dimanche 13 mai 2012

(1) LA CONQUÊTE DE CANAAN par Jessie Penn-Lewis

La conquête de Canaan, par Jessie Penn-Lewis           http://www.paroledevie.org

(première partie)

Traduction d’un livre de Jessie Penn-Lewis. L’original a été publié en anglais à l’adresse suivante : The Overcomer Literature Trust, Carn Glaze, Munster Road, Pakstone, Dorset, Angleterre.

Reproduction de la traduction française autorisée, pourvu qu’elle soit intégrale, et que les sources soient indiquées.

Nous publions la traduction en français d’une version abrégée du livre de Jessie Penn-Lewis. Ce livre jette une vive lumière sur l’œuvre de la croix et la marche par l’esprit.

    L’histoire de Josué et du peuple d’Israël sur les rives du Jourdain, la traversée de ce fleuve, pour entrer en Canaan, et la guerre qui s’en suivit pour prendre possession du pays, sont une illustration remarquable de l’Église de Christ introduite sur le champ de bataille.
    Le premier chapitre du livre nous présente le chef humain choisi par l’Éternel pour conduire Israël à travers le Jourdain, jusqu’en Canaan, afin d’affronter la bataille dans ce pays. Les noms de Josué et de Jésus ont la même racine, mais Josué, est le mot de l’Ancien Testament, tandis que Jésus est celui du Nouveau. Josué (Jésus) est celui qui est choisi pour conduire Israël en Canaan.
    Josué reçoit l’ordre d’être fort, ayant pour tout équipement la Parole de Dieu et une obéissance implicite à cette Parole. Tel était aussi l’équipement de notre Seigneur Jésus-Christ. Le Seigneur déclarait qu’Il vivait de la Parole de Dieu et que Sa nourriture était de faire la volonté de Son Père (Mat. 4 :4 ; Jean 4 :34). Tout ce que Josué avait à faire était de recevoir les instructions qui lui étaient données par Dieu et de diriger le peuple sous Ses ordres.
    Certains cantiques dépeignent Canaan comme étant le ciel ; mais au ciel, il n’y a ni péché, ni guerre ! Or le péché et la guerre existaient en Canaan ! Canaan préfigure donc plutôt une étape de la vie chrétienne.
    Il y eut pour Israël l’étape du désert, hors duquel Josué le conduisit jusqu’en Canaan, en traversant le Jourdain. Et il y eut l’autre rive du Jourdain, qui signifiait pour le peuple la guerre, en vue d’entrer en possession du pays. Dans le désert, en deçà du fleuve, les Israélites avaient eu à faire avec leurs propres difficultés concernant la conduite qu’ils avaient à tenir. Il leur fallait de l’eau, et, faute d ‘en trouver, ils furent remplis d’un esprit de murmure et de rébellion ; telle fut l’étape du désert, alors que Moïse, l’homme de Dieu, avait à les supporter et à se tenir à la brèche entre eux et Dieu, quelquefois en intercesseur, afin qu’Il ne les détruise pas.
    Mais il vint un jour où Dieu dit à Josué : "Moïse, mon serviteur, est mort. Maintenant lève-toi, passe le Jourdain, toi et tout ce peuple, pour entrer au pays que je donne aux enfants d’Israël". "Et tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous le donne". (Josué 1 :2-3)
    Avant même d’avoir traversé le Jourdain, ils avaient la garantie de la Parole de Dieu, que tout lieu que foulerait la plante de leurs pieds LEUR AVAIT ÉTÉ DONNE D’AVANCE. Mais ils avaient à y marcher, à prendre possession du pays pied à pied, car Dieu ne le leur avait pas mis dans les mains en leur disant : "Maintenant, vous le possédez, et vous n’avez plus rien à faire". Il avait dit : "Je vous l’ai donné. Maintenant vous devez en prendre possession pas à pas". Il était d’une importance vitale que Josué ait compris ce point à fond : à savoir, que le territoire qui s’étendait devant lui, avait été donné par Yaweh à Israël, et cela, avant qu’il commence à le conquérir, afin que ses actes découlent toujours d’une attitude de foi en une victoire assurée.
    En poursuivant notre lecture, nous verrons combien, du côté de Josué, il était nécessaire qu’il soit fort et plein de courage afin de pouvoir collaborer avec Dieu dans l’accomplissement de Ses promesses. Quelles puissances dans ces paroles ! "Fortifie-toi seulement et prends courage, car c’est toi qui mettras ce peuple en possession du pays". Ces paroles soulignent le fait que Josué était responsable de son courage. "Fortifie-toi SEULEMENT… ", avait dit l’Eternel. Tout enfant de Dieu doit être attentif à cela dans le combat actuel. Nous sommes responsables de ne pas nous laisser décourager, ni déprimer, même pour un instant, en cédant aux tentations de l’ennemi, qui veut détourner nos yeux de Dieu. Soyez persuadés que tout découragement vient de l’ennemi et que vous ne devez y céder ou y donner accès à aucun prix, quelles que soient les circonstances.

La parole de Dieu, clef de la victoire.

    Josué n’est pas laissé dans l’incertitude quant à la méthode à employer pour être rempli de courage. Il lui est enjoint de s’en tenir aux commandements de Dieu, tels qu’ils sont décrits dans la loi, "en agissant fidèlement selon toute la loi…Ne t’en détourne ni à droite, ni à gauche, afin de réussir dans tout ce que tu entreprendras". Obéissance implicite, indéfectible à la Parole de Dieu !
"Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche, médite le jour et nuit" (v.8). Si Josué vivait maintenant, combien de temps consacrerait-il à la lecture des romans ? Il est permis de se demander s’il aurait été le vaillant chef d’Israël, les conduisant à la victoire, s’il s’était nourri de la littérature contemporaine !
    Il est vain de s’attendre au succès ou à la victoire sur le champ de bataille spirituel, à moins qu’on ne soit préparé à prendre la Parole de Dieu comme seule et unique Autorité. Il faut être décidé à lui obéir implicitement, sans transiger. Nous ne devons nous détourner de la Parole de Dieu ni à droite, ni à gauche, même dans une infime mesure. Assurons-nous de ce que déclare le Livre de Dieu et tenons-nous-en à Ses déclarations sans questionner ou raisonner. Alors Dieu sera avec nous. Il ne s’agit pas seulement de se soumettre intégralement à l’enseignement d’un texte, mais de chercher à connaître Sa volonté, et de l’accomplir telle qu’elle nous est révélée dans les principes généraux que Sa Parole nous donne pour notre vie, notre conduite, et toutes choses.
    "Ne t’ai-je pas donné cet ordre : Fortifie-toi et prends courage, ne t’effraye point et ne t’épouvante point, car l’Éternel ton Dieu est avec toi" (Josué 1 :8).
    Ces paroles de l’Éternel nous révèlent aussi que le fait qu’il soit là, présent avec nous, est intimement lié avec ces résultats : courage et intrépidité indispensables à la victoire. Etre fortifié par la Parole de Dieu jour et nuit, à tel point qu’on perde de vue l’homme et la crainte qu’on a de lui, voilà le grand remède pour être affranchi de tout découragement et de toute terreur devant la puissance de l’ennemi.
    Êtes-vous gardé par Dieu dans ce domaine-là ? Vous en savez si long au sujet de la victoire et de l’identification avec Christ dans Sa mort… Mais, oh ! enfant de Dieu, êtes-vous fort et plein de courage ? Ou bien êtes-vous troublé, découragé, craintif ? Voulez-vous permettre à Dieu de chasser toute crainte de votre cœur, et aller de l’avant en méditant le Livre jour et nuit ? Le matin, dés votre réveil, la Parole de Dieu se présentera alors avec une nouvelle fraîcheur à votre esprit ! A votre coucher, aucune pensée troublante ou angoissante ne vous ravira le sommeil ! Pour être revêtu de force, de puissance, d’audace et marcher toujours dans la victoire, il faut que vous soyez rempli d’énergie divine par le moyen de cette Parole demeurant abondamment en vous. Josué n’avait pas d’autre équipement que celui-là lorsqu’il commença la conquête du Pays, et si vous êtes destiné à être un "conducteur", à conduire les âmes qui sont autour de vous en Canaan, ou dans les lieux célestes, vous ne pourrez avoir la vraie vision de votre mission que dans la mesure où la Parole habitera en vous.
    Mais, rappelez-vous que les Israélites n’étaient pas tous des "Josué". Josué avait sa place à occuper, sa mission à accomplir, et le peuple avait la sienne. Si vous essayez d’être un Josué, alors que le Seigneur vous destine à n’être qu’une simple unité parmi le peuple, cela ne produira que de la confusion et du désordre. Êtes-vous prêt à admettre que d’autres puissent avoir reçu de Dieu une mission qu’Il ne vous a pas confiée ? Et êtes-vous disposé à collaborer avec d’autres membres du Corps de Christ appelés à Son service en renonçant, dans vos relations avec eux, à agir comme si vous étiez une unité indépendante des autres ?

Les espions envoyés en reconnaissance.

    Avant d’entrer en campagne, Josué envoya des espions pour reconnaître le pays. Dans le chapitre 2, nous voyons qu’a leur retour, ces hommes racontèrent que la frayeur de Dieu avait déjà saisi les habitants de Canaan. Il comprit que les promesses qui leur avaient été faites par le Seigneur étaient déjà en voie d’accomplissement. Et il est indiscutable que dans la guerre spirituelle également, quand nous prenons l’offensive et avançons sur le champ de bataille, nous découvrons que la frayeur de Dieu a déjà saisi l’adversaire. Si l’Église de Christ tout entière se levait, revêtue de la Force et de la Puissance de Dieu, les principautés et les puissances du mal seraient anéanties, car la terreur de Dieu, les a déjà saisies.

L’entrée dans le pays.

    Dans le chapitre 3, nous voyons Josué donnant au peuple l’ordre de se tenir prêt à traverser le Jourdain, et, dans le chapitre 4, la description de cette traversée nous est faite en détail. Les sacrificateurs furent envoyés les premiers, portant avec eux l’Arche de l’Alliance de Dieu. Ils s’arrêtèrent de pied ferme au milieu du Jourdain jusqu’à ce que toute la nation ait achevé de passer (chapitre 3, 17)
    De plus, l’Éternel commanda que douze pierres soient enlevées du milieu du Jourdain, et que douze autres pierres y soient dressées "à la place où s’étaient arrêtés les pieds des sacrificateurs qui portaient l’Arche de l’Alliance" (chapitre 4 :9). Les pierres ainsi ensevelies dans les eaux du fleuve représentaient les douze tribus d’Israël ; et les douze pierres enlevées du milieu du Jourdain et déposées en Canaan représentaient la nation comme née à une nouvelle vie engendrée hors des eaux de la destruction et de la mort. En effet, si l’Éternel n’avait pas miraculeusement retenu les flots, les Israélites y auraient été engloutis et anéantis. Cela aurait été le cas également s’ils avaient tenté de passer au travers du fleuve sans que l’Arche les y eût précédés.

Le Jourdain, type de Calvaire et de l’identification avec Christ.

     Au point de vue spirituel, le Jourdain représente le Calvaire. L’Arche est une illustration de Jésus-Christ. De même que l’Arche s’engagea la première dans le lit du fleuve et s’y arrêta jusqu’à ce que tout le peuple ait passé, de même Christ a porté en Lui-même dans Sa mort au Calvaire toute Son Église. Les eaux du jugement et de la destruction ont passé sur Lui, tandis qu’il était cloué à la Croix. Son Église tout entière a été ensevelie en Lui, et a pour ainsi dire disparu, a été mise hors de vue, pour autant qu’elle représentait la race déchue d’Adam. C’est ainsi que, lors du déluge, les eaux de la destruction exterminèrent "toute chair", tous les êtres qui étaient sur la face de la terre. (Genèse 7 :23) Seuls Noé et sa famille échappèrent, parce qu’ils furent portés dans l’Arche au travers, ou au-dessus des flots destructeurs.
    Ce passage du Jourdain est l’illustration la plus frappante qu’on puisse trouver de ce que signifie être crucifié avec Christ et enseveli en Sa mort. Nous sommes tout aussi réellement ensevelis en Jésus-Christ, baptisés en Lui (Romains 6 :4), que si nous étions, telles les douze pierres, immergés au fond du Jourdain.

Les douze pierres sorties du milieu du Jourdain et dressées en Canaan.

    Le double aspect de notre identification avec Christ est illustré par ces deux monuments de pierres. D’une part, douze pierres furent déposées dans le lit du fleuve, et recouvertes par ses eaux, et d’autre part, douze pierres en furent enlevées et déposées sur la rive de Canaan en témoignage de la consécration du peuple à Dieu. C’est ainsi que nous participons à la mort de notre Seigneur et sommes ensevelis avec Lui, pour autant que cela concerne notre relation avec le monde et le péché (Romains 6 : 1-13, Col. 2 :20 et 3 :3). Puis, hors de ce tombeau, nous sommes entraînés par Lui dans Sa résurrection et Sa vie triomphante.
    Quand les douze pierres furent sorties du Jourdain, elles représentaient un nouvel Israël. L’ancien Israël était resté dans ses eaux, et désormais, ses flots coulaient entre le peuple et le désert. Les Israélites avaient premièrement dû traverser la Mer Rouge pour arriver au désert et laisser derrière eux cette mer qui les séparait irrévocablement de l'Égypte. Cette expérience représentait le premier stage de la mort à la croix, lorsque le croyant est tiré hors de la sphère du monde, l’Égypte, et introduit, en passant par la Mer Rouge, sur un nouveau chemin qui le mène, à travers le désert, jusqu’en Canaan, ce pays qui nous parle des lieux célestes. C’est là que l’enfant de Dieu est enfin parfaitement uni avec le Seigneur, une nouvelle création en lui, et c’est là qu’il reçoit son équipement pour entrer en guerre contre les ennemis de Dieu, conduit dans la victoire par lui.
    Prenons donc tout à nouveau notre place d’identification avec Christ dans Sa mort, dans le Jourdain. Affirmons que telle est notre position, et affirmons-le encore. Proclamons : "Je suis mort en Jésus-Christ à la Croix, je suis enseveli au plus profond des eaux du Jourdain, pour toujours hors de vue ; le Jourdain et la croix mettent une barrière entre moi et le passé. Je tiens donc ce passé pour révolu, à jamais derrière moi, recouvert par les eaux de la destruction" (Romains 6 :1-13).
Un fait digne d’attirer notre attention est aussi le suivant : Les sacrificateurs s’engagèrent les premiers dans le lit du fleuve et s’y arrêtèrent de pied ferme. Les sacrificateurs représentaient la FOI de la nation, et leur station dans ce lit de rivière avec l’Arche de Dieu sur leurs épaules, signifiait que la nation entière avait pris sa position de foi en ce Dieu qui leur avait commandé de passer le Jourdain. Après l’avoir traversé, ils ne regarderaient plus en arrière, du côté du désert qui s’étendait par-delà l’autre rive, mais ils tourneraient leurs yeux en avant, s’avançant sur le chemin de victoire qui s’ouvrait devant eux.
    Chaque Israélite savait qu’il avait traversé le Jourdain. Et vous devez, d’une manière tout aussi certaine, maintenir le fait que vous avez été amené à travers le Jourdain, par votre position en Christ dans Sa mort, jusqu’à la rive de Canaan, le côté positif du Calvaire, d’où il vous faut vous avancer à la conquête du Pays dans la victoire de la foi.

La nouvelle création et la nouvelle vie.

