vendredi 2 novembre 2012

L’École de Christ Théodore AUSTIN-SPARKS (1964) (deuxième partie)

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2007) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA

Table des matières
IV. La Maison de Dieu page 
V. La lumière de la Vie page 

« Ceci est un livre que vous voudrez certainement lire plusieurs fois. C’est à ma troisième lecture que la Vérité m’a vraiment impacté. Ce livre a influencé ma prédication, ma conception de la vie et a intensifié ma faim de connaître la glorieuse liberté de la Croix. Je crois que ce livre est destiné par Dieu à bénir et édifier de nombreux serviteurs et servantes de Dieu, de nombreux chrétiens qui ont une faim et une soif spirituelles ».  (David WILKERSON – 2000)
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IV - LA MAISON DE DIEU

    C’est dans un contexte particulier que Dieu suscita son serviteur Ézéchiel en le transportant en vision dans le pays où il l’éleva sur une haute montagne et lui montra la Cité céleste. C’est durant cette période où tout ce que Dieu avait voulu établir conformément à Ses Plans était détruit qu’Il lui montra cette grande cité céleste.
    Cette vision était clairement détaillée, ainsi que la révélation qui en fut donnée. Le prophète fut conduit vers chaque lieu, chaque angle, chaque pièce de ce temple spirituel, dedans et dehors, dessus et dessous, tout autour, accompagné de l’ange qui lui donnait les mesures et une définition concise et claire de la maison spirituelle de Dieu. Puis, il reçu ensuite les règles et les ordonnances ainsi que des directives concernant la sacrificature et les sacrifices. La mission de l’ange fut de montrer toute la demeure à la maison d’Israël et de lui en donner tous les détails.
    Nous avons vu précédemment que chaque fois que l’on s’éloigne des pensées de Dieu, chaque fois que l’on perd de vue la révélation originelle, chaque fois que la spiritualité d’En Haut et la puissance divine cessent d’opérer et d’agir au milieu de Son peuple et que la gloire de Dieu a disparu, Dieu donne une nouvelle vision de Son Fils.
    Nous avons aussi observé qu’au début de l’histoire de l’Église, quand le déclin s’est amorcé, Jean fut utilisé par le Saint-Esprit, au travers de Son Évangile, de ses épîtres et de l’Apocalypse, pour révéler Jésus dans une dimension plus large et plus spirituelle. C’est de cette manière que Jean nous rappelle que son Évangile fut le dernier du Nouveau Testament, ce qui lui donne sa valeur et sa signification spirituelles dans lesquelles Dieu se manifeste d’une nouvelle manière en des termes plus proches du Ciel, à une époque caractérisée par un certain formalisme.
    Dans Jean 1, Dieu exprime le fond de sa pensée à l’égard de Son peuple : Christ est la plénitude du Plan divin pour nous, et le Saint-Esprit (représenté par l’ange dans Ézéchiel) est venu dans le but précis et expresse de nous conduire dans le détail de la Personne de Christ, afin d’avoir une expression claire et détaillée de la pensée de Dieu en Christ, et nous la communiquer :

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu ».

    Ceci constitue l’arrière-plan éternel de la Pensée de Dieu. « Et la Parole est devenue chair, et a demeuré parmi nous » ; c’est la pensée de Dieu issue de toute éternité qui doit être ancrée au milieu de nous de manière claire et totale ; ce sont toutes les pensées de Dieu résumées en Son Fils, la Pensée suprême et éternelle, concentrée au milieu des hommes dans la personne de Jésus-Christ.
    En continuant vers la fin du chapitre premier, nous allons découvrir quelque chose d’extra dans la parole adressée à Nathanaël. C’est d’ailleurs intéressant de constater que cette parole s’adresse à Nathanaël, et non pas à Pierre, Jacques ou Jean, car nous en aurions conclu que cela ne concernait qu’un cercle fermé. Mais c’était Nathanaël, qui faisait partie d’un cercle beaucoup plus large autour de Jésus, comme si cela pouvait s’adresser à chacun de nous : « Tu verras le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’Homme ».

