jeudi 13 octobre 2011

NOE ET LA JUSTICE DE DIEU

      C’est ce que fit Noé : il exécuta tout ce que Dieu lui avait ordonné.
L’Eternel dit à Noé : Entre dans l’arche, toi et toute ta maison ; car je t’ai vu juste devant moi parmi cette génération. (Genèse 6.22 ; 7.1)

    J’aimerai pouvoir partager quelques pensées sur la justice de Dieu à partir de l’exemple de Noé, cet homme que Dieu a reconnu être ‘’juste et intègre parmi ses contemporains’’. Ce ne sont que des pistes que chacun doit exploiter pour aller plus loin et grandir dans la connaissance de cette grâce de Dieu issue de la justice de ceux qui croient ce que Dieu dit. Aller plus loin surtout dans cette connaissance de la responsabilité de chaque ‘’Noé’’ que nous sommes vis-à-vis de nos familles. Je parle surtout aux pères qui ont des enfants qui ne sont pas encore sauvés, ainsi que des membres de nos familles. Nous avons des responsabilités pour nos enfants et la puissance spirituelle de les protéger. C’est le Seigneur seul qui sauve, mais il a donné des armes aux pères que nous sommes pour préparer le chemin de leur salut. Nous sommes un peu les Jean Baptiste de nos enfants en préparant le chemin de leur salut. Nous sommes ouvriers avec Dieu pour le salut de nos enfants.
    Nous avons cette responsabilité spirituelle dont nous pouvons user pour bâtir à notre tour cette arche afin de préserver nos familles du jugement de Dieu qui va venir sur la terre. C’est Dieu qui sauve, ce n ‘est pas nous, bien sûr, mais nous avons une responsabilité et le Seigneur nous rend ouvriers avec Lui pour les membres de nos familles.
    Noé a obéi en tout point aux ordres de Dieu et, comme nous le révèle Hébreux 11 :

C’est par la foi que Noé, divinement averti des choses qu’on ne voyait pas encore, et saisi d’une crainte respectueuse, construisit une arche pour sauver sa famille ; c’est par elle qu’il condamna le monde, et devint héritier de la justice qui s’obtient par la foi. (verset 7)

    L’obéissance de Noé lui a permis de devenir héritier de la justice qui s’obtient par la foi. Cette justice a sauvé la famille de Noé. Il n’est pas écrit que ses trois fils et leurs épouses, ni même la femme de Noé, étaient des personnes intègres et droites, ni que ces personnes étaient justes. Seul Noé est défini comme cela. Sa justice a été le salut de sa famille. Cette justice reçue par son obéissance à l’Eternel. Justice issue de la grâce de Dieu, en obéissance à une parole donnée par Dieu. S’il a pu entendre la voix de Dieu, c’est sûrement parce que dans son cœur, il y avait cette envie de communion avec son Dieu. Nous devons entretenir cette communion avec le Seigneur qui habite en nous par Son Esprit.
    La seule façon de vivre cette vie de communion avec le Seigneur est de marcher dans la sanctification, sans laquelle nul ne peut voir le Seigneur. La sanctification a deux effets sur nous. Nous voyons le Seigneur avec nos yeux spirituels, Il nous parle de différentes manières et nous Lui répondons par des paroles, des actes.. Le Seigneur passe à travers nous par nos actes, nos paroles, nos réactions, notre vie etc, et chacun peut Le voir au travers de nous.
    Nous avons, nous aussi, grâce à notre Noé, le bénéfice de la justice de Dieu sur nos vies. Jésus a parfaitement obéi au Père et nous a acquis d’être au bénéfice de la justice Dieu. Il bâtit Son arche, l’Eglise et le jour approche où Il fermera la porte de l’arche, comme dans Genèse (Genèse 7.16) afin de nous préserver du jour du jugement de Dieu sur cette terre. Par la foi, Noé a condamné le monde. C’est très dur. Lorsqu’il est rentré dans l’arche, plus rien ne pouvait retenir le jugement de Dieu sur les hommes. Cette parole devrait nous faire réfléchir. Notre vie sanctifiée est un témoignage pour le monde. SI nous croyons le Seigneur, nous condamnons le monde et nous nous en séparons. Nous restons dans ce monde, bien sûr, sans toucher aux plaisirs de celui-ci, à sa nourriture. Plus nous sommes séparés, plus nous avons la puissance de la parole qui va toucher ces personnes afin de les mener vers le Seigneur en vue de leur salut. La puissance de notre témoignage est proportionnelle à notre séparation, séparation qui nous donne la force du témoignage à salut pour eux.
    Que nous puissions méditer ces paroles de notre Seigneur, dans Mathieu 24, lorsqu’Il enseignait ses disciples sur son Avènement nous a laissées:

37  Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l’avènement du Fils de l’homme.
38  Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;
39  et ils ne se doutèrent de rien, jusqu’à ce que le déluge vînt et les emportât tous : il en sera de même à l’avènement du Fils de l’homme.
40  Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé ;
41  de deux femmes qui moudront à la meule, l’une sera prise et l’autre laissée.
42  Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra.

    Revenons à notre responsabilité pour nos familles. Il nous a donné, par les promesses de Sa Parole, les ‘’matériaux’’ nécessaires pour construire notre arche. Nous avons des promesses  formelles. Nous devons nous emparer  de ces promesses par la foi et construire cette arche qui sauvera nos enfants, et nos familles. C’est la foi en la justice de Dieu.
    Jésus n’a-t-Il pas dit : ‘’Mais quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-Il la foi sur la terre ?’’ Nous trouvons cela dans la parabole du juge inique et de la veuve. Celle-ci réclame ‘’justice sur son adversaire.’’ C’est la parabole qui se trouve dans l’Evangile de Luc au chapitre dix-huit. Cette veuve a obtenu ce qu’elle demandait car elle réclamait la justice sur son adversaire. Nous devons demander, nous aussi, la justice sur notre adversaire pour nos enfants, justice fondée sur les promesses de Dieu. Le Seigneur a donné des promesses formelles pour nos enfants. Ces promesses sont l’expression de la justice de Dieu sur eux. Lisons quelques-une de ces promesses :

4  Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.
5  Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent,
 et qui fais miséricorde jusqu’à mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements. (Exode 20)

25  Oui, dit l’Eternel, la capture du puissant lui sera enlevée, Et le butin du tyran lui échappera ; Je combattrai tes ennemis, Et je sauverai tes fils. (Esaïe 49)

17  Mais la bonté de l’Eternel dure à jamais pour ceux qui le craignent, Et sa miséricorde pour les enfants de leurs enfants,
18  Pour ceux qui gardent son alliance, Et se souviennent de ses commandements afin de les accomplir. (Psaume 103)

26   Celui qui craint l’Eternel possède un appui ferme, Et ses enfants ont un refuge auprès de lui. (Proverbes 14)

    Ces promesses, qui sont oui en Jésus-Christ, font partie des ‘’matériaux’’ que le Seigneur a donné pour construire notre arche pour le salut de notre famille. Il est bien évident que seul le Seigneur sauve.  Nous pouvons lire dans la première épître de Paul aux Corinthiens cette parole étrange : ‘’Je me fais tout à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns’’ (1Corinthiens 9.22) Paul a toujours affirmé que seul le Seigneur sauve. Dans ce passage, il s’était tellement identifié à ce salut qu’il pouvait écrire cela. Le salut faisait partie intégrante de sa personnalité. C’est un exemple pour nous. N’as-t-il pas exhorté ses lecteurs en leur écrivant : ‘’Soyez mes imitateurs comme je le suis moi-même de Christ.’’ Puissions-nous avoir cette même démarche !
    Nous avons une grande responsabilité. Notre vie doit être en accord avec notre Dieu. Elle doit être une vie de sanctification et nous pouvons réclamer le droit, la justice de Dieu sur nos enfants. Dieu ne ment pas ! Nous pouvons ‘’construire’’ l’arche du salut de nos enfants en ayant foi en Sa justice que sont ces promesses de notre Dieu. Nous pouvons sans cesse réclamer cette justice de Dieu, comme l’enseigne le Seigneur dans cette parabole du juge inique. Ce ne sont pas de vaines redites, mais le plaidoyer auprès du Seigneur pour la manifestation de Sa justice sur les personnes et les situations pour lesquelles nous L’invoquons. Il nous y exhorte par cette parabole !
     Il y a bien d’autres promesses dans la Parole. Que l’Esprit nous guide afin d’avoir cette persévérance comme la veuve pour que le droit de Dieu s’établisse sur nos enfants, nos familles pour leur salut.

    Jésus a affirmé dans Jean 14 :

13  et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
14  Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.

    Cette promesse est l’effet de la justice de Dieu. Cette promesse formelle du Seigneur nous établit sur une base solide pour demander. Notre vie sanctifiée nous permet de nous approcher de Dieu le Père, par les mérites de Christ. Si nous sommes réellement en Sa présence, nous ne pouvons demander que selon Sa volonté. Si nous recevons ce que nous avons demandé (afin que la justice de Dieu soit manifestée dans notre demande) nous glorifions le Père DANS le Fils, nous recevons l’exaucement et la justice sanctifie Dieu. (Esaïe 5.16)  Cette méditation a pour objet les promesses liés à nos enfants, mais bien sûr, nous pouvons élargir ce principe spirituel à tous les sujets que nous avons sur le cœur.

    Comme Noé, nous sommes avertis que de gros nuages s’amoncellent sur le monde entier et que le jugement de Dieu devient imminent. Nous en voyons les prémices avec tout ce qui se passe en ce moment sur la terre. Je crois que la mesure va bientôt arriver à son comble et que Dieu va se manifester par Son Fils pour le salut de ceux qui l’attendent et pour le jugement des nations.
     La condition nécessaire et essentielle pour recevoir les promesses de Dieu dépend aussi de notre vie. C’est la condition mentionnée dans le verset 6  d’Exode 20 :

‘’et qui fais miséricorde jusqu’à mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements’’ 

    Jésus a expliqué comment L’aimer et aimer le Père :

« SI quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera…..Celui qui ne m’aime pas, ne garde pas mes paroles… » (Jean 14.23-24)

    C’est très clair, nous devons garder la parole du Seigneur. Garder la parole ou les paroles, signifie simplement vivre en obéissant à ce qu’Il nous demande. Une vie conforme à ses commandements pour une vie sanctifiée. Le Nouveau Testament foisonne de ces exhortations. Que chacun d’entre nous puisse examiner sa vie et la conformer à la Parole. Les promesses sont pour ceux qui lui obéissent !
   Je crois que nous ne pouvons aller guère plus loin dans la désobéissance de l’homme.  Le monde entier part à la dérive. Esaïe écrit au chapitre 5 de sa prophétie (il s’agit du peuple de Dieu, mais c’est valable pour toutes les nations) :

8   Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, Et qui joignent champ à champ, Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’espace, Et qu’ils habitent seuls au milieu du pays !
9  Voici ce que m’a révélé l’Eternel des armées: Certainement, ces maisons nombreuses seront dévastées, Ces grandes et belles maisons n’auront plus d’habitants.

    Nous voyons les grands de ce monde qui s’enrichissent de plus en plus, prennent pour eux ce qu’il y a de meilleur. Ils laissent les petites gens vivre dans le dénuement et la misère, malgré l’accumulation de ces richesses. Des peuples souffrent de la famine, de toutes sortes de plaies. L’homme a la capacité de venir en aide à ces populations, mais il ne le fait pas. Il y a des délibérations, des assemblées qui se réunissent pour examiner ces problèmes, mais rien de concret ne sort de ces assemblées. Seules les O.N.G. essaient d’agir de leur mieux sur le terrain. Heureux ces artisans de paix ! Que ceux-ci soient tous filles et fils de Dieu. Cette bénédiction est sur leur vie, par la justice de Dieu qui le déclare.    
    Dans nos pays dits ‘’développés’’, les quelques-uns qui ont des biens, ceux  appelés  ‘’la classe moyenne’’ sont pressés par toutes sortes de taxes et de lois contraignantes.  Ils glissent  doucement vers la pauvreté.
    Malheur à ces riches injustes déclare l’Eternel par la bouche du prophète. Malheur à leurs biens et à leur famille !

11  Malheur à ceux qui de bon matin courent après les boissons enivrantes, et qui bien avant dans la nuit Sont échauffés par le vin !
12  La harpe et le luth, le tambourin, la flûte et le vin, animent leurs festins ; Mais ils ne prennent point garde à l’œuvre de l’Eternel, Et ils ne voient point le travail de ses mains.

    Nous avons la description de tous ceux qui ne pensent qu’à s’amuser en vivant dans toutes sortes de perversions, de désordres moraux, de vies dissolues, etc. Ils ne voient pas les prémices de la fin de cette dispensation, le jugement poindre sur eux.
    Nous devons prendre très au sérieux ce qui se passe en ce moment dans le monde, car le Seigneur nous a exhortés à ne pas nous endormir ou avoir une vie contraire à Sa volonté. Ces avertissements devraient nous donner un regain de zèle pour chercher la Face du Seigneur afin de ne pas, nous aussi, nous refroidir, voire nous endormir.
    Le Seigneur a prophétisé sur son peuple par Esaïe (chapitre 5) des choses terribles. Le Seigneur Jésus a subi le jugement qui devait tomber sur nos vies, car nous étions, nous aussi, comme Son peuple, sous la malédiction de Dieu à cause de nos vies. Nous n’étions pas meilleurs qu’Israël, Son peuple et nous méritions, le châtiment décrit dans les prophètes et dans toute la Bible. Jésus a été fait malédiction pour nous. Il a pris notre condamnation et l’expiée sur la Croix. Lisons ce passage du prophète

13  C’est pourquoi mon peuple sera soudain emmené captif ; Sa noblesse mourra de faim, Et sa multitude sera desséchée par la soif.
14  C’est pourquoi le séjour des morts ouvre sa bouche, élargit sa gueule outre mesure ; Alors descendent la magnificence et la richesse de Sion, Et sa foule bruyante et joyeuse.
15  Les petits seront abattus, les grands seront humiliés, Et les regards des hautains seront abaissés.
16  L’Eternel des armées sera élevé par le jugement, Et le Dieu saint sera sanctifié par la justice.
17  Des brebis paîtront comme sur leur pâturage, Et des étrangers dévoreront les possessions ruinées des riches.
18   Malheur à ceux qui tirent l’iniquité avec les cordes du vice, Et le péché comme avec les traits d’un char,
19  Et qui disent : Qu’il hâte, qu’il accélère son œuvre, Afin que nous la voyions ! Que le décret du Saint d’Israël arrive et s’exécute, Afin que nous le connaissions !
20  Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, Qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, Qui changent l’amertume en douceur, et la douceur en amertume !
21  Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux, Et qui se croient intelligents !
22  Malheur à ceux qui ont de la bravoure pour boire du vin, Et de la vaillance pour mêler des liqueurs fortes ;
23  Qui justifient le coupable pour un présent, Et enlèvent aux innocents leurs droits !