    Considérons encore comment les Israélites traversèrent le Jourdain. Ils n’avaient aucun pont ! Impossible ! ont peut-être dit quelques-uns d’entre eux, alors qu’ils se tenaient sur la berge ! Et maintenant encore, les gens disent : "Impossible ! Ce n’est sûrement pas par un simple acte de foi dans la mort de Christ que vous pourrez pénétrer dans la sphère céleste, dans la vie de l’Esprit". Mais oui, c’est ainsi que nous y pénétrons ! Il n’y a aucun moyen naturel, aucun pont que la vision humaine puisse apercevoir, mais seulement un acte de foi qui nous fait choisir de descendre dans le tombeau de Christ, en nous identifiant à Lui. Le fait de faire sienne la mort de notre Sauveur, joint à l’action du Saint Esprit (Col. 2 :12), fait descendre l’enfant de Dieu dans le tombeau, de même que les pierres furent immergées au fond même du Jourdain. De là l’Esprit de Dieu conduit le Chrétien à marcher dans une vie nouvelle, après lui avoir communiqué la puissance de résurrection et de vie qui est en Christ.
    La vie nouvelle prend naissance dans le fond des eaux de la destruction et de la mort. Telle fut l’expérience d’Israël qui, comme une nation engendrée à une nouvelle existence, commença, dés sa sortie du fleuve, la conquête de son héritage. La vie en christ a le même point de départ et elle est soumise aux mêmes conditions : l’héritage ne nous est acquis que par la lutte contre les puissances adverses, par les souffrances et le triomphe qui en résultent. Tout ce qui, pour les Israélites, faisait partie de leur nouvelle existence, avait débuté , expérience symbolisée par les douze pierres sorties du Jourdain et dressées dans ce pays nouveau où ils entraient. Et notre expérience personnelle dépend du même symbole. Nous devenons participants d’une nouvelle vie dès le moment où nous nous regardons nous-mêmes non seulement comme "morts au péché" mais comme "vivants pour Dieu" (Romains 6 :6, 10-11). Identifiés par la croix avec Christ dans Sa mort, nous entrons aussi dans l’unité avec Lui dans Sa vie, et nous pénétrons dans la sphère où nous rencontrons l’ennemi, où la guerre offensive nous attend, où nous aurons à marcher toujours en avant jusqu’à ce que nous ayons conquis le pays, et que nous ayons chassé l’ennemi de tous les recoins de son territoire. Tel est le côté positif de notre identification avec Christ : "vivants pour Dieu", car son côté négatif, "avoir rompu avec le passé et se regarder comme morts au péché", doit avoir comme suite la "vie pour Dieu", qui seule nous rend capable de persévérer et de Le servir dignement.

Le couteau tranchant de Guilgal.

    Mais l’histoire d’Israël nous conduit plus loin. Nous arrivons au moment où nous devons réellement expérimenter notre communion dans la mort de Christ. Après que, par la foi et l ‘obéissance, les Israélites eurent traversé le Jourdain, ils durent subir l’expérience du couteau pénétrant dans leur chair. A Guilgal, le peuple fut circoncis, et il leur fallut attendre quelques jours avant de partir en guerre, jours pendant lesquels la pierre tranchante fit son œuvre (Josué 5 :2-3). Cette expérience précéda l’apparition de l’Homme avec son glaive à la main, qui se présenta à Josué devant Jéricho. Cette partie suggestive du récit biblique se rapporte à une phase précise de la vie spirituelle. Il serait funeste à l’enfant de Dieu d’entrer en guerre avec Satan et avec les adversaires de l’Église de Christ en s’appuyant simplement sur le fait qu’il est mort avec Christ, à moins qu’il ne permette au Saint-Esprit d’user envers lui de la pierre tranchante et d’opérer une séparation absolue entre lui-même et le péché, la chair et le monde. Ce qui revient à dire que la Croix est une puissance de séparation qui doit être appliquée à notre vie en toute réalité. Cet épisode de l’histoire d’Israël en donne une frappante illustration.
    Après avoir pris par la foi votre position, qui consiste à avoir été enseveli dans les eaux du Jourdain, il vous faut être prêt à laisser le Saint-Esprit employer le couteau et retrancher tout ce qui peut encore dominer votre vie, en ce qui appartient à la chair. L’Esprit Saint accomplira alors en vous ce que Paul appelle "la circoncision du cœur", qui est la véritable circoncision selon Dieu.
    Le passage de Galates 5 :24 met aussi en lumière cette expérience. "Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs". Telle est judiciairement la position de tous les enfants de Dieu, mais ils doivent la vivre aussi expérimentalement. Car, dans cette guerre spirituelle, à moins que le "couteau" ne soit appliqué à tout ce que les Écritures désignent sous le nom de "chair", cela restera toujours un terrain sur lequel l’ennemi nous attaquera et par lequel nous serons affaiblis dans le combat. La "chair" doit être maintenue sous la lame du glaive tranchant de la Croix, car si nous tolérons dans notre vie de l’indulgence pour nous-mêmes ou quoique ce soit de douteux, et que néanmoins nous essayions de prendre l’offensive contre l’adversaire, il se retournera contre nous et, prenant avantage de ce terrain qui a échappé à la Croix, il nous accablera avec une puissance effrayante.

(Note : Weymouth a fait une étude, à propos de Romains 7 : 18, qui jette la lumière sur l’emploi du mot "chair" dans l’Ecriture. Il dit que ce mot ne désigne pas seulement le corps, mais aussi l’âme, l’entendement, dans la mesure où y sont compris les sentiments, les pensées, les affections, les ambitions, et les appétits purement humains. L’Apôtre donne le nom de "chair" à la totalité de la nature humaine, aussi longtemps surtout qu’elle demeure pécheresse, c’est-à-dire qu’elle persiste dans sa rébellion contre la vie supérieure que Dieu lui a donnée pour la dominer. De sorte qu’à ce point de vue, la haine, l’envie, la colère, les paroles méchantes, les ambitions mondaines, l’orgueil, l’égoïsme, la propre justice, la volonté propre, les pensées d’incrédulité et de rébellion contre Dieu, la paresse, le manque de prière, le manque de courage, et de loyauté, toutes les affections domestiques ou sociales exagérées, tout faux patriotisme, toute curiosité malsaine, et toute recherche indue de connaissance, ne sont que des manifestations de la chair ou de la nature humaine pécheresse, tout autant que ne le sont les fautes plus grossières et repoussantes).

La chair, terrain permettant à Satan d’exercer ses séductions sur les enfants de Dieu.

    Nous voyons constamment autour de nous des faits qui illustrent ce que nous venons de dire. N’avez-vous jamais rencontré une personne, dont, un jour, l’âme avait été vraiment brisée par l’action de l’Esprit de Dieu, et qui, par la suite, est entrée dans une profonde séduction, est devenue fanatique, s’est égarée dans des extrêmes dangereux ? Vous demandez comment cela est possible ? Au tréfonds de la vie de cette personne, il peut y avoir eu, par exemple, un orgueil secret fruit de la chair, qui n’avait pas été apporté à la Croix. Elle est entrée dans le combat contre l’ennemi et alors un mauvais esprit s’est emparé d’elle en prenant comme terrain d’accès cet orgueil caché, et il s’est manifesté comme esprit de séduction.
    A mesure que nous entrons dans cette vie où nous proclamons la Victoire, non seulement pour nous-mêmes, mais pour les autres, nous devons laisser l’Esprit de Dieu agir avec son bistouri pour retrancher tout orgueil caché, toute ambition secrète, tout désir de se mettre en avant, de paraître et, lors même que nous ne réalisons pas le besoin immédiat d’une telle opération, Lui dire : "Esprit de Dieu, agis dans mon cœur avec l’épée tranchante de la Croix, et extirpe tout ce qui peut encore y subsister de mon ancienne vie propre, dans quelque recoin caché, ou Tu puisses encore l’apercevoir ; agis dans les choses dont je suis moi-même inconscient et va particulièrement profond dans tout ce qui concerne mon orgueil secret".
    Bien des personnes ne veulent pas entendre parler de la possibilité d’être séduites par les puissances des ténèbres, mais leur résistance à cette vérité provient précisément de l’orgueil qui est caché dans leur cœur. Elles ne veulent pas reconnaître qu’elles peuvent être séduites ou surprises par le lion rugissant de l’enfer.
    Il nous convient de marcher avec circonspection et demander humblement à Dieu de nous garder, dans Sa miséricorde, de tout orgueil ayant pour objet l’invulnérabilité de notre propre esprit. Cet orgueil, en effet, pourrait nous induire à croire que nous sommes si avancés au point de vue spirituel que nous ne risquons nullement d’être séduits, et que, sous quelque forme que l’ennemi se présente, nous ne saurions manquer de le démasquer. Prenons garde de n’avoir aucune confiance en nous-même, afin que l’ennemi ne puisse pas nous faire tomber dans ses filets, sur le point même où nous ne sommes pas sur nos gardes. Bien au contraire, prions, veillons, et soyons prêts à accepter la vérité sur nous-même sans regimber. Cette ouverture de cœur, cette humilité nous rendront capables de ne pas être froissés ou blessés par les observations qui pourront nous êtres faites, et cela parce que nous aurons reçu l’amour de la vérité, et que nous ne voudrons, à aucun prix, savoir autre chose que la vérité.

La nécessité d’une expérience toujours renouvelée de la Croix, puissance de délivrance.

    J’ajouterai encore un mot d’avertissement : ne demeurez pas attachés à vos expériences passées de la Croix. Vous êtes entrés dans le Jourdain par la foi, et, dès lors, vous devez vous tenir pour ensevelis dans ses eaux, hors de vue, cela est parfaitement vrai. Mais le fait qu’Israël, après cette expérience, eut à subir la circoncision, nous enseigne qu’ils eurent à expérimenter la Croix, opérant à vif dans leur chair. De même, si vous dites à propos de Galates 5 :24 : "Ceux qui sont à Christ ont crucifié la chair, par conséquent je n’ai plus rien à faire avec la "chair" en moi, elle n’existe plus", alors vous serez précisément en danger d’être pris au piège par l’adversaire, parce que vous ne compterez pas sur la puissance de séparation de la croix de Christ, pour qu’elle agisse en vous moment après moment. Dans la guerre spirituelle, la seule chance que vous pouvez avoir d’être protégé, est de posséder une foi présente et agissante dans la vertu présente et agissante de la Croix.
    Vous dites peut-être que vous avez apporté à la Croix toutes les choses dont vous avez été rendu conscient jusqu’au moment présent ? Mais il peut y avoir un point faible dans vote caractère que le diable connaît, mais dont vous ne vous êtes jamais aperçu. Et tout doucement, il souffle sur ces cendres pour les ranimer, pendant que vos n’êtes pas sur vos gardes, et que vous caressez la pensée que vous êtes si bien crucifié qu’il ne pourra plus jamais vous faire tomber. Voilà la raison pour laquelle certaines âmes sont séduites et vaincues sur le point même où elles se croyaient les plus fortes. Elles n ‘étaient pas sur leurs gardes, elles se croyaient en pleine sécurité !
    Nous voyons donc que c’est une chose de dire, par la foi, que nous sommes morts au péché, et c’en est une autre de permettre à Dieu d’accomplir en toute réalité cette expérience dans notre vie. Lorsque la séparation devient vraiment effective, alors nous comprenons ce que signifie la lame tranchante du couteau. Ne perdez pas de vue ceci, quand vous avancez dans le combat spirituel. Demandez au Seigneur de faire continuellement usage du "glaive" de la Croix dans toutes les parties de votre être, que cela concerne les facultés de votre intelligence, votre confiance en vous-même, ou le domaine de vos sympathies et de vos affections. Que cette épée soit constamment agissante en vous ; il ne suffit, pas qu’elle l’ait été hier, il faut qu’elle le soit aussi aujourd’hui. Cela aura pour résultat d’enlever à l’ennemi les armes dans lesquelles il pourrait se confier.

Le Chef de l’Armée de l’Éternel avec Son épée nue à la main.

    Après l’expérience de la circoncision vint la révélation de Christ ressuscité. "Comme Josué était près de Jéricho, il leva les yeux et regarda. Voici, un homme se tenait debout devant lui, son épée nue dans la main" (Josué 5 :13). C’est à l’Éternel que la bataille allait appartenir. Josué n’était que l’instrument visible, C’EST DIEU QUI ÉTAIT LE VÉRITABLE CHEF, Il se tenait là, Son épée nue à la main, prêt à l’action. La guerre que Dieu déclenchait par le moyen de Josué était dirigée contre les hordes sataniques cachées derrière les Cananéens. Ceux-ci pratiquaient la sorcellerie, la magie, et plusieurs d’entre eux avaient communion avec les esprits familiers, avec les démons. Ils étaient adeptes de la magie noire. En conséquence, ce n’était pas contre les Cananéens eux-mêmes que la guerre était déclarée, mais contre les puissances sataniques auxquelles ces peuples s’étaient livrés, et auxquelles ils rendaient un culte sous différentes formes.
    Le Capitaine de l’armée de l’Éternel avec Son glaive à la main proclamait la guerre. Voulez-vous aussi la proclamer ? Pauvre mortel, faible et insignifiant ! Qu’êtes-vous ? Rien en vérité. Mais la puissance appartient au divin Capitaine. Si vous reconnaissez en Lui le chef qui dirige les combats contre le péché, contre Satan, et contre tout ce qui s’oppose à Christ, lors même que vous ne seriez qu’un fétu de paille dans vos propres forces, vous pouvez du moins être un obstacle de plus qui se dresse sur le chemin de l’ennemi, qui s’oppose à lui. Si vous ne savez pas parler, vous pouvez au moins résister. Vous pouvez tenir de pied ferme et déclarer : "Je me dresse contre toutes les choses que Jésus-Christ réprouve, que je les connaisse ou non, et je me tiens debout, uni au Vainqueur qui a l’épée nue dans sa main".

La victoire de Jéricho.

    Portons maintenant notre attention sur les différents aspects que présente la guerre spirituelle. Qui aurait jamais pensé qu’on puisse déposséder les habitants de Canaan en commençant par effectuer une simple marche autour d’une ville ? Quel est donc l’enseignement que nous pouvons tirer de la victoire de Jéricho ? Elle semble être une illustration de ce qu’est la prière victorieuse. Observez les guerriers faisant le tour de la cité. Un spectateur aurait eu des raisons de dire : "Quels gens insensés ! S’imaginent-ils donc que les murailles de Jéricho tomberont, du simple fait qu’ils en font le tour ?" Et pourtant il y avait une puissance insoupçonnée dans cette marche. Ils mettaient en action leur foi dans le Dieu vivant, Yaweh, l’Éternel des armées. Et au moment précis où ce divin Capitaine vit que les armées de l’adversaire invisible étaient vaincues, Il donna l’ordre de pousser des cris et les murailles s’écroulèrent.
    Il en sera de même dans notre expérience, mais nous ne devons pas pousser le cri de victoire avant que le Seigneur ne nous en donne l’ordre. Si nous Le devançons, l’ennemi pourra en tirer avantage. Il nous arrive quelquefois d’être si débordant de joie quand nous voyons que les murailles de nos "Jéricho" commencent à s’ébranler, que nous les proclamons prématurément renversées, alors qu’en réalité, nous n’avons fait qu’apercevoir quelques indices montrant qu’elles commençaient à être ébranlées. Nous cessons alors de prier, et l’ennemi gagne la bataille. Il serait beaucoup plus sage de persévérer et de demeurer dans le silence, afin de ne pas courir le risque de n’avoir pas prié assez.
    Jéricho nous parle du triomphe par la prière et nous enseigne à prendre une attitude positive de foi en face des puissantes forteresses de l’ennemi qu’elle préfigure.

La défaite d’Aï.

    La suite de l’histoire de la prise de Jéricho nous enseigne encore une autre leçon : celle de la nécessité qu’il y a à nous garder de toute excitation et à maintenir notre esprit dans la modération et dans le calme lorsque Dieu exauce nos prières, et qu’il nous donne de réaliser ainsi quelle merveilleuse puissance possède la foi pour détruire les forteresses de l’adversaire. Nous trouvons cette leçon exposée dans le chapitre 7 :3. Elle peut être intitulée : "La folie qu’il y a à mépriser ou à sous estimer l’ennemi" ou "le danger d’être enflé d’orgueil lorsque sonne l’heure de la victoire".
    Aï n’était qu’une petite ville. Nul besoin d’y envoyer tous les hommes de guerre, deux ou trois mille suffiront ! Mais "ces hommes prirent la fuite devant les gens d’Aï". Quelle folie de mépriser l’ennemi ! Quand nous comprenons vraiment ce que signifie ce combat contre les puissances des ténèbres, aucun détail ne nous paraîtra trop petit. Dans cette guerre sainte, il n’y a pas de choses insignifiantes. Sur chaque point, il faut veiller, sinon ce sera précisément dans les choses que nous jugions trop peu importantes pour en faire un sujet de prières, que nous essuierons une défaite cuisante. C’est là l’erreur que commettent beaucoup de Chrétiens : ou bien ils sous-estiment la puissance de l’ennemi, ou bien ils la grossissent et la prennent pour plus grande qu’elle n’est. En aucune façon, ne méprisez l’ennemi.

La cause de la défaite.

