainsi que si le peuple devient idolâtre, il sera frappé des maladies subies les Égyptiens comme jugements divins . …mais,
    L’Eternel est compatissant, Il fait grâce, lent à la colère, riche en bienveillance et en fidélité. Il conserve Sa bienveillance (hésèd, le mot qui qualifie les bienfaits de l’alliance de Dieu avec Son peuple) jusqu’à mille générations, Il pardonne la faute, le crime et le péché, mais qui ne tient pas le coupable pour innocent, et qui visite la faute des pères sur les fils et sur les petits-fils jusqu’à la troisième et quatrième génération ! (Exode 34. 6-7)

    C’est parce que l’Eternel ne tient pas le coupable pour innocent que Son Fils béni est venu sur la terre. Il a reçu et assumé, par Sa mort, la juste condamnation des coupables que nous étions, avant d’avoir eu la grâce de ce salut merveilleux. La Parole assure qu’il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Christ-Jésus. (Romains 8.1)
    Après s’être reposé à Elim, le peuple a repris sa marche et le voilà dans le désert de Sin, le quinzième jour du second mois. Le peuple murmure contre Moïse, dans le désert de Sin, comme à son habitude ! Ne lui lançons pas la pierre car nous sommes souvent dans les mêmes dispositions de cœur quand le Seigneur nous fait passer par le désert !
    Le peuple pleure et se souvient des marmites de viande et du pain à satiété qu’il avait en Egypte. Nous sommes au chapitre 16 qui nous raconte comment le Seigneur a pourvu pour la viande et le pain (les cailles et la manne.)  Ainsi le peuple a pu manger à satiété,, de la viande et du pain !
    Nous passons ensuite au chapitre 17 et nous voyons le peuple qui campe à Rephidim. Il n’y a pas d’eau et c’est une nouvelle contestation avec Moïse. Le Rocher est frappé et l’eau coule en abondance. Nous savons que le Rocher frappé est le symbole de Christ à la croix frappé pour nous tous. Il est à remarquer que dès que le peuple a pu boire au Rocher (et ce Rocher spirituel était le Christ, 1Corinthiens 10.4) Amalec est venu combattre Israël. Amalec est un type de tout ce qui est contre Dieu. Il est écrit aux versets 14 à 17 de ce chapitre :

14  L’Eternel dit à Moïse : Ecris cela dans le livre, pour que le souvenir s’en conserve, et déclare à Josué que j’effacerai la mémoire d’Amalek de dessous les cieux.
15  Moïse bâtit un autel, et lui donna pour nom : l’Eternel ma bannière.
16  Il dit : Parce que la main a été levée sur le trône de l’Eternel, il y aura guerre de l’Eternel contre Amalek, de génération en génération.

    La mémoire de ce peuple sera effacée de dessous les cieux car sa main s’est élevé contre le trône de Dieu. Nous connaissons qui s’élève contre le trône de Dieu : notre ennemi de toujours, le diable. Chaque fois que nous nous abreuvons au Rocher de notre salut, notre ennemi essaie de nous attaquer pour détruire notre intimité avec notre Dieu et anéantir le fruit reçu de notre communion avec le Seigneur. Dans ce passage il est question de la prière et de l’action soutenue par la prière. Les deux sont indissociables : la prière et l’action qui ne sont puissantes que par notre intimité avec notre Seigneur, symbolisée par l’eau du Rocher, Christ.
    Le peuple continue sa marche dans le désert. Nous sommes entre la sortie d’Egypte et le mont Sinaï. C’est le récit des trois premiers mois de la liberté du peuple. Le peuple arrivera dans le désert de Sinaï face à la montagne d’où l’Eternel va appeler Moïse. (Exode 19.1) Il est à remarquer que l’Eternel a parfois repris le peuple, mais aucune sanction n’est tombée sur celui-ci. Le peuple n’avait pas encore reçu la LOI !!
    Dans Nombres, quand nous lisons ces passages sur les cailles, c’est vraiment différent.  L’Eternel va frapper le peuple d’une plaie :

31  L'Eternel fit souffler de la mer un vent, qui amena des cailles, et les répandit sur le camp, environ une journée de chemin d'un côté et environ une journée de chemin de l'autre côté, autour du camp. Il y en avait près de deux coudées au–dessus de la surface de la terre.
32  Pendant tout ce jour et toute la nuit, et pendant toute la journée du lendemain, le peuple se leva et ramassa les cailles ; celui qui en avait ramassé le moins en avait dix homers. Ils les étendirent pour eux autour du camp.
33  Comme la chair était encore entre leurs dents sans être mâchée, la colère de l’Eternel s’enflamma contre le peuple, et l’Eternel frappa le peuple d’une très grande plaie.