A – Béthel – la Maison de Dieu

    Le nom de Béthel nous ramène instinctivement à l’Ancien Testament, au livre de la Genèse et à Jacob. On se souvient de lui sur son chemin entre ciel et terre, situé en position intermédiaire entre les deux. Cette nuit-là, il s’étendit et dormit. Et voici qu’une échelle, allant de la terre jusqu’aux cieux, apparut avec des anges qui montaient et descendaient dessus, et c’est au sommet de cette échelle que Dieu parla à Jacob. Ce dernier se réveilla de son sommeil et dit : «Oui, c’est sûr, le Seigneur est dans ce lieu et je ne le savais pas ». Il ne s’agit rien d’autre que de la maison de Dieu, qu’il appela du nom de Béthel. En prononçant cette parole à Nathanaël, Jésus s’appropria cet événement en disant : Je suis Béthel, la Maison de Dieu. Je suis celui qui n’appartient pas vraiment à la terre (bien qu’il y demeurait), qui n’appartient pas vraiment au Ciel (dans sa forme actuelle) bien qu’en relation constante avec lui. Je suis entre Ciel et Terre, le lieu de rencontre entre Dieu et l’homme, la Maison de Dieu où Dieu parle et se révèle. Il parle dans Sa Demeure. Je suis la Maison de Dieu et les relations de Dieu avec ce monde sont en MOI, et en MOI seul : « Personne ne vient au Père que par Moi ».
    Nous savons que chaque demeure ou lieu d’habitation dans la Bible symbolise Jésus, la Maison de Dieu : le Tabernacle dans le désert, l’Arche de l’alliance, le Temple de Salomon, ou tout autre temple remplissant les mêmes fonctions, ou encore tout ce qui dans le Nouveau Testament est appelé l’Église, tout ceci ne parle rien d’autre que Christ. Dans la pensée de Dieu, l’Église (ou Maison de Dieu), c’est Christ, rien d’autre que Christ, rien de mieux que Christ.
    Le point important sur lequel il nous faut insister, c’est comment, en fin de compte et de manière exclusive, Il a tout lié avec Son Fils. Et sur le fait que l’on ne peut rien recevoir de Dieu, excepté par Christ et en Christ, qui soit révélé dans nos cœurs par le Saint-Esprit. Ainsi le Seigneur Jésus, Habitation de Dieu, remplit chacune des fonctions qui apparaissent au sein, de toutes les autres maisons de Dieu sur la terre.
    Commençons par le Lieu très Saint. En Jésus-Christ habite le Lieu Très Saint, où Dieu demeure réellement, clairement et personnellement. Dieu est en Christ et nulle part ailleurs. Et Il ne réside dans aucune autre réalité ou profondeur. Il n’est nulle part ailleurs de la même manière ; bien sur le Père veut faire et va faire Sa demeure en nous. Mais la différence par rapport à Jésus est grande, et nous ne devenons pas d’autres Christ, sous prétexte que Dieu vient établir Sa Demeure en nous. Nous ne sommes pas habités par Dieu dans le même sens que l’était le Fils. La demeure de Dieu en Christ est unique, et le Lieu Très Saint ne réside qu’en Lui seul. En Lui est l’Oracle, c’est-à-dire, la voix qui parle avec une pleine et entière autorité.
    Sur la montagne de la Transfiguration, les trois disciples étaient en état d’exaltation, à la fois dans leurs âmes et dans leurs corps. Ce fut une expérience absolument merveilleuse, un événement spirituel extraordinaire. Mais, même quand on se trouve dans un état d’exaltation spirituelle élevée, plein d’inspiration et d’expression spirituelle, on peut commettre les plus graves erreurs.
    Ainsi, Pierre, avec les meilleures intentions du monde et les motifs les plus purs dit : «Seigneur, il est bon que nous restions sur cette montagne : si Tu le veux, je dresserais trois tentes ; une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie ». Alors qu’il parlait encore (comme si Dieu intervenait sans lui laisser la possibilité de finir, mais disait : ça suffit !), le nuage assombrit l’atmosphère et une voix se fit entendre du ciel disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai placé mon plaisir et mon affection ; écoutez-Le ». La parole finale d’autorité est en Lui. Nos expériences spirituelles ne tiennent plus devant Lui. Nos sentiments d’exaltation spirituelle les plus forts ne peuvent plus nous influencer. La voix d’autorité de Dieu en Christ est la parole finale d’autorité car Il est l’Oracle qui est en Lui, comme dans le sanctuaire des anciens temps.
    Alors seulement, nous pouvons traverser tout ce tabernacle ou ce temple, et avancer pas à pas, point par point, et le voir Lui, comme l’accomplissement de toutes choses, comme la Maison de Dieu où Dieu réside et entre en communication avec nous.

B – La Maison commune de Dieu

    Quelle est à présent la Maison de Dieu dans toute sa dimension collective ? Pour cela, il nous faut reprendre cette merveilleuse expression qui revient plus de 200 fois dans le Nouveau Testament, tout ce qui est souligné par « En Christ ».
    Si nous sommes dans la Maison de Dieu, nous n’y sommes que parce que nous sommes en Christ. Être en Christ, c’est être à l’intérieur de la Maison de Dieu et non pas à l’extérieur. Il est la Maison de Dieu et nous sommes conduits vers Lui.
    Mais être en Christ veut dire également une exclusion totale de tout ce qui n’est pas Christ. Dans un chapitre précédent, nous avons vu clairement qu’il existait une différence radicale et absolue entre Christ et nous (et même le meilleur de nous). Et nous avons vu aussi à quel point Christ était d’une autre nature que l’homme, même le plus pieux, de par la différence de cœur, de pensée et de volonté, et du fait d’une constitution radicalement autre. C’est pourquoi il nous faudra toute une vie, sous l’inspiration du Saint-Esprit, pour découvrir combien nous sommes différents de Lui, et Lui de nous.
    Dieu avait prévu cette différence dès le commencement et il ne lui a pas fallu longtemps pour la déterminer dès la création de toutes choses. La différence entre nous et Christ est si évidente et si radicale qu’elle représente en fait la largeur et la profondeur d’un tombeau  Ce n’est rien de moins que la mort dans sa plénitude où il n’y a aucune issue possible ! La fin, c’est la mort et le tombeau.
    C’est la fin de ce qu’on est, et s’il y a quelque chose après, la mort doit être l’intermédiaire entre les deux, et tout ce qui suit ne peut exister que par la résurrection, c’est-à-dire par un passage de nous vers Lui comme une mort et une résurrection. Par cette mort à nous-même, nous sortons de la sphère de ce que nous sommes (même le meilleur de nous-même) pour entrer dans la sphère de qui Il est. Il n’y a pas d’autre issue entre nous et Lui, que la largeur et la profondeur d’un tombeau. C’est çà entrer et pénétrer à l’intérieur de la Maison de Dieu.