    Quelle fut la raison de la défaite du peuple à Aï ? Lorsque Josué cria à l’Éternel à ce sujet, il lui fut répondu qu’il y avait une cause à cet échec, et qu’elle devait être découverte. Nous connaissons l’histoire d’Acan, sa recherche de ses propres intérêts et sa dissimulation, qui devinrent une source de difficultés pour tout Israël. Cette triste expérience met en relief la nécessité urgente que la Croix fasse son œuvre de séparation en nous, avant que nous nous mettions en marche pour assiéger nos "Jéricho". Dans le cas d’Acan, ce fut l’amour de l’argent qui fut cause de tout le mal. Il y a aussi des "Acan" de nos jours dans le peuple de Dieu, qui s’attachent à l’or et à l’argent, et convoitent des habits magnifiques, qui dépensent leurs biens pour se traiter luxueusement, tout en privant la Sainte Guerre, poursuivie contre les ennemis de Dieu, des moyens financiers qui lui permettraient de gagner du terrain. Prenez garde, veillez, de peur que vous n’ayez à subir une défaite sur ce point-là, tout en étant persuadé que vous marchez dans la victoire. Rappelez-vous que, fort probablement, Acan avait fait le tour de Jéricho avec les autres. Mettez en ordre la question de l’or et de l’argent, la question de votre habillement. Assurez-vous qu’il n’y ait pas un seul domaine dans votre vie qui ait été soustrait à la lumière de notre Seigneur Jésus-Christ, et agissez de telle sorte que vous n’ayez pas à rougir si vous deviez Lui présenter votre livre de compte, et Le laissez examiner les dépenses que vous faites pour votre ménage et pour vos besoins personnels.
    Combien il est difficile d’obtenir de l’argent pour l’œuvre de la prédication de la croix, quand cette prédication est faite dans toute sa pureté et son intégrité ! C’est un fait notoire que presque toutes les missions qui travaillent sur un terrain vraiment spirituel, mais sans faire beaucoup de bruit ni de réclame, sont paralysées par le manque de moyens financiers.
    C’est le diable qui intercepte les fonds et qui handicape ainsi les serviteurs de Dieu dans la prédication de la Croix. Par nos prières, il doit être contraint de relâcher son étreinte en ce qui concerne l’or et l’argent.

La revanche
 
    Étudions maintenant le chapitre 8, afin de voir comment le terrain perdu à Aï a été reconquis selon les instructions données par l’Éternel à Josué. Israël n’aurait pas pu pénétrer plus avant dans le pays s’il ne s’était pas de nouveau attaqué à Aï et n’avait remporté la victoire là où il avait été vaincu. Le Seigneur emploie les tactiques de l’ennemi pour le vaincre lui-même, et toute victoire que le diable gagne à vos dépens peut devenir un moyen de lui infliger à son tour une défaite. Vous vous désolez peut-être de ce que vous avez été séduit par lui, et vous pensez que plus jamais vous ne pourrez être comme auparavant ! Mais au contraire, l’avantage même qu’il a gagné sur vous peut devenir une arme de victoire pour vous-même et pour les autres.
    Rappelez-vous que le Sang de Jésus plaide maintenant pour vous au-dedans du voile, et qu’il vous purifie de tout péché par l’action du Saint Esprit, le rendant efficace pour votre âme. Comptant donc sur la vertu de ce précieux sang pour vous purifier, adressez maintenant à Dieu cette prière : "Seigneur, emploie ces filets de l’ennemi où j’ai été retenu captif, pour m’enseigner comment je puis sauver les autres".
    L’expérience que vous avez acquise vous confère un ministère dont vous êtes responsable en vue de la délivrance de votre prochain. Cessez de vous lamenter sur le passé. Ne cherchez point à sauver les apparences (les Chinois disent "sauver sa face"), quitte à laisser votre prochain sans aucune mise en garde, et sans espoir de délivrance ! Ne vous retranchez pas derrière des excuses, lors même que vous auriez agi en toute droiture et en toute loyauté. Il y a d’autres âmes autour de vous qui étaient droites et sincères et qui pourtant se sont laissé égarer par les ruses du diable !
L’Éternel commanda à Josué de retourner en arrière et d’attaquer Aï. Vous ne pourrez pas non plus aller plus loin avant d’avoir reconquis le terrain perdu. L’obstacle qui barre votre chemin doit être vaincu. Combien de fois ne nous arrive-t-il pas de reculer, ne voulant pas faire face aux "Aï" où nous avons été battus, jusqu’à ce qu’enfin nous nous décidions à dire à Dieu : "Seigneur, par Ta grâce et revêtu de Ta force, je veux reconquérir le terrain perdu, quoi qu’il puisse m’en coûter". Le Seigneur ne vous accordera aucune autre victoire jusqu’à ce que vous ayez fait le tour de ce Jéricho et conquis cet Aï qui se dressent sur votre chemin.
    Avez-vous pris la détermination de vous mettre résolument du côté du Roi divin, Jésus, et de déclarer la guerre aux principautés et aux puissances qui sont dans les lieux célestes ? Sous les ordres du chef de l’armée de l’Éternel, voulez-vous être fort et plein de courage aujourd’hui même ? Êtes-vous décidé à marcher dans la victoire en vous appuyant sur le triomphe du Calvaire et de la Croix ? Êtes-vous prêt à laisser le Seigneur faire usage du "couteau" pour retrancher tout ce qui en vous et autour de vous pourrait offrir à Satan une occasion de s’implanter en vous et de vous paralyser ? Et voulez-vous au nom de Dieu prendre la résolution que tout lieu qu’aura foulé la plante de votre pied deviendra vôtre ?
    Supposons par exemple que vous soyez à l’œuvre dans une mission d’évangélisation. Vous avez rendu votre témoignage, mais il n’a pas été écouté. L’ennemi vous suggère de laisser ces gens, d’abandonner la partie. Mais au contraire, demeurez là, restez sur vos positions, ne cédez pas le terrain. Vous dites qu’ils ne veulent pas accepter votre témoignage ? Dans ce cas priez, demeurez fermes sur votre terrain par la prière, jusqu’à ce que le Seigneur enlève tout ce qui s’oppose à Son action.
    Ou bien il y a un certain domaine dans votre vie où vous êtes toujours vaincu. Prenez la détermination, au nom de Christ, que ce terrain soit conquis pour lui. Maintenez votre position et ayez bon courage.
    Bien que l’ennemi vous ait vaincu, qu’il ait gagné un avantage sur vous comme il le fit à AÏ, et que vous vous soyez enfui devant lui, vous pouvez reconquérir le terrain perdu, et vous devez le faire avant de pouvoir faire un pas de plus en avant. C’est une chose terrible que de tourner le dos à l’ennemi, et de laisser les puissances des ténèbres vous déloger d’une position avancée que Dieu vous avait donnée ! Une fois que vous avez mis votre pied, au nom de Dieu, sur un terrain quelconque, maintenez-le et ne permettez à rien ni à personne de vous en chasser, si c’est Dieu qui vous a établi, même s’il fallait attendre des années avant que des résultats visibles vous soient accordés.
    Si vous avez en vue un certain objectif que vous devez conquérir par la prière, ne cédez pas jusqu’à ce que cet objectif ait été atteint. Dieu donne à ceux de Ses enfants qui réellement ont traversé le Jourdain, et se tiennent sur la rive de Canaan, un certain sens de résistance spirituelle qui s’oppose à l’ennemi, et nous porte à nous écrier : "Les puissances des ténèbres veulent me faire la guerre, aussi je leur déclare la guerre également, bien que je préfère la paix, la guerre au nom de Jésus-Christ, pour déloger les armées de Satan de toutes les forteresses où elles sont retranchées. Cette guerre se poursuivra jusqu’au jour où Son Église sera délivrée et enlevée à Sa rencontre dans les airs".
Il devient chaque jour plus évident que dans la mesure où l’Église de Christ émergera du côté positif de la victoire de Golgotha, elle sera délivrée de l’emprise du diable, et que c’est là l’expérience qui la rendra libre en vue de sa réunion avec son Chef ressuscité. L’horizon s’éclaire, la lumière de la Victoire et du Triomphe paraît à nos yeux, la libération glorieuse de tous les enfants de Dieu qui ont été abusés par les puissances des ténèbres est possible, elle s’approche. Fixez vos yeux sur le Seigneur ressuscité.
    Le Chef des armées de l’Éternel n’a jamais encore perdu une bataille et Il s’apprête maintenant à conduire Son Église au combat. L’appel se fait entendre : "Debout, enfant de Dieu, au nom du Vainqueur ; debout au nom de Celui qui est mort au Calvaire ; debout !" Le divin Capitaine veut vous mener à la victoire, que vos regards se portent sur Lui seul ! Tenez-vous ferme sur le terrain où vous avez posé vos pieds. Ne cherchez pas à rassembler vous-même les soldats dispersés, c’est le Seigneur qui fera entendre le cri de ralliement !
    Ce qu’Il vous demande, c’est de tenir ferme sur le terrain conquis, en ce lieu avancé où Il vous a placé. Alors, au travers de tous les obstacles, vous remporterez la victoire en Son nom.

Terrain reconquis : Le javelot de la foi.

    Nous avons déjà eu un aperçu de la guerre en Canaan dans les premiers chapitres du livre de Josué. Nous pouvons les résumer comme suit : Le chapitre 1 nous met en présence du chef ; le chapitre 2 nous parle de l’envoi des espions ; les chapitres 3 et 4 du passage du Jourdain conduisant à la conquête du pays ; le chapitre 5, de la nécessité de la circoncision, comme préparation pour le combat. A la fin de ce chapitre, apparaît le Chef de l’Armée de l‘Éternel. Chapitre 6 : la première étape de la guerre : Jéricho, illustrant la victoire par la prière. Chapitre 7 : le danger de mépriser l’adversaire, la défaite et ses causes. Chapitre 8 : le terrain reconquis.
Nous allons maintenant étudier plus en détail ce dernier sujet. "L’Éternel dit à Josué : Ne crains point et ne t’effraie point ! Prends avec toi tous les gens de guerre, lève-toi, monte contre Aï. Vois, je livre entre tes mains le roi d’Aï et son peuple, sa ville et son pays. Tu traiteras Aï et son roi comme tu as traité Jéricho et son roi… Josué se leva avec tous les gens de guerre pour monter contre Aï. Il choisit trente mille vaillants hommes qu’il fit partir de nuit… Quand vous aurez pris la ville, vous y mettrez le feu, vous agirez comme l’Éternel l’a dit, c’est l’ordre que je vous donne. Et Josué les fit partir" (Josué 8, 1-9).
    Le verset 8 du même chapitre nous montre ce que Josué lui-même avait à faire pendant que les hommes de guerre livraient bataille pour reprendre le terrain perdu à Aï. "L’Éternel dit à Josué : Étends vers Aï le javelot que tu as à la main, car je vais la livrer à ton pouvoir. Et Josué étendit vers la ville le javelot qu’il avait à la main…. Josué ne retira point sa main qu’il tenait étendue avec le javelot, jusqu’à ce que tous les habitants eussent été dévoués par interdit" (Josué 8, 18-26). La part de Josué dans le combat était simplement d’étendre sa main avec le javelot et de ne point la retirer jusqu’à ce que toute la cité eût été détruite. Il est intéressant de constater dans ce récit à quel point la foi était combinée avec l’action ! Les gens de guerre avaient à soutenir un combat réel, mais la mission de Josué était de maintenir la position de foi en gardant sa main étendue avec le javelot.
    Combien ces méthodes de l’Ancien Testament, pour remporter des victoires, nous paraissent étranges ! Moïse sur la montagne avait élevé ses mains pendant qu’Israël combattait contre Amalek (Exode 17 :18, 16), et maintenant Josué étend sa main pendant qu’Israël allait conquérir une cité. Elisée, plus tard, commande au roi Joas de tirer des flèches contre terre et quand le roi s’arrêta après avoir tiré trois flèches, le prophète le reprit en lui disant qu’il avait mis des limites au nombre de ses victoires. "Il fallait frapper cinq ou six fois, lui dit-il, alors tu aurais battu les Syriens jusqu’à leur extermination ; maintenant tu les battras trois fois" (2 Rois 13 :14, 19). Ces tableaux de foi et d’action combinées sont des plus remarquables et semblent indiquer que les prophètes et les conducteurs d’Israël ATTAQUAIENT LES PUISSANCES INVISIBLES pendant que les hommes de guerre marchaient contre les armées terrestres.
    La puissance en face des forces invisibles du mal consiste en une ATTITUDE DE FOI. Si vous êtes empêché de descendre vous-mêmes sur le champ de bataille dans le monde, vous pouvez dans votre propre demeure prendre une attitude de victoire et étendre par la foi le javelot que vous avez à la main en faveur de ceux qui sont "en première ligne", luttant contre le péché et contre Satan. C’est de cela que l’Église a besoin actuellement, de Chrétiens qui connaissent leur Dieu de telle sorte qu’ils puissent faire valoir la Victoire de Golgotha pour la délivrance et le triomphe de Son peuple, de Chrétiens qui sachent remporter la victoire par la foi pendant que les autres sont engagés dans le service.
    Le Seigneur ne fait pas de différence entre celui qui va à la bataille et celui qui, comme Josué, maintient l’attitude de foi qui décidera du combat : l’un comme l’autre participent dans la même mesure à la sainte guerre. David semblait avoir compris ce service spirituel, quand il disait : "La part doit être la même pour celui qui est descendu sur le champ de bataille et pour celui qui est resté prés des bagages, ensemble ils partageront" (1 Samuel 30 :24).
    Si la foi, ainsi combinée avec l’action, s’est prouvée efficace et agissante dans l’Ancien Testament, il n’y a aucune raison pour qu’elle ne le soit pas autant de nos jours. Ceux qui partent pour le champ missionnaire devaient avoir au pays des soutiens sur lesquels ils puissent compter, sachant étendre en leur faveur le "javelot" de la foi et demeurant fermes dans l’attitude de victoire ; jusqu’à ce que chaque difficulté, chaque obstacle rencontré dans leur travail missionnaire, ait été victorieusement surmonté. Josué persévéra dans son geste de foi jusqu’à ce que les Israélites aient reconquis le terrain perdu, c’était là la force qui était derrière eux. Vous pouvez de même prendre la décision de ne pas vous relâcher jusqu’à ce que tel ou tel pays, tel ou tel lieu ait été conquis pour Dieu. Ne regardons pas aux difficultés apparentes, mais ayons cette foi tenace et persévérante qui sait que les principautés et les puissances invisibles doivent céder devant le croyant qui, par la foi, "étend sa main avec le javelot", témoignant ainsi de la puissance irrésistible et conquérante de Dieu.
Que représentent, actuellement, les terrains qui peuvent avoir été perdus dans la guerre spirituelle ? En voici une illustration : Tel ou tel enfant de Dieu peut avoir été à l’œuvre dans une œuvre d’évangélisation quelconque, mais l’opposition s’étant manifestée, il s’en est retiré par amour de la paix. Cela c’est du terrain perdu. Ce Chrétien aurait dû maintenir sa position malgré toute l’opposition que cela pouvait susciter, jusqu’à ce que le Seigneur ait fait triompher Sa paix, la paix de la victoire remportée. Mais le terrain peut être reconquis, et cela PAR LA PRIÈRE. Lors même que ce Chrétien ne pourrait pas retourner en personne dans son ancien champ d’activité, il y a pourtant un chemin qui y mène directement : Par la prière, le terrain perdu doit être repris au Nom du Seigneur et la victoire doit être réclamée pour cet endroit.
    Un lieu qui a été une fois occupé pour Dieu ne doit jamais être abandonné. Le Seigneur vous rendra intelligent pour que vous puissiez discerner sur quel point ce message s’applique à votre propre vie. Y a-t-il un terrain que vous avez cédé à l’ennemi dans le combat spirituel ? Y a-t-il un lieu que vous aviez "conquis" pour Dieu dans le passé et où vous n’avez pas su vous maintenir ? Votre témoignage a-t-il été réduit au silence et votre travail interrompu ? Ah ! Peut-être le "javelot" de votre foi n’a-t-il pas été dirigé contre les puissances invisibles dans les lieux célestes, peut-être n’avez-vous pas su faire usage de cette arme, et l’ennemi rusé a réussi à vous chasser de votre champ de travail et à empêcher votre œuvre d’être poursuivie !
    Dieu a besoin de témoins partout, et tout lieu occupé par Ses témoins Lui appartient de droit et doit être maintenu en Son Nom par de perpétuels actes de foi. Il y a telle chose qu’un terrain repris à l’ennemi ! Je connais une enfant de Dieu qui fait partie d’un comité de librairie ayant pour but de faire une sélection parmi les livres qui paraissent. Cette dame a été un vrai témoin pour Dieu dans ce comité, elle s’est élevée avec énergie contre l’admission de certains livres dont le texte contenait des erreurs et distillait un poison mortel à ses lecteurs. Mais elle l’a fait au prix d’une lutte acharnée. Elle a été attaquée de toutes les manières possibles, mais le Seigneur ne lui a pas fait défaut et Il S’est tenu à son côté.
    C’est cela que Dieu cherche aujourd’hui : des TÉMOINS qui ne resteront pas silencieux et qui ne laisseront pas le prince de ce monde agir à sa guise. Que le Seigneur vous donne le courage de tenir ferme là où Il vous a placés.

Les ruses de l’ennemi.

