dimanche 4 novembre 2012

L’École de Christ Théodore AUSTIN-SPARKS (1964) (troisième partie)

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2007) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA


Table des matières
VI. Un ciel ouvert page 43
VII. Apprendre sous l’onction page 53
VIII. La souveraineté de l’Amour divin. Page 62

« Ceci est un livre que vous voudrez certainement lire plusieurs fois. C’est à ma troisième lecture que la Vérité m’a vraiment impacté. Ce livre a influencé ma prédication, ma conception de la vie et a intensifié ma faim de connaître la glorieuse liberté de la Croix. Je crois que ce livre est destiné par Dieu à bénir et édifier de nombreux serviteurs et servantes de Dieu, de nombreux chrétiens qui ont une faim et une soif spirituelles ».  (David WILKERSON – 2000)
----------------------------------------


VI - UN CIEL OUVERT


     Dans ces méditations, nous avons été conduits à réaliser ce qu’est l’École de Christ où tout l’apprentissage, toute l’instruction, toute la discipline sont orientés vers le fait de connaître Christ, apprendre Christ ; pas apprendre au sujet de Christ, mais apprendre Christ.


    Nous aurions pu faire de tout ce qui concerne Christ, une doctrine, un enseignement, mais ce n’est pas ce que nous cherchons et ce n’est pas du tout ce que le Seigneur cherche. C’est Christ Lui-même, incarnation vivante et intime, personnification de toute vérité et de toute vie qui est le but et la volonté de Dieu pour nous. Il ne veut pas que nous connaissions la vérité dans ses multiples aspects, mais que nous connaissions la Personne vivante, de manière effective et impartie en nous, en étant incorporé dans la Personne, où toute vérité devient une vérité vivante plutôt qu’une simple vérité technique et théorique.

    Chaque fois qu’il y aura un risque pour nous de nous éloigner de Sa Pensée pleine et entière, Dieu essaiera toujours de nous donner une nouvelle révélation de Son Fils. Il ne nous conduira pas en quelque sorte à un « rattrapage » des vérités, mais Il nous donnera tout le nécessaire pour que nous puissions avoir une nouvelle révélation et une ré-découverte de Son Fils en plénitude.

    Nous avons vu que les écrits de Jean sont apparus au moment où l’Église avait perdu sa pureté, sa vérité, sa sainteté, sa spiritualité et sa gloire d’origine, pour devenir un système chrétien terrestre. Dans cette situation, Sa méthode a été de nous donner une nouvelle présentation de Son Fils, dans sa plénitude divine et spirituelle. C’est un retour à Jésus-Christ. 

    En effet Dieu essaie constamment de nous ramener à la Personne pour nous montrer ce que cette Personne représente dans sa dimension spirituelle d’En Haut. Soyons vigilant lorsque nous passons de l’Évangile aux épîtres de Jean, à ne pas croire que nous quittons des choses élémentaires pour rentrer dans des choses beaucoup plus évoluées et plus profondes que l’Évangile. Car en fait les épîtres ne sont qu’une « ouverture » aux Évangiles, une interprétation de Christ. Et le Seigneur n’aurait jamais voulu qu’on se concentre sur l’interprétation au détriment de la Personne.


A – Toutes choses en Christ


    Nous considérons souvent les Actes des Apôtres comme établissant la technique de l’Église et des églises, et nous l’adoptons comme un système figé de pratiques, d’instructions, de formes et d’enseignements. La faiblesse de cette position est que même si c’est quelque chose de bien en soi, nous risquons de passer à côté du Seigneur Jésus !

    Le Saint-Esprit est là pour nous apporter Christ, ouvrir notre cœur à Christ et nous montrer que Christ est un ordre divin ; non pas que les épîtres considérées comme mode d’emploi, soient un ordre divin, mais que Christ est cet ordre, et tout ce qui concerne cet ordre doit toujours rester en relation avec la Personne vivante de Christ.

    Si cela devient une chose, alors c’est un système terrestre où l’on peut faire des épîtres une centaine de systèmes terrestres différents, avec différentes interprétations, représentant des systèmes chrétiens différents, tout cela parce qu’il y a eu un divorce avec la Personne.

    Il existe bien des sujets, des doctrines, des thèmes ou des enseignements sur le Royaume de Dieu, la sanctification, la vie éternelle, la vie victorieuse, le « plus que vainqueur », la « vie triomphante » ou encore la seconde venue de Christ. Mais ce sont des vérités, qui même si elles sont intéressantes, ont été retenues et développées en dehors des Écritures et qui ont pris beaucoup de place dans la vie spirituelle de bien des personnes. C’est ainsi que des individus se sont rassemblés autour de l’enseignement sur la sanctification et ont bâti un mouvement avec un «isme». Ou que d’autres se sont attachés à l’enseignement sur le baptême d’eau, le baptême de l’Esprit, le retour de Christ ou la prophétie créant ainsi une grande quantité de groupes et de tendances. Tout cela ne serait pas arrivé si la Personne de Christ était dominante dans notre vie !

    En pénétrant à l’intérieur des Évangiles, nous voyons que Jésus-Christ et le Royaume de Dieu se confondent. Si nous vivons en Christ, nous avons pour tuteur le Saint-Esprit, et si une profonde transformation ne s’opère pas en nous, il nous faudra nous reconvertir en permanence, sinon cette École ne servira à rien !
    Nous ne pouvons y entrer sans l’espoir de nous référer au Royaume, et le connaître dans les moindres détails, de la même manière que le Saint-Esprit nous enseigne Christ. A partir du moment où le Royaume devient quelque chose d’universel, il est l’expression et la manifestation de Christ. C’est-à-dire que nous entrons dans le Royaume en Christ et par Christ, et que la même chose est vraie pour tout le reste.
    La sanctification n’est pas une doctrine et encore moins une recette : « Il a été fait pour nous sanctification » (1 Corinthiens 1:30). Si nous sommes en Christ et si le Saint-Esprit nous enseigne Christ, alors nous saurons tout sur la sanctification. Nous possédions peut-être une théorie ou une doctrine de la sanctification, mais cela nous a séparé des autres chrétiens et les a entraînés dans des difficultés. L’enseignement de la sanctification en tant que théorie a causé sans doute du tort aux chrétiens, plus que n’importe quelle autre doctrine, parce qu’ils en ont fait une chose, une doctrine, au lieu de faire de Christ notre sanctification.
    C’est donc à l’École de Christ qu’il nous faut entrer, là où le Saint-Esprit ne nous enseigne pas des trucs, ni une doctrine d’église, ni la sanctification, ni le retour du Seigneur, ni quoi que ce soit, mais là où Il nous enseigne Christ. « Il viendra pour être, en ce jour-là, glorifié dans Ses saints, et admiré par tous ceux qui auront cru » (2 Thessaloniciens 1:10). Il s’agit là de l’aboutissement de quelque chose qui se passe à l’intérieur. Nous allons ainsi savoir que le retour du Seigneur est proche, non en nous référant aux signes prophétiques, mais regardant ce qui se passe dans le cœur du peuple de Dieu. Le meilleur signe des temps est donc ce que l’Esprit du Seigneur est en train de faire au sein de son peuple.
    Si seulement nous restions proches de Lui, si nous allions de l’avant avec Lui et si nous apprenions Christ, nous pourrions alors connaître le cours et le déroulement des temps et nous saurions ce qui est imminent. Nous aurions dans nos cœurs les soupirs de la préparation et de la délivrance. La meilleure manière de nous préparer à Son Retour est donc de connaître le Seigneur.
    Cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien de bon dans la prophétie mais il y a une multitude de gens qui sont gavés de prophéties au point que leur vie spirituelle ne compte plus pour rien et qu’ils n’ont en fait aucune marche personnelle avec Jésus.
    Beaucoup de gens courent ici et là pour entendre de fascinantes prédications et prophéties sur la fin des temps, mais lorsqu’on leur parle des effets spirituels de cette espérance à venir sur leur vie personnelle, qui devraient les concerner directement, cela ne les intéresse plus !
    1 Jean 3:3 : « Celui qui a cette espérance en lui se purifie comme lui-même est pur ». Le Saint-Esprit nous ramènera toujours à Christ, c’est-à-dire à la seule base sur quoi Il peut réellement accomplir tout le plan de Dieu. Et le plan de Dieu pour nous est que nous soyons à l’École de Christ, là où le Saint-Esprit nous enseigne Christ par expérience.

B – La nécessité d’un nouvel ensemble de facultés et de valeurs

    La vraie nature de cette école exige de nous le changement le plus radical. Il est impossible de vivre dans cette École de Christ tant qu’un nouvel ensemble de valeurs et de facultés ne nous a pas été attribué. Nous devrons vivre avec des valeurs, des références et des priorités que nous ne possédons pas naturellement.

« Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu » (Jean 3:3).

    C’est de cette manière que le Seigneur va accomplir quelque chose d’extraordinaire car les choses du Royaume ne s’obtiennent que dans une dimension qui n’a aucun rapport avec nous et avec lesquelles nous n’avons aucun pouvoir propre de communication.
    Faisons un tour dans notre jardin, regardons les pommes de terre et les autres légumes et parlons-leur de n’importe quoi. Qu’est ce que les pommes de terre et les choux pensent de nous? Ils n’entendent ni ne comprennent ce que nous leur disons, il n’y a donc aucune relation entre eux et nous car ils n’ont ni la capacité, ni le don, ni la qualification de réceptionner et de réagir à ce que nous disons. Et c’est ce même fossé qui existe entre nous et le Royaume de Dieu.

« L’homme psychique (ou naturel) ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge » (1 Corinthiens 2:14).

    Le fossé est tellement évident que si nous étions dans notre état naturel, là où le Saint-Esprit est en train de parler, nous nous trouverions face à un autre monde. Lorsque nous, les croyants, allons dans le monde pour partager des choses de Dieu, nous voyons les gens rester bouche bée car ils ne comprennent rien à ce que nous leur disons ! A moins de naître de nouveau, ils ne peuvent voir le Royaume de Dieu.
    Pour rentrer dans cette École, quelque chose doit se passer pour nous. Nous devons être refait à neuf, avec un ensemble d’autres qualifications et capacités pour les choses de Dieu. Nous avons tendance à entendre des mots sans les comprendre. Il nous faut élargir notre capacité de compréhension spirituelle, car dans le naturel, nous sommes comme handicapés dans ce domaine.

C – Le brisement de la vie propre

    Les paroles de Jean 1:47-51 nous introduisent à cette École de Christ ; ce sont les paroles de Jésus à Nathanaël :

« Voici vraiment un Israélite en qui il n’y a point de fraude. D’où me connais-tu ? lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit : Avant que Philippe ne t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. Nathanaël repartit et lui dit : Rabbi, tu es le Fils de Dieu, le Roi d’Israël. Jésus lui répondit : Parce que Je t’ai dit que je t’ai vu sous le figuier, tu crois ; tu verras de plus grandes choses que celles-ci. Et Il lui dit : En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme. »

    Ce passage, et surtout les versets 47 et 51, nous brosse un tableau complet de notre contexte spirituel. Jacob était un fraudeur, il avait volé le droit d’aînesse à son frère et fut obligé  de fuir pour sauver sa peau. Là, il se retrouva face à une très grande vérité symbolique qu’il ne fut pas en mesure de comprendre.
    A ce moment-là, Jacob n’aurait jamais pu comprendre la signification profonde de ce qu’il voyait, c’est-à-dire, la Maison de Dieu, Béthel, le lieu où le ciel et la terre, Dieu et l’homme, se rencontrent. Ce lieu où la gloire qui les unit est le grand maillon, ce lieu où Dieu parle et se fait connaître Lui-même, ce lieu enfin où les plans de Dieu sont révélés. Pourquoi est-ce arrivé à Jacob, lui qui était en position de fraudeur et de trompeur ?
    Pendant vingt années, il a dû apprendre la discipline et a constaté, par la suite, l’impact du ciel sur sa vie terrestre, sur sa nature, l’impact de l’Esprit sur sa chair, l’impact de Dieu sur lui-même à Jabbok. Il a dû aussi permettre à sa vie charnelle d’être frappée et brisée, en portant pour le restant de ses jours la marque de celui qui s’était placé sous la bannière de Dieu.
    Et puis, le Jacob jugé, battu, blessé, brisé, écartelé, a pu revenir en arrière, répandre son offrande à Béthel pour tenir ferme. Il n’était plus Jacob, mais Israël, celui en qui il n’y a plus de fraude. Le travail en lui n’était pas encore terminé, mais la crise avait eu lieu.
    Le Seigneur nous dit en quelques mots : « Pour être en position de Ciel ouvert, là où Dieu descend communiquer, là où la gloire de Dieu demeure, là où on jouit de Béthel, il ne faut rien d’autre que venir à Moi. Demeurer en Moi à Béthel, la Maison de Dieu, et bénéficier des biens célestes et de la communion avec Dieu ». Cela signifie que nous en sommes au point où la vie naturelle est infime, brisée, mise en pièces. Et nous ne pouvons continuer à suivre cette École tant que cette étape n’a pas été franchie, là où Jésus peut nous dire :

