lundi 1 novembre 2010

petite méditation sur Ephésiens 4.1-16

L’UNITE DE LA FOI PAR L’ESPRIT

Ephésiens 4.1-16
 
1 Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée,
2 en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité,
3 vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix.
4 Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ;
5 il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
6 un seul Dieu et Père de tous, qui est au–dessus de tous, et parmi tous, et en tous.
 
    Après avoir fait cet exposé d’une façon magistrale sur ce mystère, Paul nous exhorte, à cause de ces révélations, à marcher d’une manière digne de la vocation qui nous a été adressée. Notre vocation est d’origine divine. Nous sommes assis dans les lieux célestes en Christ. La vie du Seigneur est déversée dans nos cœurs par le Saint Esprit, Dieu est notre Père. Nous sommes lavés de nos péchés, pardonnés, scellés par le Saint-Esprit, et encore beaucoup d’autres bénédictions !…. Et nous sommes ce nouvel homme, individuel et collectif, la nouvelle création de Dieu. Et il faut aussi le rappeler : il n’y a plus de différence entre Juifs et païens au sein de la nouvelle humanité, l’église, créée pour célébrer la gloire de Dieu en Jésus-Christ et par l’Esprit !
    Il est impossible que nous puissions vivre de la même façon qu’avant la conversion. Si ce n’est pas le cas, je pense que notre conversion est purement intellectuelle et que nous n’avons pas été illuminés dans notre homme intérieur par le Saint-Esprit. Nous ne pouvons pas vivre comme avant ! Impossible !
    Cette vocation a sa source à la croix. Elle est le fruit du sacrifice de Christ. Cette vocation est céleste puisqu’elle nous a été donnée par le Seigneur, qui règne à partir de ces lieux célestes. Nous sommes l’homme nouveau créé en Jésus-Christ pour glorifier Dieu. Nous avons tout reçu pour cette vocation. Nous avons le Saint-Esprit, la communion avec le Père, des œuvres qui sont déjà prêtes et dans lesquelles nous rentrons. Nous sommes le Temple de Dieu, son habitation en esprit, la famille de Dieu. Tellement d’autres choses encore !
   Notre seule espérance est l’appel de notre vocation. Nous avons vu ce que l’espérance biblique représente pour un enfant de Dieu, beaucoup, beaucoup de bonnes choses ! L’espérance est comparable à un fruit avec plusieurs tranches (l’orange par exemple) Une seule espérance avec beaucoup de choses différentes.
   Paul va nous indiquer comment vivre cette nouvelle humanité, ce Temple de Dieu que nous sommes devenus. Il cite l’humilité, la douceur, la patience, le support mutuel et le lien de la paix indispensable pour conserver l’unité de l’Esprit. Nous sommes dans la description de la communion fraternelle, la vie intime de l’église. Tout cela est lié par l’amour que nous nous devons les uns aux autres, dont la source (de cet amour) est en Christ, par l’œuvre de la croix. Toujours la croix !
   Nous sommes à l’opposé de la vie du monde, où le plus fort domine sur le plus faible. Si la paix existe, c’est sur la base de celui qui, plus fort, l’impose et, celle-ci, de fait, est très précaire. La paix dans le monde dépend d’un équilibre de forces. Dans l’église, la paix dépend de l’humilité, la douceur, la patience, le support réciproque. Elle est le fruit de l’Esprit et elle est d’essence divine. Elle nous permet de conserver l’unité de l’Esprit. Pour couronner le tout, l’amour est cité. Il est le moyen par lequel nous pouvons vivre comme nous exhorte Paul. Il faut se souvenir que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit. C’est de cet amour-là que nous devons nous aimer mutuellement.
    Le Saint-Esprit n’est pas divisé, Il est Un et nous dépendons de Lui. Si nous restons sous son gouvernement, l’église sera le lieu de la paix, de la vie et de la grâce de Dieu, vécue de façon pratique. Nous avons tout absolument tout pour vivre la nouvelle humanité donnée par le Seigneur. C’est notre vocation céleste, celle qui nous permet de servir le Seigneur par l’homme nouveau que nous sommes. Nous pouvons conserver l’unité de l’Esprit par ce lien de paix. La paix est le fruit de l’Esprit, ce fruit reçu quand j’obéis !
    Un dernier commentaire au sujet de ce verset : «en vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix », par Barth. Il écrit :
 
Il est difficile de rendre exactement l’urgence qu’exprime le verbe grec. Outre la hâte et la passion, il implique un effort soutenu de l’homme entier, exigeant le concours de sa volonté, de ses sentiments, de sa raison, de sa force physique et de tout son comportement. Le mode impératif joint au participe présent exclut la passivité, le quiétisme, l’attentisme et même un empressement mesuré. C’est à vous qu’appartient l’initiative ! Décidez-vous immédiatement ! C’est à vous d’agir ! Je le dis très sérieusement ! Tel est le ton de ce verset trois. (Barth)
 
    Il est vrai que le Seigneur vomit les tièdes de sa bouche! Il est bon de comprendre cet ordre du Seigneur par les écrits de Paul. Comme nous l’a enseigné le Seigneur, ce sont les violents qui s’emparent du royaume ! (Mt 11.12) Alors, efforçons-nous !
   Le Seigneur, lorsqu’Il était sur la terre nous a dit, dans Mathieu : « Je suis doux et humble de cœur. » Cette parole a été donnée dans le contexte du service que le Seigneur nous rend lorsque nous sommes fatigués et chargés. C’est le Maître et Seigneur, mais aussi le Doux et Humble pour nous accompagner dans nos vies, durant toutes nos épreuves. Comme nous avons le témoignage de notre Maître, nous pouvons et devons marcher comme Lui, dans l’amour, le Sien !
   Paul nous exhorte à nous supporter les uns les autres avec amour. Ce verbe supporter peut être aussi traduit par tuteurer. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre ce verbe, c’est ce que je crois. Je n’ai pas à supporter mon frère ou ma sœur comme si je devais supporter une personne que je n’aime pas, mais l’aider avec ce que j ‘ai reçu du Seigneur et qu’il n’a pas encore, ou peu. Celui-ci ou celle-ci m’aide en retour dans mes points faibles. Ils sont mon tuteur dans mes points faibles et je suis le leur dans leurs faiblesses. Ensemble, nous grandissons dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Nous pratiquons ainsi, une des formes du sacerdoce royal qui nous avons reçu.
   Paul va démontrer par les versets qui suivent que l’unité n’est pas un vain mot ou une utopie, mais une vérité essentielle et le fondement de notre vie au sein de l’église
   Nous abordons ces versets 4,5,6, dans lesquels sept fois est mentionné le mot seul. Il est bon de s’attarder et de méditer sur ces trois versets

--un seul corps, c’est l’église, bien sûr. Elle est composée d’une multitude d’églises locales répandues dans le monde entier, mais, il n’y a qu’un seul corps. Déjà, du temps de l’apôtre, il y avait des églises dans divers pays. Toutes ne forment qu’un seul corps. Nous voyons un exemple formidable de cette unité dans Actes 11 :

27 _ En ce temps–là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche.
28 L’un d’eux, nommé Agabus, se leva, et annonça par l’Esprit qu’il y aurait une grande famine sur toute la terre. Elle arriva, en effet, sous Claude.
29 Les disciples résolurent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée.
30 Ils le firent parvenir aux anciens par les mains de Barnabas et de Saul.

    Le Saint-Esprit avertit les frères d’Antioche, par la bouche du prophète Agabus, qu’il y aurait une grande famine ‘’sur toute la terre.’’ Leur réaction a été immédiate, les frères d’Antioche ont décidé d’aider les frères qui habitaient la Judée. Les disciples décidèrent d’envoyer, selon leurs moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée. Il est bon de remarquer que dans ce contexte, ce sont les frères qui ont pris cette décision, et non pas les responsables de l’église !
     Ici, il faut faire une remarque importante. Agabus a déclaré que cette famine allait toucher ‘’toute la terre’’. Donc, les frères d’Antioche allaient, eux aussi, subir cette famine ! Je crois que l’Esprit les a convaincus de pourvoir à ceux de Judée. Ils auraient pu penser : « nous allons faire des provisions pour nous-même ! » Et bien non ! Ils ont pensé à pourvoir aux autres membres de l’église, celle de Judée. C’est une belle leçon de vie d’église pour nous aujourd’hui ! Je suis persuadé que le Seigneur les a honorés, et ils n’ont dû manquer de rien ! Le corps de Christ, l'église, a réagi sous la puissance de l’Esprit et dans l’amour ! A méditer !
     Un autre passage de cette vie d’église dans l’unité se trouve dans 2 Corinthiens. Ce passage nous donne un enseignement précieux pour nous :

1 Nous vous faisons connaître, frères, la grâce de Dieu qui s’est manifestée dans les Églises de la Macédoine.
2 Au milieu de beaucoup de tribulations qui les ont éprouvées, leur joie débordante et leur pauvreté profonde ont produit avec abondance de riches libéralités de leur part.
3 Ils ont, je l’atteste, donné volontairement selon leurs moyens, et même au delà de leurs moyens,
4 nous demandant avec de grandes instances la grâce de prendre part à l’assistance destinée aux saints.
5 Et non seulement ils ont contribué comme nous l'espérions, mais ils se sont d'abord donnés eux-mêmes au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu.( ch. 8)

    Encore des problèmes pratiques, et ils sont traités de façon remarquable par ces chrétiens de Macédoine. Il faut lire le dernier verset qui nous dit : « Ils se sont donnés eux-mêmes au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu. » C’est un conseil très précieux. La seule façon de donner, de servir c’est, avant tout, de se donner au Seigneur. Le Seigneur peut alors nous diriger par son Esprit pour un service selon sa volonté. Dans ce cas, il s’agit d’une collecte pour l’église de Jérusalem, collecte qui est faite par des chrétiens pauvres ! Oui, mais sous la direction de l’Esprit. Dans ce cas, il n’y a plus d’impossibilité. Quand Dieu demande, Il pourvoit. Ainsi la pauvreté de ces chrétiens a produit de riches libéralités ! Ces libéralités sont nommées charismes dans Romains 12. C’est un fruit de l’Esprit ! Un fruit qui vient de Dieu et qui honore Dieu et celui-ci pourvoit d’en haut, au besoin de l’église.

