dimanche 10 avril 2011

courte méditation sur Jean 13

JEAN 13, le comble de l’amour de Dieu

 Tout d’abord, examinons quelques idées générales sur ce chapitre, si riche.

    Nous allons méditer, réfléchir sur les cinq premiers versets. Nous pouvons contempler la manifestation, la révélation de l’immense amour de Notre Seigneur pour les siens. C’est l’enseignement qui va découler de ce geste si beau et si empreint d’humilité de notre Seigneur : le lavement des pieds de ses disciples. Nous sommes devant une scène qui ne peut que nous émerveiller ! Celui par qui et pour qui tout existe devient l’esclave de ses disciples. A partir de ce geste très concret, le Seigneur enseigne sur l’amour. Quelle grâce quelle humilité de la part de notre Créateur ! Nous devons aborder ce passage les pieds déchaussés, dans la crainte de Dieu et dans un profond moment d’adoration ! Qui peut comprendre réellement cet acte d’amour du Seigneur ?
    Lisons ces premiers versets. Nous pouvons les considérer comme le prologue de cette nouvelle révélation du plan de Dieu le Père pour les hommes qui sont devenus les siens :

1  Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux.

2  Pendant le souper, lorsque le diable avait déjà inspiré au cœur de Judas Iscariot, fils de  Simon, le dessein de le livrer,
3  Jésus, qui savait que le Père avait remis toutes choses entre ses mains, qu’il était venu de Dieu, et qu’il s’en allait à Dieu,
4  se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit.
5  Ensuite il versa de l’eau dans un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint.

    Ce chapitre commence par l’évocation de la célébration de la Pâque. Or, nous savons que Pâque signifie passage, passer au-dessus de. Rappelons-nous l’ange exterminateur qui parcourait le pays d'Égypte, pour le jugement sur les premiers-nés. Il passait au-dessus des maisons dont les linteaux de la porte étaient couverts du sang du sacrifice de l’agneau et les premiers-nés étaient épargnés. Le sang du sacrifice protégeait les premiers-nés et ceux qui vivaient dans ces maisons. Il n’y a eu qu’une seule Pâque et depuis la sortie d'Égypte, une multitude de commémorations de cette Pâque, de ce passage qu’est la libération du peuple, de son esclavage en Égypte et de son salut.
    Jésus savait que son heure était enfin venue de passer de ce monde au Père. Nous voici à nouveau avec ce verbe passer. Pour Jésus, ce passage du monde vers Son Père, est la finalité, le but de Sa venue sur terre. Ce passage s’est effectué par le Sang de l’Agneau de Dieu. Son immolation a ouvert le passage pour aller de l’esclavage de ce monde, vers le Père et entrer dans la liberté des enfants de Dieu. Il nous a entraînés, nous étions en Lui pour ce passage. Notre mer rouge s’est ouverte pour nous sauver par la puissance de l’œuvre de la croix. Le Sang de Christ est en permanence au-dessus de celui qui l’accepte
   Son Sang a coulé à la croix pour le salut de quiconque croit. Il n’a pu Lui-même aller vers le Père que par Son Propre Sang, en tant que Substitut de l’homme. Il est notre Premier-Né. Le rachat de tous les premiers-nés,a été acquis par l’œuvre de la croix. C'est en Lui, le Premier-Né de toute la création que nous sommes rachetés.
    Il est bon de découvrir les richesses pour nos vies et notre marche avec le Père qui sont exposées dans ce passage des Écritures Divines. La première des choses que nous observons c’est la grâce merveilleuse de Dieu par ce geste sublime de notre merveilleux Seigneur. Celui en qui tout a été créé, Celui par qui et pour qui tout existe (Col. 1.15) incarné dans cet homme, Jésus, va enlever son vêtement afin de laver les pieds de ses disciples.       
    C’est le début de sa passion, le début de la réalité qui va prendre la place des ombres de l’Ancien Testament. Tout commence par ce geste incroyablement beau de notre Seigneur ! Le Maître qui devient, un temps, l’esclave de ses disciples ! Quelle grâce !
    Judas a eu les pieds lavés par le Seigneur ! La grâce de Dieu n’est pas sélective, elle est pour tout homme. L’homme, après, en fait ce qu’il veut, mais cette grâce est pour tous. Nous avons l’exemple des Galates à qui Paul écrivait : « vous qui cherchez la justification par la Loi, vous êtes déchus de la grâce ! » Ce qui est gratuit est gratuit ! La grâce est gratuite ! On ne peut rien faire pour l’obtenir, si ce n’est la recevoir simplement, l’accepter, c’est tout ! Hélas, Judas a choisi une autre voie malgré l’amour que le Seigneur lui a manifesté.
    Jésus qui avait aimé les siens. Les siens quel mot merveilleux ! Les siens ! Jean, inspiré par l’Esprit, atteste par cette expression que tout ce qui va suivre est pour Sa nouvelle création, Sa famille, le nouvel homme que nous sommes en Lui. Comme le dit l’épître aux Hébreux « c’est la raison pour laquelle il n’a pas honte de les appeler frères. » Frères dans le sens générique car, bien sûr, les sœurs sont aussi sa parenté ! N’oublions pas que l’église est appelée l’église des premiers-nés (Hé.12,23) Tout premier-né était racheté dans l’ancienne alliance et comme tous, hommes et femmes sont rachetés, nous sommes donc toutes et tous des premiers-nés. Ainsi nous comprenons que le Fils de Dieu est la nouvelle Pâque. Hébreu dix l’explique d’une  façon lumineuse :

  19   Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire 20  par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est–à–dire, de sa chair,…..

    Voilà la nouvelle Pâque, la nouvelle voie inaugurée par le Seigneur grâce à Son Sang car il a, par Son Sang, eu accès au Sanctuaire et Il nous entraîne avec et en Lui. Nous voici dans la révélation finale. Le Sang de l’Agneau est en permanence sur les hommes qui ont accepté leur salut dans le sacrifice de Christ. La porte du ciel est ouverte car le voile,  l’humanité sans tache de Jésus, a été déchiré, le Sang répandu, la justice de Dieu satisfaite.    
    Désormais le ciel est ouvert et les anges de Dieu montent  et descendent sur le Fils de l’Homme. Les anges ne sont en action que sur le Fils de l’Homme et donc de la nouvelle création que nous sommes en Lui. De même que  les anges accomplissaient l’œuvre de l’Éternel dans l’ancienne alliance, ils font de même dans la nouvelle sur le Fils de l’Homme. Dieu est toujours à l’œuvre, mais uniquement à partir de son Fils et de Son œuvre parfaite à la croix ! Magnifique !
    Ce Fils, couronné de gloire et d’honneur, après Sa résurrection, nous le voyons ôter son vêtement pour se ceindre de ce linge, vêtement de l’esclave. Il s’en est vêtu, afin de pouvoir servir ses disciples, en lavant leurs pieds! Il a mis le comble à Son amour ! Examinons le contexte. Il y a des trésors  de grâce pour nous ici !
    Les disciples revenaient en sandales ouvertes de Bethanie par le chemin poussiéreux passant par le mont des Oliviers. Il était de tradition, avant un repas festif, qu’un esclave lave les pieds des convives. Dans la chambre haute préparée pour le dernier souper, une bassine était préparée pour cela, mais il n’y avait pas d’esclave pour accomplir ce service. L’un des disciples allait-il s’en charger ? Ils étaient occupés à bien d’autres choses! (Luc 22.22-24) Ils se disputaient et cherchaient à savoir qui était le plus grand ! Le plus grand, bien sûr était celui qui serait le plus près du Maître !
    Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde : cette expression suggère que le Seigneur soit déjà dans la perspective de sa résurrection. Il a aimé les siens qui étaient dans le monde (la croix) Le Seigneur est avec eux physiquement, mais en esprit, il est déjà après la croix. Le geste qu’il va accomplir ne peut se comprendre que pour des personnes déjà pures, qui n’ont besoin que de se laver des souillures contractées pendant la marche. Cette pureté initiale est le fruit de la croix pour nos vies. Pour eux, elle est le fruit de la Parole du Seigneur, acceptée dans leur cœur.
    La justice de Dieu assouvie par la sentence de mort exécutée sur Jésus, notre Agneau subissant le châtiment à notre place, la grâce du pardon des péchés peut nous être donnée. Ils ont été expiés par l’Agneau, notre Substitut. Nous sommes déclarés par Dieu comme n’ayant jamais péché. Quelle grâce !
    Il a mis le comble à son amour pour eux ! Il les a aimés à l’extrême, lit-on dans d’autres versions. Je ne sais pas si nous pouvons commenter un tel acte de notre Seigneur. Nous pouvons nous incliner et adorer notre Dieu. Les mots manquent pour le décrire!
    Nous allons essayer de reconstituer ce qui s’est réellement passé pendant le repas de la Pâque durant lequel le Seigneur a institué la Cène, la commémoration de la nouvelle Alliance. Pour cela, lisons quelques versets de Luc 22 qui décrit un incident qui s’est passé pendant l’institution de la Cène. Nous découvrons le contexte qui a motivé ce geste du Seigneur.