« Voici un Israélite en qui il n’y a plus de Jacob, vous verrez le ciel ouvert ! »

    Parler de la vie de Jacob est une autre façon de parler de la vie propre, car l’ego est l’essence même de la vie naturelle, non seulement la vie propre dans ses formes les plus mauvaises, mais la vie propre dans son entier. Jacob fut d’une lignée choisie, il avait une connaissance historique de Dieu, mais la transition du naturel vers le spirituel s’est faite par une discipline, un apprentissage et une crise.
    Considérons le Seigneur Jésus. Personne n’oserait affirmer que la vie propre de Jésus était semblable à la nôtre qui est polluée, corrompue, pécheresse. Pourtant, Il avait sa vie propre, sans péché. Ce qui pour Lui, signifie qu’Il pouvait agir, parler, penser, juger et avancer de Lui-même. C’est tout ! Sans qu’il y ait de mauvaises intentions, sans qu’Il soit corrompu dans ses motivations ou qu’il soit influencé par quelque chose de retors, il aurait pu vivre indépendamment de la volonté de Son Père. Il aurait pu faire et dire des choses en toute indépendance.
    Mais Il a pris la position et l’attitude où, bien que sans péché, Il ne pouvait ni ne voulait, à aucun moment, agir ou parler indépendamment de Son Père. Le contraire aurait été de l’indépendance et donner à l’Ennemi une faiblesse pour agir !
    De même, nous pouvons faire quelque chose de grand pour Dieu avec une
motivation en nous qui nous paraîtra la plus pure qui soit, comme nombre de pensées, d’idées, de jugements qui nous sembles beaux, voire sublimes. Mais ces choses viennent de nous et peuvent être radicalement différentes de celles de Dieu !
    A l’entrée de Son École, le Seigneur pose quelque chose de significatif : Jabbok. Jabbok était tributaire du Jourdain et les conséquences du Jourdain se situent précisément au point critique de l’École de Christ.
    Jésus a accepté le Jourdain justement dans le but d’entrer à l’École de l’Esprit pendant trois ans et demi. Il n’y a pas d’autre chemin pour suivre l’École de l’Onction. Il en est ainsi : pour apprendre Christ et s’identifier à Christ, ce ne sera que par le coup porté à la nature même de Jacob !
    Nous ne parlons ni de doctrine, ni de méthode. Nous savons ce que c’est que d’avoir travaillé pour Dieu et de prêcher l’Évangile de toutes ses forces pendant des années. Nous connaissons le dur labeur avec un plafond au-dessus de notre tête ! Combien de fois nous nous sommes trouvés sur une estrade, en nous disant : « Si seulement quelque part, je pouvais faire un trou dans ce plafond et au lieu de prêcher ce que j’ai trouvé dans des bouquins, écrit dans un cahier et étudié, je pouvais balancer tout et, avec le ciel ouvert, exprimer tout ce que Dieu me met à cœur ! »
    Cette aspiration est là en nous, nous savons que cela existe, mais nous ne pouvons le connaître tant que nous ne serons pas passés par la crise de Romains 6. Alors le ciel s’ouvrira et les tensions, la lourdeur, les limites, partiront !
    Notre sujet de gloire est que le plafond disparaisse. Nous en arriverons alors à cette réalité où le Saint-Esprit nous révélera directement, immédiatement et de plus en plus, Christ. Mais il ne peut en être ainsi tant que nous n’avons pas franchi le gué de Jabbok, tant que nous n’avons pas réglé son compte à la vie de Jacob, par une crise.
    Par nature, ce plafond, ce ciel fermé existe au dessus de nous, mais, béni soit Dieu, la Croix déchire les cieux, le voile est déchiré de haut en bas et Christ est révélé par le voile déchiré de Sa chair. Il n’est plus considéré comme l’homme Jésus, dans nos cœurs, mais comme toute la plénitude de la pensée dévorante de Dieu pour l’homme.
    Nous allons voir le Seigneur Jésus de mieux en mieux lorsque nous en arriverons là : « voici un Israélite, en qui il n’y a pas de fraude, pas de Jacob ! Tu verras le ciel ouvert ».

D – Une perspective nouvelle pour un homme nouveau

    Cette parole, « tu verras le ciel ouvert », donne une perspective nouvelle pour un homme nouveau. Une autre version de ce verset commence par « Désormais, tu verras… ». C’est une évolution vers un jour à venir, une ère nouvelle.
    C’est l’ère du Saint-Esprit, car avec la venue du Saint-Esprit, le ciel ouvert devient une réalité. La Croix provoque pour nous l’ouverture des cieux, mais c’est le Saint-Esprit qui le fait de manière positive en nous, comme ce fut le cas pour la mort, l’enterrement et la résurrection symbolique de Jésus dans le Jourdain, lorsque les cieux se sont ouverts à Lui. Se présentant sur une base nouvelle de résurrection, Il avait le ciel ouvert au dessus de Lui. Ensuite, l’Esprit l’illumina et demeura sur Lui, et l’Esprit devint, en quelque sorte, le canal de communication, faisant de cette ouverture céleste tout ce qui était du domaine de la communication, du dialogue et de la communion.
    Voilà l’ère du Saint-Esprit, faisant de toutes les valeurs de Christ une réalité pour nous et en nous.

E – La marque d’une vie ointe par le Saint-Esprit

    Lorsque Paul s’est rendu à Éphèse, il trouva certains disciples, et sans donner d’explication sur la raison de sa question, il dit immédiatement : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous avez cru ? » (Actes 19:2). Leur réponse fut : « Nous n’en avons pas beaucoup entendu parler ». Alors Paul leur posa une autre question très importante, qui nous ramène au Jourdain 

« De quel baptême avez-vous été baptisé ? » (Actes 19:3).

    Le baptême est lié à cette question essentielle :

«Si vous ne connaissez pas le Saint-Esprit, à quoi a bien pu servir votre baptême ? »   
« Oh, nous avons été baptisés du baptême de Jean ! ».

« Ah, je vois : Jean a baptisé du baptême de repentance disant au peuple qu’ils croiraient en
Celui qui viendrait après lui, c’est-à-dire Jésus » (Actes 19:4).

    Alors, lorsqu’ils entendirent cela, ils furent baptisés au Nom du Seigneur Jésus, en Christ, et le Saint-Esprit tomba sur eux. C’est ainsi qu’ils sont entrés à l’École de Christ. La marque d’une vie ointe du Saint-Esprit est que l’on connaisse Christ de manière vivante, dynamique et toujours croissante. Mais tout cela n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire. Certains d’entre nous sommes de pauvres étudiants qui mettons un temps fou à apprendre…Il m’a fallu des décennies pour arriver à le réaliser.
   Nous connaissons beaucoup de choses et nous découvrons que notre connaissance personnelle de Jésus est pauvre. Nous résistons en permanence. Mais tôt ou tard, nous en arrivons au point où nous nous exclamons: « Ce ne sont ni des doctrines, ni des thématiques, ni des vérités qu’il me faut connaître !
   Bien sûr, tout cela est intéressant mais quand j’entre dans le feu de l’épreuve, des problèmes et de la perplexité, que reste-t-il de toutes mes doctrines et de mon étude de la Bible, et quelle en est leur valeur ? Cela ne règle pas mon problème, cela ne me fait pas aller bien loin ! C’est une tragédie »
    Beaucoup d’entre nous sommes dans ce cas de figure, nous avons certaines doctrines, nous avons parcouru la Bible sur les sujets comme la régénération, la rédemption, l’expiation, la justification par la foi, la sanctification, etc. Mais après avoir tout étudié et essayé de le mettre en pratique, nous allons nous trouver face à une terrible expérience spirituelle où tout cela ne comptera plus pour rien et où, mis à part le Seigneur, nous pourrons tout envoyer par-dessus
bord en disant : « Ce christianisme ne marche pas ! ».
    Ainsi ceux qui connaissent le Seigneur depuis des années et qui ont accumulé la vérité au milieu de la détresse spirituelle la plus profonde, peuvent se poser des questions sur la valeur de tout cela !
    Mais la seule chose qui pourra encore nous aider ne se trouve certainement pas dans nos superbes carnets de notes pleines de doctrines, mais dans notre connaissance du Seigneur, et ce de manière personnelle et vivante. A savoir ce que le Saint-Esprit nous a révélé de Christ en nous, à nous et comme partie intégrante de nous !
    Tôt ou tard, nous en arriverons là ! Nous serons ramenés à la connaissance vivante et spirituelle du Seigneur parce que Lui seul, révélé personnellement dans notre être intérieur par le Saint-Esprit, peut nous sauver au moment le plus critique. Le jour viendra où nous serons mis à nus et dépouillés de tout ce qui ne sera pas la connaissance spirituelle intérieure de Christ. Nous serons dépouillés de notre connaissance mentale et intellectuelle.
    Beaucoup de ceux qui auront été des géants dans l’enseignement et la doctrine vont passer par des temps très sombres à la fin de leur vie. Comment vont-ils les surmonter ? Cela dépendra de leur connaissance intime du Seigneur qui émergera au dessus d’une simple connaissance intellectuelle. Il en est de même de ce que Christ doit être pour nous et comment.  
    Il doit être en nous, Celui sur qui nous pouvons nous appuyer et nous reposer en toute confiance et assurance car c’est ainsi qu’Il nous fait aller plus loin. C’est ainsi qu’il nous faut Le connaître. C’est le seul moyen d’apprendre Christ, et ce de manière expérimentale : « tu verras le ciel ouvert ». Le Saint-Esprit est venu pour faire un nouvel ordonnancement coopératif, afin que Christ nous soit révélé comme Notre vie. Voir venir l’Esprit est la marque d’une vie ointe. Et toutes ces choses que l’on nous a enseignées, que l’on a martelées en nous depuis des années deviendront une révélation : « Regarde, je commence à voir ce dont on parle depuis des années ! »
    Je me souviens d’un de mes amis avec qui nous avions une excellente relation ensemble depuis des années. Un jour, je l’ai croisé dans un parc, et alors que je le voyais à distance, je le voyais sourire et il me serra la main. Il était tout sourire et il me dit : « Tu sais quoi ? J’ai fait une découverte ». « Ah, oui, laquelle ? » « J’ai découvert que Christ est en moi. Christ en nous, l’espérance de la gloire, est devenu une réalité pour moi ». « Eh, bien, répondis-je, j’aurais pu te le dire depuis longtemps ! ». « Oui, dit-il, mais toute la différence, c’est que maintenant je le sais et je le vois ».
    Que le monde puisse être rempli de chrétiens comme lui ! Nous avons tous besoin d’être comme Nathanaël. Une extraordinaire transition a eu lieu pendant ces quelques mots : « voici vraiment un Israélite… ». C’est pour Israël, pour Jacob, pour le père d’Israël ; pour les fils de Jacob, l’Israël terrestre. C’est purement et simplement dans les limites de la terre, dans les limites d’un peuple au milieu des nations et dans des limites symboliques.
    Le Seigneur a annulé quelque chose que Nathanaël a dit : « Tu es le Roi d’Israël » Roi d’Israël ? Mais ce n’est rien. Tu verras des choses plus grandes que celles-ci. Tu verras le ciel ouvert et les anges monter et descendre sur le Fils de l’Homme ! Ce qui est bien plus vaste qu’Israël. Fils de l’Homme ! Quelque chose d’humain et d’universel qui sera pour tous les hommes qui viendront et pas seulement pour Israël. Les cieux seront ouverts pour tous les êtres humains en Christ.
    Ce titre de Fils de l’Homme représente simplement la pensée de Dieu pour l’homme, Son plan et Son intention pour l’homme. Le ciel ouvert est à disposition de l’homme lorsqu’il entre dans la pensée de Dieu en Christ, Dieu se révélant à l’homme par l’Homme.
    Que personne ne croit que ce ciel ouvert, cette onction ne sont que pour quelques-uns. Non, bien sûr, c’est pour chacun. Le désir et la pensée de Dieu, c’est que nous, le plus simple, le plus fou, le plus faible parmi les hommes, le plus naturellement limité, aux capacités les plus limitées, découvrirons que notre droit d’aînesse, notre héritage est un ciel ouvert. En d’autres termes, nous en Christ, nous pourrons connaître cette merveilleuse oeuvre du Saint-Esprit par une révélation intérieure de Christ en plénitude.
    Que le chrétien même le plus avancé s’approche de Dieu d’une manière nouvelle et en arrive à cette première crise où le plafond au dessus de nous est fendu et où nous connaissons un ciel ouvert, l’Esprit révélant Christ dans nos cœurs pour Sa gloire.
  
