jeudi 27 janvier 2011

courte méditation sur Jean 2 Les noces, le Temple

    Nous  parvenons à ces noces de Cana, épisode connu même par des non-croyants ! Puis, dans la deuxième partie nous assistons à la colère de notre Seigneur face aux marchands du Temple.
    Nous allons essayer de chercher des enseignements précieux pour notre vie, de grandir dans Sa grâce et Sa connaissance, comme nous exhorte Pierre dans sa deuxième lettre, par la méditation de ces deux récits. Lisons le premier texte :

1  Le troisième jour  il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là,
2  et Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples.
3  Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit : Ils n’ont plus de vin.
4  Jésus lui répondit : Femme, qu'y a–t–il entre moi et toi ? Mon heure n'est pas encore venue.
5  Sa mère dit aux serviteurs : Faites ce qu’il vous dira.
6  Or, il y avait là six vases de pierre, destinés aux purifications des Juifs, et contenant chacun deux ou trois mesures.
7  Jésus leur dit : Remplissez d’eau ces vases. Et ils les remplirent jusqu’au bord.
8  Puisez maintenant, leur dit–il, et portez–en à l'ordonnateur du repas. Et ils en portèrent.
9  Quand l'ordonnateur du repas eut goûté l'eau changée en vin, –ne sachant d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs, qui avaient puisé l'eau, le savaient bien, –il appela l'époux,
10  et lui dit : Tout homme sert d’abord le bon vin, puis le moins bon après qu’on s’est enivré ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent.
11  Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
12   Après cela, il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n’y demeurèrent que peu de jours.

    C’est le tout premier miracle raconté dans cet évangile et aussi le premier du ministère de Jésus, le commencement des miracles. Jean parle du commencement, dans son prologue, de toute chose qui a été faite par la Parole incréée de Dieu. Ici, il parle du commencement des miracles de Jésus introduisant la nouvelle Alliance. C’est le premier des miracles de la Parole faite chair qui annonce la nouvelle création en Celle-ci. Cette Parole qui est Jésus va bouleverser la création originelle et prouver que c’est Elle, cette Parole faite chair, qui tient toutes choses dans sa main. Rien ne lui échappe et Elle peut bouleverser les lois naturelles. Elle peut changer l’eau en vin, guérir des malades, calmer la tempête, marcher sur l’eau, ressusciter les morts, etc…. La Parole faite chair est Maître de la création, de Sa création.
    Il y a différents mots pour désigner un miracle. Nous en trouvons sept dans les évangiles. Jean n’emploie qu’un seul de ces mots : semeion. L’usage de ce mot est réservé, dans les évangiles synoptiques, aux grands prodiges qui doivent marquer l’inauguration des temps messianiques. Les religieux demandaient au Seigneur un signe (semeion) pour prouver qu’Il était bien le Messie (Mt 12.38 ; 16.1-4 ; Mc 8.11-12 ; Lc 11.16-29) C’est uniquement ce mot qu’emploie Jean dans son évangile pour bien prouver que c’est Lui le Messie, que ces signes sont la preuve de qui Il est. Essayons de rentrer dans ce texte si riche pour nous.
    Le troisième jour, c’est à dire trois jours après la rencontre de Nathanaël avec Jésus. L’évangile s’ouvre par une semaine complète presque jour par jour et donc aboutissant au septième jour, le jour du sabbat. Jésus et ses disciples sont dans le repos, le sabbat, le septième jour. C’est à partir de ce sabbat que commence le ministère de notre Seigneur, ministère pour révéler le cœur du Père, mais aussi le nôtre et celui des religieux. Je pense qu’il est très important de signaler ce fait : le ministère public du Seigneur part de ce septième jour, le sabbat. Je crois que Jean a voulu souligner cela dans ses écrits. Le commencement du ministère de Jésus a pour origine ce jour de repos.
    Jean mentionne, aussi, le troisième jour. Le troisième jour nous fait penser au  jour de la résurrection  du  Seigneur. Trois jours de marche dans le désert  étaient nécessaires  pour le peuple  prisonnier en Égypte, afin de se séparer et rendre un culte à l’ Éternel. Nous pouvons penser que cette mention de Jean est là pour nous signaler que la position du Seigneur est une vie de séparation et de résurrection. Il est dans la fête tout en étant séparé afin de manifester la Vie, la Sienne, l’ Éternelle pour faire éclater sa gloire par ce premier miracle. Il est aussi, bien sûr, dans ce repos de sabbat
    C’est la première leçon à tirer de ce récit : nous ne pouvons rien faire si nous ne sommes pas dans ce repos de sabbat : le Seigneur Jésus-Christ. Il est notre sabbat permanent et Il habite en nous par son Esprit et nous sommes en Lui dans les lieux célestes ! Glorieux !…Et surtout à méditer. Nous sommes, à la fois sur la terre, Lui en nous et nous en Christ dans les cieux. Nous sommes dans les deux dimensions : celle de l’esprit et celle de l’espace/temps !       
    Nous sommes également séparés du monde, tout en étant dans celui-c,i afin de vivre de cette vie de résurrection que le Seigneur nous a gracieusement donnée par Sa présence en chacun de nous. Nous pouvons vivre de Sa Vie avec les fruits de Celle-ci!
    Je ne crois pas que c’est ce jour-là qu’a eu lieu le miracle de l’eau changé en vin puisque c’est le début des noces ! C’est le départ du ministère public commencé ce septième jour. C’est le jour de la nouvelle création que nous recevons de Lui lors de notre conversion.
    Paul affirme que nous sommes assis dans les lieux célestes en Christ, image d’un repos de sabbat qui dure. Nous sommes dans ce septième jour par la grâce de notre Seigneur.
    Il est remarquable que le ministère de Jésus commence par un repas de noces, durant lequel le vin va manquer permettant à notre Seigneur de manifester sa gloire !
    Le vin est, dans ce cas précis le symbole de la joie et de la prospérité. Au psaume 104.15 nous lisons : « Le vin qui réjouit le cœur de l’homme et fait plus que l’huile resplendir son visage » Je crois que c’est clair. Nous sommes en pleine réjouissance ! La fête des noces durait souvent une semaine pendant laquelle chacun pouvait jouir de tout ce qui avait été préparé pour cette fête.
    Voilà que le vin, symbole par excellence de la fête, vient à manquer ! C’était une faute très grave pour celui qui avait organisé ces noces. Jésus va pourvoir à ce besoin, afin de manifester sa gloire, et ses disciples vont croire en Lui (v.11) Ce fut le commencement des miracles de notre Seigneur nous dit le texte.
    Plus tard, en enseignant ses disciples, Il leur dira : 

12   En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père ;
13  et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
14  Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.

    L’exaucement à nos prières (si nous demeurons en Lui) est le moyen par lequel le Père est glorifié dans le Fils. Chaque fois que nous avons une prière exaucée, le Père est glorifié dans le Fils. Lorsque nous demandons est-ce en pensant à cette vérité fondamentale et glorieuse ou  simplement pour jouir égoïstement de ce que le Seigneur nous donne ? Il est bon de réfléchir à la motivation de nos demandes !
    Le Seigneur va choisir de remplir les six jarres de pierre qui servaient aux purifications rituelles. Il les fait remplir et le miracle s’accomplit ! Six jarres ! Six est le chiffre de l’homme. Si Jean mentionne ce fait, nous devons comprendre pourquoi. Jésus a remplacé l’eau de purification par le vin nouveau, le Sien.
    Ces jarres ne sont plus nécessaires pour cette purification, c’est Lui qui est devenu notre purification. Nous sommes ces jarres de pierre et l’eau de l’Esprit nous dévoile nos impuretés en les mettant en pleine lumière. Nous pouvons les confesser, les abandonner, être lavé par Son Sang et vivre en harmonie avec notre Père céleste. C’est un peu le vin des noces de l’Agneau qui nous prépare pour Ses noces.
     Je dis l’eau de l’Esprit car Jésus a dit dans Jean 7.37-39 :

38  Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’ Écriture.
39  Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.