    Le chapitre 9 peut être intitulé : "Méfiez-vous des stratagèmes de l’ennemi". En temps de guerre, tout devient suspect.
    "Tous les rois qui étaient en deçà du Jourdain, dans la montagne et dans la vallée… s’unirent ensemble d’un commun accord pour combattre contre Josué et contre Israël. Les habitants de Gabaon, lorsqu’ils apprirent de quelle manière Josué avait traité Jéricho et Aï, eurent recours à la ruse et se mirent en route avec des provisions de voyage. Ils prirent de vieux sacs pour leurs ânes et de vielles outres à vin déchirées et recousues, et tout le pain qu’ils avaient pour nourriture était sec et en miettes" (Josué 9 :1-5).
    Et Josué fut pris au piège ! "Les hommes d’Israël prirent de leurs provisions et ils ne consultèrent point l’Éternel. Josué fit la paix avec eux et conclut une alliance par laquelle il devait leur laisser la vie… Trois jours après…, les enfants d’Israël apprirent qu’ils étaient leurs voisins et qu’ils habitaient au milieu d’eux" (versets 14-17).
    Les Gabaonites se mirent ainsi au profit d’une alliance qui leur laissait la vie sauve, alors que Dieu les avait voués à la mort ; ils arrivèrent à ce résultat en usant d’un stratagème. Voilà ce que sont les pièges, les subterfuges de l’ennemi ! Josué fut trompé par les apparences ! Méfiez-vous des embûches cachées derrière les apparences ! Ils agirent comme s’ils étaient des ambassadeurs.

La direction Divine éprouvée.

    Considérez toutes choses comme suspectes. Vous direz sans doute : "Mais comment est-il possible de vivre dans ces conditions —là ?" Cela signifie seulement que dans ce combat spirituel, il ne faut rien tenir pour acquis, il faut éprouver tout ce qui se présente à vous, que cela appartienne au domaine naturel ou surnaturel. Par exemple quand il s’agit de la souffrance, vous devez refuser toute souffrance qui vient du diable.
    Et comment reconnaître son origine satanique ? On peut l’éprouver en prenant une attitude bien définie : "Si cette souffrance m’est envoyée par Dieu, je l’accepte, mais si le diable en est l’auteur, je la refuse. Que Dieu Lui-même manifeste maintenant d’où elle vient". Si c’est le malin qui la produit, la souffrance disparaîtra alors, pour autant que vous persisterez dans votre refus à vous y soumettre. Mais si, au contraire, Dieu a quelque chose à vous enseigner par ce moyen, elle demeurera.
   Vous devez "éprouver" toutes choses, même si elles vous paraissent insignifiantes. C’est pourquoi, il vous faut toujours tenir vos facultés de suspicion en éveil. "Ce qui vient de Dieu, je l’accepte, ce qui vient de Satan, je le refuse. Que Dieu me montre la vérité". Telle doit être l’attitude continuelle de notre esprit. En d’autres termes, "refusez" d’admettre tout ce qui vient de Satan, et "choisissez" d’accepter tout ce qui vient de Dieu.

Comment discerner la volonté de Dieu dans la vie pratique.

    Supposons qu’un jour, vous vous sentiez accablé de fatigue. Comment pourrez-vous discerner s’il s’agit d’une fatigue corporelle ordinaire ou si c’est l’ennemi qui fait peser sur vous une si forte pression qu’elle vous rend incapable de travailler ?
    La manière d’agir dans ce cas est simple, il faut bien se mettre dans l’esprit que c’est notre volonté qui est le facteur décisif, par la faculté qu’elle a de pouvoir choisir. Par conséquent, exprimez-vous en ces termes : "Si cette fatigue est l’œuvre de l’ennemi, je la refuse, mais si elle provient de causes naturelles et que j’ai vraiment besoin de repos, je l’accepte. Maintenant, Seigneur, montre-moi clairement ce qu’il en est". Vous ferez l’expérience alors que si c’est l’ennemi qui vous accable, la fatigue disparaîtra par le fait de votre attitude de résistance à Satan. Alors que vous vous croyiez absolument incapable de continuer votre travail, vous découvrez bientôt que vous êtes dans les meilleures conditions pour vous en occuper. Dieu mettra en lumière, en réponse au choix de votre volonté, la provenance surnaturelle de votre faiblesse physique. En prenant votre place résolument du côté de Dieu contre l’ennemi, vous le ferez fuir, et cette expérience se renouvellera à chaque nouvelle attaque (Jacques 4 :7)
    Un autre cas : Si pour une cause ou une autre, vous êtes empêchés de vous rendre à une réunion ou à un culte, comment pourrez-vous vous rendre compte de ce qu’est la volonté de Dieu à ce sujet ? Est-ce Sa pensée que vous n’y participiez pas, ou est-ce l’ennemi qui vous en empêche ? De nouveau, prenez la même attitude : "Si le Seigneur veut que je m’abstienne de cette réunion, je choisis de rester à la maison, mais si c’est le diable qui cherche à me retenir, alors, Seigneur, je Te prie, détruis ses desseins, enlève les obstacles et ouvre le chemin devant moi".
    Je le répète donc : éprouvez toutes choses et précisez quel est votre choix à l’égard de toutes les circonstances qui se présentent à vous, comptant que le Sang de l’Agneau vous assure une parfaite victoire (Apocalypse 12 :11). Dans ce domaine du combat spirituel, l’enfant de Dieu a besoin de recevoir un sens aiguisé de discernement et Dieu le donne en réponse à la prière.
    Mais laissez toujours à Dieu le temps d’agir pour vous. Quand vous passez par des temps d’incertitude, attendez. Si vous avez des doutes concernant la conduite à tenir, prenez comme règle absolue d’attendre. Ne forcez rien. Si vous sentez dans votre esprit que quelque chose vous retient d’entreprendre une action quelconque, attendez d’être parfaitement au clair et n’allez pas à l’encontre de ce sentiment intérieur.
    Refusez de vous laisser entraîner à prendre des décisions hâtives, incertaines et douteuses. N’écrivez pas votre lettre avant d’être tout à fait au clair ! Ah ! Ne vaut-il pas mieux passer pour être peu courtois que d’agir sans avoir l’assurance d’être dans la volonté de Dieu ? En un mot : "Veillez et priez !"
    A mesure que vous progresserez dans le chemin de la Croix, en maintenant votre position d’identification avec Christ dans Sa mort vis-à-vis du péché et du monde, et cela par la foi, mais aussi par votre expérience pratique de tous les jours, l’Esprit du Seigneur vous communiquera le pouvoir de discerner et de comprendre Sa volonté.
    En revenant vingt ans en arrière à mes premières expériences lorsque je commençais à savoir reconnaître les directions du Saint-Esprit et à me laisser guider par Lui, pas à pas, un souvenir se présente à ma mémoire ; je me rends compte maintenant de quelle façon le diable a essayé de mettre de la confusion dans mon esprit et de me faire prendre ses insinuations pour la direction divine. Je me rappelle un certain jour où j’étais assise avec ma Bible devant moi, priant Dieu de me montrer si je devais aller dans une certaine ville ou non. J’ouvris ma Bible au hasard et mes yeux tombèrent sur un passage où je pensai devoir trouver la direction demandée. J’étais très perplexe, car ce texte était très vague et je n’arrivais pas à comprendre sa signification. J’essayai pourtant de le méditer et d’obéir à ce qu’il me parut indiquer. En conséquence, je partis pour l’endroit où il me semblait être envoyée par Dieu, mais je n’obtins pas les résultats espérés. Je compris alors que cette manière vague de s’assurer de la direction divine n’était pas la bonne. Ce n’est pas ainsi que l’Esprit de Dieu conduit ! Par bonheur, mon esprit était éveillé et je raisonnai ainsi : "Ce n’est pas la méthode du Saint-Esprit de conduire un enfant de Dieu à faire une chose qui ne lui procure que de la déception, une fois qu’il a obéi et qu’il découvre que cette action n’avait aucune raison d’être". A partir de ce moment-là, je ne me suis plus jamais laissé diriger par des textes choisis au hasard. Il me suffisait de m’y être laissé prendre une fois ! Si j’avais cependant persisté à employer cette méthode et que je n’aie pas fait mon profit de la première leçon reçue, l’ennemi, déguisé en ange de lumière, m’aurait induite en erreur comme il l’a fait, hélas, pour d’autres Chrétiens dans des choses de beaucoup plus grande importance. Mais par la grâce de Dieu, j’ai pu, à partir de ce jour, refuser d’agir en basant ma conduite sur des textes isolés.
    Il y a une quinzaine d’années, Dieu m’a aussi mise en contact avec certaines âmes séduites, dans le but évident de m’enseigner ce que sont les ruses du diable, à tel point que j’aurais pu écrire un livre entier sur ce sujet et sur la nécessité qu’il y a à connaître en toute réalité la puissance protectrice de la Croix. Et l’expérience de toutes les années qui ont suivi m’a convaincue qu’il y a une seule chance d’échapper aux attaques du diable, c’est de connaître la Croix et tout ce qu’elle signifie. Cette conviction a été confirmée à maintes reprises par d’autres enfants de Dieu. Tout récemment encore, une ouvrière dans l’œuvre du Seigneur a fait cette même expérience. Elle s’est trouvé en butte à des attaques très subtiles de l’adversaire, ayant pour objet une séduction dans le domaine des choses de Dieu. Elle m’a raconté que ce qui l’a sauvée, c’était sa connaissance de la vie de crucifixion avec Christ ; au travers de toutes ses expériences difficiles, elle s’était cramponnée au fait qu’elle était unie avec Christ en Sa mort et, en conséquence, l’Esprit de Dieu l’avait amenée à discerner clairement les choses et à être entièrement délivrée.

La bataille des cinq rois.

    Étudions maintenant le chapitre 10, où nous trouvons l’histoire d’une bataille rangée livrée par Josué à cinq rois qui avaient traité alliance pour attaquer Israël. Le développement de cette guerre de conquête est très suggestif. Dans un chapitre, il s’agit de Jéricho, une ville. Dans le chapitre suivant, il s’agit de ce que nous appellerions, un village ; puis nous avons la reprise de ce village suivie de l’histoire des stratagèmes employés par l’ennemi. Enfin, ici, au chapitre 10, nous trouvons la description d’une grande bataille rangée, livrée par une ligue de cinq rois au peuple d’Israël.
Avant la bataille, le Seigneur avait dit à Josué (v.8) : "Ne les crains point car le les ai livrés entre tes mains". Josué aurait pu dire : "Je ne vois aucun indice que Tu l’aies fait, pourquoi n’envoies-tu pas un ange du ciel pour m’en donner la preuve ?" Non, non, Josué, prends-Moi au mot et engage-toi dans le combat, alors tu auras la preuve que Je les ai livrés réellement entre tes mains. Ne crains pas…" Ce n’est pas en luttant pour vaincre, mais en croyant, que vous avez la victoire, comme Josué vous devez aller de l’avant, parce que Dieu l’a dit. Vous n’avez pas à gagner la victoire, mais, assuré de cette victoire, vous devez combattre pour en obtenir la manifestation.
    Josué, nous est-il dit, arriva sur ces rois subitement (v. 9) et l’Éternel les mit en déroute et leur fit éprouver une grande défaite. Et ils s’enfuirent devant Israël (v. 11). "Et Josué, et tout Israël avec lui, retourna au camp à Guilgal" (v. 15). Guilgal, vous vous le rappelez, était le lieu où le peuple avait été circoncis avant le siège de Jéricho. "Et les cinq rois s’enfuirent et se cachèrent dans une caverne… et on le rapporta à Josué en disant : on a trouvé les cinq rois…" (v. 16-17). Telles sont bien les manœuvres sataniques de celui contre lequel nous avons à combattre ; ses dominations, ses "rois" ou principautés (Ephésiens 6 :12) savent bien se cacher dans les cavernes. Ils se dissimulent dans les endroits où vous ne pouvez pas les découvrir. Alors Josué dit : "Roulez de grosses pierres à l’entrée de la caverne et mettez-y des hommes pour les garder, et vous, ne vous arrêtez pas, poursuivez vos ennemis" (v. 18-19). Attaqué par les puissances ennemies, vous aurez peut-être aussi à laisser l’un d’entre eux dans sa caverne et, par la prière, à en boucher l’entrée pour un temps, si le moment propice pour le déloger de sa cachette et le vaincre, n’est pas encore venu.
    Nous sommes engagés dans une guerre gigantesque où le prince des ténèbres met en œuvre toutes ses batteries. De notre côté, nous avons à concentrer nos prières sur tel ou tel de ses émissaires et le maintenir prisonnier, "roulant des pierres à l’entrée de la caverne où il est caché", pendant que nous combattrons contre d’autres ennemis qui nous attaquent ou qui cherchent à nous échapper ! Josué encouragea Israël à poursuivre ses ennemis en fuite par des paroles hardies et pleines d’assurance : "L’Éternel votre Dieu les a livrés entre vos mains" (v. 19). Sa voix proclamait inlassablement la VICTOIRE promise par l’Éternel. Si vous faites comme lui, VOUS VOUS RENDREZ DIGNES DE DEVENIR UN CONDUCTEUR SPIRITUEL vous aussi, car c’est le devoir suprême du "chef" d’insuffler à ses soldats l’assurance que Dieu a donné la victoire, en la proclamant sans se lasser. Alors ils seront capables de mener la lutte à bonne fin. Josué dit donc : "Ne vous arrêtez pas, poursuivez vos ennemis, attaquez-les… ne les laissez pas entrer dans leurs villes, car l’Éternel votre Dieu les a livrés entre vos mains".
    Après que Josué et les enfants d’Israël leur eurent fait éprouver une très grande défaite, et les eurent complètement battus…, tout le peuple revint tranquillement au camp… "sans que personne ne remuât sa langue contre les enfants d’Israël" (v. 20-21). Les enfants de Dieu qui savent affirmer la victoire de Christ sur Satan au Calvaire ont aussi le pouvoir de fermer la bouche à l’ennemi ; mais ils doivent s’abstenir d’attiser eux-mêmes le feu allumé par le diable, en répandant autour d’eux des médisances et des commérages, qui feront d’eux des instruments de Satan. Cela aurait pour effet de leur rendre impossible de lui imposer silence à l’égard du peuple de Dieu.

"Mettez vos pieds sur leurs cous".

    Alors Josué dit :"Ouvrez l’entrée de la caverne et faîtes-en sortir ces cinq rois", (v.22). Et ils firent sortir ces cinq rois, et quand ils les eurent amenés à Josué, il dit aux chefs des hommes de guerre : "Approchez-vous, mettez vos pieds sur les cous de ces rois. Ne craignez point et ne vous effrayez point, fortifiez-vous et ayez du courage, car c’est ainsi que l’Éternel traitera tous vos ennemis contre lesquels vous combattez" (v. 25). Il voulait faire comprendre à ces chefs que toute trace de frayeur devait être absolument bannie de leur cœur, c’est pourquoi il les mit dans une telle proximité de leurs ennemis ! Si Josué donna l’ordre à ses capitaines de mettre leurs pieds sur les cous des rois, le Seigneur a dit à ses disciples : "Voici, je vous ai donné le POUVOIR DE MARCHER SUR LES SERPENTS ET LES SCORPIONS ET SUR TOUTE LA PUISSANCE DE L’ENNEMI ; et rien ne pourra vous nuire" (Luc 10 :19). "Mettez vos pieds sur leurs cous !" Oui, mais auparavant, les ennemis doivent être tirés de leurs retraites ! S’il y a des ennemis cachés dans telle ou telle "caverne" de votre vie, il vous faut les en faire sortir, puis les regarder en face. Si ces ennemis vous inspirent une crainte insurmontable, demandez au Seigneur de les tirer Lui-même hors de leurs cachettes et de les amener à la lumière du jour, pour que vous puissiez les considérer. N’ayez pas peur que tout soit manifesté. Priez pour que toutes les machinations secrètes de l’adversaire soient mises à découvert, faites-le sortir de sa retraite et mettez votre pied sur lui. "Et le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds" (Romains 16 :20).

Comment s’y prendre avec les âmes liées par le péché et par le diable.