C – L’autel

Cette vérité fondamentale est remarquablement illustrée dans Jean 1: « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». Elle le sera encore mieux dans le Nouveau Testament, quand le Saint-Esprit descendra pour reprendre ce que Christ a dit et lui donner sa pleine mesure.
    Avant de pénétrer dans la Maison de Dieu, il nous faut toujours passer par l’Autel, qui se situe dans le tabernacle ou le temple. L’Agneau de Dieu et l’Autel barrent le chemin vers le sanctuaire; cet Agneau nous parle de cette mort de substitution (à notre place). Pour cela nous nous identifions d’abord à Jésus dans sa mort, sa mort comme notre mort. Puis son sang précieux est répandu tout au long du chemin allant de l’Autel jusqu’au Lieu Très Saint, qui est un
chemin de vie. Il s’agit de Son Sang, pas du nôtre. Il ne s’agit ni de notre vie rachetée, ni de notre vie éprouvée, ni de notre vie du tout, mais de la sienne.
    Seul Christ, par Sa vie, nous permet de venir dans la présence divine. Aucun Souverain Sacrificateur n’ose entrer dans la présence de Dieu, excepté par le sang de l’agneau, le sang de l’autel. Voici l’Agneau de Dieu qui se tient sur le chemin conduisant à la Maison.
    Ce qui est très important ici, c’est Être en Christ et dans la Maison de Dieu. La Maison de Dieu est Christ. Si nous parlons de la Maison de Dieu comme étant commune et collective, c’est seulement parce que nous sommes en Christ, en union avec Lui. Nous sommes rassemblés dans un lieu où Dieu habite et parle, où Dieu se fait connaître et où Son autorité absolue est en Christ, conformément à la parole de Paul : « Il est la Tête de l’Eglise ». Nous sommes Son corps, Il est la Tête, c’est-à-dire l’autorité de Dieu investie en Lui pour gouverner.

D – Le baptême

    La première étape vers la Maison est la mort sur l’autel qui est la raison même de l’institution du baptême durant lequel nous prenons notre position en Jésus-Christ. C’est Lui qui nous représente et c’est la fin de tout ce que nous sommes. Ce ne sont pas seulement nos péchés qui sont effacés, mais c’est notre moi, si totalement différent de Christ, qui disparaît.
    Du point de vue de Dieu, c’est la fin pour notre moi car dans la mort de Christ, Dieu a mis un point final à notre vie naturelle. Par la résurrection de Christ et notre union fusionnelle avec Lui, nous n’existons plus (dans la perspective de Dieu), mais seul Christ existe. L’œuvre du Saint-Esprit dans l’enfant de Dieu, est de rétablir pour lui Son plan éternel. Nous n’avons pas besoin de mourir, nous sommes morts, et la seule chose que nous ayons à faire, c’est d’accepter notre mort car si nous passons à coté de cela, nous serons toujours en train de lutter pour mourir.
    En ce qui me concerne, c’est une position fixe et définitive que je dois m’approprier : me reconnaître et me considérer comme mort. C’est reprendre la place que Dieu a prévue pour moi et dire que j’accepte la position fixée par Dieu pour moi. Le Saint-Esprit est chargé de s’occuper de tout le reste, mais j’en accepte la finalité.
    Si nous en arrivons à rejeter ce que le Saint-Esprit désire faire en nous, nous faisons bien plus que refuser d’avancer, nous refusons notre position d’origine et plus grave encore, nous prenons une position inverse à celle qu’un jour nous avons prise avec Lui. En fait, le baptême est cet autel sur lequel Dieu nous considère comme mort et où l’on entre simplement en disant : « Cette position que Dieu a fixée pour moi, je l’accepte maintenant et je témoigne à la Croix, que je suis au bout de moi-même ». Le Seigneur Jésus a suivi ce chemin du baptême dès le début de sa vie publique, et, sous l’onction de l’Esprit, à partir de cet instant, Il a définitivement refusé d’écouter Sa propre pensée, pour n’écouter que celle de Dieu. Il a refusé d’être influencé par ce que son humanité pouvait lui dicter (alors qu’Il était pourtant sans péché) pour ne suivre que ce qui venait de Son Père.
    Tout au long de sa route, Il était dirigé par l’Onction dans ce qu’Il disait, dans ce qu’Il accomplissait et dans ce qu’Il refusait. C’est pourquoi partout où Il allait, Il mettait de côté toute autre influence que celle de Son Père, qu’elle vint des disciples, du diable ou autres. Son attitude était : « Père, qu’en penses-tu ? Que veux-tu ? Est-ce le temps ? Non pas ma volonté, mais la Tienne ; non pas mes opinions, mais les tiennes, non pas mes sentiments, mais ce que Tu ressens ! ». En fait, Il était mort à Lui-même et, en effet, Il allait être enterré. Son baptême signifiait cela pour Lui, et c’est là qu’est notre position.