    Nous devenons, par la grâce de Dieu, ces jarres pleines du vin nouveau du Seigneur. Ce vin est donné pour la consommation exclusive de ceux qui ont ce manque dans leur vie. C’est la part que le Seigneur nous fournit pour bénir et manifester son amour, sa gloire pour celui qui en a besoin. C’est Lui qui nous donne l’ordre d’aller vers les personnes pour les abreuver des richesses du royaume !
    La grâce a remplacé la Loi. L’eau de purification rituelle est le symbole de toute la Loi, dans ce récit. Le vin est, en type, l’image de la grâce de Dieu apportée par Jésus. Nous  pouvons penser au vin de la Cène qui représente symboliquement le Sang de l’Agneau répandu pour notre purification. Ce n’est qu’une suggestion, une piste pour nous permettre de saisir toutes ces vérités spirituelles que nous trouvons dans ce passage, sans tordre le sens du texte.
    C’est un changement total apporté par l’évangile. C’est la nouvelle naissance, celle d’en Haut qui fait de nous des enfants de Dieu.

    Il faut mentionner, aussi, une interprétation un peu différente de ces noces : lisons Jérémie 13.12-16

12  Tu leur diras cette parole : Ainsi parle l' Éternel, le Dieu d'Israël : Tous les vases seront remplis de vin. Ils te diront : Ne savons–nous pas que tous les vases seront remplis de vin ?
13  Alors dis-leur : Ainsi parle l' Éternel: Voici, je remplirai tous les habitants de ce pays, Les rois qui sont assis sur le trône de David, Les sacrificateurs, les prophètes, et tous les habitants de Jérusalem, Je les remplirai d'ivresse.
14  Je les briserai les uns contre les autres, Les pères et les fils ensemble, dit l’ Éternel ; Je n’épargnerai pas, je n’aurai point de pitié, point de miséricorde, Rien ne m’empêchera de les détruire.
15  Écoutez et prêtez l’oreille ! Ne soyez point orgueilleux ! Car l’ Éternel parle.
16  Rendez gloire à l’ Éternel, votre Dieu, Avant qu’il fasse venir les ténèbres, Avant que vos pieds heurtent contre les montagnes de la nuit ; Vous attendrez la lumière, Et il la changera en ombre de la mort, Il la réduira en obscurité profonde.

    Des exégèses sont fondées sur ces versets de Jérémie. Ici, le vin est symbole de la colère et du jugement de Dieu sur son peuple. C’est une parole très dure. Nous voyons, immédiatement après ce récit, le Seigneur, en colère, chassant les vendeurs du temple. Ces deux faits rapportés au début de cet évangile peuvent être liés pour bien montrer que le Seigneur est venu pour le jugement et le salut du peuple. Jésus dit : « Le Père a remis tout jugement au Fils » (5.22) Dans Jean 9.29 le Seigneur va dire :

 Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles.

    Nous remarquons que le jugement qui vient de la part du Seigneur va aveugler ceux qui pensent voir, les religieux sans doute et bien d’autres personnes, afin qu’ils soient vraiment aveuglés pour subir ce jugement terrible. Ceux qui, à cause de l’enseignement de ces religieux, étaient devenus aveugles auraient leur vue spirituelle rétablie. Tous les religieux n’ont pas subi ce jugement, car dans les Actes il est écrit qu’une grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi. (6.7)
    Je ne sais pas si cette interprétation est correcte. Je la partage pour pouvoir, ensemble, essayer d’aller plus loin dans la compréhension spirituelle de ce texte. Il est vrai que tout au long de la bible, le vin est associé au jugement et à la colère de Dieu ( comme Jr 13.12-13 ; Es 51.17 ; Jr 49.12 ; Ez 23.32 ; Ap 14.10, 15.7, 16.1)
    Dans ce texte de Jérémie 13, Israël est condamné, ce sont ces vases remplis du vin de la fureur de Dieu, car ce peuple s’est détourné de son Dieu. Les Juifs connaissaient cette prophétie de Jérémie. Il est fort possible que certains aient pu penser à ce texte. Dans ce cas le vin du Seigneur préfigure le jugement de Dieu sur Israël. Ce jugement est aussi tombé sur le Seigneur pour racheter son peuple. Il y a les deux côtés de ce jugement : ceux qui, comme les religieux ayant refusé la Parole du Seigneur ont subi sur eux ce jugement. Il y a ceux qui ont cru au Seigneur et Jésus, l’Agneau de Dieu, qui a subi ce jugement pour eux (nous tous) leur ouvre la porte de la grâce et du salut. Ils sont passé à travers le jugement et la colère  de Dieu, tombés sur l’Agneau. Nous voyons l’opposition grandissante des chefs religieux envers le Seigneur durant l’évangile, avec pour fin la croix. Le jugement tient une place prépondérante dans cet évangile.
    D.A. Carson a une autre interprétation qui est, je pense, à retenir. Il montre que les chapitres deux, trois et quatre sont liés par la pensée de la nouveauté :
--les purifications rituelles sont remplacées par le vin du royaume. La purification devient surnaturelle, issue de la main du Seigneur. Il n’est plus question de prendre les choses terrestres pour se purifier (les jarres, l’eau) mais ce qui vient d’en Haut.
--l’ancien Temple est remplacé par le nouveau : le Seigneur Lui-même. Il n’est plus question d’un bâtiment pour adorer mais de la Personne et de l’œuvre du Seigneur. Il faut une  naissance d’en Haut pour entrer dans ce Temple nommé Jésus-Christ et pouvoir adorer.
--l’eau du puits de Jacob est remplacée par l’eau vive de notre Seigneur. Le culte à Jérusalem et au Mont Garizim est remplacé par le culte en esprit et en vérité. Jésus, plus tard, s’écrira dans le Temple, pendant la fête des Huttes :

37  Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive.
38  Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture.
39  Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.

    Cette parole du Seigneur définit ce qu’est l’eau vive. C’est très clair et nous n’avons pas besoin de beaucoup d’explications pour comprendre cela ! (comme nous avons vu plus haut)
    Nous pouvons, aussi, lire ce verset si connu de 2Corintiens 5.17 qui nous affirme : « les choses anciennes sont passées, voici toutes sont devenues nouvelles » que je cite souvent dans mes partages. C’est le début de ces choses nouvelles qui commencent à venir par l’œuvre du Seigneur dans ces trois chapitres.
    Ce commencement des miracles (semeion) de notre Seigneur touche le cœur des disciples qui crurent en Lui. Ensuite, Il se rend à Capernaüm avec sa mère, ses frères et ses disciples. Rien de bien sensationnel!
    Jésus parle de son heure, au verset 4, heure qui n’est pas encore venue. L’heure du Seigneur, nous trouvons cette expression en 7.30, 8.20, 12.23, 13.1, 17.1. Son heure est celle de la manifestation messianique qui comprend, bien sûr, la crucifixion, mais aussi sa résurrection et sa glorification dont l’envoi du saint Esprit en est la preuve. Pourquoi a-t-Il dit cela dans ce contexte ? Je ne le sais pas vraiment. D’après Godet, Il aurait eu, plus jeune, beaucoup de conversations avec sa mère à ce sujet. Marie, impatiente de voir se réaliser cette glorification de son Fils aurait reçu cette réponse du Seigneur. Elle ne pensait sûrement pas qu’Il allait être obligé de passer par la croix ! D’autres pensent que son heure est uniquement la crucifixion.

    Passons au deuxième récit de ce chapitre : les vendeurs chassés du Temple :

13  La Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem.
14  Il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs assis.
15  Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les tables ;
16  et il dit aux vendeurs de pigeons : Otez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic.
17  Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit : Le zèle de ta maison me dévore.
18  Les Juifs, prenant la parole, lui dirent : Quel miracle nous montres–tu, pour agir de la sorte ?
19  Jésus leur répondit: Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai.
20  Les Juifs dirent : Il a fallu quarante–six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours tu le relèveras !
21  Mais il parlait du temple de son corps.
22  C’est pourquoi, lorsqu’il fut ressuscité des morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’ Écriture et à la parole que Jésus avait dite.
23   Pendant que Jésus était à Jérusalem, à la fête de Pâque, plusieurs crurent en son nom, voyant les miracles qu’il faisait.
24  Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu’il les connaissait tous,
25  et parce qu'il n'avait pas besoin qu'on lui rendît témoignage d'aucun homme ; car il savait lui-même ce qui était dans l'homme.