24  Il s’éleva aussi parmi les apôtres une contestation : lequel d’entre eux devait être estimé le plus grand ?
25  Jésus leur dit : Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs.
26  Qu’il n’en soit pas de même pour vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert.
27  Car quel est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert ? N'est–ce pas celui qui est à table ? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.

     Ce que nous venons de lire dévoile l’état du cœur des disciples. Le Seigneur vient, juste avant cet incident, d’instituer le rite de la commémoration de la nouvelle Alliance en son Sang. Il leur dit ouvertement en leur donnant la coupe : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon Sang qui est répandu pour vous »(Lc 22.15-20) Les voilà en train de contester pour savoir lequel serait le plus grand !
    Dans Mathieu 18.1-4, dans Marc 9.33-37 et dans Luc 9.46-50 les disciples ont demandé au Seigneur : « Qui donc est le plus grand dans le royaume ? » Le Seigneur leur a présenté un petit enfant en leur disant de devenir comme eux afin de pouvoir entrer dans le royaume de Dieu et le plus grand est comme cet enfant.
    Dans Mathieu 20.20-27 et Marc 10.35-45 les fils de Zébédée ( Jacques et Jean) et leur mère, ont même demandé au Seigneur d’être assis, l’un à Sa droite, l’autre à Sa gauche lorsqu’Il sera dans Sa gloire. Rien que ça ! Les places d’honneur ! C’est une question récurrente, puisque nous la retrouvons dans ce moment si solennel de la première Cène
    Je pense que le Seigneur a pu se servir de cette dispute entre eux pour se lever, ôter son vêtement et laver leurs pieds, afin de les enseigner. 
    La coutume voulait qu’on lave les pieds d’une personne qui entrait dans une maison, les pieds étant lavés par l’esclave de la maison comme dit plus haut. Le Seigneur a du voir, en entrant dans cette salle le récipient rempli d’eau et le linge qui devaient se trouver dans un coin. Bien sûr, aucun des disciples n’avait envie de s’abaisser à laver les pieds des autres selon la coutume. D’autant plus que cet acte était réservé aux esclaves non Juifs car il était trop humiliant pour un Juif ! Tout était préparé, mais il manquait l’esclave !
    F. Godet a dit dans son commentaire : « l’ablution des pieds fut sans doute motivée par cette dispute dont parle Luc. Jésus aura voulu extirper du cœur de ses apôtres ce dernier reste de vieux levain d’orgueil et d’ambition messianique si choquante dont Luc a conservé le souvenir »
    Amour merveilleux de notre Seigneur ! Le Maître qui s’abaisse à laver les pieds de ses disciples ! Quelle grâce ! Quelle confusion pour eux ! Oui, mais quel enseignement ont-ils reçu après ce geste ! Je pense au premier verset des Actes dans lequel il est écrit : 

« Théophile, j’ai parlé, dans mon premier livre, de tout ce que Jésus a commencé  de  faire et d’enseigner »

    Le Seigneur faisait et ensuite, Il enseignait. Dans Jean 13, Il a d’abord lavé les pieds des disciples et après, Il les a enseignés. Il est notre modèle.
    Si nous avons vécu ce que nous enseignons ou partageons, il est évident que cela donne un poids, une puissance à ce qui est partagé. Le Seigneur peut faire une œuvre dans les cœurs, car ce qui est partagé a déjà produit un  travail dans la vie de celui qui enseigne. C’est du vécu et non un verbiage intellectuel. C’est très important ! Nous devons faire avant de pouvoir parler, enseigner, témoigner !
    Le lavement des pieds est un acte à la fois réel et symbolique. Le premier enseignement que nous pouvons tirer de cet acte : le service dans l’humilité. Nous devenons serviteurs les des autres dans l’humilité, car ce service est en rapport avec notre marche dans le monde. Nous savons que nous bronchons tous de plusieurs manières.
    Paul exhorte les Galates à redresser ceux qui sont surpris en quelque faute. Si celui qui veut redresser n’a pas cet esprit de serviteur humble, il est fort possible qu’il aille vers son frère avec un cœur dur. Il ne pourra pas le redresser, mais plutôt, il l’enfoncera, avec au fond de son cœur la poutre du jugement.
    Il est à remarquer que le verbe redresser, dans ce passage, est le même que celui employé dans Mathieu 4.21. Nous voyons Jacques et Jean réparer les filets, dans la barque. C’est ce même verbe qui est employé dans Galates 6.1. Ils réparaient les filets pour qu’ils soient efficaces et ne rompent pas pendant la pêche. Il en est de même pour nous : Aller vers ces personnes, dans l’humilité, pour les rendre propres à  servir le Seigneur avec le talent qu’elles ont reçu. C’est une attitude de cœur nécessaire qui transformera notre vie ainsi que celle des autres membres de l’église. Vivre ainsi devient louanges et adoration pour notre Maître, car nous nous aimerons les uns les autres comme Il nous a aimés ! Nous devons nous laver nos pieds les uns les autres !

6  Il vint donc à Simon Pierre ; et Pierre lui dit : Toi, Seigneur, tu me laves les pieds !
7 Jésus lui répondit : Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt.
8  Pierre lui dit : Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit : Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec moi.
9  Simon Pierre lui dit : Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête.
10 Jésus lui dit : Celui qui est lavé n’a besoin que de se laver les pieds pour être entièrement pur ; et vous êtes purs, mais non pas tous.

    Nous avons une autre leçon très pratique à tirer de ce passage.  Pierre va refuser ce geste du Seigneur ! Jésus lui répond : « Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec Moi » C’est clair, net et nous devrions être interpellés par la réponse du Seigneur donnée à Pierre. La part qui nous a été réservée, que le Seigneur nous a donnée, nous pouvons la perdre, si nous ne nous laissons pas laver les pieds. C’est très important.
    Cette expression est un sémitisme, nous enseignent les théologiens. Faute de comprendre dans quel esprit le Seigneur fait ce geste, Pierre s’exclut, lui-même, de toute communion avec Lui ! Il s’exclut de toute participation à Son œuvre et à Sa gloire. Pierre ne sera plus associé au Seigneur et à son œuvre et il rompt avec le Seigneur !
    De plus ce mot grec, meros, traduit part, signifie littéralement : héritage, part de butin. Pierre, par ce refus, perdait ce qui lui était donné et acquis par Christ.
    La leçon à tirer de ce passage est simple si nous ne nous laissons pas laver les pieds par le Seigneur (cela se fait les uns par les autres) nous perdons notre part. Nous ne pouvons être là où le Seigneur est. C’est un acte de sanctification. La purification de nos souillures contractées lors de notre marche dans ce monde. C’est très sérieux !
    Nous voici donc arrivés dans la section, qui, je  crois, est la plus importante pour les chrétiens. Il s'agit de l'enseignement fondamental de notre Seigneur pour la marche de l'église, sa vie, son témoignage, la communion entre les membres etc.
    Dans les douze premiers chapitres nous voyons le Seigneur qui s'adresse à bien des personnes en particulier (Nicodème, la Samaritaine, l'officier royal, le paralytique etc) ou à des groupes (Cana,  la multiplication des pains etc) Par contre dans ses derniers partages il va s'adresser à une corporation, un groupe de personnes qui va devoir vivre ensemble : l'église. Il est essentiel de comprendre que le Seigneur va établir avec ses disciples la base de la vie de SA nouvelle création.
    L'apôtre Paul a bien compris cela, car il a écrit dans Ephésiens : "car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ Jésus.. (2:10) Qui dit nouvelle création dit nouvelles règles de vie et cela s'applique aux disciples qui vont être les prémices de cette nouvelle création, dont nous sommes.
    La première leçon qui va leur être enseignée est le service dans l'humilité. Leçon magistrale de notre Seigneur, lorsqu'Il se lève pour leur laver les pieds ! Quelle grâce et quel amour leur a témoigné ce merveilleux Seigneur ! Examinons de plus près cette scène :
    Contemplons, d’abord, le cœur de Notre Seigneur, son amour, son caractère.  Au verset treize Il affirme "vous m'appelez maître et Seigneur, et vous dites bien, car Je le suis". Il va ajouter au verset dix-neuf "Moi, je suis" allusion au Nom même de Dieu révélé dans Exode 3:14. Il affirme sa divinité, Celui par qui et pour qui tout existe, et Il a lavé les pieds de ses disciples ! Ensuite Il leur a affirmé  "JE SUIS’’ ! C’est le NOM ineffable de Dieu
    Nous voyons que pour ce service le Seigneur a ôté ses vêtements cette tunique d’un seul tissu sans couture (Jean 19,23) qui est le symbole de sa vie parfaite sur la terre. Il s’est dépouillé pour servir. Et donc le plus grand est celui qui devient esclave pour servir. Ainsi par cet acte le Seigneur démontre que dans le royaume de Dieu les valeurs sont renversées par rapport aux coutumes de ce monde. De plus la Loi enseigne « tu aimeras ton prochain comme toi même (Lv.19 :18) Mais, Jésus a aimé ses disciples, les siens, plus que Lui-même en prenant la place de cet esclave. Rappelons-nous Philippiens 2 : 5 à 8