VII - APPRENDRE SOUS L’ONCTION

 Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez le repos pour vos âmes  (Matthieu 11:29).

Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui  (Matthieu 3:16).

En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes  (Jean 1:4).

Et il lui dit : En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme  (Jean 1:51).

En effet, la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort  (Romains 8:2).

.....mais lorsque les cœurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté. Or, le Seigneur c’est l’Esprit ; et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. Nous tous dont le visage découvert reflète la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, par l’Esprit du Seigneur  (2 Corinthiens 3:16-18).

    L’École de Christ, c’est l’École où Christ est la leçon vivante, et l’Esprit, le grand professeur. L’enseignement y est subjectif et pratique et non objectif et théorique. On n’y enseigne pas des choses, mais on y reçoit une formation intérieure et expérimentale de Christ, en tant que partie intégrante de nous-même. Voilà la nature de cette École.

A- L’Onction : pour quoi faire ?

« Tu verras le ciel ouvert... Il vit les cieux ouverts et l’Esprit de Dieu descendant sur lui ».

    Que signifie l’onction du Saint-Esprit ? Ce n’est rien d’autre que le Saint-Esprit prenant sa place de Seigneur absolu. L’onction porte en elle la seigneurie absolue du Saint-Esprit, l’Esprit comme Seigneur. Cela implique que toutes les autres seigneuries ont été déposées et mises de côté : celles de nos vies, de nos pensées, de nos volontés, de nos désirs, de nos plans ; la seigneurie des autres. Tout autre intérêt, tout autre attachement, toute autre influence a cédé sa place sans réserve à la seigneurie du Saint-Esprit. Nous ne pourrons jamais jouir de l’onction tant que cette étape n’aura pas été franchie.
    C’est la raison pour laquelle le Seigneur Jésus est descendu dans les eaux du Jourdain, dans la mort et le tombeau, en prenant symboliquement la place de l’homme, pour qu’à partir de cet instant-là, Il ne soit plus dirigé par Sa Vie propre afin de réaliser le Plan de Dieu, en étant soumis au Saint-Esprit jusque dans les plus petits détails. Le tombeau du Jourdain a témoigné d’un renoncement de Jésus à toute volonté d’indépendance, à toute autre domination ou influence.
    Quand nous examinons la vie spirituelle de Jésus dans les Évangiles, nous remarquons qu’Il prenait cette position à chaque instant. Pourtant, les pressions et les influences sur Jésus furent nombreuses et puissantes, et auraient pu affecter ou guider ses actions. Il dut même prendre des mesures pour préserver Sa vie contre les fortes attaques de l’Ennemi. Parfois, Satan se revêtait des arguments et de la persuasion d’un proche associé pour le faire dévier de sa route ou le convaincre de prolonger sa vie dans le but de lui éviter certaines souffrances. Il subissait quelquefois des pressions de toutes parts et bien des conseils semblaient sages et avisés.
    Mais, que ce soit Satan, qui venait à lui directement, par ruse ou par insinuation, ou que ce soit par Ses proches disciples ou associés, quelque soit le type d’argument invoqué, personne n’a pu faire dévier Jésus de Son principe : je suis sous l’onction, je me consacre à la souveraineté absolue du Saint-Esprit, et je n’en bougerai pas, quelque soit le prix (ma vie, mon influence, ma réputation, tout ce qui m’est cher). Je ne peux changer de position tant que je sais par le Saint-Esprit quelle est la pensée du Père et non une autre pensée, quelle est la volonté du Père et non une autre volonté, que cette chose vient directement du Père. C’est ainsi que Jésus mettait tout à plat, jusqu’à ce qu’Il sache ce que l’Esprit de Dieu témoignait à Son esprit.
    Il vivait selon cette loi, ce principe de l’autorité absolue, du gouvernement et de la seigneurie de l’onction, et c’est pourquoi l’Onction est descendue. Souhaitons-nous ardemment avoir l’onction du Saint-Esprit? Si oui, dans quel objectif le souhaitons-nous? Est-ce dans le but d’avoir de la puissance et de l’influence, et être capable de faire plein de choses merveilleuses?
    Avant tout, la première chose concernant l’onction, c’est qu’on ne peut rien faire excepté ce que l’onction nous enseigne et nous conduit à accomplir. L’onction retire tout de nos mains. L’onction prend en charge notre réputation, elle prend en charge le plan de Dieu et prend le contrôle de tout. Et tout, dès cet instant, est entre les mains du Saint-Esprit.
    Nous devons nous rappeler que si nous voulons apprendre Christ, cet apprentissage se fera par l’action du Saint-Esprit en nous, et cela signifie que nous devrons suivre exactement le même chemin que Christ dans le principe et dans la loi.  C’est pourquoi nous n’avancerons pas loin tant que nous n’entendrons pas Jésus dire :

« Le Fils ne peut rien faire de Lui-même… Les paroles que je vous dis, je ne les prononce pas de moi-même… Les œuvres que Je fais ne sont pas les miennes, mais le Père demeurant en Moi accomplit ses œuvres »

« Le Fils ne peut rien faire de Lui-même ».

    Il y a un côté négatif dans l’onction, mais le côté positif peut se résumer en un mot, Le Père. Peut-être est-ce une idée de l’onction un peu différente de d’habitude où nous croyons qu’être oint du Saint-Esprit nous amènera dans une vie exaltante et merveilleuse.
    Le premier point que nous devons savoir à propos de l’onction, c’est que nous allons être prisonniers de la seigneurie de l’Esprit, de telle sorte qu’il ne se passera rien dans nos vies si ce n’est Lui qui l’accomplit. Rien ! Cela ne nous fera pas plaisir, si notre vie naturelle est forte et prédominante ; c’est pourquoi, avant de recevoir l’onction, le Jourdain doit être présent. Il est donc nécessaire pour nous de renoncer à notre force naturelle et à notre égoïsme, car l’onction va porter en elle la domination absolue de l’Esprit. On en remarque l’importance dans 2 Corinthiens 3:16,18 : 

Quand on se tourne vers le Seigneur », lorsqu’Il est notre objectif, « le voile est ôté et nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit » ou « par l’Esprit qui est le Seigneur ».

    Nous sommes à l’École et nous pouvons voir Christ, nous pouvons apprendre Christ et être transformés à l’image de Christ sous le contrôle de l’Esprit, si le Seigneur est notre objectif. Mais, pour nous chrétiens consacrés et dévoués, il nous faut du temps jusqu’à ce que le Seigneur Jésus devienne notre seul objectif et notre seul but. Nous disons aimer le Seigneur, mais nous aimons aussi nos propres voies, et nous n’aimons pas en changer.
    Sommes-nous arrivés au point où spirituellement nous n’avons plus aucun problème avec le Seigneur ? Certainement pas car nous en sommes encore au point où nous pensons si souvent que ce sont les intérêts du Seigneur si nos cœurs suivent telle ou telle direction, et si par malheur le Seigneur ne nous laisse pas faire, nous nous sentons alors contrariés voir trahis ! Mais si nous en arrivons à abdiquer et à dire: « Très bien, Seigneur, je suis satisfait que tu ne
m’aies pas permis de le faire et je me réjouis toujours de faire Ta Volonté ! », alors nous gagnerons du temps.
    N’est-ce pas la réalité pour chacun de nous ? Si cela est vrai, cela signifie qu’après tout le Seigneur n’était pas vraiment notre objectif comme nous le croyions. Nous avons aussi un autre objectif associé au Seigneur, quelque chose que nous voulons être ou faire, un endroit où nous voulons aller, quelque chose que nous souhaitons posséder.
    C’est une réalité, et le Saint-Esprit sait très bien tout cela. Dans cette École de Christ, où l’objectif de Dieu est Christ, seulement Christ, totalement Christ, l’onction implique que Christ soit Seigneur, par l’Esprit. L’onction se situe donc là, c’était une réalité en Christ, cela doit être une réalité en nous.

B – « Seigneur » et « soumission »

    Pour être diplômé de cette École, à la gloire de Jésus-Christ, et pour être compétent dans ce Royaume, la seule façon d’apprendre dans cette direction divine, c’est la soumission au Saint-Esprit. Ce mot « soumission », dans le Nouveau Testament, est très intéressant mais il a souvent été mal utilisé et mal compris. C’est ainsi que la notion de soumission est fréquemment associée à celle de pression continuelle, d’écrasement ou de refoulement. Comme c’est le cas dans le verset: « Femmes soyez soumises à vos maris » où l’on interprète à tord cette soumission comme une domination du mari sur sa femme.
    Pour comprendre la signification de soumission en grec, il faudrait écrire le chiffre 1 et y associer le mot soumission. 1 est le chiffre de base sans lequel le système numérique ne tient pas. 1 se tient avant tout ce qui vient après et donne une valeur à tout le reste.
    Soumission signifie donc que Lui a la prééminence en toutes choses. Nous venons après Lui et prenons toute notre valeur de Lui et en Lui. Cela ne veut pas dire que nous allons être écrasés par Lui, mais que nous allons tirer tout de Lui. Tant que nous sommes pas soumis à Christ, nous n’en tirerons aucun bénéfice. Il a la première place, nous avons la deuxième place, et nous n’aurons de la valeur qu’en prenant notre place.
    L’Église n’est pas soumise à Christ, dans un sens répressif, mais dans le sens de se tenir après Lui, à son côté. Christ a la prééminence et la première place, et l’Église, Son Épouse, tire tout le bénéfice et le bien de cette prééminence. C’est vrai que l’Église reste au second rang, mais peu importe d’être second, si toutes nos valeurs émanent du premier. Voila la vraie soumission ! Dieu veut que l’Église possède toutes choses en se positionnant à Ses côtés et en Lui laissant toujours la prééminence.
    La Seigneurie de l’Esprit n’est pas quelque chose de dur et d’ardu qui nous dépouille et qui nous tire vers le bas sans que l’on ose bouger, mais elle a pour but de nous amener dans toute la plénitude de Christ, la Tête.
    Depuis Adam jusqu’à aujourd’hui, le problème a toujours été que l’homme n’a jamais voulu recevoir la plénitude de quelqu’un d’autre, mais de la connaître indépendamment de Dieu. Mais le Saint-Esprit nous « coupe l’herbe sous les pieds » en disant : « La plénitude est en Lui ! »
    Pour pouvoir connaître la plénitude, Il doit prendre la place de Seigneur absolu. Il nous fait la grâce d’accepter le sens du Jourdain, afin d’avoir les cieux ouverts au-dessus de nous, et par ce ciel ouvert, l’onction qui nous apporte la plénitude céleste.
    Nous n’avancerons jamais dans cette école tant que nous n’accepterons pas la seigneurie du Saint-Esprit. C’est pourquoi bien des chrétiens ne vont pas bien loin dans la connaissance du Seigneur car ils n’ont jamais accepté ce que l’onction implique et ne sont jamais descendus au Jourdain. Leur progrès sont très lents, voire insignifiants.
    Le chrétien qui comprend vraiment le sens de la Croix et du Jourdain pour éclairer la seigneurie de l’Esprit, grandira et se développera rapidement, plus vite que les autres. En fait, c’est l’examen préliminaire, l’examen d’entrée.