    Nous abordons un passage très important de la vie de notre Seigneur. Il s’agit des marchands chassés du Temple. Jean situe cet événement au début du ministère de Jésus. Dans les synoptiques cet incident se trouve pendant la dernière semaine de son ministère, juste avant la Passion (Mt 21.12-17 ; Mc 11.15-19 ; Lc 19.45-47)
    Plusieurs propositions ont été avancées par les exégètes au sujet de ce récit :
--Beaucoup de ceux-ci pensent que c’est Jean qui a déplacé cet épisode au début du ministère parce qu’il voit dans cette purification une action prophétique de l’œuvre de Christ. Cela explique une grand partie de l’activité subséquente de Jésus que Jean va développer dans son évangile.
--Certains, peu nombreux, estiment que c’est Jean qui a conservé la bonne chronologie de ce récit. Ainsi, ce sont les synoptiques qui auraient fait le déplacement.
--D’autres, la minorité, estiment qu’il y aurait deux actions similaires, une au début et l’autre à la fin du ministère du Seigneur.
    Je ne sais pas où est la vérité dans ces propositions. Le plus important est de chercher l’enseignement que nous avons à retirer de ce passage. C’est vraiment essentiel !
    Une remarque très importante : seul Jean mentionne le verset du Psaume 69 que nous lisons dans ce récit : « le zèle de ta maison me dévore » Je crois que ce fait est très important pour nous. Cet évangile a été écrit pour prouver que Jésus est le Fils de Dieu et Dieu le Fils. Il est naturel de le voir réagir aussi vivement au sujet du Temple.
    Le zèle c’est la jalousie de Dieu pour son Temple, c’est-à-dire pour Lui-même. Il ne peut accepter que Sa Maison soit devenue une maison de trafic. Il s’agit, dans le contexte, de la jalousie de l’ Éternel. L’ Éternel qui ne peut tolérer ce qui se passe dans le Temple, Sa Maison ! N’a-t-Il pas dit : « je suis un Dieu jaloux » ? C’est ce caractère de notre Dieu qui apparaît dans ce passage de l’évangile. Seule, la Main de Dieu peut faire ce geste. La jalousie de Dieu est toujours liée à l’idolâtrie. Le Temple de l’Éternel est devenu un lieu de trafic et idolâtre. Le temps de réforme est en marche !
    Le Seigneur va révéler qu’Il est, Lui, la véritable Maison de Dieu, le véritable Temple. Cette affirmation a permis à ses disciples de croire en Lui, après Sa résurrection. Nous connaissons bien cette répartie qu’Il fait aux Juifs : « détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverais » Parole incompréhensible pour les Juifs et ses disciples !
    Ce n’est qu’à la résurrection de notre Seigneur que cette parole a eu sa pleine signification. Tous ceux qui ont persévéré ont compris et ont cru. Il y a des paroles pour le moment ou l’instant que nous vivons et que nous comprenons ; d’autres qui sont pour plus tard, que nous devons serrer dans notre cœur et ne pas négliger, même si elles obscures pour le présent ! C’est une semence de Dieu qui produira le fruit en son temps.
    Jésus est à la fête de Pâques, la première qui est mentionnée dans cet évangile. Certains ont cru au vu des miracles, mais le Seigneur ne se fiait pas à eux, car Il connaissait leurs cœurs ! Il connaît, aussi les nôtres !
    Rien n’est caché aux yeux de notre Maître ! Il nous connaît mieux que nous même ! Pour moi c’est rassurant ! Il me reprendra fermement, mais sans brutalité, pour me faire marcher dans la sanctification et pouvoir porter le fruit de l’Esprit qui est le fruit de Sa Vie en moi. C’est merveilleux ! Échanger ma vie contre la Sienne !
    Jean mentionne que cet incident, dans le Temple, se passe pendant les préparatifs de la fête de Pâques. Jésus, en obéissance à la Loi vient à Jérusalem pour fêter la Pâque des Juifs, comme tout Juif pieux. Cette fête, appelée rencontre solennelle avec Dieu ou solennité de l’Éternel est devenue ‘’la fête des Juifs’’ Incroyable ! Cette fête n’était plus une rencontre solennelle avec l’ Éternel mais une tradition religieuse qui n’était plus la rencontre solennelle de Dieu avec son peuple ! C’était devenu ‘’la fête des Juifs’’ C’est un enseignement pour nous ! Que la tradition, les rites ou la liturgie ne nous emprisonnent pas dans quelque chose de complètement mort !
    Pendant les préparatifs de cette fête, chaque famille devait impérativement purifier les maisons de tout levain. Le chef de famille devait faire la chasse à ce levain en sorte qu’il soit complètement exclu de la maison. Il est même précisé, dans Exode 13.7 : « on ne verra pas chez toi de pains levés et l’on ne verra pas chez toi de levain, dans tout ton territoire. » Souvent, il donnait cette responsabilité à son fils aîné. Nous connaissons la signification de ce levain. Il a la capacité de faire lever toute la pâte. C’est-à-dire qu’il a un pouvoir, bon ou mauvais. Paul écrit dans 1Corinthiens 5 :

7   Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé.
8  Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité.
9   Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir des relations avec les impudiques, –
10  non pas d’une manière absolue avec les impudiques de ce monde, ou avec les cupides et les ravisseurs, ou avec les idolâtres ; autrement, il vous faudrait sortir du monde.
11 Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme.

    Le levain de la malice et de la méchanceté est la description de ce levain. Il poursuit en donnant d’autres définitions de ce levain : impudicité, cupidité, idolâtrie, outrages, ivrognerie, rapt. Galates nous déclare que ces choses sont les œuvres de la chair. Je crois que le Seigneur va de plus en plus intervenir afin de purifier son Temple et que nous devons nous détourner de tout ce qui est contraire à ce que nous sommes : ’’le Temple de Dieu’’ Il va chasser tout ce qui n’est pas à sa gloire.
    Jésus a aussi affirmé que le royaume de Dieu est semblable à du levain  qu’une femme  a introduis dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que la pâte soit toute levée (Lc 13.21). Ici, il est question du travail du levain. Il est comme le royaume. Quand il est introduit dans un cœur il va accomplir l’œuvre de Dieu dans celui-ci.
    Jésus a aussi affirmé : « gardez-vous du levain des pharisiens qui est l’hypocrisie » (Lc 12.1)  Voilà une nouvelle définition du levain. Il produit un effet, mais qui est contraire au royaume. Il agit pour le mal. Le royaume de Dieu, lui, agit pour le bien.
    Tout ceci pour essayer de comprendre la colère du Seigneur, lorsqu’Il est entré dans le Temple. Il dit que ce Temple est la Maison de son Père. En tant que Fils, il va purifier le Temple, Maison de son Père, du levain de cupidité (qui est une idolâtrie) Les vendeurs en avaient fait une maison de trafic. Nous pouvons, nous aussi, voir que parfois dans certains lieux se trouvent ces marchands du temple ! A nous de veiller !
    Le Temple de Dieu que nous sommes doit être tenu irréprochable. Chaque fois que l’Esprit nous montre quelque chose qui est contraire à sa Nature, nous devons prendre le fouet et chasser cette chose contraire à la nature de Dieu en nous !
    Une dernière chose à voir au sujet de la Pâque des Juifs. Cette fête commençait par l’immolation de l’agneau, le premier mois, le 14 du mois, entre les deux soirs (Lv 23.5)
    Le quinzième jour de ce mois, était la fête des pains sans levain pour l’ Éternel et non pour les Juifs ! Ils devaient manger pendant sept jours des pains sans levain, en offrant, pendant ces sept jours des sacrifices consumés par le feu. (Lévitique  23.6)
    Notre Pâque, Christ a été immolé nous dit Paul. Il identifie les sept jours sans levain à notre nouvelle vie en Christ. Notre vie actuelle est symbolisée par cette semaine sans levain pendant laquelle étaient immolés de nombreux sacrifices, type du sacrifice perpétuel dont notre Agneau est la réalité. Aucun ouvrage servile n’était autorisé pendant toute cette fête. C’est le repos, celui que Christ nous a acquis par son sacrifice ! Ce passage est bourré de symboles. Il nous ouvre les yeux sur la magnificence, la gloire, l’amour, la sainteté de notre Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ.
    Nous avons aussi évoqué la jalousie de Dieu. Cette fête des pains sans levain se terminait, le lendemain du sabbat, par l’offrande de la gerbe des prémices. Cette gerbe était une gerbe d’orge car le blé n’était pas encore mûr à cette période de l’année. Or, l’orge est le symbole de la jalousie de Dieu, soit pour sauver, soit pour punir son peuple ! (Nombres 5)
    
    Avant de continuer cette méditation avec le chapitre trois, j’aimerai partager quelques pensées au sujet de l’eau que nous trouvons très présente dans cet évangile.