E – L’imposition des mains

    Ensuite lorsque cette position a été acceptée dans la mort, vient le relèvement de la résurrection, une résurrection en Christ, mais aussi, une résurrection aux yeux de Dieu, sous la Tête de Christ ; en d’autres termes, sous l’autorité pleine et entière de Dieu investie en Christ, notre pensée, notre gouvernement, notre chef, Sa Tête !
    Lorsque les croyants du Nouveau Testament faisaient leurs premiers pas par le baptême, en déclarant leur mort avec Christ, et sortaient de l’eau comme des membres représentatifs du Corps, non seulement les apôtres priaient et imposaient les mains sur leurs têtes, mais le Saint-Esprit leur signifiait qu’ils étaient dans la Maison. L’Onction qui était sur leur Tête, Christ, reposait sur eux en Christ : non pas une onction séparée, mais oints en Christ (2 Corinthiens 1:21 et 2 Corinthiens 12:13).
    Mais, qu’est-ce que l’Onction ? Et l’Onction dans le cas de Christ, lorsqu’Il accepta une vie où Il devait se dépouiller de Sa divinité, pour accomplir le salut de l’homme ? Que signifie l’Onction? Pour Jésus, c’était clair, Il était sous le gouvernement direct de Dieu en toutes choses et devait refuser de se référer à ses propres jugements et ses propres sentiments. Le Père, par le moyen de l’Onction, le dirigeait en tout, et Lui était mis à part.
    Quand Il disait, « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive » (Luc 9:23), et plus loin, « celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas, il ne peut être mon disciple » (Luc 14:23), Il disait en d’autres termes, « Tu ne peux rien apprendre de Moi tant que la Croix n’agit pas continuellement pour te mettre de côté et tracer un chemin pour Moi, pour que tu puisses accepter Ma pensée, et la Croix est là pour te crucifier dans ta pensée ; ta pensée doit venir au pied de la Croix, tes sentiments et tes attitudes, ta mentalité même doivent se soumettre à la Croix chaque jour ». Voilà comment tu prépares le chemin pour M’apprendre, Ma pensée, Mon autorité, Mon jugement, Mon tout. Voilà ce qu’est l’École de Disciple, l’École de Christ.
    L’Autorité de Christ, notre Tête, accompagnée de l’Onction devient ou devrait devenir le facteur dominant d’une vie de croyant ; et l’imposition des mains est simplement une attestation que ce dernier se trouve sous la Tête de Christ et que sa tête se met sous l’autorité d’une autre Tête, soumise à une Tête plus grande. En conséquence, sa tête a dirigé sa vie, mais elle ne la dirigera plus car elle est soumise à une autre Tête et est amenée à l’autorité de Christ, Tête dans l’Onction. L’Esprit l’a confirmé dès les premiers temps, en se répandant sur les croyants et en déclarant que chacun d’entre eux était dans la Maison où se trouve l’Onction, placé sous le gouvernement de la Tête, le Chef de la Maison.
    L’expression de cela se trouve dans l’épître aux Hébreux : « Christ a été fidèle comme Fils sur la Maison de Dieu ; et sa Maison, c’est nous » (Hébreux 3:6). Nous sommes en train d’emprunter la voie de la révélation céleste de Christ et par le baptême, nous acceptons la position de Dieu nous concernant, à savoir la fin de nous-même ! Si dans l’avenir, ce que nous sommes nous-même revient à la surface, nous devrons réagir et déclarer : « Je le dis une fois pour toutes – c’est la fin de moi-même ! » Conservons cette attitude pour garder la position de Dieu pour nous.
    Le rassemblement et l’imposition des mains des membres représentatifs du Corps, n’est donc qu’un simple témoignage au fait qu’en Christ, nous sommes dans la Maison de Dieu, sous le gouvernement de Christ par l’Onction, et que Sa Tête nous fait un en Lui.
    Que le Seigneur en fasse une réalité vivante pour chacun de nous afin que nous puissions tous venir à Béthel dans une position spirituelle où nous pourrons dire dans la joie de Christ : «Oui, vraiment, le Seigneur est présent dans ce lieu. Je suis là où est le Seigneur : c’est la Maison de Dieu ! » Nous saurons alors ce que signifie : être en Christ, sous son Autorité et son Onction.

V - LA LUMIÈRE DE LA VIE

« Et voici, la gloire du Dieu d’Israël s’avançait de l’Est. Sa voix était pareille au bruit des grandes eaux, et la terre resplendissait de sa gloire… Et la gloire de l’Éternel entra dans la maison par la porte qui était du côté de l’Est. Alors, l’esprit m’enleva et me transporta dans le parvis intérieur. Et voici, la gloire de l’Éternel remplissait la maison » (Ézéchiel 43:2, 4-5).

« Il me conduisit vers la porte du Nord, devant la maison. Je regardai et voici, la gloire de l’Éternel remplissait la maison de l’Éternel. Et je tombai face contre terre » (Ézéchiel 44:4).

« Il me ramena vers la porte de la maison. Et voici, de l’eau sortait sous le seuil de la maison, à l’Est, car la maison était orientée vers l’est ; l’eau descendait sous le côté droit de la maison, au sud de l’autel » (Ézéchiel 47:1).

« En elle (la Parole) était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1:4).

« Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie »(Jean 8:12).

« En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3:3).

« Quelques Grecs s’adressèrent à Philippe et lui dirent avec instance : Seigneur, nous voudrions voir Jésus. Philippe alla le dire à André, puis André et Philippe le dirent à Jésus. Jésus leur répondit : L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12:20-24).

« Je suis venu comme une lumière dans le monde, afin que celui qui croit en moi ne reste pas dans les ténèbres » (Jean 12:46).

« … pour ceux dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence incrédule, afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu » (2 Corinthiens 4:4).

« Que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance, et qu’il illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints, et quelle est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de sa puissance, conformément à l’efficacité de sa force » (Éphésiens 1:17-19).

    La lumière de la vie ! Avant d’aller plus loin sur ce sujet, j’aimerais que nous nous demandions si honnêtement et du fond du cœur nous nous sentons profondément concernés par le plan de Dieu ? Et brûlons-nous de le découvrir et d’y entrer pleinement ?

Quelle est notre priorité ?

    Sommes-nous intéressés par la vérité dans l’espoir d’augmenter notre connaissance et notre information au sujet des choses spirituelles, ou existe-t-il en nous un profond désir d’être dans le plan divin ? Sommes-nous préparés à nous engager avec le Seigneur sur cette question et à faire une transaction par laquelle nous comprenons et acceptons qu’Il sera toujours tout suffisant pour nous et qu’Il est notre seule sécurité, dans le cadre de ce plan, même si le prix à payer est élevé ?
    En tant que peuple de Dieu, sommes-nous prêts à faire une pause, à affronter cette réalité et à se mettre en accord avec l’objectif divin ? Certains en sont déjà là certes, mais il est fort probable que d’autres en aient pris à leur aise.
    C’est-à-dire, qu’ils sont chrétiens, qu’ils appartiennent au Seigneur, qu’ils sont sauvés, qu’ils mettent leur foi en Christ, qu’ils fréquentent des institutions chrétiennes depuis bien longtemps. C’est à eux que s’adresse cet appel. Cette phrase revient souvent dans la Parole :

«Conformément à Son Plan éternel, qu’Il avait prévu en Christ Jésus, dès avant la fondation du monde.»