     Le peuple qui a reçu la Loi a été instruit par cette Loi. Il savait ce qui était bien et ce qui était mal selon l’Éternel  Il savait comment Lui plaire. C’est pour cette raison que les jugements sont tombés sur le peuple car en connaissant le caractère de Dieu par la Loi, les actes devenaient une désobéissance voulue. En murmurant contre la provision du Seigneur, la manne, il méprisait leur Dieu et se rebellait contre Lui ouvertement :

4  Le ramassis de gens qui se trouvaient au milieu d’Israël fut saisi de convoitise ; et même les enfants d’Israël recommencèrent à pleurer et dirent : Qui nous donnera de la viande à manger ?
5  Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Egypte, et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des aulx.
6  Maintenant, notre âme est desséchée : plus rien ! Nos yeux ne voient que de la manne.

    Nous lisons cela dans Nombres 11. En réaction, l’Eternel va faire venir sur eux l’objet de leur convoitise : les cailles. Ils sont exaucés, mais Dieu a été irrité par cette demande car ils méprisaient la manne, le pain du ciel. Je me souviens d’un frère qui a demandé sans cesse l’objet de sa convoitise. Le Seigneur l’a exaucé et cela a tourné en une épreuve très dure qui l’a profondément humilié. Bien sûr, après cela, le Seigneur l’a relevé après lui avoir infligé cette discipline très dure, mais salutaire pour sa vie spirituelle ! Il avait reçu sa ration de cailles !!

   Revenons à Exode et examinons ce qui se passe avec le beau-père de Moïse. Ce qui est décrit ici est très intéressant. Jéthro voit Moïse être sollicité toute la journée par le peuple qui vient à lui du matin jusqu’au soir. Moïse, le soir venu est sûrement très fatigué. Jéthro s’en rend compte et il lui dit :

17  Le beau–père de Moïse lui dit : Ce que tu fais n'est pas bien.
18  Tu t'épuiseras toi–même, et tu épuiseras ce peuple qui est avec toi ; car la chose est au–dessus de tes forces, tu ne pourras pas y suffire seul.
19  Maintenant, écoute ma voix ; je vais te donner un conseil, et que Dieu soit avec toi ! Sois l’interprète du peuple auprès de Dieu, et porte les affaires devant Dieu.
20  Enseigne–leur les ordonnances et les lois ; et fais–leur connaître le chemin qu'ils doivent suivre, et ce qu'ils doivent faire.
21  Choisis parmi tout le peuple des hommes capables, craignant Dieu, des hommes intègres, ennemis de la cupidité ; établis–les sur eux comme chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante et chefs de dix.
22  Qu'ils jugent le peuple en tout temps ! qu'ils portent devant toi toutes les affaires importantes, et qu'ils prononcent eux–mêmes sur les petites causes. Allège ta charge, et qu'ils la portent avec toi.
23  Si tu fais cela, et que Dieu te donne des ordres, tu pourras y suffire, et tout ce peuple parviendra heureusement à sa destination.

    Le conseil du beau-père de Moïse est un conseil plein de bons sens et il paraît convenir à la situation difficile de Moïse. Oui mais, Jéthro est sacrificateur  de Madian. Il est prêtre au service des idoles de Madian. Son conseil ne peut pas être selon le cœur de Dieu. D’ailleurs, il dit à Moïse ‘’Ecoute ma voix !’’ Ce n’est pas la voix de l’Eternel. Nous sommes devant un exemple parfait de la sagesse humaine celle que dénonce Paul par le Saint-Esprit dans 1Corinthiens 1.17-25.
     Paul écrit que la sagesse de Dieu c’est la croix, ‘’Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens’ !’  Il conclut par cette vérité profonde : Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes.’’
   Nous pouvons appliquer cette parole à la situation de Moïse. Evidemment, ce n’est pas comparable à la croix de Christ car nous sommes encore dans la première alliance. Il est, bien qu’imparfaitement une image, un symbole de Christ, celui qui conduit le peuple de Dieu vers le repos de la terre promise. Moïse a des épreuves et des combats consécutifs à la charge que l’Éternel lui a confiée. Le conseil de Jéthro veut le débarrasser des problèmes liés à celle-ci. Mais se sont des conseils humains issus de la sagesse de l’homme qui est folie aux yeux de Dieu. L’Éternel va remédier au problème de Moïse par Sa sagesse divine.
    Allons dans Nombres 11 pour voir la sagesse de Dieu à l’œuvre pour donner à Moïse les personnes qui seront à ses côtés pour s’occuper du peuple.  Lisons un peu de chapitre :