Un verset des Actes pour conclure :

31 L’Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie, s'édifiant et marchant dans la crainte du Seigneur, et elle s'accroissait par l'assistance du Saint–Esprit.
 
    Puissions-nous vivre, nous aussi, comme cette première église ! Il y avait des problèmes, c’est sûr (ex. Actes 6.1 et la nomination des diacres) mais le Saint-Esprit régnait, les situations étaient traitées et les problèmes résolus. Parfois cela se passait de façon très dure ( Ananias et Saphira par exemple dans Actes 5.1-11)
    Il nous faut, encore et toujours, méditer sur ces versets 4,5,6, qui sont un credo de l’apôtre pour la vie et le gouvernement de l’église !

--un seul Esprit. Partager sur le Saint-Esprit, est un trop vaste sujet et qui sort du contexte de cette lettre (et en suis-je capable sans Son aval ?) Il est Un et l’obéissance à sa volonté nous donne de conserver Son unité par la paix qui est le fruit de mon, de notre obéissance ! Elle est le fruit de l’Esprit.
  Il faut remarquer que l’Esprit est associé au corps/église et à notre vocation. C’est remarquable de sagesse. Un seul corps ne peut se vivre que sous le gouvernement de l’Esprit qui est Un. De même, notre vocation ne peut être efficace et porteuse de vie et de fruits que dans la mesure de notre obéissance à l’Esprit. C’est Lui qui nous conduit dans les œuvres préparées pour nous par Dieu. Si nous agissons par nous même, nous « produisons » des œuvres mortes, issues de notre volonté. Elles peuvent être belles, visibles, débordantes de ‘’bonnes choses,’’ utiles aux yeux des hommes, mais mortes pour Dieu ! A nous de nous donner d’abord au Seigneur pour ne pas tomber dans ce piège ! Tout est préparé pour le service de chacun.
     L’espérance est mentionnée avec l’Esprit, dans ce verset 4, sur lequel nous méditons. C’est normal puisque la Parole nous dit dans Romains 5.5 :

5 Or, l'espérance ne trompe point, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint–Esprit qui nous a été donné.

    L’espérance, dans ce passage, est lié à l’amour que Dieu a déversé dans nos cœur par le Saint-Esprit. L’espérance, dans ce contexte de Romain 5, est le fruit de nos tribulations et problèmes tout le long de notre vie. Le Saint-Esprit est la preuve que l’espérance ne trompe pas ! Et cela, même et surtout, dans les tribulations et les épreuves !

--un seul Seigneur C’est évident ! Nous remarquons que la foi et le baptême sont associés au Seigneur. Hébreux 12.2 nous certifie que le Seigneur est ‘‘l’Auteur de notre foi et c’est Lui qui la mène à la perfection.’’ Hébreux 11.1 nous donne la définition de la foi : « La foi, c’est l’assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas. » Cette foi ne peut prendre sa source qu’en Celui qui nous a sauvé. La Parole est remarquable de cohérence et de sagesse. Elle m’émerveille !
     Il y a aussi un seul baptême associé, dans ce contexte, au Seigneur. Je crois qu’il s’agit du baptême d’eau, non de l'Esprit). C’est Lui qui a institué ce rite. Il en a fait un commandement : ’’Faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit’’ (Mt 28.19) Paul nous révèle dans Romains 6 que le baptême est un acte qui nous identifie à la mort du Seigneur. C’est le témoignage de notre nouvelle vie dans la nouvelle création que nous sommes en Lui. Par ce rite nous sommes ensevelis avec Lui dans la mort. Nous devenons une même plante avec Lui par la conformité à sa mort et nous le sommes aussi par la conformité à sa résurrection. Il est notre nouvelle vie, dans notre nouvelle humanité. Ce qui confirme, une fois de plus, ce qui est écrit dans cette lettre.

--un seul Dieu et Père de tous Dieu est au-dessus de tout. En accord avec le Fils et par la puissance de l’Esprit, Il a décidé de toutes choses. Rien ne se fait sans son consentement. Dans ce contexte, Il est le Père des chrétiens. Ceux-ci ont été engendrés par la puissante prédication de l’ Évangile. C’est la bonne nouvelle de la réconciliation de Dieu avec l’homme, par l’œuvre de Christ. Je ne crois pas que de commenter cette vérité peut nous donner des choses nouvelles. Cette description de Dieu qui est Père de l’église se suffit à elle-même. Il est parmi nous et en nous. Que dire de plus ? Accepter cette vérité merveilleuse et vivre une vie individuelle et collective sous son gouvernement par son Esprit, qui est aussi Celui de Christ ! Il est remarquable que pour parler de l’unité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont mentionnés ensemble, comme pour nous donner le témoignage de cette unité.
     Je crois que, si Paul a tellement insisté sur cette unité, c’est pour permettre de toucher les cœurs des Juifs et des païens afin qu’il n’y ai pas de luttes intestines au sein de l’église. Je pense qu’il savait, par son expérience et le témoignage du Saint-Esprit dans son cœur, que cela se produirait immanquablement ! C’est ce qui s’est parfois produit. La lecture de cette lettre, quelque part, était destinée à prévenir ces frictions. Je crois que les chrétiens sincères, en lisant ces lignes, ne pouvaient qu’abdiquer devant le Seigneur et retrouver l’unité. Paul a écrit à l’église du premier siècle. Elle nous est très utile, pour nous, car ce qui se passait de son temps, se passe aussi aujourd’hui ! Le Seigneur a tout prévu !

7 Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ.
8 C’est pourquoi il est dit : Étant monté en haut, il a emmené des captifs, Et il a fait des dons aux hommes.
9 Or, que signifie : Il est monté, sinon qu’il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre ?
10 Celui qui est descendu, c'est le même qui est monté au–dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses.

    Le verset sept est formidable ! La grâce nous a été donnée, selon la mesure du don de Christ. Est-ce que le don de Christ est mesurable ? Je pense que non ! Ce qui montre que cette grâce est aussi grande que le don de Christ ! Ce n’est ni mesurable, ni quantifiable. Il est normal de penser que ce que le Seigneur nous demande est souvent au-dessus de nos capacités naturelles. C’est souvent et même toujours le cas, car nous sommes obligés de nous tourner vers Lui et quand nous avons accompli ce qu’Il nous a demandé, nous ne pouvons que Le glorifier : c’est Lui qui l’a fait en nous et à travers nous ! Ici, je pense plus à l’église qu’à l’individu. Nous parlons des choses spirituelles évidemment !
     Le verset huit est assez difficile à comprendre, si on ne connaît pas le contexte de l’époque. Paul prend un extrait du psaume 68 (fin du verset 19) qui est la description de la montée de l’Éternel à Jérusalem, pour établir sa demeure dans le Temple, sur la colline de Sion. C’est un hymne à la gloire de Dieu. Les ennemis sont défaits, le peuple glorifie le Seigneur par des chants, des danses. C’est un peuple en liesse qui exulte de joie devant son Dieu vainqueur, qui a délivré son peuple. Les rois apportent des présents. Dieu est redoutable dans son sanctuaire ! Ses ennemis vaincus, Le suivent, liés. Cette image est tirée de la coutume des vainqueurs (d’une guerre) qui étaient toujours suivis des prisonniers et du butin pris pendant cette guerre. Le psalmiste s’est inspiré de cette coutume très répandue, pour glorifier l’ Éternel, vainqueur de tous ses ennemis.

Albright a écrit : 
« Le message principal de ce psaume est la louange de Celui dont les délivrances passées garantissent les délivrances futures. Le verset 19 exalte Dieu dans la personne du Roi victorieux (ou peut-être le coffre de l’alliance) qui monte à Sion en triomphant de ses ennemis et en recevant de la part des peuples soumis de dons en hommage pour l’honorer.»

    Regardons, maintenant qui sont ces captifs. Nous avons deux interprétations au sujet de ces captifs :

--Le Fils de Dieu est venu pour libérer les captifs (Jean 8.34 et 36) C’est ce qu’Il a fait et maintenant nous sommes libérés du péché de la condamnation, de la mort. Paul écrivait dans ses lettres : ‘’Paul esclave du Christ-Jésus‘’. Rm 1.1, Ph 1.1, Tt 1.1) Esclave est traduit dans nos bibles par serviteur. Certains commentateurs pensent que ses captifs sont les chrétiens libérés, et captifs de Jésus-Christ, esclaves d’amour de leur Dieu. Étant libérés, le Seigneur les entraîne dans son triomphe. Ces proies que nous étions, Il les mène comme un général victorieux après avoir gagné une guerre. Il veut nous associer à son triomphe.
     Nous sommes captifs du Seigneur afin de le servir !

--La deuxième interprétation, que je trouve plus logique, (mais ai-je raison ?) a sa source en Colossiens 2.15. Le Christ, à la croix, a dépouillé les principautés et les dominations et les pouvoirs et les a publiquement livrés en spectacle. Il a triomphé d’eux par la croix. Il a détruit le terrible joug qui nous tenait prisonniers. Nous sommes libres en Lui et devenus capables de Le servir. Je penche plus pour cette deuxième exégèse, car le Seigneur a combattu ceux qui voulaient nous détruire. C’est eux qu’Il a livrés en spectacle. De fait, ceux qui acceptent l’Évangile ont cette libération comme fruit.
   Il a fait des dons aux hommes. Dans le psaume 68.19, il est écrit : « Tu as pris en don des hommes » Le verbe prendre dans le psaume est devenu faire sous la plume de Paul. Nous tombons, ici, en pleine bataille d’experts pour essayer de concilier la différence entre les deux versions. Nous savons que Paul utilisait la septante (traduction grecque de la version hébreu, par 72 érudits, commencée sous le règne de Ptolémée –285-247 et achevée vers –150) Dans cette version, il est écrit ce qu’il a marqué dans sa lettre. Cette version est ainsi, car elle suit l’interprétation rabbinique de ce passage.
 