    Cette déclaration est-elle toujours fixée devant nos yeux à l’horizon de notre avenir, ou est-ce quelque chose de flou et lointain ? Insistons là-dessus, car il nous faut une base solide sur laquelle Dieu pourra travailler. Si c’est la position que nous adoptons, alors nous pourrons avancer, et la révélation de ce plan et de son mode d’emploi apparaîtra clairement. Dans le cas contraire, la suite ne vous sera d’aucun profit.

A – Le plan de Dieu

    Qu’en est-il ? Il viendra un temps où Dieu aura à sa disposition un vase dans et au travers duquel Sa gloire rayonnera et brillera dans l’univers. Prenons le cas de la Nouvelle Jérusalem descendue du ciel, réfléchissant la gloire de Dieu et Sa lumière, comme une pierre infiniment précieuse, la pierre de jaspe, transparente comme le cristal, « revêtue de la gloire de Dieu ! ». Voici la finalité que Dieu a pour Son peuple :

• faire partie de Son univers d’intelligence spirituelle, de la même manière que ce que le soleil appartient à l’univers ;
• faire marcher les nations dans cette lumière ; nul besoin de soleil, ni de lune, car la nuit n’existera pas.

    Cela veut dire que Dieu désire simplement avoir un peuple rempli de lumière : « la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu à la face de Jésus-Christ ». Notre objectif se situe là, et Dieu commence à agir dans ce but dès qu’un de ses enfants naît d’En Haut. Cette nouvelle naissance dissipe les ténèbres et fait éclater la lumière.
    Tout au long de notre chemin à l’École de Christ, le Saint-Esprit s’est engagé à nous conduire de plus en plus dans la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu face à Jésus-Christ, ce qui rendra vraie, pour nous, cette parole de Proverbes 4:18 :

« Le sentier du juste est comme une lumière resplendissante, dont l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour (le jour parfait) ».

    Beaucoup de gens ont cru (ils ont été déçus) en lisant ce passage que les choses seraient de plus en plus faciles, de plus en plus claires et limpides, une marche de plus en plus gaie. Mais ça ne fonctionne pas comme ça. Ce n’est pas le cas des circonstances et des conditions extérieures des chrétiens partout et toujours. Pour eux, le chemin n’est pas de plus en plus clair extérieurement ; mais lorsque nous avançons sous la direction de l’Esprit, nous pouvons dire haut et fort, que sur notre chemin intérieur, la lumière grandit, le sentier s’éclaire et que nous voyons de plus en plus clairement. Ce jusqu’au point où il n’y a plus de ténèbres du tout, plus aucune ombre, plus aucune brume, mais où tout est lumière, une lumière pure et parfaite. Nous voyons alors non plus comme au travers d’un miroir trouble, mais face à face, et nous nous connaissons comme nous avons toujours été connu! C’est le plan qui nous est destiné.
    Mais ce cheminement passe par une crise et par un processus dans chaque vie spirituelle, et aboutit au sommet glorieux et extraordinaire de l’enlèvement. Dans Ézéchiel, nous avons lu au sujet de la gloire de l’ Éternel qui vient et remplit la maison, et nous avons précédemment vu que le Seigneur Jésus est cette Maison. Il est le Grand Béthel de Dieu au dessus duquel les anges montent et descendent, là où Dieu habite et parle (le lieu de l’oracle), et en qui réside l’Autorité divine, la Parole incarnée. Il est la Maison, et la gloire de Dieu repose sur Lui, la lumière de Dieu est en Lui.

B – La gloire de la « Shékina »

    Revenons en arrière au Tabernacle ancien où résidait la gloire de la « Shékina ». Nous pouvons noter que cette lumière, cette gloire qui reliait le ciel et la terre comme une échelle, était visible dans le Lieu Très Saint. Nous savons également que dans le Saint des Saints, toutes choses étaient cachées derrière des rideaux, rien ne filtrait si ce n’était un peu de lumière naturelle. Ainsi séparé de la Shékina, le lieu aurait été noir et sombre, mais là où se tenait la gloire, le lieu était rempli de lumière, une lumière divine et céleste.
    Ce Lieu Très Saint manifeste la vie intérieure du Seigneur Jésus, Son Esprit où Dieu habitait, la lumière venant d’En Haut, la lumière de la nature de Dieu en Lui. Son esprit est le Lieu Très Saint, au cœur de la Maison de Dieu.
    C’est là dans le Saint des Saints où résidait la lumière de la gloire, que Dieu a dit qu’il communierait avec Son peuple par l’intermédiaire de leur représentant : « Je te rencontrerai (communierai avec toi) au dessus du propitiatoire (siège de la miséricorde) entre les chérubins » (Exode 25:22.)
   J’entrerai en communion avec toi. Quel mot merveilleux, rien de dur, rien de terrible, ni rien qui inspire de la crainte. Dans la communion, Dieu parle et se fait connaître. C’est le lieu du partage, le lieu du dialogue, le siège de la grâce et de la miséricorde, le Seigneur Jésus Lui-même. Il a été manifesté par Dieu pour être un propitiatoire (Romains 3:25) et en Lui, Dieu communie avec Son peuple ; en Lui, Dieu parle à Son peuple et avec Son peuple. Il faut souligner en Lui; car il n’existe aucune communion avec Dieu, aucune communication, aucune parole à écouter, aucune rencontre, excepté en Christ.
    C’est là précisément que se situe le point de non-retour, de destruction et de mort pour l’homme naturel et psychique. D’où les très sérieux avertissements donnés au sacrificateur avant de pénétrer dans ce lieu, afin qu’il ne meure pas. Il devait donc se revêtir du bon équipement, qui symbolise l’homme naturel devant être entièrement recouvert par un autre Homme venu du Ciel revêtu, Lui, des vêtements de la justice.
    Pour comprendre comment cela fonctionne concrètement, revenons dans le Nouveau Testament et considérons l’histoire de Saul de Tarse sur le chemin de Damas :