5 Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus–Christ,
6 lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu,
7 mais s’est dépouillé lui–même, en prenant une forme d’esclave, en devenant semblable aux hommes 
8  et ayant paru comme un simple homme,  il s’est humilié lui–même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix.

    C’est la description du cœur de notre Seigneur, de l’homme parfait qu’il a été sur terre. Notre exemple ! Plus tard, Il leur dira « Je vous donne un commandement nouveau aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé » c’est-à-dire plus que vous-mêmes. C’est la loi de notre nouvelle vie, et le but c’est notre épanouissement au sein de l’église, par cet amour partagé et cette vie donnée au Seigneur et à l’autre !

    Continuons cette lecture si belle ! 

11  Car il connaissait celui qui le livrait ; c’est pourquoi il dit : Vous n’êtes pas tous purs.
12  Après qu'il leur eut lavé les pieds, et qu'il eut pris ses vêtements, il se remit à table, et leur dit : Comprenez–vous ce que je vous ai fait ?
13  Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien, car je le suis.
14  Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ;
15  car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait.
16  En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé.
17  Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez.
18  Ce n’est pas de vous tous que je parle ; je connais ceux que j’ai choisis. Mais il faut que l’Ecriture s’accomplisse : Celui qui mange avec moi le pain A levé son talon contre moi.
19  Dès à présent je vous le dis, avant que la chose arrive, afin que, lorsqu’elle arrivera, vous croyiez à ce que je suis. ( que Moi je suis )
20  En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui reçoit celui que j’aurai envoyé me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé.
 
    C’est le début de l’enseignement du Maître à ses disciples, enseignement qui va prendre quatre chapitres de cet évangile et en point d’orgue, comme conclusion la prière sacerdotale.
    Lorsqu’Il finit Son Service d’esclave, Il reprend Son vêtement, Se revêt de Sa dignité et c’est le Seigneur qui les enseigne. Ce n’est plus l’esclave, mais Celui par qui et pour qui tout existe, caché dans Son Humanité ! Mais c’est aussi cet Agneau qui va être immolé pour le salut de Son peuple ! Que de grâce, que de trésors dans ces derniers moments du Seigneur avec ses disciples ! Par ses derniers partages, nous recevons Son Testament pour nous, Sa Parole de Vie et la promesse de l’Esprit. 
    Jésus fait mention de celui qui va le trahir, sans le nommer en citant les Écritures, un verset du psaume 41 : « Celui qui mange avec moi le pain, a levé son talon contre Moi » Je pense que le Seigneur devait avoir le cœur déchiré lorsqu’Il a prononcé cette parole. De suite après cet aveu, Il déclare Sa divinité en proclamant Moi, JE SUIS ! C’est le Nom de Dieu révélé à Moïse lorsqu’il se tenait dans ce buisson ardent (Ex 3.14) L’ Éternel se tenait dans un buisson épineux. Chouraqui traduit ce buisson : le roncier, c’est un buisson épineux.
    Nous savons que les ronces sont apparues sur la terre, lorsque Adam et Ève ont été chassés du jardin d’Eden. Les ronces font partie du fruit de la désobéissance du premier couple, car la terre a été maudite et les ronces en sont un de ces fruits. L’ Maternel se révèle à Moïse, dans le buisson épineux, le roncier comme traduit Chouraqui. Il se révèle dans le fruit de la désobéissance. Il vient libérer Son peuple à partir de ce buisson. C’est un symbole très fort. Dieu se révèle dans le fruit de la désobéissance ! Le corps mortel que nous avons est aussi celui hérité du premier couple et est le fruit de la désobéissance. Dieu en Jésus est venu sur terre dans ce corps mortel, ce buisson épineux, afin de le racheter.
    Cette humiliation de notre Seigneur a été merveilleusement décrite dans ce passage de l’épître de Paul aux Philippiens que nous avons lu plus haut. Il écrira, aussi, dans la deuxième lettre aux Corinthiens : « Dieu était en Christ réconciliant le monde avec Lui-Même » Il était dans ce buisson épineux que nous sommes pour Se réconcilier avec nous. Le prix payé pour cette réconciliation est non quantifiable. Il est à la mesure de Son amour pour nous ! La preuve irréfutable que Jésus est « JE SUIS » est la réalisation de ce verset du psaume 41. Très difficile à comprendre, car c’est le départ pour la croix ! Ils comprendront plus tard, à Sa résurrection.
   Le verset vingt est très important pour les disciples. Ils ont reçu le Seigneur, ils ont donc reçu Celui qui L’a envoyé ! Ils ont reçu le Père, car c’est Dieu le PÈRE qui a envoyé Son Fils.  Il montrera au chapitre suivant que les deux sont un.

21  Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé en son esprit, et il dit expressément : En vérité, en vérité, je vous le dis, l’un de vous me livrera.
22  Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait.
23  Un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus.
24  Simon Pierre lui fit signe de demander qui était celui dont parlait Jésus.
25  Et ce disciple, s'étant penché sur la poitrine de Jésus, lui dit : Seigneur, qui est–ce ?
26  Jésus répondit : C’est celui à qui je donnerai le morceau trempé. Et, ayant trempé le morceau, il le donna à Judas, fils de Simon, l’Iscariot.
27  Dès que le morceau fut donné, Satan entra dans Judas. Jésus lui dit : Ce que tu fais, fais–le promptement.
28  Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela ;
29  car quelques–uns pensaient que, comme Judas avait la bourse, Jésus voulait lui dire : Achète ce dont nous avons besoin pour la fête, ou qu'il lui commandait de donner quelque chose aux pauvres.
30  Judas, ayant pris le morceau, se hâta de sortir. Il était nuit.
31  Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit : Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui.
32  Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui–même, et il le glorifiera bientôt.

        Jésus est troublé en Son esprit ! Il va déclencher les évènements pour aller à la croix. C’est Lui le Maître du temps et des évènements. C’est Lui qui décide du moment où Sa vie va basculer. Il donne Sa vie. Personne ne peut la Lui prendre ! C’est Lui qui va faire l’offrande volontaire de Sa Vie pour le salut de Son peuple et de toutes les nations.
    Nous avons un principe fondamental dans ce passage. Dans l’Ancienne Alliance, chaque fois qu’il a fallu construire ou reconstruire le Temple, il est question d’offrandes volontaires.
    Nous voyons apparaître ce principe spirituel dans 1Chronique 29. C’est la fin de la vie de David. Il a préparé tout ce qui était nécessaire à la construction du Temple. Il a amassé tous les matériaux pour sa construction. Il ajoute, en outre, ses biens propres pour la construction de l’édifice. Il incite le peuple à se porter volontaire pour la construction. Nous lisons au verset 9 de ce chapitre des Chroniques :

9  Le peuple se réjouit de leurs offrandes volontaires, car c’était avec un cœur bien disposé qu’ils les faisaient à l’ Éternel ; et le roi David en eut aussi une grande joie.