Les commentaires juifs appliquaient ce verset au don de la Loi accordé aux hommes par Moïse monté sur le Sinaï. Paul l’applique à l’ascension du Christ suivie du don de l’Esprit et bénéficiaires des hommes de ses charismes. L’apôtre cite cette parole du psalmiste pour introduire son développement sur la variété des dons accordés par le Christ à son église. Avant de le faire (v. 11ss ) il commente brièvement l’allusion à l’ascension contenue dans cette citation : c’est le Seigneur élevé dans la gloire qui distribue ses dons aux hommes. L’humiliation de Christ a préparé son exaltation à la gloire suprême. (Enc. des difficultés bi.)

    Le verset neuf nous décrit la descente du Seigneur dans les régions inférieures de la terre. Nous avons, là aussi, deux interprétations de ce passage.
   Les uns disent que les régions inférieures de la terre représentent simplement la terre et la race humaine qui est au plus bas par rapport aux choses célestes. L’incarnation de Christ est vraiment le plus bas en opposition avec sa gloire céleste avant sa venue sur la terre. Pour ces commentateurs, la descente de Christ serait son incarnation et sa montée au dessus de tous les cieux, son ascension. C’est le passage de Philippiens 2 qui sert de base à cette interprétation.
    Je ne partage pas ce commentaire, car il omet la mort du Seigneur. Je pense qu’il faut aller un peu plus loin dans cette interprétation car le Seigneur est réellement mort. Comme tous les morts, Il est allé dans le schéol, l’endroit où vont les morts. Il est descendu dans cet endroit, comme tous les morts. Les Juifs, au temps du Seigneur, distinguaient deux parties dans le séjour des morts. Le Seigneur Lui-même en a parlé dans la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare. (Lc 16.19-31)
    Dés leur mort, les justes jouissent de la consolation et du repos. Ils sont dans un lieu appelé le sein d’Abraham, (Lc 16.22) ou aussi nommé paradis (Lc 23.43) Les impies souffrent dans un lieu d’où ils ne peuvent sortir. Ils sont en pleine possession de toutes leurs facultés et mémoire. Les deux lieux sont séparés et on ne peut franchir la frontière pour aller de l’un à l’autre. Christ y est descendu comme tous ceux qui sont morts. Le Psaume 16 avait annoncé par la bouche de David la résurrection du Seigneur. Pierre nous le démontre magistralement dans Actes 2.24-36. Il était impossible qu’Il soit retenu par les liens de la mort ! (Actes 2.24)
    On peut penser que c’est dans ce séjour que le Seigneur s’est retrouvé. Pourquoi ? Nous en avons l’explication dans Hébreux 2. Lisons ce texte : 

14  Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui–même, afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c'est–à–dire le diable,
15 et qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude.
16 Car assurément ce n’est pas à des anges qu’il vient en aide, mais c’est à la postérité d’Abraham.
 
    Nous voyons que la réponse est claire. Ce n’est pas par sa résurrection qu’Il a vaincu la mort. La résurrection est la preuve que le sacrifice a été agréé. C’est par sa mort qu’Il a anéantit celui qui avait la puissance de la mort, et donc, de la mort. Il s’est retrouvé dans le séjour des morts, comme chaque homme qui meurt, d’abord dans ce lieu de tourments où l’on trouve ceux comme le riche de la parabole. Il était chargé de nos péchés. Là, la puissance de l’Esprit L’a ressuscité, et il a pu prouver que la mort n’est plus au pouvoir du diable. Puis dans l’autre séjour des morts, celui que le Seigneur a désigné comme le sein d’Abraham ou paradis. Il a tenu sa promesse et pris avec Lui le brigand repenti, celui qui a été crucifié à ses côtés. Il est resté 3 jours dans le séjour des morts. Je ne crois pas que ces trois jours se sont passés du mauvais côté de ce séjour (c’est mon sentiment, ce que je pense être vrai, et chacun peut contester !). Il n’aurait pas pu dire au brigand : « aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis » s’Il était resté du mauvais côté. Jésus ne ment pas !
    Lorsqu'Il est sorti du sein d'Abraham, Il a emmené tous ceux qui étaient là et les transportés dans le ciel. Par ciel, je veux simplement dire cette attente de la résurrection finale durant laquelle ils serons revêtus de ce corps glorieux, avec ceux qui serons restés vivants lors de Son Avènement. Ils ne sont plus sous terre, mais bien dans le ciel. De quelle façon, je ne sais pas, mais c'est là qu'ils sont tous attendant la venue en gloire du Seigneur pour la résurrection des corps, avec les vivants.
    En ayant anéanti celui qui avait la puissance de la mort, Jésus a maintenant ce pouvoir. C’est Lui qui tient les clés de la mort et du séjour des morts (Ap 1.19) A la fin des temps, au renouvellement de toutes choses, après le Jugement, la mort et le séjour des morts seront jetés dans l’étang de feu, appelé la seconde mort. Je crois, parce que la Bible le dit, que le Seigneur est allé dans le séjour des morts, mort Lui-même, pour anéantir la puissance du diable. Et quiconque ne fut pas trouvé dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu. (Ap 20.11-19) Le lieu de la seconde mort. C’est Lui qui a ce pouvoir sur toutes choses. Cette seconde mort sera prononcée lors du jugement, le dernier.
   C’est en cela qu’Il est au-dessus de toutes choses et que rien n’échappe à son gouvernement. Il a tout visité et triomphé de tout. Il règne au siècle des siècles. Bien sûr, un jour, toutes choses Lui seront soumises et Lui-même se soumettra au Père. Il règnera avec son Père et sous son autorité gouvernementale. Il est l’égal du Père, mais par sa soumission, Il glorifie le Père, et nous sommes entraînés dans cette soumission glorieuse.
   Il a fait cela, afin de remplir toutes choses. Comment toutes choses vont être remplies et comment le monde va connaître cette œuvre merveilleuse accomplie à la croix ? Oh ! c’est simple ! par son corps qui est l’église. Nous avons cette responsabilité ! Je crois que c’est pour cette raison que Paul, après avoir exalté Christ par ces quelques versets, nous enseigne sur l’église et la vie de celle-ci. Tout est parfaitement ordonné.

11 Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs,
12 pour le perfectionnement des saints, en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ,
13 jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ,

    Il a fait des dons aux hommes !…Afin de remplir toutes choses ! Rien n’échappe au Seigneur, absolument rien. Il a tout accompli et nous avons été donnés aux hommes pour manifester visiblement son œuvre éternelle de salut. Il nous a fait le don de la nouvelle humanité. Il nous a donnés à ceux qui ne le connaissent pas encore, pour pouvoir les toucher et leur témoigner de l’amour dont Il les a aimés (Jean 3.16). Il nous a donnés à eux, pour leur être un témoignage de salut. Et, bien sûr nous sommes donnés les uns aux autres au sein de son corps, son église.
     Il a donné aussi à l’église les uns comme apôtres, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs. Ces ministères ont été donnés à l’église. C’est assez paradoxal, mais ces ministères sont donnés à l’église pour le perfectionnement des saints. Etrange !!
     Tout d’abord, les apôtres tels ceux que le Seigneur a établis pour la naissance de son église sont uniques. Il y a maintenant, encore des apôtres ou missionnaires, des planteurs d’églises pour ainsi dire, mais les douze sont uniques. Nous voyons décrite dans Apocalypse 21, la nouvelle Jérusalem, l’épouse de l’Agneau, qui descend du ciel, flanquée de 12 portes sur lesquelles sont inscrits les noms des 12 tribus d’Israël. Les 12 fondements de cette muraille comportent les noms des 12 apôtres de l’Agneau. C’est pour cette raison qu’ils sont uniques. Le fait que leurs noms soient inscrits sur les douze fondements de la muraille est, en symbole, leur témoignage par l’évangile, le fondement de la cité céleste. Cet évangile continue à porter du fruit et des hommes sont sauvés chaque jour par ce témoignage qui durera jusqu’au retour du Seigneur. C’est le fondement des apôtres de l’Agneau.
     La muraille est ce qui est visible de l’extérieur et peut représenter ce témoignage, fondé sur l’œuvre des apôtres de l’Agneau.
     Les apôtres de maintenant sont ces missionnaires envoyés par le monde pour planter des églises, engendrées par leur prédication de l’ Évangile. Leur ministère s’exerce au sein de l’église pour enseigner les chrétiens et les rendre adultes et accomplis.
     Les prophètes ne sont plus ceux qui parlaient avec autorité de la part de l’Éternel et dont la parole était la Parole de Dieu. Paul, par l’Esprit, nous exhorte à ne pas mépriser les prophéties. Il nous demande de les examiner et de retenir ce qui est bon (1Th 5.19) Dans 1Co 14.29, il dit à l’église, lorsqu’elle se réunit, de juger ce que disent les prophètes. On est loin de la prophétie de l’Ancienne Alliance. Eux aussi, sont là pour enseigner les croyants et les mener vers une vie de maturité spirituelle.
     Les évangélistes sont aussi donnés à l’église. Ils doivent enseigner les membre de l’église à témoigner, par l’Esprit de l’œuvre du Seigneur Jésus. Je pense qu’ils ont été investis par le Seigneur, après une solide expérience. L’église est l’évangéliste par excellence. Ces frères aînés, qui ont su par l’Esprit toucher des hommes pour que Dieu les sauve, sont donnés à l’église pour recevoir cet enseignement précieux.
    Les pasteurs et docteurs, désignés ensemble, semblent indiquer un seul ministère. Il très difficile à un pasteur de nourrir les chrétiens s’il n’est pas capable d’enseigner, pensent certains théologiens.
     D’autres, au contraire, disent que se sont deux ministères différents. Je pense que les deux interprétations sont bonnes et non contradictoires. Il peut y avoir des docteurs qui n’ont pas vraiment le cœur de berger, et d’autres oui, mais c’est secondaire.
     Je crois que Paul, en citant ces ministères  de l’église, avait en vue le sacerdoce de tous les croyants. Je ne pense pas que, ici, Paul a en vue le ‘’gouvernement’’ de l’église, en mentionnant ces services, mais bien ce sacerdoce royal dont le Seigneur nous a équipés. Je crois qu’il faut rattacher ce passage à celui de 1Pierre 2.4-10.