« Vers midi, je vis une grande lumière venue du ciel, plus brillante que le soleil… je tombai à terre et j’entendis une voix qui me disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? »

    Rappelons-nous comment ils le relevèrent et le conduisirent dans une ville parce qu’il était aveugle. Par la grâce de Dieu, il ne le fut que pendant trois jours et trois nuits. Puis Dieu commanda à Ananias d’aller visiter cet homme aveugle et celui-ci lui dit :

« Jésus qui t’est apparu sur le chemin d’où tu venais, m’a envoyé pour que tu retrouves l’usage de la vue ».

Sans cela, Saul serait resté aveugle jusqu’à la fin de sa vie. Ainsi lorsqu’un homme charnel rencontre la gloire de Dieu dans un face à face avec Jésus, il est détruit. L’homme naturel ne peut supporter la présence d’une telle lumière, c’est la mort assurée.
    Dans Jean 8, l’expression « la lumière de la vie » s’élève contre les ténèbres de la mort car en Jésus-Christ, l’homme naturel ou psychique est considéré comme complètement écarté et sa présence n’a plus de raison d’être.

C – Pas de place pour l’homme naturel

    L’homme naturel (ou charnel ou psychique) ne peut venir à la lumière, ni entrer dans le Plan parfait de Dieu, et il peut encore moins supporter la gloire de Sa Maison. Il n’a pas le pouvoir de devenir ce vase par lequel Dieu va manifester Sa gloire à l’univers. L’homme naturel (ou psychique) ne peut donc entrer dans cette présence, c’est pourquoi lorsqu’on parle de l’homme naturel, on ne se réfère pas seulement à celui qui n’est pas sauvé, qui n’est jamais venu à Jésus, mais surtout à l’homme que Dieu a reconnu comme étant séparé de Lui.
    Dans son épître, l’Apôtre Paul a été obligé de parler très clairement aux chrétiens de Corinthe. Ces derniers étaient convertis, nés de nouveau, mais ils étaient séduits par la sagesse et la puissance de ce monde, cette sagesse humaine basée sur la compréhension, le raisonnement, la mentalité et la philosophie de ce monde.
    En fait, ils en étaient arrivés à ce que l’homme naturel soit à la base des choses divines et spirituelles ; Paul leur écrivit à ce sujet : « L’homme naturel (psychique = dirigé par l’âme) ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, parce que c’est spirituellement qu’on en juge » (1 Corinthiens 2:14). L’homme de « psyché », c’est l’homme naturel. Et s’il y a bien une discipline aujourd’hui qui est en plein développement, c’est la psychologie, la science de l’âme, de la pensée humaine.
    Paraphrasons maintenant 1 Corinthiens 2:14 : « La science de la pensée est incapable de recevoir les choses de l’Esprit de Dieu et elle ne peut les connaître. Cet homme naturel est très intelligent, pertinent, très bien formé, avec des talents portés à leur paroxysme de développement, cependant cet homme est hors de course quand il en vient à connaître les choses de Dieu : Il n’en est pas capable, il est en dehors du coup ».
    Quand se produit le premier flash de la connaissance de Dieu, il se passe un miracle où les yeux aveugles qui n’ont jamais vu, retrouvent la vue et la lumière de la révélation jaillit ! C’est pourquoi, il est dit : « Béni sois-tu… car ce ne sont ni la chair ni le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux ».
    Découverte extraordinaire qu’est chaque flash de lumière qui conduit à ce jaillissement ultime de la révélation de la gloire de Dieu en nous et au travers de nous. Cette partie de lumière est en Christ Jésus et n’a pu se produire qu’en Lui, sachant que l’homme naturel a été définitivement écarté au profit d’un homme nouveau amené progressivement à l’existence avec un nouvel ensemble de facultés spirituelles.
    Ainsi à Nicodème, pur produit de l’école biblique de cette époque, Jésus dit : « A moins de naître de nouveau (d’En Haut), tu ne peux voir le Royaume de Dieu ». En résumé, même pour connaître les premières lettres de l’alphabet divin, nous devons être en Christ. Et tout ce qui suivra sera une question d’être en Christ et de savoir exactement ce qu’est être en Christ.

D – Comment recevoir la Lumière de la vie ?