     C’est une leçon dure à apprendre que de fouler aux pieds nos ennemis ! Quand elle me fut enseignée, il y a un certain nombre d’années, cela me conduisit dans l’une des plus grandes crises de ma vie, mais le Seigneur avait à m’apprendre, par des expériences répétées, à triompher de l’adversaire jusqu’à ce que je sois délivrée de toute crainte devant lui. A cette époque, je m’occupais d’une personne que le diable avait séduite d’une manière terrible et je cherchais à lui venir en aide. Je ne savais pas alors ce que je sais maintenant et j’essayais par tous les moyens possibles de l’amener à la délivrance mais en vain, à part de courtes périodes de temps. L’adversaire tentait de m’effrayer, mais je me rendais compte que si je me laissais gagner par la plus légère crainte, il aurait le dessus. Je connaissais très peu de choses à cette époque-là sur le combat spirituel contre les puissances sataniques, mais j’avais l’intuition que je ne devais pas les craindre et maintenir mon esprit dans attitude de virilité et de calme absolus. Il m’arriva plus d’une fois de sortir de chez cette personne après avoir soutenu un combat intense contre la puissance de Satan en elle, pour me rendre directement sur l’estrade. A peine avais-je le temps d’ouvrir ma Bible pour recevoir un message, avant de me mettre à parler au public. Bien souvent, j’entendis mes auditeurs faire cette réflexion : "Comment cela se fait-il que Dieu bénisse tellement son message ?" Mais ils se doutaient peu de la manière dont j’avais gagné ma victoire avant de me présenter à eux !
    J’ai patienté avec cette âme année après année, refusant de m’en décharger comme j’aurais facilement pu le faire, mais le Seigneur s’est tenu à mon côté et a exaucé maintes et maintes fois mes supplications. Un jour par exemple, je me présentai devant Dieu et Lui dis : "Si cette pauvre âme commet des actions qu’il serait nécessaire que je connaisse, je T’en prie, mets-les en lumière". Ce même soir, elle me mit une lettre dans la main en me disant : "Lisez cela !" C’était une missive écrite par elle à une tierce personne, dans laquelle elle racontait tout ce qu’elle faisait.
    Dans ce temps-là, je m’efforçais d’acquérir "l’Esprit de l’Agneau" qui était en Jésus ; je me disais que si cet Esprit était vraiment manifesté en moi, cette personne s’en rendrait compte et pourrait être gagnée de cette manière ; mais, à mon grand étonnement, son état empirait au contraire de plus en plus. Je croyais que "l’Esprit de l’Agneau", tel qu’il était en Jésus-Christ, triomphait toujours, mais au lieu de cela, il me semblait que plus Il s’affirmait en moi, plus le diable la tenait en son pouvoir et gagnait du terrain. En désespoir de cause, je m’adressai au Seigneur et je Lui demandai de m’enseigner ce que j’avais à faire. La réponse fut celle-ci : "Mets tes pieds sur les cous des cinq rois". Je fus d’abord épouvantée à la pensée de devoir mettre mon pied sur le cou de l’ennemi, j’aurais bien préféré que ce soit elle qui mette son pied sur moi ! "Mets tes pieds…" Ah ! Mais c’est tellement plus facile d’être un agneau que de faire cela ! Je ne reçus cependant aucun autre message et je savais que l’obéissance était le seul chemin qui me mènerait à la victoire ! De sorte que quand cette personne revint me voir, au lieu de l’écouter avec un sourire comme si elle n’avait rien fait de mal, je lui dis : "Dieu m’a montré que je ne devais plus sourire et être aimable avec vous, jusqu’à ce que vous vous soyez repentie et que vous ayez renoncé définitivement à toutes vos mauvaises actions. Il m’est interdit de continuer à passer par-dessus votre péché et à l’ignorer, car je m’aperçois que le diable ne fait que prendre un plus grand empire sur vous par ma tolérance". Depuis ce moment-là, je restai ferme comme un roc, refusant absolument de faire comme si tout allait bien, alors que je savais pertinemment qu’elle n’avait pas abandonné ce qui n’était pas en ordre dans sa vie.
    Je confessai au Seigneur que c’était la chose la plus difficile et la plus dure qu’Il m’ait jamais demandé de faire, mais je reconnais que jusqu’à ce moment-là, je n’avais jamais vraiment compris ce qu’était la justice de Dieu.
    Depuis l’expérience dont je parle plus haut, la justice de Dieu m’est apparue plus admirable que jamais ! Je préfère même que mon Dieu soit juste, à ce qu’Il soit Amour. Pourrais-je adorer un Dieu qui ne serait pas juste ? Non, il me serait impossible d’offrir un culte d’adoration à mon Dieu s’Il tolérait le péché, s’Il passait légèrement par-dessus !
    S’il y a quelque chose dans votre vie qui n’est pas en harmonie avec la justice du Dieu Saint, laissez-le exterminer cette chose, car Sa justice est la plus haute expression de Son Amour. Dans cette guerre, vous ne devez rien avoir à faire avec ce qui pour vous est mal. Ne vous laissez pas influencer par les autres gens à ce sujet, mais demandez à Dieu de vous faire savoir ce qui, pour vous, est bien ou mal, et alors SOYEZ FIDÈLE à ce qu’Il vous aura montré. Ne basez jamais votre conduite sur "ce que dit celui-ci ou celui-là", mais faites ce que Dieu vous a indiqué comme étant juste d’après le degré le plus élevé de connaissance auquel vous soyez parvenu en lisant Sa Parole. Car "heureux est l’homme qui ne se condamne pas lui-même en ce qu’il approuve". Soyez loyal ! Peu importent les expériences, soyez vrai  ! Soyez fidèle et faites le Bien parce que c’est le Bien. Non pas pour le profit que vous pourriez en tirer, non pas parce que cela vous rend heureux, mais faites ce qui est juste parce que c’est juste et parce que Dieu est saint.

(fin de la première partie )


dimanche 6 mai 2012

Mourir Pour Vivre Par Jessie Penn-Lewis



  
CHAPITRE I

Le chemin de la délivrance.

"Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c'est en Sa mort que nous avons été baptisés ?" (Romains 6:3)

    Comment être libéré de l'esclavage du péché et de la vie propre ? Telle est la grande question que se posent de nombreux enfants de Dieu. Cet affranchissement semble impossible, mais "les choses qui sont impossibles aux hommes sont possibles à Dieu". La Parole de Dieu déclare : "Un Seul est mort pour tous. Tous donc sont morts et Il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour eux" (2 Corinthiens 5:14,15.) Quand nous sommes venus à Christ pour la première fois, chargés du fardeau et de la culpabilité de nos péchés, la délivrance nous paraissait tout aussi irréalisable, mais lorsque nous avons pris Dieu au mot et que nous nous sommes appropriés Sa Parole, le Saint-Esprit y a rendu témoignage et nous a prouvé qu'Il avait le pouvoir d'accomplir ce qui nous paraissait impossible, Revenons à cette première étape de notre délivrance, et rappelons-nous de quelle manière elle fut opérée.
  1. Nous avons été convaincus de péché.
  2. Nous avons lutté pour obtenir la paix et avons tourné nos regards sur nous-mêmes pour trouver quelque soulagement, mais tous nos efforts ont été vains.
  3. Au seuil du désespoir, il nous a été révélé que la délivrance ne pouvait venir que d'une puissance qui soit en dehors de nous-mêmes.
  4. Enfin nous avons porté nos regards sur Christ. Nous L'avons contemplé sur la croix du Calvaire, portant nos péchés en Son corps sur le bois.
  5. Nous avons cessé nos luttes, nous nous sommes reposés sur l'œuvre expiatoire accomplie, et nous avons trouvé la paix par le sang de Sa croix. Le Saint-Esprit a rendu ce précieux sang efficace pour notre âme, et nous n'avons "plus eu aucune conscience de nos péchés" (Hébreux 10:2). La chose "impossible" est devenue un fait accompli. Justifiés par la foi, nous avons réalisé que nous avions la paix avec Dieu (Romains 5:1).
  6. La vie nouvelle, issue de Dieu, nous a été communiquée par le Saint-Esprit, et Il a rendu témoignage à notre esprit que nous étions enfants de Dieu (Romains 8:16).
    Ces expériences successives se répètent d'une manière claire et précise lorsque Dieu nous amène à connaître la délivrance de l'esclavage du "moi" et du péché.
  • L'Esprit de Dieu commence par nous convaincre de la servitude du péché et du caractère exécrable de la vie propre (voir 1 Corinthiens 3:1-3).
  • Nous luttons pour vaincre nos péchés et nous libérer nous-mêmes ; nous crions à Dieu, et cependant la victoire semble de plus en plus problématique, L'ennemi nous suggère : "Ce n'est pas pour toi..." ou : "La délivrance n'existe pas..." Nous essayons de nous livrer de plus en plus à Dieu ; mais nous tombons de chute en chute, Nous languissons d'accomplir la volonté de Dieu, mais plus nous nous y efforçons, plus il nous semble que nous agissons d'une manière contraire à nos désirs. L'horreur que nous inspire le péché augmente, et sa puissance paraît plus grande. Nous nous trouvons placés dans des circonstances qui font ressortir les plus mauvais côtés de notre nature, jusqu'à ce qu'enfin nous nous maudissions nous-mêmes et nous écriions : "Oh ! misérable que je suis, qui me délivrera…" (Romains 7:24).
  • Arrivés à ce point d'amer désespoir et de ténèbres, l'Esprit de Dieu nous révèle que la délivrance doit venir d'une autre source et que la vie propre ne peut pas se vaincre elle-même, pas plus qu'elle ne peut vaincre le péché.
  • L’Esprit de Dieu nous ramène alors au Calvaire et projette Sa lumière sur tout ce qu'implique la mort du Seigneur pour la délivrance de ceux qui se confient en Lui. Il nous conduit à la Parole de Dieu : "Un Seul est mort pour tous, tous donc sont morts" (2 Corinthiens 5:14). Nous comprenons maintenant que le Sauveur a porté le pécheur sur la croix, et non pas seulement ses péchés, et qu'en Lui, nous sommes morts au péché et à l'ancienne vie du "moi ". Nous sommes prêts enfin à nous reconnaître comme crucifiés avec Christ, et à vivre la vie crucifiée, "Toujours livrés à la mort pour l'amour de Jésus, afin que la vie de Jésus soit manifestée" (2 Corinthiens 4:2, Darby.)
  • "Devenus une même plante avec Lui par la conformité à Sa mort" (Romains 6:5), comme étant morts avec Lui, nous mettons un terme à nos efforts, nous laissons de côté nos propres œuvres, et nous entrons dans le repos (Hébreux 4:10), affirmant, dans une entière dépendance du Saint-Esprit : "J'ai été crucifié avec Christ" (Galates 2:20).
  • La vie de Dieu nous est désormais communiquée dans une plus grande mesure, et le Saint-Esprit nous révèle le Christ vivant, demeurant dans notre âme et nous rendant capables de vivre selon Lui, moment après moment.
    "Ah ! dira quelqu'un, mais je ne sens pas encore qu'il en est ainsi !" Néanmoins c'est le message du Calvaire et de la résurrection de Christ, et nous devons prendre cette position devant Dieu, par la foi en Sa Parole, avant de pouvoir en faire l'expérience pratique.
    Avons-nous été amenés, par le Saint-Esprit, à désespérer entièrement de nous-mêmes, et sommes-nous prêts à convenir "qu'en nous il n'habite point de bien" ? (Romains 7:18, Darby). Dans ce cas, nous pouvons en toute confiance :
  1. Regarder au Calvaire une fois de plus, et voir que le Sauveur nous a portés en Lui-même sur la croix, en même temps que nos péchés (Romains 6:3; Galates 2:20).
  2. Prendre notre place en Lui sur la croix et déclarer que, par le choix de notre volonté, nous sommes morts avec Lui (Colossiens 3 : 3; Galates 2:20).
  3. Dès lors, jour après jour, chaque fois qu'une trace de notre ancienne nature sera remise en lumière, l'apporter à la croix et reconnaître qu'elle a été crucifiée avec Lui (Romains 8:13).
  4. Compter sur Christ, vivant en nous, pour manifester Sa vie d'une manière continue.
    Si, paisiblement, nous nous appuyons ainsi sur la Parole de Dieu, "Vous êtes morts" (Colossiens 3:3), et réclamons que la puissance de séparation de la mort de Christ intervienne envers toute manifestation de l'ancienne vie adamique et envers les liens du péché qui nous retenaient autrefois, le Saint-Esprit agira aussitôt pour "faire mourir les actions du corps", et nous marcherons dans la liberté par laquelle Christ nous a affranchis.
    De plus, à l'heure de la tentation, lorsque Satan essayera de rejeter sur nous nos anciens péchés ou les agissements de notre vieille nature, sous quelque forme que ce soit, nous pourrons, par "la parole de notre témoignage", proclamer que nous sommes crucifiés avec Christ et faire nôtre la victoire qu'Il a remportée sur Satan à la croix, refusant de nous soumettre à son pouvoir diabolique.

Mais comment se fait-il que notre mort avec Christ puisse devenir une réalité pour nous d'une manière instantanée ?

    Il ne faut qu'un instant pour prendre notre place de "crucifié avec Christ", mais ensuite, l'Esprit de Dieu doit, jour après jour, exercer Sa puissance sur notre vieille nature. Notre part est de la livrer à la croix, au fur et à mesure qu'elle nous est révélée d'une manière plus profonde.

Le "moi" peut-il ressusciter ?
  1. Après avoir réalisé notre mort avec Christ, de nouvelles manifestations de notre vie propre se feront probablement jour, et nous aurons à y faire face, car, à mesure que l'œuvre de Dieu s'approfondit dans nos cœurs, le Saint-Esprit nous révèle des abîmes de péché dont nous n'avions aucune idée si du moins la prière que nous adressons à Dieu est : "Seigneur, ne m'épargne pas !"
  2. Il peut arriver que l'adversaire imite le "moi" afin de nous faire perdre notre foi dans le fait que nous sommes crucifiés avec Christ.
Que faire quand ces difficultés se présentent ?
  1. Nous tenir de pied ferme sur le rocher de la Parole du Dieu vivant, et déclarer : "Il est écrit" : "J'ai été crucifié avec Christ, Sa mort est devenue la mienne".
  2. Remettre toute trace de vie propre, réelle ou apparente, au Saint-Esprit, afin qu'Il S'en occupe Lui-même, et refuser d'avoir quoi que ce soit à faire avec cette chose.
  3. Croire que Dieu délivre maintenant en face de toutes les apparences contraires et se cacher en Christ sur la croix, à l'abri de l'ennemi, comptant sur la protection du sang du Calvaire.
La communion avec la mort de Christ exclut-elle les "sentiments"  ?

    Le Seigneur n'a pas promis de faire de nous des pierres. Par l'union avec Christ en Sa mort, nous sommes délivrés de notre égoïsme, de notre susceptibilité (notre "moi" blessé), mais pas de notre sensibilité à l'égard de notre prochain. Dorénavant nous verserons des larmes pour les autres, mais nous n'en verserons plus parce que nous sommes lésés ! Quelque souffrance que nous ayons à endurer, nous ne nous en offenserons plus et ne riposterons plus comme nous en avions l'habitude. Cependant nous ne deviendrons pas insensibles à la souffrance ; mais nous verrons la main de Dieu dans tout ce qui nous arrivera, sachant que toutes choses concourent à notre bien. (Romains 8:28.)

Si nous sommes morts, comment pouvons-nous encore être tentés ?

    Si Christ a souffert, étant tenté, et s'Il fut tenté comme nous en toutes choses (Hébreux 2:18;  4:15), nous ne cesserons certainement jamais d'être tentés nous-mêmes. Galates 2:20 nous donne le secret : "JE suis crucifié, Christ vit en MOI". JE, l'égoïste JE est cloué à la croix ; "moi", ma personnalité, demeure pour être tentée et mise à l'épreuve.

Que signifie "sans cesse livrés à la mort?’’ (2 Corinthiens 4:11).

    En lisant le contexte de ce passage, nous verrons qu'il se rapporte au fait que la vie physique de Paul était continuellement exposée au danger, Il ne semble pas du tout qu'il concerne la mort "spirituelle". Dans 2 Corinthiens 4:10, en revanche, nous lisons ces mots : "Portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus". Ceci décrit la vie crucifiée qui résulte de notre acceptation des déclarations de la Parole de Dieu concernant notre mort avec Christ, alors que l'Esprit-Saint nous conduit de jour en jour dans une conformité plus grande avec la mort du Seigneur.

Que faire si nous tombons dans le péché après avoir pris notre place de mort à la croix ?

    C'est là le point le plus critique de tous. Par-dessus tout, il nous faut être honnêtes avec Dieu et appeler le péché par son vrai nom : PÉCHÉ, sans essayer de l'excuser ou de l'atténuer, ni de réconcilier notre chute avec notre expérience passée, Nous aurons toujours besoin de 1 Jean 1:9 ! Lorsque nous aurons confessé notre péché, quel qu'il soit, il nous faudra simplement reprendre notre place de "crucifié avec Christ". et demander à Dieu de nous attirer dans une communion plus intime avec Lui-même et de nous garder continuellement par la puissance de Sa vie en nous.

Qu'en est-il de la croissance ?