    Ces malédictions sont sur le monde actuellement avec bien d’autres décrites dans tout le Livre saint, la Bible. Soyons des disciples accomplis afin de permettre à nos bien-aimés de passer à travers ce jugement en construisant notre arche !
    J’ai le sentiment de n’avoir fait qu’effleurer ce vaste sujet. Je suis persuadé que chacun peut trouver des tas d’encouragements et de promesses issus de la justice de Dieu pour se tenir devant le Seigneur et plaider afin que cette justice de Dieu s’établisse sur les situations pour lesquelles nous Le prions.
    J’ai pris l’exemple de nos familles, mais dans toutes situations que nous présentons au Seigneur, il a la volonté que Sa justice se manifeste à salut, mais aussi à jugement. Si nous réclamons cette justice, Il ne peut que nous entendre et répondre favorablement :

6  Le Seigneur ajouta : Entendez ce que dit le juge inique.
7  Et Dieu ne fera–t–il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera–t–il à leur égard ?
8  Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera–t–il la foi (Luc 18)
  
    Je termine par cette promesse  formelle du Seigneur, mais aussi avec cette  interrogation :
« Mais, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera–t–il la foi ? » Dans le contexte, il s’agit, bien sûr, de la foi en la justice de Dieu.

 L’Eternel des armées sera élevé par le jugement, Et le Dieu saint sera sanctifié par la justice.(Esaïe 5.16)

    Jésus a été élevé par le jugement de Dieu sur l’homme. Le Dieu saint a été sanctifié par la justice accomplie à la croix. C’est le départ et l’arrivée de tout ce qui est de Dieu :

LA CROIX DU CALVAIRE ! 

     Notre Dieu est vraiment, vraiment merveilleux ! Son amour dépasse tout ce que l’homme peut imaginer ! Ce supplice ignoble, cette croix à laquelle on pendait les condamnés a été l’instrument entre les mains de Dieu pour que le jugement qui est tombé sur le Seigneur élève l’Eternel des armées par ce jugement ! Que c'st beau ! ADORONS!!


jcb





mardi 4 octobre 2011

LES PIONNIERS DE LA VOIE CELESTE T.A. Sparks (deuxième partie)

CHAPITRE 5

LE JOURDAIN : UN CHANGEMENT DE POSITION

Lecture : Josué 3 à 4.1-9

    La traversée du Jourdain, que nous lisons dans ces versets, est une illustration de ce que le Seigneur nous a dit dans cette série d’études. Il doit être clair pour nous, alors que nous les lisons, que cela représente un aspect capital dans l’histoire de ce peuple. C’est le point culminant d’un processus de préparation, le début d’une nouvelle et merveilleuse phase de leur vie. De plus, et le Nouveau Testament le confirme abondamment, nous voyons que c’est une présentation de la vie des enfants de Dieu s’appliquant à notre propre temps. En effet, le Nouveau Testament relate cet incident dans la vie d’Israël et déclare que c’est un type, ou un symbole. Sa réelle signification, sa signification spirituelle, concerne le chrétien ou celui qui voudrait l’être.
    Ainsi, pour nous aujourd’hui, dans notre situation actuelle, nous considérons bien cette partie du livre de Josué, car elle s’applique à nous. Nous ne lisons pas ce qui s’est passé il y a bien des siècles, simplement avec l’idée que quelque chose alors arriva dans la vis d’Israël, quand ils sont passés du désert dans le pays de Canaan. Nous pouvons faire de tout cela une projection dans le temps où nous sommes. Nous introduirons cela en disant que : ‘’C’était en ce temps-là, mais c’est aussi vrai maintenant. C’est ce qui s’est passé, mais c’est comme cela que se devrait être aujourd’hui.’’ Oui, la chose merveilleuse, c’est que cela peut être vrai maintenant, en ce moment, en expérience. Quand Josué dit : ‘’Sanctifiez-vous, vous-mêmes, car demain le Seigneur fera des merveilles parmi vous’’, cela est possible maintenant, cela peut être introduit en ce jour. Aussi, considérons-le de près, car nous nous attacherons à voir plus précisément tout ce que nous avons dit au cours des autres chapitres concernant les pionniers de la voie céleste.

L’OBJECTIF EN VUE DANS CETTE TRANSITION

    Tout d’abord, souvenons-nous de l’objectif qui était en vue dans cette transition, dans cette traversée du Jourdain. Nous en donnerons l’interprétation spirituelle. C’est une illustration de la vie de résurrection et de l’union céleste avec Christ. C’est cela, l’objectif pour lequel Dieu nous a appelés à être Son peuple. C’est précisément le but pour lequel le Seigneur nous a appelés par Sa grâce : la résurrection et l’union avec Christ. L’union avec Christ, sur le terrain de la vie de résurrection. Et non seulement cela, mais l’union avec Christ dans Sa vie céleste, par le Saint-Esprit, cette union avec Lui, comme c’est vrai dans le ciel avec tout ce que cela signifie.
    Cela c’est l’objectif. C’est le minimum requis pour Son peuple par la volonté de Dieu. Si nous ne parvenons pas à cette union de résurrection avec le Seigneur Jésus, nous ne sommes parvenus à aucune union du tout. C’est à dire que dans tout ce qui est pratique et du domaine des valeurs de notre unité avec Christ, nous ne connaissons réellement rien. Il y en a beaucoup qui savent ce que peut être l’union avec un Christ vivant, mais qui ne connaissent pas, ou très peu, cette union céleste avec Lui et tout ce que cela signifie. Jusqu’à ce que nous soyons parvenus à cela, nous n’avons pu saisir l’objet même de notre salut, ni ne sommes parvenus à la satisfaction de Dieu en nous sauvant. Nous devons voir ce que cela signifie. 

LA TRANSITION VERS :

a) L’ AUTORITÉ DE CHRIST


    L’objectif étant clair devant nous, considérons plus précisément cette transition. Cette transition avait deux aspects. Premièrement, elle représentait une transition de l’autorité des ténèbres, à l’autorité de Christ. Jusqu’alors, ce peuple avait été sous l’autorité des ténèbres, et cela malgré le fait qu’il était sorti d’Egypte depuis des années. Bien que depuis longtemps hors d’Egypte, l’Egypte venait juste seulement de sortir d’eux. Il est possible pour nous d’être sauvés du monde, de manière extérieure, sans être sauvés de lui intérieurement. L’Egypte avait maintenu sa puissance intérieurement en eux, au cours de toutes les années de désert. Cette génération était constamment disposée à revenir en Egypte. Que ne sommes-nous morts par la main de l’Eternel, dans le pays d’Egypte’’ (Exode 16.3 NEG) ‘’Oh ! Si nous étions restés en Egypte !’’ C’était encore à l’intérieur et avait une emprise sur eux, ils en avaient gardé le souvenir et s’imaginaient pouvoir être satisfaits, là-bas. Ils n’étaient pas complètement et absolument parvenus à cette émancipation qui nous fait voir une fois pour toutes qu’il n’y a absolument rien dans ce monde, rien du tout. La pensée même en est répugnante, haïssable. Cette pensée même signifie désolation. Ils n’étaient pas parvenus à ce stade. Il en est ainsi, même chez des chrétiens, car parfois sous la tension et la pression, ils se mettent à penser qu’ils seraient bien mieux s’ils revenaient vers le monde, ils auraient une meilleure vie. Mais, le Jourdain avait réglé cela. Malgré tout ce qui avait pu être traîné et tapi en eux, au cours de toutes les années du désert, s’en était fini avec le Jourdain. Cette autorité, cette servitude intérieure, était enfin brisée au Jourdain. C’était une transition, la transition complète, de l’autorité des ténèbres (par analogie) à l’autorité de Christ.
    J’aimerai encore dire quelque chose dont j’ai souvent parlé. Il fort possible de connaître Christ comme votre Sauveur sans le connaître comme votre Seigneur. C’est-à-dire, seulement pour le salut : comme Sauveur de la condamnation, du jugement qui vient, de l’enfer. Il peut être le Sauveur par rapport à tout cela, cependant, combien plus la connaissance de Sa personne doit être en réalité pour nous ! L’écart est bien souvent encore trop grand entre l’exode et l’accès, l’entrée (eisode en grec. La sortie –exode- d’un état spirituel antérieur implique une entrée –eisode- rapide en Christ) Il y a bien du chemin à parcourir entre ces deux états. De nombreux chrétiens sauvés de puis des années, ont un jour entendu le message de Dieu et ont saisi la portée de Jésus-Christ comme leur Seigneur. Ils ont saisi que l’écart entre ces deux réalités est très important, que cela avait duré assez longtemps comme cela. Le Jourdain parle non seulement de notre découverte de Christ comme Sauveur, par rapport au jugement et à la mort, mais bien plus de la découverte qu’IL EST SEIGNEUR, avec tout ce que Seigneur peut signifier. Ce n’est que quand Il est Seigneur que nous commençons à découvrir les richesses  insondables qui sont en Lui.

b) LA FERTILITÉ DE LA VIE DANS L’ESPRIT

    Le Jourdain représente aussi la transition de la désolation et de la stérilité du désert, à la fertilité de la vie de l’Esprit. Ils avaient tellement vécu en eux-mêmes, dans leur propre vie. La vie naturelle avait eu tel ascendant sur eux-mêmes. Leurs propres intérêts, les avantages ou les désavantages personnels avaient occupé un tel espace dans leur horizon. Si les choses par rapport au dessein de Dieu n’étaient pas faciles, mais étaient contraires à leur propre nature, ils étaient plein de murmures. Si les choses allaient bien, alors bien sûr, ils étaient portés tout naturellement à se réjouir. Ils étaient sur la base naturelle d’un côté comme de l’autre. Ils étaient naturellement réjouis parce que choses étaient faciles et ils étaient aussi naturellement ‘’murmurateurs’’ parce que les choses étaient difficiles. C’était la vie naturelle, ce désert stérile qu’il y avait en eux, un désert extérieur mais aussi intérieur. Désormais, le Jourdain met un terme à tout cela, typifiant la transition de la vie naturelle, désolée et stérile dans la chair, vers une vie de l’Esprit.
    En effet, cet homme auquel Josué était confronté, comme représentant de Dieu, n’était, je crois, nul autre que le Saint-Esprit, l’Esprit de Dieu, le Capitaine des armées du Seigneur. Il est dit ‘’…le chef de l’armée de l’Eternel’’ (Josué 5.14 NEG) Il se nommait ainsi Lui-même. Quand ces paroles, que nous citons souvent : Ce n’est ni par la puissance, ni par la force, mais c’est par Mon Esprit, dit l’Eternel des armées.’’ Zacharie 4.6 NEG) étaient employées par la prophète, vous savez que la traduction est : ‘’non par une armée…mais par mon Esprit’’  Ici donc, nous avons le Capitaine des armées du Seigneur : l’Esprit. A partir de ce moment, Il va exercer Sa charge, et quels résultats, Il obtiendra ! Il y aura la vie de l’Esprit. Oui, désormais, il y aura de la fertilité, non pas une vie sans chutes ni erreurs, car ces choses arrivent, mais une vie ajustée à l’Esprit. Cela devait être une vie de progrès, une vie d’accroissement, une vie d’enrichissement constant, une vie leur permettant de rentrer dans leur héritage. ‘’….toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ !’’ (Ephésiens 1.3 NEG) De la stérilité du désert à la fertilité de la vie dans l’Esprit : c’était la signification du passage du Jourdain.

LE GRAND PIONNIER QUI NOUS PRÉCÈDE

    A présent abordons le point capital de tout cela : le grand Pionnier (nous l’écrivons avec une très grande capitale.) Ce grand pionnier est représenté par l’arche du Seigneur de toute la terre. Une fois encore, ce n’est pas une interprétation fantaisiste. Le Nouveau Testament confirme l’interprétation que cette arche était un typa du Seigneur Jésus. Nous ne voulons pas le prouver maintenant par l’Ecriture, mais c’est ainsi. L’arche typifie Christ. La grande transition allait être faite. Comment est-elle accomplie ? : ‘’l’arche de l’alliance du Seigneur de toute la terre va passer devant vous dans le Jourdain (Josué 3.11 NEG)  ‘’Il y aura entre vous et elle une distance d’environ deux mille coudées’’ (Josué 3.4 NEG). Il n’est pas possible d’estimer exactement ce qu’était cette distance. Il y a trois sortes de coudées dans la Bible, et nous ne savons pas de laquelle il s’agissait, en l’occurrence. La plus petite mesure permet d’estimer qu’il y avait plus d’un kilomètre qui séparait l’arche du peuple.
    ‘’Il y aura entre vous et elle une distance , n’en approchez pas, gardez cet espace entre vous et elle.’’  Pourquoi cela, pourquoi ce grand espace ?

a)       LA GRANDEUR DE CHRIST DANS LA MORT

    Cela ne parle-t-il pas, en premier, de la grandeur de Christ dans la mort ? Car il est dit ici, entre parenthèses : ‘’le Jourdain regorge par-dessus ses rives tout le temps de la moisson.’’ (Josué 3.15 NEG) C’était précisément la période. Le Jourdain submergeait toutes ses rives, c’était une vaste inondation, il débordait au-delà de son lit, se propageant en toutes directions. Nous savons que cela parle des eaux de la mort et du jugement. Cela parle de la Croix du Seigneur Jésus. Et Il se dresse dans ces flots, au sein de cette puissante inondation du pouvoir de la mort : ferme dans cette position, tout au centre, ferme dans sa profondeur, sa longueur et sa largeur, en arrêtant les flots.
    Combien est grande la mort de Christ ! La mort n’est pas une petite chose. La mort est une puissante et accablante inondation. Il en a sondé ses profondeurs, Il en a pris la mesure et en mourant, Il a détruit la mort. Il est là. Il demeure debout dans la mort, la mort a perdu son pouvoir, la mort est jetée en arrière. Il interdit à la mort d’aller plus loin. La description de tout cela est merveilleux. En amont, il y avait ce mur puissant de l’eau et de l’autre côté, en aval, la mer Morte. Tout cela démontre que la mort est inopérante. Combien grand est Christ, dans la mort ! Incomparable ! Il était seul dans tout cela. Personne d’autre n’a pu le réaliser.

b)       L'EXCLUSIVITÉ DE CHRIST DANS LA MORT

    Ensuite, cela parle de l’exclusivité de Christ ; Non seulement de la grandeur, mais de l’exclusivité de Christ dans la mort. ‘’Il n’y avait aucune autre comparaison possible.’’ Oh ! Quel blasphème de parler de la mort, même de celle du plus héroïque soldat donnant sa vie pour son pays, comme étant comparable à la mort de Jésus ! Non, même si l’héroïsme mérite la considération, et il peut y avoir un grand nombre de gens qui peuvent être honorés et appréciés, mais quel grand qu’a pu être cet héroïsme et le sacrifice de ces hommes, nul ne pourra combler ces deux mille coudées. Il y a un grand espace entre tout cela. Dieu a déterminé cet espace et Il dit : ‘’C’est inviolable, Il est à part, rien ne peut se comparer à l’œuvre puissante de Jésus-Christ. Personne d’autre ne l’a fait avant Lui, nul ne pourra le faire après Lui, cela a pu être fait par Lui seul.