1. La Crise  Quel est le chemin vers Christ, ou comment recevoir la lumière de la vie ? Pour cela il nous faut la Vie. Cette lumière est le produit de la vie. Toute véritable lumière émanant de Dieu est une lumière vive, une lumière de vie qui est un produit de la vie. Ce n’est ni une lumière théorique, ni un éclaircissement doctrinal.
    Deux choses apparaissent clairement dans l’Évangile de Jean :
• Christ en nous,
• nous en Christ.
    Le Seigneur nous en a donné une très belle illustration dans Jean chapitre 12 : La vie habite dans ce grain de blé, mais ce n’est qu’une petite semence. Comment faire alors si nous voulons que la vie enfermée dans ce simple petit grain se répande dans une masse de semences, en assez grand nombre pour recouvrir toute la terre. Le Seigneur nous dit : « Qu’il tombe en terre et qu’il meure ! Que toute la terre le recouvre et qu’il soit dans le noir le plus complet ».
    Que se passe-t-il alors ? Le grain commence à se désintégrer, à changer de forme et à laisser agir la vie qui est emprisonnée en lui. Une petite pousse se forme ensuite, puis traverse l’épaisseur de terre au-dessus d’elle et devient avec le temps un épi, de plus en plus lourd et plein de grains de blé. C’est ainsi qu’à l’intérieur de ces grains, la vie contenue dans la première semence s’est propagée dans tous les autres grains.
    Quand nous semons 100 grains, nous en récoltons 10.000, et ainsi de suite. Et si nous pouvions observer au microscope chacune de ces milliers de semences, nous verrions la vie jaillir de partout, cette vie du grain d’origine qui se reproduit dans chacun. C’est la réponse !
    Comment cette vie, cette lumière de la vie pénètre-t-elle en nous ? Jésus nous dit que la mort est nécessaire, une mort en nous-même, une mort à notre propre vie, une mort de renoncement à une vie sans Lui. Nous devons descendre avec Lui dans la mort et là, par l’action de l’Esprit de Dieu en union avec Christ, une transmission de cette vie va se faire en nous. C’est Jésus qui vient se manifester en nous. Et de même que ce miracle se reproduit chaque année dans la nature, Christ entre en nous.
    Plus que jamais nous devons arrêter de vivre une vie séparée de Lui, en cherchant à retenir ou à nous attacher à notre vie propre et à nos fausses sécurités. C’est ainsi que va commencer une crise par laquelle il nous faudra passer tôt ou tard.
    Certains vont dire : « Mais, je n’ai jamais vécu une telle crise ». Peut-être appartenez-vous au Seigneur depuis votre enfance ? Mais allez-vous de l’avant dans une révélation croissante et totale du Seigneur Jésus ? Est-ce que « le ciel est ouvert » au dessus de vous ? Êtes-vous émerveillé de la plénitude de la révélation du Christ pour vous et en vous ? Si la réponse est clairement non, cela ne veut pas dire que vous n’appartenez pas à Jésus, mais que le fondement inaltérable du « ciel ouvert » doit être la tombe. C’est-à-dire une crise où nous en arrivons à être au bout de nous-même et de notre vie égoïste, une crise où nous expérimentons une identification avec Christ dans sa mort (pas pour nos péchés mais pour nous) !
    Notre « ciel ouvert » dépend de cela. Il s’agit d’une crise qui est le chemin pour beaucoup d’enfants du Seigneur. Ils connaissent Jésus-Christ, et ils sont sauvés, mais un temps est venu où le Seigneur, Lumière de la Vie, leur a montré que, non seulement Il était mort pour porter leurs péchés dans Son Corps sur la Croix, mais qu’Il les représentait Lui-même dans la globalité de leur vie naturelle, pour la mettre à part. C’était l’homme qui était sur la croix et pas uniquement ses péchés, et cet homme, c’est nous ! Beaucoup, après des années de vie chrétienne, en sont arrivés à cette surprenante et extraordinaire crise d’identification avec Christ, en tant qu’hommes et femmes, appartenant à la race humaine ; non seulement comme pécheurs, mais comme appartenant à une race choisie ; des hommes non pas irrégénérés, mais des hommes naturels avec tout ce que notre vie naturelle implique.
    Beaucoup sont passés par cette crise et à partir de là, tout s’est déroulé à une échelle bien plus vaste qu’auparavant dans leur vie chrétienne : le ciel s’est ouvert, la vision s’est élargie et la lumière de la vie s’est manifestée dans une dimension bien plus grande. Comment cela peut-il se produire ? Si nous n’avons jamais connu cette crise, demandons-la au Seigneur, comme un contrat que nous passerions avec Lui. Mais nous allons aller au devant de problèmes, car cet homme naturel a du mal à mourir, il s’accroche avec ténacité et il n’aime pas être laissé pour compte.
    Considérons ce grain de blé lorsqu’il est tombé en terre et regardons ce qui lui arrive. Est-ce quelque chose de plaisant ? Que se produit-il ? Le grain perd son identité et nous ne le reconnaissons plus. Est-ce bien le grain de blé que nous avons mis en terre ? Alors que maintenant il est laid, en morceaux, ayant perdu toute sa cohérence. C’est bien ce que produit la mort, la mort en Christ qui fait son effet en nous, qui brise notre propre vie naturelle, la met en pièces, l’éparpille et lui ôte toute sa beauté.
    Et nous commençons alors à découvrir qu’il n’existe plus rien en nous que la corruption et nous perdons ainsi toute notre belle apparence extérieure humaine et charnelle. Voilà ce qui se passe ! Romains 6:8 dit : « si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui ». Nous allons recevoir une autre vie que nous allons partager avec Lui. Une forme nouvelle de vie nouvelle nous sera donnée, pas la nôtre, la Sienne !
    Cette crise va nous dévaster de l’intérieur et c’est ainsi que la beauté et les bonnes choses que nous pensions posséder vont se détruire peu à peu. Nous découvrirons alors que nous étions bien plus corrompus que nous le pensions ! Nous allons même en arriver à pleurer sur notre moi et sur notre vie.  Comme Paul, nous dirons : « Malheur à moi, car je suis pécheur ! »
    Nous en arriverons aussi à nous dire que la bénédiction, la meilleure chose qui puisse nous arriver, c’est de mourir. Et Dieu pourra alors nous dire : « C’est exactement là où je voulais en venir car je ne puis glorifier cette corruption,» car « ce qui est corruptible doit revêtir l’incorruptibilité » (1 Corinthiens 15:53).
    Cette incorruptibilité est le germe de la vie divine qui est transmise de LUI vers nous, pour la semence qui soumet sa propre vie pour recevoir la vie de Dieu. Dieu ne va pas glorifier notre humanité, Il va nous rendre semblables au Corps glorieux de Christ. Donc l’important, au stade où nous sommes, c’est de comprendre qu’il doit y avoir une crise dans notre vie si nous voulons en arriver à la Gloire qui est l’objectif final de Dieu, Notre Père.

