dimanche 25 mars 2012

LA LOI DU CIEL T.A. SPARKS (deuxième partie)

             CHAPITRE  4                          
 - L’HOMME NATUREL DÉTRÔNÉ PAR LA CROIX.

« Ceux qui sont dans la foi sont aussi fils d’Abraham, et l’Écriture, voyant que Dieu justifierait les païens par la foi, prêche l’évangile d’abord à Abraham en disant: En toi toutes les nations seront bénies. A présent, c’est à Abraham que les promesses ont été faites et à sa postérité; Il n’a pas dit à ses postérités comme s’il y en avait plusieurs, mais comme une, à sa postérité qui est en Christ. » (Galates. 3. 8---16).

« Car n’est pas juif celui qui l’est extérieurement, ni la circoncision extérieure dans la chair; mais est juif celui qui l’est intérieurement et la circoncision, c’est celle du cœur, selon l’esprit et non selon la lettre, qui n’est pas approuvé des hommes mais de Dieu. » (Romains. 2. 28, 29).

    Ces passages nous conduisent d’Abraham à Christ et nous montrent que la descendance d’Abraham est vraiment la descendance de Christ et de ceux qui Lui appartiennent. Au cours de cette dispensation, la descendance naturelle terrestre d’Abraham, les Juifs, n’est pas concernée en tant que telle. Il s’agit d’une descendance spirituelle, un peuple céleste.
    Maintenant, cette transition d’Abraham à Christ a été rendue nécessaire pour comprendre qui est Christ en tant qu’Homme céleste, le premier de cette race, de ce peuple céleste spirituel à qui tous les autres doivent se conformer. Il nous est aussi devenu nécessaire de savoir comment Christ se reproduit dans un peuple céleste, ce qu’est réellement le peuple de Dieu. Nous voyons bien la portée de cette double vérité dans l’expérience d’Abraham.                                            
    Les chapitres précédents ont traité largement de ce que les possessions et les anciennes relations d’Abraham ont subi à Babylone. A présent, nous allons entrer en nous plaçant sur le plan de Christ, Homme Céleste, dans les détails du traitement particulier subi par Abraham dans sa vie ici-bas. Ce qui nous ramène aux chapitres 11 à 15 de la Genèse et en particulier la première partie du chapitre 12.

A) L’homme terrestre essaye d’entrer dans une vision céleste.

   Le chapitre 12 de la Genèse commence par un retour en arrière : « Maintenant l’Éternel dit à Abram »  Ici,  la véritable traduction n’est pas le passé simple mais le passé  antérieur : « Maintenant
l’Éternel avait dit à Abram: sors de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père… » Dans Genèse 11 verset 27, il est mentionné les générations de Térah qui fut le père d’Abraham. Si vous reprenez les paroles de Genèse 12 verset 1, avant Genèse 11 verset 27, Dieu avait dit auparavant à Abram: « Sors ! »
    Ce qui veut dire en clair : « Quoi que les autres fassent et disent, ceci est ma parole pour toi, voila ce que Je te demande de faire personnellement » Il est dit ensuite: « Térah prit son fils Abram, et Lot, le fils d’Haran, son petit-fils et Saraï, sa belle-fille et le fils de sa femme; et ils quittèrent avec eux Ur en Chaldée pour se rendre au pays de Canaan, et ils allèrent à Charan pour y demeurer. Et les jours de Térah furent de 205 années. Et Térah mourut à Charan. »
    Voila ce qui s’est passé : Térah s’est emparé de la vision et de la révélation données à Abram, il s’en est saisi, il a rassemblé toute sa famille et est parti pour faire en sorte que cette vision se réalise. Mais cette vision n’a jamais été donnée à Térah ni à aucun autre. Térah se l’est accaparée. Rien de surprenant alors de voir un coup d’arrêt à cette marche: ils sont arrivés à la ville frontière de Charan et sont restés là probablement environ 25 ans, jusqu’à ce que Térah soit pour ainsi dire « hors circuit » et que la vision et la révélation soient ôtées de ses mains. Tout de suite après sa mort, tout s’est libéré et ils sont entrés dans la volonté de Dieu. C’est la première chose importante que nous avons à apprendre comme un principe fondamental: ayant quitté le domaine naturel, le monde auquel nous appartenons par naissance naturelle, il nous faut reconnaître que nous avons à entrer dans la vision céleste sous peine de connaître un arrêt spirituel brutal dans notre marche. Notre progression sera fortement retardée si nous ne voulons pas garder le Seigneur Jésus en ligne de mire. En Jésus, nous avons perfection et plénitude, une pleine expression de l’Homme céleste, et ce qu’Il disait constamment de Lui-même, c’était qu’Il n’appartenait pas à cette terre et au système de ce monde : « Vous êtes d’en bas, Moi, Je suis d’En Haut »  « Je suis descendu du Ciel » « Le Fils de l’Homme qui est aux cieux » Lisez tout l’évangile de Jean en méditant uniquement sur les mots « ciel » et « céleste », et vous verrez la place que ces mots occupent et à quel point ils sont essentiels pour le Seigneur Jésus dans tout ce qu’Il dit et Tout ce qu’il fait.

B) Le ciel ouvert à nouveau en Christ, l’Homme Céleste.

    Le nom primitif de Babylone était « Lieu de l’arbre de vie ». Jusqu’à l’époque d’Alexandre Le Grand, le symbole de Babylone fut l’arbre de vie. On le gravait sur les tombeaux jusqu’à cette époque. Nous savons ce qui a produit « le lieu de l’Arbre de Vie », ce qui s’est passé au Paradis, le lieu de l’Arbre de Vie, quand Adam a chuté, s’est éloigné de Dieu pour s’allier avec l’Ennemi, non seulement en apparence mais dans sa nature profonde.
    Le Paradis s’est fermé et l’Arbre de Vie a été mis en réserve, disparu de la terre pour réapparaître avec Jésus. Pour l’homme sur terre, aucune entrée: les cieux sont fermés, plus de possibilité de marcher avec Dieu, plus de communion, plus de vie éternelle; avec Jésus tout revient : Il est l’Arbre de Vie, le lieu de communion et d’intimité avec Dieu, le lieu du ciel ouvert pour les hommes de foi. Très tôt dans l’évangile de Jean, cela apparaît: « Vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu qui montent et descendent sur le Fils de l’homme. » (Jean. 1. 51). Le Paradis est ouvert à nouveau: Christ, l’Arbre de Vie, en est le centre.                   
   La communication de l’homme avec Dieu est rétablie, comme un phénomène céleste en la personne du Seigneur Jésus. Vous remarquerez qu’à Babylone, ils étaient encore attachés à une vieille tradition morte, religieuse : ils s’accrochaient à leur symbole de l’arbre de vie qui n’existait plus parmi les hommes. Nous voyons que l’Arbre de Vie est toujours vivant en la personne de l’Homme céleste. Toute la descendance céleste d’Abraham a dû quitter la tradition morte de la religion, pour entrer dans une relation personnelle et vivante avec l’Homme céleste, pour partager sa nature, le ciel leur étant grand ouvert. Sous le commandement divin et dans l‘obéissance de la foi, Abram quitta Babylone et la tradition morte où il n’y avait qu’un symbole qui ne correspondait à aucune réalité.       
    Lorsqu’il en est sorti, il était sous un ciel ouvert et dès cet instant, Dieu lui apparut constamment. Il vivait sous un ciel ouvert, sauf en une ou deux occasions où il a dérapé, et nous en verrons la raison. Comme nous l’avons constaté avec Térah, il se trouve que l’homme terrestre ne peut jamais entrer dans la vision céleste. Quelqu’un qui n’entre pas dans cette relation personnelle avec Dieu et qui essaye de saisir les choses célestes, provoque un coup d’arrêt; certains d’entre nous avons été des Térah pendant des années: nous avons essayé d’accomplir l’œuvre de Dieu, nous avions certaines idées sur la manière dont le Seigneur voulait faire les choses et on s’est précipité pour les faire. Le Seigneur a eu pitié de notre innocence et de notre ignorance jusqu’à un certain point, mais Il n’a pas accepté que nous traitions les choses divines par la sagesse, l’énergie et l’enthousiasme naturels.               
   Une crise s’est alors produite et il nous a fallu accepter les conséquences de notre mort avec Christ, non seulement la purification de nos péchés, mais la fin de nous-mêmes, la mort à tout ce qui était de Dieu. Cela peut paraître étrange, mais dans un certain sens oui, il nous faut mourir à tout ce qui est de Dieu, car l’être naturel ne peut vivre dans la sphère divine. Il faut accepter qu’il soit impossible d’approcher les choses divines et de faire la volonté de Dieu avec nos capacités naturelles; nous n’avons même pas les compétences pour entrer dans les choses célestes, c’est impossible. Cette crise est indispensable pour accepter notre mort à nous-mêmes qui va jusqu’à  l’œuvre de Dieu, les choses de Dieu. Seul le seigneur peut réellement nous faire redémarrer sur une base nouvelle, celle de la résurrection où nous nous extrayons totalement du domaine naturel.
    Pour beaucoup d’entre nous, ceci n’est pas nouveau, mais pour certains il est possible que ce ne soit pas encore très clair et Térah est là pour nous le rappeler: Non ! Vous avez peut-être entendu des informations sur le Seigneur dans des réunions, des enseignements ou des prédications et peut-être que vous les avez bien saisies; mais vous avez vu que ça ne marchait pas: rien ne va, vous êtes en fâcheuse position et c’est le coup d’arrêt ! C’est pourquoi comprenons bien l’importance de ce que nous dit Térah, le vieil homme, le vieil Adam, le père naturel d’où sort tout le charnel.                       
    Il ne pouvait prendre les choses de Dieu et les suivre. Non, l’être naturel ne peut accomplir le spirituel.

C) Nicodème illustre bien l’incapacité de l’homme naturel.

    C’est tout l’enseignement de Jean chapitre 3. Nicodème vient au Seigneur Jésus pour discuter des choses célestes, divines. Il a entendu, on lui a rapporté des choses que le Seigneur Jésus a dites et il est venu vers lui pour en parler, car   « personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui » (Jean 3: 2). Donc, Nicodème (comme Térah) commence à se saisir de choses célestes, comme il le pense, ou essaye de le faire, et puis il y a un terrible silence.  

« Jésus répondit: en vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau il ne peut entrer dans le royaume de Dieu…en vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu… » (Jean 3: 3; 5)

    Voici le double « ne peut » écrit en gros caractères par la main de Dieu sur Térah et toute sa compagnie, dont Nicodème fait partie. « Ce qui est né de la chair est chair » et demeure « chair », même si elle a franchi la limite en essayant de s’emparer des choses divines ou pas, c’est-à-dire si elle a écouté l‘enseignement, la vérité d‘un Abram qui a reçu vraiment la chose du Seigneur en première main.                 
    A moins de croire que cet enseignement est tout à fait vrai et juste et d’en faire quelque chose en agissant, Nicodème ne peut rien, il est impuissant et ne peut aller plus loin. Ce qui est né de la chair reste chair encore et encore.

« Ce qui est né de l’Esprit est esprit » Écoutez ! « Si je vous parle de choses terrestres auxquelles vous ne croirez pas, comment croirez-vous si je vous parle de choses célestes ? Personne n’est monté au ciel si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’Homme qui est dans le ciel. » (Jean 3: 12-13) 

    Quelle énigme pour Nicodème, ou Térah, ou quiconque ! De quoi parle le Fils de l’Homme, que veut-Il dire ? Qui est descendu du ciel et est ici, tout en étant encore au ciel ? Qu’allez-vous en faire? Cet Homme céleste est incompréhensible, au-delà de tout pouvoir naturel d’intelligence et de compréhension. « Si je vous parlais des choses célestes, comment y croiriez vous ? » Vous voyez le côté céleste mettant en avant que l’homme naturel est mort et en dehors de tout ce qui est d'en haut. Il faut mettre à part une portion du chapitre 3 de Jean du verset 22 au verset 30; la forme narrative reprend au verset 31. Cela commence au verset 21 :

« Celui qui agit selon la vérité vient à la lumière afin que ses œuvres soient manifestées parce qu’elles sont faites en Dieu…Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous: celui qui est de la terre est de la terre, et il parle comme étant de la terre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, il rend témoignage de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage (personne ne peut recevoir, n’est capable de recevoir son témoignage). Celui qui a reçu son témoignage a certifié que Dieu est vrai. Car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne pas l’Esprit avec mesure. » (Jean 3: 21; 31-34) 

    Voilà l’Homme céleste qui parle des choses célestes, et l’homme terrestre totalement incapable de saisir, d’appréhender, de comprendre et de suivre.
Ainsi en est-il de Térah, de Nicodème, de vous et moi par nature - l’impossibilité d’entrer et d’accomplir toute chose céleste tant que nous ne devenons pas un peuple céleste. Donc le Seigneur dit en d’autres termes à Nicodème que s’il veut comprendre les choses célestes, s’il veut avoir un ciel ouvert au-dessus de lui, s‘il veut pouvoir connaître ce dont Il parle et ce qu’Il fait, il doit naître « d’En Haut » (et pas de nouveau), être né d’En Haut, il doit devenir une personne céleste, né de l’Esprit, c’est-à-dire un être spirituel.
    Ce n’est que récemment que le Seigneur m’a fait comprendre d’une telle manière le sens intime de la circoncision du cœur. Nous n’irons jamais au-delà de cette vérité des Écritures sans la circoncision intérieure, c’est-à-dire une séparation profonde entre ce qui est de notre nature humaine et ce qui est de Christ. Nous n’irons jamais au-delà, et ce sera applicable au fur et à mesure de notre marche  en avant, parce que nous sommes appelés à être ce peuple céleste. Oh, combien les racines et les ramifications de notre vie naturelle sont profondes et complexes, et pourtant si claires! 

D) Le Seigneur a besoin d’un peuple crucifié.