c)       LA SOLITUDE DE CHRIST DANS LA MORT

   Considérons la solitude de cette situation, oubliant pour l’instant qu’il y avait les Lévites portant l’arche sur les épaules, car la description qui en est faite ne permet pas de les placer sur le devant de la scène. C’est l’arche qui est seulement en vue comme si elle était très loin. Environ mille mètres seulement les séparaient, mais c’est une grande distance qui permettait seulement de la voir de loin. Combien seul Il était dans la mort ! ‘’Alors tous les disciples l’abandonnèrent et prirent la fuite’’ (Mathieu 26.56 NEG) Il avait dit : ‘’vous me laisserez seul’’ (Jean 16.32 NEG) et ils l’ont fait. Et ensuite la douleur la plus profonde de toutes : ‘’mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?’’ (Mathieu 27.46 NEG) Sa solitude dans la mort est dépeinte par l’arche. Considérons-Le : ‘’Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.’’ (Jean 1.29 NEG)
    Pourquoi cette solitude ? Vous voyez qu’il n’y a nul autre que Lui pour pouvoir payer le prix du péché. Il n’y avait personne d’assez grand pour porter le péché du monde. Il était le seul qui pouvait le faire, et cela l’entraînait dans une extrême solitude. Qui a été pleinement abandonné de Dieu et connu cela ? Remercions Dieu, nous ne connaîtrons jamais cela. Il n’est pas nécessaire d’avoir conscience que Dieu nous ait abandonné. Cela n’est pas nécessaire, et certes nous ne pourrions pas y survivre. Mais Lui, Il l’a connu. Il a fallu que le Fils de Dieu passe par cela. C’est le prix et Il le paye en qualité de Pionnier, le Pionnier de notre salut, le Pionnier de notre héritage. Le Pionnier qui nous fait entrer en possession de tout ce qui est déterminé par Dieu lorsqu’Il nous appelle à cette union avec Christ. Le Pionnier devait payer le prix de cette complète et finale solitude. Est-ce qu’il n’y a pas quelque chose de tout cela dans le soupir, le cri d’Esaïe 53 ? Oui, Il est le seul qui a dû être blessé pour nos transgressions, frappé de Dieu et humilié, Son âme créée par Dieu a été une offrande pour le péché : Mais Il verra une postérité et Il prolongera Ses jours,’’ et hors de cette solitude surgira une puissante multitude, ‘’les enfants dont tu fus privé’’ (Esaïe 49.20 )

L’IDENTIFICATION AVEC CHRIST PAR LA FOI ET LE TÉMOIGNAGE

    La prochaine chose, et ce sera le mot final pour l’instant, c’est l’identification avec Lui par la foi et le témoignage. Non, nous ne pouvons pas littéralement et réellement entrer dans cela. Remercions Dieu, ce n’est pas nécessaire. Je veux dire que nous ne sommes pas appelés a passer par tout ce qu’Il a du traverser, mais nous sommes appelés à prendre une  position de foi, à attester tout cela d’une manière très pratique. Pas seulement en le saisissant comme si c’était nôtre, mais reconnaître que c’est seulement à nous à cause de Lui, seulement à nous EN LUI. Cela implique une identification de vie avec Lui.
    Cette identification par la foi et par le témoignage est vue comme un commandement de Dieu et comme ce qui devrait être réalisé. Hors du lit du Jourdain, hors du lieu où tout avait été réalisé par le grand Pionnier du rachat, des pierres devaient être prises, et remarquons-le, par douze hommes : ‘’Prenez douze hommes parmi le peuple, un de chaque tribu’’ 5josué 4.2 NEG) En effet, un homme de chaque tribu est ici représenté. C’est une affaire personnelle pour chacun d’eux. ‘’Chaque homme… une pierre’’. Cela doit être une transition personnelle, un témoignage personnel, une appropriation personnelle de tout cela. Nous devons le porter sur nos épaules en nous y assujettissant. Notre engagement avec Lui, notre engagement dans la mort dans la mort du Seigneur Jésus, au fait qu’en Lui, nous mourons, notre engagement dans son ensevelissement. ‘’Nous avons été ensevelis avec Lui (Romains 6.4 NEG.) Puis vient notre identification à Sa résurrection. Les pierres dans le Jourdain signifient notre union avec Lui dans la mort et l’ensevelissement. Les pierres prises hors du Jourdain et dressées pour mémorial sur l’autre rive, typifient notre union avec Lui dans la résurrection.
    Mais, il doit y avoir une transition pratique, personnelle, individuelle. ‘’Chaque homme… une pierre.’’ Est-ce que vous avez pris la pierre sur votre épaule personnellement ? Est-ce que vous avez fait cela définitivement ? Vous savez comment l’apôtre Paul nous dit que le témoignage est né, c’est tellement familier : ‘’Nous avons donc été ensevelis avec Lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi, nous marchions en nouveauté de vie’’ (Romains 6.4 NEG)   
    C’est une histoire assez claire et si simple. Oui, par le baptême nous déclarons que nous avons pris la pierre sur nos épaules, nous avons fait de cela notre responsabilité, nous nous sommes livrés définitivement à tout cela.
    Permettez-moi de dire encore que ce n’est pas simplement être sauvés du jugement, de la mort et de l’enfer, mais c’est être sauvés pour (pas seulement de, mais pour) tout ce qui est dans le cœur de Dieu. Ce n’est plus ce que nous allons obtenir, ni comment cela va nous affecter, cela c’est de la vieille tyrannie. Il ne s’agit plus d’intérêts personnels. C’est ce que le Seigneur veut, c’est ce qui Le satisfera et le glorifiera. C’est la passion du cœur et c’est tellement engageant ! Quand Il nous fait passer par tout cela, quand Il nous fait passer par-dessus le mur des intérêts personnels, des intérêts mondains, du gouvernement de la chair pour nous tenir sur le terrain où tout est du Seigneur et pour ce qu’Il veut, nous trouvons le pays coulant de lait et de miel. Nous trouvons les richesses de Christ, nous sommes parvenus au ciel ouvert. Beaucoup de notre travail et de notre vie chrétienne sont tournés vers le moi. Tant que cela ne passera pas de moi au Seigneur, pleinement et entièrement, nous ne connaîtrons rien de la plénitude spirituelle de la vie céleste. C’est cela qui est représenté ici.
    Puisse le Seigneur nous trouver tous faisant cette grande transaction : ‘’Chaque homme… une pierre’’, et ce Jourdain avec tout ce qu’il signifie trouver une place dans nos cœurs.   

CHAPITRE 6

LA VOIE DE LA FINALITÉ DIVINE

Nous n’allons pas lire tout le livre de Josué, mais ce sera notre référence tout le long de notre méditation.
    Il est nécessaire pour nous, dès le début, et avant de considérer plus avant la loi céleste, d’avoir bien en vue la finalité de cette voie. Nous avons remarqué que Dieu commençait avec le ciel, ensuite venait ce qui était de la terre. A la fin de la Bible, c’est ce qui vient du ciel qui achève tout le processus de ses activités par delà les âges, pour qu’au terme tout soit une pleine expression de ce qui est céleste, l’expression de ce qui est céleste en plénitude. Cela, c’est l’aboutissement. Nous disions, pour commencer que les cieux gouvernent tout. Comme c’est le cas dans la nature, ainsi en est-il pour les choses de l’Esprit. Tout est gouverné par les cieux, et la terre et tout ce qui est terrestre doit avoir avec cela et répondre à ce qui est céleste.
    Considérons-le comme une vérité spirituelle. Ce qui est vrai dans le domaine naturel de la création est aussi une expression de la pensée de Dieu. Cela signifie que, tout comme ce monde et cette terre sont gouvernés, contrôlés par des forces et des corps célestes, et que s’ils déviaient de cette relation avec ces corps célestes, ou de leur trajectoire, ils se désintègreraient, se gèleraient ou se consumeraient. Ils cesseraient de fonctionner comme un tout organisé et de la même manière, c’est vrai spirituellement. La Bible toute entière est catégorique sur ce fait : ce qui est ici-bas a un rapport avec ce qui est dans le ciel. Tout vient du ciel et doit répondre au ciel et s’ajuster par rapport au ciel. Le Saint-Esprit est venu du ciel et Il est ce lien pour nous unir à ce qui est dans les lieux célestes.
    Ces choses ne sont pas juste des idées abstraites. Ce sont des facteurs qui sous-tendent tout ce que nous avons dans la révélation divine des Écritures. Tout le contenu de la Bible, du premier au dernier verset, peut se résumer de cette manière : le ciel défie cette terre et cette terre doit apporter une réponse au ciel. Il y a d’innombrables aspects dans tout cela, mais c’est un fait, qu’à la fin de toutes choses, le céleste sera pleinement réalisé dans la création, surtout de manière spirituelle, dans le peuple de Dieu. C’est l’aspect de cette finalité que nous voulions introduire en préambule.
    Maintenant, en relation avec cette finalité, nous devons noter une autre vérité qui doit nous gouverner. Mais permettez-moi premièrement de dire quelque chose entre parenthèses. Certaines des expressions employées sont très familières. Je crains toujours un peu que cette familiarité avec la phraséologie n’en émousse parfois le sens. Quand nous employons cette expression : ‘’une chose qui gouverne’’, arrêtons-nous un instant pour saisir sa pleine signification. Cela signifie que, si nous sommes sous le gouvernement d’une loi, nous ne pouvons pas échapper à cette loi. Il y a des lois de la nature agissant dans nos corps et dans ce monde. Elles existent et si vous les ignorez, elles ne seront pas inopérantes pour autant. Vous verrez qu’à la longue, elles agiront, et qu‘en définitive, vous serez mis de côté. Mais ajustez-vous à elles, cela signifiera votre salut et donnera du sens à votre vie. Elles ‘’gouvernent’’ que vous l’aimiez ou non. Par exemple : ‘’Ce qu’un homme aura semé, il le récoltera aussi.’’ (Galates 6.7 NEG) C’est une loi ! Vous ne pouvez pas y échapper ! Il y a de nombreuses lois comme celle-là. Ainsi, quand nous parlons d’une loi ou d’une vérité qui gouverne, c’est quelque chose d’établi par Dieu dans Son univers. Il est préférable de le découvrir et d’obéir.

DIEU CHOISIT SOUVERAINEMENT DES VASES

    Considérons maintenant une vérité qui gouverne, en relation avec la finalité divine. Dieu choisit des vases, individuels et collectifs, ou corporatifs, et les amène d’une manière étrange et souveraine en relation avec Sa pleine finalité. Il va faire en eux quelque chose qui signifie bien plus et qui va bien au-delà de ce qu’ils sont eux-mêmes. Il choisit des vases (individuels ou corporatifs) la Bible est pleine de cela. Il se met alors à travailler avec ces vases, à faire quelque chose de manière extraordinaire, de façon beaucoup plus pleine, pour que par le moyen de ce qu’Il fait dans de tels vases élus, Il puisse en atteindre bien d’autres au-delà de ce qu’ils sont en eux-mêmes. C’est une vérité qui gouverne. Il fera quelque chose dans un vase élu qui, allant bien au-delà de lui-même ou de ses membres, sera pour l’utilité d’un plus grand nombre.

LES VALEURS REPRÉSENTATIVES

    Maintenant nous considérons cela un moment, car notre manière de penser a toujours besoin d’être éclairée. Il se pourrait très bien que beaucoup parmi nous, en lisant ces lignes, disent : ‘’Je ne vois pas que je sois un vas élu de manière particulière.’’ Vous pensez à ces hommes auxquels nous avons fait allusion et ceux qui son des pionniers de cette voie céleste : Abraham, Moïse et bien d’autres. Et vous dites : ‘’Je ne suis pas un Moïse ou un Abraham. Je ne vois pas comment je peux faire partie de cette catégorie de personnes.’’
    Bien, il peut se faire qu’il y ait parmi vous des individus qui soient choisis par Dieu pour quelque chose de cette nature, au-delà du rang ordinaire, comme nous disons, oui cela peut être vrai. Mais il y a cet autre aspect, c’est que vous pouvez être une partie d’un vase corporatif ou collectif, seulement une partie de cet ensemble. Si vous l’êtes, vous pouvez considérer que vous êtes en rapport avec un grand dessein (et probablement que vous l’êtes. Je pense que j’irai plus loin en disant : ‘’et vous l’êtes’’ si le Seigneur a posé Sa main sur vous. Il a mis en vous le sens de cette destinée, d’avoir été appelé à quelque chose de plus que juste ‘’être un chrétien’’ qui est le sentiment très fort d’un appel. Si cala est vrai, vous ne devez pas seulement vous regarder vous-même comme un simple individu, avec vos propres expériences spirituelles comme si vous étiez une personne seule, ou comme si vous étiez quelque chose de très spécial.
    Permettez-moi d’aborder l’autre aspect. Vous pouvez être impliqué dans ce que Dieu fait, avec un vase collectif, , sans pour autant concernant votre propre vie, en saisir la signification et dire : ‘’Pourquoi est-ce que je passe par cela ?’’ La réponse est que vous êtes une partie d’un plus grand ensemble. Fréquemment nous constatons que de très grandes pressions s’exercent sur nous individuellement. Mais quand nous commençons à confronter certains récits, nous découvrons que d’autres croyants, liés spirituellement à nous, ont eu les mêmes expériences. C’est la grande loi du corps : ‘’et si un membre du corps souffre, tous les membres souffrent avec lui.’’ (1Corinthiens 12.26 NEG) Qu’en est-il de tout cela pour nous ?
    C’est quelque chose de corporatif et de collectif. Bien que nous ne puissions pas tout savoir, ni tout suivre, du travail qui se fait, Dieu agit d’une manière corporative et nous sommes une partie de cela. Nous portons le fardeau de quelque chose de beaucoup plus grand que nous-mêmes. Cette relation spirituelle nous entraîne dans ce grand dessein de Dieu, qui doit tenir compte du céleste, et qui est bien plus grand que cette terre. C’est ce qui fait de nous une unité. Ce n’est pas que nous nous joignons à une certaine chose, que nous avons notre nom sur un registre d’appartenance (à ceci ou cela) ni que nous nous reconnaissons publiquement  comme membre d’une certaine société. Ce n’est pas cela. Vous pouvez être à plusieurs kilomètres, à des centaines ou à des milliers de kilomètres, du lieu où cela se fait, vous en ressentirez les effets des milliers de kilomètres plus loin. En effet, quand vous entrez dans le domaine céleste, les limitations terrestres disparaissent : la géographie, les distances et le temps s’en vont. Ils n’ont aucune emprise dans ce domaine.
    Si seulement nous pouvions saisir la conception céleste de l’Eglise ! Oh ! Combien sont insensées nos conceptions terrestres de l’Eglise ! Nous devons être débarrassés de cette  terre et de tout ce qui est ici, comme de tout ce qui peut être appelé l’Eglise. Vous découvrirez alors que cette une unité céleste et que tout ce qui est fait ici-bas ne peut pas parvenir à cela. C’est là où nous en étions restés quand nous parlions du passage du Jourdain dans notre dernier chapitre. Dans ce Jourdain, quelque chose a été laissé derrière. Le peuple se déplaçait du domaine terrestre vers le céleste. Nous y reviendrons encore, mais cela doit être une réalité spirituelle, une prise de conscience dans laquelle, nous entrons. Nous ne pouvons pas toujours expliquer et comprendre pourquoi nous pouvons être dans un temps aussi mauvais, mais l’explication céleste c‘est que nous sommes impliqués dans une chose qui est en relation avec le plus plein dessein de Dieu, et que nous souffrirons, ou que nous passerons par cette expérience de manière corporative. C’est merveilleux quand, nous rencontrons de temps à autre, d’autres croyants avec lesquels nous expérimentons la communion spirituelle, et que nous constatons qu’ils sont passés exactement par la même chose que nous avons vécue. Le Seigneur leur a dit quelque chose et a fait quelque chose avec eux, qui n’est pas ordinaire ou habituel, mais qui est céleste.