10  Moïse entendit le peuple qui pleurait, chacun dans sa famille et à l'entrée de sa tente. La colère de l'Eternel s'enflamma fortement. (11–11) Moïse fut attristé,
11  et il dit à l'Eternel : Pourquoi affliges–tu ton serviteur, et pourquoi n'ai–je pas trouvé grâce à tes yeux, que tu aies mis sur moi la charge de tout ce peuple ?

    Le peuple est en route pour entrer en Canaan, il a reçu la Loi, le Tabernacle est construit et l’Eternel conduit Son peuple par la Nuée qui se tient sur ce Tabernacle. Tout est selon le plan de Dieu. Moïse est une fois de plus seul pour porter la charge du peuple et il crie à l’Eternel. Nous n’entendons plus parler des chefs de mille, chefs de cent, de cinquante et de dix. Jéthro avait dit à Moïse de bien les choisir en indiquant les critères du choix de ses hommes. Ils devaient être des ‘’hommes de valeur craignant Dieu, attachés à la vérité et qui haïssent le gain malhonnête.’’  Moïse devait les instruire en expliquant les prescriptions et les lois pour leur charge. (Exode 18.20)
    Continuons cette lecture :

16 L'Eternel dit à Moïse : Assemble auprès de moi soixante–dix hommes des anciens d'Israël, de ceux que tu connais comme anciens du peuple et ayant autorité sur lui ; amène–les à la tente d'assignation, et qu'ils s'y présentent avec toi.
17 Je descendrai, et là je te parlerai ; je prendrai de l’esprit qui est sur toi, et je le mettrai sur eux, afin qu’ils portent avec toi la charge du peuple, et que tu ne la portes pas à toi seul.

    Moïse va choisir soixante-dix anciens, mais c’est l’Eternel qui va les qualifier pour porter le peuple avec Moïse. Ce n’est pas Moïse qui doit instruire les anciens. C’est l’Eternel qui les rend aptes à cette charge en prenant de l’esprit qui est sur Moïse pour mettre sur eux. C’est Moïse qui choisit les hommes, mais c’est Dieu qui les qualifie. 
    C’est Dieu qui pourvoie et pas un homme et sûrement pas un sacrificateur de Madian. Les conseils du beau-père étaient excellents du point de vue humain, mais non conformes à la volonté de Dieu. C’est aussi une belle leçon pour nous !
    Nous allons examiner un dernier point très important pour nous, que nous trouvons dans ce livre des Nombres au chapitre 11. Tout d’abord lisons l’épilogue du livre de l’Exode :

34  Alors la nuée couvrit la tente d’assignation, et la gloire de l’Eternel remplit le tabernacle.
35 Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente d’assignation, parce que la nuée restait dessus, et que la gloire de l’Eternel remplissait le tabernacle.
36 Aussi longtemps que durèrent leurs marches, les enfants d’Israël partaient, quand la nuée s’élevait de dessus le tabernacle.
37  Et quand la nuée ne s’élevait pas, ils ne partaient pas, jusqu’à ce qu’elle s’élevât.
38  La nuée de l’Eternel était de jour sur le tabernacle ; et de nuit, il y avait un feu, aux yeux de toute la maison d’Israël, pendant toutes leurs marches.

    Dieu est au milieu de Son peuple pour le conduire en Canaan. Il est écrit que l’arche de l’alliance est le trône de Dieu. Le trône de Dieu est établi en grâce sur la peuple par le sang de l’agneau répandu chaque jour comme sacrifice perpétuel le matin et le soir. Tout est prêt pour la marche du peuple dans le désert. Il est conduit par l’Eternel Lui-même. Quelle grâce ! Oui mais…nous lisons dans Nombres 10 cette chose incroyable :

29  Moïse dit à Hobab, fils de Réuel, le Madianite, beau–père de Moïse: Nous partons pour le lieu dont l'Eternel a dit : Je vous le donnerai. Viens avec nous, et nous te ferons du bien, car l'Eternel a promis de faire du bien à Israël.
30  Hobab lui répondit : Je n’irai point ; mais j’irai dans mon pays et dans ma patrie.
31  Et Moïse dit : Ne nous quitte pas, je te prie ; puisque tu connais les lieux où nous campons dans le désert, tu nous serviras de guide. ( littéralement d’yeux )
32  Et si tu viens avec nous, nous te ferons jouir du bien que l’Eternel nous fera.