4 Approchez–vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu ;
5 et vous–mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez–vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d'offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus–Christ.
6 Car il est dit dans l’ Écriture: Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse ; Et celui qui croit en elle ne sera point confus.
7 L’honneur est donc pour vous, qui croyez. Mais, pour les incrédules, La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle,
Et une pierre d'achoppement Et un rocher de scandale ; (2–8) ils s'y heurtent pour n'avoir pas cru à la parole, et c'est à cela qu'ils sont destinés.
9 Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière,
10 vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n’aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde.

    Ce passage est très simple, profond et concret. Il nous explique de façon pratique, quelle est notre vie au sein de l’église. Nous sommes au cœur de la vie de l’église, de son épanouissement, de sa marche et de son témoignage sur le monde. C’est un résumé de ce que nous méditons dans note lettre. Tous sans exception ont ce sacerdoce.
     Notre fondement est Jésus-Christ. Si une église s’éloigne de ce fondement, cette même pierre peut devenir un objet de scandale et une pierre d’achoppement, même pour nous, chrétiens ! D’où la nécessité de ces ministères, pour être fondé sur ces vérités éternelles qui sont : race élue, sacerdoce royal, peuple acquis, peuple de Dieu. Nous devons annoncer les vertus de Celui qui nous a appelés. Tous ensemble ! Les ministères ont été donnés à l’église pour sa formation, pour que celle-ci exerce collectivement tous ces ministères. L’église évangélise, enseigne la parole, prophétise, plante des églises, et par la communion fraternelle exerce le ministère pastoral. Tous ensemble !
     Lorsque Paul établissait des responsables au sein de l’église il faisait nommer des anciens. Il les recommandait au Seigneur et continuait son chemin sous l’autorité de l’Esprit. Ces anciens devaient être équipés par le Seigneur, pour le service auquel ils avaient été appelés. Dans chaque église, des anciens étaient établis pour le fonctionnement de l’église.
Lorsque Paul est parti pour Jérusalem,( en Actes 20), il a convoqué les anciens de l’église et les a exhortés à faire paître l’église de Dieu, qu’Il s’est acquise par son propre sang. Revenir au modèle de la première église serait une bénédiction glorieuse pour les chrétiens 
     Ces ministères ont été établis pour le perfectionnement des saints. C’est la raison énoncée dans ce passage. Pour perfectionner les saints, Paul utilise ce mot perfectionnement dont la racine vient du verbe qui signifie :
redresser, ajuster, compléter
1a) raccommoder (ce qui a été abîmé), réparer
1a1) compléter
1b) équiper, mettre en ordre, arranger, ajuster
1c) moralement: renforcer, perfectionner, compléter, faire de quelqu’un ce qu’il doit être (édition clé, strong)
     Ce verbe est employé dans Mathieu 4.22. Les fils de Zébédée réparaient les filets. Ce verbe est celui qui a donné : perfectionnement. Les fils de Zébédée réparaient les filets pour que ceux-ci soient efficaces pour la pêche. Ils perfectionnaient les filets, pour un service maximum, pour que les poissons ne passent pas à travers les trous des filets aux mailles abîmées.
     Ces ministères nous ont été donnés pour cette même raison. Avoir un service efficace et être capables de s’édifier. Ces ministères sont donnés à l’église, selon la volonté de Dieu, pour un service dans et hors de l’église, un service efficace, en corrigeant les erreurs.
     Pour ce qui est du verset 13, je vous renvoie à cette exhortation de Oswald Chambers. C’est lumineux de simplicité, mais combien édifiant ! Il intitule sa méditation : L'église chrétienne, et c’est vraiment bien vu

Jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus... à la mesure de la stature parfaite de Christ.
Réhabilitée par la Rédemption accomplie par Jésus-Christ, la race humaine tout entière peut retrouver des relations normales avec Dieu, telles qu'Il les voulait. L' Église cesse d'être une société d'ordre spirituel lorsqu'elle se préoccupe du développement de sa propre organisation. La réhabilitation de l'humanité par Jésus-Christ implique la manifestation du Christ dans la vie collective aussi bien que dans la vie individuelle. C'est dans ce but que Jésus a envoyé des apôtres et des docteurs: afin que l'unité spirituelle de tous puisse être réalisée. Nous ne sommes pas appelés à jouir isolément de la communion avec Dieu. Nous sommes appelés à laisser Jésus-Christ vivre en nous, de manière à réaliser l'Église, le corps de Christ. Ai-je en vue l'édification du corps de Christ ou seulement ma propre formation spirituelle ? L'essentiel est le lien qui m'unit personnellement à Jésus-Christ : " Afin que je le connaisse, Lui..." L'accomplissement du dessein de Dieu implique de ma part un abandon complet à sa volonté! Dès que je me recherche moi-même, je compromets mes relations avec Dieu. Quelle humiliation pour moi quand je découvrirai que mon but n'a pas été de glorifier Jésus-Christ, lui-même, mais seulement de glorifier ce qu'il a fait pour moi !
"Mon but, c'est Dieu lui-même. Ce n'est ni la joie, ni la paix, ni même sa bénédiction: c'est lui-même, mon Dieu
Est-ce bien vers ce but, et ce but seul, que tend toute ma vie ? (O. Chambers. LLB-France)
 
    Je pense qu’il faut s’arrêter un moment et s’imprégner de la pensée de ce frère, de ce qu’il a écrit. Le but ultime c’est bien Lui-même et non pas ce qu’Il nous a donné ou ce qu’Il nous donne encore…………. mais LUI !!! Interpellant, n’est-ce pas ?

14 afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction,
15 mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ.
16 C'est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s'édifie lui–même dans la charité.
 
    Ces versets nous font comprendre la finalité de ce que Paul a écrit dans cette partie de sa lettre. Si l’église vit tout ce qui est dit plus haut, cette église est fondée sur le roc et rien ne peut la toucher. Elle est solide et un vrai témoignage de la vie et de l’amour de Dieu sur la terre. Notre doctrine : Jésus-Christ ! Notre vie Jésus-Christ ! Notre loi Jésus-Christ ! Notre vérité Jésus-Christ ! Le Lien de cette nouvelle vie : le Saint-Esprit. La puissance, la motivation, la plénitude de cette nouvelle vie : l’amour !! Nous sommes des enfants de Dieu, pour l’obéissance et la soumission, mais des adultes dans la connaissance et la pratique de cette nouvelle vie. En tout cas, nous devrions l’être !
L’église grandit dans la vérité et l’amour. Vérité et amour sont liés, sont cités ensemble et je crois que c’est vital pour le bon fonctionnement de l’église. Nous connaissons des chrétiens qui sont un peu ‘’les gardiens’’ de la saine doctrine. Souvent lorsqu’ils détectent une erreur qui se glisse au sein de l’église, nous les voyons se lever en brandissant l’épée afin de pourfendre cette erreur. Une chose leur manque : redresser avec amour, pour ne pas blesser ou déstabiliser les frères faibles dans la foi. Si l’amour n’est pas la motivation de leur intervention, il est fort possible que la vérité annoncée provoquera des blessures, et découragera ces frères. Le remède peut devenir pire que le mal.
     D’autres, au contraire, au nom de ce même amour laisseront aller à la dérive des chrétiens, pour ne pas les blesser ou les chagriner. Dans ce cas aussi, le mal est semé dans les cœurs de ceux qui sont faibles. Si personne ne peut les redresser dans l’amour, les voilà emportés à tout vent de doctrine. Ce sont des personnes qui se laissent séduire par le dernier prédicateur à la mode dont ils ont entendu parler. Ils sont séduit par leur dernière lecture, même s’il y a des erreurs doctrinales grossières. Des personnes, aussi, qui interprètent la parole pour composer avec et ne pas obéir à ce qu’Elle nous demande. Je pense à des couples qui se forment sans être mariés, des compromis en tout genre (frauder le fisc, par exemple) accepter, ‘’par amour’’ des désordres dans les vies sans reprendre ces frères.
     Nous comprenons pourquoi Paul, en citant ces ministères, affirme qu’ils ont été donnés à l’église. Je vous laisse ce commentaire de J. Stott qui précise ma pensée :
 
« La vérité devient dure si elle n’est pas adoucie par l’amour, et l’amour devient faible s’il n’est pas renforcé par la vérité. L’apôtre nous exhorte à conjuguer les deux, ce qui, pour des chrétiens remplis de l’Esprit ne doit pas être difficile, puisque le Saint-Esprit est Lui-même l’Esprit de vérité et que son fruit est l’amour (Jn 14.17 ; 15.26 ; 16.31 ; Ga 5.22.) Il n’existe pas d’autre chemin que celui de la vérité associée à l’amour pour parvenir à l’unité et à la maturité chrétienne. (J. Stott)
 