LES VALEURS INTRINSÈQUES

    Maintenant, tout est en relation avec le fait, mentionné auparavant, que Dieu choisit des vases collectifs ou individuels, pour faire en eux ce qui est destiné à un beaucoup plus grande nombre de personnes. Ces vases, qu’ils soient individuels ou collectifs, sont représentatifs de ce que Dieu désire faire à une plus grande échelle et à un plus grand nombre. Mais Il le commence en eux. Je pense que c’est ce que Paul voulait dire quand il déclarait :’’…en moi le premier…pour que je serve d’exemple.’’ (1Timothée 1.16 NEG) Je crois qu’il y avait par là qu’il y avait un aspect représentatif dans ce que Dieu allait accomplir par lui. Tout ce que le Seigneur allait faire par lui était pour un domaine plus grand : les Eglises, les provinces, les nations. Ce témoignage était représentatif. Dieu allait opérer à une plus vaste échelle par cet homme, non pas en lui donnant quelque chose à dire, mais en travaillant quelque chose en lui.
    Ne nous méprenons pas car Dieu fait une chose en premier lieu. Il introduit dans le vase une représentation de Sa plus pleine pensée, au moyen d’expériences particulières, inhabituelles et étranges. Il y a très peu de choses ordinaires dans la vie et l’expérience d’un tel vase. Tout est extraordinaire, inhabituel. Les vases représentatifs, qu’ils soient individuels ou collectifs, sont choisis afin qu’en eux soient établies les valeurs intrinsèques, essentielles destinées à un domaine et à une sphère plus grande. Pour quelque chose qui sera propagé, pour aller bien plus loin, au-delà de lui-même, capable d’un grand élargissement et d’une vaste expansion.
    En chimie, nous parlons de la ‘teinture-mère’’. Nous voulons parler par cette expression de quelque chose que vous pouvez diluer et diffuser. C’est la substance même de l’essence concentrée. Mais l’objectif de tout cela, dans n’importe quel vase, sera de produire des valeurs intrinsèques, de concentrer l’essence, c’est là un travail considérable. Il n’y aura rien d’ordinaire dans ce domaine. Certains parmi vous peuvent être capables de comprendre cela par expérience. Les agissements de Dieu envers vous ne sont d’aucunes manières des transactions ordinaires. Parfois vous ressentez que la concentration dans votre expérience est bien trop forte ! Vous vous demandez parfois comment vous allez pouvoir passer par toutes les voies et les manières de procéder du Seigneur.
    Je me tiens tout près de ce que relate la Bible. Ne pensez pas que je parle en dehors de la Bible. Je parle de l’arrière-plan, c’est ce que la Parole de Dieu révèle. C’est l’expérience d’Abraham. Dans cet homme, nulle expérience ordinaire, mais il y a une concentration de l’œuvre de Dieu. Pensez à la grande phalange qui a puisé ses valeurs dans tout cela. Abraham, plus d’une fois, est parvenu au point de rupture, là où il ne pouvait plus rein supporter. Dieu devait alors intervenir pour le faire progresser. La valeur intrinsèque du céleste sera la chose la plus éprouvante à laquelle nous serons toujours confrontés.
    Dans notre nature nous sommes ainsi, absolument terrestres, nous sommes terre à terre dans chacune de nos voies. Nous devons sans cesse voir des choses qui sont de la terre. Nous devons ressentir des choses qui sont de la terre. Nous devons avoir toutes les évidences de ce qui est terrestre. Mais Dieu nous sort de la terre, du terrestre (d’une manière spirituelle) et nous suspend, en moyenne altitude, pour nous parler. C’est une sorte de position plutôt inconfortable, excessivement éprouvante. Vous ne savez plus où vous êtes, vous ne pouvez plus exprimer les choses, vous ne pouvez pas poser vos pieds ici-bas, solidement, et ressentir que vous êtes sûrs de quelque chose. Dieu bouleverse votre capacité à vouloir compter, calculer et interpréter, et ainsi faisant, rend absolument nécessaire d’avoir une autre sagesse et une autre compréhension qui n’appartiennent pas du tout à cette terre, à ce monde ou aux hommes. C’est céleste. C’est cela l’expérience de ces pionniers de la voie céleste. Entendez-les pleurer sur ce qui en eux est encore terrestre, parfois même se plaignant devant le Seigneur. Ecoutez Jérémie : il s’élève des profondeurs. Dieu recherche ces valeurs intrinsèques et intenses.

LE MINISTÈRE SPONTANÉ

    Nous aborderons à présent le ministère spontané. Je souligne ce mot ‘’spontané’’, non pas un ministère organisé, mais un ministère spontané. Quand c’est ainsi, vous avez seulement besoin d’être et cela devient évident. Est-ce que vous comprenez cela ? Vous devez seulement être et il se manifeste. Vous ne pouvez pas plus le restreindre que vous ne pouvez éteindre le soleil là-haut dans le ciel.
    Vous remarquez cela dès le commencement du ministère du Seigneur. Tout d’abord, Il demeurait ce qu’Il était devant les hommes et ensuite Il leur demandait d’être comme Lui. Il était né tout aussi simplement que nous pouvons le lire dans les Evangiles. Vous pouvez lire les Évangiles couvrant l’histoire des trois années du Seigneur avec Ses disciples, et vous pouvez lire le récit de Ses derniers jours sur la terre et celui de la Croix. C’est une histoire tellement grande en elle-même ; mais nous n’avons pas tout le récit, parce Qu4il était impossible d’enregistrer tout ce qui se passait à l’intérieur de tous ces hommes. Même durant ces trois années, je m’aventure à dire qu’ils étaient de plus en plus au bout de leurs ressources. Ils ne savaient pas où ils en étaient, ce que cela signifiait et vers où tout cela les conduisait. Ils essayaient sans cesse de ramener les choses dans le domaine de leur propre compréhension et de leur propre mentalité, les interprétant avec ce qu’ils savaient de la prophétie et ainsi de suite. Ils ramenaient tout à un niveau plus bas et le considéraient avec la lettre. Jésus les étonnait tout le temps. Il était continuellement énigmatique. Ils ne pouvaient pas sonder le mystère de cet Homme. Il ne faisait jamais les choses selon la lettre, pas même selon Moïse. Il bouleversait entièrement tous les concepts. Que fait-Il ? Qu’est-ce que cela signifie ?
    Si nous abordons l’aspect de la Croix, vous ne trouverez pas le récit des profondeurs de leur âme angoissée et de leur perplexité en ces jours. Vous pouvez seulement comprendre cela à partir de votre propre expérience. Quand le Seigneur commence à faire ces choses-là en vous, mettant à nu ce qui se trouve en vous en profondeur, et réfutant toutes vos attentes paraissant aller à contre-sens par rapport avec ce que vous seriez en droit d’attendre de Lui. Il ne fait pas ce que vous espérez. Parfois, vous êtes dos au mur par les interventions répétées du Seigneur contre vous. Le Seigneur prenait donc position dans leurs cœurs et ils passaient par des expériences très profondes.
    Ensuite, par ces hommes, Il avait établi des Églises, des compagnies de croyants pour que tout alors puisse commencer. Il y a une espèce de discipline et de formation qui appartiennent à la vie corporative, lorsque vous cessez d’être une unité séparée, et que vous vivez une vie liée à d’autres croyants, pour vivre cette vie corporative, une vie céleste sur la terre. Le Nouveau Testament montre que ce n’est pas n’importe quoi, ni une chose facile. Vous pouvez penser que cette une chose très exquise d’être dans une assemblée, mais ce n’est pas toujours ainsi. Cette assemblée peut passer par quelque douloureuse expérience. Il y a quelque chose qui survient, une œuvre de Dieu qui se fait et c’est parfois si profond et si terrible que vous ne savez pas ce que cela signifie pour le Seigneur. Nous enregistrons tout cela. C’est une voie profonde, une voie de souffrance. Nous soufrons ensemble comme une assemblée, c’est une souffrance corporative, un travail corporatif. Ainsi, ces Églises étaient amenées à l’existence et elles passaient par tout cela. Elles étaient enseignées aussi, , mais dans cette voie de l’instruction et de l’enseignement, il y avait toujours le parallèle et la discipline correspondante du Saint-Esprit en eux. L’Esprit Saint avait Sa main sur eux et les traitait d’une manière drastique. Alors les choses se manifestaient concrètement.
    Vous pouvez dire : ‘’bien, donnez un exemple de cela.’’ Considérez tous ces incidents à Corinthe. Qu’est-ce que Paul leur disait ? ‘’C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades, et qu’un grand nombre sont morts.’’ (1 Corinthiens 11.30 NEG) Il y a une histoire spirituelle dans cela. L’Esprit Saint avait pris en main la situation. Ils auraient pu considérer tout cela d’une manière naturelle. ‘’Quelqu’un est malade : envoyez donc un docteur.’’ Mais attendez une minute. Est-ce qu’il ne peut pas y avoir un facteur spirituel lié à tout cela ? Est-ce que le Saint-Esprit n’a pas quelque chose à faire dans tout cela ? Paul dit : oui !Cela ne signifie pas que tous ceux qui sont malades sont des délinquants spirituels, mais le principe est là. L’Église est disciplinée par l’Esprit saint, en relation avec le plein dessein de Dieu.
    La chose est claire. Dans un premier temps Dieu obtient des individus, puis une compagnie d’hommes et de femmes pour agir avec eux d’une manière particulière. Ce n’est pas parce qu’ils ont donné un message ou apporter une vérité, mais à cause de ce que Dieu a fait en eux, ils ont un ministère spontané. Ils e manifeste, c’est tout ! D’une manière ou d’une autre il agit, sans que même ils soient capables de l’expliquer. Le Saint-Esprit a pris position et Il voit que ce qu’il a pu faire s’est accru, et que cela va au-delà des anciennes limites. Tout cela se manifeste simplement. Paul disait au sujet de l’Église de Thessalonique : ‘’Non seulement, en effet, la Parole du Seigneur a retenti de chez vous dans la Macédoine et l’Achaïe, mais encore votre foi en Dieu s’est fait connaître en tout lieu, de telle manière que nous n’avons pas besoin d’en parler.’’ (1 Thessaloniciens 1.8 NEG) Pensez-vous que cela indiquait qu’ils envoyaient nécessairement des évangélistes ? Ils peuvent l’avoir fait, mais il ne le dit pas ainsi. Regardez le contexte et vous verrez que Paul dit : ‘’en tout lieu, dans les autres Eglises, ils parlent de vous. Je n’ai pas besoin de parler de vous, c’est connu.’’ C’est par le ministère spontané que Dieu agit. Dieu nous prend en main pour obtenir ces valeurs intrinsèques, et Il ne va pas les laisser inopérantes.
    Donc ce que Dieu a en vue gouverne Sa manière d’agir à l’égard de Ses  instruments. La plénitude céleste est Sa finalité et motive toutes Ses actions envers Ses instruments, ceux qu’Il a choisis. Il introduit en eux une plénitude céleste.
    Nous devons réaliser que pour Dieu, rien n’est une fin en soi. La conversion n’est pas une fin en elle-même. C’est une affreuse tragédie de considérer la conversion comme une fin en soi, de pouvoir repartir avec la sensation d’être assez satisfait. Arrêtez après la conversion et voyez ce qui arrivera, avec vous ou quiconque. Quelle en sera la conséquence ? Tout le sens du dessein décline, toute la vitalité de la conversion s’affaisse, vous obtenez simplement beaucoup de gens convertis. Ils sont convertis. Ils ont cru au Seigneur Jésus, mais ils ne sont que convertis et le grand problème, aujourd’hui, c’est ce grand nombre de convertis sur cette terre. Ils ont cessé d’avancer, leur conversion a été une fin en elle-même.
    Même la vie d’assemblée n’est pas une fin en elle-même. Rassemblez les croyants en une expression corporative, et mettez une séparation par rapport à ceux qui les entourent, cela leur permettra d’être quelque chose en eux-mêmes, qu’ils aient du bon temps ensemble et la même chose se produira. Il en sera de même pour l’œuvre du Seigneur, si elle est une fin en elle-même, si elle devient une certaine chose, ce sera encore une tragédie. Nous prenons à bras le corps le travail du Seigneur, dans un certain sens. Le travail peut être missionnaire,  comme il est parfois appelé, ainsi que tout autre sorte de travail spécifique. S’il en est ainsi, cette chose particulière se circonscrira en elle-même, cette sphère se réduira, cette manière de faire parviendra à sa fin. Vous pourrez, bien entendu, tout recommencer, mais vous aurez tout perdu, tou ! L’œuvre était devenue quelque chose en elle-même.
    A présent, revenons à ceci, si le Seigneur a fait quelque chose en vous, en moi, dans un groupe de croyants, avec ce caractère, avec cette essence céleste, rien ne sera une fin en soi-même. La sphère peut changer, la forme peut varier, mais la chose sera là. Si c’est véritablement céleste, Dieu aura obtenu ce qu’Il voulait et Il trouera une issue à tout cela. Nous limitons notre ministère et notre propre utilité quand nous nous abaissons au domaine terrestre. C’est une tragédie. Faites-en votre ministère, mon ministère et cela sera ramené au niveau du terrestre. Il n’aura pas d’impact, il ne réalisera pas la finalité de Dieu.
     Oh ! Cette fâcheuse tendance à posséder des choses dans le domaine de Dieu et à les faire nôtres ! Je veux dire ici, que, si vous avez un mandat de Dieu, si vous avez l’onction du ciel, si vous avez un ministère donné par Dieu, et si vous ne le considérez pas comme vôtre, ou indispensable pour vous de le réaliser en tant que tel, il s’accomplira et ni la terre, ni l’enfer ne pourront l’arrêter. Le ciel veillera sur lui. Mais il doit être maintenu en relation avec le ciel. L’onction vient du ciel et tout ce que signifie l’onction doit être en relation avec le ciel et le ciel se verra dans ce ministère. Mettez Paul en prison, son ministère n’est pas en prison, il continue à porte du fruit. C’est lié au ciel. ‘’…celui qui domine est dans les cieux.’’ (Daniel 4.26 NEG) Mais si nous l’avons ramené en bas, sur la terre, alors le ciel ne peut pas le parrainer. Hélas ! Beaucoup de cas historiques confirment cela.
    Maintenant, voyant que la finalité voulue par Dieu est la plénitude céleste et spirituelle, produite par un accroissement progressif, nous devrions désire connaître ce que signifie cette voie. Cela devrait réellement nous préoccuper de connaître ce qu’est la voie céleste pour parvenir à ce que Dieu veut. ‘’Or, tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction’’ (Romains 15.4 NEG) Ce livre de Josué fait partie de ce qui est écrit ‘’d’avance’’ pour notre apprentissage. Il nous donne beaucoup de lumière sur cette question de la voie céleste. Mais la voie céleste est tellement contraire à la voie terrestre ! Je ne sais pas ce que vous éprouvez quand nous parlons de la finalité que Dieu veut en termes de plénitude spirituelle, sachant que c’est ce à quoi Dieu travaille ! A quoi vous attendez-vous ? Je pense que la première partie de ce livre contient bien des lumières sur tout cela.