   Ce n'est qu'à partir du moment où nous réalisons notre union avec Christ dans Sa mort qu'il nous devient vraiment possible de "croître dans la grâce", car c'est la vie divine qui doit croître, tandis que la vie terrestre est continuellement livrée à la mort.

Quelques paroles d'avertissement :
  1. Prenons garde, en rendant témoignage, de ne pas proclamer : "Je suis mort" car c'est attirer l'attention sur soi-même, c'est le "moi" sous une forme subtile ! Parlons du Seigneur et de tout ce qu'Il est, mais c'est à Lui de rendre témoignage de ce qu'II a fait pour nous. Accueillons aussi avec empressement toute critique, qu'elle soit formulée avec bonté ou non ; c'est ainsi que nous apprendrons à mieux nous connaître nous-mêmes, ce qui nous poussera à chercher une délivrance plus profonde. Par ce moyen, notre vie extérieure ne tardera pas à être rendue conforme à notre vie intérieure, et notre conduite ne risquera pas d'être en contradiction avec notre profession de foi. Gardons-nous de dogmatiser sur les vérités spirituelles. Si Dieu rend témoignage à la réalité de notre expérience, nous n'aurons pas besoin d'en parler beaucoup nous-mêmes. 1 Corinthiens 8:2 est toujours vrai !
  2. Ne recherchons jamais les "expériences", mais abandonnons-nous entre les mains de Dieu, afin qu'Il agisse à notre égard comme Il Lui plaira, nous conduisant dans le chemin qu'Il jugera bon pour nous.
  1. Faisons attention de ne pas sortir du repos de notre âme en cherchant de nouvelles bénédictions. Dieu ne peut pas agir pendant que nous sommes anxieux et inquiets, même s'il s'agit de notre vie spirituelle, Prenons Dieu au mot, comptons sur Sa Parole et laissons-Lui le soin de l'accomplir.
  2. Ne jugeons jamais la Parole de Dieu d'après notre expérience, car la Parole de Dieu est vérité, quelle que soit notre expérience.
  3. Ne cherchons pas à être "conscients" de notre mort avec Christ. Ces mots mêmes sont en contradiction l'un avec l'autre, car, si nous avions littéralement passé de ce monde dans l'au-delà, nous ne sentirions pas que nous sommes morts. Nous serions seulement conscients d'être entrés dans une nouvelle vie merveilleuse, et notre expérience de la mort serait négative, les liens du passé ne pouvant plus, en aucune façon, nous retenir captifs.
  4. Prenons garde de ne pas appuyer notre foi sur l'attitude que nous avons prise par rapport à notre mort avec Christ, mais sur le Dieu qui agit, faisant que cette attitude se transforme en réalité.
  5. Soyons également attentifs à ne pas "essayer de saisir" la vérité divine, car dans la plupart des cas, cela représente un effort intellectuel qui empêche le Saint-Esprit d'accomplir Son œuvre, Livrons-nous au Saint-Esprit, et Il fera que la vérité nous saisisse.
  6. Le Seigneur n'a jamais promis qu'un jour viendrait où nous pourrions regarder au-dedans de nous et déclarer avec satisfaction que toute vie propre en est extirpée. Si nous croyons vraiment la Parole de Dieu quand elle proclame que nous sommes morts avec Christ, et si nous comptons sur Christ vivant en nous pour manifester Sa vie par nous, les autres verront qu'il en est ainsi, tandis que nous serons occupés de Christ.
  7. Quand le Saint-Esprit a appliqué la mort de Christ à notre âme et l'a amenée ainsi dans une vie de libération réelle, cette expérience doit être maintenue continuellement en demeurant en Lui. Nul effort n'est nécessaire pour "demeurer" si nous nous en remettons au Saint-Esprit qui nous gardera "en Lui" sans que nous en soyons même conscients.
  8. Lorsque nous faisons le pas décisif en nous fiant à la Parole de Dieu, gardons-nous de tourner nos regards sur nous-mêmes pour voir si l'œuvre se fait et de surveiller, pour ainsi dire, "l'opération de Dieu" (Colossiens 2:12). Tandis que nous nous reposons sur Sa Parole, l'œuvre s'accomplit dans les profondeurs de notre être par les soins du tout-puissant Opérateur qui habite en nous. Si nous commençons à questionner : "Suis-je mort avec Christ, ou ne le suis-je pas ?", Il doit attendre jusqu'à ce qu'Il ait pu nous amener à détourner nos yeux de nous-mêmes et à nous appuyer de nouveau sur la Parole seule.
  9. Attendons-nous à ce que l'adversaire nous dispute chaque pouce de terrain. Le diable n'est PAS mort ! Bien au contraire, lorsque nous trouvons un refuge en Christ sur la croix, il semble plus vivant que jamais. Que le Sauveur vivant qui demeure dans nos cœurs nous garde de toutes ses attaques subtiles ! Nous expérimenterons alors la victoire à chaque pas du chemin, car il est un ennemi vaincu.
  10. Rappelons-nous que c'est en vain que nous demandons à Dieu de nous affranchir de nous-mêmes si nous retenons volontairement une seule chose qui serve les intérêts de la vie propre. En revanche, une pleine délivrance nous sera accordée si en toute sincérité nous permettons à Christ de nous posséder entièrement et si nous déposons à la croix d'une manière toute pratique chaque élément nouveau de la vie propre, dès qu'il nous est révélé. Nous ferons bien aussi de nous souvenir que la méthode de Dieu à notre égard est de ne pas permettre qu'une épreuve nous soit enlevée avant que nous ayons cessé de nous regimber contre elle. Par conséquent, il nous est plus avantageux de dire tout de suite : "Oui, Seigneur !"
  11. Pour terminer, "la fin que le Seigneur nous accorde" (Jacques 5:11) est la VIE, la vie qui découle de la mort. "Si nous avons été identifiés aVec Lui dans la ressemblance de Sa mort, nous le serons aussi dans la ressemblance de Sa résurrection. (Romains 6:5, Darby). Fions-nous à Lui pour qu'II accomplisse Son œuvre dans nos cœurs tandis que nous cédons à Son action ! Confions-nous en Lui implicitement et obéissons promptement.


CHAPITRE II

Jusqu'à quelle profondeur la croix doit-elle pénétrer en nous ?

"L'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu" (1 Corinthiens 2:10).

    Le thème du 6° chapitre de l’Épître aux Romains peut être résumé par ces mots : "Le double message de la croix". Ce titre est condensé lui-même dans les deux faits fondamentaux exposés par l'apôtre Paul en relation avec le Calvaire : 

1) "Christ est mort"  ; 
2) "Nous sommes morts".

    Le "règne de la mort" qui a prévalu sur toute l'espèce humaine est la preuve de la chute de l'homme. La mort est entrée dans le monde par le péché. Romains 5 nous enseigne que Christ est mort à notre place, afin que nous puissions devenir participants de Sa vie de résurrection. Romains 6 nous apprend comment nous approprier cette vie. Si Christ est mort pour nous, afin que Sa vie puisse nous être communiquée, nous sommes morts avec Lui pour être rendus capables de la recevoir virtuellement. Il faut que nous devenions "une même plante avec Lui par la conformité à Sa mort". Trois fois, Paul se sert de ces mots : "Sa mort", v. 3, 4, 5. Puis il ajoute : "Nous sommes morts," v. 8. L'identification du pécheur au Sauveur est donc clairement indiquée.
    Mais que signifie cette mort avec Christ ? En premier lieu, elle signifie mourir au PECHE en tant que maître et tyran, au péché, et non à "nos péchés". Elle signifie en outre tout ce que Dieu veut faire pour nous par la crucifixion de notre" vieil homme" avec Christ (Romains 6:6). Le Saint-Esprit est prêt à la rendre efficace jusqu'au tréfonds de notre être intérieur, jusqu'à ce que le péché ait perdu son empire dans tous les domaines. Cette mort agit d'une manière plus profonde que ne l'implique le renoncement aux choses visibles et extérieures. Elle pénètre dans les retranchements les plus secrets de notre être jusqu'à ce qu'elle y ait établi une libération absolue de l'esclavage et de la tyrannie du péché. Elle accomplit une œuvre si étendue, par le ministère de l'Esprit éternel Lui-même, que le pivot de notre vie est changé et que l'âme est replacée dans son centre légitime : le Dieu d'éternité.

Jusqu'à quelle profondeur doit pénétrer cette mort ?

    C'est la question que je vous pose aujourd'hui. Quand l'Esprit de Dieu effectue cette œuvre radicale en faisant nôtre la mort de Christ, il s'agit d'une opération d'une plus grande portée que la seule purification de notre cœur : c'est une coupure, une séparation, qui ne peut être exprimée que par tout ce que le mot "mort" implique. Le croyant est soustrait à un maître cruel appelé péché, par l'action de l'Esprit de Dieu qui s'exerce au centre même de son être et l'affranchit afin de le rendre capable d'obéir à Dieu. L’Écriture ne dit pas qu'il est désormais impeccable, qu'il n'y a plus de péché en lui, mais qu'il y a coupure entre lui et le péché par l'imputation de la mort de son Substitut, qui a livré Sa vie à sa place au Calvaire, de telle sorte qu'il en est désormais de lui, comme s'il était littéralement mort lui-même. Son ancien maître, le péché, n'a plus aucun pouvoir sur lui et aucune revendication à formuler à son égard (voir Romains 6:17, 18).
    Voilà la raison pour laquelle, dans Romains 6, qui est la grande charte de l'Eglise de Christ, l'apôtre fait alterner d'une manière si remarquable les mots SA MORT, avec NOUS SOMMES MORTS, comme s'ils concernaient un seul et même fait - ce qui, du reste, est le cas, dans le merveilleux plan de rédemption de Dieu.
    Bien-aimés, ne comprenez-vous pas que c'est précisément sur ce point que vous devez être établis sur un fondement solide ? Il se peut que vous luttiez contre "vos péchés" jusqu'à être fatigués de la bataille. Vous avez recherché la purification de votre cœur et avez peut-être expérimenté un temps de répit dans votre lutte épuisante. Mais l'œuvre doit aller plus profond. La mort de Christ - Sa mort - élève dans les profondeurs de l'homme intérieur, au centre même de l'être, une barrière entre lui et son tyran, le péché, ressemblant à la lame de l'épée flamboyante agitée par les chérubins à la porte du jardin d’Éden. Vous êtes "morts au péché", et par l'action puissante du Saint-Esprit qui rend cette mort efficace pour vous, en réponse à votre foi en l'intervention Divine (Colossiens 2:12), vous êtes affranchis afin de "vivre pour Dieu".

Jusqu'à quelle profondeur cela ira-t-Il ?

   Jusqu'à quelle profondeur consentez-vous à ce que Dieu aille dans votre vie intérieure ? Désirez-vous réellement être délivrés du péché ? Haïssez-vous le péché ? Pour le moment, laissons de côté le souvenir des différents péchés qui vous troublent. Dieu veut avoir affaire au centre. Qu'II puisse commencer Son œuvre tout au fond et y dresser la barrière de la mort entre vous et votre tyran, le péché. Proclamez, comme Dieu déclare que vous pouvez le faire : "Crucifié avec Christ, je ne suis plus esclave du péché !" Et Dieu fera que cette proclamation devienne vraie dans votre expérience.

Jusqu'à quelle profondeur la mort de Christ doit-elle pénétrer en nous ?

    Vous êtes d'accord de répondre pour ce qui concerne le péché : "Aussi profond que Dieu peut aller pour me donner la délivrance !" Jusque-là, c'est bien. Mais il y a d'autres résultats qui se rattachent à cet acte initial par lequel la barrière de la mort de Christ a été élevée contre le péché au centre de notre être, Beaucoup d'autres choses sont comprises dans notre mort avec Christ et doivent encore nous être révélées. Il y a un autre esclavage dont nous devons être affranchis et que Paul désigne sous le nom de "la loi". Regardez Romains 7:6.

"Maintenant que nous sommes morts avec Christ, la loi sous l'empire de laquelle nous étions autrefois maintenus a perdu son pouvoir sur nous, de sorte que nous ne sommes plus dans l'ancien esclavage de la lettre, mais dans le service nouveau de l'Esprit" (Version Conybeare).

    Derrière la tyrannie du péché, il y a une loi, avec sa verge et ses exigences, qui nous fait réaliser avec amertume notre incapacité absolue de la mettre en pratique. Dieu nous dit par le moyen de la loi : "Tu feras ceci", et "tu ne feras pas cela", et nous, sous la servitude du péché, nous sommes sans force pour obéir. Mais maintenant que nous sommes morts, la loi perd son pouvoir sur nous. Nous sommes morts (avec Christ) au péché, et par cette mort, nous sommes soustraits aussi aux exigences de cette loi. Les jours d'oppression sont finis. La loi, sous la férule de laquelle nous tremblions, est désormais transfigurée. Elle est accomplie en nous par la puissance de l'Esprit (Romains 8:4), car Christ Lui-même, vivant en nous, est l'accomplissement de la loi Autrefois c'était "je dois" - et la défaite. Maintenant c'est "je puis par Christ" - et la victoire.

Jusqu'à quelle profondeur ?

    La croix de Christ, dressée au centre de notre être, a de plus profondes répercussions encore. C'est à nous de dire à Dieu "jusqu'à quelle profondeur" Il peut aller, en réalisant dans nos vies tout ce qu'implique le Calvaire. Lisons Colossiens 2:20 (Conybeare) : "Si donc, quand vous êtes morts avec Christ, vous avez mis de côté les leçons de l'enfance en ce qui concerne les choses extérieures, pourquoi, comme si vous étiez encore en vie dans les choses extérieures, vous soumettez-vous à des ordonnances - ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas... !"

Jusqu'à quelle profondeur la mort de Christ doit-elle pénétrer en nous ?

    Jusqu'à quelle profondeur l'épée de la croix doit-elle trancher dans nos vies ? Nous avons déjà vu qu'elle doit opérer une séparation entre nous et 1) le péché, ce maître implacable qui habite en nous, 2) l'esclavage de la loi qui nous opprime avec ses exigences inexorables. Mais maintenant, elle doit encore nous délivrer de 3) toute dépendance des choses extérieures, de l'importance exagérée que nous donnons à ces choses, les croyant essentielles, ou même simplement utiles à notre service et à notre culte pour Dieu. Le fait que Paul parle ici du côté religieux de la vie du croyant est indiqué par le contexte de ce passage. Il s'agit des "questions de conscience" qui apportent le trouble et la division dans tout le corps de Christ. Est-ce que "j'ose" manger ceci, ou boire cela ? Qu'en est-il de l'observation du dimanche ? Le sabbat institué en Eden concerne-t-il aussi "la nouvelle création en Christ", née à la vie par le Calvaire et la résurrection (2 Corinthiens 5:17) ? Que penser de certains préceptes qui ne sont fondés que sur les ordonnances et les doctrines des hommes, préceptes généralement négatifs, tels que "ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas ! - choses qui sont toutes destinées à périr par l'usage" ? (Colossiens 2:22, version Darby.)
    Ces préceptes, dit l'apôtre, ont une "apparence de sagesse, en ce qu'ils indiquent de l'humilité et le mépris du corps" mais "ils sont sans aucune valeur pour réprimer la tolérance des passions charnelles" - c'est-à-dire que la chair reste la même sous la surface en dépit de cette prétendue humilité et de ce mépris du corps.
    La méthode de Dieu est plus excellente. Il fait pénétrer l'épée de la croix jusqu'à la moelle de l'être humain, et par la bouche de l'apôtre, Il déclare : "Quand vous êtes morts avec Christ, cela concernait toutes ces choses extérieures. Aucune d'entre elles n'est indispensable au salut, elles ne contribuent même pas au développement de la vraie vie intérieure. La "chair" a été mise à mort en Christ pour vous" (Galates 5:24). Pourquoi donc vous appuyer sur des choses qui, en réalité, n'ont aucune valeur pour tenir en bride les passions de la chair, laquelle ne fera que changer de forme et se fera jour d'une autre manière ? Ce sont les pensées charnelles, "enflées d'un vain orgueil", (Colossiens 2:18) qui sont les instigatrices de toutes ces méthodes ayant pour but de maîtriser la chair. Celle-ci est donc encore renforcée et rendue plus active par les moyens mêmes qui sont employés pour lui mettre un frein.
    Mais, dira quelqu'un, ces choses extérieures ne sont-elles d'aucun secours pour le développement de la vraie vie de Dieu dans l'âme humaine ? Paul nous indique le moment où elles peuvent lui être en aide : C'est dans le temps de l'enfance spirituelle. Elles sont des "leçons de l'enfance" qui tomberont à la croix de Christ lorsque sa signification profonde commencera à être révélée à l'enfant de Dieu. Les Colossiens étaient troublés au sujet de ces préceptes, des sabbats, etc., et ils se condamnaient les uns les autres avec autant de vigueur que les Chrétiens du vingtième siècle ne le font à propos de leurs opinions respectives, quant au bien-fondé ou au mal fondé d'une quantité de choses extérieures. Ces choses sont toutes "des ombres," "des ombres," "des ombres," leur crie l'apôtre (Colossiens 2 : 17). Recherchez la substance même et vous comprendrez bien vite quelle est la pensée du Seigneur pour vous au sujet de la manière dont vous devez agir à l'égard de "ces ombres" dans la vie pratique (Romains 14 illustre ce principe d'une manière très claire).
    Il est très instructif de constater que Paul n'essaye pas de résoudre les "questions de conscience" des Colossiens. Il les amène à la seule place où ces questions peuvent être envisagées selon leur vraie perspective. En dehors du Calvaire - le seul lieu qu'un pécheur sauvé par grâce possède sur la terre, le lieu de sa mort avec Christ -, ces questions sont amplifiées hors de toutes proportions. Des choses extérieures, insignifiantes, finissent par éclipser complètement celles qui comptent réellement.
    Reviens au Calvaire, enfant de Dieu, reviens au Calvaire ! Mets de côté - du moins pour le moment - toute discussion, et laisse Dieu tailler jusqu'au fond de toi-même, par l'action de la croix, et amputer toutes tes vues, tes opinions au sujet des questions extérieures ayant trait à la vie chrétienne. Rejette les "leçons" de ton enfance spirituelle et meurs en Christ ! Alors un voile se déchirera devant ta vision intérieure, et tu verras la lumière dans la lumière de Dieu (Psaumes 36:10). Tu apprendras que la seule chose qui vaille est d'être "une nouvelle création" (Galates 6:15). Tu connaîtras que "le royaume de Dieu, ce n'est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit" (Romains 14:17). Tu seras délivré ainsi de toute tendance à juger et à condamner ton prochain pour des détails qui ne sont pas essentiels au salut : tu ne permettras plus à ces choses de s'élever comme des barrières entre toi et d'autres membres du corps de Christ.