--Dans le premier chapitre, il s’agit de l’eau du baptême de Jean. Il disait : « Repentez-vous car le royaume des cieux est proche » (Mt 3.1) Il reprend vertement les pharisiens et les saducéens en les traitant de « races de vipères » car il savait que ces religieux accomplissaient ce rite sans en produire les fruits. C’était, pour eux, un rite et rien de plus, une sorte de laissez-passer pour le royaume. Ils n’avaient rien de vrai dans leurs cœurs !
    Ceux qui avaient ce cœur repentant pouvaient recevoir le témoignage du Baptiste. Lorsqu’il affirme, en voyant Jésus venir à lui : « Voici l’Agneau de Dieu », aussitôt, deux de ses disciples vont suivre Jésus. Jean avait rendu droit le chemin du Seigneur dans le cœur de ceux-ci. Ils ont suivi Celui qui va devenir leur Maître et Seigneur !

--Dans le chapitre deux que nous venons de voir, l’eau de purification rituelle va être remplacée par le vin du Seigneur.

--Dans le chapitre trois que nous allons parcourir, Jésus va dire à Nicodème qu’il faut naître d’eau et d’Esprit. Nous allons développer ensemble ce que peut être cette eau. Elle fait penser à une prophétie d’ Ézéchiel. Nous le regarderons ensemble

--Dans le chapitre quatre, nous avons l’eau du puits de Jacob, opposée à l’eau du Seigneur qui jaillit jusque dans la vie éternelle. Nous méditerons sur ce sujet en abordant ce chapitre.

--Dans le chapitre cinq, nous avons le récit de l’eau de piscine de Bethesda qui guérit celui qui y plonge le premier lorsque celle-ci est agitée. Jésus va montrer qu’Il est Lui cette piscine de la grâce et qu’Il guérit, Lui aussi. Il est le Maître de Sa création !

--Dans le chapitre six, nous le voyons marcher sur les eaux. Il est le maître de sa création et rien ne s’oppose à sa volonté. Il est le maître de l’eau qu’Il a créée et rien ne s’oppose à sa volonté. Il est Seigneur, Il est le Dieu Créateur !

--Dans le chapitre sept l’eau est le symbole du St-Esprit. Cette eau va couler du sein de ceux qui auront cru comme des fleuves d’eau vive. C’est Lui-même qui l’affirme !

--Dans le chapitre neuf ce sont les eaux de Siloé qui vont servir à guérir l’aveugle de naissance. Il y a une prophétie d’ Esaïe, au sujet de cette eau, au chapitre huit. Le prophète oppose aux eaux paisibles de Siloé, méprisées par le peuple, au roi d’Assyrie, comparé à des eaux dévastatrices d’un fleuve en crue. Le Seigneur ne méprise pas cette eau.

--Dans le chapitre treize, Jésus va laver les pieds de ses disciples et va les enseigner de façon magistrale. Ces pieds lavés n’ont rien à voir avec un rituel religieux quelconque. C’est la loi de l’hospitalité, qui par déférence pour le visiteur, exigeait ce lavement des pieds !

--Dans les chapitre quatorze à seize, le Seigneur enseigne sur le St-Esprit qui est l’eau vive que nous avons reçue, qu’Il nous a envoyée, preuve de sa glorification.           

jcb

vendredi 21 janvier 2011

Courte méditation sur l'évangile de Jean, chapitre 1

JEAN 1

    L’évangile de Jean débute  comme le livre de la Genèse : ‘’Au commencement’’. Mais, et c’est fondamental, la Genèse commence par un temps précis, le début de la création du monde. Dans Jean, c’est différent, car il n’y a pas de moment précis, ce commencement se passe avant la création du monde, ce commencement définit ce qu’est la Parole. Elle est de toute éternité avec Dieu, car Elle est Dieu. La Parole est au commencement des œuvres de Dieu, avant même leur réalisation. C’est en cela qu’il y a un commencement. Lisons ce prologue de Jean :

1  Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
2  Elle était au commencement avec Dieu.
3  Toutes choses ont été faites par elle ; et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle.
4  En elle était la vie et la vie était la lumière des hommes.
5   Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.
6  Il parut un homme, envoyé de Dieu ; son nom était Jean.
7 Il vint pour être témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui.
8  Il n'était pas lui-même la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière.
9  C’était là la véritable lumière qui éclaire tout homme venant au monde.
10  Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l’a pas connu.
11  Il est venu chez soi ; et les siens ne l’ont point accueilli.
12  Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu : à ceux qui croient en son nom,
13  lesquels ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.
14  Et la Parole est devenue chair, et elle a habité parmi nous (et nous avons contemplé sa gloire, une gloire telle qu’est celle du Fils unique, venu du Père) pleine de grâce et de vérité.
15 Jean rend témoignage de lui et s’écrie, disant : C’est celui dont j’ai dit : Celui qui vient après moi m’a précédé, car il était avant moi.
16  Et, de sa plénitude, nous avons tous reçu, et grâce pour grâce.
17  Car la loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus–Christ.
18  Personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui nous l’a fait connaître.

    Les versets 10 à 12 sont traduits différemment dans d’autres versions. Je vous les donne, juste pour info :

10  Elle était dans le monde et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue
11  Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue.
12 Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.

    Ces trois versets sont la traduction de Segond/colombe qui prend comme sujet la parole. Les bibles de Jérusalem, Osty, Darby, Crampon, Martin, Expliquée, Chouraqui, Annotée, Segond/Genève (il y en a sûrement d’autres) ont le pronom masculin, car il s’agit, bien sûr, de Christ, Parole incarnée. Certaines versions traduisent le Verbe à la place de Parole.

    Lisons les trois premiers versets de ce prologue :

1  Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
2  Elle était au commencement avec Dieu.
3 Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle.

    Je pense qu’il s’agit du commencement de la volonté  de Dieu, pour la création du monde. La Parole qui a tout créé est éternelle. Cette Parole, est venu, un jour, sur terre, sous une forme humaine afin d’achever, ou plutôt de parachever, de mener à son terme, l’œuvre de la création originelle. Car c’est en cette Parole incarnée nommée Jésus que nous sommes créés (Ephésiens 2.10). C’est le parachèvement de la création qui peut s’accomplir par le sacrifice de Christ qui nous sauve, et cela, pour que tout soit réuni en Lui : tout doit être réuni en Christ. C’est le plan ultime de Dieu pour l’homme et toute la création ( l’univers) TOUT EN CHRIST, ABSOLUMENT TOUT. C’est fondamental !!
    Tout doit être réuni sous un seul chef, le Christ, tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. (Eph 1.10) Tout, absolument tout en Christ ! Ainsi nous aurons notre véritable identité : en Christ ! Je vais essayer d’exprimer ma pensée, avec l’aide du Seigneur !

    Dans la Genèse 1.26-27, nous lisons ceci :

26 puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine
sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.
27Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme.