    Avec cette séparation intérieure, œuvre de l’Esprit, après tout, où le Seigneur veut-il en venir ? Il veut réaliser tout Son Plan, ce qu’Il a à cœur…et pour cela, Il a besoin d’un peuple crucifié, c’est-à-dire clairement et profondément séparé de lui-même par la Croix de Jésus Christ, non seulement séparé du monde à l’extérieur, mais aussi de ce vieil homme, Térah, qui est en nous. Dieu doit pouvoir disposer d’un peuple crucifié.
    Le problème vient du peuple des chrétiens, des ouvriers: nous sommes un problème pour le Seigneur. Il existe en effet un christianisme organisé qui constitue le plus grand ennemi de Christ sur terre, un obstacle sur le chemin de bien des chrétiens: c’est une caricature, un faux christianisme, un faux Christ, et c’est quelque chose de terrible. Si nous nous examinons nous-mêmes, bien souvent nous sommes un problème pour les intérêts du Seigneur, un obstacle sur son passage, nous ne sommes pas assez crucifiés pour permettre au Seigneur de faire Sa Volonté. Il y a encore bien trop de Térah qui s’accroche en nous aux choses de Dieu, qui fait obstacle à Dieu en voulant tout contrôler.
     Cette parole est importante et nécessaire: acceptons la. Une coupure intérieure très nette entre la vie de la chair et la vie de l’esprit, la vie terrestre et la vie céleste, la vie d’Adam et la vie de Christ, est plus que nécessaire: une séparation sévère, drastique, terrible par la Croix du Seigneur Jésus. « Terrible » parce que certainement la confrontation entre l’univers et l’éternité a été le moment le plus terrible de l’histoire, où le cœur du Fils bien-aimé de Dieu a été brisé au point de crier: « Tu m’as abandonné ?! » A cet instant, Il s’est mis à la place de l’homme naturel, de vous et moi et de toute la race humaine, pour le mettre sous le jugement devant Dieu, fondamentalement. Dieu a tourné le dos à cela, Il a détourné le regard de Son Fils quand Il est devenu péché à notre place et fait malédiction pour nous.
    Dieu l’a abandonné parce qu’à cet instant, Il était dans cette situation, dans cette position. Il nous faut reconnaître que ce monde abandonné par Dieu, représentation de Son Fils, est encore abandonné, car Dieu ne l’a jamais repris, même pas une partie, et, bien qu’Il soit persévérant, patient, pardonnant les traces persistantes de ce monde en nous, même s’Il agit en nous pour nous en débarrasser, Son attitude reste la même que celle qu’Il a eue au moment de la Croix. Il n’acceptera pas cela. Oui, il Lui faut un peuple crucifié, des ouvriers crucifiés pour Dieu, en profondeur: cette crucifixion constitue la séparation entre ce qui est de notre nature et ce qui est le Seigneur.
    Il nous faut affronter cette question. Beaucoup de problèmes, croyez le bien, viennent des chrétiens qui ne sont pas de simples croyants, mais qui ont une position, une responsabilité, qui sont vus, considérés et estimés, et c ‘est souvent chez eux que le Seigneur est en incapacité d‘agir, où beaucoup de choses spirituelles tournent à la honte, à la confusion et au déshonneur du Seigneur lui-même. Oh, notre histoire de chrétien se résume souvent à un attachement constant à une forme de vie naturelle, basée sur notre intérêt, notre esprit égoïste et possessif. Oh, nous n’avons toujours pas vu la profondeur et la laideur de ce qui est en nous, particulièrement dans le domaine de l’aveuglement, l’entêtement et la résistance.
    Dans 1Samuel 15 verset 17: « Quand tu étais petit à tes propres yeux, n’étais-tu pas à la tête des tribus d’Israël ? » Saül avait la bonne attitude au départ, mais il perdit son humilité et il est devenu quelqu’un à ses propres yeux; résultat: « L’obéissance vaut mieux que le sacrifice et la soumission à Sa parole que la graisse des béliers. Car la rébellion est comme le péché de divination et la résistance comme l’idolâtrie. » (1Samuel 15: 22-23) La désobéissance et la résistance sont en liens directs avec les puissances mauvaises. La divination est en lien avec les esprits déchus.
    Qui peut honnêtement affirmer qu’il n’y a aucun vieil homme résistant et désobéissant en nous, aucune rébellion d’Adam en nous ? Bien sûr que si ! La Bible nous dit que nous sommes ainsi en lien direct avec les puissances mauvaises, les esprits déchus: c’est donc satanique ! Quand c’est notre cas, comment Dieu peut-Il agir ? Car le Seigneur est déshonoré…comme pour Saül.
    Combien nous avons besoin d’un cœur circoncis en profondeur, surtout comme ouvriers du Seigneur ! L’urgence présente est que nous soyons un peuple céleste et spirituel. Demandons au Seigneur de faire de nous ni des ouvriers, ni des prédicateurs, mais un peuple qui est comme Christ.

CHAPITRE 5 -
L’APPLICATION DE LA LOI CÉLESTE

Lire: Genèse 12: 10 à Genèse 13: 4.

    Dans cette étude, nous traitons du désir du Seigneur de disposer sur cette terre d’un peuple céleste qui, né d’en haut, en relation vivante avec Christ Jésus, l’Homme Céleste, est Sa manifestation et Son expression sur terre. Nous avons tenté de rendre compte de l’application de cette loi céleste, comme nous pouvons la constater dans la vie d’Abraham, dont le Nouveau Testament nous dit que sa véritable descendance n’était pas le Juif terrestre, mais ce peuple céleste dont la semence, d’après l’apôtre Paul, est Christ.
    Pour ceux qui ont une conception des choses basée sur les dispensations (périodes de temps dans l’histoire), je n’ai jamais dit que les Juifs n’étaient pas dans un sens, la descendance d’Abraham, mais dans cette dispensation, depuis Jésus, il n’y a plus ni juif ni grec, mais tout est focalisé sur un seul Homme en Christ, l’Homme Céleste, comme l’exprime si clairement Jean dans son évangile.
    La mise en pratique de cette loi des cieux se voit dans différents aspects de la vie d’Abraham, la pression de cette loi par rapport à tous les liens avec le passé, le vieux monde, l’ancienne descendance, qui ont dû être coupés et retranchés; tant que ce n’était pas fait, toute action et toute introduction dans le domaine des choses divines était impossible.

A) L’obéissance de la foi.

    Le passage de la Genèse qui nous concerne ici nous parle d’Abram qui a déménagé de Charan pour aller dans le pays de l’obéissance, une obéissance totale par cette séparation; il est dit ensuite qu’il a bâti son autel et a invoqué le Nom de l‘Éternel Béthel « Et il y eut une famine dans le pays: Abram retourna au pays d'Égypte pour y séjourner, car la famine était sévère dans le pays. » Voila la première véritable pression de la loi céleste dans le pays, et c’est un test très sévère qui nous apporte des leçons très importantes. Une position céleste a été prise, une position de foi, basée sur une révélation précise de la part de Dieu, de Sa volonté et de Son intention. Il a franchi la frontière du pays et il se trouve face à une grave famine; il est mis à l’épreuve dans la position qu’il a prise.
    Nous aurions pu penser naturellement que si le Seigneur nous montre clairement Sa volonté, que nous prenons en conséquence une position pour aller dans sa direction et nous y engager pleinement, Il nous confirme par des signes merveilleux que nous sommes sur la bonne voie. C’est une attente légitime, mais très souvent c’est le contraire qui se produit: notre prise de position nous amène dans des difficultés et notre obéissance nous précipite dans une situation impossible sur le plan naturel. Si vous vous attendez toujours à une approbation immédiate à cause de votre obéissance, vous risquez d’être déçus.
    Voyez tout ce qu’Abram a fait et tout ce qui est arrivé. Nous avons noté qu’il a abandonné une vie de richesses, de sécurité et d’aisance à Ur en Chaldée; plus tard, il a laissé sa famille, il n’avait plus rien. Cette obéissance à l’ordre de Dieu lui a coûté cher. Il avait toutes les raisons de croire que Dieu lui montrerait son approbation et sa satisfaction par des signes. Abram s’est trouvé face à une situation contraire, voire impossible.
    Est-ce si décevant et si terrible que de faire un pas d’obéissance devant le Seigneur ? Vous serez vraiment testés dans la position que vous avez prise, secoués, éprouvés. Dieu va devoir peu à peu imprimer fortement en nous la marque de cette loi céleste; Quand vous serez dans cette situation, pensez à Abram et à Christ, car la Parole nous transporte d’un coup de l’un à l’autre. Christ est la pleine mesure vers laquelle Abram a été peu à peu conduit. Christ, dans Sa perfection, est là et Il a accompli tout ce voyage spirituel et l’a concentré en Sa Personne. Nous avons été entraînés sur le terrain céleste de Christ par la naissance d’en haut; nous sommes en voyage et ce voyage n’est pas toujours celui des confirmations immédiates descendant du Ciel.

B) La nature de l’épreuve.

    Quelle a été la nature de ce test ? Pour Abram, elle fut une nécessité. Bien sûr, c’est à nous de décider sur quelle base se fonde cette nécessité, à quoi elle est reliée, mais dans tout raisonnement humain, il est « nécessaire de faire quelque chose », c’est vital…Un argument subtil nous chuchoterait à l’oreille: « Pour le but fixé par Dieu, il faut faire quelque chose ! » Cette pensée est venue à Abram souvent. Ne vous méprenez pas, je ne dis pas que nous ne devons pas être des personnes pratiques, qui ne doivent prendre aucune initiative sous prétexte d’être « spirituels »; certainement pas.
    C’est précisément ce qui est arrivé au Seigneur Jésus: que s’est-il passé ? Il a été baptisé au Jourdain et Il a déclaré ouvertement devant le ciel et la terre qu’Il était un Homme à part, séparé pour le Ciel par la volonté de Son Père, séparé du monde, de ses pensées et de ses méthodes, et de toutes considérations personnelles. Il a été mis à part par ce « tombeau symbolique » du Jourdain, de tout ce qui appartenait à l’homme naturel et à cette terre. Lorsqu’Il est sorti de l’eau du Jourdain, les cieux se sont ouverts à Lui. Dieu l’a attesté en présentant aux hommes l’Homme Céleste et en le déclarant Sauveur du monde.

« Puis Jésus fut conduit par l’Esprit dans le désert pour être tenté par le diable. Et alors qu’il eut jeûné 40 jours et 40 nuits, le tentateur s’approcha de Lui et Lui dit: Si tu es le Fils de Dieu, commande à ces pierres de devenir des pains. » (Matthieu 4: 1-3) 

    Autrement dit: « Si Tu ne fais pas maintenant quelque chose, Tu mourras et Tu ne pourras accomplir toute l’œuvre à laquelle Dieu t’a appelé; Tu ne pourras remplir ta vocation céleste, Tu échoueras simplement et Tu mourras; il faut que Tu agisses, c’est urgent, pour prouver que Tu es le Fils de Dieu et pour sauver Ta propre vie ! » C’est ce qu’on peut lire entre les lignes même si ce n’est pas écrit.
    Ces suggestions sont toujours là dans la tentation, face à une telle situation, quand la voie semble sans issue, que le Seigneur ne paraît pas avoir pris en compte notre obéissance et est comme absent. Vous avez pris la bonne voie et pourtant vous vous sentez seul avec vos propres ressources. Ces voix nous parlent et nous disent: « Es-tu sûr d’avoir emprunté la bonne voie, celle du Seigneur ? Que ce n’était pas toi, que tu ne t’es pas trompé ? » Quand vous en êtes à ce stade spirituellement, l’Ennemi est toujours quelque part par là pour vous faire douter et remettre tout en question.
    Une des plus importantes méthodes de l’ennemi est de vous faire reculer à la case départ pour remettre en question votre obéissance envers le Seigneur et vous mettre dans la confusion et vous paralyser par le doute. Ne l’oubliez pas, beaucoup de serviteurs de Dieu sont passés par-là, ils se trouvaient dans des situations très compliquées voire impossibles où l’Ennemi leur disait: « Tu vois, tu t’es trompé; tu étais dans l’erreur dès le début ! » Il cherche à vous mettre dans un tel état que vous perdez espoir et vous revenez au point de départ. Vous en venez à vous demander si votre choix pris sur le terrain de la Croix était animé par des arrière-pensées personnelles et égoïstes. Vous voyez ce que l’Ennemi arrive à faire: il essaye de tout discréditer y compris le sens de la Croix représenté dans le baptême.
    Christ avait fait ce pas délibérément en déclarant que sur la base du renoncement et de la mort à Lui-même, Il a agi selon la volonté de Dieu; Satan cherchera à soulever des questions comme celles là et à les mettre en doute; il faut bien que nous en soyons conscients: il cherche à détruire notre foi et notre vie de foi. Abraham est l’incarnation de cette vie de foi céleste. Essayez de vivre une vie céleste sur la terre sans la foi, c’est un fiasco ! La foi comme principe de vie céleste ici bas, cela doit devenir naturel !
    Cette foi est assaillie par les circonstances, les apparences, avec le raisonnement suivant: « Tu t’es trompé, tu as fait erreur, maintenant, tu dois rectifier le tir, il faut revoir ceci ou cela ! » On en arrive à des expédients comme Abram qui quitte sa position céleste et décide de retourner en Égypte. Il prend son affaire en mains et la retire des mains du Seigneur. Évidemment, c’est facile de dire ces choses, de parler ainsi quand on n’a pas connu ce type de situation; c’est une véritable expérience: certains l’ont vécue, d’autres la vivront. Rappelons-nous que c’est un des aspects concrets de la vie spirituelle.
    Le Seigneur utilise ainsi cette loi céleste et nous teste par rapport à notre position, celle que Satan va chercher à court-circuiter.

C) Les complications du faux pas.