C – École de Christ : Leçon numéro un

    La première leçon que le Saint-Esprit nous enseigne est sur le fait que la nature de Christ est radicalement différente, voire opposée à la nôtre. Cette leçon sera continue tout au long de notre vie.
    Lisons ainsi chaque Évangile, doucement et attentivement, avec la pensée de combien Christ est différent de nous tous, même de Ses disciples. Cette différence « saute aux yeux » encore et encore : « Vous êtes d’en bas ; Moi, Je suis d’En Haut » (Jean 8:23). C’est un contraste qui devient même au fur et à mesure une rupture, une opposition de jugements, de mentalités, de pensées, de raisonnements, d’idées et de valeurs. Une vraie rupture...
    La nature de Christ est fondamentalement différente de la nôtre, c’est une nature céleste, divine. Personne d’autre n’a cette nature. Ses disciples avaient une nature terrestre, une mentalité terrestre. A quelque niveau que ce soit, les deux ne pouvaient se rencontrer car il existe un énorme fossé entre les deux. Ainsi, nous sommes à notre désavantage ! Comment résoudre un tel problème ?
    Jésus parle toujours d’un temps où Il demeurera en eux et ils seront en Lui. Quand ce temps viendra, ils seront complètement et foncièrement différents de ce qu’ils étaient au plus profond de leur être. C’est-à-dire que ce qui est en Christ sera en eux, ce qui est différent sera en eux.
    Quelquefois, la sagesse humaine leur dictera de faire ceci ou cela, mais cet Autre à l’intérieur d’eux dira : « Continue ! Avance ! ». L’homme extérieur dira : « C’est de la folie ! Je cours au désastre ! » L’homme intérieur dira : « Il faut le faire ! Avance ! » Les deux ne pourront se réconcilier.
    Il nous faut apprendre à Le connaître, à suivre Son Chemin : « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même et qu’il me suive ! », à renoncer à nos arguments, nos raisonnements, nos jugements, nôtre bon sens parfois ! Suis-Moi ! Nous ne pourrons jamais être sûr d’être sur le droit chemin tant que nous ne Lui serons pas soumis en toutes choses !
    C’est pourquoi la prière a une si grande importance dans la vie de l’enfant de Dieu et qu’elle avait une place si primordiale dans la vie de Jésus sur terre. C’est presque une énigme pour nous : Lui, Christ, le Fils de Dieu, oint du Saint-Esprit et sans péché, passait malgré tout une nuit de prière après une journée de dur labeur. Pourquoi cela ? Parce qu’il n’y avait plus d’autre influence à l’œuvre, il n’y avait rien d’autre à prendre en considération que de rester en harmonie avec le Saint-Esprit sous l’autorité où Il s’était placé, car Il ne pouvait rien décider de Lui-même.
    S’il en était ainsi pour Lui, à combien plus forte raison pour nous ! Tout dans notre nature combat (parfois avec violence) la pensée et la volonté de Dieu. Par notre vie de prière, le Saint-Esprit veut nous donner l’occasion de marcher dans Ses voies en conformité à Ses plans et à Son timing.
    Ainsi le Saint-Esprit va nous apprendre encore et encore à quel point le Seigneur est différent de nous et à quel point nous sommes différents de Lui ! Et la première étape de ce processus va se passer à l’intérieur de nous lorsque nous allons prendre conscience de cette différence radicale.
    Jésus est radicalement différent, totalement Autre que nous, même lorsque nous pensons avoir complètement raison. Nous ne pouvons jamais relier cette différence à notre propre justice jusqu’à ce que nous Lui ayons soumis cette « justice » (le fait d’avoir raison). C’est très précis mais nécessaire…
    Beaucoup d’entre nous ont déjà appris ces leçons-là ! Nous ne les apprenons pas dans des livres mais de notre propre expérience. Nous sommes parfois très sûr d’avoir raison et nous avançons en suivant la justesse de notre jugement ou de notre opinion, mais bien souvent nous nous retrouvons dans un brouillard de perplexité, de confusion et de douleur. Jusqu’à quel point nous attendons-nous au Seigneur ?
    On peut très facilement avoir une belle et riche idée, mais ne pas s’attendre au Seigneur ! Comme ce fut le cas pour David qui voulut ramener l’Arche à Jérusalem en construisant un chariot pour la transporter. Même si sa motivation et son idée étaient bonnes, cela entraîna la mort d’Uzza et l’Arche dut être confiée tout un temps à un homme pour qu’il la garde chez lui. David n’avait pas consulté le Seigneur, et la conséquence fut terrible. C’est pourquoi plus tard, lorsqu’il voulut de nouveau transporter l’Arche, il dit :

Sanctifiez-vous, vous et vos frères, afin de pouvoir transporter l’Arche du Dieu d’Israël, à la place que j’ai préparée. Le Seigneur a fait une brèche sur nous, pour ne pas l’avoir fait conformément à son ordonnance.

    L’instruction était bien présente, mais David ne s’est pas attendu au Seigneur qui l’aurait guidé en l’instruisant comme Il l’avait fait avec Moïse. Il n’y aurait eu ainsi aucun décès, aucun retard et tout se serait bien passé. Alors oui, on peut avoir une très bonne idée pour le Seigneur, mais il faut la lui soumettre, pour être sûr que ce n’est pas notre idée mais la pensée du Seigneur qui est en train de naître en nous. Voici ce qui divise les chrétiens en deux catégories :

    1. Une majorité de chrétiens dont le christianisme est extérieur à eux-mêmes : ils font beaucoup de choses qu’ils ne feraient pas s’ils n’étaient pas chrétiens, aller à l’église, à des réunions, … beaucoup de choses qu’ils faisaient autrefois, ils ne les pratiquent plus aujourd’hui ; c’est une question de faire ou ne pas faire, d’aller ou ne pas aller, d’être en apparence un bon chrétien.
    2. Une minorité de chrétiens qui sont à l’Ecole de Christ, pour qui la vie chrétienne est intérieure : ils ont une connaissance du Seigneur dans leur cœur, d’un Seigneur vivant et ils sont attachés à une relation authentique et vraie avec Jésus et le Saint-Esprit.
    Il y a une grande différence entre ces deux catégories.

D – La loi de l’Esprit, moyen de formation et d’éducation

   Comment le Saint-Esprit peut-il nous faire connaître le contraste existant entre Jésus et nous? Puisqu’Il ne nous parle pas avec une voix audible et avec des mots, comment connaître le chemin sur lequel nous devons marcher ? C’est par ce que l’Apôtre Paul appelle « la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ » et « en Lui était la vie, et la vie était lumière ».
    Comment pouvons-nous connaître et être éclairés sur la différence entre nos pensées, nos voies, nos sentiments et ceux du Seigneur ?

Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean 8:12),
et 
la loi de l’Esprit de vie en Christ Jésus qui me libère de la loi du péché et de la mort. (Romains 8.2)

    Donc, l’instrument de l’Esprit pour notre éducation, c’est la vie en Christ. Ce qui veut dire que nous pouvons connaître la pensée de l’Esprit sur divers sujets, en discernant, en ressentant et en ranimant la vie, la vie divine, l’Esprit de vie.
    Lorsque nous sommes vivants au Seigneur, nous savons parfaitement quand l’Esprit n’est pas d’accord et que nous prenons une direction de mort. Personne ne peut nous l’enseigner par des mots ou par des leçons, c’est quelque chose que nous savons intimement et que nous connaissons presque spontanément !
    Lorsque nous prenons une mauvaise direction, nous sentons que cela ne va pas, mais nous voulons quand même aller jusqu’au bout de notre projet. Cependant si nous nous arrêtions un moment, nous réaliserions que c’est nous qui sommes à l’origine de ce projet et que nous ne retrouvons pas la spontanéité qui est la marque du Seigneur.
    Le Seigneur ne viendra pas sans paix et sans spontanéité. Quelquefois, c’est forcé, provoqué, dirigé ! Chacun peut savoir de quoi nous parlons. La marque d’un homme ou d’une femme dirigé(e) et oint(e) par l’Esprit est qu’ils agissent pour la vie, ils communiquent la vie. Ce qui émane d’eux c’est la vie ! Par cette loi de l’Esprit de vie, ils savent où est et qui est le Seigneur, ce que le Seigneur recherche et ce qu’Il désire. C’est l’Esprit de vie qui arbitre. Combien il est nécessaire que nous saisissions cette vie tout le temps !
    Satan cherche en permanence à peser sur nous avec ses esprits de mort, à entraîner notre esprit dans les « filets » de la mort. Il veut éteindre la lumière d’un coup et nous laisser vagabonds, afin que nous ne sachions plus où nous sommes et ce que nous devons faire ! C’est notre combat continuel pour la vie.
    Tout ce qui contribue à la réalisation du Plan de Dieu est lié à cette vie. La vie est contenue dans la semence, et si elle est libérée, elle donnera un grand arbre. De même que la vie nous est donnée lors de notre croissance spirituelle ; notre nouvelle naissance contient en elle toute la puissance de la pensée divine.
    Satan, au dehors, cherche non seulement à nous couper de la vie, mais aussi à empêcher les objectifs et les desseins de Dieu de s’accomplir en plénitude dans notre vie, la Vie Éternelle. Le Saint-Esprit nous exhorte à maintenir cette vie et à ne laisser personne interférer. Ainsi à chaque fois que quelque chose attriste le Saint-Esprit et arrête l’opération de cette vie, il nous faut faire appel au précieux Sang de Jésus, témoin de la victoire sur le péché et sur la mort, qui seul peut nous délivrer de la main de Satan. Ce précieux Sang garantit l’action de la vie, par laquelle nous pouvons connaître de manière vivante, Christ dans toute sa plénitude.

VIII – LA SOUVERAINETÉ DE L’AMOUR DIVIN

 A – Le point zéro
   Tous les passages bibliques qui ont été lus forment comme une séquence, une suite ; ils sont tous l’aboutissement, la continuité du premier : « En Lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1:4). Chacun de ces passages correspondent à un point de départ, que l’on appelle le point Zéro. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont plus de vin » c’est le point zéro, rien à ajouter !
    Nicodème vint à Jésus et proposa un point qu’il considérait comme un bon point de départ pour « négocier » avec Jésus, mais il était beaucoup trop en avance par rapport à ce que Jésus pouvait accepter. Jésus le ramena donc au point zéro en lui disant : « il faut que tu naisses de nouveau ». Il est impossible de démarrer à un autre point que celui-là. Si nous voulons connaître une relation vivante, il nous faut revenir en arrière pour un nouveau départ : si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir… Cela ne nous sert donc à rien de partir d’un autre point de départ, si nous ne sommes pas capables de voir !
    Le chapitre 4 de Jean offre une facette différente de cette même vérité avec l’histoire de la femme samaritaine qui se trouve, elle aussi, vraiment au point zéro. Progressivement Jésus va la sortir de son marasme, ce qui amènera la samaritaine à dire qu’elle n’avait jamais entendu quelque chose de pareil : « je ne sais rien, je ne comprend rien de ce que tu me dis ! ». Elle était tout en bas, au point zéro et Jésus lui dit alors : « C’est là que tu dois commencer. L’eau que je te donne n’est pas tirée de tes propres ressources, ni de ton puits, car il n’y a rien que tu puisses produire, tester ou améliorer. Non, c’est quelque chose qui vient seulement de Moi ; c’est l’Eau que je te donnerai. Allez on recommence tout à zéro ! ».
    Dans le chapitre 5 de Jean, nous voyons l’histoire d’un homme qui se trouve dans une situation désespérée. Ses espoirs étaient déçus et tout effort semblait inutile. Pendant 38 ans (le temps d’une vie), cet homme demeura ainsi dans cet état critique. Cependant Jésus ne lui dit pas : « Regarde, tu es un pauvre estropié, je vais te prendre par la main et après une période de traitement, je vais te remettre sur pieds, ta condition va s’améliorer ». Mais au contraire, Jésus fit un miracle qui en un instant transforma cet homme en un homme nouveau. Ce ne fut donc pas ici la guérison d’un vieil homme mais la création d’un homme nouveau. Quelque chose s’est passé qui n’existait pas avant et qui n’aurait pas pu se faire sans l’action du Christ qui commença au point zéro.
    Le chapitre 6 décrit la présence d’une grande foule venue écouter Jésus, Celui-ci demanda alors à Philippe: « Où acheter assez de pain pour nourrir la multitude ? ». La situation était critique, mais de Sa propre initiative, Jésus non seulement y remédia mais enseigna ensuite ses disciples sur le fait qu’Il venait de nourrir Lui-même cette foule. Il ajouta : « Je suis le pain descendu du Ciel ». Car rien sur terre ne peut vraiment satisfaire ce besoin. Cela doit venir du Ciel : Le Pain céleste pour la vie du monde. Nous démarrons à zéro, et les pains et les poissons représentent notre mesure de Christ qui doit s’accroître et se multiplier.
    Le chapitre 9 de Jean nous parle de l’histoire de l’aveugle-né. Le thème ici n’est pas le recouvrement de la vue d’un homme aveugle depuis sa naissance car la gloire de Dieu ne se situe pas dans l’amélioration d’une condition, mais dans la résurrection. En effet, la gloire de Dieu ne se manifeste pas dans notre capacité à produire quelque chose ou à remettre les choses entre les mains de Dieu quelque chose de nous qu’Il pourrait utiliser. La gloire de Dieu se manifeste dans quelque chose qui vient de Dieu Lui-même, et nous n’y sommes pour rien. La gloire de Dieu se manifeste au point zéro.
    Le chapitre 11 résume tout : Lazare représente « celui qui n’avait plus de vin », « celui qui doit naître de nouveau », « l’eau que Je te donnerai….. »Il représente un état de désastre : 4 jours dans la tombe, avant que Jésus intervienne. Vous remarquerez que Jésus intervient chaque fois que la situation est désespérée et qu’elle se trouve au point zéro. Il n’est pas question ici d’indifférence ou de manque d’amour de la part de Dieu mais au contraire, il s’agit là de l’Amour divin en action, toujours relié à un principe : la Gloire dominante de Dieu !