    Lors de la création de l’homme, nous voyons deux phases qui sont mentionnées. En premier, il est écrit que Dieu veut faire l’homme à son image, selon sa (notre) ressemblance. Ensuite, au verset suivant Dieu créa l’homme à son image, homme et femme, Il les créa. L’homme a d’abord été fait avant d’être créé. Ce n’est pas la même action répétée avec un autre verbe, mais deux actes bien différents du Dieu-Créateur envers l’homme. L’homme -tout homme- est fait à l’image de Dieu. La bible l’affirme et il est impossible de ne pas croire Dieu. Néron, Hitler, Staline, et tant d’autres bourreaux qui ont été des hommes destructeurs, cruels, assassins, meurtriers, blasphémateurs etc ( la liste serai longue à tout énumérer !!), ont tous ont été faits à l’image de Dieu. C’est ici qu’il faut être comme des enfants et accueillir cette Parole, sans essayer de la tordre en la triturant avec notre cerveau ! Dieu dit qu’Il a fait tout homme à son image. Je le crois, même si cela me trouble !……Oui, bien sûr, cela me trouble ! Mais, je le crois !
    Une remarque très importante au sujet de cette image. Le mot hébreu employé (tselem) signifie une succession d’images. Ce mot, en hébreu moderne, sert à désigner une pellicule, un film. Nous sommes faits à l’image de Dieu, mais dans le sens d’une progression pour parvenir à être pleinement cette image. Ce n’est pas une image statique, mais quelque chose qui progresse, qui est en mouvement. C’est en Christ que cela s’accomplira parfaitement à son Avènement. Il n’y aura plus de succession d’images car nous serons parvenus à la consommation de toutes choses. En Lui, nous connaîtrons cette création, qui nous sommes réellement. En LUI !!!
    La conjugaison du verbe créer en hébreu est une forme qui n’existe pas en français. On devrait traduire que Dieu en nous créant a mis en nous une dynamique pour que nous soyons réellement créés. Nous sommes ‘’devenant créés’’. Pour connaître le plan de Dieu pour l’homme, il nous faut regarder à la finalité, le but de cette création. Nous le savons, la finalité de toutes choses c’est que tout soit réuni en Christ, ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. (Eph. 1.10) Donc, l’homme a été fait pour devenir créé ! (cf enseignement de Serge. Tarassenko : Bible et sciences se contredisent-elles ? Sur le site unbleuciel.org. Cet enseignement est le départ de ma méditation sur ce point exposé ici )
    Dans le prologue de Jean nous lisons que la Parole a tout fait ( verbe différent de créer) et non tout créé. Nous sommes dans le même cas de figure que la Genèse. Tout a été fait par la Parole en vue de la finalité de toute la création : être créé en CHRIST! Le parachèvement de toute chose (l’univers et l’homme) se trouve en Christ. Il est venu sur la terre, parfaitement homme et parfaitement Dieu, pour accomplir la Loi et nous sauver. Il fallait que le Seigneur vienne pour nous faire entrer dans le plan définitif de Dieu : tout réunir en Lui. Ainsi ce qui est fait devient ce qui est créé ! Le Nouveau Testament nous l’explique très bien, nous avons été créés en LUI. Même la création est « devenant créée »

    Lisons quelques versets de Romains huit :

20  Car la création a été soumise à la vanité, –non de son gré, mais à cause de celui qui l'y a soumise,  avec l'espérance
21  qu’elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu.
22  Or, nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement.
23  Et ce n'est pas elle seulement ; mais nous aussi, qui avons les prémices de l'Esprit, nous aussi nous soupirons en nous–mêmes, en attendant l'adoption, la rédemption de notre corps.

    La création que l’on voit n’est pas la réalité de la création finale. C’est une création devenant créée en Christ, comme l’homme. Cette création attend la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Rappelons-nous : Nous avons été créés en Christ-Jésus (Eph. 2.10). Dieu nous a fait à son image pour nous créer en Christ. Nous le sommes si nous croyons au Fils de Dieu ; nous ne pouvons pas pleinement manifester ce que nous sommes réellement, mais nous avons les prémices (par l’Esprit) de cette création. Lorsque Christ, notre vie, paraîtra, nous paraîtrons avec Lui, dans la gloire (Col 3.4) !
    La création finale sera révélée lorsque le Seigneur nous aura donné ce corps glorieux, toute la création (homme et univers) sera glorifiée en Christ. Cette création sera affranchie de la servitude et de la corruption lorsque nous serons dans ce corps glorieux, la création aura part à la liberté des enfants de Dieu. Pour cela, nous attendons l’adoption, la rédemption de notre corps et ainsi l’univers entier sera délivré !!
    Jean nous dit aussi dans sa première lettre au chapitre trois : « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que lorsqu’Il (Jésus) sera manifesté, nous serons semblables à Lui, parce que nous Le verrons tel qu’Il est. » Lors de la venue du Seigneur en gloire, à son Avènement, nous assisterons au parachèvement de la création, dans nos vies et dans l’univers tout entier ! Notre véritable identité est en Christ, là, nous connaîtrons comment nous avons été connus ! Nous verrons la réalité de la nature et de l’univers en Christ ! Tout est en Christ, tout !! Vivement ce moment glorieux !

    Après cette introduction nous allons essayer, ensemble, de méditer sur cette Parole qui est venue dans le monde pour révéler le Père et tout conduire à la perfection. Cela, pour que du ‘’faire’’ nous passions au ‘’créé’’ que nous sommes en Christ.  Continuons notre lecture :

4  En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.
5   Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue. (saisie)
6  Il parut un homme, envoyé de Dieu ; son nom était Jean.
7 Il vint pour être témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui.
8  Il n'était pas lui-même la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière.
9  C’était là la véritable lumière qui éclaire tout homme venant au monde.
10  Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l’a pas connu.
11  Il est venu chez soi ; et les siens ne l’ont point accueilli.
12 Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu : à ceux qui croient en son nom,
13  lesquels ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu

    Nous avons la description de l’action de cette Parole incréée. Cette Parole est Vie et Lumière. Elle porte en Elle cette Vie et cette Lumière. Si cette Vie et cette Lumière ont pour origine la Parole, elles sont éternelles, car leurs sources sont en Dieu. Cette Lumière est différente et n’a rien à voir avec la lumière du jour. Elle est la véritable Lumière qui éclaire tout homme. Elle luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas reçue, saisie,  étouffée,  comprise, arrêtée ou dominée selon les différentes traductions.
    Deux explications sont avancées, selon le verbe employé :

 --Les hommes n’ont pas reçu la Lumière, car Elle dévoile leur véritable nature et ils ont refusé de se soumettre à la connaissance de leur nature pécheresse, comme les religieux, et ont étouffé celle-ci pour eux même. Ils n’ont pas reçu le témoignage de cette Lumière, le témoignage de Jean. Ces religieux n’ont pas reçu la Lumière, même lorsque Jésus les enseignait ! Nous lisons dans Jean 8.37 : « Vous cherchez à me faire mourir, parce que ma Parole ne pénètre pas en vous » C’est Jésus qui parle.
    Si la Parole est refusée, si elle ne pénètre pas dans nos cœurs parce que nous la refusons, comme ces religieux, la Lumière/Parole ne peut briller en nous et agir. Nous faisons mourir son action en la refusant et Elle ne peut rien nous apporter. Nous restons dans les ténèbres. Ces ténèbres veulent détruire cette Lumière, mais c’est impossible. La Lumière que je refuse, brille malgré tout et en la refusant, je reste sous la condamnation de Dieu. Je refuse la grâce de Dieu, car je préfère ma vie à la Sienne. Cela arrive souvent !