    Abram retourna en Égypte…et que s’est-il passé ? Si vous faites un faux pas, si vous essayez de chercher ce qui va ôter la difficulté, cela ne fait que l’accentuer et entraîner d’autres complications. Et vous avez la suite de l’histoire: Pharaon et la femme d’Abram, une situation on ne peut plus compliquée où même un demi mensonge doit être proféré pour sauver la situation. Un faux pas en entraîne un autre, et vous vous trouvez dans une situation inextricable, avec encore plus de difficultés et vous vous trouvez en situation d’urgence où vous utilisez des expédients, au lieu de rester sur le terrain de Dieu et de Sa fidélité.
    De toutes manières, nos vies connaîtront cela: un raisonnement qui est une pure folie pour vous en temps normal, mais qui vous fait prendre une certaine voie en vous persuadant que Dieu vous demande de l’emprunter. Ce serait un désastre, la mort même, la fin de tout si vous y allez ! Tout le bon sens du monde est opposé à cela; non, il faut agir, prendre une décision, se préserver, faire quelque chose dans le naturel.
    L’attitude de l’Homme Céleste, Jésus, était celle-là: « Je mourrai bientôt, en me tenant fermement dans la volonté de mon Père, plutôt que de vivre contre cette volonté. » Cette épreuve est très sévère, mais c’est le chemin de la gloire, de la plénitude, de l’accroissement et de l’élargissement: « Je multiplierai ta postérité » (Genèse 22: 17) « Je suis ton bouclier et ta récompense suprême » (Genèse 15: 2) Voici ce qu’implique de suivre fermement la volonté de Dieu, alors que l’urgence nous commande de faire autre chose. C’est dur, mais c’est comme ça ! C’est le chemin qu’a pris le Maître…
    D’habitude Satan a quelque chose sous la main: l‘Égypte n‘était pas bien loin, les pierres étaient là, prêtes à être transformées en pains. Satan a toujours quelque chose à notre disposition et si vous le voulez, vous l’utiliserez; c‘est disponible et facile. Combien l’ennemi peut nous faciliter le chemin de la désobéissance, une petite chose pour nous faire dévier, la solution de l’Egypte toute proche, mais une solution qui nous met en mauvaise position. Abram s’est retrouvé dans cette fausse position avec Pharaon, influencé à nouveau par cette terre maudite qui entraîne la confusion et la mort spirituelle.

D) Retrouver le Seigneur là où nous l’avons quitté.

« Et il partit de là vers l’est sur la montagne de Béthel et il installa sa tente, avec Béthel à l’ouest et Aî à l’est; là, il bâtit un autel et il invoqua le nom de l’Éternel. » (Genèse 12: 9) 

Il descendit ensuite en Égypte et on en arrive au chapitre 13:

« Et il reprit sa marche vers le pays du midi vers Béthel, jusqu’à la tente qu’il avait établie au départ entre Béthel et Aï, jusqu’au lieu de l’autel qu’il avait bâti au départ, et là Abraham invoqua le nom de l’Éternel » (Genèse 13: 3)        

    Il revint au point de départ à partir duquel il s'était engagé sur une mauvaise voie. Deux choses importantes à retenir: L’une est qu’il n’y a aucun espoir tant que nous ne revenons pas au point d’où on a dévié, aucune restauration possible tant que nous ne revenons pas mettre les choses en ordre et que vous ne retrouvez pas la perspective de la bonne position. J’avais un ami qui était passionné de golf, mais il perdait très souvent ses balles. Il avait cependant un excellent moyen de les retrouver. Quand on lui posait la question, il disait: « Je reviens toujours à l’endroit où je les ai frappées, je suis de mes yeux la meilleure trajectoire qu’elles pourraient prendre, et le plus souvent, je les retrouve. »
    Revenez au point de départ et reconsidérez tout selon cette perspective: vous pourrez y apporter des corrections. Abram revint au point de départ: l’autel, là où Dieu demeurait. Nous trouvons toujours le Seigneur là où nous l’avons laissé. Le Seigneur est tellement fidèle à Lui-même et à Ses principes, qu’Il ne peut pas toujours nous accompagner partout: nous nous égarons, nous marchons indépendamment, nous choisissons notre propre voie, nous sommes la proie des arguments de l’Ennemi et nous nous écartons progressivement du lieu où Dieu veut nous rencontrer, là où Il était avec nous; mais lorsque nous revenons à Lui, Il nous attend toujours ! La fidélité de Dieu ! Nous en avons la preuve !
    Quand nous revenons à Lui, Il est prêt à tout effacer. Il ne nous a pas abandonnés, Il nous attend. Si vous avez dévié et perdu votre relation avec le Seigneur, cherchez pourquoi; Le Seigneur n’est pas rancunier. Il n’est pas du genre: « Tu es parti, c’est ton problème; Je ne vais pas te reprendre ! » Il n’est pas comme ça. Il est là et on retrouve Sa présence.
    Nous avons tous commis des erreurs, fait des bêtises; comme Abram, nous avons fauté; Nous avons admis avoir été influencés par nos raisonnements pour user d’expédients, pour faire quelque chose et nous avons constaté nous être éloignés de Dieu. Ce fut un sombre tunnel, une impasse. Quand nous sommes retournés à l’autel pour remettre de l’ordre dans notre vie à la Croix, tout a été réajusté et corrigé. Le Seigneur nous attendait. Comme Abram, revenons à l’autel.

E) Le parcours du chrétien charnel.

    Passons maintenant à une autre étape de l’application de ce principe: Lot entre en scène et son histoire se déploie concrètement. Vous savez qui il était: le fils d’Haran, qui était le fils de Térah. Lot était très proche d’Abram et, à la mort de Térah, Abram le considéra comme son plus jeune frère. Mais c’est une triste histoire qui nous montre bien les deux aspects de la Loi divine: l‘opposé à cette loi dans le cas de Lot qui met en relief la stricte observation de ce principe dans le cas d’Abram; les deux côtés d’une même Loi céleste.
    Pour savoir exactement quel type d’homme était Lot, il faut étudier les 6 étapes qu’il a franchies dans sa vie. La première étape commence avec la confrontation entre les bergers de Lot et les bergers d’Abram qui a amené au conflit entre Lot et Abram. La nature de ce conflit, nous pouvons bien l’imaginer: leurs troupeaux et leurs bergers ont connu une forte croissance et il devenait difficile de cohabiter sur des territoires aussi étroits; ils finissaient par se marcher les uns sur les autres. Les bergers des deux côtés en sont venus aux mains, du genre: « Tu occupes mon terrain, tu t’accroches à mes biens et tu t’immisces dans mes affaires. » un conflit sur le principe du je, du moi et de ce qui m’appartient. C’est tout Lot, mais il n’y avait rien de cela chez Abram. Chez Lot, c’est l’intérêt propre, les considérations terrestres, les choses temporelles, les choses immédiates, les sens, qui priment. 
    Un verset des Corinthiens dit: « Vous vous arrêtez toujours à ce qui est devant vous. » qui veut dire: « Vous êtes toujours préoccupés par ce qui est là devant vous, vous êtes à courte vue, vous ne voyez que ce qui est immédiat, vous ne regardez pas plus loin, au-delà, sans discernement spirituel, seules les apparences et ce qui peut être touché et vu sont pris en compte. »
    C’était tout à fait la disposition de Lot; Nous savons tous très bien que chaque fois que l’intérêt personnel est prioritaire, il faut peu de temps avant que ne surviennent querelles, jalousies, égoïsmes et conflits. Ne croyez pas que ces situations ne concernent que les débutants, les bébés spirituels; on le voit aussi au sein du christianisme organisé. Quelle est la principale cause des désunions et des problèmes dans le christianisme organisé aujourd’hui ?                           
   Le fait que l’intérêt pour les choses privées, notre travail, notre mission, notre action, font interférence avec autre chose. Oui, tout cela est supposé être du Seigneur, mais cela nous appartient !
    Il y a quelque chose d’inférieur qui n’est pas une occupation désintéressée recherchant les intérêts du Seigneur. Cela nous appartient, cela doit nous occuper, il faut trouver des soutiens, il nous faut l’assurer, le renforcer. Les jalousies, les divisions, les frustrations apparaissent, le Seigneur n’est pas derrière ces choses…mais c’est notre affaire et nous devons la protéger. Tout ceci est très charnel. Le christianisme en général est frappé et miné par l’esprit de Lot, ce n’est pas de Christ, c’est quelque chose de rajouté à Christ.
    Prenons bien tout cela à bras le corps, car nous sommes confrontés au grand problème des divisions, des luttes parmi les chrétiens et vous verrez qu’il n’existe aucune solution hors de ce principe. Inutile de parler de ce qui est dit dans Jean 17 - « afin que tous soient un » - de présenter la pensée de Dieu en essayant d’attirer les gens à ce niveau spirituel, ça ne sert à rien. Vous pouvez mettre en œuvre toutes les actions pour rassembler et unir, il n’y aura aucune unité spirituelle réelle, car la solution possible à tout ce problème de désunion et de division, est de quitter tous ensemble toute base terrestre et de saisir la base céleste, celle de Christ.    C’est le Seigneur qui importe dans toute volonté d’unité. Tant que vous ne vous êtes pas tenus sur ce terrain là, aucune solution au problème d’unité ne sera trouvée, car c’est l’affaire du Seigneur.
    Lot était guidé par ses intérêts personnels et terrestres, c’est pourquoi il y avait des combats. Et puis, Abram dans sa sagesse et sa générosité, a dit à Lot: « Voici devant nous tout le pays, fais ton choix ! » Il est dit au verset 10: « Lot leva les yeux et voici toute la plaine du Jourdain bien irriguée était devant lui. » Il a convoité la terre fertile, comme le péché d’origine (« la femme vit que l’arbre était bon » Genèse 3:6)…la convoitise des yeux. Lot a regardé dans le naturel; ses yeux lui ont dicté un raisonnement naturel et son cœur a entrevu les possibilités d’un bénéfice naturel. Il convoita par intérêt personnel - la deuxième étape. Puis il désira. Au verset 11, il a choisi sans hésiter. Au verset 12, il a établi sa tente à Sodome.
    Il convoita, il désira, il choisit dans un certain sens et il planta sa tente. Au chapitre 14 verset 12, il demeura à Sodome, c’est-à-dire il quitta sa tente et s’installa à demeure à Sodome (5e étape). Vous voyez toute la progression vers le bas. La 6e étape, l’étape finale: « Lot se tint à la porte de Sodome.» Il est devenu un ancien de la ville à présent, un des magistrats de Sodome ! Il se tient à la porte où siège le conseil. En fait, il est devenu participant de la corruption terrestre qui régnait sur la ville de Sodome…
    Six étapes pour descendre la pente aussi bas ! Pourquoi ? Parce que son cœur était divisé. Il était à la fois associé extérieurement à ce qui était de Dieu: il était un professeur certes, mais il aurait pu devenir plus que cela s’il avait pris conscience de la parole de Pierre: « En les voyant vivre et en les entendant parler, Lot, cet homme juste qui vivait au milieu d’eux était tourmenté jour après jour dans son cœur intègre, à cause de leurs agissements criminels. » (II Pierre 2: 8) Chaque jour, Lot était aux prises avec la méchanceté; il n’était plus qu’un professeur sans âme, quelque chose en lui voulait rester fidèle à Dieu; mais sa réputation et ses motivations personnelles l’influençaient dans sa conduite; cette situation devint un piège pour lui, quelque chose de trop fort et son histoire est bien triste. 
    Vous vous rappelez des anges venus annoncer la destruction de Sodome, qui voulaient sortir Lot et sa famille de ce mauvais pas, le tirer de là. Le feu faisait rage, des pierres incandescentes s’abattirent sur la cité et tombèrent si près d’eux que la femme de Lot, restée en arrière et se retournant pour voir, fut transformée en statue de sel. Elle fut prise au piège; Lot ne fut pas loin d’être pris également. Il fut difficile de le tirer de cette situation critique, tant ses racines étaient profondément accrochées à Sodome ! Il était comme Paul le décrit aux Corinthiens: « …sauvé, mais comme au travers du feu. » (I Corinthiens 3: 15)
    Puis il argumente avec les anges à propos de la petite ville de Tsoar, pourquoi ne peut-il y aller? Et parce qu'il insiste, ils l'ont laissé aller là-bas. Ce n’est pas la pleine pensée du Seigneur. Ils lui avaient dit, Sauve-toi vers la montagne! Il dit: Non, Tsoar. Et puis plus tard, il est assailli de nouvelles craintes, et à cause d’elles, il laisse Tsoar et part vivre dans une grotte avec ses deux filles. Là nous avons l’histoire la plus honteuse de la Bible. Voici un chrétien charnel, un corinthien sauvé, mais comme au travers du feu.
    Pourquoi insister sur cette scène ? Pourquoi s’être attardé sur Lot ? Pour faire ressortir le principe de la vie céleste. Oui, vous pouvez être sauvés, mais voulez vous l’être comme Lot? Après tout, quand l’ambition du monde vous a influencé, quand le gain matériel, les avantages personnels, toutes ces considérations vous ont pleinement occupés, peut-être n’avez-vous pas vendu votre âme ou perdu votre salut éternel, mais voulez-vous être dans une telle situation ? N’est-ce pas un excellent argument pour vivre à l’opposé, dans la lignée d’Abraham et de la justice céleste ?
    Regardez le parcours de Lot et sa fin; cela ne finit même pas avec la mort de Lot, mais une histoire d’inceste dans une grotte. Leur vie est une écharde pour tout ce qui est céleste pendant des générations. C’est un énorme gâchis de choses charnelles ! N’est-ce pas une bonne raison pour vivre dans la pensée divine d’un peuple céleste ? Croyez vous être perdant en faisant le bon choix ? Croyez-vous réellement être perdant si vous choisissez la voie de Dieu et non l’autre ?

F) Le parcours du chrétien spirituel.

    Considérez maintenant Abram. Que c’est beau ! Dire à la catégorie d’homme qu’était Lot: « Voici tout le pays devant toi, fais ton choix ! » Quelle magnanimité ! Pourquoi ? Abram savait au fond de son cœur que Dieu avait dit: « Je te donnerai le pays; il t’appartient. » « Eh bien, je peux offrir de le laisser puisque Dieu m’en a donné l’assurance; si Dieu m’a appelé dans ce but, quiconque allant à ma place est un usurpateur. Je ne vais pas me battre pour cela, je peux me reposer dans le Seigneur, c’est Son affaire; la mienne est de garder le modèle céleste dans un monde céleste et en rendre témoignage du Seigneur Jésus. » Vous lui transférez toutes choses d’un seul coup.