B – La Gloire dominante de Dieu
      L’amour divin est lié à une loi, la loi dominante de la Gloire de Dieu. Il montrera toujours Son Amour dans le but de manifester Sa Gloire et d’être glorifié car la gloire de Dieu est toujours liée à la résurrection : 

Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ?  Et  Ton frère reviendra à la vie.

    La gloire de Dieu se situe donc dans la résurrection, et son amour ne réside que là où la résurrection répond à une situation donnée. Il n’y a donc ni arrangement, ni amélioration et ni remède pour le vieil homme.
    Il y a beaucoup de gens aujourd’hui dans ce monde qui croient qu’il y a en l’homme quelque chose qui peut contribuer à la gloire de Dieu, et que le christianisme est l’émergence d’actions humaines faites pour la Gloire de Dieu.
    Voila un mensonge subtil et fallacieux ! Ce n’est pas vrai. Nous pouvons appeler cela comme nous voulons : « la lumière intérieure », « l’étincelle de vie » mais la Parole de Dieu s’oppose tout le temps à cette conception des choses. Nous commençons à zéro, et zéro pour nous signifie que nous n’y pouvons rien. Tout doit venir de Dieu.
    Le fait que le don de Dieu c’est la vie éternelle, cela veut bien dire que nous ne l’obtenons pas tant que nous ne la recevons pas :
• nous sommes aveugles tant que Dieu ne nous donne pas la vue,
• nous sommes morts tant que Dieu ne nous donne pas la vie,
• nous sommes irrémédiablement estropiés tant que Dieu ne fait pas quelque chose pour nous et en nous, que nous ne pourrions faire.
« Nicodème, tu n’as rien à donner, il te faut naître de nouveau, je ne peux pas te prendre au point où tu étais quand tu es venu vers Moi ! »
« Femme de Samarie, tu n’as rien ; tu le sais et tu le reconnais : c’est ici que ça commence ! »
« Homme de Béthesda, tu ne peux rien et tu le sais bien : donc, tout repose sur Moi ! »
« Lazare, que peux-tu faire à présent et que peuvent faire les autres pour toi ? Si je ne descend pas maintenant du Ciel, alors il n’y aura que corruption ».
    C’est une des plus grandes leçons que nous avons à apprendre à l’École de Christ : Dieu démarre à zéro pour Sa Gloire. Il utilisera le Saint-Esprit dans les douleurs pour nous faire comprendre ce qu’est le point zéro, nous y amener et nous faire réaliser que tout vient de Lui. 
    Au bout il y a toujours le Dieu souverain et Sa Gloire en relation à Christ. Son objectif pour nous c’est la plénitude de la gloire. C’est pourquoi aucune chair ne peut se glorifier devant Lui :

Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur !... Il a été fait pour nous par Dieu sagesse, justice, sanctification, rédemption ; comme il est écrit : Que celui… » (1 Corinthiens 1:29-31)
et
Je ne partagerai ma gloire avec personne » (Esaïe 42:8 ; 48:11).

    Nous mettons tellement de temps à apprendre ces leçons si élémentaires. Nous continuons à nous accrocher à l’idée que nous pouvons produire quelque chose, et nos jours misérables ne sont que le résultat de notre espérance à vouloir aider le Seigneur !
    Tout ce qu’Il peut utiliser, c’est Son Fils, et la mesure de notre gloire sera la mesure de Christ en nous, rien d’autre. Et il y aura des degrés dans cette gloire, comme une chose est différente d’une autre, il y aura une gloire pour le soleil, une gloire pour la lune, une gloire pour les étoiles.
    Cette différence de degré sera conforme à la mesure de Christ en chacun de nous, conforme à ce que nous aurons fait de Christ, par la foi, la base de notre vie, de notre manière de vivre, de notre être : « Non ce que je suis, mais ce que Tu es ! ».
    Il y a-t-il quelque chose de plus grand que le Seigneur glorifié en nous ? La Gloire de Dieu est liée à la résurrection et celle-ci est la prérogative unique de Dieu.
    Ainsi, si Dieu doit être glorifié en nous, nous aurons juste besoin d’une vie entière pour Le connaître !

T.A.S.
 

vendredi 2 novembre 2012

L’École de Christ Théodore AUSTIN-SPARKS (1964) (deuxième partie)

Traduit et adapté de l’anglais par Jean-Marc TOURN (2007) Edition originale : Emmanuel Church 12000 East 14th Street TULSA OK 74128 - 5016 USA

Table des matières
IV. La Maison de Dieu page 
V. La lumière de la Vie page 

« Ceci est un livre que vous voudrez certainement lire plusieurs fois. C’est à ma troisième lecture que la Vérité m’a vraiment impacté. Ce livre a influencé ma prédication, ma conception de la vie et a intensifié ma faim de connaître la glorieuse liberté de la Croix. Je crois que ce livre est destiné par Dieu à bénir et édifier de nombreux serviteurs et servantes de Dieu, de nombreux chrétiens qui ont une faim et une soif spirituelles ».  (David WILKERSON – 2000)
----------------------------------------

IV - LA MAISON DE DIEU

    C’est dans un contexte particulier que Dieu suscita son serviteur Ézéchiel en le transportant en vision dans le pays où il l’éleva sur une haute montagne et lui montra la Cité céleste. C’est durant cette période où tout ce que Dieu avait voulu établir conformément à Ses Plans était détruit qu’Il lui montra cette grande cité céleste.
    Cette vision était clairement détaillée, ainsi que la révélation qui en fut donnée. Le prophète fut conduit vers chaque lieu, chaque angle, chaque pièce de ce temple spirituel, dedans et dehors, dessus et dessous, tout autour, accompagné de l’ange qui lui donnait les mesures et une définition concise et claire de la maison spirituelle de Dieu. Puis, il reçu ensuite les règles et les ordonnances ainsi que des directives concernant la sacrificature et les sacrifices. La mission de l’ange fut de montrer toute la demeure à la maison d’Israël et de lui en donner tous les détails.
    Nous avons vu précédemment que chaque fois que l’on s’éloigne des pensées de Dieu, chaque fois que l’on perd de vue la révélation originelle, chaque fois que la spiritualité d’En Haut et la puissance divine cessent d’opérer et d’agir au milieu de Son peuple et que la gloire de Dieu a disparu, Dieu donne une nouvelle vision de Son Fils.
    Nous avons aussi observé qu’au début de l’histoire de l’Église, quand le déclin s’est amorcé, Jean fut utilisé par le Saint-Esprit, au travers de Son Évangile, de ses épîtres et de l’Apocalypse, pour révéler Jésus dans une dimension plus large et plus spirituelle. C’est de cette manière que Jean nous rappelle que son Évangile fut le dernier du Nouveau Testament, ce qui lui donne sa valeur et sa signification spirituelles dans lesquelles Dieu se manifeste d’une nouvelle manière en des termes plus proches du Ciel, à une époque caractérisée par un certain formalisme.
    Dans Jean 1, Dieu exprime le fond de sa pensée à l’égard de Son peuple : Christ est la plénitude du Plan divin pour nous, et le Saint-Esprit (représenté par l’ange dans Ézéchiel) est venu dans le but précis et expresse de nous conduire dans le détail de la Personne de Christ, afin d’avoir une expression claire et détaillée de la pensée de Dieu en Christ, et nous la communiquer :

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu ».

    Ceci constitue l’arrière-plan éternel de la Pensée de Dieu. « Et la Parole est devenue chair, et a demeuré parmi nous » ; c’est la pensée de Dieu issue de toute éternité qui doit être ancrée au milieu de nous de manière claire et totale ; ce sont toutes les pensées de Dieu résumées en Son Fils, la Pensée suprême et éternelle, concentrée au milieu des hommes dans la personne de Jésus-Christ.
    En continuant vers la fin du chapitre premier, nous allons découvrir quelque chose d’extra dans la parole adressée à Nathanaël. C’est d’ailleurs intéressant de constater que cette parole s’adresse à Nathanaël, et non pas à Pierre, Jacques ou Jean, car nous en aurions conclu que cela ne concernait qu’un cercle fermé. Mais c’était Nathanaël, qui faisait partie d’un cercle beaucoup plus large autour de Jésus, comme si cela pouvait s’adresser à chacun de nous : « Tu verras le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’Homme ».

A – Béthel – la Maison de Dieu

    Le nom de Béthel nous ramène instinctivement à l’Ancien Testament, au livre de la Genèse et à Jacob. On se souvient de lui sur son chemin entre ciel et terre, situé en position intermédiaire entre les deux. Cette nuit-là, il s’étendit et dormit. Et voici qu’une échelle, allant de la terre jusqu’aux cieux, apparut avec des anges qui montaient et descendaient dessus, et c’est au sommet de cette échelle que Dieu parla à Jacob. Ce dernier se réveilla de son sommeil et dit : «Oui, c’est sûr, le Seigneur est dans ce lieu et je ne le savais pas ». Il ne s’agit rien d’autre que de la maison de Dieu, qu’il appela du nom de Béthel. En prononçant cette parole à Nathanaël, Jésus s’appropria cet événement en disant : Je suis Béthel, la Maison de Dieu. Je suis celui qui n’appartient pas vraiment à la terre (bien qu’il y demeurait), qui n’appartient pas vraiment au Ciel (dans sa forme actuelle) bien qu’en relation constante avec lui. Je suis entre Ciel et Terre, le lieu de rencontre entre Dieu et l’homme, la Maison de Dieu où Dieu parle et se révèle. Il parle dans Sa Demeure. Je suis la Maison de Dieu et les relations de Dieu avec ce monde sont en MOI, et en MOI seul : « Personne ne vient au Père que par Moi ».
    Nous savons que chaque demeure ou lieu d’habitation dans la Bible symbolise Jésus, la Maison de Dieu : le Tabernacle dans le désert, l’Arche de l’alliance, le Temple de Salomon, ou tout autre temple remplissant les mêmes fonctions, ou encore tout ce qui dans le Nouveau Testament est appelé l’Église, tout ceci ne parle rien d’autre que Christ. Dans la pensée de Dieu, l’Église (ou Maison de Dieu), c’est Christ, rien d’autre que Christ, rien de mieux que Christ.
    Le point important sur lequel il nous faut insister, c’est comment, en fin de compte et de manière exclusive, Il a tout lié avec Son Fils. Et sur le fait que l’on ne peut rien recevoir de Dieu, excepté par Christ et en Christ, qui soit révélé dans nos cœurs par le Saint-Esprit. Ainsi le Seigneur Jésus, Habitation de Dieu, remplit chacune des fonctions qui apparaissent au sein, de toutes les autres maisons de Dieu sur la terre.
    Commençons par le Lieu très Saint. En Jésus-Christ habite le Lieu Très Saint, où Dieu demeure réellement, clairement et personnellement. Dieu est en Christ et nulle part ailleurs. Et Il ne réside dans aucune autre réalité ou profondeur. Il n’est nulle part ailleurs de la même manière ; bien sur le Père veut faire et va faire Sa demeure en nous. Mais la différence par rapport à Jésus est grande, et nous ne devenons pas d’autres Christ, sous prétexte que Dieu vient établir Sa Demeure en nous. Nous ne sommes pas habités par Dieu dans le même sens que l’était le Fils. La demeure de Dieu en Christ est unique, et le Lieu Très Saint ne réside qu’en Lui seul. En Lui est l’Oracle, c’est-à-dire, la voix qui parle avec une pleine et entière autorité.
    Sur la montagne de la Transfiguration, les trois disciples étaient en état d’exaltation, à la fois dans leurs âmes et dans leurs corps. Ce fut une expérience absolument merveilleuse, un événement spirituel extraordinaire. Mais, même quand on se trouve dans un état d’exaltation spirituelle élevée, plein d’inspiration et d’expression spirituelle, on peut commettre les plus graves erreurs.
    Ainsi, Pierre, avec les meilleures intentions du monde et les motifs les plus purs dit : «Seigneur, il est bon que nous restions sur cette montagne : si Tu le veux, je dresserais trois tentes ; une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie ». Alors qu’il parlait encore (comme si Dieu intervenait sans lui laisser la possibilité de finir, mais disait : ça suffit !), le nuage assombrit l’atmosphère et une voix se fit entendre du ciel disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai placé mon plaisir et mon affection ; écoutez-Le ». La parole finale d’autorité est en Lui. Nos expériences spirituelles ne tiennent plus devant Lui. Nos sentiments d’exaltation spirituelle les plus forts ne peuvent plus nous influencer. La voix d’autorité de Dieu en Christ est la parole finale d’autorité car Il est l’Oracle qui est en Lui, comme dans le sanctuaire des anciens temps.
    Alors seulement, nous pouvons traverser tout ce tabernacle ou ce temple, et avancer pas à pas, point par point, et le voir Lui, comme l’accomplissement de toutes choses, comme la Maison de Dieu où Dieu réside et entre en communication avec nous.