    Cette description de la vie de l’église doit pénétrer nos cœurs. Elle doit faire une œuvre puissante par le Saint-Esprit pour nous permettre d’avoir une insatisfaction totale de notre vie d’église. Ne pas rester sur le statu quo de notre vie, mais rechercher, par le service dont le Seigneur nous a revêtus, à faire bouger les choses. Permettre par notre engagement à être des hommes faits par lesquels le Seigneur affermit l’église. Et surtout ne pas faire de compromis ! C’est le début de la dégringolade ! Et nous devenons des Laodicéens !!
     La vie de l’église c’est 24 heures sur 24 et pas seulement les moments où nous sommes ensembles dans un même lieu. Notre vie spirituelle est proportionnelle à notre communion avec notre Seigneur. Il est la Source de notre vie et de la vie de l’église. Ma soumission à sa volonté me permet d’être un vase utile pour mon maître. Ma communion avec le Seigneur est le moyen par lequel je peux devenir une bénédiction pour l’église. Il n’y a pas de secret, ni de recette toute faite. Seule la communion avec mon Seigneur me permet d’être un homme donné à l’église par le Seigneur. Et pourquoi pas, aussi, un de ces ministères !
    Notre insatisfaction est le moyen par lequel nous pouvons devenir des bénédictions pour l’église. Je précise ma pensée : insatisfaction ne veut pas dire quelqu’un qui cherche à tout prix le gavage spirituel pour aller de réunions en réunions, de conventions en conventions de séminaires en séminaires, mais quelqu’un insatisfait de sa vie spirituelle. Une personne qui cherche le Seigneur, avant tout dans le secret de sa chambre. Quelqu’un qui est avide de donner, qui veut recevoir pour donner, qui cherche toujours à pourvoir aux besoins des autres. Je parle de cette insatisfaction-là et non pas de ce gavage spirituel de quelques-uns et qui demandent toujours plus. Malheureusement, ce sont souvent des personnes qui n’ont pas grand chose à donner !!
     Ne plus être emporté à tout vent de doctrine, est le but essentiel de ces ministères donnés à l’église. C’est tellement vital !
Nous avons des déferlantes incroyables de toutes sortes de doctrines. Ces doctrines séduisantes et bien transmises peuvent être la source de désordres terribles au sein des églises. C’est pour cela que Paul cite ces ministères pour que nous soyons capables de discerner ce qui est de Dieu et ce qui est du diable par la formation reçue de ces frères.
Notre Seigneur Jésus-Christ n’est pas une doctrine, Il est le Dieu vivant qui habite dans nos cœurs par son Esprit. Que faisons-nous des interpellations de l’Esprit de Christ, lorsqu’Il s’adresse à nous dans le secret de notre cœur ?
    Je pense à tous ces rassemblements où les chrétiens vont chercher les prodiges et les miracles promis par les affiches et prospectus distribués par les organisateurs. La plupart de ces chrétiens ont souvent des vies en dents de scie.
Nous voyons souvent la pub de ces rassemblements où est mis en exergue les miracles, les délivrances, les ministères et je me demande si le Seigneur apprécie vraiment ce genre de publicité. Ces organisateurs font du marketing, comme s’ils mettaient en vente un produit quelconque. C’est navrant, mais combien actuel !
     Je crois à tous ces prodiges et ces miracles, bien sûr, mais, mettre l’accent sur ceux-ci pour attirer les foules, je trouve cela insupportable et indigne de notre vocation.
Dans ces rassemblements, les projecteurs sont dirigés sur ce que donne ou peut donner le Seigneur, mais, hélas ! Pas sur Sa Personne ! Le Seigneur n’a pas besoin de pub, mais d’une église qui vit comme nous le décrit ce passage d’Ephésiens (14-16) Cette église n’a pas besoin de pub, car si le Seigneur vit vraiment en elle, selon sa volonté, c’est Lui qui va attirer, à travers notre vie, les perdus, ceux qu'Il est venu sauver.
     Je crois que nous devons vivre de sa vie et le Seigneur ajoutera ceux qui sont sauvés. On ne peut rien ajouter, ni retrancher à son œuvre, elle est parfaite ! Ce que nous faisons dans son œuvre, Il l’a déjà accompli.
    La première église n’avait pas de bâtiments, pas de structures, pas de moyens comme les nôtres, et pourtant, elle a abondamment répandu l’ Évangile. Son développement a été magnifique parce que conduite par le Seigneur l’Esprit.
   Les membres de l’église de Philadelphie qui étaient pauvres et avec peu de puissance avaient le ciel ouvert et des couronnes sur leurs têtes. Ils régnaient ! Car ils s’attendaient au Seigneur pour leur marche. On pourrait encore allonger la liste de ce qui n’est pas de Dieu au sein du fonctionnement des églises. Mais que le Seigneur nous garde d’être des jeteurs de pierres. Que nous soyons des intercesseurs pour l’église !
    Je vous partage la conclusion de ce passage (4.1-16) tirée du livre la lettre aux Ephésiens de J. Stott, laquelle est très pertinente :

Telle est la vision que Paul a de l’église. La nouvelle société fondée par Dieu doit manifester la charité, l’unité, la diversité et une maturité croissante. Ce sont là les caractéristiques d’une vie ‘’digne de la vocation’’ que Dieu nous adressée et que Paul nous supplie de mener (v.1)
Plus nous partageons la vision de Paul, plus nous serons insatisfaits du statu quo ‘’ecclésiastique’’. Certains d’entre nous sont trop conservateurs, trop satisfaits d’eux-mêmes, trop heureux d’approuver la situation présente et réfractaires à tout idée de changement. D’autres sont trop radicaux, prêts à rejeter ‘’l’institution.’’ Face à ces extrêmes, nous avons besoin de mieux comprendre la nouvelle société que doit incarner l’église.
Certains veulent principalement doter l’église de structures qui témoignent de son unité et se soucient beaucoup moins de la voir devenir une communauté authentiquement diaconale, (au service mutuel) caractérisée par l’humilité, la douceur, la patience, la persévérance et l’amour. Paul se préoccupait en priorité non des structures mais de l’amour dans l’église ; il commence et termine ce passage par l’amour (v. 2, 16)
D’autres cherchent à avoir une notion théologique claire de l’unité, mais la division qui s’étale de partout et contredit leur théologie ne les trouble pas le moins du monde.
D’autres encore se satisfont de l’uniformité de la vie ecclésiale et d’une liturgie triste, ennuyeuse, terne, monotone et morte. Ils n’ont jamais perçu la variété dans le plan de Dieu ni la diversité des ministères destinés à enrichir et à ranimer leur vie de membres du corps de Christ.
D’autres, enfin, ont une conception statique de l’église. Il leur suffit que la congrégation s’efforce de maintenir son auditoire et ses programmes. Ils n’ont aucune vision de la croissance de l’église, ni sur le plan quantitatif par des efforts d’évangélisation, ni sur le plan qualitatif par la recherche de la maturité de ses membres.
Cette autosatisfaction est indigne de la vocation de l’église. Quel contraste entre ces conceptions et celle que Paul nous a exposée d’une communauté qui cherche à approfondir la communion de ses membres, à rendre visible leur unité ou à la rétablir lorsqu’elle a été brisée, à mettre en œuvre les dons de chacun, à tendre constamment vers une plus grande maturité et maintenant la vérité dans l’amour !
Faisons nôtre cet idéal biblique de l’église. Alors nous mènerons une vie qui en sera digne !

    Paul a présenté le nouveau peuple de Dieu, celui créé en Christ (2.10) qui unit par la foi en Son œuvre le Juif et le non-Juif (2.15-16 ; 3.6) Les uns et les autres ont tous été entés sur le vrai Cep, notre Seigneur Jésus-Christ. Nous sommes, en Lui, sa vigne. C’est la postérité promise au serviteur de l’ Éternel qui se trouve en Esaïe 53 :
 
10 Il a plu à l' Éternel de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours ; Et l'œuvre de l' Éternel prospérera entre ses mains.
11 A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards ; Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes, Et il se chargera de leurs iniquités.
12 C'est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands ; Il partagera le butin avec les puissants, Parce qu'il s'est livré lui–même à la mort, Et qu'il a été mis au nombre des malfaiteurs, Parce qu'il a porté les péchés de beaucoup d'hommes, Et qu'il a intercédé pour les coupables.

    Quel beau texte que celui-ci ! Nous voyons la souffrance du Seigneur, sa mort, sa résurrection (il prolongera ses jours) et sa postérité. Nous sommes son œuvre ! Quelle merveille !
    Nous sommes le fruit de l’amour du Père, le fruit des souffrances du Seigneur, le fruit de son obéissance au Père pour nous sauver en expiant nos fautes. Nous sommes aussi le fruit de son intercession, celle de Jean 17 et de sa vie terrestre qui a été une prière permanente pour le salut de l’humanité. Son intercession continue actuellement (Rm 8.34) Le Seigneur rassasie ses regards par la vie de sa postérité, son église, son Épouse. Glorieux, non ?

C’EST MA CONCLUSION A CE MERVEILLEUX PASSAGE DE LA PAROLE DE DIEU 

jcb

petite méditation sur Ephésiens 3

LE MYSTERE Ephésiens 3

1 _ A cause de cela, moi Paul, le prisonnier de Christ pour vous païens…
2 si du moins vous avez appris quelle est la dispensation de la grâce de Dieu, qui m’a été donnée pour vous.
3 C’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d’écrire en peu de mots.
4 En les lisant, vous pouvez vous représenter l’intelligence que j’ai du mystère de Christ.
5 Il n’a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l’Esprit aux saints apôtres et prophètes de Christ.
6 Ce mystère, c'est que les païens ont un même héritage, forment un même corps, et participent à la même promesse en Jésus-Christ par l'Evangile,
7 dont j’ai été fait ministre selon le don de la grâce de Dieu, qui m’a été accordée par l’efficacité de sa puissance.
8 A moi, qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d’annoncer aux païens les richesses incompréhensibles de Christ,
9 et de mettre en lumière quelle est la dispensation du mystère caché de tout temps en Dieu qui a créé toutes choses,
10 afin que les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par l’Eglise la sagesse infiniment variée de Dieu,
11 selon le dessein éternel qu'il a mis à exécution par Jésus-Christ notre Seigneur,
12 en qui nous avons, par la foi en lui, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance.