« Toutes ces choses je te les donne si tu te prosternes et m’adores. » (Matthieu 4: 9) 

    C’est le résumé de la réalisation personnelle. Quelle est l‘attitude et la réaction de Jésus ? « Ne t’en fais pas, tout est assuré en Moi, tu peux tout posséder dans le futur. Je ne vais pas me battre, ni faire de compromis. Tout est entre les mains du Père. Je dois garder ma position céleste. » Il semble perdre quelque chose, mais Il a tout: parfait repos, parfaite et tranquille assurance. Il laisse tout mais gagne tout. Il laisse tout sur la terre et il gagne tout dans les cieux.
Abram symbolise ce principe, en disant à Lot :« Fais ton choix, si tu veux prends tout; je ne suis pas jaloux ni envieux, peu importe si j’y perds quelque chose dans l’affaire ! » Nous sommes souvent affectés lorsque les gens commencent à empiéter sur nos petits privilèges, à prendre notre place et à recevoir les honneurs qui devraient nous revenir, et tout ce genre de choses: on est touché et jaloux, et on se sent pas bien… Peu importe ! Concentrez vous sur l’humilité et la douceur et remettez-vous en à Dieu. Attendez un peu et ça ira mieux et vous verrez qu’avec le Seigneur, vous ne perdez rien.
    C’est au moment où Lot s’est séparé d’Abram que l’Éternel est apparu à Abram en disant: « Je suis ta récompense suprême. Lève tes yeux maintenant et contemple de l’endroit où tu te tiens, vers le nord, le sud, l’est et l’ouest; car tout le pays que tu vois, Je te le donne et à ta descendance pour toujours. » (Genèse 13: 14-15) Laissez faire et constatez ce que Dieu vous donne; ne vous battez pas pour cela; ce qui compte, c’est la Vie d’En Haut, la nature céleste. Voila le principe de l’Homme Céleste.

CHAPITRE 6
LA LOI DE RÉSURRECTION

Lire: Romains 4: 13-35

« C’est pourquoi d’un seul homme déjà très âgé, naquit une postérité nombreuse comme les étoiles du ciel, comme le sable de la mer qu’on ne peut compter…C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsqu’il fut mis à l’épreuve et qu’il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses, et à qui il avait été dit: en Isaac sera nommée pour toi une postérité; il pensait que Dieu est puissant même pour ressusciter les morts; aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection.» (Hébreux 11: 12; 7-19)

    L’objectif divin était de pouvoir disposer d’un peuple céleste et d’une descendance spirituelle. Nous avons vu quelle était la nature d’un tel peuple et les conditions de son établissement. Nous avons remarqué que tout ceci s’est appliqué à la vie d’Abraham, avec l’œuvre fondamentale de la circoncision du cœur.
    A présent, nous allons examiner un autre aspect: les deux passages mentionnés ci-dessus ne nous parlent plus du côté de la mort mais du côté de la résurrection de la vie d’Abraham. Nous remarquons ce lien dans Romains chapitre 4 où Abraham est cité, mais où par une rapide transition, nous en arrivons à la résurrection du Seigneur; Tout ce qu’Abraham attendait, tout ce qu’il comprenait et intégrait dans son existence, avait comme fondement la résurrection. Abraham croyait au Dieu qui ressuscite des morts. La résurrection était pour lui une nécessité primordiale, que l’on distingue dans tout l’arrière-plan de sa vie; il est vraiment l’incarnation de la loi de résurrection par-dessus tout, et à partir d’un certain point, Isaac devient la figure dominante.
    Ce point est intéressant: Isaac est pleinement intégré dans la vie d’Abraham et lui donne un sens et une signification; c’est ce qui est merveilleux: si Abraham avait tué Isaac et si Dieu ne l’avait pas ressuscité de la mort, tout le sens de la vie et de la foi d’Abraham aurait été réduit à néant. Constatant que toute sa vie, toute sa persévérance, toute sa justification et toute son espérance dans la promesse divine, étaient concentrées en Isaac, centrées sur Isaac, Abraham était prêt à aller jusqu’à le mettre à mort, parce qu’il croyait que Dieu le ressusciterait de la mort. Il recevait cette promesse comme une parabole, tant sa foi en la résurrection était forte et inébranlable. Isaac, comme nous l’avons dit, devient l’incarnation de tout ce que représente Abraham dans la résurrection.
    Le moment précis où Isaac entre en scène est donc intéressant. Bien sûr, il était avec Abraham dès le commencement, mais il n’est mentionné nulle part. Isaac apparaît au moment où Abraham est sorti de la ville d’Ur et de son environnement, puis de Charan et de son environnement, ensuite de l'Égypte, et enfin quand il s’est séparé de Lot et de son entourage. Après être passé par ces quatre étapes de séparation, alors l’Éternel lui apparaît et met Isaac en pleine lumière.

A) Le Dieu souverain établit l’incapacité naturelle.

    Il y a une ou deux choses que nous devons prendre en compte des éléments sous-jacents. Tout d’abord, il faut tenir compte de Saraï. Ce n’est pas par hasard si dans Genèse 11: 30, là où sont mentionnés les enfants de Térah, il est indiqué que Saraï, la femme d’Abram, était stérile, en plein milieu d’une liste généalogique. C’est Dieu qui a voulu le consigner à cet endroit. Et puis, vous pouvez voir tout ce qui est dit au sujet de Saraï et de sa condition, dans Romains 4 et Hébreux 11. 27
C’est le règne de l’impossibilité naturelle et de la mort.           
    Dieu a eu sa main là-dessus. Ce n’est ni un accident ni un hasard. Notre incapacité pour les choses célestes n’est pas juste une malchance, un désavantage, quelque chose qui doit fatalement se produire. Dieu a fixé et établi cette incapacité naturelle dans Sa souveraineté : les choses célestes ne peuvent être issues du terrestre, c‘est impossible...Nous pouvons essayer pendant des années dans notre vie chrétienne de produire quelque chose de Dieu par notre énergie et nos ressources naturelles, de volonté, de réflexion et d’organisation…rien ne se produira ! Nous pouvons construire quelque chose de grand extérieurement, mais pour ce qui est d’essence céleste, il n’y aura rien; Dieu l’a voulu ainsi. Saraï n’est pas ce qu’elle est par malchance ou par accident, c’est ordonné par Dieu.
    Ce principe s’applique à bien d’autres personnages de l’Ancien Testament, ce qui nous montre bien comment Dieu conduit les choses. Sans la souveraineté de Dieu, il n’y aurait pas eu de Samuel, de David et bien d’autres. C’est ainsi et il faut l’intégrer. La souveraineté de Dieu concernant la résurrection fait que rien ne peut exister sans l’intervention du Ciel. Nous ne pouvons rien connaître de cette vie d’En Haut sans l’intervention du Ciel, c’est impossible !
    Il nous faut absolument nous confronter à cette vérité immuable: Dieu seul le fait ! Il n’y a pas d’autre ressource que Dieu Lui-même ! Ce qui est céleste vient uniquement, totalement et exclusivement de Dieu. Prenons pour exemple l’âge avancé d’Abraham: « Que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfant ! » (Genèse 15: 2) Il avait presque 100 ans en fait et il pensait qu’il allait mourir, que sa vie arrivait à sa fin. Dans le Nouveau Testament, on dit que son corps était déjà usé, comme mort…
    Il est merveilleux de voir que Dieu s’attarde précisément sur ce point, comme le Seigneur Jésus avait insisté sur le fait que Lazare était dans un état avancé de décomposition. En effet, Dieu n’interviendra pas tant que tout espoir humain ne sera pas anéanti et n’aura pas atteint ses limites. Les choses sont sans espoir, si on les aborde sur un plan spirituel. Dieu permet que nous soyons désespérés pour réaliser un miracle. Pour nous, les choses tournent mal quand il n’y a plus d’espoir. Pour Dieu, les choses sont normales dans une telle situation: il faut toujours se le rappeler !
Un autre exemple: Melchisédech dans Genèse chapitre.          
     Il n’y a que 2 ou 3 versets de l’Ancien Testament qui parlent de Melchisédech, mais dans le Nouveau Testament, il y en a une trentaine. Dans la pensée de Dieu, sa place est bien plus importante que ce que vous croyez. Quelle est sa signification ? L’apparition de cet homme (comme expliquée dans Hébreux) symbolise l’Homme Céleste. Dans Hébreux, une transition rapide est faite entre Melchisédech et Christ, en oubliant totalement Aaron et toute sa sacrificature, le système terrestre, temporel et temporaire, passant par-dessus toute la dimension terrestre symbolisée par Aaron.
    D’où vient ce Melchisédech ? Nous n’en savons rien; il semble venu de nulle part:« Sans père ni mère, sans généalogie, n’ayant aucun commencement de jour ni fin de vie, mais fait comme le Fils de Dieu, Sacrificateur pour toujours. » (Hébreux 7: 3) Melchisédech, Christ, l’Homme Céleste…: « Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux… » (Hébreux 4: 14) C’est l’Homme Céleste qui est visé. Ainsi Melchisédech nous est présenté pour nous montrer et pour nous prouver que tout cela n’est pas possible et n’est pas voulu à un niveau terrestre; cela ne conduirait nulle part: ce n’est que céleste, cela doit être céleste. Ainsi, la naissance d’Isaac est le point de convergence de la foi et c’est à ce niveau que se situent les plus grandes épreuves mais aussi les plus grandes erreurs de la vie d’Abraham.

B) L’épreuve de la patience.

    Même lorsque l’Éternel a promis Isaac, qu’Abraham s’est saisi de la promesse et a cru Dieu, ce n’était pas aussi facile que cela. Il a été mis à l’épreuve; il a été testé, éprouvé tout d’abord dans sa patience. Il était nécessaire d’entrer en union de coeur avec l’attente de Dieu, la patience, pour être conforme à Christ à ce niveau. Il fut mis à l’épreuve pendant que rien ne semblait se passer. Cette forme de test revêt de nombreux détails sur lesquels nous ne nous attarderons pas ici. La promesse a été donnée, la date fixée, mais rien ne semblait se passer, et devant l'abîme du  « il ne se passe rien ! », Abraham a commis sa première erreur avec Agar, dont la conséquence fut la naissance d’Ismaël : la tentative de réalisation des choses célestes par des moyens terrestres. Conséquence terrible ! Quelle erreur ! Quelle douleur et que de complications cela a entraîné !
    Tous les tests vont se faire autour d’Isaac, autour du Dieu de résurrection. Oui: lorsque Dieu planifie quelque chose de purement spirituel et céleste, Il prend une peine infinie pour couper tout terrain naturel, et là, tout peut arriver…On traverse l’épreuve: Dieu nous fait comprendre qu’aucune base naturelle, ni quoi que ce soit que nous pensons bon à utiliser à ce niveau, aucune alternative, aucun substitut ne peuvent être utilisés pour réaliser Son Plan. Plus on veut les utiliser, plus les choses se compliquent. Dieu doit le faire, Dieu doit nous faire passer à travers, ce ne peut être que Lui et cela ne se fait pas sans douleurs pour former un peuple céleste. Aucun doute là-dessus, il formera son peuple spirituel céleste et Il s’en donnera les moyens. Rien d’autre ne sera pris en compte. Non, tout est attribué au Seigneur: dans notre vie, dans notre survie, dans l’œuvre du Seigneur, il en sera ainsi: céleste, éternel, impossible mais pas pour le Seigneur !
    L’important est que ce que Dieu a ordonné, sera et c’est toujours positif avec le Seigneur; c’est ce qu’Il recherche. Toute nouvelle opération qu’Il fera avec son scalpel au tréfonds de notre cœur, n’est pas pour notre perte et notre destruction, mais pour notre croissance et notre maturité; toute nouvelle application du principe que rien ne peut venir que du ciel, c’est positif et CE SERA. C’est le point central de notre foi….

CHAPITRE 7
LA DERNIÈRE ÉTAPE DU VOYAGE SPIRITUEL

Lire: Genèse 22: 1-19.

« Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3: 16)

« Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec Lui ? » (Romains 8: 32)

« Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts; et qu’il est mort pour nous tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour eux. » (II Corinthiens 5: 14-15)

    L’histoire racontée dans Genèse chapitre 22 est la scène la plus sacrée et la plus sainte de tout l’Ancien Testament. Dans toute la symbolique biblique, il n’y a rien qui atteigne de telles profondeurs saintes que dans cet épisode.                      
   Sa correspondance dans le Nouveau testament, qui transcende encore cette histoire, se trouve dans Jean chapitre 17. Dans Genèse 22, nous sommes transportés au-dessus de la terre. Nous trouvons ceux qui sont concernés par le niveau terrestre, pour ainsi dire, et qui se déplacent toujours plus loin et toujours plus haut en un lieu céleste, et il y a cette scène sacrée entre le père et le fils, le fils et le père, où se révèle un amour incomparable. Vous ne pouvez lire cette histoire sans entendre les tonalités d’amour dans la conversation, les questions et les réponses. « Mon père » « Mon fils ». Chacun d’entre eux est profondément présent dans le cœur de l‘autre.
    Il y a un mystère, quelque chose qui ressemble à un grand problème, une grande question issue d’une urgence, d’une nécessité établie en chacun, mais sans aucune raison propre. Ce n‘est pas que, soit l’un soit l’autre, à cause d’une certaine faute, d’une erreur ou d’un péché, se voient obligés de faire un grand sacrifice et de passer par une grande souffrance. Ce n’est pas du tout ce dont il s’agit. C’est un mystère. Pourquoi doit-il en être ainsi ? Abraham n’exprime pas cette question, mais sans aucun doute cette question était sur son cœur. Le cri silencieux de son cœur était: « Pourquoi cela ? » Et c’était certainement le cas d’Isaac. Quel en est le sens ? C’est un mystère qui se situe au-delà des personnes concernées. L’amour suscite une demande étrange tant chez le père que chez le fils.
     Dans Jean 17, il y a une scène sacrée entre le Père et le Fils. Cela commence avec « Père, l’heure est venue » et si souvent dans ce chapitre apparaît le mot « Père » et il existe une attitude d’amour mutuel infini chez le Père et chez le Fils. Oui, quelque chose de sacré se produit: en un sens sur terre, mais en fait au ciel entre le Père et le Fils. Ils réalisent quelque chose: le sens le plus profond de l’amour infini;

A) L’amour divin dépourvu de la préoccupation de soi.