2. Le processus de métamorphose  Ensuite vient le processus et une progression étape par étape. Jésus a dit :

« Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à Lui-même, qu’il prenne sa croix chaque  jour et qu’il me suive ».

    Considérer la croix et y entrer une fois pour toutes, c’est une réalité comme dans cette crise dont nous parlions précédemment : « Seigneur, j’accepte une fois pour toutes ce que la Croix signifie pour moi ! » Mais nous allons découvrir, jour après jour, qu’après cette crise intérieure, nous aurons à accepter et à adhérer à cette croix qui œuvrera dans les afflictions et les souffrances que Dieu permet pour Son peuple.
    Dans Sa souveraineté, Dieu peut nous placer dans des situations difficiles : un foyer éprouvant, un travail pesant, une épreuve physique ou encore une relation difficile. Mais ceci est l’œuvre extérieure de la Croix au sein de notre expérience personnelle afin d’ouvrir une voie au Seigneur et Lui élargir notre espace. C’est une voie pour Sa patience, pour l’endurance et pour l’amour de Christ, un chemin ouvert pour Lui.
    Alors, nous n’aurons plus à nous mettre à genoux chaque matin en disant : « Oh, Seigneur, sors-moi de cette situation, de ce foyer, de ce travail, tire-moi, je te prie de cette difficulté ! ». Mais nous dirons plutôt : « Seigneur, si c’est l’expression de la croix pour moi aujourd’hui, je l’accepte de bon cœur ! ». En affrontant ainsi la situation, nous trouverons la force, la victoire et la coopération du Seigneur. Nous porterons ainsi du fruit et nous ne serons plus stériles. C’est dans ce sens que Jésus parlait de porter sa croix chaque jour :  « celui qui ne porte pas sa croix et qui ne me suit pas, il ne peut être mon disciple » … celui que j’enseigne, celui qui apprend de Moi !
    La compréhension et la prise en compte de cette difficulté, quelle qu’elle soit, jour après jour, est le moyen par lequel nous sommes en train d’apprendre Christ. C’est le processus de découverte de la lumière, la lumière de la vie, qui va nous permettre de voir et d’entrer dans la plénitude. Mais nous ne pourrons jamais voir et connaître ce processus en dehors de la Croix, qui doit nettoyer le terrain de notre vie naturelle.
    Le Seigneur sait bien ce que nous serions capables de faire s’Il nous ôtait cette croix chaque jour et ce que nous ferions ne serait pas pour notre bien. Il le fait au contraire pour en finir définitivement avec la domination de notre vie charnelle.
    Nous pouvons facilement voir lorsqu’un chrétien commence à se sortir par lui-même de son épreuve à la façon dont il se débarrasse de son pesant fardeau. Il monte sur ses chevaux et nous regarde de haut en nous disant que nous avons tort et qu’il a raison. Il sait mieux que les autres et l’orgueil, la prétention, la suffisance reprennent le dessus !
    Qu’en est-il de Paul ? On le considère généralement comme un géant spirituel à côté duquel nous nous sentons souvent comme de petites marionnettes. Cependant, Paul, tout géant de la foi qu’il était, a confessé humblement que le Seigneur permettait à un messager de Satan de le gifler, une exécution pour sa chair, afin qu’il ne s’éleva pas au delà de toute mesure.
    Ainsi le « géant spirituel » aurait pu aussi s’enfler d’orgueil, si le Seigneur n’avait pas pris certaines précautions. Et afin de maintenir la voie ouverte, à cette grande révélation qui grandissait et grandissait encore, le Seigneur dit : « Paul, je dois te maintenir en-bas, je dois te limiter : c’est le seul moyen, car dès que tu commenceras à te lever, Paul, tu vas restreindre la lumière et tordre la révélation ».
    La lumière de vie, c’est Sa vie ! C’est pourquoi, l’Apôtre dit :

« Nous portons toujours en nous et avec nous la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit manifestée dans notre corps » (2Corinthiens 4:10).

    Notre grand besoin, c’est Sa Vie ! Et avec la vie, vient la lumière, la lumière de la vie. Il n’y a donc aucune autre véritable lumière divine, que celle qui vient de Sa vie en nous, et c’est la mort agissant en nous qui ouvre le chemin pour Sa vie.
    Le but de Dieu est la Lumière, la Gloire et la Plénitude à venir. La mesure de lumière et de gloire sera la mesure de Christ, et la mesure de Christ dépendra entièrement de l’espace que le Seigneur va trouver en nous, cet espace que nous laisserons pour Lui faire de la place. Et pour cela nous devrons en arriver à un abandon total de notre propre vie... et cela prend toute une vie !
    Mais béni soit Dieu, la gloire ultime apparaîtra quand Il viendra pour être glorifié et pour s’émerveiller de tous ceux qui croiront, étonnés, émerveillés par la gloire de Dieu ! Qu’une partie de la lumière de cette gloire tombe sur nos cœurs afin de nous encourager et nous réconforter sur ce chemin, et fortifier nos cœurs à continuer à avancer dans la connaissance de Son Fils, à cause de Son Nom.

(fin de la deuxième partie)