B – La Maison commune de Dieu

    Quelle est à présent la Maison de Dieu dans toute sa dimension collective ? Pour cela, il nous faut reprendre cette merveilleuse expression qui revient plus de 200 fois dans le Nouveau Testament, tout ce qui est souligné par « En Christ ».
    Si nous sommes dans la Maison de Dieu, nous n’y sommes que parce que nous sommes en Christ. Être en Christ, c’est être à l’intérieur de la Maison de Dieu et non pas à l’extérieur. Il est la Maison de Dieu et nous sommes conduits vers Lui.
    Mais être en Christ veut dire également une exclusion totale de tout ce qui n’est pas Christ. Dans un chapitre précédent, nous avons vu clairement qu’il existait une différence radicale et absolue entre Christ et nous (et même le meilleur de nous). Et nous avons vu aussi à quel point Christ était d’une autre nature que l’homme, même le plus pieux, de par la différence de cœur, de pensée et de volonté, et du fait d’une constitution radicalement autre. C’est pourquoi il nous faudra toute une vie, sous l’inspiration du Saint-Esprit, pour découvrir combien nous sommes différents de Lui, et Lui de nous.
    Dieu avait prévu cette différence dès le commencement et il ne lui a pas fallu longtemps pour la déterminer dès la création de toutes choses. La différence entre nous et Christ est si évidente et si radicale qu’elle représente en fait la largeur et la profondeur d’un tombeau  Ce n’est rien de moins que la mort dans sa plénitude où il n’y a aucune issue possible ! La fin, c’est la mort et le tombeau.
    C’est la fin de ce qu’on est, et s’il y a quelque chose après, la mort doit être l’intermédiaire entre les deux, et tout ce qui suit ne peut exister que par la résurrection, c’est-à-dire par un passage de nous vers Lui comme une mort et une résurrection. Par cette mort à nous-même, nous sortons de la sphère de ce que nous sommes (même le meilleur de nous-même) pour entrer dans la sphère de qui Il est. Il n’y a pas d’autre issue entre nous et Lui, que la largeur et la profondeur d’un tombeau. C’est çà entrer et pénétrer à l’intérieur de la Maison de Dieu.

C – L’autel

Cette vérité fondamentale est remarquablement illustrée dans Jean 1: « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». Elle le sera encore mieux dans le Nouveau Testament, quand le Saint-Esprit descendra pour reprendre ce que Christ a dit et lui donner sa pleine mesure.
    Avant de pénétrer dans la Maison de Dieu, il nous faut toujours passer par l’Autel, qui se situe dans le tabernacle ou le temple. L’Agneau de Dieu et l’Autel barrent le chemin vers le sanctuaire; cet Agneau nous parle de cette mort de substitution (à notre place). Pour cela nous nous identifions d’abord à Jésus dans sa mort, sa mort comme notre mort. Puis son sang précieux est répandu tout au long du chemin allant de l’Autel jusqu’au Lieu Très Saint, qui est un
chemin de vie. Il s’agit de Son Sang, pas du nôtre. Il ne s’agit ni de notre vie rachetée, ni de notre vie éprouvée, ni de notre vie du tout, mais de la sienne.
    Seul Christ, par Sa vie, nous permet de venir dans la présence divine. Aucun Souverain Sacrificateur n’ose entrer dans la présence de Dieu, excepté par le sang de l’agneau, le sang de l’autel. Voici l’Agneau de Dieu qui se tient sur le chemin conduisant à la Maison.
    Ce qui est très important ici, c’est Être en Christ et dans la Maison de Dieu. La Maison de Dieu est Christ. Si nous parlons de la Maison de Dieu comme étant commune et collective, c’est seulement parce que nous sommes en Christ, en union avec Lui. Nous sommes rassemblés dans un lieu où Dieu habite et parle, où Dieu se fait connaître et où Son autorité absolue est en Christ, conformément à la parole de Paul : « Il est la Tête de l’Eglise ». Nous sommes Son corps, Il est la Tête, c’est-à-dire l’autorité de Dieu investie en Lui pour gouverner.

D – Le baptême

    La première étape vers la Maison est la mort sur l’autel qui est la raison même de l’institution du baptême durant lequel nous prenons notre position en Jésus-Christ. C’est Lui qui nous représente et c’est la fin de tout ce que nous sommes. Ce ne sont pas seulement nos péchés qui sont effacés, mais c’est notre moi, si totalement différent de Christ, qui disparaît.
    Du point de vue de Dieu, c’est la fin pour notre moi car dans la mort de Christ, Dieu a mis un point final à notre vie naturelle. Par la résurrection de Christ et notre union fusionnelle avec Lui, nous n’existons plus (dans la perspective de Dieu), mais seul Christ existe. L’œuvre du Saint-Esprit dans l’enfant de Dieu, est de rétablir pour lui Son plan éternel. Nous n’avons pas besoin de mourir, nous sommes morts, et la seule chose que nous ayons à faire, c’est d’accepter notre mort car si nous passons à coté de cela, nous serons toujours en train de lutter pour mourir.
    En ce qui me concerne, c’est une position fixe et définitive que je dois m’approprier : me reconnaître et me considérer comme mort. C’est reprendre la place que Dieu a prévue pour moi et dire que j’accepte la position fixée par Dieu pour moi. Le Saint-Esprit est chargé de s’occuper de tout le reste, mais j’en accepte la finalité.
    Si nous en arrivons à rejeter ce que le Saint-Esprit désire faire en nous, nous faisons bien plus que refuser d’avancer, nous refusons notre position d’origine et plus grave encore, nous prenons une position inverse à celle qu’un jour nous avons prise avec Lui. En fait, le baptême est cet autel sur lequel Dieu nous considère comme mort et où l’on entre simplement en disant : « Cette position que Dieu a fixée pour moi, je l’accepte maintenant et je témoigne à la Croix, que je suis au bout de moi-même ». Le Seigneur Jésus a suivi ce chemin du baptême dès le début de sa vie publique, et, sous l’onction de l’Esprit, à partir de cet instant, Il a définitivement refusé d’écouter Sa propre pensée, pour n’écouter que celle de Dieu. Il a refusé d’être influencé par ce que son humanité pouvait lui dicter (alors qu’Il était pourtant sans péché) pour ne suivre que ce qui venait de Son Père.
    Tout au long de sa route, Il était dirigé par l’Onction dans ce qu’Il disait, dans ce qu’Il accomplissait et dans ce qu’Il refusait. C’est pourquoi partout où Il allait, Il mettait de côté toute autre influence que celle de Son Père, qu’elle vint des disciples, du diable ou autres. Son attitude était : « Père, qu’en penses-tu ? Que veux-tu ? Est-ce le temps ? Non pas ma volonté, mais la Tienne ; non pas mes opinions, mais les tiennes, non pas mes sentiments, mais ce que Tu ressens ! ». En fait, Il était mort à Lui-même et, en effet, Il allait être enterré. Son baptême signifiait cela pour Lui, et c’est là qu’est notre position.

E – L’imposition des mains

    Ensuite lorsque cette position a été acceptée dans la mort, vient le relèvement de la résurrection, une résurrection en Christ, mais aussi, une résurrection aux yeux de Dieu, sous la Tête de Christ ; en d’autres termes, sous l’autorité pleine et entière de Dieu investie en Christ, notre pensée, notre gouvernement, notre chef, Sa Tête !
    Lorsque les croyants du Nouveau Testament faisaient leurs premiers pas par le baptême, en déclarant leur mort avec Christ, et sortaient de l’eau comme des membres représentatifs du Corps, non seulement les apôtres priaient et imposaient les mains sur leurs têtes, mais le Saint-Esprit leur signifiait qu’ils étaient dans la Maison. L’Onction qui était sur leur Tête, Christ, reposait sur eux en Christ : non pas une onction séparée, mais oints en Christ (2 Corinthiens 1:21 et 2 Corinthiens 12:13).
    Mais, qu’est-ce que l’Onction ? Et l’Onction dans le cas de Christ, lorsqu’Il accepta une vie où Il devait se dépouiller de Sa divinité, pour accomplir le salut de l’homme ? Que signifie l’Onction? Pour Jésus, c’était clair, Il était sous le gouvernement direct de Dieu en toutes choses et devait refuser de se référer à ses propres jugements et ses propres sentiments. Le Père, par le moyen de l’Onction, le dirigeait en tout, et Lui était mis à part.
    Quand Il disait, « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive » (Luc 9:23), et plus loin, « celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas, il ne peut être mon disciple » (Luc 14:23), Il disait en d’autres termes, « Tu ne peux rien apprendre de Moi tant que la Croix n’agit pas continuellement pour te mettre de côté et tracer un chemin pour Moi, pour que tu puisses accepter Ma pensée, et la Croix est là pour te crucifier dans ta pensée ; ta pensée doit venir au pied de la Croix, tes sentiments et tes attitudes, ta mentalité même doivent se soumettre à la Croix chaque jour ». Voilà comment tu prépares le chemin pour M’apprendre, Ma pensée, Mon autorité, Mon jugement, Mon tout. Voilà ce qu’est l’École de Disciple, l’École de Christ.
    L’Autorité de Christ, notre Tête, accompagnée de l’Onction devient ou devrait devenir le facteur dominant d’une vie de croyant ; et l’imposition des mains est simplement une attestation que ce dernier se trouve sous la Tête de Christ et que sa tête se met sous l’autorité d’une autre Tête, soumise à une Tête plus grande. En conséquence, sa tête a dirigé sa vie, mais elle ne la dirigera plus car elle est soumise à une autre Tête et est amenée à l’autorité de Christ, Tête dans l’Onction. L’Esprit l’a confirmé dès les premiers temps, en se répandant sur les croyants et en déclarant que chacun d’entre eux était dans la Maison où se trouve l’Onction, placé sous le gouvernement de la Tête, le Chef de la Maison.
    L’expression de cela se trouve dans l’épître aux Hébreux : « Christ a été fidèle comme Fils sur la Maison de Dieu ; et sa Maison, c’est nous » (Hébreux 3:6). Nous sommes en train d’emprunter la voie de la révélation céleste de Christ et par le baptême, nous acceptons la position de Dieu nous concernant, à savoir la fin de nous-même ! Si dans l’avenir, ce que nous sommes nous-même revient à la surface, nous devrons réagir et déclarer : « Je le dis une fois pour toutes – c’est la fin de moi-même ! » Conservons cette attitude pour garder la position de Dieu pour nous.
    Le rassemblement et l’imposition des mains des membres représentatifs du Corps, n’est donc qu’un simple témoignage au fait qu’en Christ, nous sommes dans la Maison de Dieu, sous le gouvernement de Christ par l’Onction, et que Sa Tête nous fait un en Lui.
    Que le Seigneur en fasse une réalité vivante pour chacun de nous afin que nous puissions tous venir à Béthel dans une position spirituelle où nous pourrons dire dans la joie de Christ : «Oui, vraiment, le Seigneur est présent dans ce lieu. Je suis là où est le Seigneur : c’est la Maison de Dieu ! » Nous saurons alors ce que signifie : être en Christ, sous son Autorité et son Onction.