    Il y a des leçons profondes à tirer de cette merveilleuse histoire que nous ne tenterons pas d’étudier ici. Nous avons dit que c’est une révélation de l’amour incomparable, et ce qui en ressort, c’est que l’essence de l’amour divin est complètement dépourvu de la préoccupation de soi-même, que la seule motivation et l’unique but est de donner.
    Nous avons suivi tout le cours de la vie d’Abraham jusqu’à ce point, et nous avons vu que tout au long de l’accomplissement et de la réalisation du Plan Divin, tout était question d’abandon progressif et constant. Cette progression de l’abandon avait pour but d’amener Abraham toujours plus près du cœur de Dieu, jusqu’à ce que, au chapitre 22, Abraham franchisse la dernière étape de ce voyage spirituel au cœur même de Dieu. Il est perdu dans cet amour infini, il entre dans la passion du coeur de Dieu. Dieu a tant aimé qu’Il a donné…Il n’épargna point Son propre Fils mais Le livra délibérément pour nous tous.   « L’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons qu’un seul est mort pour tous… » (II Corinthiens 5: 14)
    Nous sommes au centre du cœur de Dieu. Combien la Croix avait profondément pénétré dans le cœur d’Abraham, dans l’âme d’Abraham ! Combien grande était l’œuvre de division entre tout ce qui est naturel, personnel, terrestre, tous les intérêts et les motifs du monde, et les intérêts de Dieu !
Ici, à ce niveau, la séparation est éternelle, la division est grande. Vous pouvez voir cet homme et toute la promesse que Dieu lui a donnée sur le fils qui le concernait tant.         
     Tout le sens de la vie d’Abraham dépendait d’Isaac et si Isaac disparaissait, alors tout le sens de la vie d’Abraham s’éloignait. Lorsque vous tenez compte de tout et que vous voyez cet homme, qui n’a pas cédé jusqu’au dernier moment, qui n’a pas esquivé la terrible épreuve, après un voyage long, épuisant et frustrant, mais qui s’est levé tôt le matin, au lever du jour et a avancé sans chanceler.
   C’est merveilleux de voir à quel point cet homme était délivré intérieurement de toutes considérations de prix à payer pour lui-même, de toutes motivations personnelles. Oui, la Croix est profondément plantée dans la vie et le cœur d’Abraham à cet instant. Vous sentez presque que c’est un surhomme. Nous défaillons en sa présence. Il n’est pas difficile pour nous en voyant certaines situations, certaines souffrances, certains prix payés dans la vie, de s’écrier, avec admiration, moi, je ne pourrais jamais y faire face, cela détruirait ma foi. Mais Dieu accomplissait en plein milieu de l’histoire de cet homme, le grand drame des cieux. Dieu a tant aimé qu’Il a donné, et nous verrons bientôt pourquoi.

B) L’amour du Père.

    La première chose à noter est que cela commence dans le cœur du Père. En passant du symbole au contre-symbole, et en passant directement dans le Nouveau Testament, nous lisons « Dieu a tant aimé ». Oh, combien souvent dans notre Nouveau Testament, nous avons l’amour du Père pour le Fils. Oui, « celui-ci est mon Fils bien-aimé » apparaît plus d’une fois. Paul parle de Lui comme le Fils de Son Amour. « Le Père…qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour. » (Colossiens 1: 13).
    Le Seigneur Jésus a dit: « Le Père aime le Fils… » (Jean 3: 35). Il est parlé si souvent de l’amour du Père pour le Fils, et l’amour c’est l’amour, quelle que soit la difficulté pour nous de comprendre intellectuellement les mystères de la Trinité, des relations divines et comment Dieu pouvait souffrir.   
    C’est un fait établi. C’est le grand contexte de la grâce, de la rédemption, de constater que tout a commencé dans le cœur de Dieu. C’est l‘amour de Dieu, l’amour qui souffre, l’amour qui se donne. Nous devons toujours nous le rappeler, même si c’est difficile à comprendre: cela a coûté infiniment à Dieu de donner Son Fils. Il y avait quelque chose dans cette relation du Fils avec le Père qui a brisé le cœur de Dieu en le laissant et en l’abandonnant. Il L’a donné, le Fils de Son Amour. C’est, avant tout et par la suite, l’histoire de l’amour de Dieu qui s’est donné.

C) L’Amour du Fils.

    Par rapport au Fils, nous n’avons pas tous les détails dans la narration de Genèse 22. Nous sommes obligés d’assumer et de conclure certaines choses. Il y a eu un point d’orgue entre cette réponse du père, plutôt évasive - « Dieu pourvoira Lui-même à l’agneau pour le sacrifice, mon fils »-, et le moment où il a saisi son fils, il l’a lié et mis sur l’autel, il y a un point d’orgue où la possibilité d’un refus ou d’une résistance aurait pu arriver, car il n’était ni un petit garçon, ni un petit enfant, ni un bébé qu’on pouvait traiter de la sorte.
    Vous voyez dans le récit qu’il était déjà un gaillard qui avait grandi, capable d’exercer sa volonté, et au minimum de remettre la situation en question. Cependant, il n’y eut rien de tout cela:

« Semblable à un agneau qu’on mène à l’abattoir, à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a point ouvert la bouche » (Esaïe 53: 7)

  Un grand silence règne: rien n’est dit. Une autre chose n’est pas mentionnée, mais est sous-entendue: il fait manifestement confiance en la sagesse de son père, en l‘amour de son père, il se soumet à quelque chose qu’il ne comprend pas et qui soulève une grande question                       
    Au moment le plus critique tout près de la mort, il aurait pu crier: Pourquoi ? Comme Celui qui est plus grand que lui : « mon Dieu, pourquoi…? » Isaac aurait pu poser beaucoup de questions mais il ne le fit pas. La question est présente, le mystère est présent, mais la dernière parole est celle de l’amour: « Père, entre tes mains… » (Luc 23: 46) Oui, « semblable à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n’a pas ouvert la bouche. »
    Derrière cette scène s’étend une vaste histoire. Isaac connaissait-il l’alliance, la promesse ? Il nous est difficile de dire non. Abraham ne lui avait-il pas partagé ce qui le concernait et comment il était venu au monde de façon miraculeuse par l’intervention divine, et ce que Dieu lui avait dit à son sujet ? Il est certain qu’il avait dû dire certaines choses à Isaac, et Isaac savait et il était conscient de tout cela. En présence de l’autel et du couteau, qu’en était-il de la promesse ? Où était l’alliance, où était la justification de mon existence, le sens de ma vie ?             
   Vous voyez, Isaac a dû laisser, accepter beaucoup sans comprendre. Il a été appelé à abandonner tout ce qui était promis en lui par l’intervention divine et l’alliance divine, et il semblait que c’était la fin. Mais il n’a élevé aucune objection, et à cause de son amour pour son père si bien souligné, il a tout laissé entre les mains de son père, prêt à tout abandonner à cet instant. Tout s’évanouissait: toute promesse, tout espoir, tout objectif, toute vision, au moment du couteau redouté, mais il a laissé faire. C’est un symbole.
   Nous nous transportons vers le plus grand Fils, et le Père, plus grand. Nous savons que tout a commencé au ciel. Jean 17 commence par « Père, l’heure est venue; glorifie ton Fils… »; et plus loin, « Glorifie moi auprès de toi-même de la gloire que j‘avais auprès de toi avant que le monde fût. » (Jean 17: 5). Il a tout laissé au ciel. Il est descendu et rien de cela n’est avec Lui; Il s’est dépouillé de tout et puis, pendant trois ans et demi, Il avance sur le chemin de l’abandon. Oh, voyez combien Il a cette attitude d’abandon ! Ils voudraient qu’Il défende Ses droits; ses amis, mais aussi ses ennemis veulent Le voir se justifier Lui-même, avertir, prendre possession. Lui n’est motivé que par abandonner tout à Son Père dans Son amour. « Je donne ma vie » (Jean 10:15) Ce furent Ses paroles.

D) Le but de l’amour sacrificiel.

    Quel était l’objectif de tout cela ? Quel était le but dans le cas d’Abraham et d’Isaac, qui fut le même avec le Père et le Fils, notre Seigneur Jésus ? Genèse chapitre 22 nous le donne                      

« Je le jure par moi-même, parole de l’Éternel ! Parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas refusé ton fils, ton unique, je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est au bord de la mer; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis.  Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix. » 
(Genèse 22: 16-18)

     Où est l’objectif ? Dieu avait les autres en vue, Dieu visait un peuple céleste. C’est pour multiplier ce genre de personnes qu’Abraham a engendré Isaac, qui est devenu la pleine manifestation de l’histoire spirituelle d’Abraham,   le résumé de tout.
    Le mot de « filiation » signifie plénitude. La filiation résume toute la pensée de Dieu; ce n’est pas l’enfance, c’est la filiation, la plénitude, la totalité de cette position, de cette histoire spirituelle décrite avec les mots du Nouveau Testament: « Bien qu’Il fût Fils, Il a appris l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes. » (Hébreux 5: 8) Il a été rendu « parfait par ses souffrances » (Hébreux 2: 10) Il est devenu la finalité de l’amour souffrant, et Dieu veut reproduire ce type de personnes, disposer d’une telle race, un peuple céleste conforme à l’ordre divin.
    Par conséquent le Fils est transféré dans les fils. Premièrement, Dieu nous a « parlé par son Fils » (Hébreux 1: 2); ensuite, en « conduisant à la gloire beaucoup de fils » (Hébreux 2: 10); il y a reproduction de ce type de personnes au sein d’un peuple céleste qui se multiplie. Cette loi est mise en valeur, comme vous pouvez le constater, dans cette phrase « conduisant à la gloire beaucoup de fils », ou dans l’illustration donnée par le Seigneur Jésus: « Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits. » (Jean 12: 24)
    La multiplication est de cette sorte, et Christ est ce grain de blé. Isaac fut ce grain de blé symboliquement. Le Seigneur Jésus n’a pas de progéniture naturelle, Il n’a aucune descendance terrestre, et pourtant, il est dit de Lui: «Délivré des tourments de son âme, il rassasiera ses regards…il verra une postérité et prolongera ses jours. » (Esaïe 53: 11, 10), et ceci par les douleurs de l’enfantement. Les tourments de l’âme du père et du fils sur le Mont Morijah donnaient l’assurance d’un peuple céleste. La douleur de Dieu le Père et de Son Fils sur une autre montagne toute proche du Mont Morijah a eu pour conséquence cette descendance céleste, dont vous et moi, je l’espère, faisons partie.
   Mais quelle est cette postérité, quel est ce peuple céleste, qui sommes-nous supposés être par nature, nés de l’enfantement de Jésus-Christ ? Nous sommes supposés être l’incarnation de cet amour qui donne toujours, qui se soumet toujours, qui cède toujours, dépourvu d’ego….Voilà l’amour de Dieu, voila l’amour de Christ, et une descendance est née de cet amour, et doit être, par sa   nature même, l’expression de cet amour.

E) Le moyen de reproduction.

    Revenons à l’histoire d’Isaac. Quand cela a-t-il commencé ? Nous avons découvert que le commencement a été une petite clause située dans la généalogie de Térah au sujet de ses fils, où Abram et Saraï apparaissent. « Et Saraï était stérile; elle n’avait pas d’enfant. » (Genèse 11: 30)
Cela débute par une stérilité, une impossibilité d’enfanter. Mais, par une œuvre intérieure de Dieu dans cet amour, sacrifice continuel, nous passons de la stérilité à, « Je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est au bord de la mer. » (Genèse 22: 17)
    Considérez la situation inversement: la situation de stérilité ne bouge pas. Si vous la gardez, si vous vous y accrochez, aucune reproduction n’est possible. La vie est une assurance, la réalisation de cette assurance se trouve dans la multiplication. Ce principe est enraciné au cœur même de la création par Dieu Lui-même. Gardez les choses pour vous-même, elles se dégradent et meurent, et il n’y a plus rien. Gardez les choses fermées en vous, et c’est la stérilité permanente. Laissez faire, laissez faire le Seigneur.
    Ah, qu’il est difficile de céder ! Ce ne sont pas toujours les mauvaises choses qui sont les plus difficiles à lâcher. Quand vous regardez Isaac, il n’y a rien de mauvais; il est un don de Dieu, un miracle de Dieu. Mais vous voyez, il est tellement facile de mettre nos mains sur les choses données par Dieu, et les utiliser à notre profit, pour nous-mêmes. Dieu nous a confié un travail à faire, et peu de temps après, c’est notre travail et nous le défendons jalousement si quelqu’un d’autre vient s’en mêler.
    Dieu nous a donné une position à occuper et elle devient vite notre position, et nous sommes très en colère si quelqu’un obtient notre position ou prend notre place pour faire aussi bien voire mieux que nous. Cela marche pour beaucoup d’autres choses, cette volonté d’accaparer pour nous-mêmes et pour notre réputation ce que Dieu nous a confié; Oui, quelque chose de divin peut très vite être attiré vers le niveau terrestre; c’est l’histoire tragique de tant d’œuvres de Dieu. Si Dieu fait quelque chose - visite un peuple, bénit un serviteur ou suscite un instrument et un mouvement -, il faut peu de temps avant que les êtres humains ne s’en emparent et le transforment en leur mouvement avec leur nom dessus, en le labellisant au niveau de la terre, et le Seigneur s’éloigne et les laisse faire leurs affaires.
    Ceci s’applique aussi aux cas individuels: prenons bien conscience des fois où nous recherchons les choses de Dieu dans le but de nous les approprier et d’en être fiers et jaloux. « L’heure est venue» De quelle heure s’agit-il ? Cette heure dont Jésus avait si souvent parlé depuis les noces de Cana en Galilée. « Mon heure n’est pas encore venue. » Plusieurs fois Il parle de « Son » heure: l’heure ultime de la Croix, et enfin, l’heure est arrivée…
    Jean chapitre 17 est l’heure de l’offrande de Lui-même. Au moment de la Croix et de l’abandon total, Il dit: « afin qu’ils soient tous un ». C’est le fruit de la Croix: la grande unité divine. Pourquoi ? Comment ? Parce que le fruit de la Croix est la transmission de cet amour infini qui se donne aux autres. Nous disions que la seule solution possible à la division et à la désunion entre les chrétiens est la position l’amour don, l’amour céleste issue de l’amour divin du Calvaire; l’amour sacrifice, l’amour abandon. Quelque part, dans toutes ces divisions, toutes ces jalousies, et toutes ces envies, nous découvrirons un attachement à un intérêt qui est terrestre. Chaque fois que vous trouverez un groupe ou des vies soudées par une unité indissoluble et indestructible, vous y découvrirez l’amour de Dieu profondément enraciné dans le cœur. « Afin qu’ils soient tous un », un par l’amour don de Dieu au travers du Fils transmis à la postérité.
    C’est vrai, ce sujet de l’amour de Dieu touche à tellement de points, et pourquoi y a-t-il une telle passion dans nos cœurs quand on parle de ce sujet ? Pour la raison précise que, douloureusement et tragiquement, sur cette terre, un grand nombre de ceux qui portent le nom de chrétiens attirent les choses à eux, cherchent à défendre leurs droits, sont jaloux, envieux et divisés. Et c’est en totale contradiction avec la pensée divine d’un peuple céleste vivant sur la terre; la reproduction de cette descendance qui est Christ, qui est l’incarnation de cet amour qui cède et se donne, cet amour qui sait se soumettre, cet amour qui donne en tout temps.
    Voila ce que le Seigneur recherche ! Ce qui implique une œuvre intérieure de la Croix en profondeur, ce qu’il nous faut accepter…Nous entrons alors pleinement dans ces paroles:

« Car l’amour de Christ nous presse, parce que si nous estimons qu’un seul est mort pour tous, tous donc sont morts; et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. » (II Corinthiens 5: 14-15) 

    Même ce qui est de Dieu ne doit pas être pris de manière personnelle. Donnez à Dieu l’occasion de vous faire justice, de glorifier Son Fils en vous, permettez à Dieu d’intervenir dans des situations où vous aurez tout abandonné entre Ses mains. Si vous Lui résistez, vous serez stérile. Vous vous accrochez, vous résistez, vous retenez, et il n’y aura pas d’enfants. Abandonnez, cédez, donnez-vous à Dieu, laissez tout ce qui vous rend jaloux et envieux au Seigneur, et Il ne vous refusera rien. Voila le principe du ministère, le principe de la Vie.
    Nous avons tant besoin de cette grâce de notre Seigneur Jésus, de cet amour de Dieu, pour sortir de notre situation. Si souvent, lorsque vous considérez les gens, ils ne sont occupés que par eux-mêmes, tournés vers eux-mêmes. Ils ne sont que des individus liés ne vivant que pour eux-mêmes. L’amour de Dieu pourrait les libérer de tant de choses, de tous les traits d’amertume et de critique et des paroles blessantes. L’amour de Dieu nous délivre de tout cela et nous rend participants de cette postérité céleste, pour manifester l’amour de Dieu qui produit jusqu’à mille fois plus. Et ne faites rien pour ceci ou pour cela, mais pour glorifier le Seigneur. Que le Seigneur nous donne Sa grâce !
    Vous avez à mener votre vie, et cette vie est une grande assurance, une grande responsabilité. Elle peut demeurer avec ses ambitions, ses intérêts propres, ses motivations et considérations terrestres, elle peut demeurer pour elle-même. Donnerez-vous votre vie à Dieu, la laisserez-vous entre Ses mains, est-ce que vous la mettrez sur l’autel sous la menace du sacrifice divin ? Si votre réponse est positive, Dieu multipliera votre vie, Dieu étendra les limites de votre vie, Dieu en fera beaucoup plus que si vous la gardez entre vos mains. Y a-t-il quelque chose que vous retenez dans votre vie en tant que chrétien et que vous n‘abandonnez pas au Seigneur ? Vous savez de quoi il s’agit. Nous n’allons pas en faire un catalogue. Le Seigneur a mis le doigt sur quelque chose, et vous résistez. Vous avez une bonne raison, donc vous retenez la chose. La vérité est que vous ne voulez pas l’abandonner.
    Le Seigneur vous a-t-Il parlé et montré quelque chose, vous a-t-Il indiqué un chemin et vous vous accrochez comme Térah, à n’importe quel prix ? Et ce « à n’importe quel prix » dans votre cas coûte cher aux autres et vous allez les faire souffrir en prétendant faire ce que vous pensez être la volonté de Dieu.
    Il y a des temps où il nous faut revenir au Seigneur et dire « Seigneur, tu m‘as montré le chemin que tu as prévu pour moi, mais je peux constater que ça va impliquer des souffrances pour les autres. Je veux être certain que c’est ton temps pour cette question et je ne vais rien forcer; ma force de volonté n’est pas suffisante pour faire Ta volonté.
    Je veux le faire dans un esprit d’amour sacrificiel, pour que les autres en subissent le moins possible les conséquences. » Nous avons vu des personnes qui sont fixées sur leur objectif, concentrées sur ce que le Seigneur veut, mais leur manière de faire gâche tout. Nous devons être circoncis de cœur pour faire la volonté de Dieu, prêts à céder et à laisser Dieu déterminer la manière de l’accomplir.
    Que le Seigneur nous fasse comprendre Sa Parole pour qu’elle porte du fruit. C’est un défi qui nous demande tout et que nous devons tous affronter. Mais, oh, regardez ce qui se passe dans les cieux, et faites ce constat: Il désire que ce qui est au ciel soit aussi sur la terre.
T.A.S.
(fin de la deuxième partie)

dimanche 18 mars 2012

LA LOI DU CIEL T.A. SPARKS

(première partie)


CHAPITRE 1
LA LOI DU CIEL

« Lorsque Abraham fut âgé de 99 ans, l’Éternel lui apparut et lui dit: Je suis le Dieu Tout Puissant. Marche devant ma face et sois intègre…Je te donnerai et à tes descendants après toi, le pays que tu habites comme étranger, tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et je serai leur Dieu. » (Genèse 17.1, 8).

« …reconnaissez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui sont les fils d’Abraham…Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n’est pas dit: et aux postérités comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en tant qu’il s’agit d’une seule: et à ta postérité, c’est-à-dire à Christ.»     (Galates 3. 7, 16).

« Le Juif, ce n’est pas celui qui en a les dehors; et la circoncision n’est pas celle qui est visible dans la chair.   Mais le Juif c’est celui qui l’est intérieurement; et la circoncision c’est celle du cœur, selon l’esprit et non selon la lettre. La louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu. » (Romains. 2. 28,29).

« C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage et qu’il partit sans savoir où il allait. C’est par la foi qu‘il vint s‘établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes ainsi qu’Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse…. C’est pourquoi d’un seul homme déjà usé de corps, naquit une postérité nombreuse comme les étoiles du ciel, comme le sable qui est sur le bord de la mer et qu’on ne peut compter.
C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises: mais ils les ont vues, crues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent qu’ils cherchent une patrie. S’ils avaient aspiré à celle d’où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d’y retourner. Mais à présent, ils aspirent à une meilleure patrie, une céleste; C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, car Il leur a préparé une cité. » 
(Hébreux 11. 8---10; 12---16).

A) La loi du double sens des Écritures.

    Avant d’étudier le message qui émane des passages ci-dessus, essayons tout d’abord de nous familiariser avec ce qu’on pourrait appeler la loi du double sens des Ecritures; En effet, tout passage de la Bible comporte deux aspects:

- L’un est terrestre, temporel, symbolique, typologique, spécifique
- L’autre est céleste, éternel, spirituel, essentiel, réel, universel

    Ce sont deux aspects des mêmes Écritures…et même si, pour la plupart d’entre nous, ce n’est pas nouveau, cette double dimension va bien au-delà et est bien plus révolutionnaire qu’on peut le comprendre et le reconnaître. Une face parle du modèle ou du standard, l’autre face est tout ce qui est intégré ou qui fait partie du modèle. D’un côté, il y a la structure externe qui est terrestre, temporaire, spécifique, mais qui intègre de l’autre côté des principes spirituels, universels et éternels qui vont bien au-delà du modèle ou du standard, et qui incarne quelque chose de beaucoup plus grand. L’un qu’on appellera le modèle A est limité; limité dans le temps, limité dans l’espace, en possibilités, par la condition humaine et par la terre; il est limité par sa dimension et son rang. Mais l’autre, le modèle B, est illimité, total, hors du temps et de l’espace, transcendantal, universel. Ces deux modèles A et B se retrouvent partout côte à côte dans la Parole de Dieu, en particulier dans l’Ancien Testament.

B) L’ŒUVRE de Dieu, céleste et spirituelle.

    Nous en arrivons alors à un niveau très important que le modèle A n’atteint pas en ce temps où nous vivons: c‘est le domaine céleste, pas le terrestre ; le domaine spirituel, pas temporel; l‘éternel, pas le temporaire et provisoire.
    Au fur et à mesure que nous nous rapprochons des temps   de la fin, cette vérité, cette réalité se manifestera par Dieu Lui-même: en effet, toutes les choses temporelles qui viennent de Dieu disparaîtront et les choses spirituelles seront mises en évidence. Nous pouvons le voir devant nos yeux aujourd’hui: ce qui pourra être ébranlé le sera et les choses inébranlables demeureront (Hébreux 12. 27). Ainsi est affirmé le principe de la dispensation actuelle selon lequel le modèle   A qui manifeste extérieurement le caractère de Dieu va peu à peu se fissurer, s’effondrer et disparaître. Le formalisme et tout ce qui appartient à la terre et au temps, tout ce qui est temporel par rapport à ce qui est de Dieu arrivera à une fin, et ce qui restera, ce qui émergera sera ce qui est céleste et spirituel ici sur terre.
    Le céleste et le spirituel sont les caractères principaux de l’époque que nous vivons; dans les époques passées, c’était le temporel et le terrestre qui étaient surtout mis en évidence, mais Dieu n’a jamais eu l’intention de lui donner cette apparence et cette valeur. Les avis divergent sur le déroulement des temps qui arrivent, mais pour ce qui nous concerne, la pensée divine est que cette époque est essentiellement d’essence spirituelle et céleste. Au Nom du Seigneur se produira un bouleversement général extraordinaire sur la terre; tout ce qui a été construit ici-bas lié à la terre sera détruit, réduit à néant et effacé. Et tous les aspects extérieurs du christianisme ne seront pas épargnés des coups venant du Ciel, quels que soient leurs moyens y compris ceux du diable et de son système. Dieu n’épargnera rien de ce qui appartient au monde terrestre et les apparences et signes extérieurs du christianisme vont être considérablement réduits et limités.
    D’un autre côté, nous constaterons que Dieu va fortement insister et ré-insister sur la nécessité pour le peuple de Dieu, de vivre dans la dimension spirituelle et dans le céleste. Il est capital de le noter sinon nous resterons dans la confusion. Le Seigneur permet que ce qui ressemble à Son ŒUVRE, ce qu’Il a permis, utilisé et même béni pour un temps, ce qui restait trop attaché à la terre et à l’humain subissent un terrible anéantissement. Nous risquons d’être plongés dans la perplexité tant que nous n’en comprendrons pas l’explication. A tout prix, Dieu va établir, par Sa Loi éternelle qui s’imposera à nous, que la pensée suprême de Dieu en cette époque particulière, est divine et spirituelle: nous ne retirerons rien d’ici-bas pour le Ciel et l’éternité.
    Ce vaste principe qu’il nous faut toujours garder à l’esprit s’applique à bien des domaines: plus une chose vient de Dieu et moins elle pourra supporter et se comparer à des formes, des caractéristiques et des proportions humaines.  Le Seigneur ne le permettra pas.

C) Abraham, l’incarnation des principes spirituels éternels

    Ces portions bibliques ont mis en valeur un homme. En dehors du Seigneur Jésus Lui-même, Abraham est l’incarnation individuelle la plus marquante et l’exemple de ce principe double que nous avons énoncé. Il est non seulement une figure de l’Ancien Testament dont nous pouvons tirer des leçons pour notre vie chrétienne; il est bien plus que cela: il est l’incarnation du message de Dieu pour l’Église dans cette dispensation spirituelle. Nous allons le démontrer avant d’aller plus loin, ce qui risque de heurter bien des interprétations de l’Écriture, selon lesquelles, entre autres, les saints de l’Ancien Testament n’entreront pas dans l’Église, mais espérons que ce sera révélé: ne remarquez-vous pas à quel point Abraham est mis à l’ordre du jour dans le Nouveau Testament, pas simplement comme un symbole, mais comme l’incarnation des principes spirituels éternels ? Pas des principes terrestres temporaires, mais des principes spirituels célestes qui traversent les temps et les frontières, des principes divins représentés par Abraham tout au long du Nouveau Testament. 

D) Abraham dans l’épître aux Romains.

    Abraham est souvent mentionné dans les premiers chapitres de l’épître aux Romains. Sur un plan doctrinal, il a été principalement, sinon entièrement, enfermé dans la doctrine de la justification par la foi. Cette doctrine est bien plus élevée ce que ce qu’on lui reconnaît. Quel est le thème de Romains?  Ces paroles nous sont familières:

« Ceux qu’il a connus d’avance, il les a ainsi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit  le premier-né de plusieurs frères; et ceux qu’il a prédestinés,  il les a aussi appelés; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés. »    (Rm. 8. 29-30).