    Le roi David avait tout préparé pour l’édification du Temple. Il a donné et fait donner des offrandes volontaires. Nous trouvons cela dans les Saintes Écritures, il faut des offrandes volontaires pour construire, d’abord, le Tabernacle dans le désert, et pour la construction et la reconstruction du Temple :

--Exode 35.29  Tous les enfants d’Israël, hommes et femmes, dont le cœur était disposé à contribuer pour l’œuvre que l’ Éternel avait ordonnée par Moïse, apportèrent des offrandes volontaires à l’ Éternel.
--Exode 36.3 Ils prirent devant Moïse toutes les offrandes qu’avaient apportées les enfants d’Israël pour faire les ouvrages destinés au service du sanctuaire. Chaque matin, on apportait encore à Moïse des offrandes volontaires.
Esdras 1.4   Dans tout lieu où séjournent des restes du peuple de l’ Éternel, les gens du lieu leur donneront de l’argent, de l’or, des effets, et du bétail, avec des offrandes volontaires pour la maison de Dieu qui est à Jérusalem.  Aussi 1.6 ; 2.68 ; 3.5 ; 7.16 

    Nous avons, aussi, les offrandes volontaires pour les sabbats, les fêtes, les sacrifices qui servaient à l’entretien du Temple et de la sacrificature. Ces offrandes volontaires sont les ombres de notre offrande volontaire qui est notre corps pour l’édification de l’église.
    Le Seigneur s’est offert volontairement pour Son église, pour sa naissance. Nous devons, nous aussi, vivre sur ce principe d’offrande volontaire pour l’édification du corps de Christ : Son église. L’église ne peut vivre, être bâtie, grandir que par ces offrandes volontaires que nous sommes. Nous devons offrir notre corps comme un sacrifice vivant (Rm 12)
    Le Seigneur donne le morceau à Judas. Aussitôt Satan entre en lui. C’est le Seigneur qui est à l’origine de Sa Passion par cette parole : « Ce que tu fais, fais-le promptement !» La construction de l’édifice spirituel que nous sommes va recevoir la fondation, le fondement de son édification ! Merveilleux !
    Judas est sorti. Il faisait nuit ! C’est la nuit la plus sombre de toute l’humanité qui allait durer trois longs jours jusqu’à la résurrection du Seigneur.
    Maintenant !! Lorsque Jésus prononce ce mot, Il voit déjà l’accomplissement de ce qu’Il est venu faire sur la terre. C’est Lui qui donne le feu vert à Judas et le salut de Dieu arrive à son terme. Judas est celui par qui va commencer la passion du Seigneur pour le salut de l’humanité. C’est très dur de penser qu’il est la clé, le déclencheur de la passion de notre Seigneur. Oui ! Dieu, par l’obéissance de Christ, a été ( conjugué au passé) glorifié ! Oui ! le Fils de l’Homme a été glorifié par ce départ de Judas dans la nuit ! Oui ! Dieu a été glorifié dans le Fils ! Mais, Dieu  glorifiera le Fils en Lui-même, par Sa résurrection. Jésus affirme que tout est accompli et en même temps, Il nous projette dans cet accompli réalisé par Sa résurrection.
    Lorsque Judas est sorti, Jésus accepte le chemin qui mène à la croix. C’est en cela que le Fils de l’homme est glorifié et que Dieu est glorifié en Lui. Pour Dieu, c’est accompli. Les disciples verront Sa gloire lors de Sa résurrection, mais pour le Fils et le Père c’est déjà fait ! Sa résurrection et Son Ascension manifesteront publiquement à Ses disciples Sa gloire !
    Il y aurait tellement d’autres choses à découvrir dans ce récit ! Que chacun puisse aller plus loin avec l’éclairage de l’Esprit en sondant cette partie des Écritures !

    Continuons cette lecture :

33  Mes petits enfants, je suis pour peu de temps encore avec vous. Vous me chercherez ; et, comme j’ai dit aux Juifs: Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant.
34  Je vous donne un commandement nouveau: Aimez–vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez–vous les uns les autres.
35  A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres.
36 _  Simon Pierre lui dit : Seigneur, où vas–tu ? Jésus répondit: Tu ne peux pas maintenant me suivre où je vais, mais tu me suivras plus tard.
37  Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi ne puis–je pas te suivre maintenant ? Je donnerai ma vie pour toi.
38  Jésus répondit : Tu donneras ta vie pour moi ! En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois.

    Le commandement nouveau que Jésus donne devrait nous toucher ! S’aimer les uns les autres, comme Il nous a aimés ! Il a donné Sa vie pour Son église, pour chacun de nous. La norme de notre amour est la même que le sien. Il a aimé les Siens plus que Lui-même, au point de prendre le tablier de l’esclave pour laver leur pied. Puis, il est allé à la croix pour que nous ayons la vie. Notre vie propre doit être mise sur l’autel pour servir les gens de la maison de Dieu, l’église. Aimer l’autre plus que s’aimer soi-même. C’est un vrai défi….., c’est la norme pour une vie épanouie.
    L’amour est mentionné seulement six fois dans les douze premiers chapitres. Il est mentionné trente et une fois dans les chapitres treize à dix-sept ! Cet amour le mène à la croix. Il va goûter la mort pour tous. La mort ne peut pas le retenir car Il est sans péché. Il inaugure la route pour nous. En Lui, maintenant nous pouvons franchir cette porte de la mort car la mort a perdu son pouvoir et nous sommes avec Lui, maintenant et pour l’éternité.
    C’est pour cette raison que le Seigneur dit à Pierre, le fougueux : « tu ne peux pas me suivre maintenant, mais tu me suivras plus tard » Jésus devait d’abord, anéantir celui qui avait le pouvoir de la mort, le diable. ‘’Il a écrasé, par Sa mort, celui qui détenait le pouvoir de la mort’’ (Hé 2.14) Tous ceux qui se confient en Lui ont l’assurance que le pouvoir de la mort a été anéanti. Ils ont la vie éternelle, celle qui ne peut pas mourir et que le diable ne peut toucher !
    Personne ne pouvait venir là où Il allait (v 33) car la mort n’était pas encore vaincue. Il allait, par sa mort ouvrir la route nouvelle du salut, celle qui mène directement dans la présence du Père. Il allait préparer la place pour son Épouse, son Église ! Nous pouvons, à présent Le suivre car le voile a été déchiré, voile qui est en type sa vie humaine (Héb 10.20) Le chemin nouveau est ouvert ! Nous avons libre accès au Sanctuaire par le chemin que Jésus a inauguré par son sacrifice.
    Notre Dieu et Père de Jésus-Christ est merveilleux ! Notre Seigneur est merveilleux !! 

jcb

  

lundi 4 avril 2011

courte méditation sur Jean 12

1 Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à Béthanie, où était Lazare, qu’il avait ressuscité des morts.
2  Là, on lui fit un souper; Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui se trouvaient à table avec lui.
3  Marie, ayant pris une livre d’un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum.
4  Un de ses disciples, Judas Iscariot, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit:
5  Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, pour les donner aux pauvres?
6  Il disait cela, non qu’il se mît en peine des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait.
7  Mais Jésus dit: Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture.
8  Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais vous ne m’avez pas toujours.
9  Une grande multitude de Juifs apprirent que Jésus était à Béthanie; et ils y vinrent, non pas seulement à cause de lui, mais aussi pour voir Lazare, qu’il avait ressuscité des morts.
10  Les principaux sacrificateurs délibérèrent de faire mourir aussi Lazare,
11  parce que beaucoup de Juifs se retiraient d’eux à cause de lui, et croyaient en Jésus.