V - LA LUMIÈRE DE LA VIE

« Et voici, la gloire du Dieu d’Israël s’avançait de l’Est. Sa voix était pareille au bruit des grandes eaux, et la terre resplendissait de sa gloire… Et la gloire de l’Éternel entra dans la maison par la porte qui était du côté de l’Est. Alors, l’esprit m’enleva et me transporta dans le parvis intérieur. Et voici, la gloire de l’Éternel remplissait la maison » (Ézéchiel 43:2, 4-5).

« Il me conduisit vers la porte du Nord, devant la maison. Je regardai et voici, la gloire de l’Éternel remplissait la maison de l’Éternel. Et je tombai face contre terre » (Ézéchiel 44:4).

« Il me ramena vers la porte de la maison. Et voici, de l’eau sortait sous le seuil de la maison, à l’Est, car la maison était orientée vers l’est ; l’eau descendait sous le côté droit de la maison, au sud de l’autel » (Ézéchiel 47:1).

« En elle (la Parole) était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1:4).

« Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie »(Jean 8:12).

« En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3:3).

« Quelques Grecs s’adressèrent à Philippe et lui dirent avec instance : Seigneur, nous voudrions voir Jésus. Philippe alla le dire à André, puis André et Philippe le dirent à Jésus. Jésus leur répondit : L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12:20-24).

« Je suis venu comme une lumière dans le monde, afin que celui qui croit en moi ne reste pas dans les ténèbres » (Jean 12:46).

« … pour ceux dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence incrédule, afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu » (2 Corinthiens 4:4).

« Que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance, et qu’il illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints, et quelle est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de sa puissance, conformément à l’efficacité de sa force » (Éphésiens 1:17-19).

    La lumière de la vie ! Avant d’aller plus loin sur ce sujet, j’aimerais que nous nous demandions si honnêtement et du fond du cœur nous nous sentons profondément concernés par le plan de Dieu ? Et brûlons-nous de le découvrir et d’y entrer pleinement ?

Quelle est notre priorité ?

    Sommes-nous intéressés par la vérité dans l’espoir d’augmenter notre connaissance et notre information au sujet des choses spirituelles, ou existe-t-il en nous un profond désir d’être dans le plan divin ? Sommes-nous préparés à nous engager avec le Seigneur sur cette question et à faire une transaction par laquelle nous comprenons et acceptons qu’Il sera toujours tout suffisant pour nous et qu’Il est notre seule sécurité, dans le cadre de ce plan, même si le prix à payer est élevé ?
    En tant que peuple de Dieu, sommes-nous prêts à faire une pause, à affronter cette réalité et à se mettre en accord avec l’objectif divin ? Certains en sont déjà là certes, mais il est fort probable que d’autres en aient pris à leur aise.
    C’est-à-dire, qu’ils sont chrétiens, qu’ils appartiennent au Seigneur, qu’ils sont sauvés, qu’ils mettent leur foi en Christ, qu’ils fréquentent des institutions chrétiennes depuis bien longtemps. C’est à eux que s’adresse cet appel. Cette phrase revient souvent dans la Parole :

«Conformément à Son Plan éternel, qu’Il avait prévu en Christ Jésus, dès avant la fondation du monde.»

    Cette déclaration est-elle toujours fixée devant nos yeux à l’horizon de notre avenir, ou est-ce quelque chose de flou et lointain ? Insistons là-dessus, car il nous faut une base solide sur laquelle Dieu pourra travailler. Si c’est la position que nous adoptons, alors nous pourrons avancer, et la révélation de ce plan et de son mode d’emploi apparaîtra clairement. Dans le cas contraire, la suite ne vous sera d’aucun profit.

A – Le plan de Dieu

    Qu’en est-il ? Il viendra un temps où Dieu aura à sa disposition un vase dans et au travers duquel Sa gloire rayonnera et brillera dans l’univers. Prenons le cas de la Nouvelle Jérusalem descendue du ciel, réfléchissant la gloire de Dieu et Sa lumière, comme une pierre infiniment précieuse, la pierre de jaspe, transparente comme le cristal, « revêtue de la gloire de Dieu ! ». Voici la finalité que Dieu a pour Son peuple :

• faire partie de Son univers d’intelligence spirituelle, de la même manière que ce que le soleil appartient à l’univers ;
• faire marcher les nations dans cette lumière ; nul besoin de soleil, ni de lune, car la nuit n’existera pas.

    Cela veut dire que Dieu désire simplement avoir un peuple rempli de lumière : « la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu à la face de Jésus-Christ ». Notre objectif se situe là, et Dieu commence à agir dans ce but dès qu’un de ses enfants naît d’En Haut. Cette nouvelle naissance dissipe les ténèbres et fait éclater la lumière.
    Tout au long de notre chemin à l’École de Christ, le Saint-Esprit s’est engagé à nous conduire de plus en plus dans la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu face à Jésus-Christ, ce qui rendra vraie, pour nous, cette parole de Proverbes 4:18 :

« Le sentier du juste est comme une lumière resplendissante, dont l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour (le jour parfait) ».

    Beaucoup de gens ont cru (ils ont été déçus) en lisant ce passage que les choses seraient de plus en plus faciles, de plus en plus claires et limpides, une marche de plus en plus gaie. Mais ça ne fonctionne pas comme ça. Ce n’est pas le cas des circonstances et des conditions extérieures des chrétiens partout et toujours. Pour eux, le chemin n’est pas de plus en plus clair extérieurement ; mais lorsque nous avançons sous la direction de l’Esprit, nous pouvons dire haut et fort, que sur notre chemin intérieur, la lumière grandit, le sentier s’éclaire et que nous voyons de plus en plus clairement. Ce jusqu’au point où il n’y a plus de ténèbres du tout, plus aucune ombre, plus aucune brume, mais où tout est lumière, une lumière pure et parfaite. Nous voyons alors non plus comme au travers d’un miroir trouble, mais face à face, et nous nous connaissons comme nous avons toujours été connu! C’est le plan qui nous est destiné.
    Mais ce cheminement passe par une crise et par un processus dans chaque vie spirituelle, et aboutit au sommet glorieux et extraordinaire de l’enlèvement. Dans Ézéchiel, nous avons lu au sujet de la gloire de l’ Éternel qui vient et remplit la maison, et nous avons précédemment vu que le Seigneur Jésus est cette Maison. Il est le Grand Béthel de Dieu au dessus duquel les anges montent et descendent, là où Dieu habite et parle (le lieu de l’oracle), et en qui réside l’Autorité divine, la Parole incarnée. Il est la Maison, et la gloire de Dieu repose sur Lui, la lumière de Dieu est en Lui.

B – La gloire de la « Shékina »

    Revenons en arrière au Tabernacle ancien où résidait la gloire de la « Shékina ». Nous pouvons noter que cette lumière, cette gloire qui reliait le ciel et la terre comme une échelle, était visible dans le Lieu Très Saint. Nous savons également que dans le Saint des Saints, toutes choses étaient cachées derrière des rideaux, rien ne filtrait si ce n’était un peu de lumière naturelle. Ainsi séparé de la Shékina, le lieu aurait été noir et sombre, mais là où se tenait la gloire, le lieu était rempli de lumière, une lumière divine et céleste.
    Ce Lieu Très Saint manifeste la vie intérieure du Seigneur Jésus, Son Esprit où Dieu habitait, la lumière venant d’En Haut, la lumière de la nature de Dieu en Lui. Son esprit est le Lieu Très Saint, au cœur de la Maison de Dieu.
    C’est là dans le Saint des Saints où résidait la lumière de la gloire, que Dieu a dit qu’il communierait avec Son peuple par l’intermédiaire de leur représentant : « Je te rencontrerai (communierai avec toi) au dessus du propitiatoire (siège de la miséricorde) entre les chérubins » (Exode 25:22.)
   J’entrerai en communion avec toi. Quel mot merveilleux, rien de dur, rien de terrible, ni rien qui inspire de la crainte. Dans la communion, Dieu parle et se fait connaître. C’est le lieu du partage, le lieu du dialogue, le siège de la grâce et de la miséricorde, le Seigneur Jésus Lui-même. Il a été manifesté par Dieu pour être un propitiatoire (Romains 3:25) et en Lui, Dieu communie avec Son peuple ; en Lui, Dieu parle à Son peuple et avec Son peuple. Il faut souligner en Lui; car il n’existe aucune communion avec Dieu, aucune communication, aucune parole à écouter, aucune rencontre, excepté en Christ.
    C’est là précisément que se situe le point de non-retour, de destruction et de mort pour l’homme naturel et psychique. D’où les très sérieux avertissements donnés au sacrificateur avant de pénétrer dans ce lieu, afin qu’il ne meure pas. Il devait donc se revêtir du bon équipement, qui symbolise l’homme naturel devant être entièrement recouvert par un autre Homme venu du Ciel revêtu, Lui, des vêtements de la justice.
    Pour comprendre comment cela fonctionne concrètement, revenons dans le Nouveau Testament et considérons l’histoire de Saul de Tarse sur le chemin de Damas :

« Vers midi, je vis une grande lumière venue du ciel, plus brillante que le soleil… je tombai à terre et j’entendis une voix qui me disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? »

    Rappelons-nous comment ils le relevèrent et le conduisirent dans une ville parce qu’il était aveugle. Par la grâce de Dieu, il ne le fut que pendant trois jours et trois nuits. Puis Dieu commanda à Ananias d’aller visiter cet homme aveugle et celui-ci lui dit :

« Jésus qui t’est apparu sur le chemin d’où tu venais, m’a envoyé pour que tu retrouves l’usage de la vue ».

Sans cela, Saul serait resté aveugle jusqu’à la fin de sa vie. Ainsi lorsqu’un homme charnel rencontre la gloire de Dieu dans un face à face avec Jésus, il est détruit. L’homme naturel ne peut supporter la présence d’une telle lumière, c’est la mort assurée.
    Dans Jean 8, l’expression « la lumière de la vie » s’élève contre les ténèbres de la mort car en Jésus-Christ, l’homme naturel ou psychique est considéré comme complètement écarté et sa présence n’a plus de raison d’être.

C – Pas de place pour l’homme naturel

    L’homme naturel (ou charnel ou psychique) ne peut venir à la lumière, ni entrer dans le Plan parfait de Dieu, et il peut encore moins supporter la gloire de Sa Maison. Il n’a pas le pouvoir de devenir ce vase par lequel Dieu va manifester Sa gloire à l’univers. L’homme naturel (ou psychique) ne peut donc entrer dans cette présence, c’est pourquoi lorsqu’on parle de l’homme naturel, on ne se réfère pas seulement à celui qui n’est pas sauvé, qui n’est jamais venu à Jésus, mais surtout à l’homme que Dieu a reconnu comme étant séparé de Lui.
    Dans son épître, l’Apôtre Paul a été obligé de parler très clairement aux chrétiens de Corinthe. Ces derniers étaient convertis, nés de nouveau, mais ils étaient séduits par la sagesse et la puissance de ce monde, cette sagesse humaine basée sur la compréhension, le raisonnement, la mentalité et la philosophie de ce monde.
    En fait, ils en étaient arrivés à ce que l’homme naturel soit à la base des choses divines et spirituelles ; Paul leur écrivit à ce sujet : « L’homme naturel (psychique = dirigé par l’âme) ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, parce que c’est spirituellement qu’on en juge » (1 Corinthiens 2:14). L’homme de « psyché », c’est l’homme naturel. Et s’il y a bien une discipline aujourd’hui qui est en plein développement, c’est la psychologie, la science de l’âme, de la pensée humaine.
    Paraphrasons maintenant 1 Corinthiens 2:14 : « La science de la pensée est incapable de recevoir les choses de l’Esprit de Dieu et elle ne peut les connaître. Cet homme naturel est très intelligent, pertinent, très bien formé, avec des talents portés à leur paroxysme de développement, cependant cet homme est hors de course quand il en vient à connaître les choses de Dieu : Il n’en est pas capable, il est en dehors du coup ».
    Quand se produit le premier flash de la connaissance de Dieu, il se passe un miracle où les yeux aveugles qui n’ont jamais vu, retrouvent la vue et la lumière de la révélation jaillit ! C’est pourquoi, il est dit : « Béni sois-tu… car ce ne sont ni la chair ni le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux ».
    Découverte extraordinaire qu’est chaque flash de lumière qui conduit à ce jaillissement ultime de la révélation de la gloire de Dieu en nous et au travers de nous. Cette partie de lumière est en Christ Jésus et n’a pu se produire qu’en Lui, sachant que l’homme naturel a été définitivement écarté au profit d’un homme nouveau amené progressivement à l’existence avec un nouvel ensemble de facultés spirituelles.
    Ainsi à Nicodème, pur produit de l’école biblique de cette époque, Jésus dit : « A moins de naître de nouveau (d’En Haut), tu ne peux voir le Royaume de Dieu ». En résumé, même pour connaître les premières lettres de l’alphabet divin, nous devons être en Christ. Et tout ce qui suivra sera une question d’être en Christ et de savoir exactement ce qu’est être en Christ.