    Vous avez là deux versets, et dans ces deux versets, vous êtes transportés avant les temps éternels - connus d’avance, prédestinés et entrés dans l’éternité qui vient - « Il les a glorifiés » La justification est établie, hors du temps, bien au-delà de toutes limites dont nous sommes conscients ou dont nous avons connaissance, au sein même des conseils éternels de Dieu, qui nous a connus d’avance et prédestinés. Jusqu’à la fin. « Il les a glorifiés ». D’éternité en éternité. Qu’est-ce que la justification par la foi ? Quelle en est la conséquence ? Elle vous débarrasse de tout ce qui était avec la chute, avec Adam, avec ce monde, et qui vous contrôlait; elle l’a mis de côté comme si cela n’avait jamais existé, elle vous fait sortir du temporel pour vous mener dans l’éternel.
    C’est le contexte de la justification par la foi et Abraham incarne la pensée de Dieu qui supprime définitivement, comme si ça n’avait jamais existé, tout ce qui est venu avec la Chute, par la complicité de l’homme avec satan, toutes les conséquences de la création déchue; Abraham représente ce transfert vers la dimension éternelle de l’être humain. Abraham est un grand homme; il représente dans l’Ancien Testament beaucoup plus qu’un symbole dont nous pouvons tirer quelques leçons pour notre vie chrétienne. Il nous apporte les fondements même de l’univers spirituel de Dieu: «…appelés selon Son Plan... à être conformes à l’image de Son Fils...» C’est ce que Paul, au début de Romains, appelle « l’Évangile de Dieu…à propos de Son Fils Jésus-Christ.. » «..Prédestinés à être conformes à l’image de Son Fils…» C’est immense ! Ce n’est pas uniquement être sauvé…c’est une grande chose que d’être sauvé, justifié, racheté, mais c’est pour un temps à cause de ce qui s’est passé. L’ÉVANGILE de Dieu est bien plus que cela…Ce qui est dit ici, c’est que l’Évangile nous conduit directement vers les conseils éternels de Dieu où Il nous connaissait d’avance, nous prédestinait, nous choisissait pour être conformes à l’image de Son Fils.
    C’est une autre façon de dire: « Il les a aussi glorifiés ». Voila le sens de l’Évangile de Dieu. Son Fils est l’objet en vue dans la justification par la foi, qui est liée à Son Fils, aux plans relatifs à Son Fils et lorsque ces plans seront réalisés, la gloire sera manifestée par l’expression collective de Son Fils, l’Église. Glorifié ! C’est l’Évangile de Dieu à propos de Son Fils. Dans l’épître aux Romains, Abraham est donc clairement présenté dans son intemporalité.

E) Abraham dans l’épître aux Galates.

    Abraham apparaît très souvent dans l’épître aux Galates. Que veut nous dire cette lettre à propos d’Abraham ? «Sachez donc que ceux qui ont la foi sont les enfants d’Abraham…Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n’est pas dit: à ses postérités, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais comme d’une seule: et à ta postérité, qui est en Christ. » (Gal. 3.7, 16). Nous sommes au cœur de ce qui est souligné ici: la position centrale d’Abraham. Quel est le principe établi ici ? Une semence nouvelle, distincte, spirituelle. Une frontière très nette est tracée entre les enfants spirituels d’Abraham et ceux qui se proclament être les enfants d’Abraham sur des bases naturelles, les juifs qui pensent pouvoir retracer leur lignée depuis Abraham et ainsi se déclarer fils d’Abraham. Nous n’avons pas encore vraiment compris la puissance du message du Nouveau Testament à ce sujet. 
    Le Seigneur Jésus lui-même soulève la question en s’adressant aux juifs dans Jean. 8. 39:
  
« Si vous étiez enfants d’Abraham, vous feriez les mêmes œuvres qu’Abraham. »

    Dans l’épître aux Romains comme dans celle des Galates, l’apôtre écarte toute cette question de la circoncision et de la descendance naturelle en disant que cela ne compte pas, n’a aucune conséquence sur ce que vous croyez, aucun résultat sur ce que vous imaginiez; Même si vous pouviez prouver que vous êtes de la descendance d’Abraham jusqu’à Abraham lui-même, cela ne veut pas nécessairement dire que vous êtes de la postérité d’Abraham: 

« Le juif, ce n’est pas celui qui en a l’apparence, et la circoncision n’est pas ce qui en est visible dans la chair…le juif, c’est celui qui l’est intérieurement et la circoncision, c’est celle du cœur. »  (Romains. 2. 28,29).

    Galates met pleinement en valeur une descendance qui n’est pas naturelle et terrestre, mais qui est spirituelle, c’est-à-dire distincte et nullement marquée par des ordonnances et des rites religieux; ces derniers ne sont plus d’aucune utilité, d’aucune valeur sur le plan spirituel. A présent, tout est question d’une descendance spirituelle en Christ, et si vous n’êtes pas en Christ, vous n’avez aucune prétention quelconque même en tant que juif historique. Il n’existe aucun autre fondement à cette descendance. Ceci n’est certainement pas nouveau pour vous, mais il faut que ce soit très clairement établi: Christ, de toute éternité, donne le relief à tout ce qui est de Dieu et ce n’est qu’en trouvant Christ que l’on trouve la reproduction de ce que Dieu cherche: le domaine spirituel céleste, nullement terrestre.

F) Abraham dans l’épître Aux Hébreux.

    Le chapitre 11 des Hébreux est tellement remarquable qu’il vaut la peine de le regarder de plus près: « C’est par la foi qu’Abraham lorsqu’il fut appelé, obéit à l’ordre de se rendre dans un lieu qu’il avait reçu en héritage; et il partit sans savoir où il allait. C’est par la foi qu’il vint s’établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère habitant sous des tentes…. C’est pourquoi d’un seul homme au corps déjà usé, naquit une postérité nombreuse, comme les étoiles du ciel, comme la sable qui est au bord de la mer. C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises, mais ils les ont vues, crues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre (non seulement dans le pays de la promesse mais sur la terre). Ceux qui parlent ainsi manifestent clairement ce qu’ils cherchent: une patrie…une patrie céleste. »
    Qu’est-ce qui nous est signifié ici ? Il est évident que, quelle que soit notre possession sur terre, un pays, une postérité, une descendance (même nombreuse comme celle d’Abraham), peu importe que cela soit énorme ou insignifiant, ce n’était pas ce que Dieu recherchait: ni un pays, ni une descendance sur la terre; Il cherchait une descendance spirituelle. Toute l’épître aux Hébreux est précisément construite sur ce principe. Toute l’épître est en rapport direct et constant avec ce qui est céleste et spirituel: le point de départ est une Personne dans le Ciel. Cette lettre a complètement mis de côté le Jésus terrestre et historique en le considérant couronné de gloire et d’honneur, et ceci dès les premiers versets, le Christ céleste, le Fils de Dieu amenant beaucoup de fils à la gloire, un peuple céleste spirituel. L’auteur sépare clairement le terrestre du céleste. Il sépare la Sacrificature d’Aaron de celle de Melchisédek qui n’a ni père ni mère ni généalogie, sans commencement ni fin, situation identique au Fils de Dieu conformément au pouvoir illimité d’une vie incorruptible et éternelle.
    Et puis, il y a aussi l’association d’Abraham avec Melchisédek sur une base céleste: celui dont nous ne pouvons tracer la généalogie, nous ne savons ni qui il est ni ce qu‘il est, l’apôtre le dit bien: il est sans durée, sans terre, il est en dehors des frontières ordinaires et des limites humaines…et Christ est de cet ordre là ! Nous n’essaierons ni d’analyser ni de synthétiser cette épître aux Hébreux, mais on pourrait la résumer en deux points: une Personne spirituelle dans le Ciel et un peuple issu de cette terre pour devenir un peuple céleste…des fils transportés dans la gloire.
  Abraham est l’incarnation de ce peuple d’en haut. Lui, avec bien d’autres, a fixé au commencement ses regards vers un objectif terrestre et temporel, mais il a été déçu jusqu’à la fin de sa vie ici bas; il mourut dans la foi en se disant :
   « Non, ce n’est pas cela, il y a quelque chose de plus ! Même si on amasse des biens ici-bas, ce n’est pas ce que Dieu nous montre; il y a mieux, c’est une patrie céleste…où « Dieu n’a pas eu honte d’eux pour être appelés leur Dieu »
    Vous aurez remarqué qu’en Genèse 17, Dieu dit: « Je serai un Dieu pour toi et pour ta postérité après toi..» «C’est pourquoi Dieu n’a pas eu honte d’eux pour être appelés leur Dieu.» (Héb. 11.16).
    Pourquoi ? Dieu n’est pas le Dieu d’un peuple terrestre en fin de compte. Il est le Dieu d’un peuple céleste, ce qui nous mène à la fin de la Bible à la plénitude de la consommation de toutes choses et à la Nouvelle Jérusalem dans les cieux.

« Le tabernacle de Dieu habite au milieu des hommes et Il demeurera avec eux et ils seront Son peuple, et Dieu Lui-même sera avec eux et Il sera leur Dieu. »  (Apocalypse 21: 13).

    Nous avons consacré tellement de temps à expliquer et à illustrer la Loi. Celle-ci est réduite à néant puisqu’elle est appliquée et incarnée de la meilleure façon possible.  Avez-vous donc discerné ce que Dieu recherche ? Avez-vous saisi que Dieu permet ce qui ressemble bien à une destruction de Son œuvre et de tout ce qui limite et enferme ce qu’Il représente ? Il ne reste, en fait, que le côté temporel et terrestre. Dieu se consacre à accroître, à fortifier, à renforcer et à intensifier tout ce qui est spirituel et céleste.
    Ceux qui, comme Abraham, vont marcher et avancer avec Dieu, vont découvrir qu’ils vivront de moins en moins de gloire sur la terre car leur glorification ne viendra point des hommes, mais de Dieu Lui-même. Leur glorification résidera dans l’accroissement de leur mesure et de leur vie spirituelles : la croissance de Christ, « Homme Céleste ».


CHAPITRE 2
LA CIRCONCISION DU CŒUR.

Nous sommes à présent sur le chemin de la Gloire.                                

  Dans le premier chapitre, nous avons posé une première fondation. Avant d’aller plus loin, examinons ensemble cette expression de Romains 2: « la circoncision c’est celle du cœur.» La circoncision du cœur. Cette création s’est retrouvée dans une situation déplorable et terrible de confusion, de mélange, de corruption à cause de notre « complicité avec Satan ». La nature humaine est comme un mélange détonnant: naturellement, le cœur de l’homme est plein de conflits et d’éléments contraires; nous sommes englués dans un marécage de contradictions embrouillées, nous avons perdu notre chemin, nous sommes dans une grande confusion et un océan de perplexité.
    Plus nous venons à la lumière, plus nous en sommes conscients. Plus l’Esprit nous enseigne, plus on se sent désespérés face à notre propre nature et à notre cœur. Ce n’est qu’en raison d’une complaisance ou d’une autosatisfaction due à un manque de maturité spirituelle, que nous passerons à côté d’une telle prise de conscience teintée d’un certain désespoir. Réellement, à la lumière du Saint-Esprit, nous en venons à réaliser notre désespoir par rapport à nous-mêmes. En fait, cette prise de conscience   peut être le tremplin requis pour emprunter le chemin vers la gloire. Cette expression « circoncision du cœur » est merveilleuse: il s’agit d’un processus de séparation entre deux situations. En remettant les choses à leur place, en écartant tout un domaine qui existe en nous pour nous mener dans un autre domaine, celui de la gloire divine…d’où la phrase: « la circoncision, c’est celle du cœur, selon l’Esprit et non selon la lettre. » Sur ce chemin vers la gloire, nous avons l’exemple d’Abraham qui occupe une place importante dans le Nouveau Testament, comme nous l’avons vu. Abraham se tient à la brèche entre deux éternités de chaque côté, reliant leur accomplissement à la volonté divine à propos  de Son Fils, d’une éternité passée à une éternité future. A la croisée de ces 2 éternités, Abraham nous montre la voie.

A) La circoncision, signe de l’Alliance avec Abraham.

    Le rite de la circoncision fut introduit avec Abraham, comme signe de l’alliance. Dans le Nouveau testament, il nous est bien spécifié que ce sujet n’est plus du tout naturel mais spirituel; il se situe profondément, dans l’intimité de l’être humain. Il s’agit vraiment d’une ablation à la racine qui coupe toute cette confusion, ce chaos, cette corruption, ce mélange, ce compromis, en faisant une séparation par le moyen de la Croix pour séparer nettement et assujettir toutes choses. Ce qui était advenu a disparu par la Croix et Dieu l’a fait par la Résurrection de Jésus-Christ.
    Nous allons voir combien ce principe s’est appliqué en Abraham: la loi du Ciel, la loi du domaine spirituel. Rien de terrestre. La circoncision n’est donc pas celle extérieure dans la chair, c’est celle intérieure du cœur, de l’esprit. Et même si Abraham est utilisé par Dieu comme symbole pour démontrer au monde l’accomplissement de la Loi, dirigé par ce qui est En Haut, tout ce qui se passe dans cette vie est l’application d’un principe spirituel et d’une vérité céleste. Quel homme remarquable a été Abraham !
    Le dernier directeur de la Mission à l’intérieur de la Chine disait: « Quand Dieu suscite un homme pour une mission spéciale, Il forme d’abord en lui les principes qui plus tard, par ses œuvres et son influence, seront les moyens d’une large bénédiction pour l’Église et pour le monde. » Il aurait pu en dire autant d’Abraham. Les principes de la volonté de Dieu sont incarnés en lui, ils n’ont plus besoin d’être intégrés en lui. Dieu n’appelle pas seulement pour un ministère spécial, pour une œuvre à accomplir. Il prend un serviteur, un instrument et Il commence à former en lui les principes même de cette œuvre. Combien c’était une réalité chez Abraham !

B) L’arrière-plan naturel d’Abraham.