--Les ténèbres ont voulu se saisir de cette Lumière pour l’anéantir. Elles ont voulu la dominer, la dompter. Le mal n’a jamais pu vaincre la Lumière et ne pourra jamais La détruire. C’est la véritable Lumière, Celle qui éclaire tout homme, et ainsi Elle met celui-ci face à la réalité de sa véritable nature: un pécheur perdu privé de la communion avec son Créateur. Ainsi, l’homme peut venir à Jésus pour recevoir le pardon des péchés et son rétablissement dans la communion avec le Père. Il va entrer dans la nouvelle création en Christ. Nous avons vu cela plus haut. La Lumière réveille l’image de Dieu que nous sommes.
    Cette Lumière, chose étonnante, a besoin de témoin pour que nous puissions la  connaître, la voir. Dès que le jour se lève à l’Est, nous voyons la clarté de soleil. Cette Lumière est autre car il faut le témoignage d’un homme pour la voir. Cette Lumière ne peut se voir que de façon surnaturelle, par les yeux du cœur. Jésus est cette Lumière qui resplendit depuis plus de deux mille ans sur terre par son Eglise qui en est le Temple. Rappelons-nous cette parole du Seigneur : « vous êtes la lumière du monde »
     Si nous sommes venus à cette Lumière, c’est par le témoignage d’une personne qui, poussée par le Seigneur et son Esprit est venue vers nous et a témoigné. La Lumière et le saint Esprit ont fait le reste ! Elle nous a révélé notre cœur, notre séparation d’avec Dieu, notre nature nauséabonde ! Nous avons su, par Elle, que nous étions perdus et le Seigneur dans sa grâce souveraine a fait le reste. Nous étions faits à l’image de Dieu et en Christ, nous avons été créés pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées pour que nous les pratiquions. Ces œuvres préparées sont issues de cette nouvelle création. Nous sommes passés de faits à l’image de Dieu à créés en Christ. Ce que nous sommes sera pleinement révélé à l’Avènement de notre Seigneur. Nous sommes devenant créés pourrait-on dire!
    A tous ceux qui ont reçu cette Lumière, Elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Notre naissance humaine est issue de part la rencontre d’un homme et d’une femme, et nous sommes le fruit de l’union de ces deux êtres. C’est, pourrait-on dire, notre première naissance. Si nous croyons à cette Lumière, nous allons naître d’en haut et  recevoir notre véritable identité en Christ. Cette naissance d’en haut nous donne notre véritable identité, notre véritable nature en Christ. La traduction serait plus précise en employant le verbe engendrer au lieu de naître. Lorsqu’un être est engendré, il va rester dans le ventre de la mère jusqu’à la naissance. Il existait déjà sous une forme différente. La naissance a suivi l’engendrement. Engendrer est plus en rapport avec le père. L’engendrement vient de lui. Lorsque Christ paraîtra nous serons comme l’enfant qui naît et qui apparaît dans sa véritable nature ! Nous serons semblables à Lui, notre Géniteur ! Nous devons toujours rester en Christ, en attendant le jour glorieux de son avènement !! Lisons la fin du prologue :

14  Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.
15  Jean lui a rendu témoignage, et s’est écrié : C’est celui dont j’ai dit : Celui qui vient après moi m’a précédé, car il était avant moi.
16  Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce ;
17  car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus–Christ.
18  Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître.

    Sublime vérité : la Parole a été faite chair, comme nous, exactement comme nous. La glorification de cette Parole et de sa puissance pour nous se trouve à la croix. Ainsi, cette Parole peut habiter en nous pour nous créer ! Elle a laissé un témoignage de la grâce merveilleuse de Dieu. La Loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ ! La Loi a révélé notre cœur, Jésus a révélé le cœur de Dieu !
    La Parole a habité parmi nous ! Le verbe habiter est dans le texte grec : tabernacler. Cela nous rappelle fortement le Tabernacle dans le désert, preuve de la présence de Dieu, au milieu de son peuple. La Parole a tabernaclé dans l’Homme Jésus. Elle était présente dans le Tabernacle vivant : notre Seigneur Jésus-Christ !
    La Loi et la grâce sont les deux aspects de la nature de Dieu. La Loi nous dévoile notre véritable nature : ennemi de Dieu et coupé de sa communion et de sa présence. Elle montre la vraie nature de Dieu qui est tout autre que la nôtre, sa sainteté, sa puissance, sa gloire, son inaccessibilité pour l’homme. Ce constat ne peut que nous diriger vers Christ pour pouvoir accéder à ce Dieu. Par la croix, la justice a été accomplie, elle permet à la grâce de régner. Il est venu accomplir la Loi. Il ne l’a pas abolie, mais accomplie (Mt 5.17) Il l’a accomplie pour nous ! Cette justice prescrite par la Loi est accomplie en nous qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit. (Rm 8.4) Et nous avons reçu de sa plénitude et grâce pour grâce, pour grâce, pour grâce………………L’Eglise est le tabernacle de Dieu sur terre !
 
    Résumons ce que nous avons vu dans ce prologue

--La Parole était au commencement de toutes choses.
--La Parole était avec Dieu de toute éternité
--La Parole est Dieu.
--Tout a été fait par Elle. Rien n’a été fait sans Elle.
--En Elle est la Vie et dans cette Vie est la Lumière, la véritable, celle qu’on ne peut voir  que par les yeux du cœur. Cette Lumière vient de la Parole. A tous ceux qui la reçoivent, Elle donne le pouvoir, la puissance de devenir enfant de Dieu.
--La Vie, la Lumière, la Parole = Jésus-Christ = Dieu le Fils.
--La Parole a été faite chair. Elle a habité parmi les hommes
--La Parole-chair est pleine de grâce et de vérité. Elle est la gloire de du Père.
--Dieu le Fils est le seul qui a vu le Père, et Il nous L’a fait connaître.

    Voilà quelques méditation sur ce prologue. Je présume que lorsque nous étudierons, ensemble, ce passage des Ecritures, bien des choses pourront encore être découvertes.

    Un petit rappel : Que cela soit écrit pour la génération future, Le peuple qui sera créé louera l’Eternel ! (Psaume 102. 19)

    Nous avons déjà médité sur ce psaume 102 dont le verset 19 nous apprend que «le peuple qui sera créé» louera l’Eternel. Psaume prophétique dont ce verset annonce l’église. L’église est le peuple créé en Christ-Jésus pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions (Ephésiens 2.10). Nous sommes ce peuple créé en Christ issu de toutes les nations, un peuple qui porte son Nom (Actes 15.14) Le Juif premièrement et le Grec ! (païen) peuple créé en Christ !
    Le Seigneur, la Parole, a dit et Il fait ce qu’Il a dit ! Glorifions notre Dieu ! Continuons notre lecture

19 Voici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des sacrificateurs et des Lévites, pour lui demander : Toi, qui es–tu ?
20   Il déclara, et ne le nia point, il déclara qu’il n’était pas le Christ.
21  Et ils lui demandèrent : Quoi donc ? es–tu Elie ? Et il dit : Je ne le suis point. Es–tu le prophète ? Et il répondit : Non.
22  Ils lui dirent alors : Qui es–tu ? afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis–tu de toi–même ?
23  Moi, dit–il, je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit Esaïe, le prophète.
24  Ceux qui avaient été envoyés étaient des pharisiens.
25  Ils lui firent encore cette question : Pourquoi donc baptises–tu, si tu n'es pas le Christ, ni Elie, ni le prophète ?
26  Jean leur répondit : Moi, je baptise d’eau, mais au milieu de vous il y a quelqu’un que vous ne connaissez pas,
27   qui vient après moi ;  je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers.
28  Ces choses se passèrent à Béthanie (Bethabara selon quelques manuscrits), au delà du Jourdain, où Jean baptisait.

    Il est à remarquer que l’Apôtre Jean situe ces premiers instants du ministère public du Seigneur en les intégrant dans une semaine, comme pour la création dans Genèse.
    Verset 19 est le premier jour. C’est le témoignage de Jean, avec la venue des Lévites et sacrificateurs qui l’interpellent pour lui demander qui il est vraiment. Jean répond simplement qu’il est celui qui crie dans le désert pour rendre droit le chemin du Seigneur. En cela, il accomplit la prophétie du prophète Esaïe (40.3) Il est celui qui va rendre témoignage à la Lumière. Il déclare à ces religieux que celui qui vient après lui est tellement grand qu’il n’est même pas digne de délier la courroie de ses sandales. En d’autre terme, il n’est pas digne d’être son esclave. Il ajoute : vous ne le connaissez pas ! Le Seigneur est mentionné mais Il ne sera présent que le deuxième jour.
     Jésus a dit de lui qu’il est le plus grand des prophètes de l’ancien testament. Il est plus grand que Moïse, Esaïe, Jérémie etc… Il est plus grand qu’eux car il a vu des ses yeux Celui que ces prophètes avaient annoncé. Lui, il a vu le Messie venir en ce monde pour le salut! Il est à noter que Jean élargit le salut au monde entier, pas seulement aux Juifs. Lorsqu’il Le voit il va dire : « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » Il ne s’agit pas des péchés mais du péché, le péché originel. Un dernier point important : Jean est un homme envoyé par Dieu (v. 6)

    Continuons notre lecture des versets 29 à 34 :

29 Le lendemain, il vit Jésus venant à lui, et il dit : Voici l’Agneau de  Dieu, qui ôte  le péché
du monde.
30  C’est celui dont j’ai dit : Après moi vient un homme qui m’a précédé, car il était avant moi.
31  Je ne le connaissais pas, mais c’est afin qu’il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser d’eau.
32  Jean rendit ce témoignage: J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et s’arrêter sur lui.
33  Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser d'eau, celui–là m'a dit : Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et s'arrêter, c'est celui qui baptise du Saint–Esprit.
34  Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le Fils de Dieu.