D – Comment recevoir la Lumière de la vie ?

1. La Crise  Quel est le chemin vers Christ, ou comment recevoir la lumière de la vie ? Pour cela il nous faut la Vie. Cette lumière est le produit de la vie. Toute véritable lumière émanant de Dieu est une lumière vive, une lumière de vie qui est un produit de la vie. Ce n’est ni une lumière théorique, ni un éclaircissement doctrinal.
    Deux choses apparaissent clairement dans l’Évangile de Jean :
• Christ en nous,
• nous en Christ.
    Le Seigneur nous en a donné une très belle illustration dans Jean chapitre 12 : La vie habite dans ce grain de blé, mais ce n’est qu’une petite semence. Comment faire alors si nous voulons que la vie enfermée dans ce simple petit grain se répande dans une masse de semences, en assez grand nombre pour recouvrir toute la terre. Le Seigneur nous dit : « Qu’il tombe en terre et qu’il meure ! Que toute la terre le recouvre et qu’il soit dans le noir le plus complet ».
    Que se passe-t-il alors ? Le grain commence à se désintégrer, à changer de forme et à laisser agir la vie qui est emprisonnée en lui. Une petite pousse se forme ensuite, puis traverse l’épaisseur de terre au-dessus d’elle et devient avec le temps un épi, de plus en plus lourd et plein de grains de blé. C’est ainsi qu’à l’intérieur de ces grains, la vie contenue dans la première semence s’est propagée dans tous les autres grains.
    Quand nous semons 100 grains, nous en récoltons 10.000, et ainsi de suite. Et si nous pouvions observer au microscope chacune de ces milliers de semences, nous verrions la vie jaillir de partout, cette vie du grain d’origine qui se reproduit dans chacun. C’est la réponse !
    Comment cette vie, cette lumière de la vie pénètre-t-elle en nous ? Jésus nous dit que la mort est nécessaire, une mort en nous-même, une mort à notre propre vie, une mort de renoncement à une vie sans Lui. Nous devons descendre avec Lui dans la mort et là, par l’action de l’Esprit de Dieu en union avec Christ, une transmission de cette vie va se faire en nous. C’est Jésus qui vient se manifester en nous. Et de même que ce miracle se reproduit chaque année dans la nature, Christ entre en nous.
    Plus que jamais nous devons arrêter de vivre une vie séparée de Lui, en cherchant à retenir ou à nous attacher à notre vie propre et à nos fausses sécurités. C’est ainsi que va commencer une crise par laquelle il nous faudra passer tôt ou tard.
    Certains vont dire : « Mais, je n’ai jamais vécu une telle crise ». Peut-être appartenez-vous au Seigneur depuis votre enfance ? Mais allez-vous de l’avant dans une révélation croissante et totale du Seigneur Jésus ? Est-ce que « le ciel est ouvert » au dessus de vous ? Êtes-vous émerveillé de la plénitude de la révélation du Christ pour vous et en vous ? Si la réponse est clairement non, cela ne veut pas dire que vous n’appartenez pas à Jésus, mais que le fondement inaltérable du « ciel ouvert » doit être la tombe. C’est-à-dire une crise où nous en arrivons à être au bout de nous-même et de notre vie égoïste, une crise où nous expérimentons une identification avec Christ dans sa mort (pas pour nos péchés mais pour nous) !
    Notre « ciel ouvert » dépend de cela. Il s’agit d’une crise qui est le chemin pour beaucoup d’enfants du Seigneur. Ils connaissent Jésus-Christ, et ils sont sauvés, mais un temps est venu où le Seigneur, Lumière de la Vie, leur a montré que, non seulement Il était mort pour porter leurs péchés dans Son Corps sur la Croix, mais qu’Il les représentait Lui-même dans la globalité de leur vie naturelle, pour la mettre à part. C’était l’homme qui était sur la croix et pas uniquement ses péchés, et cet homme, c’est nous ! Beaucoup, après des années de vie chrétienne, en sont arrivés à cette surprenante et extraordinaire crise d’identification avec Christ, en tant qu’hommes et femmes, appartenant à la race humaine ; non seulement comme pécheurs, mais comme appartenant à une race choisie ; des hommes non pas irrégénérés, mais des hommes naturels avec tout ce que notre vie naturelle implique.
    Beaucoup sont passés par cette crise et à partir de là, tout s’est déroulé à une échelle bien plus vaste qu’auparavant dans leur vie chrétienne : le ciel s’est ouvert, la vision s’est élargie et la lumière de la vie s’est manifestée dans une dimension bien plus grande. Comment cela peut-il se produire ? Si nous n’avons jamais connu cette crise, demandons-la au Seigneur, comme un contrat que nous passerions avec Lui. Mais nous allons aller au devant de problèmes, car cet homme naturel a du mal à mourir, il s’accroche avec ténacité et il n’aime pas être laissé pour compte.
    Considérons ce grain de blé lorsqu’il est tombé en terre et regardons ce qui lui arrive. Est-ce quelque chose de plaisant ? Que se produit-il ? Le grain perd son identité et nous ne le reconnaissons plus. Est-ce bien le grain de blé que nous avons mis en terre ? Alors que maintenant il est laid, en morceaux, ayant perdu toute sa cohérence. C’est bien ce que produit la mort, la mort en Christ qui fait son effet en nous, qui brise notre propre vie naturelle, la met en pièces, l’éparpille et lui ôte toute sa beauté.
    Et nous commençons alors à découvrir qu’il n’existe plus rien en nous que la corruption et nous perdons ainsi toute notre belle apparence extérieure humaine et charnelle. Voilà ce qui se passe ! Romains 6:8 dit : « si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui ». Nous allons recevoir une autre vie que nous allons partager avec Lui. Une forme nouvelle de vie nouvelle nous sera donnée, pas la nôtre, la Sienne !
    Cette crise va nous dévaster de l’intérieur et c’est ainsi que la beauté et les bonnes choses que nous pensions posséder vont se détruire peu à peu. Nous découvrirons alors que nous étions bien plus corrompus que nous le pensions ! Nous allons même en arriver à pleurer sur notre moi et sur notre vie.  Comme Paul, nous dirons : « Malheur à moi, car je suis pécheur ! »
    Nous en arriverons aussi à nous dire que la bénédiction, la meilleure chose qui puisse nous arriver, c’est de mourir. Et Dieu pourra alors nous dire : « C’est exactement là où je voulais en venir car je ne puis glorifier cette corruption,» car « ce qui est corruptible doit revêtir l’incorruptibilité » (1 Corinthiens 15:53).
    Cette incorruptibilité est le germe de la vie divine qui est transmise de LUI vers nous, pour la semence qui soumet sa propre vie pour recevoir la vie de Dieu. Dieu ne va pas glorifier notre humanité, Il va nous rendre semblables au Corps glorieux de Christ. Donc l’important, au stade où nous sommes, c’est de comprendre qu’il doit y avoir une crise dans notre vie si nous voulons en arriver à la Gloire qui est l’objectif final de Dieu, Notre Père.

2. Le processus de métamorphose  Ensuite vient le processus et une progression étape par étape. Jésus a dit :

« Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à Lui-même, qu’il prenne sa croix chaque  jour et qu’il me suive ».

    Considérer la croix et y entrer une fois pour toutes, c’est une réalité comme dans cette crise dont nous parlions précédemment : « Seigneur, j’accepte une fois pour toutes ce que la Croix signifie pour moi ! » Mais nous allons découvrir, jour après jour, qu’après cette crise intérieure, nous aurons à accepter et à adhérer à cette croix qui œuvrera dans les afflictions et les souffrances que Dieu permet pour Son peuple.
    Dans Sa souveraineté, Dieu peut nous placer dans des situations difficiles : un foyer éprouvant, un travail pesant, une épreuve physique ou encore une relation difficile. Mais ceci est l’œuvre extérieure de la Croix au sein de notre expérience personnelle afin d’ouvrir une voie au Seigneur et Lui élargir notre espace. C’est une voie pour Sa patience, pour l’endurance et pour l’amour de Christ, un chemin ouvert pour Lui.
    Alors, nous n’aurons plus à nous mettre à genoux chaque matin en disant : « Oh, Seigneur, sors-moi de cette situation, de ce foyer, de ce travail, tire-moi, je te prie de cette difficulté ! ». Mais nous dirons plutôt : « Seigneur, si c’est l’expression de la croix pour moi aujourd’hui, je l’accepte de bon cœur ! ». En affrontant ainsi la situation, nous trouverons la force, la victoire et la coopération du Seigneur. Nous porterons ainsi du fruit et nous ne serons plus stériles. C’est dans ce sens que Jésus parlait de porter sa croix chaque jour :  « celui qui ne porte pas sa croix et qui ne me suit pas, il ne peut être mon disciple » … celui que j’enseigne, celui qui apprend de Moi !
    La compréhension et la prise en compte de cette difficulté, quelle qu’elle soit, jour après jour, est le moyen par lequel nous sommes en train d’apprendre Christ. C’est le processus de découverte de la lumière, la lumière de la vie, qui va nous permettre de voir et d’entrer dans la plénitude. Mais nous ne pourrons jamais voir et connaître ce processus en dehors de la Croix, qui doit nettoyer le terrain de notre vie naturelle.
    Le Seigneur sait bien ce que nous serions capables de faire s’Il nous ôtait cette croix chaque jour et ce que nous ferions ne serait pas pour notre bien. Il le fait au contraire pour en finir définitivement avec la domination de notre vie charnelle.
    Nous pouvons facilement voir lorsqu’un chrétien commence à se sortir par lui-même de son épreuve à la façon dont il se débarrasse de son pesant fardeau. Il monte sur ses chevaux et nous regarde de haut en nous disant que nous avons tort et qu’il a raison. Il sait mieux que les autres et l’orgueil, la prétention, la suffisance reprennent le dessus !
    Qu’en est-il de Paul ? On le considère généralement comme un géant spirituel à côté duquel nous nous sentons souvent comme de petites marionnettes. Cependant, Paul, tout géant de la foi qu’il était, a confessé humblement que le Seigneur permettait à un messager de Satan de le gifler, une exécution pour sa chair, afin qu’il ne s’éleva pas au delà de toute mesure.
    Ainsi le « géant spirituel » aurait pu aussi s’enfler d’orgueil, si le Seigneur n’avait pas pris certaines précautions. Et afin de maintenir la voie ouverte, à cette grande révélation qui grandissait et grandissait encore, le Seigneur dit : « Paul, je dois te maintenir en-bas, je dois te limiter : c’est le seul moyen, car dès que tu commenceras à te lever, Paul, tu vas restreindre la lumière et tordre la révélation ».
    La lumière de vie, c’est Sa vie ! C’est pourquoi, l’Apôtre dit :

« Nous portons toujours en nous et avec nous la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit manifestée dans notre corps » (2Corinthiens 4:10).

    Notre grand besoin, c’est Sa Vie ! Et avec la vie, vient la lumière, la lumière de la vie. Il n’y a donc aucune autre véritable lumière divine, que celle qui vient de Sa vie en nous, et c’est la mort agissant en nous qui ouvre le chemin pour Sa vie.
    Le but de Dieu est la Lumière, la Gloire et la Plénitude à venir. La mesure de lumière et de gloire sera la mesure de Christ, et la mesure de Christ dépendra entièrement de l’espace que le Seigneur va trouver en nous, cet espace que nous laisserons pour Lui faire de la place. Et pour cela nous devrons en arriver à un abandon total de notre propre vie... et cela prend toute une vie !
    Mais béni soit Dieu, la gloire ultime apparaîtra quand Il viendra pour être glorifié et pour s’émerveiller de tous ceux qui croiront, étonnés, émerveillés par la gloire de Dieu ! Qu’une partie de la lumière de cette gloire tombe sur nos cœurs afin de nous encourager et nous réconforter sur ce chemin, et fortifier nos cœurs à continuer à avancer dans la connaissance de Son Fils, à cause de Son Nom.

(fin de la deuxième partie)