LE SERVITEUR DE L’ESPRIT

    Regardons seulement à Josué lui-même. Rappelons-nous que Josué est représentatif, ici, de tout les saints de Dieu et de tous Ses serviteurs. Ce que Dieu fit en Josué, c’est ce que Dieu veut faire dans tous ceux qui le serviront. Dieu le faisait en lui en relation avec une plus grande compagnie. Bien ! Comment cela commence-t-il ? Le livre débute ainsi : ‘’Après la mort de Moïse, serviteur de l’Eternel, l’Eternel dit à Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse…’’ (Josué 1.1 NEG ; ce mot est en réalité ‘’assistant, préposé’’) Avec tout ce qui est en vue dans ce livre, vous pensez peut-être qu’il aurait mieux valu un meilleur commencement que celui-là. Moïse serviteur du Seigneur et Josué seulement son assistant. Il n’est pas introduit avec quelque titre officiel tel que ‘’le serviteur du Seigneur’’. Il n’est pas introduit officiellement dans ce domaine, non, pas du tout. Il n’est qu’un simple assistant. Considérons ce terme dans la Bible et voyons où il nous conduit. Le même mot est employé pour Jean-Marc : ‘’ils avaient Jean pour aide’’ (Actes 13.5 NEG) Qu’est-ce qu’un assistant ? Bien, s’il y a une chose que fait un assistant, c’est qu’il connaît cette suggestion qui lui permet  d’accomplir ce qui lui a été demandé. C’est ce qu’est le puissant Josué, et c’est là où il a commencé.
    Nous sommes bien conscients de ce que représente Elisée. Quelle grande place Elisée a pu avoir, avec la double portion de l’esprit d’Elie, et de plus grandes œuvres que n’avait pu faire Elie ! Souvenez-vous de ce qui est dit d’Elisée : ‘’Elisée…qui versait de l’eau sur les mains d’Elie’’ (2Rois 3.11 NEG) Il était son assistant. C’est là qu’il a commencé.
    Dans Josué chapitre dix, quand Josué ordonne au soleil : ‘’soleil arrête-toi !’’, il est dit ‘’Il n’y a point eu de jour comme celui-là, ni avant, ni après, où l’Eternel ait écouté la voix d’un homme ; car l’Eternel combattait pour Israël’’ (Josué 10.12 et 14 NEG) Cet homme touchait les choses célestes. C’est immense ! Où cela a commencé ? Avec Moïse, ‘’assistant’’ ! Il a appris la suggestion : faire comme il lui a été dit, faire des choses triviales, être obéissant, occuper une position humble. Ne pensons pas que c’était facile pour Josué. Josué avait une âme comme n’importe qui d’autre. Dans l’épisode où d’autres dans le camp prophétisaient, Josué allant vers Moïse lui dit : ‘’Mon seigneur,, empêche-les !’’ Moïse lui répondit : ‘’Es-tu jaloux pour moi ? Puisse tout le peuple de l’Eternel être composé de prophètes !’’ (Nombres 11.26-29 NEG) Josué avait une âme. Il pouvait affirmer ses propres pensées. Il était alors un jeune homme. Mais ici, il se présente au commencement de la grande œuvre de sa vie. Maintenant, il émerge en relation avec le véritable dessein de l’appel souverain de Dieu. Le récit commence ainsi  ‘’Moïse, serviteur de l’Eternel…Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse’’. N’est-ce pas un principe ? Il y a quelque chose dans cela. Nous devons toujours nous rappeler que c’est le Saint-Esprit qui a écrit la Bible. Le Saint-Esprit est toujours cohérent en rapport avec ces principes spirituels. Peu importe où, quand, comment : le principe reste exactement le même.
    Les Lévites commençaient le ministère à l’âge de vingt-cinq ans, mais il ne leur été pas permis d’assumer une pleine responsabilité avant d’avoir trente ans. Ils étaient assistants des Lévites ‘’titulaires’’ pendant cinq années. Ce principe de serviteur se retrouve partout dans l’Ecriture. Une phase ou une période d’apprentissage précède toujours la pleine approbation. La plénitude est suspendue jusqu’à ce que l’éducation particulière de cette période, en tant que serviteur soit apprise. C’est cette aptitude à obéir, à recevoir des ordres, à être dans la suggestion, à servir. Nous ne devons pas en conclure que nous sommes rien. Ce que nous pouvons être doit procéder naturellement de ce que nous avons expérimenté. N’attendez pas que, si Dieu vous appelle à Le servir, il y ait aussitôt et forcément une grande démonstration de Sa puissance et de Sa plénitude. Josué avait été le serviteur de Moïse, longtemps avant d’être son successeur, et avant que l’esprit de Moïse ne se manifeste en Josué. Dieu creuse en profondeur, Il n’a aucun plaisir dans ce qui est superficiel. La mesure de notre utilité, en relation avec Son plein dessein, sera selon la mesure acquise lors de notre discipline dans l’épreuve. Nous ne serons jamais des leaders spirituels avant d’avoir appris l’humilité en qualité de serviteurs fidèles.
    Rappelons-nous que la succession n’est jamais officielle dans les choses célestes. Ce n’est jamais par la sélection humaine. Ce n’est jamais le fait de personnes concernées. Vous ne pouvez pas prétendre que vous êtes le successeur de ce que Dieu a pu faire jadis. 
Vous ne pouvez pas prétendre que vous pouvez entrer dans ces choses, ou en avoir le droit, car quoi qu’il en soit personne ne pourra vous y introduire. Si c’est céleste, la succession est souveraine et spirituelle. Vous ne savez jamais comment la souveraineté divine va agir, mais vous pouvez être tout a fait sûrs que le dessein divin va oeuvrer de manière contraire à votre et à vos idées.

LA GRÂCE SOUVERAINE DE DIEU

    Le prochain mouvement fut d’envoyer des espions. Josué fit donc partir ces espions. Qu’avait déclaré le Seigneur ? ‘’Toute la terre est devant vous. Je vous l’ai donnée’’ En ce jour, je commencerai à t’élever à la vue de tout Israël’’. C’est une immense plénitude qui est en vue. Alors, sûrement, il doit y avoir quelque chose de très digne et d’honneur. Pas du tout ! Rahab, une courtisane, est la clé de la situation toute entière. Une femme sans réputation, ou plutôt avec une mauvaise réputation, qui n’avait aucun statut dans le monde, mais tout est lié à elle.  C’est la souveraineté et c’est la grâce. Et vous n’allez pas entrer dans le domaine de la plénitude céleste en dehors de ces deux réalités. Malgré sa stature spirituelle, Josué avait découvert que tout était dépendant d’une femme prostituée.
    Dieu a des manières étranges de nous humilier. Combien souvent, nous cherchons quelque chose de merveilleux, de grand, de glorieux, de noble, quelque chose qui ait de la réputation, en relation avec les grandes choses de Dieu. C’est alors que Dieu nous amène bien bas pour accepter une chose qui n’est ni reconnue, ni couramment admise. Il nous met dans une position où, si nous voulons la louange, nul ne nous louera. Si nous voulons quelque chose qui nous donnera de l’influence dans le domaine de l’utilité, cela ne se fera pas. Il n’y a aucune chance d’obtenir quelque chose en suivant cette manière de faire-là dans ce monde. Quelle influence cette femme avait dans Jéricho ? Pensez-vous que ses paroles avaient une quelconque valeur ? Pas du tout ! Elle n’était pas recommandée par les quartiers chics de la ville ! Si ce n’est pas issu du ciel, alors rien ne peut le favoriser. Nous n’obtenons aucune aide. Nous sommes plutôt en dehors de toute influence humaine. Nous n’avons aucune issue, aucun terrain privilégié ici-bas, si ce n’est dans le ciel. Josué n’a pas obtenu l’aide des gens influents dans cette affaire. Tout vient du ciel, il est souverain ou pas du tout.
    Et c’est par la grâce, car Rahab est dans la généalogie de Jésus-Christ. C’est merveilleux ! Quand vous considérez la généalogie du Nouveau Testament :Rahab ! Oh ! Quelle grâce ! Qui est-ce qui peut recommander Rahab ? Qui peut la mettre dans le récit inspiré, les saintes Écritures, dans la lignée de Jésus-Christ ? Personne, sauf la grâce et cela vient du ciel. Il en est toujours ainsi. S’il doit y avoir quelque chose avec une réelle valeur, ce sera à cause de la grâce souveraine, et de rien d’autre, aucune autre recommandation. Nous sommes hors de toute cour, nous n’avons rien pour soutenir nos revendications, rien pour aller de l’avant naturellement. C’est en droite ligne avec le principe de Rahab. Pensons au grand Josué qui a dû parvenir là. C’est sans cesse le principe de toute la Parole de Dieu. Si seulement, je pouvais vous montrer encore et encore que c’est ainsi. Nous pensons : ‘’Pourquoi Dieu semble-Il progresser dans cette voie au risque de porter tort à Ses propres intérêts, au risque de compromettre la réussite de Ses desseins, de véritablement le rendre plus difficile. Il pourrait au moins choisir une personne respectable, sans que pour cela, elle soit importante ou influente.’’ Non, Il prend une personne sans réputation. Il va de l’avant en donnant à cette chose, le caractère et la valeur d’un principe. C’est issu du ciel ou ce n’est rien, moins que rien. Cette femme est la clé de Jéricho et Jéricho est la cl é du pays. C’est la sorte de clé qu’Il utilise.

L’HOMME NATUREL REJETÉ

    Après avoir traversé le Jourdain, Josué ordonna que chaque tribu d’Israël soit représenté par un homme. Ils ont donc pris douze pierres qu’ils mis dans le lit du Jourdain et ils les ont laissées là. Tout Israël a été laissé dans le lit du Jourdain, représenté par les pierres portées par les douze hommes. C’est ce que Dieu voit, laissé là, en bas dans ce lieu. Quelque chose est laissé derrière dans le Jourdain. Ce qui traverse et parvient à l’autre rive, est un témoignage au fait que quelque chose a été laissé derrière, parce que Guilgal suit aussitôt cette expérience. Quelque chose a été laissé derrière. Nous ne pouvons pas apporter cela de l’autre côté. Sa place est dans le Jourdain. Cela n’a aucune place dans le ciel. Cet homme naturel, cette idée corinthienne de l’homme est au fond. Dieu l’a laissé là. Les eaux le couvrent, et le reflux passe sur lui, il est dessous, enterré pour toujours : ‘’…elles y sont restées jusqu’à ce jour.’’ (Josué 4.9 NEG) C’est la voie de l’élargissement spirituel.
    Mais Dieu doit introduire ce principe en nous. Il me semble que Guilgal était l’application pratique typifiée par les pierres dans le lit du fleuve. Ces pierres représentaient l’union du peuple de Dieu, avec Christ, dans la mort et l’ensevelissement. L’homme naturel qui était tellement en évidence dans le désert est mis hors de Sa vue. Guilgal concrétise cette vérité et l’applique perpétuellement. Colossiens 2.11-12 confirme cela. Nous devons éprouver en notre âme (sur la chair) l’œuvre tranchante de la croix, la mort de Christ. Nous pouvons croire toute la doctrine de Romains 6 , et il peut y avoir une grande négation en nous-mêmes de tout cela. Le ciel ne se commettra pas lui-même dans la chair, ou dans la vie naturelle. Si nous sommes occupés avec nous-mêmes, parlant de nous-mêmes, de notre travail, de la façon dont laquelle nous avons été employés etc, nous ne sommes pas dans les pleines valeurs d’un ciel ouvert. C’est tellement facile de glisser, et au lieu de donner gloire à Dieu, quasi-inconsciemment  de la donner à un aspect de l’œuvre ou au travail lui-même. Quand cela arrive l’atmosphère change et les croyants, sensibles spirituellement, savent que quelque chose est arrivé, un nuage est descendu. Le ciel est tellement transparent qu’aune vapeur de la terre ne peut venir l’assombrir. Cette plénitude céleste nécessite de la transparence dans notre esprit.

CHAPITRE 7

PRENDRE POSSESSION DU DOMAINE CÉLESTE

13  Comme Josué était près de Jéricho, il leva les yeux, et regarda. Voici, un homme se tenait debout devant lui, son épée nue dans la main. Il alla vers lui, et lui dit : Es–tu des nôtres ou de nos ennemis ?
14  Il répondit : Non, mais je suis le chef de l'armée de l’Éternel, j'arrive maintenant. Josué tomba le visage contre terre, se prosterna, et lui dit : Qu'est–ce que mon seigneur dit à son serviteur ?
15  Et le chef de l’armée de l’Éternel dit à Josué : Ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint. Et Josué fit ainsi. (Josué 5.13-15 NEG)
…les yeux de votre cœur étant éclairés, pour que vous sachiez quelle est  l’espérance de son appel, et quelles sont les richesses de la gloire de son héritage dans les saints (Ephésiens 1.18 Darby)

    J’aimerais dire tout d’abord, qu’il ne s’agit pas ici de parler de la correspondance entre le livre de Josué et la lettre aux Ephésiens. Nous sommes occupés dans cette étude par une pensée particulière, autour de laquelle tout se rassemble, et qui en est le centre : l’intention de Dieu qui est d’avoir une expression de la plénitude céleste sur cette terre à travers un peuple. Le cours entier de Ses transactions à travers les âges, depuis qu’Il a étendu les cieux au-dessus de la terre, a été, et est encore, d’un point de vue humain, comme un pèlerinage spirituel, une marche en avant spirituelle vers le ciel. Cela ne signifie pas nécessairement vers un certain endroit, mais en vue d’un certain ordre de choses, selon la pensée de Dieu. C’est cet ordre auquel le Seigneur Jésus se référait quand, parlant de la volonté de Dieu, Il disait : ‘’..comme au ciel (Mathieu 6.10) , avoir tout comme c’est dans le ciel. C’est vers cela qu’il y a cette voie céleste, cette course céleste, ce voyage céleste, et nous cherchons à voir parmi d’autres choses, la nature de cette voie céleste. C’est pourquoi, puisque nous avons vu que beaucoup ne connaissent que le commencement de cette voie en se limitant à la conversion, le Seigneur lève des instruments dans lesquels Il fait Son œuvre très profondément en relation avec le ciel, afin d’initier la voie pour d’autres.
    Maintenant essayons d’aller plus loin, plus profondément. Avec les deux passages que nous avons lus, nous parvenons à un point particulier dans ce domaine de la plénitude céleste. La deuxième partie du livre de Josué, bien sûr, parle de l’héritage des tribus d’Israël. L’héritage est alors partagé, réparti proportionnellement et possédé par le peuple. Etrangement, dans la lettre aux Ephésiens (qui correspond à ce passage de Josué) l’accent est mis sur l’autre aspect. Il est parlé de l’héritage de Dieu dans Son peuple : ‘’…les richesses de la gloire de son héritage dans les saints.’’ (Ephésiens 1.18 Darby) J’aimerai dire un mot à ce propos avant de poursuivre, car ce n’est pas différent, ce n’est pas quelque chose d’autre. C’est la même chose vue sous un angle différent.
    Le Seigneur entre dans Son héritage seulement quand Son peuple devient un peuple céleste. Pour que le Seigneur ait Son héritage, Son peuple doit être là où Il est vu dans la lettre aux Ephésiens. Quand il prend vraiment sa position et entre en possession, devenant véritablement un peuple céleste, alors le Seigneur obtient Son héritage. Voir ‘’les richesse de sa gloire dans son héritage dans les saints’’ signifie que nous parvenons là où Il peut voir cela en nous. Il ne peut pas voir Son héritage dans les saints tant qu’Il ne les voit pas à l’endroit où Il veut les voir, jusqu’à ce qu’Il puisse réellement avoir un peuple qui réponde à Sa pensée : un peuple céleste. Je dis ceci afin d’éviter toute confusion quand nous parlons des gens possédant leur héritage, et du Seigneur possédant SON héritage.
    Maintenant notre propos n’est pas seulement de préciser la vérité concernant  l’héritage en Christ, qu’il soit pour nous ou pour le Seigneur. Pas uniquement la vérité, mise en avant dans la Parole, que quand nous sommes en union avec Christ dans Sa mort, l’ensevelissement et la résurrection, et parvenus de l’autre côté, nous entrons dans le domaine de la plénitude céleste. Le point que nous soulignons c’est la nécessité de devenir réellement un peuple céleste, prenant possession de cet héritage, non pas de manière doctrinale ou théoriquement, ni bibliquement, mais concrètement. Je suis sûr que vous voyez la vérité, vous la contemplez, vous reconnaissez que c’est une merveilleuse présentation. Je suis sûr que vous serrez cette pensée dans vos cœurs. Le problème est que cela est très bien connu. Cela a été enseigné à beaucoup de croyants, mais ils ne sont pas parvenus là. Ils ne sont pas entrés dans l’expérience de cette position. Et de quelle utilité peut être toute notre doctrine, l’enseignement, l’interprétation, la contemplation de tout cela et de tout le reste, si nous ne sommes pas là ? Ainsi, nous devons bien considérer cette voie pour y parvenir et qu’elle soit réelle.