    Nous voici parvenus au récit des derniers jours du Seigneur, tout ce qui va se passer en une semaine. Nous sommes sortis de la fête de la Dédicace, et la Pâque est là qui arrive et la croix du Seigneur est déjà dressée pour notre rachat. Pour introduire ce moment de la vie du Seigneur, Jean nous narre le récit du parfum répandu. Ici nous nous trouvons devant un casse-tête incroyable et nous ne pouvons aborder ce sujet que dans la foi et l'humilité. Si nous comparons les 4 récits de chaque évangile, nous voyons que:
-- dans Mathieu Marc et Jean cet évènement se passe à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux pour Mathieu et Marc, mais non précisé chez Jean. Jean ne mentionne pas le nom de Simon comme propriétaire de cette maison où se déroule cette action. Nous pouvons penser que tout se vit dans la maison de Lazare, mais ce n'est pas si sûr que cela. Lazare était-il le fils de ce Simon le lépreux ? Ce n’est pas précisé !
--Mathieu et Marc nous disent tous les deux que cette femme a oint la tête du Seigneur
--Jean, lui, nous dit que ce parfum est répandu sur les pieds du Seigneur, mais
--Mathieu fait dire à Jésus: « en répandant ce parfum sur mon corps... » donc on pourrait peut-être penser que cette femme a commencé par la tête, puis l'a répandu sur tout le corps en terminant par les pieds
--Marc, lui, fait dire à Jésus « elle a d'avance embaumé mon corps pour la sépulture » Il mentionne, aussi, que cette femme entre dans la maison pendant qu’Il se trouvait à table. Mathieu dit simplement qu’elle s’est approchée de Lui.
--Jean, lui, mentionne les pieds, peut-être pour décrire l'humilité du cœur de Marie, qui manifeste son adoration. Marie est dans la maison, elle n’entre pas comme chez Marc et Luc. Elle semble être là depuis le début.
--dans Luc, cet épisode de la vie de Jésus se situe en Galilée, dans la maison d'un pharisien (qui se nomme, lui aussi, Simon) La personne qui est une femme pécheresse et étrangère à cette maison apprend où se trouve le Seigneur. Elle va venir pendant le repas pleurer et mouiller les pieds de Jésus de ses larmes et puis cette femme va faire une chose qu'aucune honnête femme n’aurait jamais osé faire en public. Elle va défaire ses cheveux pour essuyer les pieds de Jésus mouillés de ses larmes et dans sa confusion les oindre du parfum qu'elle a apporté. Normalement elle aurait dû oindre sa tête. Nous pouvons penser que convaincue de péché par la présence du Seigneur et se sachant perdue elle a voulu exprimer l'état de son cœur en s'humiliant, et Jésus en a fait un acte d'adoration et lui a pardonné ses péchés. Ensuite il va enseigner les convives à partir de cet acte et puis va dire à la femme:  tes péchés sont pardonnés.  Ici on peut dire que la repentance de cette femme est perçue par le Seigneur comme un acte d'adoration. (le parfum)
   Je pense que ce récit est différent des 3 autres, car il n'est pas fait mention de la sépulture et qu'il se situe en Galilée. Par contre lorsque Jean introduit le récit de la résurrection de Lazare, il va dire:

« Marie était celle qui oignit de parfum le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux » C'est avant de raconter l'onction à Bethanie que Jean fait cette remarque. Marie aurait renouvelé son geste de chez le pharisien pour exprimer son humilité devant le Seigneur, mais elle a aussi oint sa tête et tout son corps (d'après J. Wenham)

    Ce n'est qu'une interprétation de ces passages assez difficiles et qui n'a pas l'approbation de tous les exégètes. Si Jean mentionne Marie ‘’celle qui oignit de parfum le Seigneur’’ avant de raconter l’onction de Béthanie c’est que cette Marie a réitéré son geste au chapitre douze.   

    L.E. Porter se prononce contre l'identification des deux Marie :

« On a souvent essayé d'identifier cette onction avec celle de Marie de Bethanie au cours de la semaine de la passion, mais il est difficile de voir dans cette pénitente anonyme la Marie dont le caractère était connu de Luc (Luc 10:39-42). il semble bien clair qu'il y avait, en fait, 2 incidents semblables »

   Wenhman propose que les deux Marie soient la même personne. La première fois, en Galilée, cette onction de parfum est l’expression de la repentance. La deuxième fois, qui se situe avant la Pâque serait une répétition et un complément de la première. L. E. Porter plaide pour deux incidents semblables avec deux femmes différentes.
    Encore un autre problème car Mathieu et Marc situent cette scène après l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, tandis que Jean la situe auparavant. Mais nous savons que Mathieu et Marc groupaient les évènements de la vie du Seigneur par thèmes qui ne suivent pas toujours l'ordre chronologique. C'est pour cela aussi que ceux-ci mentionnent l'onction sur la tête qui serait un acte pour honorer le Seigneur comme roi. Bref, il faut aborder ces passages avec beaucoup d'humilité, et se laisser guider par le Saint-Esprit pour recevoir un enseignement profitable pour notre marche !
  Pourquoi le Seigneur a affirmé:

Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu'elle a fait

    Que voulait-il nous enseigner, au point où ce passage est connu de tous les chrétiens? Il est ici question du parfum. Oindre d'huile parfumée la tête des hôtes n'avait rien d'extraordinaire, c'était un usage courant à cette époque.  Le Seigneur va donner une explication incroyable et même impensable à ce geste. Cet acte de bienvenue et de bénédiction devient un acte lié à la mort du Seigneur car il va dire

Laisse–la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture. (Jean) En répandant ce parfum sur mon corps, elle l’a fait pour ma sépulture (Math) elle a d’avance embaumé mon corps pour la sépulture. (Marc)

   Que veut nous enseigner Notre Seigneur par ces paroles ? Il détourne l'acte de bienvenue de cette femme pour en faire un acte qui annonce sa mort. Mais Jean va dire « et la maison fut remplie de l'odeur du parfum » C'était un parfum de nard de grand prix. Le nard était une huile aromatisée faite avec les racines et les feuilles d'une plante qui pousse sur les flancs de l'Himalaya Elle était importée dans des vases à long col qu'il fallait casser (une mesure à éviter toute fraude). C'était donc un parfum de très grande valeur dont on versait généralement quelques gouttes dans de l'huile pour la parfumer. D'après Judas sa valeur représentait le salaire d'une année de travail (300 deniers). Un acte d'adoration de Marie pour le Seigneur, on pourrait dire et tous les convives en ont profité (l'odeur) Mais pourquoi la sépulture, pourquoi associer ce parfum à sa mort ? On peut supposer que ce parfum a suivi le Seigneur dans sa mort (puisqu'Il le dit Lui-même) car lorsque les femmes amenèrent au tombeau les aromates pour embaumer son corps Il n'était plus là! (Luc 24,1). Le Seigneur ne pouvait être oint que vivant. Hébreux 9:11-12 nous affirme

11 Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir ; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est–à–dire, qui n’est pas de cette création ; 12 et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle.

    Nous pouvons penser que ce parfum répandu par Marie est entré avec le Seigneur dans ce Tabernacle, Christ étant ce parfum qui est monté vers le Père et a été agréé Pour confirmer allons dans Apocalypse 8,3-4 qui dit:

3 Et un autre ange vint, et il se tint sur l’autel, ayant un encensoir d’or ; on lui donna beaucoup de parfums, afin qu’il les offrît, avec les prières de tous les saints, sur l’autel d’or qui est devant le trône. 4 La fumée des parfums monta, avec les prières des saints, de la main de l’ange devant Dieu.

    Nous voyons ici que les prières de tous les saints sont mélangées à ces parfums (Type et image de ce sacrifice de Christ) Quand à l'ange qui offre ces parfums ce ne peut qu'être le Seigneur lui-même puisqu'il n'y a qu'un seul médiateur entre Dieu et le hommes le Christ-Jésus homme (1 Timothée 2,5) C'est sûrement pour cela qu'Il est défini comme ange sur (ou auprès de l'autel selon d'autres traductions) l'autel pour glorifier son humanité. C'est aussi une allusion à l'Ange de l’Éternel qui était toujours avec Israël afin de le protéger, dans l'ancienne alliance.
    Mais j'aimerai partager un passage du Lévitique pour définir ce parfum de Christ, car il ne faut pas oublier que ce sacrifice de notre Seigneur est avant tout un sacrifice pour le péché.
1 L’ Éternel parla à Moïse, et dit:

2 Parle aux enfants d’Israël, et dis : Lorsque quelqu’un péchera involontairement contre l’un des commandements de l’ Éternel, en faisant des choses qui ne doivent point se faire ;
3 Si c’est le sacrificateur ayant reçu l’onction qui a péché et a rendu par là le peuple coupable, il offrira à l’ Éternel, pour le péché qu’il a commis, un jeune taureau sans défaut, en sacrifice d’expiation.
4 Il amènera le taureau à l’entrée de la tente d’assignation, devant l’ Éternel ; et il posera sa main sur la tête du taureau, qu’il égorgera devant l’ Éternel.
5 Le sacrificateur ayant reçu l’onction prendra du sang du taureau, et l’apportera dans la tente d’assignation ;
6 il trempera son doigt dans le sang, et il en fera sept fois l’aspersion devant l’ Éternel, en face du voile du sanctuaire.
7 Le sacrificateur mettra du sang sur les cornes de l’autel des parfums odoriférants, qui est devant l’ Éternel dans la tente d’assignation ; et il répandra tout le sang du taureau au pied de l’autel des holocaustes, qui est à l’entrée de la tente d’assignation.
8 Il enlèvera toute la graisse du taureau expiatoire, la graisse qui couvre les entrailles et toute celle qui y est attachée
,9 les deux rognons, et la graisse qui les entoure, qui couvre les flancs, et le grand lobe du foie, qu’il détachera près des rognons.
10 Le sacrificateur enlèvera ces parties comme on les enlève du taureau dans le sacrifice d’actions de grâces, et il les brûlera (fera fumer) sur l’autel des holocaustes.
11 Mais la peau du taureau, toute sa chair, avec sa tête, ses jambes, ses entrailles et ses excréments,
12 le taureau entier, il l’emportera hors du camp, dans un lieu pur, où l’on jette les cendres, et il le brûlera au feu sur du bois : c’est sur le tas de cendres qu’il sera brûlé. (Lv 4)