    Lorsque Paul a écrit cette lettre, il était prisonnier. C’est une phrase qu’il laisse en suspens. Il la reprendra au chapitre quatre et verset un, pour certains commentateurs ou au verset 14 pour d’autres. J’ai l’impression qu’il s’est laissé emporté par une onde de joie venant du Saint-Esprit. Il était sûrement exalté de pouvoir partager cette révélation aux chrétiens qui allaient recevoir cette lettre, et particulièrement les païens !
    A remarquer qu’il se définit comme prisonnier de Christ. Il était pourtant aux mains des Romains, mais pour lui, il est évident que c’est le Seigneur qui a permis cette détention. Il était sûrement à Rome, lorsqu’il a écrit cette lettre, celle aux Colossiens et celle à Philémon, (d’après l’encyclopédie des difficultés bibliques)
Par trois fois, il écrit le mot mystère. Il ne peut pas y avoir de plus grande révélation que celle-ci. Il devait se réjouir à la pensée de l’allégresse de ces païens qui allaient découvrir l’amour de Dieu pour eux. Il est vrai que cette révélation a pu provoquer quelque réaction de la part du peuple élu. Car, à ce peuple élu sont ajoutés les païens ! Les Juifs et les païens forment le nouveau peuple élu. Ce peuple n’a plus un territoire défini pour y vivre. Son territoire est la terre entière !
    Ce peuple n’a plus un Temple dans lequel il doit venir pour adorer. Ce peuple est le Temple de Dieu ! Il est l’habitation de Dieu en Esprit ! Ce Temple est partout dans le monde      Je peux comprendre le bouleversement dans les cœurs de ceux qui était le peuple élu. Il est toujours le peuple élu, mais pour être de ce peuple, maintenant, il faut passer par la croix. Il n’est plus question de généalogie pour être sûr de faire partie du peuple élu, mais de naître d’en haut. Le père du peuple élu était Abraham. Le Père du nouveau peuple élu c’est l’Eternel, engendré par l’œuvre de la croix, le Juif premièrement et le païen !
Il révèle la dispensation du mystère caché de toute éternité. Le mystère de Christ ! Celui par qui et pour qui tout existe ! L’église est le mystère de Christ !
    Les païens sont co-héritiers de cette bénédiction donnée à Abraham pour toutes les nations de la terre, lorsque celui-ci a été appelé par l’Eternel. Depuis, par l’œuvre du Seigneur Jésus, cette bénédiction a pu s’étendre à toutes les nations. Le peuple élu est composé du Juif premièrement et du païen.
    Les païens sont co-membres de ce même corps, l’église. Ils sont sur le même pied d’égalité que les Juifs. Par la grâce qui coule de l’œuvre de la croix nous sommes un en Christ. Il n’y a plus ni races, ni circoncis ou incirconcis au sein de cette nouvelle création engendrée par les souffrances de Christ. Cette nouvelle création ou nouvel homme ne peut vivre et s’épanouir qu’en Jésus-Christ. L’église est le nouvel homme, la nouvelle humanité. Dieu, par l’œuvre du Seigneur, a repris ses droits sur les hommes, en expiant leurs péchés.
    Les païens sont co-participants de la même promesse. Nous sommes dans la révélation ultime de Dieu pour l’homme. Qu’il soit Juif, qu’il soit païen, il n’y a qu’un seul homme nouveau, une nouvelle humanité en Christ et dont il est la Tête. Cette nouvelle humanité a reçu toutes les promesses faites à Abraham. Toutes les promesses de l’Ancienne Alliance sont ce ‘’oui en Lui’’ (2co 1.20) Tout est en Christ. Si nous sommes en Lui, toutes les promesses réalisées sont à nous, à ceux qui Lui appartiennent. Tout est en Lui.
    Je crois que c’est fondamental pour comprendre ce que nous avons reçu de Lui. Il est le TOUT, la fin de toute chose et le commencement de toute chose. Tout est en Lui. Nous sommes en Lui, si nous croyons et vivons selon cette vérité. Nous sommes vraiment au sommet d la révélation de Dieu pour l’humanité. Tout cela est le butin de la croix pour l’homme !
    Nous avons (Juifs et païens), par la foi en Lui, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance. (v. 12) Ce nouvel ordre, dans lequel nous vivons, nous permet de vivre dans la présence de Dieu, par la grâce de Dieu et la puissance de l’Esprit. Il faut, bien sûr, obéir à l’Esprit !
    Pour aller plus loin dans cette révélation, je me suis librement inspiré de l’enseignement de Kenneth O’Hare à qui je dois beaucoup. Il m’a fait aimer et découvrir qui était Jésus-Christ.
    Alors, allons un peu plus au sujet de cette révélation, de ce mystère dont nous entretient Paul. Nous allons examiner quelques versets dans le livre de l’Apocalypse qui mentionne ce mystère de Dieu. Lisons ces versets du chapitre 10 :

5 Et l’ange, que je voyais debout sur la mer et sur la terre, leva sa main droite vers le ciel,
6 et jura par celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et les choses qui y sont, la terre et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, qu’il n’y aurait plus de temps,
7 mais qu’aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s’accomplirait, comme il l’a annoncé à ses serviteurs, les prophètes.

    Nous retrouvons, au verset sept de l’Apocalypse, ce mystère et « que le mystère de Dieu s’accomplirait, comme il en avait annoncé la bonne nouvelle à ses serviteurs les prophètes » Le mystère de Dieu. Nous trouvons dans Ephésiens 1.9 « le mystère de Sa (Dieu) volonté, le dessein bienveillant : tout réunir en Christ ». Puis, au Chapitre deux, le nouvel homme est créé en sa Personne. Ensuite, nous avons ce verset six, du chapitre trois, qui nous occupe, où il est affirmé que le Juif et le païen ont tous, les mêmes bénédictions.
    Alors, se pose une question : est-ce que ce mystère est accompli ? Ou bien est-ce que nous n’avons que les prémices de cette promesse ? En lisant cette lettre, nous pouvons affirmer que c’est accompli. Il s’agit, dans le livre de l’Apocalypse, comme dans la lettre aux Ephésiens, du mystère de Dieu. Le mystère est révélé parce qu’il est accompli.
    Retournons dans l’Apocalypse au chapitre onze dans lequel Jean voit le septième ange sonner de la trompette.

15 Le septième ange sonna de la trompette. Et il y eut dans le ciel de fortes voix qui disaient : Le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Christ ; et il régnera aux siècles des siècles.
16 Et les vingt–quatre vieillards, qui étaient assis devant Dieu sur leurs trônes, se prosternèrent sur leurs faces, et ils adorèrent Dieu,
17 en disant : Nous te rendons grâces, Seigneur Dieu tout–puissant, qui est, et qui étais, de ce que tu as saisi ta grande puissance et pris possession de ton règne.
18 Les nations se sont irritées ; et ta colère est venue, et le temps est venu de juger les morts, de récompenser tes serviteurs les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et de détruire ceux qui détruisent la terre.
19 Et le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l’arche de son alliance apparut dans son temple. Et il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, un tremblement de terre, et une forte grêle.

    Christ règne ! Il règne car tout pouvoir Lui a été donné. Dieu a tout mis sous ses pieds ! Nous méditerons sur Sa puissance en abordant le chapitre 4 de cette lettre. Nous lisons dans Hébreux 2 : « en lui soumettant ainsi toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui reste insoumis. Cependant, nous ne voyons pas encore que toutes choses Lui soient soumises. Mais celui qui a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, Jésus, nous le contemplons couronné de gloire et d’honneur, à cause de la mort qu’Il a soufferte ».

    Ce royaume du monde a été remis à notre Seigneur. C’est fait ! La septième trompette a sonné le royaume a été remis entre les mains du Seigneur. Ce que Jean a vu est accompli. La Parole nous l’affirme sans ambiguïté. On ne voit pas encore que tout Lui soit soumis, mais Il règne. Nous devons le croire et être fortifié par cette vérité fondamentale !
    L’église n’a plus rien à attendre, si ce n’est le retour du Seigneur en gloire. Ce Jour-là nous connaîtrons qu’Il est avant toute chose et que tout subsiste en Lui. Nous connaîtrons que Dieu avait tout mis sous ses pieds. Nous contemplerons Celui par et pour qui tout existe. Pénétrons du mieux que nous pouvons dans ces œuvres qu’Il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions (2.10). Ainsi nous pourrons montrer sur la terre, la puissance et le caractère de Celui qui nous a sauvés. Par ces œuvres, celles qu’Il a préparées, nous pouvons et devons régner sur la terre !
    Le verset 17 de ce passage, dans l’Apocalypse, nous dit : « Nous te rendons grâce, Seigneur Dieu Tout Puissant qui est et qui était. Nous avons l’habitude de lire ‘’Celui qui est, qui était et qui vient’’. ’’Qui vient’’ a été supprimé dans ce texte, tout simplement parce qu’Il est venu !
    Donc, Il est de toute éternité et Il était, mais Il ne vient plus. C’est fait ! Nous le verrons quand il manifestera sa gloire, à son Avènement pour que tout genou fléchisse devant le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs qu’Il est ! Sa venue en gloire prouvera que tout est accompli, qu’il n’y avait plus rien à attendre. Nous sommes arrivés à la consommation de toutes choses.
    Les vingt-quatre vieillards ou anciens, selon les traductions, qui sont devant le trône se prosternent et adorent Dieu. Ils sont le symbole de l’adoration de l’église exerçant son sacerdoce royal en esprit et en vérité. Dès qu’il s’agit de décrire la gloire de notre Dieu, nous voyons l’adoration des fidèles. Lorsque Jésus était sur terre la gloire était liée à ses souffrances (la gloire de Dieu et celle du Seigneur). Maintenant que le Seigneur est dans le ciel avec le Père, la gloire est liée à Son adoration par son église, symbolisée par les vingt-quatre et les quatre êtres vivants.
    Une dernière chose à mentionner dans ce passage : l’Arche de l’Alliance apparaît dans son Temple. L’Arche est dans le ciel. Ce coffre qui était le trône de Dieu sur la terre et qui attestait la présence de l’Eternel au milieu de son peuple est rentré dans son repos. Le repos de Dieu ! Dans l’avant-dernier chapitre de l’Apocalypse, Jean décrira ce Temple : c’est Dieu Lui-même, ainsi que l’Agneau. Quelle merveille ! Que de grâce !
    Pour bien apprécier cette vision, il faut se souvenir de la fin de la prière de Salomon, lors de la consécration du Temple. Salomon finit sa prière ainsi :