LA SEIGNEURIE DU SAINT-ESPRIT

    La première chose, après ce travail préparatoire dont nous avons parlé quelques pages auparavant, c’est le Jourdain. Nous avons laissé quelque chose dans le lit du Jourdain, notre vieil homme crucifié. Il est laissé là. Mais après l’y avoir laissé, et permis qu’il soit recouvert, après tout cela et après Guilgal, (qui est le côté négatif, le renvoi) maintenant vient le côté positif, l’acceptation, la réalité, la réelle prise de position ou l’entrée en jouissance. Le fait de parvenir à la chose qui a toujours été en vue. Car cela a été toujours en vue, même avant la sortie d’Egypte. C’était déjà mentionné dans le cantique de Moïse. Oui, c’était vu par anticipation dans ce grand cantique prophétique en plus de la délivrance de la mer Rouge. Cela a toujours été plus ou moins évident à mesure que les jours passaient. Parfois fort et clair, positif et saisissant, et en d’autres temps, faiblissant et s’éloignant, de manière abstraite.
    Mais à présent, tout cela est présenté comme une chose accessible car la préparation a été faite. Venons à ce passage que nous avons lu dans Josué 5.13-15. Josué se tenait devant Jéricho : ‘’Il leva les yeux et regarda. Voici, un home se tenait debout devant lui, son épée nue dans la main.’’  L’esprit guerrier de Josué s’est évidemment manifesté, et il lui lança un défi : ‘’es-tu des nôtres ou de nos ennemis ?’’  Cela signifiait probablement que s’il avait obtenu une réponse positive le pire était prévisible pur l’homme en question, car à ce moment, il ne voyait qu’un homme. Mais sa réponse révélait qu’il était plus qu’un homme. Josué avait donc capitulé,  délaissant son attitude de défi, et se prosternait en adorant, confessant qu’il était le serviteur de celui qui était devant lui, et demandant ses instructions.
    Qui est cet homme ? Comme je le disais dans un chapitre précédent, ma conviction est que cet homme dans cette partie particulière de la Bible, représente le Saint-Esprit dont nous parle le Nouveau Testament. Cela, je pense, pourrait être confirmé de manière évidente, mais sans vouloir argumenter à partir des Écritures, voyons comment cela s’est manifesté. (s’il s’agit en effet  bien de cela)
    Il y a un bon nombre de changement qui ont eu lieu lorsque nous abordons ce récit. Jusqu’à ce point particulier, la marche, le gouvernement de ce peuple, s’effectuaient par la colonne de nuée et par le feu. Tout le monde acceptera qu’il s’agit dans ce contexte, du Saint-Esprit. C’est du domaine objectif, c’est une évidence pour les sens et c’est la caractéristique du désert. Quand vous parvenez dans le domaine céleste, tout procède de l’Esprit. Mais à ce stade il était visible, ce qui n’a plus jamais été le cas. Tout en étant toujours très présent, le Chef des armées de l’ Éternel ne sera plus perçu par les sens. C’est un changement. Il y a eu beaucoup d’autres changements : désormais plus de manne mais le bon vieux blé du pays, le pain de vie, la nourriture céleste. En d’autres termes, c’est ce qui appartient à un autre domaine : c’est Christ dans la résurrection et non plus Christ dans l’humiliation. (le pain brisé) Christ dans la résurrection est la nourriture pour un peuple céleste. Le premier appartenait au désert. Cela appartient maintenant au pays. Nous pourrions encore trouver d’autres changements. Vous voyez qu’ici, dans ce domaine, tout est essentiellement céleste et prend un nouveau sens. Autrement dit : c’est essentiellement spirituel, non pas sensible, non pas temporel, mais essentiellement spirituel.
    Paul dit que le Saint-Esprit :’’est un gage de notre héritage’’ (Ephésiens 1.14 NEG) le Saint-Esprit se manifestant ici à ce stade, est la garantie que ce dessein de Dieu va être réalisé. Nous disions dans notre dernière étude que la présence du Saint-Esprit dans l’onction garantit positivement la réalisation du dessein de Dieu, non seulement en le rendant possible, mais en étant le terrain même de sa réalité. Comment pouvons-nous entrer en cela, aller au delà d’une doctrine, d’une vérité, d’un précepte, pour parvenir à une réalité concrète ?
    Dieu nous a donné l’Esprit comme un gage : une garantie, une sécurité. Le côté positif commence donc avec ce premier aspect : le Saint-Esprit nous est présenté comme Seigneur. Vous remarquez que la version révisée américaine (comme l’anglaise A.v.M et R.v.M) dit ici ‘’comme prince’’ (And he said, Nay ; but as prince (terme non traduit ainsi dans nos versions) of the host of Jehovah am i now come. And Josuha fell on his face to the earth, and did worship, and said unto him, what saith my lord unto his servant ?  Josuya 5.14, ASW) et certainement comme ‘’Prince des armées de l’Éternel’’, ce qui est plus conforme à l’original que ‘’capitaine’’. Il nous est présenté dans Sa seigneurie. Le côté positif des choses commence là, avec l’absolue Seigneurie du Saint-Esprit, parmi le peuple de Dieu. Il est présenté et reconnu. Ce n’est pas une vérité objective, mais quelque chose qui implique une relation objective avec lui. Josué se soumettait dans une capitulation absolue.
    La Croix conduit toujours à la Seigneurie du Saint-Esprit. Nous passons le Jourdain pour nous placer sous Sa Seigneurie. La Croix exige cela. S’il n’est pas à sa place comme Seigneur et s’il n’y a aucune capitulation, vous n’avez rien de mieux à faire que de revenir vers la Croix. Revenez en arrière et regardez, à travers les eaux, ces pierres qui sont supposés vous représenter. S’il n’est pas Seigneur, quelque chose ne tourne pas rond, vous n’avez pas été saisi par la signification de la Croix.
    Mais ici, dans son interprétation spirituelle, la Croix est réellement un fait établi. Bien qu’il y ait les défauts et les faiblesses inhérentes à notre condition humaine, (cela s’est manifesté dans la vie de Josué) en ce qui concerne nos cœurs et nos esprits, la Croix nous a brisés, ouvrant une voie par le Saint-Esprit. La Croix signifie que la voie de la Seigneurie de l’Esprit est ouverte, et par la Seigneurie de l’Esprit, la voie de la plénitude céleste est ouverte.
    Quelle profonde différence il y a entre les ‘’conquêtes’’ faites par l’homme (puis-je dire les renouveaux spirituels faits par l’homme) et le travail du Saint-Esprit ! Quelle différence ! Ce livre de Josué et le livre des puissantes différences. La différence, ici, c’est que l’homme est mis de côté. Il ne peut pas compter avec ses capacités, il n’a aucun droit en ce domaine, c’est simplement au delà de ses capacités de prévision. Le Seigneur a introduit Son peuple dans un domaine où tout est différent de la manière de faire de l’homme. Quand le Saint-Esprit est Seigneur, vous n’avez pas besoin d’organiser une certaine chose pour l’obtenir. Vous n’avez pas besoin de planifier ou de concevoir quelque chose, pour accomplir l’œuvre de Dieu. Cela se fait tout simplement. C’est la manière d’agir céleste. Et cela nécessite que vous soyez dans cette position, cela implique d’être sous le gouvernement absolu du Saint-Esprit.
    Dans chaque activité faite par l’homme, il y a toujours ‘’la touche du terrestre’’ (moyens, méthodes ou personnes, tout un attirail pour garantir la réussite) Cela s’accomplit avec beaucoup de bruit et parfois bien des grincements. Il est nécessaire d’avoir une somme considérable de soutiens humains, sachant qu’à tout moment cela peut s’éteindre si il n’y a pas d’alimentation. Assurément, cela arrivera si vous n’alimentez pas sans arrêt.
    Il n’en est jamais ainsi dans une œuvre de l’Esprit. Le toucher du terrestre amène toujours à la mort, immanquablement à un arrêt. L’absolue Seigneurie du Saint-Esprit exige que le toucher du terrestre soit exclu, inopérant. C’est ce que signifie l’ordre donné à Josué de se déchausser. ‘’Que dit mon Seigneur à son serviteur ?’’ : ‘’va et prends possession du pays, va et conduis le peuple ?’’ Pas du tout ! ‘’Sors tes souliers, enlève tes souliers Josué, et tout le reste suivra.’’ Détruisez le toucher de la terre et voyez ce qui arrivera. Vous devrez seulement marcher autour de Jéricho. Ce n’est pas ainsi que les hommes feraient n’est-ce pas ? Pensons à la campagne immense qui aurait été organisée, pour prendre Jéricho, si cela avait été laissé à l’instigation des hommes ! Non, ôte tes souliers et vois ce qui va arriver.
    Si vous prolongez cette interprétation, considérez ce qui est arrivé lorsqu’ils ont remis leurs souliers, un peu plus tard. Que s’est-il passé à Aï ? Que s’est-il passé avec les Gabaonites ? Ils avaient gardé leurs souliers, ils touchaient la terre avec pour résultat : l’arrêt, les compromis, les limitations. Enlevez vos souliers et gardez-vous de les remettre ! Le principe du céleste, c’est le principe du Saint-Esprit en mouvement, c’est le principe de la plénitude spirituelle. ‘’Ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint.’’  Vous n’avez aucune place ici, la terre n’a aucune place ici, le monde n’a aucune place ici, les hommes n’ont aucune place ici. C’est sacré, sanctifié pour le ciel. A partir de là, le ciel prend l’initiative. Oui, même à l’égard du grand instrument levé pour le service du Seigneur, le ciel prend le dessus. La souveraineté dans le choix d’un instrument ne signifie jamais que cette souveraineté laisse la place aux capacités de l’homme. Dieu ne trouve jamais d’excuse pour l’instrument. Cela concerne aussi bien Josué qu’Israël, car Josué comme nous le disions auparavant, est représentatif de tous les saints et de tous les serviteurs du Seigneur

L’ESPRIT SAINT S’EST VOUE POUR LE DESSEIN DE DIEU

    Quelle a été la réponse lorsqu’il a demandé : ‘’Es-tu des nôtres ou de nos ennemis ?’’ (Pour nous ? Pour eux ? Pour ceci ? Pour cela ?) ‘’Non, je ne suis pas pour ceci ou pour cela, je ne suis pas pour vous ou pour eux : Je suis pour le dessein du Seigneur.’’ C’est cela le vrai contenu de la réponse. ‘’Je ne suis pas pour des gens particuliers, je suis pour le dessein du Seigneur. Je suis voué au dessein de Dieu, le dessein éternel.’’ ‘’Non, mais…’’ Oh ! Si seulement nous pouvions saisir tout ce que cela implique ! Nous voulons que le Saint-Esprit parraine nos mouvements, notre travail, notre ministère. Nous demandons au Saint-Esprit s’il est pour nous. Il ne dira jamais qu’Il l’est. Dans un sens le Seigneur est pour Son peuple. ‘’Si Dieu est pour nous…’’  Mais par ailleurs le Seigneur dit : ‘’Je ne suis pas pour vous mais pour Mon dessein en vous et par vous. Non pour vous en tant que tel, en faveur d’Israël ou de Josué élu et oint souverainement, je ne suis pas pour vous, je suis mandaté pour le dessein de Dieu’’
    Nous devons donc identifier le terrain et l’objet du mandat du Saint-Esprit. Nous devons savoir pour quel but le Saint-Esprit a été mandaté. Il y a tellement de calculs, d’arrangements pour le Seigneur, et tellement d’échecs sans parvenir à grand chose. Dans ce monde, combien y a-t-il à ce jour d’arrangements planifiés et programmés pour le Seigneur ! Cependant, cela ne semble pas aller bien loin. Le Seigneur ne paraît pas s’impliquer Lui-même dans tout cela. Nous devons donc identifier l’objectif du Saint-Esprit. L’objectif du Saint-Esprit n’est pas de faire une œuvre qui a la marque du terrestre, ni d’établir quelque chose sur cette terre ‘’qui porte des souliers’’ faite de main d’homme. Établir quelque chose ici bas n’est pas du tout Son objectif. L’Esprit saint est voué à quelque chose d’absolument céleste, et Son objectifs consiste à nous affranchir de ce monde, d’une manière intérieure et spirituelle. Cela mériterait d’être vu plus en détail, mais notons que c’est de la plus haute importance de connaître l’objet de la préoccupation de Dieu. Il ne fera rein de Lui-même de ce qui est attaché à cette terre. Il s’engagera Lui-même dans ce qui est lié au ciel.