33  Ils partirent de la montagne de l’Eternel, et marchèrent trois jours ; l’arche de l’alliance de l’Eternel partit devant eux, et fit une marche de trois jours, pour leur chercher un lieu de repos.

     Je ne veux pas commenter ce passage qui, personnellement, me trouble assez. Moïse a tout mis en place comme l’Eternel le lui a demandé. Il a fait fabriquer le tabernacle avec dans le Lieu Très-Saint la présence du trône de Dieu symbolisé par l’Arche (le coffre) de l’alliance. Et voilà que le patriarche demande à son beau-frère de l’accompagner ! Il prend comme argument pour influencer celui-ci qu’il connaît très bien les lieux dans le désert et donc il servira de guide pour tout le peuple !
    Nous pouvons penser que Réuel, (Exode 2.18, 21 aussi appelé Jethro selon Exode 3.1  et 18.1 à 27) beau-père de Moïse, est retourné dans son pays, tandis que son beau-frère, Hobad, fils de Réuel, lui, a préféré rester avec le peuple de Dieu. Il n’est écrit nulle part, que Hobad a pris congé de Moïse. Moïse, au verset 32 réitère sa demande et le verset suivant, ils partent de la montagne. Ce verset 33 pourrait bien indiquer que Hobad a écouté la voix de Moïse pour le suivre, avec les siens, jusque dans le pays promis.
    Le passage de Juges 1.16 nous montre que les fils du Qénien, beau-père (ou beau-frère selon les traductions) de Moïse se trouvaient au milieu du peuple de Dieu. Dans ce même livre au chapitre 4 verset 11, Héber, un des fils du Qénien s’est séparé du clan et se retrouve près de Qédech au chêne de Tsaanaïm. Il est marié à Yaël qui tuera Sisera en lui enfonçant un pieu dans sa tempe. Cela semble prouver que Hobad est bien parti avec Moïse.
    Ces choses ont été écrites pour nous enseigner, nous convaincre, nous redresser, nous éduquer dans la justice en vue du salut par la foi en Jésus-Christ ; (2Timothée 3.16)

    Il est écrit de Moïse dans Nombres 12 :

6  Et il dit : Ecoutez bien mes paroles ! Lorsqu’il y aura parmi vous un prophète, c’est dans une vision que moi, l’Eternel, je me révélerai à lui, c’est dans un songe que je lui parlerai.
7  Il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est fidèle dans toute ma maison.
8 Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes, et il voit une représentation de l'Eternel. Pourquoi donc n'avez–vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse ?

     L’Eternel dit de Moïse qu’il est fidèle dans toute la maison de Dieu. Il affirme qu’Il lui parle bouche à bouche ! Oh ! Comme c’est beau ! Quand Dieu est avec Moïse, Sa Parole est claire, sans énigmes et le patriarche voit une représentation de Dieu Il est l’ami de Dieu ! Il est bon de constater que Dieu ne retire pas Sa grâce envers Son serviteur malgré les décisions assez surprenantes qu’il a prises vis-à-vis du beau-frère. Ce verset 33, comme dit plus haut, pourrait nous faire comprendre que Hobad a écouté la voix de Moïse et est resté au milieu des fils d’Israël.
    Jésus dira aussi à Ses disciples ‘’Tout ce que j’ai appris de Mon Père, Je vous l’ai fait connaître.’’ Il révélait à Ses disciples les choses cachées et ils étaient devenus les amis de Dieu par notre Seigneur. Chaque fois que nous recevons une révélation de Dieu, notre Père, par l’Esprit de Christ, nous sommes traités en amis de Dieu et cela malgré nos erreurs. C’est merveilleux !
    A chacun de creuser et aller plus loin dans la révélation, des trésors de ces textes de la Parole de Dieu. Nous sommes au bord d’un océan grandiose !

jcb