    Au verset 29, nous lisons : le lendemain, donc deuxième jour, jour pendant lequel apparaît Jésus. Jean établit immédiatement le pourquoi de la venue de Jésus. Il est l ‘Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Jean le définit comme étant Celui qui va être immolé et en finissant son témoignage, il affirme que c’est Lui, le Fils de Dieu. Il est l’Agneau, Il est le Fils de Dieu ! Il est impossible de croire cela si l’Esprit de Dieu ne nous touche pas. Jean témoigne en disant ce qu’il a reçu de Dieu. Il n’analyse pas ce qui paraît incompatible. Il a cru Dieu, il a témoigné et des hommes ont suivi le Seigneur (dont nous, au 21me siècle !). Le témoin dit ce qu’il a reçu. Le Saint-Esprit atteste dans les cœurs et le Père accomplit son œuvre de salut dû au témoignage conjoint  de l’Esprit et de l’homme, et ainsi le Seigneur nous accueille. Quand les deux sont en harmonie, le Père agit !
    Nous allons creuser un peu ce témoignage de Jean :

--Il déclare que Jésus est un homme qui l’a précédé car il était avant lui !
--Il affirme que Jésus est l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde
--Il Le déclare plus grand que lui
--Il Le déclare Fils de Dieu.

    Si nous analysons toutes ces déclarations avec notre cerveau, nous trouvons des contradictions flagrantes ! Jésus est Agneau de Dieu, Homme et Fils de Dieu, tout à la fois ! Il nous faut la foi que nous donne Dieu pour recevoir cette parole et la serrer dans son cœur !……. Le croire et surtout le vivre !
--Il est la preuve que c’est pour cela que Jean baptise d’eau. Ce baptême fait partie du témoignage rendu envers le Seigneur pour la nation.
--Il a vu descendre l’Esprit sur Lui et y rester. Dans beaucoup de versions il est écrit que Jean a vu l’Esprit descendre et demeurer sur Lui. Je préfère ce verbe, plus en accord avec le verbe du texte grec.
    Il faut s’étendre un peu sur ce témoignage de Jean, car nous en avons l’écho dans le livre du prophète Esaïe. Lisons Esaïe 11 : 

1   Puis un rameau sortira du tronc d’Isaï, Et un rejeton naîtra de ses racines.
2  L’Esprit de l’Eternel reposera sur lui: Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l’Eternel.
3  Il respirera la crainte de l'Eternel ; Il ne jugera point sur l'apparence, Il ne prononcera point sur un ouï-dire.
4  Mais il jugera les pauvres avec équité, Et il prononcera avec droiture sur les malheureux de la terre ; Il frappera la terre de sa parole comme d’une verge, Et du souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant.
5  La justice sera la ceinture de ses flancs, Et la fidélité la ceinture de ses reins.

    Jean a vu l’Esprit demeurer sur Jésus, chose qui personne auparavant n’avait jamais vu. Dans l’ancien testament, nous savons par la Parole que des hommes ont eu l’Esprit sur eux, mais pas de témoignage visuel de la part d’un homme pour l’attester. Les actes de ces hommes prouvaient qu’ils avaient reçu l’Esprit. Certains, parfois, comme Samson, ont perdu ce don pour cause de désobéissance, puis, l’Eternel l’a de nouveau oint.
    Esaïe nous décrit cet Esprit. Merveilleux ! Cette description est celle de notre Seigneur sur la terre accomplissant son œuvre ! Il nous décrit, aussi, les actes de Celui sur qui demeure  l’Esprit. Nous retrouvons tout cela dans les évangiles ! Les Juifs qui entendaient ce témoignage et  connaissant les écritures devaient avoir leur cœur interpellé par cette parole de Jean.

Lisons un autre passage de ce prophète au chapitre 42 :

1   Voici mon serviteur, que je soutiendrai, Mon élu, en qui mon âme prend plaisir. J’ai mis mon esprit sur lui ; Il annoncera la justice aux nations.
2  Il ne criera point, il n’élèvera point la voix, Et ne la fera point entendre dans les rues.
3  Il ne brisera point le roseau cassé, Et il n’éteindra point la mèche qui brûle encore ; Il annoncera la justice selon la vérité.
4  Il ne se découragera point et ne se relâchera point, Jusqu’à ce qu’il ait établi la justice sur la terre, Et que les îles espèrent en sa loi.
5  Ainsi parle Dieu, l’Eternel, Qui a créé les cieux et qui les a déployés, Qui a étendu la terre et ses productions, Qui a donné la respiration à ceux qui la peuplent, Et le souffle à ceux qui y marchent.
6  Moi, l’Eternel, je t’ai appelé pour le salut, Et je te prendrai par la main, Je te garderai, et je t’établirai pour traiter alliance avec le peuple, Pour être la lumière des nations,
7  Pour ouvrir les yeux des aveugles, Pour faire sortir de prison le captif, Et de leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres.

     Cette  prophétie devait  retentir dans le cœur de Jean lorsqu’il témoignait au sujet de Jésus. C’est tellement évident ! Pour quelqu’un qui connaissait la Parole de Dieu et qui était constamment dans la présence de son Dieu, quelle grâce de pouvoir témoigner de ces choses. Il était vraiment plus grand que ce prophète, car il voyait ce qui avait été écrit plus de 700 ans auparavant. Le seul qui a reçu cette gloire est bien notre merveilleux Seigneur  Il est à noter que seul Jean écrit que le Saint-Esprit reste ou demeure sur le Seigneur. Ce n’est pas mentionné dans les autres évangiles. L’Esprit descend sur Jésus dans les autres évangiles. Dans Jean seulement, il est écrit : « Celui sur qui tu verras descendre l’Esprit et demeurer, c’est Lui qui baptise d’ESPRIT saint » 
    Cette prophétie a été accomplie par Jésus et Jean a pu témoigner de cela. Il a vu Celui qui va annoncer la justice selon la vérité, justice qu’Il va établir sur la terre. Ces versets décrivent le cœur de notre Seigneur, sa compassion envers ces roseaux cassés que nous sommes parfois, son amour pour ouvrir les yeux des aveugles, et toutes ces choses décrites dans cette prophétie. Il a vu Celui qui est la lumière du monde, qui traite alliance avec les peuples ! Il pouvait témoigner de tout cela, car Il a vu le Saint-Esprit demeurait sur Lui. Il connaissait les prophéties concernant le Messie. De plus, le Père a témoigné de Lui en disant : « Tu es mon Fils bien-aimé, objet de mon affection » Il a reçu le témoignage du Père et de l’Esprit pour proclamer qui était Jésus. Continuons notre lecture

35  Le lendemain, Jean était encore là, avec deux de ses disciples ;
36  et, ayant regardé Jésus qui passait, il dit : Voilà l’Agneau de Dieu.
37   Les deux disciples l’entendirent prononcer ces paroles, et ils suivirent Jésus.
38  Jésus se retourna, et voyant qu'ils le suivaient, il leur dit : Que cherchez–vous ? Ils lui répondirent : Rabbi ce qui signifie Maître, où demeures–tu ?
39  Venez, leur dit–il, et voyez. Ils allèrent, et ils virent où il demeurait ; et ils restèrent auprès de lui ce jour–là. C'était environ la dixième heure.
40  André, frère de Simon Pierre, était l’un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean, et qui avaient suivi Jésus.
41  Ce fut lui qui rencontra le premier son frère Simon, et il lui dit : Nous avons trouvé le Messie ce qui signifie Christ.
42  Et il le conduisit vers Jésus. Jésus, l’ayant regardé, dit : Tu es Simon, fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas ce qui signifie Pierre.