L’ESPRIT SAINT AVEC L’ÉPÉE TIRÉE

    Bien, maintenant que ceci est établi, il reste une chose extraordinaire à voir. Cet Homme en qualité de Prince, des armées de l’Éternel, est debout avec son épée tirée dans sa main. Oh ! C’est une bataille n’est-ce pas ? C’est une guerre n’est-ce pas ? Aussitôt que le Saint-Esprit prend le dessus, et qu’il y a une complète capitulation devant lui, la bataille est engagée. Ne commettez aucune erreur à ce sujet. Quoique vous pussiez penser du baptême du Saint-Esprit, et malgré tout ce que cela peut impliquer, (sans vouloir le limiter à une seule interprétation) cela signifie un conflit incessant et immédiat. Cela peut signifier d’autres choses, mais cela implique une guerre sans répit, une armée dans laquelle il n’y a pas de mise à la retraite. Ici, vous ne serez jamais pensionnés. Vous êtes incorporés jusqu’au bout.
    N’était-ce pas ainsi avec le Seigneur Jésus ? Cela a commencé au Jourdain puis : le ciel ouvert, le Saint-Esprit, le désert, le diable. Aussitôt Jésus fut emmené (Marc dit conduit, poussé) par l’Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable’’ (Mathieu 4.1) Dès que le ciel a été ouvert pour permettre l’avènement de l’Esprit, en ce jour appelé Pentecôte, la guerre a été engagée. L’Église a été précipitée dans le conflit, et depuis lors elle n’a jamais quitté ce conflit, jamais en dehors. Dans le cas contraire, c’est pour sa propre mort spirituelle. D’une manière ou d’une autre, le Saint-Esprit conduit aussitôt au conflit. L’épée est dans Sa main et ne sera jamais rengainée jusqu’à ce que la tâche soit accomplie.
    Oui, mais cela c’est du langage pourrait-on dire. En effet, l’Esprit saint n’est pas intéressé par la guerre physique et charnelle. La guerre, le conflit, sera selon Sa propre nature. Il sera spirituel, il sera selon l’esprit. Car les forces spirituelles occupent des ‘’possessions’’ et c’est la guerre spirituelle qui va les déposséder. C’est donc véritablement et réellement une bataille qui se livre. Ce point n’a pas besoin d’être approfondi car nous le savons bien. Nous savons tous qu’il n’y a pas un centimètre, pas un micron de progrès et de réalisation spirituelle qui ne soit contestée. Pas un mouvement, ou geste même, dans la direction d’un accroissement spirituel, sans qu’il n’y ait conflit. C’est vrai. C’est une guerre spirituelle et la nature de ce conflit dépasse notre capacité de compréhension. Nous pensons qu’il viendra d’un côté et il surgit de l’autre. Il ne vient jamais par où nous l’attendons et sous la forme que nous pensons pouvoir le reconnaître. Le fait est que nous identifions rarement le diable dans ses assauts. Ils semblent tellement couverts par l’un ou l’autre des incidents, ou des contretemps de la vie, ou de quelque chose qui va de travers. Mais vous avez seulement à en juger par les effets produits sur la vie spirituelle, et vous savez qu’il y a un dessein et une intelligence derrière ces simples circonstances de la vie. C’est la guerre spirituelle. L’introduction de l’Esprit Saint a précipité tout cela.
    Comprenons bien cela, car c’est l’explication de bien des choses. L’ennemi travaille constamment par le côté faible et je pense que c’est probablement sa plus grande chance de réussite aujourd’hui par mi le peuple de Seigneur. Les préjugés sont appelés ‘’prudence’’, la suspicion : ‘’être vigilants’’ (de bons termes pour des choses mauvaises) L’ennemi est passé maître dans cela. Il a trouvé la possibilité de créer tout cela, et c’est devenu un obstacle dans votre propre vie spirituelle et dans la voie de la plénitude céleste. Le peuple du Seigneur est aujourd’hui attrapé dans ce filet, dans toutes les parties du monde. La croissance spirituelle, dans cette voie céleste, est limitée par les dommages et suspicions causés par le peuple de Dieu : ‘’un ennemi a fait cela.’’
    Pourquoi dans la lettre aux Ephésiens (avec toute la plénitude céleste en vue, et le conflit spirituel en relation avec ce qui est montré) l’apôtre prie pour que les ‘’yeux de leurs cœurs soient illuminés’’ ? Pourquoi est-il si nécessaire de voir ? A cause de l’œuvre d’aveuglement  et de ces côtés faibles. Parce que tout peut être perdu par un préjugé, un peu d’étroitesse d’esprit, un peu de suspicion, un peu de fausse crainte, au lieu de se confier dans le Saint-Esprit et de connaître ‘’l’onction qui vous enseigne toute chose’’ (2Jean 2.27) et qui montre ce qui est droit et ce qui est faux. Vous pensez que vous devez vous armer vous-même ‘’au cas où’’, alors qu’en agissant ainsi vous pourriez vous prémunir vous-même contre le Saint-Esprit. C’est ainsi que beaucoup font. C’est le domaine du conflit. Spirituellement c’est comme cela. C’est une sournoise et subtile menace.
    Mais il y a un autre aspect à ce conflit spirituel. Pourquoi est-ce que le Saint-Esprit introduit tout cela ? Pourquoi est-ce que le saint-Esprit le permet ? Vous pensiez que cela viendrait naturellement de l’ennemi, mais pourquoi le Saint-Esprit en prendrait-Il l’initiative ou favoriserait-Il Lui-même les occasions ? Délibérément (car c’est une déclaration précise et positive :’’Alors Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable’’) le Saint-Esprit pend l’affaire en main, précipitant les choses pour introduire ce conflit. Il l’a délibérément fait avec l’Église en sachant ce qu’Il faisait. C’est comme si le Saint-Esprit disait : ‘’Maintenant, je vais les conduire sur le champ de bataille, sans tarder.’’ Pourquoi cela ? Au moins pour une chose : parce que c’est une affaire spirituelle, un héritage spirituel, parce qu’il y a des forces spirituelles qui ont usurpé la position et qui doivent être délogées. Mais aussi parce que nous croissons spirituellement seulement dans le conflit. Le Seigneur s’intéresse à nous. C’est peut-être difficile pour nous, quand un prédicateur, sur une estrade déclare : ‘’Vous allez avoir des difficultés parce que le Seigneur s’intéresse à vous. Il permet au diable de vous assaillir parce qu’Il désire votre bien-être.’’ Ce sera peut-être difficile pour nous d’accepter une telle déclaration. Cependant, peu de temps après l’ennemi viendra et commencera à faire son terrible travail. Vous serez certainement peu enclin à dire : ‘’Oh ! Le Seigneur m’aime aujourd’hui !’’ C’est vrai. Nous ne faisons pas cela de manière naturelle. Mais n’est-ce pas un fait, n’est-ce pas vrai dans l’expérience, vrai dans notre histoire et donc vrai en tant que principe, que nous progressons jamais spirituellement, qu’il n’y a jamais de croissance, sauf à travers les conflits ? C’est vrai ! La seule manière par laquelle nous croissons, c’est quand il y a un obstacle à surmonter, ou que notre vie spirituelle doit prendre le dessus sur un point donné. C’est une loi dans la nature et aussi dans la grâce. Il n’y a aucun progrès sans lutte. Veuille Dieu que nous puissions regarder à Lui à chaque instant ! Nous croyons que cela peut être vrai, comme un fait objectif, mais qu’Il nous délivre d’être seulement saisis par une vérité !
    Le Seigneur désire des gens qui entrent réellement dans ce domaine, non sur le plan doctrinal, ni dans le domaine de la connaissance biblique, mais que le possèdent réellement. Et c’est quand vous venez délibérément vous placer sous le contrôle du Saint-Esprit, que vous êtes dans la voie de la réalité, que la foi dans le Seigneur devient concrète et très pratique.
    Jéricho a un aspect très représentatif. C’est le grand exemple d’un principe spirituel. Tout d’abord, vous devez occuper une position céleste, comme nous l’avons dit, sûrement pas une position terrestre, n la manière d’agir selon l’homme. C’est la mise en pratique de ce principe que nous voyons en Abraham. Quand cet homme a essayé d’agir, quel affreux c’était car il touchait la terre. Il en était de même avec Moïse quand il prenait les choses en main, intervenant auprès de l’Egyptien et de cet Hébreu. Quel affreux désordre ! Ici, c’est le travail de la discipline. Josué considère tout cela comme une histoire spirituelle. A Jéricho, nous constatons qu’il n’y a pas d’armes charnelles, aucune pensée humaine, rien ne procède de l’homme. Si ce n’est pas céleste, cela na aucune valeur. Les choses n’arrivent pas ainsi sur terre. Nous pouvons marcher autour, non seulement sept jours mais toute notre vie, rien ne se produira, sauf si nous sommes dans une position céleste, que le ciel entre en scène. Jéricho, c’est l’homme mis de côté, exclu. C’est céleste.
    Bien, cela c’est la base. Puis vous trouverez aussitôt que si l’ennemi ne peut pas réussir en résistant ouvertement, il essayera des tactiques plus subtiles. Il ne peut pas réussir par la résistance ouverte, si vous et moi sommes dans notre position céleste et la conservons (et gardez-là, car c’est ce que Jéricho signifie) Ils n’ont pas pris la ville le premier jour, mais ils se sont maintenus dans la foi en le déclarant et par sept fois. Aussi, le dernier jour, ils l’ont confirmé en maintenant leur position céleste. Ils ne l’ont pas abandonnée. Nous n’obtenons pas tout le premier ou le deuxième jour. Il doit y avoir un maintien de la position dans la foi, et l’ennemi est complètement défait quand cette position est vraiment tenue de cette manière. Quand il est cardé ( ?)  ( worsted en anglais peigné, passé au peigne fin) de cette façon, il doit battre en retraite…s’il le peut éventuellement. Alors il interviendra autrement, plus subtilement.
    Est-ce que cela ne se réfère pas aux Gabaonites ? Ils agissaient subtilement pour introduire quelque part ‘’le domaine terrestre’’. Ce fut la même chose avec Acan et Aï, le manteau babylonien et les pièces d’or : un toucher du terrestre. L’accord passé avec les Gabaonites constituait une intrusion du domaine terrestre. Nous ne devons pas penser que c’est toujours fait de manière ouverte et claire, par une guerre spirituelle directe. Nous devons percevoir quand la terre est manœuvrée par l’ennemi, quand il y a l’introduction de quelque chose qui établit un contact avec ce qui est maudit, et avec lequel Dieu ne peut pas être d’accord.
    Comment est-que cela est ainsi ? Vous savez, bien sûr, que Guilgal était le lieu d’où ils partaient : Guilgal est le lieu où l’opprobre avait été roulé au loin. C’est l’endroit où la chair a été mise de côté. Mais ils ne sont pas monté à Guilgal après Jéricho. Ils se sont dirigés droit sur Aï : alors que c’était la coutume de toujours remonter à Guilgal après toute avancée ou toute conquête (retourner à Guilgal pour sortir à nouveau de Guilgal) Cette fois, ils ne remontèrent pas de Guilgal. Ils sont allés de l’avant.
    Soyons près de la Croix et ne supposons jamais parce que le Seigneur a béni, en accordant la victoire, que nous pouvons aller là où bon nous semble. La Croix n’est pas quelque chose que nous puissions laisser en arrière ou mettre de côté. C’est quelque chose qui doit être avec nous, sans cesse. C’est notre sécurité. C’est la voie céleste, la nature de la voie céleste, le chemin pour atteindre la finalité de Dieu. Que le Seigneur nous garde dans cela !

CHAPITRE 8

LA SIGNIFICATION DES LÉVITES EN RELATION AVEC LA PLÉNITUDE CÉLESTE

‘’et donnèrent cet ordre au peuple: Lorsque vous verrez l’arche de l’alliance de l’Éternel, votre Dieu, portée par les sacrificateurs, les Lévites, vous partirez du lieu où vous êtes, et vous vous mettrez en marche après elle.’’ (Josué 3.3 NEG)

    Le point central que nous considérons maintenant, c’est ce fragment de verset : ‘’les prêtres, les lévites la portant’’, portant l’arche. Dans ce livre de Josué, les Lévites ont une grande importance. Ils sont cités un grand nombre de fois. D’une façon certaine, tout le chapitre tourne autour d’eux, et c’est ce que signifient les Lévites en relation avec la plénitude céleste, dont je désire vous faire part, avec l’aide du Saint-Esprit. Beaucoup parmi nous, sont assez familiers avec l’histoire des Lévites. Nous devons aller un peu plus loin avec ceux-ci
    Dans le livre de Josué les Lévites sont présentés de trois manières. Premièrement, comme nous l’avons vu, ils portent l’arche de l’alliance dans le lit du Jourdain et demeurent là, avec elle. Comme nous l’avons vu dans le chapitre cinq, deux mille coudées les séparent du reste du peuple. C’est une très grande distance. Ensuite Josué quatorze déclare qu’il ne leur était donné aucun héritage. Dans le partage du pays, contrairement aux autres tribus, ils n’étaient répartis sur aucun territoire particulier. Il ne leur était donné aucun héritage dans le pays. Enfin, dans le chapitre vingt et un, chapitre qui les concerne, vous trouverez que toutes les tribus devaient donner quelque chose aux Lévites, un emplacement, un lieu. Les Lévites étaient donc disséminés parmi toutes les tribus, leur domaine, leur portion n’était limitée en un seul endroit. Ils étaient en relation avec le pays tout entier, si bien que l’on peut dire que les Lévites étaient éparpillés à la surface du sol, partout en relation avec le reste du peuple. Ce sont trois aspects, merveilleusement significatifs concernant le Lévites, que nous avons dans ce livre.

LES LÉVITES REPRÉSENTENT LA PENSÉE CÉLESTE

    Qu4est-ce que cela signifie ? Revenons un peu en arrière. Vous rappelez-vous comment les Lévites ont été mis en évidence en tant que tribu. C’était à l’occasion du départ d’Israël, quand le veau avait été fait et qu’ils s’écriaient : ‘’Voici ton dieu, oh Israël’’ (Exode 32.4) et qu’ils se sont tous éloignés du Seigneur. Moïse descendit, entendit et vit. Il détruisit le veau, se tint à la porte du camp et s’écria : ’’ Moïse se plaça à la porte du camp, et dit : A moi ceux qui sont pour l’Eternel ! Et tous les enfants de Lévi s’assemblèrent auprès de lui. Il leur dit : Ainsi parle l’Eternel, le Dieu d’Israël : Que chacun de vous mette son épée au côté ; traversez et parcourez le camp d’une porte à l’autre, et que chacun tue son frère, son parent. Les enfants de Lévi firent ce qu’ordonnait Moïse ; et environ trois mille hommes parmi le peuple périrent en cette journée.’’ (Exode 32.26-28 NEG) Toutes les considérations terrestres étaient sacrifiées à l’intérêt divin. Toutes les relations terrestres étaient retranchées par rapport à la pensée céleste. Toute émotion et sentiment naturel, tout ce qui était dans l’âme était tout simplement retranché dans l’intérêt de ce qui avait gouverné la sortie du peuple de Dieu. Car c’était la pensée de Dieu qu’il soit un peuple céleste, et ainsi ne plus être dans le système spirituel gouvernant ce monde. C’est cela qui caractérise les Lévites, car ils sont vus en tant que représentant de la pensée céleste de Dieu. C’était une chose radicale et définitive qu’ils ont du faire, n’est-ce pas vrai ?
    Et vos vous rappelez que le Seigneur ne l’a jamais oublié. A la fin de l’Ancien Testament, dans le livre de Malachie, se référant à l’affaire de Baal-Peor, où Phinées prit position pour les intérêts divins tels qu’ils étaient à l’origine, à l’occasion de l’affaire du veau d’or, le Seigneur dit : Mon alliance avec lui était une alliance de vie et de paix.’’ (Malachie 2.5 NEG) ‘’Il ne distingue point ses frères’’ (Deutéronome 33.9 NEG) : c’est-à-dire qu’il ne regardait pas avec sympathie même sa propre chair quand elle s’éloignait de la pensée élevée de Dieu. Dieu avait alliance avec Lévi. Ainsi, au début, les lévites étaient sélectionnés, séparés de tout le reste d’Israël, comme prenant la place des premiers-nés d’Israël, et ils devenaient la tribu des premiers-nés. Aussitôt, pensons à la lettre aux Hébreux où nous lisons : ‘’Mais vous vous ^tes approchés… de l’assemblée  des premiers-nés inscrits dans les cieux.’’ ( Hébreux 12.22- 23 NEG ) Ici nous avons encore cette pensée du céleste qui, à nouveau, est introduite : ‘’les premiers-nés inscrits dans les cieux’’. Les Lévites : la pensée céleste.
    Maintenant nous disions, dans le chapitre cinq, qu’il y avait cette espace de deux mille coudées (nous ne pouvons pas déterminer en ce moment de quelle mesure il s’agissait, mais la distance était d’au moins un bon kilomètre ; un grand espace entre l’arche et le peuple, se référant à la distance immense entre Christ et tout autre dans cette œuvre de salut, de rachat, de délivrance) mais les Lévites portaient l’arche. Vous pouvez dire : ‘’ N’est-ce pas une contradiction ? Christ demeure-t-Il séparé de tout le reste ?’’ Vous devez voir, dans tout cela, le principe des Lévites. Ils représentent une chose céleste. C’est le Christ céleste. Les Lévites portant l’arche symbolisent ce principe. Ce n’est pas seulement le Christ terrestre, le Jésus de l’histoire, un homme parmi les hommes, quoique tellement meilleur. C’est le Divin UN, (premier et unique à la fois)
    Si vous voulez que ce principe soit démontré, rappelez-vous l’incident au temps de David, quand il consulta les anciens d’Israël pour amener l’arche et qu’il le fît avec un char. L’idée venait du pays des Philistins où l’arche s’y est trouvé durant le règne de Saül. Là, ils avaient vu faire une charrette pour le transport. Ils ont donc mis l’arche sur un char et il y eut une tragédie. Uzza est mort devant le Seigneur. David en voulait au Seigneur parce qu’Il avait fait une brèche ce jour-là. Mais, étant l’homme qu’il était, toujours ajustable pour le Seigneur (une chose glorieuse concernant David c’était sa malléabilité), il n’a pas eu de longues controverses avec le Seigneur, ou du Seigneur avec David. David était revenu vers le Seigneur. Il essaya probablement d’argumenter, mais la volonté du Seigneur a prévalu. Le Seigneur l’a ramené vers les Écritures en lui montrant que les Lévites devaient porter l’arche. Ce n’est pas par des chariots, ni par les organisations que le témoignage doit être porté, mais par le peuple céleste. C’est cela porte le témoignage de Jésus.
    Ainsi les Lévites portent l’arche. Ce caractère céleste des choses c’est le principe de la fonction des Lévites. Cela explique qu’ils n’ont eu aucun héritage sur la terre. Ils n’appartiennent pas à la terre : ils appartiennent au ciel. Ils ne vont pas s’enraciner ici bas, mais comme des hommes représentant les choses célestes, ils vont être répartis parmi tout le peuple de Dieu, pour garder le peuple de Dieu en contact avec le ciel. Le peuple de Dieu est toujours enclin à redevenir terrestre. C’est ce qui a été la tragédie et le péril de l’Église au cours des siècles, gravitant toujours vers la terre, devenant quelque chose selon le modèle de l’homme, d’après les pensées de ce monde.