41 Maintenant, Eternel Dieu, lève–toi, viens à ton lieu de repos, toi et l'arche de ta majesté ! Que tes sacrificateurs, Eternel Dieu, soient revêtus de salut, et que tes bien–aimés jouissent du bonheur !
42 Eternel Dieu, ne repousse pas ton oint, souviens–toi des grâces accordées à David, ton serviteur ! (2Ch 6)

    Le Temple que Salomon, sur l’ordre de l’Eternel, avait bâti pour Dieu est devenu le lieu de repos de l’Eternel. La gloire de l’Eternel a envahi ce Temple, le feu est tombé sur les sacrifices et les sacrificateurs ne pouvaient entrer dans le Temple. Je crois que Jean a vu la réalité dont l’ombre était la consécration du Temple de Salomon. Jean nous décrit le vrai Temple, la véritable Arche et plus tard la véritable Jérusalem qui descend d’auprès de Dieu et qui est l’épouse de l’Agneau. Toutes les nations de la terre viennent, par la prédication de l’Evangile, à cette Jérusalem céleste. Le Juif et le païen ensemble pour adorer le Père par la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ. Dieu est entré dans son repos, par l’œuvre de notre Seigneur Jésus-Christ ! Le fameux septième jour ! Dieu se repose, car Il a la communion avec l’homme, le nouveau, celui décrit dans Ephésiens.
    Je ne peux que penser à cette prophétie de Jérémie :

En ces jours–là, dit l'Eternel, On ne parlera plus de l'arche de l'alliance de l'Eternel ; Elle ne viendra plus à la pensée ; On ne se la rappellera plus, on ne s'apercevra plus de son absence, Et l'on n'en fera point une autre.
17 En ce temps–là, on appellera Jérusalem le trône de l'Eternel ; Toutes les nations s'assembleront à Jérusalem, au nom de l'Eternel, Et elles ne suivront plus les penchants de leur mauvais cœur. (Jérémie 3)

     Nous savons que l'Eternel siégeait entre les deux chérubins qui étaient sur le couvercle de l'arche de l'alliance (1Sam. 4.4, 2Sam. 6.2, Ps. 80.2 etc) L'arche était le trône de l'Eternel au milieu de son peuple. A présent c'est tout Jérusalem qui devient le trône de l'Eternel, le lieu d'où Il règne sur les nations. Je crois que cette Jérusalem est décrite dans Apocalypse 20, c'es la céleste et elle est aussi l'épouse de l'Agneau.
   Il y a des personnes de toutes les nations sauvées et qui sont membres de cette Jérusalem céleste. Elle est le lieu du trône de Dieu. C’est à partir de cette Jérusalem céleste, l’épouse de l’Agneau que le Seigneur règne sur la terre. Le Seigneur nous donne de régner avec Lui en pratiquant ces œuvres qu’Il a préparées pour nous. Par celles-ci et la soumission à son Esprit nous régnons sur la terre. Nous attendons, tous, ce règne futur, lorsque le Seigneur remettra entre les mains du Père le royaume, et que le dernier ennemi (la mort) sera vaincu. (1Co 15) En attendant ce règne glorieux, nous avons la puissance de Dieu pour régner maintenant.
    Le Seigneur Jésus nous a montré la voie : la croix ! Le sommet de la puissance de Dieu s’est manifesté lorsqu’Il était sur la croix, en agonie. Il a été écrasé à cause de nos fautes (Es 53.5) Ce sont nos fautes qui L’ont écrasé. Serge Tarassenko dit dans un commentaire sur ce verset que son cœur a explosé de chagrin, en pensant à nous ! Ce n’est pas le supplice de la croix qui l’a tué, ni les hommes, mais le chagrin qu’Il a eu en voyant notre condition, séparé du Père. Il s’est englouti dans la mort.
    A ce moment toute la puissance de l’ennemi a été anéantie. Notre puissance ne peut être que l’œuvre de la croix sur nos vies. La croix est le seul chemin de la puissance pour l’homme. Il n’y en a pas d’autres ! C’est quand je suis faible que je suis fort ! (2Co 12.10)
    Paul mentionne la richesse insondable du Christ. Il nous a décrit au premier chapitre quelques-unes de ces richesses. Dans l’Ancienne Alliance, le peuple était béni dans le pays, s’il observait la Loi donnée à Moïse. La bénédiction était sur ceux qui vivaient dans le pays en étant obéissant à la Loi.
    Notre vie est en Christ. Nous avons tout pleinement en Lui. Il est notre vie, notre pays promis. Notre vie est cachée en Lui. Il est, avec nous, cette nouvelle humanité, ce nouvel homme corporatif. Nous sommes citoyens du ciel, puisque nous sommes assis avec Lui dans les lieux célestes. Il est le nouvel Israël, l’Israël de Dieu et c’est ce que nous sommes en Lui. Nous avons, nous païens, ce droit de cité!
    La richesse insondable du Christ. Le pays d’Israël avait des limites, et ses richesses étaient limitées, le nouvel Israël n’a pas de limites dans ses richesses ! Il est spirituel, réalité du pays de Canaan ! Nous avons, bien sûr, des limites qui nous permettent de savourer les richesses insondables du Seigneur. Par limites je veux dire que nos limites sont spirituelles. Si je désobéis au Seigneur, je passe la frontière du Pays ! Comment comparer avec l’Ancienne Alliance ? Rien n’est comparable à notre Seigneur Jésus-Christ ! Nous sommes arrivés à la consommation de toute chose et tout est en Christ. Notre pays, c’est le monde entier !
    Paul affirme que les principautés et les pouvoirs dans les lieux célestes connaissent, par l’église, la sagesse de Dieu dans sa grande diversité.
    Ces principautés et ces pouvoirs, nous les trouvons dans Colossiens 2.15. Paul nous affirme, par l’Esprit de Dieu, que ceux-ci ont été dépouillés et publiquement livrés en spectacle, et le Seigneur a triomphé d’eux, par la croix.
    Je crois que ces pouvoirs et principautés dans les lieux célestes avaient décidé de faire mourir le Seigneur. C’est eux qui ont excité les foules et les religieux pour faire clouer le Seigneur de Gloire, l’Agneau de Dieu, à la croix. Ils ne se doutaient pas qu’en agissant ainsi, c’est selon la volonté de Dieu qu’ils agissaient et que les jours de leur puissance étaient comptés.
    Paul nous exhorte, à la fin de sa lettre, de lutter contre ces principautés et ces pouvoirs. Ce que ceux-ci n’ont pu faire pour le Seigneur, ils essaient de le faire pour nous, afin de détruire cet homme nouveau que nous sommes en Lui, l’église. Mais le Seigneur nous a promis que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle ! (Mt 16.18)
Comment ces êtres célestes peuvent-ils, voir la sagesse de Dieu dans sa grande diversité ? Par l’église, bien sûr ! Mais, quelle est cette sagesse révélée par l’église ? Comment décrire cette sagesse ? Regardons quelques versets dans 1Corinthiens 1 :

19 Aussi est–il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, Et j'anéantirai l'intelligence des intelligents.
20 Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n'a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ?
21 Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication.
22 Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse:
23 nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens,
24 mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs.
25 Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes.

    Je suis ébloui par la concision et la définition de la sagesse et de la puissance de Dieu dans ce passage. La sagesse de l’homme est anéantie par la révélation de cette sagesse de Dieu. Comment comprendre que la mort d’un homme puisse être la puissance suprême qui a anéanti la puissance des êtres célestes ? Ils ont été livrés en spectacle et dépouillés par la puissance de la croix. Incroyable ! La sagesse de Dieu c’est le Christ crucifié ! La puissance de Dieu c’est le Christ crucifié ! Bouleversement total ! Qui peut accepter cela parmi les sages et les puissants de ce monde ? L’église est le fruit de la sagesse de Dieu. Elle se développait grandement, sans moyens et au milieu de persécutions terribles ! A son début elle s’accroissait sans puissance humaine ! Elle vivait, témoignait touchait des hommes pour les mener au salut !
    Ce que Paul affirmait dans cette lettre n’était pas une théorie ou quelque chose de plus ou moins acceptable. La prédication de la mort expiatoire du Seigneur touchait beaucoup de personnes et ce qu’affirmait Paul était vérifiable chaque jour par l’église qui croissait.
    John Stott écrit dans son commentaire sur Ephésiens :

« En fait, la naissance de l’église en tant que communauté d’hommes et de femmes sauvés et réconciliés est une démonstration publique à la fois de la puissance, de la grâce et de la sagesse de Dieu. En effet, Paul a souligné la puissance de Dieu qui rend à la vie (1.19 - 2.6), la richesse surabondante de la grâce divine (2.7), et maintenant la sagesse de Dieu dans sa grande diversité (3.10). Le mot polupoikilos, traduit par grande diversité, multiple (TOB), infiniment variée (Sg), signifie littéralement de plusieurs couleurs ; il servait habituellement à décrire les fleurs, les couronnes, les tissus brodés et les tapis tissés. La Septante utilise sa forme la plus simple de poikilos pour désigner la tunique bigarrée (B. la colombe) ou princière (TOB) que Jacob avait donnée à Joseph, son plus jeune fils (Gn 32.3,23,32). L’église en tant que communauté multiraciale et multiculturelle, se présente comme une somptueuse tapisserie. Ses membres viennent d’arrière-plan les plus divers. Aucun autre groupement humain ne lui ressemble. Elle est unique dans sa diversité et son harmonie. Elle est la nouvelle société de Dieu. Par la grande diversité qui la caractérise, l’église est le reflet de la sagesse infiniment variée de Dieu »