    Le lendemain, donc le troisième jour, est le moment de rencontre avec les premiers disciples. Les disciples de Jean en entendant son témoignage se séparent de celui-ci et suivent le Seigneur. Nous n’avons pas grand chose à voir sur ce passage, si ce n’est que c’est le témoignage de Jean qui a permis à ses deux disciples de le quitter pour suivre Jésus. On connaît le non de l’un des deux. Il s’agit d’André frère de Simon. Il est fort possible que le deuxième soit Jean puisqu’il raconte cette rencontre de façon si précise.
    C’est le premier contact de ces disciples de Jean avec le Seigneur. Jésus les a sûrement enseignés car lorsque, plus tard, ils sont appelés (cf Mt 4.19-20 ; Mc 1.17-18) ils laissent tout et le suivent. Je pense que ce premier contact avec le Seigneur leur a permis de ne pas hésiter lors de leur appel. Ils ont sûrement raconté tout ce que Jésus leur avait dit lors de cette première rencontre à leurs amis pécheurs et à toutes leurs relations. Ce premier contact a été déterminant pour leur décision de tout laisser et de suivre Jésus, pour eux, mais aussi pour les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean.
    Jésus change le nom de Simon en Pierre. C’est la marque de l’autorité du Seigneur sur Simon. Désormais, Jésus est le maître de Simon ! Il reconnaît en Pierre, déjà, l’homme qu’il va devenir plus tard.

43   Le lendemain, Jésus voulut se rendre en Galilée, et il rencontra Philippe. Il lui dit : Suis–moi.
44  Philippe était de Bethsaïda, de la ville d’André et de Pierre.
45  Philippe rencontra Nathanaël, et lui dit : Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph.
46  Nathanaël lui dit : Peut–il venir de Nazareth quelque chose de bon ? Philippe lui répondit : Viens, et vois.
47  Jésus, voyant venir à lui Nathanaël, dit de lui : Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n’y a point de fraude.
48  D'où me connais–tu ? lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit : Avant que Philippe t'appelât, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu.
49  Nathanaël répondit et lui dit : Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël.
50  Jésus lui répondit : Parce que je t'ai dit que je t'ai vu sous le figuier, tu crois ; tu verras de plus grandes choses que celles–ci.
51  Et il lui dit : En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme.

    Le lendemain, donc le quatrième jour se poursuit le début du ministère du Seigneur et les premiers contacts avec les hommes qui deviendront ses disciples.
    Ce passage est très important, car nous entrevoyons la fin de la Loi et le début de la grâce. Pour la première fois, Jésus dit à un homme : « suis-moi ! » Il s’agit de Philippe. On peut dire que celui-ci est le premier mentionné comme directement appelé par le Seigneur, lors de cette première semaine de ministère.
    Aussitôt, Philippe témoigne à Nathanaël en lui affirmant : « nous avons trouvé celui dont   il est parlé dans la loi de Moïse et dans les prophètes ! » Il ne perd pas de temps, un peu comme André, le jour précédent avec son frère Pierre.
     Nathanaël est le juste selon la Loi. Le Seigneur en témoigne lorsqu’il le voit. Nathanaël est très réticent lorsqu’il apprend que le Messie vient de Nazareth ! Cette ville se situait dans le royaume du Nord, Israël. Tous savaient que le Messie devait venir de la tribu de Juda, donc du Sud, c’est-à-dire du royaume de Juda. Il devait être très étonné. 
    Malgré cela, il suit Philippe car il a un cœur droit, pur, sans mélange. Il croit ce que lui dit son ami et veut le constater lui-même.
    Nathanaël était sous le figuier. Le figuier est le symbole de la bénédiction de la Loi, avec la vigne (cf par ex. Zacharie 3.10 : vous vous inviterez les uns les autres sous la vigne et le figuier) D’après la littérature rabbinique, « sous le figuier » était l’endroit recommandé pour méditer la Loi. De plus, les branches des figuiers entrelacés retombent sur le sol, de façon à former autour de l’arbre une tenture vraiment impénétrable (L. Schneller)
    La confession de Jésus : « Avant que Philippe t’ait appelé, quand tu étais sous le figuier, je t’avais vu » touche Nathanaël.  Cette parole de connaissance suffit à le convaincre qu’il est bien en face du ‘’Fils de Dieu, le Roi d’Israël’’! Comme il le confesse tout haut ! Dans ce passage nous retrouvons ce qu ‘affirme Paul dans sa lettre aux Galates lorsqu’il écrit : « La Loi est un précepteur (ou pédagogue) pour nous conduire à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi » La Loi a permis à Nathanaël de confesser la véritable identité de l’Homme Jésus ! Cette Loi, bien interprétée et méditée, serrée dans son cœur, lui a révélé qui est cet Homme, ce Jésus dont lui a parlé Philippe : le Fils de Dieu !
    Nous voyons, dans ces quelques versets différentes façons de rencontrer le Seigneur, mais il faut toujours le témoignage d’un homme (Jean, André, Philippe) Jean, par son témoignage a permis aux deux premiers de suivre le Seigneur. Celui-ci a du les enseigner car André dira à son frère : « nous avons trouvé le Messie ! » Jésus va changer le nom de Simon en Pierre. Dans l’Ancien Testament, Dieu a changé des noms (Abraham, Sara, Jacob, etc) Sous l’autorité de Dieu, Jérémie a changé le nom du sacrificateur Pachour en Magor-Missabib. Neboukadnestar a changé des noms, ceux de Daniel et ses amis. C’est un vrai signe de propriété. Pierre, désormais, appartient au Seigneur, suite au témoignage de son frère ! Nathanaël, lui, interpellé par Philippe, est allé à Jésus  qui l’a confondu par une parole de connaissance et la Loi qui régnait dans son cœur lui a permis de faire cette belle confession.
    Nous devons aborder un dernier point très important. Jésus dit : « En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme. » Le Seigneur nous renvoie à Genèse 28.12.13a et 17-18-19 qui sont très importants. Lisons-les

12 il (Jacob) eut un songe. Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son sommet touchait au ciel. Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle.   
13 et voici, l’Eternel se tenait au-dessus d’elle

17  Il eut peur, et dit : Que ce lieu est redoutable ! C’est ici la maison de Dieu, c’est ici la porte des cieux !
18  Et Jacob se leva de bon matin ; il prit la pierre dont il avait fait son chevet, il la dressa pour monument, et il versa de l’huile sur son sommet.
19  Il donna à ce lieu le nom de Béthel ; mais la ville s’appelait auparavant Luz.

    Dans ce passage de Genèse, nous constatons plusieurs choses :
--le ciel est ouvert et l’Eternel est accessible par cette échelle. Lors du baptême de Jésus les cieux se sont ouverts. Par la croix, ils ont été définitivement ouverts pour tous ceux qui croient en son œuvre.
--Cet endroit est appelé la maison de Dieu, Bethel, l’endroit où Dieu réside. Jésus est la véritable maison de Dieu car le Père est en Lui et Lui est dans le Père (Jn 14.10) Etant son corps, nous sommes aussi la maison de Dieu, la véritable Béthel ! Et aussi, nous l’habitons !
    Le chapitre deux commence par « Trois jours après, (ou selon d’autres traductions : le troisième jour) il y eu des noces à Cana en Galilée » Trois jours après la rencontre avec Philippe et Nathanaël ; l’évangile s’ouvre ainsi par une semaine complète comptée presque jour par jour et aboutissant au miracle de Cana qui est la manifestation de la gloire de Jésus (2.11) On peut dire que nous avons, dans ce premier chapitre, en semence tout ce qui va être décrit dans cet évangile ! Récapitulons :

--Jésus est la Parole. La Parole est Dieu, Jésus est Dieu.
--La Parole, Jésus a tout fait, rien n’a été fait sans elle.
--Dans la Parole est la vie et la vie est la Lumière du monde.
--Cette Parole nous fait naître de Dieu.
--La Parole a été faite chair, Elle a tabernaclé au milieu des hommes.
--Jésus est le Fils unique venu du Père
--Jésus est Dieu le Fils unique qui est dans le sein du Père.
--Jésus est l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.
--Jésus baptise du Saint-Esprit. Il a ouvert les cieux.
--Jésus est le Messie du peuple juif….Et des païens qui croient en Lui.
--Jésus est celui dont décrit dans la Loi de Moïse et les prophètes
--Jésus est la véritable maison de Dieu.
--Jésus est le Fils de l’homme, les anges montent et descendent sur Lui. Le ciel ouvert !

    Voilà quelques pistes de méditation sur ce premier chapitre de cet évangile, si riche des merveilles et trésors de Dieu pour l’homme. Nous irons sûrement plus loin ensemble dans cette méditation !

jcb