    Nous comprenons par cette lecture  que le corps de ce sacrifice était brûlé à l'extérieur du camp, et non pas sur l'autel d'airain. On peut dire brûlé dans la non présence de Dieu. C’est en type , les souffrances du Seigneur au jardin des oliviers et à la croix, d'où Son cri déchirant « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné? » Il existe deux verbes différents signifiant brûler, dans l’ancienne Alliance. Le premier de ces verbes est traduit, dans d’autres versions par faire fumer, consumer en parfum d’apaisement. Il représente ce qui est agréable à Dieu, qui monte vers Lui comme un parfum, de l’encens agréable et agréé de Dieu. L’autre verbe signifie brûler dans le sens de destruction, d’anéantissement du sacrifice. C’est l’expiation des péchés par la mort du sacrifice de substitution. Ce sacrifice ne peut monter jusqu’à Dieu comme un parfum, car il est la condamnation du péché. Il  peut nous révéler la profondeur de la détresse de notre Seigneur complètement coupé de la communion de Son Père. Dieu ne pouvait Le voir, car Il était couvert du péché de Son peuple et de celui de l’humanité. Il savait que le Père était toujours avec Lui, mais la communion était finie, car elle était devenue impossible par le fardeau des péchés sur Jésus. Il a été condamné à mort par le feu de la colère de Dieu sur le péché qui était sur Lui
    D'ailleurs Hébreux 13:10-12 nous confirme et nous explique très bien cette partie de ce sacrifice, celle que le Père ne pouvait pas voir :

10 Nous avons un autel dont ceux qui font le service au tabernacle n’ont pas le pouvoir de manger.
11 les corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le souverain  sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp.
12 C’est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte

    Mais il y a une partie de ce sacrifice qui était brûlée sur l'autel, certains organes internes et la graisse qui sont le symbole de la vie intérieure du Seigneur, ses entrailles de miséricorde. Je crois que c'est en type le parfum de bonne odeur qui est monté vers le Père. Bien sûr le sang qui est aspergé autour de l'autel d'airain et dans le tabernacle nous assure le libre accès au sanctuaire par le Sang de Jésus, accès que Jésus a inauguré pour nous comme un chemin nouveau et vivant au travers du voile, c'est-à-dire de sa chair (Hébreux 10,19-20) Nous pouvons continuer à lire ce chapitre du Lévitique dans lequel divers sacrifices pour d'autres formes de péché sont présentés, mais il y a toujours le même rituel pour l'expiation.
    Lorsque nous nous assemblons pour célébrer notre Seigneur, puissions-nous répandre notre parfum d’adoration, dans Sa Sainte Présence au milieu de nous ! Que l’odeur de ce parfum envahisse toute l‘église, réunie autour de Lui pour Le louer ! Que l’odeur de ce parfum soit une véritable louange d’adoration ! Que nos vases soient brisés pour que l’odeur se répande au milieu de nous et nous incite à exalter et glorifier notre Seigneur ! Que la nuée puisse manifester Sa Sainte Présence et que les vases brisés que nous sommes soient envahis de cette sainte crainte de Dieu ! Que la grâce de Sa Présence nous fasse tenir prosternés à Ses pieds comme Marie !

12  Le lendemain, une foule nombreuse de gens venus à la fête ayant entendu dire que Jésus se rendait à Jérusalem,
13  prirent des branches de palmiers, et allèrent au–devant de lui, en criant : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d'Israël !
14  Jésus trouva un ânon, et s’assit dessus, selon ce qui est écrit:
15  Ne crains point, fille de Sion ; Voici, ton roi vient, Assis sur le petit d’une ânesse.
16  Ses disciples ne comprirent pas d’abord ces choses ; mais, lorsque Jésus eut été glorifié, ils se souvinrent qu’elles étaient écrites de lui, et qu’ils les avaient accomplies à son égard.
17  Tous ceux qui étaient avec Jésus, quand il appela Lazare du sépulcre et le ressuscita des morts, lui rendaient témoignage ;
18  et la foule vint au–devant de lui, parce qu'elle avait appris qu'il avait fait ce miracle.
19  Les pharisiens se dirent donc les uns aux autres : Vous voyez que vous ne gagnez rien ; voici, le monde est allé après lui.

    La foule intronise le seigneur comme roi « Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d'Israël. » Jésus accomplit la prophétie de Zacharie 9:9. Mais Jean nous explique que l’accomplissement de ces prophéties étaient aussi pour l'enseignement de ses disciples (v. 16). Cette même foule criera quelques jours plus tard : « Crucifie-Le ! » Les principaux sacrificateurs ont ‘’soulevé’’ la foule pour que Barrabas soit relâché. La foule, manipulée par les religieux, a fait relâcher le bandit pour mener le Juste à la croix en criant : « Que Son Sang retombe sur nous et nos enfants ! » (Mt 27.25) C’est une parole de malédiction, que cette foule a prononcé sur elle et ses enfants. Jésus a pris cette malédiction sur Lui, puisqu’Il a été fait malédiction pour cette foule (ainsi que pour nous) Son Sang est devenu le moyen par lequel l’expiation des péchés du peuple et de cette foule qui criait si fort a été accomplie. Il a changé la malédiction en bénédiction ! Quelle grâce ! Barrabas a été libéré, Jésus étant devenu la rançon, le prix payé pour sa liberté !
    Plus le Seigneur est populaire, plus l’opposition et la haine grandissent dans le camp des religieux. Le miracle de la résurrection de Lazare est en partie responsable de l’acclamation qu’Il reçoit par cette foule. La foule ne l’acclame pas gratuitement. Elle a des preuves de la puissance et de la grâce de Dieu par le Seigneur. Leur Roi entre à Jérusalem sur un ânon comme l’a prophétisé Zacharie. C’est un Roi humble, juste et miséricordieux. Sa vie est la preuve formelle de cette prophétie. Les pharisiens, au lieu de se réjouir sont de plus en plus dépités. C’est la volonté de Dieu qu’ils sont en train de vivre ! Depuis le début, rien de ce qui se vit par eux n’échappe au Seigneur. Ils sont les instruments de Dieu pour le salut du peuple et de tous les hommes. C’est la sagesse de Dieu mystérieuse et cachée qui est à l’origine de tout ce que nous lisons dans cet évangile. Rien ne peut exister sans le contrôle absolu de notre Dieu ! C’est réconfortant, mais combien triste pour ces religieux !

20   Quelques Grecs, du nombre de ceux qui étaient montés pour adorer pendant la fête,
21  s’adressèrent à Philippe, de Bethsaïda en Galilée, et lui dirent avec instance : Seigneur, nous voudrions voir Jésus.
22  Philippe alla le dire à André, puis André et Philippe le dirent à Jésus.
23  Jésus leur répondit: L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié.
24  En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.
25  Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle.