    Cette description est le côté visible de l’église, ce que l’on peut voir à l’œil nu. Je pense que le côté invisible de l’œuvre de la croix est la puissance de la sagesse de Dieu. C’est cette sagesse-là qui interpelle ces êtres célestes. Ils ont employé la force pour arriver à leur fin, c’est-à-dire détruire l’œuvre rédemptrice de Dieu par la mort de Jésus.
    Cette mort qu’ils ont provoquée a été leur défaite définitive et sans aucun recours. La sagesse de Dieu se voit dans cette église, car elle a été engendrée par la mort de Christ qui a succombé sous le complot de ces êtres. Ils ne savaient pas qu’ils étaient le moyen par lequel Dieu allait sauver le monde. La puissance détruite par la faiblesse et la mort, voilà la sagesse de Dieu. L’église est le fruit de cette sagesse. Il doit en être de même aujourd'hui!
    Continuons la lecture de ce premier chapitre de la première lettre aux Corinthiens :

26 Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles.
27 Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes ;
28 et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont,
29 afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu.
30 Or, c'est par lui que vous êtes en Jésus–Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption,
31 afin, comme il est écrit, Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur !

    La sagesse de Dieu est très bien décrite dans ce passage. Cette sagesse est pour nous, pour nos vies, pour que l’église témoigne de la puissance de Dieu, par notre faiblesse absolue. Nous sommes les choses folles, faibles, viles, celles qui ne sont point et que l’on méprise ! C’est par ces êtres sauvés que nous sommes, que les principautés et les pouvoirs dans les lieux célestes voient la sagesse de Dieu. Plus nous sommes faibles, plus nous sommes forts. Cette puissance a sa source en Dieu par la croix. La sagesse de Dieu donne la vraie force, inconcevable pour nous ! C’est visible depuis les lieux célestes.
    Plus l’église est faible, plus elle est méprisée, plus elle paraît folle, suite à des prises de positions à contre-courant, plus elle manifeste la sagesse de Dieu. C’est un bouleversement total, un séisme pour ceux qui nous voient vivre ici bas et dans les lieux célestes.
    Nous avons, par la foi en Lui, la liberté de nous approcher de Dieu. C’est une fois de plus, une démonstration de la sagesse de Dieu.
   Nous avons un exemple dans l’Apocalypse de cette église selon Dieu : celle de Philadelphie.

7 Ecris à l’ange de l’Eglise de Philadelphie : Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n’ouvrira:
8 Je connais tes œuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n’as pas renié mon nom, j’ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer.
9 Voici, je te donne de ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent ; voici, je les ferai venir, se prosterner à tes pieds, et connaître que je t’ai aimé.
10 Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre.
11 Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.
12 Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus ; j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau.

    Nous voyons que cette église est décrite comme n’ayant pas de puissance. C’est une église qui a persévéré et qui a gardé la Parole du Seigneur. Une église qui n’a pas renié le Nom du Seigneur. Le Seigneur s’occupe personnellement de cette église. Elle a:

--une porte ouverte que personne ne peut fermer. La porte du Ciel, je crois.
--le Seigneur va leur livrer leurs ennemis. Ils vont se prosterner devant eux, témoignage que le Seigneur les a aimés
--le Seigneur promet de les garder de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre. Les garder ne veut pas dire ne pas souffrir, mais résister par la puissance du Seigneur à cette épreuve.
--l’assurance de la venue du Seigneur, car Celui-ci leur dit ‘’Je viens bientôt.’’ C’est un encouragement exceptionnel pour cette église.
--une couronne, elle règne !
--les promesses du verset douze sont merveilleuses !

    C’est une église qui est sous la puissance de Dieu, car elle n’a aucune puissance d’ici-bas pour vivre dans ce monde. Je suppose que la sagesse de Dieu est visible pour ce monde invisible qui a voulu anéantir l’œuvre rédemptrice de Dieu par sa puissance propre !
    La prière de Paul ! Il commence sa prière par un acte d’adoration en fléchissant les genoux devant le Père. Le Seigneur a révélé, dans Jean 4, que c’est le Père qui cherche des adorateurs en esprit et en vérité. Chaque fois que nous adorons, c’est le Père qui est devant nous !
    Il sait quoi demander à ce Père merveilleux ! La révélation de la volonté de Dieu est le préalable à toute requête (J. Stott). Paul sait. Sa requête n’est pas pour lui, mais pour les Ephésiens pour qu’ils puissent apprécier cette révélation et pénétrer dans sa richesse, et vivre sur son fondement. Lisons-la :

14 A cause de cela, je fléchis les genoux devant le Père,
15 duquel tire son nom toute famille dans les cieux et sur la terre,
16 afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur,
17 en sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi ; afin qu’étant enracinés et fondés dans l’amour,
18 vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur,
19 et connaître l’amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu.
20 Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous demandons ou pensons,
21 à lui soit la gloire dans l'Eglise et en Jésus–Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen !

    Lisons, comme départ de cette méditation ces quelques lignes de J. Stott qu’il a écrit dans son commentaire de cette lettre :

« Pour connaître les préoccupations et les ambitions principales d’un chrétien, il suffit d’étudier le contenu et l’ardeur de ses prières. Nous prions tous pour des sujets qui nous touchent de près ; l’absence dans nos requêtes, de certains sujets traduit généralement, tout simplement, un manque d’intérêt à leur égard. Car la prière est l’expression d’un désir. Ainsi, la conversion de ses frères de race est pour Paul autant objet de son vœu profond que de sa prière : « Le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu….. » (Ro 10.1). Tel est le cas de la seconde prière formulée par Paul dans cette lettre, et dans laquelle, il épanche son âme devant Dieu. » (J. Stott)

    Cette prière de Paul est encore efficace et agissante pour ceux qui la lisent. C’est l’Esprit qui parle à nos cœurs et qui nous enrichit par la révélation de tout ce qui vient d’être dit. Ce que nous lisons devient vie dans nos cœurs.
    Toute famille dans les cieux et sur la terre tire son nom du Père. Toute famille a un ancêtre commun. Nous sommes tous de la même famille puisque nous descendons, tous, du premier couple que Dieu a mis sur la terre. Dans le contexte de cette lettre, c’est Dieu qui est notre Père, notre ‘’ancêtre’’ commun à tous. Je dis cela parce que Paul mentionne ceux de cette famille qui sont dans les cieux et ceux qui sont sur la terre. La mort nous sépare momentanément, mais nous sommes cette même famille. Nous avons l’église militante sur la terre et celle qui a vaincu et qui est triomphante dans le ciel. Ce sont deux parties de la même et grande famille de Dieu. A son avènement, cette église sera réunie éternellement ! Il ne faut pas oublier que pour un chrétien la mort est le sommeil dans l’attente de la résurrection. Le chrétien ne meurt pas, mais il s’endort dans le Seigneur ! Merveilleux !
    Paul demande, ensuite, au Père, de nous donner selon la richesse de sa gloire. Ce que demande Paul pour chacun d’entre nous n’est pas mesurable ! Nous pouvons recevoir selon la richesse de Dieu, celle de sa gloire. La gloire de Dieu, c’est de cacher les choses comme nous le dit un proverbe (25.2) Ces choses Dieu les cache dans notre cœur. Elles deviennent le trésor de nos vies. Je crois que la vie intime avec notre Dieu est ce qui est caché, ce trésor non mesurable, la vie éternelle ! C’est notre gloire : la vie cachée que nous donne de vivre notre Dieu dans le secret de notre cœur ! C’est la vie d’amour de son Fils. L’homme intérieur, dans lequel habite Christ par son Esprit, et le Père !
    Le fruit, produit par cette communion avec notre Créateur, doit se voir dans les gestes de notre vie courante. Nous sommes puissamment fortifié dans notre homme intérieur par cette communion et celle-ci nous enracine et nous fonde dans l’amour, l’amour agapé, de Dieu.
    Si nous sommes fondés de cette façon, nous pouvons comprendre, avec tous les saints, l’amour du Christ. Il n’est pas concevable de comprendre, le plus pleinement possible cet amour, sans la communion fraternelle. Le nouvel homme ne peut vivre que dans la communion fraternelle. Je crois que c’est important de bien assimiler cette vérité fondamentale pour la vie de ce nouvel homme en Christ !
    Paul nous exhorte à vivre de l’amour de Christ en nous. Comment ? Par la foi ! Nous avons ce trésor au fond de notre être régénéré, et nous devons vivre de ce trésor. Le seul chemin pour vivre de la vie de Christ en nous : l’obéissance. L’obéissance est la preuve de notre amour. La source de tout ce qui vient d’être dit, c’est l’amour, celui qui coule de la croix. Il n’y en a pas d’autres ! C'est l'Esprit qui nous donne la capacité d'obéir si nous l'entendons!
    La largeur, longueur, profondeur et hauteur est une expression pour nous décrire cet amour de Dieu pour nous. Certains pères de l’église enseignaient que c’était une description imagée de la croix. La largeur représente les bras en crois de Christ qui embrassent toute l’humanité, la profondeur, c’est sa visite dans les lieux inférieurs de la terre et la hauteur, son ascension et son règne. La longueur englobe la profondeur et la hauteur.
    On peut dire que par cette image, Paul n’a pas de mots assez forts pour décrire l’amour de notre Dieu. Nous recevons au-delà de ce que nous demandons ou pensons. Amen !

jcb