Jusqu'à quelle profondeur la mort de Christ doit-elle pénétrer en nous ?

Plus profond encore, toujours plus profond ! Lisez Colossiens 3:2, 3 :

"Affectionnez-vous aux choses d'en haut (mettez votre cœur dans les choses d'en haut), et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu".

Jusqu'à quelle profondeur ?

    Si profondément que notre vie sera vécue dorénavant dans le ciel, "avec Christ en Dieu". Telle doit être la suite normale de notre expérience. A mesure que la mort de Christ agit et retranche plus profondément en nous, la vie d'union avec Lui doit se fortifier. A mesure que le péché cesse de régner sur notre cœur et que l'esclavage du "tu dois" fait place à l'obéissance de l'amour, à mesure que l'âme est de plus en plus dépouillée de toute confiance en quoi que ce soit hors de Christ, ou insidieusement ajouté à la perfection de Son œuvre pleinement accomplie et achevée au Calvaire, le croyant découvre que sa vie est de plus en plus vécue dans le ciel. Les choses qui le troublaient auparavant descendent à leur vraie place et il ne paye plus "la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin" (Matthieu 23:23), tout en restant aveugle aux questions vitales qui concernent son salut. Jusqu'à quelle profondeur doit agir cette mort ? Si profondément que désormais le cœur est attaché aux choses d'en haut et non plus à celles qui sont sur la terre. Il n'a pas fallu de grandes luttes pour en arriver à lâcher ces choses terrestres : l'œuvre de mort de la croix les a retranchées, de telle façon qu'elles aussi, soumises à la volonté de Dieu, sont en quelque sorte "tombées" ; elles ont simplement été mises à leur vraie place.
    Ainsi, nous voyons qu'une véritable communion avec Christ dans Sa mort nous dépouille de tout fanatisme, de tous les "extrêmes" de tout ce qui n'est que le produit de la chair et non de la vie nouvelle d'en haut. La lumière du ciel projetée sur les choses de la terre nous fait voir ces choses à leur vraie valeur et nous enseigne le chemin à suivre pour marcher selon Dieu dans l'esprit. Quand un homme meurt, physiquement parlant, il doit abandonner ses possessions, si grandes soient-elles. Essayez de vous représenter cet homme venant vivre à nouveau sur la terre ! Ne croyez-vous pas qu'II envisagerait les valeurs sous un angle totalement différent, et que tout aurait changé d'aspect à ses yeux ? Spirituellement, c'est exactement ce que le plan de Dieu a prévu en identifiant le pécheur à son Sauveur sur la croix. La mort de Christ, appropriée au croyant, le sépare des choses terrestres, si bien qu'il vit désormais comme quelqu'un qui a sa demeure dans le ciel.

Jusqu'à quelle profondeur la croix ira-t-elle  ?

    Touchera-t-elle à vos vêtements, à vos ambitions, à vos biens ? Ce n'est pas tellement de remporter la victoire à l'égard de ces choses qu'il s'agit, mais plutôt de mourir à chacune d'elles dans la mort de Christ. Mais, plus profond encore, doit être le cri de notre âme ! Ouvrons nos Bibles à 2 Timothée 2:9-11 : "J'endure des souffrances comme un malfaiteur... J'endure tout pour l'amour des élus, afin qu'eux obtiennent... Cette parole en certaine ; car si nous sommes morts avec Lui, nous vivrons aussi avec Lui" (Darby).
    Où trouvons-nous, dans ce passage, que la mort de Christ aille plus profond encore ? C'est en ce qu'elle a retranché, dans la vie de Paul, tout intérêt personnel. Traité comme un malfaiteur, l'apôtre s'écrie : "J'endure tout pour l'amour des élus, afin qu'eux obtiennent..." Qu'eux puissent obtenir, non pas que "moi j'obtienne !"… Qui n'est pas désireux, dans ce monde battu par la tempête, de posséder une vie qui ait son centre dans les cieux ? Mais quand il s'agit de consentir à souffrir comme Christ a souffert, comme un criminel mené au trépas, et cela "pour l'amour des autres", afin qu'eux obtiennent la gloire et la bénédiction... ah ! cela, c'est "plus profond encore" ! Aucune recherche de ses propres intérêts ici, même quand il s'agit de bénédictions spirituelles ! Quelques-uns d'entre nous savent quelque chose - oh ! si peu de chose ! - de ce que représente la souffrance pour les autres. Mais la tentation nous confronte toujours à nouveau de "se sauver soi-même" et de descendre de la croix ! Lisons encore 2 Corinthiens 5 : 14-15, et voyons s'il est possible qu'il y ait encore une profondeur plus grande. L'apôtre écrit :
    "Car l'amour de Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si Un est mort pour tous, tous sont donc morts (en Lui)… afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Lui" (Darby).

A quelle profondeur ?

    Il appartient à chaque enfant de Dieu de répondre personnellement à cette question. "C'est l'Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien". Il n'y a qu'une chose que Dieu ne peut et ne veut pas faire pour nous et à notre place, c'est "vouloir". Il est prêt à travailler en nous, à agir pour nous, à nous amener jusqu'au point où nous pourrons "vouloir", mais cela, c'est à nous de le faire ; c'est à nous, par le libre choix de notre volonté, de donner le coup de barre au gouvernail du navire.

Jusqu'à quelle profondeur la mort de Christ doit-elle pénétrer en nous ?

   Jusqu'où la vérité de la croix est-elle entrée dans nos cœurs ?... Ayant amputé dans notre vie personnelle, a-t-elle atteint notre ministère et notre service chrétiens ?
    Le "monde" auquel Paul se disait crucifié et qui était crucifié à son égard, c'était le monde religieux, d'après ce que nous enseigne le contexte de Galates 6:14 "Ceux qui veulent avoir une bonne réputation dans les choses qui se rapportent à la chair vous contraignent à vous faire circoncire, uniquement afin de n'être pas persécutés à cause de la croix de Christ", écrivait l'apôtre aux Galates (6:12, version anglaise). Ici nous trouvons exposées "la bonne réputation religieuse", l'habitude de contraindre les gens à accepter certaines "vues" sur la vérité, les statistiques de convertis... On cherche à échapper à la croix ; et tout cela nous donne en miniature le portrait de l’Église professante d'aujourd'hui. "Ce monde-là est crucifié pour moi, et je le suis pour lui," s'écrie l'apôtre. Je ne me glorifie que dans la croix de Christ "qui est l'instrument de ma crucifixion comme de la Sienne" (Lightfoot), Ainsi doit-il en être de nos jours pour chacun de ceux qui veulent prêcher l’Évangile : "RIEN N'IMPORTE, SI CE N'EST UNE NOUVELLE CRÉATION".

A quelle profondeur ?

    Si profond que nous mourrons entièrement à tout désir d'avoir "une bonne réputation" dans "les choses qui se rapportent à la chair", dans notre service pour Dieu ; et nous serons satisfaits d'être dans la vraie ligne apostolique, sur le chemin foulé par notre Sauveur et Son apôtre. Ce merveilleux message de la croix nous conduit de profondeur en profondeur. Lui permettrons-nous de pénétrer si avant dans nos vies que toutes les barrières religieuses élevées entre nous et nos frères croyants seront renversées ? Quand il parlait du mur consistant en ordonnances religieuses, qui séparait les Juifs des Gentils, l'apôtre écrivait aux Ephésiens : "Il est notre paix, Lui qui des deux n'en a fait qu'un, et qui a renversé le mur de séparation ; ayant anéanti par Sa mort le terrain de notre inimitié... afin de les réconcilier l'un et l'autre en un seul corps par la croix" (Ephésiens 2:14,16., version anglaise).

Jusqu'à quelle profondeur la croix de Christ pénètre-t-elle ?

    Assez profond pour démolir routes les barrières consistant en ordonnances, qui s'élèvent entre ceux que Sa mort expiatoire a sauvés. Qu'a donc accompli la croix en faveur du Juif et du païen ? Elle les a mis à mort l'un et l'autre, afin que des deux puisse naître un "nouvel homme", ni juif ni païen, mais chrétien. "En Christ, écrit l'apôtre, il n'y a ni Juif ni Grec... mais Christ est tout et en tous". (Colossiens 3:11)

A quelle profondeur ?

    Les profondeurs insondables du Calvaire, capables de sonder les abîmes sans fond de l'âme humaine, ne pourront jamais être épuisées. 2 Corinthiens 4:10-12 et 13:4 ouvrent des possibilités infinies aux profondeurs de la croix. De là, la vie de Jésus elle-même entre à flots et s'écoule avec une puissance sans limites par la vie de ceux qui permettent à l'Esprit de Dieu de creuser de profonds canaux dans leur être intérieur. Là aussi, la faiblesse humaine est puissamment énergisée par l'action de la force divine. Puissions-nous consentir à accepter et à réaliser tout ce que la croix représente, afin que nous soyons rendus capables de connaître la puissance de la résurrection de Christ, étant rendus "conformes à Lui dans Sa mort" (Philippiens 3:10).


CHAPITRE III

Livré à la mort
Ou : Comment manifester la vie de Jésus.

"Livrés à la mort pour l'amour de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus puisse être manifestée dans notre chair mortelle. Ainsi donc la mort opère en nous, mais la vie en vous" (2 Corinthiens 4:11,12, version Darby.)