    Quelques Grecs veulent voir Jésus. C’est étonnant ! Il est possible que ces Grecs étaient là pour la Pâque et que donc, ils étaient des ‘’craignant Dieu’’ comme Corneille au chapitre dix des Actes. Ces Grecs ont vu la foule qui acclamait le Seigneur en le nommant Fils de David, ils ont entendu et ont eu envie de Le connaître. Le témoignage de la foule a donné à ceux-ci la volonté de Le rencontrer.
    Le témoignage est vraiment important ! La résurrection de Lazare est un témoignage si fort que la foule Le fait roi. Ce témoignage touche les Grecs qui veulent voir Jésus. Si nous glorifions Jésus dans nos vie par ce que nous vivons avec Lui et ce que nous savons (notre vécu) les ‘’Grecs’’ auront envie de savoir pourquoi nous sommes différents. Nous les mènerons au Seigneur par notre témoignage et notre Seigneur leur révèlera la puissance de la croix et la grâce par Son Esprit (et notre témoignage) !
    Le Seigneur a une réponse que nous pouvons comprendre, car nous savons que Sa glorification a été accomplie après Sa mort ignoble sur la croix. Il a été déclaré Fils de Dieu, avec puissance selon l’Esprit de sainteté, par Sa résurrection d’entre les morts. (Rm 1.4) Pour ces Grecs et même pour les disciples, cette parole est vraiment  incompréhensible. Le Seigneur leur redit la parabole du grain de blé. Le grain de blé doit mourir s’il veut porter du fruit. Nous sommes ces grains de blé issus de ce Grain de blé qui a péri pour nous !
    Jésus explique que c’est la seule façon, pour Lui, d’être glorifié. C’est dur ! Si nous désirons Le voir, il faut aller à la croix ! Nous devons, nous aussi, mourir, de notre vie qui L’a condamné pour Le rencontrer. Les Grecs étaient poussés par la curiosité. Le Seigneur ne s’est pas laissé approché par eux. Nous ne pouvons le rencontrer qu’à la croix ! Paul prêchait Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. C’est là que nous pouvons, non seulement le voir, mais Le contempler non devant la croix vide, car Il est ressuscité, mais couronné de gloire et d’honneur ! La croix est notre porte d’entrée dans le royaume ! Il n’y en a pas d’autre ! Cette croix nous met à mort !…Pour vivre de Sa vie !
    Qui veut Le voir doit avoir de la haine pour sa vie dans ce monde ! Nous devons perdre notre vie, celle de ce monde pour avoir la vie éternelle. La seule façon de voir Jésus ou de pouvoir l'approcher c'est la mort. Mort du Seigneur pour notre rédemption et mort de notre vie pour recevoir la Sienne, il n'y a pas d'autre possibilité. Peut-être que ces Grecs voulaient le voir par simple curiosité, comme dit plus haut, mais la seule façon de l'approcher, c’est la croix. Porte étroite qui mène au chemin étroit mais c’est le chemin de vie ! Cette croix est aussi la notre pour détruire l’œuvre du monde dans notre vie. Nous devons mourir pour vivre, pour ressusciter. Pas de mort, pas de résurrection ! C’est évident !
    Le Seigneur va se retirer avec Ses disciples et dans les chapitres suivants, Il va leur laisser Ses dernières paroles qui sont le fondement de notre vie chrétienne. C’est Son testament spirituel pour eux et nous. Il n’est plus question de ministère public, mais d’enseignements pour Ses amis. C’est ainsi qu’Il va les nommer !

26  Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera.

    Ce verset est une promesse merveilleuse pour la vie d’un disciple. Si nous Le servons, nous devons Le suivre ! C’est-à-dire être attentif aux ordres de l’Esprit qui habite en nous et n’agir que ce que nous voyons de l’Esprit et sur son ordre. Jésus nous a donné l’exemple et tel Il est, tels nous sommes dans ce monde. (1Jn 4.17) Là où Il est, nous y sommes aussi ! Le Seigneur règne, Il est sur le trône ! Nous sommes là où Il est ! Nous sommes, en esprit dans Sa présence, autour du trône ! Le Père nous honore ! C’est merveilleux ! Il est parfois très difficile d’accepter ces choses. Nous sommes dans les deux dimensions, celle de l’espace/temps et celle de l’Esprit ! Dieu le dit, je Le crois !

27 Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai–je ?… Père, délivre–moi de cette heure ?… Mais c'est pour cela que je suis venu jusqu'à cette heure.
28  Père, glorifie ton nom ! Et une voix vint du ciel : Je l’ai glorifié, et je le glorifierai encore.
29  La foule qui était là, et qui avait entendu, disait que c’était un tonnerre. D’autres disaient : Un ange lui a parlé.
30  Jésus dit : Ce n’est pas à cause de moi que cette voix s’est fait entendre ; c’est à cause de vous.
31  Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors.
32  Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi.
33  En parlant ainsi, il indiquait de quelle mort il devait mourir. –
34  La foule lui répondit : Nous avons appris par la loi que le Christ demeure éternellement ; comment donc dis–tu : Il faut que le Fils de l'homme soit élevé ? Qui est ce Fils de l'homme ?
35  Jésus leur dit : La lumière est encore pour un peu de temps au milieu de vous. Marchez, pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent point : celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va.
36  Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière. Jésus dit ces choses, puis il s’en alla, et se cacha loin d’eux

   Jean dévoile Son cœur, celui de l’Homme Jésus, l’Agneau divin, et aussi le but de Son combat qui va aller croissant jusqu’au jardin des oliviers où nous le contemplons écrasé par le péché de l’homme. Il va le porter à la croix pour l’expier !
    Le Père le console et cette voix venant d’en haut témoigne de l’obéissance du Fils, dont l’œuvre est agréée par le Père. Cette voix se fait entendre ‘’à cause de vous’’ dit le Seigneur. Est-ce que toute la foule qui a entendu a compris l’intervention du Père ou simplement ceux à qui le Seigneur s’adresse ? Nous pourrions le penser car la foule qui avait entendu disait que c’était le tonnerre, d’autre pensait qu’un ange Lui a parlé.
    Maintenant c’est le jugement de ce monde  Maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors !  Ce maintenant montre la réalité de la croix pour chacun de nous. Maintenant, parce que j’ai cru, le monde est jugé. Ma connaissance de ce monde, révélée par la croix me permet de le juger et de m’en séparer. Maintenant le prince de ce monde est jeté hors de ma vie par la puissance de l’œuvre de la croix.
    Ce maintenant est pour notre vie actuelle. Par nos actes et notre vie en Christ, nous condamnons le monde. Par Sa vie en nous, le prince de ce monde est jeté dehors. Il n’est plus dans notre vie, dans ma vie !  Il essayera toujours de s’introduire encore et encore dans nos vies par sa ruse et son mensonge, mais il est ‘’jeté dehors !’’
    Tous les hommes sont appelés par le Christ en croix. Certains vont plier le genoux et parviendrons au salut, d’autres, hélas s’en détourneront. A la croix tout être humain est attiré. C’est l’œuvre de l’Esprit de Dieu pour les conduire au salut. Nous savons par Romains 2 comment seront jugés ceux qui n’ont pas entendu l’appel de la croix.
    La foule comprend que d’après les paroles de Jésus, Celui-ci doit mourir (v. 34) Elle ne peut pas comprendre car, d’après la Loi, le Christ doit demeurer éternellement. Comment vivre éternellement si on doit mourir ? Comment être le Christ et être condamné ?
    Pour toute explication Jésus affirme que la lumière est parmi eux pour peu de temps. Cette lumière, ce sont les paroles du Seigneur, la véritable lumière, celle qui éclaire l’âme et dévoile les cœurs. Cette lumière est la vie éternelle, la Parole du Seigneur ! Nous devons croire à la Lumière (v.36) SI nous croyons cette Lumière, nous la voyons et nous devenons des enfants de lumière ! La lumière doit être crue pour être vue ! Normalement, nous voyons la lumière et nous croyons qu’elle existe ! C’est une révolution dans notre façon de penser, de réfléchir. Paul nous exhorte à renouveler notre intelligence ! Nous devons raisonner, penser, agir, selon la Lumière, cette Parole de Christ !
    Jésus va se cacher loin d’eux. La Parole qui leur a dit est cette Lumière. Il est parti, mais la Lumière de ses paroles est restée. Elle brillera à la résurrection ! Elle a été semée !

37  Malgré tant de miracles qu’il avait faits en leur présence, ils ne croyaient pas en lui,
38  afin que s'accomplît la parole qu' Esaïe, le prophète, a prononcée : Seigneur, Qui a cru à notre prédication ? Et à qui le bras du Seigneur a–t–il été révélé ?
39  Aussi ne pouvaient–ils croire, parce qu' Esaïe a dit encore:
40  Il a aveuglé leurs yeux ; et il a endurci leur cœur, De peur qu’ils ne voient des yeux, Qu’ils ne comprennent du cœur, Qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse.
41  Esaïe dit ces choses, lorsqu’il vit sa gloire, et qu’il parla de lui.

    Ces cinq versets dévoilent l’accomplissement de la prophétie du prophète Esaïe au chapitre six. C’est Dieu qui les rend aveugles, qui endurcit leurs cœurs Cette parole a été accomplie car, je crois que ces religieux sont arrivés au point de non-retour. Ils ont refusé et rejeté l’enseignement de notre Seigneur durant tout Son ministère. Dieu le savait et c’est pour eux, dans ce moment de la vie de Sons peuple, que cette prophétie se réalise. Cette prophétie a reçu son accomplissement presque huit cent ans après avoir été prononcée !
    Esaïe a vu Sa gloire ! La gloire de qui ? Dans le contexte de la prophétie, il a vu le Roi, l’Éternel des armées ! Jean attribue à notre Seigneur cette vision glorieuse. C’est Jésus que le prophète a vu ! La bible du semeur traduit ce verset ainsi : « Esaïe a dit cela parce qu’il avait la gloire de Jésus et qu’il parlait de lui »  C’est merveilleux !
 