LE SEIGNEUR A BESOIN DE LÉVITES PARMI SON PEUPLE

    A présent nous en venons à notre sujet. Le Seigneur doit avoir ceux qui sont passés par la souffrance, par la Croix, par le sacrifice, par l’œuvre profonde de séparation. Ceux qui ne font pas de compromis, sans considération pour les sentiments ou l’intérêt terrestre. Il doit avoir ceux qui sont restés fermes, intégralement, absolument, à tout prix, à l’égard de Sa pleine pensée céleste concernant Son Fils et concernant l’ Église. Il doit les avoir, les disséminer de partout et les conduire dans une relation vitale avec Son peuple, afin d’empêcher le peuple de succomber à cette tendance terrestre et à cet attachement au monde.

LE QUARTIER GÉNÉRAL EST DANS LE CIEL

    C’est exactement ce qui arrivait dans le Nouveau Testament. C’est fascinant de le voir. Quand vous abordez le Nouveau Testament, vous devez laisser de côté les types et les symboles. J’espère que certains parmi vous se sont plutôt lassés des types et des symboles, car vous pouvez avoir une indigestion de tout cela ! C’est une chose tellement grande de voir la réalité ! Quand vous parvenez au récit des Actes, vous découvrez que cette chose se répète. Qu’est-il arrivé ? Vous commencez ce livre avec le Seigneur Jésus demeurant dans le ciel. C’est alors que le Saint-Esprit vient afin que tout soit céleste et que tout soit gouverné en relation avec le ciel. C’est ce que nous disions dans le chapitre précédent : le Capitaine des armées du Seigneur venant tout mettre en relation directe avec le céleste, pour que tout procède du ciel.
    Il est tout d’abord descendu du ciel à Jérusalem dans un puissant mouvement céleste, et les choses sont arrivées. Mais notez quelle a été la tendance après un peu de temps (bien sûr l’histoire est rapportée succinctement, mais elle couvre une période considérable.) Après un certain temps, Jérusalem a gravité , et commençait réellement à devenir le quartier général terrestre de l’ Église. Jérusalem devait être, seulement, selon l’ordre du Seigneur, le début, le commencement de l’œuvre : ‘’commençant à Jérusalem.’’ Jérusalem n’avait jamais été destinée à être la chose finale et exclusive, mais elle se constituait elle-même une sorte de quartier général pour gouverner l’ Église. Vous trouverez que cette tendance s’est développée en parcourant le livre des Actes. Considérons Paul, l’homme céleste, et voyons comment il a répudié Jérusalem.
    Au septième chapitre du livre des Actes, lors de la lapidation d’ Étienne, c’est la fin de Jérusalem. A partir de ce moment, le ciel déclare encore à nouveau : ‘’non, pas de quartier général, ou de centre terrestre, le gouvernement est dans le ciel.’’ Peu après cela, ils ont tous été disséminés hors de Jérusalem. Ils ont été criblés d’en haut et retirés du filet pour aller dans toutes les directions. Que se soit Philippe ou d’autres, où qu’ils aillent, ils ont été les témoins du Seigneur céleste, introduisant partout ce côté céleste des choses. Oui, partout, les Lévites sont en relation avec le monde entier, pour garder les choses selon la pensée céleste. C’est ainsi que cela se développe.
    Lorsque vous parvenez au chapitre neuf, c’est un immense mouvement du ciel qui est rapporté. Saul vient de Jérusalem et se trouve sur le chemin de Damas. Jérusalem est son quartier général, cela paraît clair. Il représente l’autorité du grand prêtre et des notables de la ville. Jérusalem gouverne dans cette situation. Mais il découvre, avant de parvenir au bout du voyage que le gouvernement n’est pas à Jérusalem, mais dans le ciel. Les cieux s’ouvrent, la lumière et la voix céleste se manifestent et c’est alors la fin du terrestre pour Saul de Tarse. A partir de ce moment, il est un homme céleste. Nous pouvons voir que depuis lors, et pour toujours, cet homme agira en relation avec le ciel. Nous pourrions le voir dans le détail, mais ici, nous avons un puissant Lévite. Désormais, ce ne sera plus à Jérusalem mais à Antioche. Le Seigneur s’est déplacé de Jérusalem. Antioche représente quelque chose de spirituellement très pur. Jérusalem est devenu le centre administratif de la chrétienté, mais il n’y a eu rien d’officiel à Antioche. Ce que vous avez à Antioche et qui supplante maintenant Jérusalem, c’est un groupe d’hommes qui jeûnent et qui prient. Le céleste fait son entrée et l’Esprit Saint peut dire : ‘’Séparez-moi Barnabas et Saul’’ (Actes 13.2) C’est quelque chose en relation avec le ciel que vous voyez, c’est merveilleux !
    Nous pourrions amener d’autres évidences, mais qu’est-ce qui est le point essentiel ? N’est-ce pas assez clair que, dans la pensée de Dieu, tout doit avoir un lien avec le céleste, et être gouverné du ciel ? Son objectif, pour Son peuple, c’est la plénitude céleste, en faire un peuple céleste pour le remplir de Sa plénitude. A la fin, nous voyons la nouvelle Jérusalem (pas l’ancienne, la nouvelle !) descendant du ciel d’auprès de Dieu, dans la plénitude céleste. C’est quelque chose d’immense, cette nouvelle Jérusalem, ‘’douze mille stades’’ dans chaque direction (Apocalypse 21.16 NEG) Cela parle de plénitude. Toutes les nations vont tirer leurs ressources de cette cité. Les fruits de son arbre de vie et les eaux de son fleuve de vie pour toutes les nations. Sa lumière est aussi pour toutes les nations. ‘’Les nations marcheront à sa lumière.’’ (Apocalypse 21.24 NEG) C’est la plénitude céleste, le but pour lequel le Seigneur a sans cesse travaillé.
    Il travaille maintenant en vous et en moi. Souvent je pense que nous sommes deux personnes à la fois, l’une est ici, l’autre est dans le ciel. Bien sûr que nous sommes ici ! Mais il y a en nous quelque chose de céleste, quand le Seigneur est entré en nous et ‘’qui aspire sans cesse vers le haut.’’ C’est en réserve dans les cieux. C’est peut-être ce que le Seigneur voulait dire quand, se référant à Lui-même, Il déclarait :’’Le Fils de l’homme qui est dans le ciel’’ (Jean 3.13) alors même qu’Il était physiquement sur cette terre. Il y a un aspect de nous-mêmes qui va croissant dans le ciel. Ne pensez pas au ciel comme à une planète éloignée. Nous croissons dans le domaine de cette pensée céleste. Quelque chose en nous ‘’va vers le haut’’.
    Je crois que l’ Église est comme cela. L’ Église véritable n’est pas une chose visible. C’est seulement par l’Esprit que vous savez réellement ce qu’est l’ Église. Vous ne pouvez pas dire que tous ceux qui sont dans un certain lieu de culte sont l’ Église. Vous ne pouvez pas dire que ceux qui professent certaines doctrines et vérités chrétiennes sont l’ Église. Elles peuvent l’être comme ne pas l’être. Mais si vous rencontrez dans l’Esprit (c’est quelque chose d’intangible) vous avez l’ Église. L’ Église est ainsi, c’est son caractère céleste, elle aspire vers le haut, et elle doit descendre ici-bas en plénitude. C’est ainsi qu’elle se bâtit aujourd’hui. C’est la volonté de Dieu qu’il en soit ainsi.
    Mon propos est maintenant le suivant : le Seigneur doit avoir une représentation de cette nature, que ce soit par des individus ou par des groupes, les mettant ici ou là pour garder Son peuple en contact avec le ciel et maintenir les choses célestes toujours en vue. Une des fonctions des Lévites était d’enseigner la Parole de Dieu, c’est-à-dire de maintenir le peuple du Seigneur avec la pensée de Dieu. C’est fonctionnel et non pas officiel. Vous ne devez pas vous-même vous appeler Lévite, pas plus que ‘’Révérend’’. Ne prenons pas appui sur des titres mais saisissons les principes. Si ici, sur cette terre, nous gardons les gens en contact avec le ciel, si nous sommes reliés avec les choses célestes, si les gens sont édifiés par notre présence, et pas nécessairement par notre prédication quand nous disons : ‘’Maintenant, voyez-vous ceci ou cela……’’ Ils seront édifiés par notre présence, par l’incarnation de cette nature et de cette plénitude de la vie céleste. S’ils viennent et s’ils voient la plus pleine pensée de Dieu parce que nous la vivons, nous sommes Lévites sans le titre. C’est ce que le Seigneur doit avoir.
    Cela doit être ainsi individuellement. Le Seigneur doit pouvoir disposer de Son peuple. Dans ce même livre, le ciel disposait de Son peuple et des tribus et disait : ‘’Vous serez ici, c’est votre place.’’ Souverainement, le Seigneur disposera de vous, et en mettra certains parmi vous en Allemagne, en Hollande, en Angleterre, en Amérique etc. Quand Il dispose de votre vie vous êtes ici ou là par délégation céleste, pour être un maillon avec le ciel, pour que les choses ne déclinent pas au niveau du terrestre.
    Cela bien sûr, s’applique aussi aux Églises dans le Nouveau Testament. C’est la divine pensée d’avoir des compagnies composées du peuple du Seigneur, plantées ici et là et partout ailleurs, comme ministère lévitique corporatif, pour que le ciel soit tout proche, et pour garder les choses près du ciel. Oh ! Que chaque Église puisse être comme cela, gardant les choses près du ciel !
    Cela est le commencement et beaucoup plus pourrait être dit, nous pourrions alors considérer toutes les lettres du Nouveau Testament et voir la mise en pratique. Nous commencerions sûrement avec Romains 12, car ici, vous avez un principe lévitique :’’Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service spirituel. Et ne vous conformez pas à ce siècle. (Romains 12.1-2 traduit du texte anglais) C’est le principe lévitique : un sacrifice vivant sans se conformer à ce monde. Ainsi, nous pourrions aller bien plus loin. Mais le grand sujet de nos méditations, c’est que nous devons être, ici-bas, en relation avec le ciel, sous le gouvernement du ciel, introduisant les choses célestes. Nous exerçons le ministère en relation avec le ciel. Dans la mesure de notre appel, nous devons avoir cette vision céleste et ne pas être désobéissants. Cela doit être aussi vrai pour nous que ce le fut pour Paul. Que ne devons-nous pas à ce cher frère à cause de son sacrifice et des souffrances qu’il a endurées pour les choses célestes ! Combien il était demeuré fidèle au ciel, jusqu’au bout, jeté en prison, dans les chaînes et ne parlant rien d’autre que des réalités célestes.
    Pouvez-vous dire que votre situation est trop difficile pour y introduire le ciel ? Certes, il y a des situations bien difficiles. Daniel était dans une situation difficile, ainsi que ses trois compagnons, mais ils ont introduit le ciel dans leur situation. Il y a une expression grandiose dans le livre de Daniel c’est : ‘’les cieux gouvernent’ (Daniel 4.26 texte anglais) Et ils le prouvaient. Le quartier général est dans le ciel, il n’est ni à Babylone, ni à Rome, ni à Jérusalem ou nulle part ailleurs, mais dans le ciel. Que le Seigneur nous aide à vivre dans le ciel et du ciel !
     Et maintenant, parvenu aux termes de ces messages, nous rappelons une fois de plus ce qui en est la quintessence. Dieu a une finalité qui le satisfera complètement : ‘’La plénitude de Christ’’ Cela signifie que cette plénitude doit être trouvée dans un peuple qui est tiré hors des nations. Par ce peuple, dans cette plénitude, Il a pour dessein de gouverner la création dans les âges à venir. Cela ne sera pas atteint bon gré mal gré, mais seulement maintenant par le conflit et un coût infini. Tous ceux qui sont ‘’sortis’’ ne sont pas ‘’entré dans’’, finalement. Nombreux ceux qui n’iront pas jusqu’au bout dans cette voie, en remplissant toutes les conditions, ‘’en affermissant leur appel et leur élection’’, mais ils entreront dans le royaume pour hériter, avec une mesure différente : plus petite ou plus grande. Jusqu’à la plénitude du dessein les pionniers sont nécessaires, et leur voie est une voie étrange, fertile en expérience, avec des souffrances, la perplexité et des épreuves que d’autres connaissent bien peu. Mais Dieu doit avoir Ses pionniers : qu’ils soient formés d’individus ou constitués en autant d’assemblées. Ce sont qui ‘’SUIVENT INTÉGRALEMENT LE SEIGNEUR’’.

T.A. SPARKS