   Il appartient au plan de Dieu qu'Il Lui soit permis d'opérer, dans le cœur de Ses messagers, la réalisation des vérités qu'Il leur confie pour les dispenser aux autres.
    Écrit en grands caractères, dans la Parole même de Dieu, ressort le principe de la mort agissant en ceux qu'Il envoie pour apporter Son message, afin que la vie soit manifestée dans les autres. "Livrés à la mort pour l'amour de Jésus"... Nous trouvons cette expérience vécue déjà au temps de l'Ancien Testament dans la vie de David et dans celle des autres prophètes. Et comme il en a été pour eux dans la réalisation des types, ou préfigurations du Calvaire, et dans les déclarations prophétiques annonçant la croix, il en a été de même dans la dispensation qui l'a suivie immédiatement, et dès lors continuellement à travers les siècles, jusqu'à nos jours.
    Nous découvrons ce principe incrusté dans la vie de l'apôtre Paul, dans la vie des martyrs et dans celle de tous les serviteurs de Dieu qui aient jamais été employés par Lui avec puissance. C'est un aspect de la croix que beaucoup d'entre nous n'ont pas su découvrir : ce principe de la mort produisant la vie, qui doit être forgé en nous avant que le message du Calvaire, communiqué par nous, puisse devenir vie dans les autres.
    Là est l'explication du fait qu'on entend tellement prêcher sur la croix sans que la puissance de la croix soit à l'œuvre. Nous pouvons avoir compris clairement l'aspect substitutif et expiatoire de la mort de Christ pour nous, mais n'avoir pas saisi le fait de notre identification à Lui dans cette mort, de telle sorte que nous connaissions la victoire sur le péché, que donne la certitude d'être mort avec Lui.
    Ou bien, si nous avons pris cette position d'identification, nous n'avons peut-être pas saisi ce que signifie la conformité à Sa mort, conformité qui permet à la puissance de la croix et de la résurrection de Christ d'agir en nous quotidiennement dans la vie pratique. Cette expérience introduit dans notre vie non seulement la victoire sur le péché, mais l'esprit du Calvaire. Par contre, l'absence de compréhension à cet égard est la cause de cette anomalie : la croix est prêchée, mais cette prédication ne porte pas l'empreinte de l'esprit du Calvaire. Là réside le danger de l'enseignement de l'identification, sans que celle-ci soit suivie d'une réelle conformité à la mort de Christ qui, seule, produit la vraie puissance. En effet, nous pouvons nous appuyer sur le fait que nous sommes morts avec Christ et prétendre qu'il n'a fallu qu'un instant pour que cette mort ait entièrement accompli son œuvre en nous, mais ne pas réaliser que la conformité à Sa mort doit suivre de près l'expérience de l'identification et qu'elle doit être appliquée à notre vie de plus en plus profondément, jusqu'à ce que la communion de Ses souffrances, sur le chemin de la croix, soit devenue une réalité pénétrant toute notre existence.
    Voyez le cas de Jérémie : comme il en a été pour lui, de même tous les véritables messagers de la croix devront suivre le même chemin et passer par les mêmes expériences, s'ils sont décidés à suivre le Seigneur jusqu'au Calvaire. Car Jérémie a connu ce que cela représente de fouler le sentier que Jésus a parcouru en allant à la croix, bien que ce fût de longues années avant que Christ vint sur la terre pour y mourir. De même que Jérémie a connu la croix par anticipation, de même, lorsque nous proclamons la tragédie et la victoire du Calvaire, il faut que nous la connaissions dans une communion intime avec l'Agneau de Golgotha. La mort de Christ peut et doit être agissante en nous d'une manière si réelle que nous l'expérimentions comme une communauté, une association avec le Seigneur dans Ses souffrances. Cela seul donne naissance à une vie qui triomphe de tout.
    Ce passage de 2 Corinthiens 4:11-12 est la pierre de touche de tout ce qui concerne cette expérience. "Nous qui vivons, écrit l'apôtre, nous sommes toujours livrés à la mort pour l'amour de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre chair mortelle. Ainsi donc la mort opère en nous, mais la vie en vous".
    Ne voyons-nous pas d'une manière évidente que David a été "livré à la mort" quand, dans une heure de souffrance intense, il s'est écrié : "Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m'as-Tu abandonné ?" Le Saint-Esprit a pu alors faire entendre par lui les paroles prophétiques qui devaient annoncer la mort de Christ au Calvaire.
    Tandis que nous méditons sur ces choses, une compréhension nouvelle nous est accordée de ce que comporte la vie de Dieu dans l'âme humaine. Nous voyons qu'Il burine dans le tréfonds de Sa créature les messages divins qu'Il cherche à communiquer par elle. Même d'un prophète, Il n'a jamais fait une "machine", mais Il S'exprime par un cœur et par une vie qu'Il a préparés dans la fournaise de la souffrance.
    En ces jours solennels qui précèdent la fin de notre dispensation, la question qui se pose à beaucoup de Chrétiens est celle-ci : "Comment l'Eglise de Christ va-t-elle être préparée à rencontrer le Seigneur ?" Nous répondons : "Seulement en consentant que soit créé en elle le vrai esprit de Jésus, en devenant conforme à Lui, l'Agneau de Dieu". Quelques enfants de Dieu ont eu comme une vision de ces choses. Ils en ont goûté la réalisation dans une certaine mesure, et ce message brûle dans leur cœur. Mais comment sera-t-il communiqué aux autres de telle manière qu'il devienne une réalité puissante dans leur vie ? Comment cette vie de Jésus, qui nous a été donnée par la communion avec Lui dans Sa mort, atteindra-t-elle les autres ? La réponse est celle-ci : "Il faut que nous soyons prêts à être livrés à la mort comme les prophètes l'ont été". Notre désir le plus profond est de faire connaître autour de nous le message du Calvaire dans toute sa puissance mais cela ne peut être réalisé que dans la mesure où il est œuvré en nous en premier lieu, comme il l'a été dans les vies de Jérémie, de David et de Paul.
    Sommes-nous prêts à vivre ce message dans les larmes s'il le faut comme David, qui a gémi et pleuré en faisant ies expériences décrites dans le Psaume 22, avant que le Saint-Esprit puisse lui inspirer les paroles de ce Psaume qui nous donne le portrait prophétique de Christ ? Oui, il nous faut, tout autant que David, connaître les angoisses, les sanglots du Calvaire, dans la communion de Ses souffrances, si nous voulons que le Saint-Esprit communique la vie aux autres par le message de la croix que nous leur apportons ! Si nous ne leur faisons part que de nos lumières intellectuelles sur la mort de Christ, cela peut, il est vrai, leur apporter la lumière, mais pas la vie. Nous sommes peut-être capables d'expliquer parfaitement tout ce qui concerne l'identification à Christ dans la mort au pêché et la victoire personnelle, si bien que nos auditeurs pourront à leur tour devenir victorieux, mais ce n'est pas la vie passant au travers de nous, car pour cela il ne faut rien de moins que la communion de Ses souffrances, accomplie en nous par le Saint-Esprit.
    Le Seigneur Jésus a crié sur la croix de Golgotha : "Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi M'as-Tu abandonné ?", répétant ainsi les paroles prononcées par David au milieu de larmes amères, des années auparavant.
    Et ce fut à Golgotha que la vie même de Jésus fut libérée en faveur d'un monde mourant. "Toujours livrés à la mort... Ainsi donc la mort agit en nous et la vie en vous..." écrivait Paul. Ces mots expriment-ils une supplication pour recevoir la puissance ? Non ! Pour obtenir le bonheur ? Non encore ! "Toujours livrés à la mort..." Avez-vous jamais, cher enfant de Dieu, demandé à Dieu de vous associer à Christ dans Sa mort ? Vous avez prié pour obtenir la puissance, mais la réponse divine est : "Toujours livrés à la mort".
    Toujours ! Pas seulement de temps en temps ! "Mais, direz-vous, je croyais que lorsque je suis venu à la croix et que j'ai compris mon identification avec Christ dans Sa mort, j'avais été introduit sur le terrain de la résurrection par mon union avec Lui, puis que, par Son ascension, j'avais pénétré avec Lui dans les lieux célestes (Ephésiens 2:6) ; je croyais que la croix était maintenant derrière moi et que je n'avais plus qu'à maintenir ma position..."
    Oui, cela est vrai, mais toute la vérité n'est pas contenue dans ce que vous venez de dire. 2 Corinthiens 4:10-12 et Philippiens 3:10 occupent une place vitale dans la vie spirituelle de tous ceux qui veulent s'attacher à connaître le Seigneur. "Regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu" (Romains 6:11), et "Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu" (Colossiens 3:3), sont des vérités fondamentales, un roc sur lequel nous devons jour après jour maintenir notre position. Mais la puissance de la résurrection ne s'obtient que par la conformité à Sa mort qui produit la vie pour les autres.
    "Toujours livrés à la mort pour l'amour de Jésus". "Oh ! direz-vous encore, vous ne placez pas devant nous le côté le plus attrayant de la vie chrétienne !" Ah ! frères en Christ, pourquoi, en suivant votre Sauveur, recherchez-vous toujours ce qui est attrayant à vues humaines ? Le Calvaire, dans toute sa terrible réalité, était-il attrayant ? Christ Lui-même était-Il attrayant sur le chemin de la croix ? Si nous avions pu Le contempler alors, nous n'aurions trouvé en Lui "aucune beauté qui nous Le fasse désirer" (EsaÏe 53:2, version anglaise). Mais "à cause de la joie qui Lui était proposée, Il a enduré la croix et méprisé la honte" (Hébreux 12:2, version anglaise). Si nos yeux étaient ouverts par le Saint. Esprit et qu'il nous soit donné d'avoir la vision divine de notre Seigneur dans Sa souffrance, nous trouverions une beauté ineffable dans l'Esprit de l'Agneau qui était en Lui. Nous verrions le côté céleste de la communion avec Christ sur le chemin de la croix, et nous regarderions comme une joie parfaite de suivre Ses traces. Alors notre désir intense serait de souffrir avec Lui, parce qu'ainsi, et ainsi seulement, nous serons "glorifiés avec Lui" (Romains 8:17). "Cette parole est certaine : Si nous sommes morts avec Lui, nous vivrons aussi avec Lui ; si nous souffrons, nous régnerons aussi avec Lui (2 Timothée 2:11-12).
    Mais quelle est la signification de ces mots : "Être livrés à la mort ?" Le Seigneur a été "livré pour nos offenses". Le Père L'a "livré pour nous tous". "Il fut livré entre les mains des hommes". Le mot grec signifie transmettre, tendre, remettre, abandonner, céder, renoncer à, se retirer de (an anglais : hand over ou give over). C'est le mot qui est employé dans Galates 2:20, quand il est dit : "Il m'a aimé et S'est donné Lui-même pour moi". Il S'est abandonné aux bourreaux, pour moi. Il S'est remis à la mort, pour moi. Le Père L'a abandonné, livré aux mains des bourreaux, à la merci des Gentils et des principaux des Juifs. A plusieurs reprises, nous lisons : "Quand le temps fut venu où Il devait être livré".
    Ceci est l'un des aspects de la vie de Jésus qui doit être manifesté dans notre corps mortel. Il nous appelle à consentir à être "abandonnés à la mort pour l'amour de Jésus" comme Il y a été abandonné pour nous. Il nous faut une vision qui aille plus loin que celle de notre confort, de notre joie, de notre bonheur personnel, de nos extases même. Il nous faut recevoir "la puissance" non seulement pour être témoins, mais pour être martyrs (le même mot grec signifie à la fois témoin et martyr), la puissance pour consentir à être livrés entre les mains des hommes, et la puissance pour pouvoir nous abandonner entièrement à la volonté de Dieu, afin que la vie agisse chez les autres, "livrés à la mort pour l'amour de Jésus".
    "Toujours livrés à la mort", toujours remis, abandonnés à la mort. Quels sont les instruments que Dieu emploie pour réaliser cette communion avec Christ ? "Un frère livrera son frère à la mort" (Matthieu 10:21). Relisez Matthieu 24:9 : "Alors ils vous livreront pour être affligés, et ils vous feront mourir ; et vous serez haïs" (version Darby). Oh ! enfants de Dieu, êtes-vous prêts à être haïs ? Ou bien y a-t-il en vous un sentiment cuisant, douloureux, qui déborde en ressentiment sur les autres ? Dans ce cas, vous n'avez pas encore appris ce qu'est le Calvaire et "la communion de Ses souffrances, étant rendus conformes à Lui dans Sa mort".
    "Et Ils vous feront mourir". Il y a bien des manières de "faire mourir", même sans employer le couteau ! "Ils vous haïront.,." Quand le message de Dieu est vraiment devenu une partie de nous-mêmes, il devient "l'épée de l'Esprit, pénétrant jusqu'aux jointures et aux moelles" chez les autres, et il arrive qu'ils s'en irritent et se tournent contre nous, comme ils se sont tournés contre Jérémie lorsqu'ils l'ont rejeté.
    Nous avons adouci le message de la croix et essayé d'adapter son langage aux sentiments du vingtième siècle ! Mais maintenant ce temps est révolu. Si nous sommes fidèles, le tranchant de la croix se fera sentir, que nous le voulions ou non. "Un frère livrera son frère à la mort". Consentez-vous à ce que, dans la vie de famille, votre sœur ou votre frère vous "livre à la mort" en vous faisant subir des injustices, en vous jugeant faussement, et supporterez-vous ces épreuves avec l'esprit du Calvaire ?
    Dans 1 Pierre 4:19, nous lisons : "Que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien (le verbe "remettre" exprime ici une action continue, c'est le même mot grec dont nous avons déjà étudié la signification) : "Car nous qui vivons, sommes toujours livrés à la mort pour l'amour de Jésus".
    "Nous qui vivons..." VIVRE. Ici, nous trouvons la vie s'épanouissant au milieu de la mort. La vie divine en nous ne peut pas être anéantie, mais, comme le grain de blé qui donne du pain est broyé, cette vie se brisera en livrant son parfum et sa puissance vivifiante en face de tout ce qui pourra la confronter. La vraie vie de Dieu en nous supportera n'importe quelle épreuve, si poignante soit-elle. Mais quant à ce qui n'est pas de Dieu, le plus tôt cette chose périra et disparaîtra, mieux cela vaudra pour nous.
    Il peut arriver que "la vie de Jésus", quoique habitant véritablement en nous, soit peu réalisée et remarquée, par le fait qu'elle ne trouve pas d'orifice pour se répandre ; le vase qui la contient n'a jamais été brisé ! C'est la raison pour laquelle nous sommes "toujours livrés à la mort". Ce ne sont que ceux qui vivent, ceux qui possèdent la vraie vie de Jésus en eux par leur union avec Lui dans la puissance de Sa résurrection, laquelle est la vie qui Lui a été communiquée au sein de la mort, qui sont "livrés à la mort" afin que la vie qui est en eux puisse être manifestée. Si la mort n'agit pas dans l'homme extérieur, cette vie est comprimée entre les parois d'une circonférence rigide. Elle ne trouve pas d'expansion. "Donnez, et il vous sera donné... une mesure pressée... et qui débordera..." (Luc 6 :38, version Darby.)
   Âme qui te trouves dans le sentier de l'épreuve, où tu es comme écrasée par la souffrance, commence à donner aux autres, cesse de penser à toi-même et à tes propres besoins. Reconnais que ta place est dans la mort de Christ, et déclare : "J'ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi". J'accepte d'être toujours livré à la mort pour l'amour de Jésus, afin que la vie de Jésus puisse être manifestée. Je ne demande pas que le chemin de l'épreuve me soit épargné, à ne pas être livré entre les mains des hommes ; je ne demande pas à être délivré de ceux qui me font du mal et me mettent à l'épreuve ; je réclame seulement que la vie de Jésus en moi puisse se répandre et triompher en eux.
    "Nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort". Et qui donc est celui qui me "livre". Ah ! C'est la main qui a été percée au Calvaire, la main du Seigneur... Ai-je donc une part à accomplir dans cette expérience ? Ta part, c'est de choisir, car il est en ton pouvoir de te rebeller. Ta part, c'est d'accepter le chemin qu'Il veut pour toi, de choisir d'être "livré", dans une participation intime à la mort de Christ. Alors Celui qui est mort et ressuscité dira de toi : "Je lui montrerai tout ce qu'il doit souffrir pour Mon Nom" (Actes 9:16).
    Et quel sera le résultat de ces expériences ? "Toujours livrés à la mort, afin que la vie de Jésus puisse être manifestée dans notre chair mortelle". Ces expériences ont affaire avec notre corps mortel, (la vie de Jésus manifestée dans notre chair mortelle), ce qui nous montre d'une manière indiscutable qu'il y a un chemin de mort pour l'homme extérieur, afin que la vie qui est en lui puisse trouver une brèche pour se manifester, pour devenir visible. L'objet et le but en vue sont toujours que la bénédiction atteigne les autres. "Ainsi la mort agit en nous, et la vie en vous". La mort agit ! Il y a donc telle chose que l'action de la mort dans le croyant. La mort agit, et dans la mesure où elle agit, la vie se répand sur les autres.
    Vous vivez au milieu de gens qui ne savent que peu de chose du Calvaire. Comment se fait-il que vous ne puissiez pas leur apporter le message de la croix ? Parce qu'Il n'est pas manifesté dans votre propre vie. En premier lieu, nous devons saisir la portée de l'identification ; puis, d'une manière intelligente, délibérée, nous abandonner à Dieu pour être "livrés à la mort" de la façon qu'Il choisira, afin que cette mort agisse en nous et que la vie de Christ jaillisse sur les autres. C'est ce qu'un certain auteur a décrit en ces termes : "Le chemin du sacrifice des élus de Dieu, le chemin qu'ont suivi David, Jérémie et les prophètes, le chemin qu'il faut suivre pour pouvoir proclamer le message de la croix aujourd'hui, comme il fallait le suivre pour la prophétiser aux jours de David. C'est ce chemin-là qui nous conduit à accepter d'être livrés à la mort par nos frères, selon les méthodes du vingtième siècle : une mort qui n'est pas corporelle, mais qui n'en est que plus raffinée et plus cruelle, lorsque nous sommes mis de côté et jugés injustement à cause de notre fidélité à Dieu. "Pour l'amour de Toi, nous sommes mis à mort tout le jour", disait Paul, "nous avons été estimés comme des brebis de tuerie... dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés" (Romains 8:36-37, version Darby).
    Que Dieu nous accorde la grâce d'ouvrir notre esprit à ce message, afin que le Saint-Esprit puisse nous pénétrer de Sa vérité et que nous soyons rendus capables de "suivre l'Agneau que1que part qu'Il aille" !
    Pouvez-vous dire du fond de votre cœur : "Oui, je vis, je sais que je vis avec Christ, étant participant de la vie divine. Devant moi se déroule maintenant le chemin dans lequel Dieu m'a conduit depuis quelque temps et contre lequel je me suis révolté. Je me suis irrité de devoir y passer, j'ai dit : Non ! j'en ai assez de cette croix : il n'est sûrement pas nécessaire d'en entendre toujours parler. Je ne la désire pas ! Mais maintenant, je suis prêt à y faire face !"
    "Par l'Esprit éternel, Il S'est offert Lui-même à Dieu" (Hébreux 9:14), "Il tourna fermement Son visage pour monter à Jérusalem". (Traduction littérale) Voulez-vous maintenant envisager ces paroles : "livrés à la mort" et répondre "Oui !" à votre Seigneur ? Oui, pour que la vie soit communiquée aux autres ? Voulez-vous cesser de rechercher quelque chose pour vous-mêmes ? "Oui, Seigneur, que les autres obtiennent ce que je voudrais avoir pour moi-même". Voulez-vous choisir le sentier de la mort pour que les autres puissent recevoir la vie, accepter d'accomplir dans votre chair ce qui reste encore à souffrir des afflictions de Christ pour Son corps, qui est l'Eglise ? (Colossiens 1:24).
    Et qu'implique donc ce choix ? Il implique : vivre, pleurer, souffrir, aimer, avec une patience infinie, une infinie tendresse, un amour inlassable pour chaque membre du corps de Christ. Il implique : être attaché non pas à ses propres progrès, mais à ceux de tout le corps de Christ ; laisser tomber tout élément personnel dans le service de Dieu, ne pas chercher à être remarqué, ne convoitant ni réputation, ni reconnaissance ; se 1âcher entièrement soi-même pour l'amour de Jésus-Christ, et se remettre à Dieu, prêt à être dépouillé en faveur de Son corps, qui est l’Église.
    Avec quelle tendresse, enfant de Dieu, ne voudrais-je pas mettre ce message devant toi et te demander d'y faire face avec le Seigneur et, au Nom de Jésus, de laisser le Saint-Esprit accomplir en toi tout ce qu'Il voit que, dans la communion avec Lui, tu es capable de supporter. Diras-tu "oui" ? Dans ces conditions, ne cherche pas à imiter quelque autre Chrétien, car Dieu veut agir envers toi comme s'Il n'y avait que toi dans le monde, et Il saura trouver le meilleur moyen de te faire partager une communion parfaite avec Lui-même.
    Dieu n'est-Il pas en train de nous préparer pour les événements qui sont à la porte ? Le jour de la grâce approche rapidement de sa fin. Combien d'entre nous seront-ils trouvés fidèles ? Combien d'entre nous seront-ils intègres envers Dieu ? Combien soutiendront-ils l'épreuve ? Le monde a besoin de martyrs, et Il a ses martyrs obscurs dans de nombreuses vies d'enfants de Dieu.
    Sur la terre entière, il y a des âmes vraies, profondes, à qui Dieu est en train d'enseigner quelle puissance peut avoir une vie qui souffre en faveur du corps de Christ. Sur la terre entière, au milieu des ténèbres profondes de cette dernière heure, Dieu mûrit dans la fournaise des âmes qui brilleront comme l'or au jour de Sa venue. Oh ! choisissons ce chemin étroit ! Livrons-nous entre les mains de Dieu, afin qu'Il nous associe à la communion de Son Fils. Sa vie alors sera manifestée, et elle coulera à flots sur le monde.

Source: Parole de Vie - Publication gratuite. Cette brochure ne peut être vendue. Reproduction autorisée.