42 Cependant, même parmi les chefs, plusieurs crurent en lui ; mais, à cause des pharisiens, ils n’en faisaient pas l’aveu, dans la crainte d’être exclus de la synagogue.
43  Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu.

    Le verset quarante-trois est un constat terrible pour ces chefs qui avaient cru en Lui ! Ils ont préféré la gloire des hommes à celle du Fils. La gloire du Fils les aurait conduis dans des tribulations et persécutions. Je ne pense pas qu’ils auraient pu résister à ces pressions. Je crois, par contre, qu’à la venue de l’Esprit beaucoup ont pu se tourner vers le Seigneur ressuscité, car, par le Saint-Esprit, ils avaient la puissance d’affronter ceux qui avaient condamné Jésus à la croix. La Parole fait toujours son œuvre en son temps, dans le cœur de ceux qui ont cru, mais qui n’ont pas eu le courage de vivre selon ce qu’ils ont reçu. En son temps, le Seigneur fait tout à merveille !

44   Or, Jésus s’était écrié: Celui qui croit en moi croit, non pas en moi, mais en celui qui m’a envoyé ;
45  et celui qui me voit voit celui qui m’a envoyé.
46  Je suis venu comme une lumière dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres.
47  Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde point, ce n’est pas moi qui le juge ; car je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde.
48  Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles a son juge ; la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour.
49  Car je n'ai point parlé de moi–même ; mais le Père, qui m'a envoyé, m'a prescrit lui–même ce que je dois dire et annoncer.
50  Et je sais que son commandement est la vie éternelle. C’est pourquoi les choses que je dis, je les dis comme le Père me les a dites.

    Ces versets nous renseignent sur les derniers moments du ministère public de Notre Seigneur. Bien sûr, il va clore cet enseignement en affirmant une fois de plus qu'il est la lumière du monde. Cette lumière fait référence à la lumière incréée de Dieu qui se trouvait dans le Saint des Saints au-dessus du propitiatoire, la lumière de Dieu. Dans cet évangile il n'est question que du Seigneur Lui-même, sa personne bénie. Jean n'a partagé avec nous que les paroles du Seigneur qui ont pour sujet Lui-même. Bien sûr, il a écrit sous la direction de l'Esprit Saint et l'objet de cet écrit est la connaissance du Seigneur, et donc du Père, car il en a témoigné dans ces derniers versets de ce chapitre.
    La seule façon d’échapper au jugement de Dieu sur le péché est de garder Sa Parole. Cette Parole prononcée par la bouche de notre Seigneur est la Parole même du Père pour ceux qui la reçoivent et la garde. Elle est la Parole du jugement de la colère de Dieu, sur le péché pour ceux qui la refusent. C’est très solennel ! La Parole est Parole de vie pour quiconque croit. Elle est Parole de mort pour ceux qui la rejettent. C’est très grave. Cette Parole va juger le monde au recouvrement de toutes choses. Tout sera mis à nu devant la majesté et la puissance de Celle-ci ! La vie et la mort sont au pouvoir de cette Parole ! Le commandement du Père : la vie éternelle. Nous voyons que Dieu le Père est associé à la vie éternelle. Ce n’est pas Dieu le Juste Juge pour les incroyants, mais le Père qui a visité le monde par Son Fils, Parole de Dieu, pour son salut. Ensuite, le Seigneur va terminer son ministère en enseignant ses disciples en privé (chapitre 13 à 17), lors de la dernière Pâque. Donc, d'après cet évangile:

--Jésus est la Parole incarnée de Dieu (1,11,14)
--Jésus est la Vie car la vie est dans la Parole (1,4)
--Jésus est la lumière du monde, synonyme de vie (1,14 – 8,12 – 9,5)
--Jésus est Dieu le Fils (1,18 et d'autres passages)
-- Jésus est l'Agneau de Dieu (1,29)
--Jésus est le Fils de Dieu (1,34 – 3,16)
--Jésus est le Messie (1,41 – 4,26)
--Jésus est celui dont il est parlé dans la loi de Moïse (1,45) la loi témoigne de Jésus.
--Jésus est le roi d'Israël (1,49)
--Jésus est le Fils de l'homme (1,51 – 3,13 et 14)
--Jésus a Dieu pour Père (2,16)
--Jésus est le véritable temple (2,21)
--Jésus est l'époux (3,29)
--Jésus est envoyé par le Père (3,34)
--Jésus est le salut du monde (3,35) le sauveur du monde 4,42 – 12,32)
--Jésus est la source d'eau vive, l'eau de la vie éternelle (4,10 – 7,37)
--Jésus est la vie éternelle car il l'a en lui-même comme le Père (5'26)
--Jésus est le juge (5,27)
--Jésus est le maître des éléments car il peut marcher sur les eaux (6,19)
--Jésus est le pain de vie, la véritable manne, le pain de Dieu (6,35)
--Jésus est le Saint de Dieu -sublime révélation accordée à Pierre- (6,69)
--Jésus est l'envoyé de Dieu (7,28)
--Jésus est LE prophète -nouveau -témoignage de la loi pour le Seigneur- (7,40)
--Jésus est celui qui a le pouvoir de pardonner les péchés (8,11)
--Jésus EST (8,24 28 et 58) C'est une allusion à Exode 3,14
--Jésus est la porte 10,7 et 9)
--Jésus est le berger (10,11)
--Jésus est la résurrection et la vie (10,25)
--Jésus est le grain de blé (12,24)
--Jésus est l’Éternel des armées (12,41) Il faut un peu développer sur cette dernière affirmation.

   Relisons les 2 derniers versets:

49 Car je n’ai point parlé de moi–même ; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui–même ce que je dois dire et annoncer. 50 Et je sais que son commandement est la vie éternelle. C’est pourquoi les choses que je dis, je les dis comme le Père me les a dites.

   « Son commandement est la vie éternelle ». La vie éternelle seul Jésus la donne car ses paroles ne viennent pas de lui, mais du Père. Jean affirmera dans sa première lettre:

11 Et voici ce témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. 12 Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. 13 Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. (1Jean 5)

    Paroles bénies qui affirment que la vie est en son Fils. Celui qui a le Fils a la vie. Est-ce que les musulmans ou les bouddhistes ou les religions d'orient ont le Fils? Bien sûr que non. Alors? Le chemin est très étroit. Un frère un jour m'a affirmé que le chemin est aussi étroit que la figure d'une poule et on peut dire que c'est étroit, vraiment! La parole de notre Dieu est très ferme à ce sujet.
Et pour finir, nous lisons dans Deutéronome 22:

9 Tu ne sèmeras point dans ta vigne diverses semences, de peur que tu ne jouisses ni du produit de ce que tu auras semé ni du produit de la vigne. 10 Tu ne laboureras point avec un bœuf et un âne attelés ensemble. 11 Tu ne porteras point un vêtement tissé de diverses espèces de fils, de laine et de lin réunis ensemble.

   Pourquoi le Seigneur a-t-il donné ces ordres ? Après tout, il n'y a rien de mal à semer des  semences qui donneront des ceps de différentes espèces ! Il y a ici un principe spirituel essentiel. La vigne est le symbole du peuple de Dieu de l'Ancienne Alliance et le symbole aussi de l'église. (Jean 15) Donc, pas de mélange, car le Seigneur a horreur du mélange, qui mène à la confusion et peut, parfois aller à la perdition éternelle ; De même pas de vêtement avec des fibres mélangées! C’est le même principe spirituel ! Pour le chrétien ce principe de vie spirituelle est vécu par et dans la sanctification. La vie de l’Esprit en nous, nous garde d’avoir un cœur avec diverses semences. Car notre cœur est champ ensemencé par le Seigneur ! C’est à nous de ne pas mélanger les semences du monde, par l’obéissance à l’Esprit nous le pouvons
   Notre vêtement c'est Christ ( Galates 3:27) qui est exprimé symboliquement dans Apocalypse 19:8 le fin lin ce sont les œuvres justes des saints. Ces œuvres, Dieu les a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions (Ephésiens 2:10) et ce même verset affirme que nous avons été créés en Christ. Je crois que tout est dit. Pour conclure simplement reprenons cette vérité du fondement de notre foi et de notre salut

et voici ce témoignage: Dieu a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils (Jean 5:11) Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie (1 Jean 5:12)

    Donc, pas de mélange! Notre vie doit être une vie sanctifiée, sans aucun mélange !

jcb