    Voyons un peu le contexte où vivait Abraham…Nous savons que sa famille était à Ur en Chaldée (près de Babylone). Babylone était un territoire de cités dont Ur était la principale, sur la rive occidentale de l’Euphrate. Je ne sais pas comment vous vous représentez Abraham, un pauvre nomade, un berger errant ou un demi païen. Si c’est le cas, vous en avez une fausse opinion et vous risquez de ne jamais comprendre le sens spirituel de l’action de Dieu dans la vie d’Abraham tant que vous n’en aurez pas une idée juste et claire. Ur, une des principales citées de l’empire babylonien, était au centre d’une civilisation très avancée au temps d’Abraham, un lieu de grande prospérité et d’un haut niveau d’éducation. Les jeunes gens d’Ur étudiaient les mêmes mathématiques que les jeunes de notre temps; ils étaient aussi avancés que nous en diverses matières scientifiques; leur architecture était merveilleuse, leurs maisons belles, certaines magnifiques. Leur littérature était très riche et ils possédaient de grandes bibliothèques dans leurs cités. C’était de ce genre de cité qu’Abraham était citoyen et il a reçu ce type d’éducation. Il n’était ni ignorant ni pauvre, ni un nomade ni un berger non civilisé, mais au contraire il était un homme de haut statut et de grande formation. Et pourtant, à ce niveau de civilisation, Babylone était remplie de péchés, d'idolâtrie et moralement corrompue et polythéiste. Ur était le centre d’adoration de Sin, le dieu de la lune.
    Comme notre civilisation actuelle avec toute sa science, son éducation, ses arts, elle était profondément corrompue et idolâtre. Ur de Chaldée et Babylone sont un raccourci de l’évolution de la création, son déclin, sa chute. Extérieurement tout paraissait bon et merveilleux et l’homme s’en vantait avec fierté mais intérieurement, c'était corrompu, plein de compromissions, mauvais. Le spectacle présente deux faces inconstantes qui se contredisent l’une l’autre: c’est si fort que tout est merveilleux, symbole de progrès, civilisé et ingénieux, et pourtant c’est mauvais, vide et corrompu
   C’est l’image de la création à échelle réduite. Abraham était au milieu de tout ça, il en faisait partie. Le nom original de Babylone était « le lieu de l’arbre de vie », et jusqu’à l’époque d’Alexandre le Grand, l’arbre était le symbole qu’ils posaient sur leurs tombeaux. Chaque fois qu’ils désiraient mettre en valeur une chose, ils mettaient un arbre dessus qui symbolisait le «lieu de l’arbre de vie».  Ce qui nous conduit à la Bible.

C) Dieu dirige selon la Loi céleste.

    Depuis que le Paradis perdu a été retiré de cette terre et transféré au Ciel, Dieu a dirigé le monde et tout ce qui s’y trouve, selon la Loi du ciel, en relation avec le Ciel. Il a déplacé le centre de gravité de la terre au ciel et Il contrôle tout conformément à cette Loi. Il ne cherche plus à refaire le paradis sur terre.
    Les hommes qui pensent sérieusement faire de cette terre un paradis, sont marqués par la folie du diable. Le paradis n’est plus, il a été ôté, réservé à Dieu, guidé par cette Loi dans toutes ses activités sur terre. La Bible a clairement fait savoir que cette terre est réservée au feu de la destruction. Ce qui se passera après le feu destructeur est une autre question, mais pour l’heure, le monde est réservé au feu, et le paradis est réservé à la Gloire.

D) La Loi céleste œuvre par la circoncision intérieure.

    Abraham étant l’expression et l’incarnation de cette Loi céleste, c’est l’œuvre de cette Loi par la circoncision intérieure qui est mise en avant: c’est-à-dire une séparation dans les profondeurs de notre être, séparation par étapes. C’est ce que Dieu a imprimé fortement dans la vie d’Abraham! Progressivement, elle fait son œuvre et conduit jusqu’aux frustrations et aux manques d’Abraham.                       
     Il en vient à connaître l’effet de cette Loi par la violation de celle-ci. Il en arrive à reconnaître la gloire attachée à cette loi par l’obéissance inconditionnelle. L’important c'est qu’Abraham est au cœur de l’œuvre de cette Loi céleste qui le mène à la gloire.
    Au moins à 6 reprises, Dieu visite Abraham, chaque fois à des étapes différentes, en des lieux différents, dans le but d’aller plus loin, de le conduire plus loin. Cela se résume ainsi: voici une nouvelle étape, voici ce que je cherche et en voici le chemin ! Très souvent, le prix était très élevé et Dieu labourait le cœur d’Abraham plus profondément, au point qu’à la fin…: « Prends ton fils unique… » (Genèse 22.2). Oh combien la Croix a labouré en profondeur le cœur et l’âme d’Abraham ! Mais Dieu voulait qu’il aille plus loin…
    Ce voyage sur la terre d’Hébreux 11 est très clairement un voyage d’ordre spirituel. Cette étape terrestre, il la termina en mourant sans la posséder. Il mourut dans la foi, voyant les choses de loin: « A présent, ils aspirent à une meilleure patrie, la patrie céleste… » Donc, la terre n’a pas répondu à ses attentes, seule une patrie céleste le fera. Abraham a des fils et des petits-fils, une nombreuse famille, et il peut contempler sa descendance naturelle terrestre comme une grande nation, mais nous en arrivons à la conclusion dans les deux chapitres que ce n’est pas ce que Dieu recherche.               
     La postérité dont Dieu a parlé est une descendance spirituelle; donc, le voyage d’Abraham a une fin céleste et spirituelle, ce qui veut dire qu’il est dirigé par cette loi céleste qui change beaucoup de la terre pour nous projeter hors de ce qui est temporel vers ce qui est spirituel.
    L’important c'est de savoir que Dieu montre clairement Sa Volonté d’atteindre cet objectif. Toutes les visitations d’Abraham montrent bien que Dieu veut aller plus loin. Ses intentions intégraient Abraham et ce qu’il représente, une semence spirituelle. Dieu veut avancer par étape, pas à pas; Il pousse à cette progression intérieure en enfonçant le couteau de la circoncision de plus en plus profondément, celui de la Croix qui laboure et effectue une dissection toujours plus profonde à chaque étape. Voila quel est le principe de progression spirituelle vers la gloire et la plénitude spirituelle.

E) Une parenthèse.

    Considérons un peu les réactions des chrétiens, les jeunes chrétiens surtout, face à ce principe: « C’est vrai tout cela, mais est-ce bien nécessaire ? N‘est-il pas possible de vivre simplement une vie chrétienne heureuse ? N‘y a-t-il pas beaucoup de chrétiens qui sont honnêtes, vrais, consacrés et bénis spirituellement, qui ne connaissent rien de tout cela ? »Si tel est votre type de raisonnement, écoutez bien :
    D’abord, que dit la Parole de Dieu ? Aussi bien dans le Nouveau Testament que dans l’Ancien, l’accent est toujours porté sur la progression et la marche pour avancer: marcher avec Dieu vers la plénitude est un thème récurrent, sans aucun doute là-dessus. Mais, du fait que beaucoup de chrétiens n’avancent pas et que leur vie spirituelle est pauvre et étriquée, certains ont essayé de concilier les deux choses.
    D’un côté, il y a la volonté du Seigneur et de l’autre un petit nombre acceptant cette voie comparée à la majorité qui se contente d’une vie chrétienne routinière et sans histoire jour après jour. Ils essayent de prendre en compte cette contradiction en se persuadant que la minorité s’est peut-être trompée; Qu’allez-vous en faire ?
    C’est justement sur cette question que toutes ces doctrines se sont élevées et se sont renforcées pour tenter de trouver une solution à ce problème. On peut en citer quelques exemples. Dans Hébreux et ailleurs dans la Bible, certains ont ébauché la doctrine selon laquelle une fois sauvé, vous pouvez encore perdre votre salut. Cette doctrine a démarré à partir de ce constat: il y a ceux qui vont de l’avant, mais si vous n’avancez pas, vous risquez de perdre votre salut; c’est une doctrine… Il y en a une autre qui est très forte: tous les croyants ne font pas nécessairement partie du Corps de Christ. Le Corps de Christ est une chose et le reste des croyants peut en être une autre.       
    Mon but n’est pas d’en discuter ou d’exprimer ma position mais cette doctrine existe. Ainsi, une doctrine peut être suscitée à partir d’une contradiction. Maintenant, il y a aussi ce qu’on pourrait appeler « un enlèvement sélectif »: certains seront enlevés à la fin des temps lors de la venue du Seigneur, en tant que peuple de Dieu, d’autres seront laissés (je ne dis pas si c’est vrai ou faux mais cela existe). C’est un exemple pour montrer qu’une doctrine surgit lorsque nous sommes face à ceux qui acceptent la révélation de la volonté divine et ceux qui n’y entrent pas. Et il y a aussi une autre catégorie du peuple de Dieu qui, malgré leur salut en Jésus-Christ, leur nouvelle naissance, ne sont pas nécessairement revêtus du Saint-Esprit, ce qui fait qu’ils n’avancent pas.
   Ne cherchons pas à trouver une solution à toutes ces problématiques, même si elles existent, mais attachons-nous à toute la révélation de la Volonté de Dieu dans la Bible: la plénitude spirituelle est le niveau minimum de Sa Satisfaction et de Son Plaisir.

F) La circoncision initiale en vue de la Gloire.
 
    Comment Dieu a-t-Il traité chez Abraham la question de la séparation intérieure, de la division intérieure et de la circoncision du cœur ? Il a démarré à Ur. En effet, Étienne nous le dit dans Actes 7.2: « Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham quand il était en Mésopotamie… » Le Dieu de gloire apparut: ce chemin de gloire est là du début à la fin. Dieu est le point ultime de toutes Ses intentions et Ses actions et Il entreprend son œuvre en Abraham jusqu’à son achèvement.

G) Une définition de la gloire.

  Qu’est-ce que la gloire ? Le stade ultime et final, la perfection, la fin qui règne dès le commencement. La gloire est la nature même de Dieu qui exprime et manifeste Sa satisfaction, Sa joie et Son plaisir: Tout ce que Dieu est, dans l’essence même de Son Être, est totalement, complètement, merveilleusement, pleinement satisfait. Dieu éprouve du plaisir et quand Il est satisfait, Il l’exprime et le manifeste par et dans Sa création qui est Sa Gloire.
   Dans notre vie humaine, notre être tout entier soupire après la satisfaction, aspire à l’amour et à autre chose. Ce n’est pas qu’une lubie, un concept, une idée, mais tout notre être tend vers cela, et quand on reçoit cette gloire, tout notre être est satisfait et éprouve du plaisir: quel merveilleux sentiment de satisfaction et de joie ! Nous obtenons enfin tout ce à quoi nous avions aspiré toute notre vie…un mot seul peut le résumer: la gloire. Elle est légitime. Nous pouvons le constater avec une personne qui aime une autre personne au point de soupirer après elle et après son amour; quand cet amour est réciproque, ils sont heureux, souriants et satisfaits… ils sont comme dans la gloire !
    Maintenant, élevez-vous au niveau de Dieu: sa nature est sainteté, vérité, justice, pureté, tout ce qui est perfection morale. Lorsque Dieu peut dire: « J’ai enfin obtenu totalement tout ce à quoi ma nature divine soupire, en l’être humain et dans la création", c’est la Gloire ! Alors le plaisir et la satisfaction de Dieu se ressentent jusque dans les vibrations de la création tout entière: c’est la gloire de la création ! C’est la Gloire !
    La gloire n’est pas seulement une magnifique et étincelante lumière ou un décorum. C’est l’expression d’un état intérieur, d’une intimité avec Dieu. Et d’une toute petite manière que nous pouvons comprendre, quand après un conflit, une controverse, un combat entre nous et le Seigneur, Il a mis le doigt sur quelque chose en nous adressant une demande précise, a montré une direction, a appelé à l’obéissance, à l’abandon de quelque chose, pour nous ce fut misère, souffrance, ténèbres, tout sauf la gloire. Enfin, Dieu a la victoire, nous nous soumettons à Lui et Dieu obtient ce qu’Il cherche, quel sentiment nous envahit ? Oh la délivrance, le repos ! Pourquoi ai-je tant résisté ? Pourquoi ai-je combattu le Seigneur ? Pourquoi me suis-je entêté ? Oh, quelle satisfaction intérieure! Oui, même dans une petite mesure, c’est glorieux. La satisfaction du cœur de Dieu qui est perçue dans nos cœurs. Il n’y a rien d’aussi merveilleux dans l’univers que de ressentir la joie et la satisfaction de Dieu.  C’est pour nous la plus grande gratification qui soit.

H) La Gloire de Dieu en l’Homme.

     « La gloire de Dieu apparut à notre père Abraham… » Que signifie ce verset ? Dieu va conduire cet homme sur le chemin de la gloire où finalement Il sera en mesure de placer en lui toute Sa confiance, Sa satisfaction et Son plaisir. L’intervention du Dieu "Tout Puissant", si parfait, si merveilleux, est telle qu’Il pose Sa main sur lui en disant: « Mon ami ! » On a presque du mal à se l’imaginer…mais Abraham était l’ami de Dieu « Abraham mon ami…» (Esaïe. 41. 8) Cette amitié de Dieu est le résultat de cette profonde circoncision intérieure où deux choses ont été séparées. Qu’est-ce qui est de nous par nature ? Toute cette corruption, cette contradiction, ce mélange, ce compromis, toute cette affinité avec Satan, ce conflit intérieur, le couteau tranchant de la circoncision l’a séparé, mis de côté; et maintenant prévalent la volonté, le chemin et la pensée de Dieu.

I) Le point de départ.

   Comme Abraham, nous n’en arrivons pas à ce stade en un jour, mais ce qui importe maintenant c’est le point de départ. Au cœur du conflit, de la contradiction, de la corruption, de tout ce qui est venu de la Chute, le Dieu de gloire arrive en disant: « Viens, Je vais te prendre en main, te débarrasser de tout ce qui t‘entrave pour faire de toi un citoyen des cieux, un témoignage du ciel.        Ce monde est totalement corrompu, Je vais t’en extraire spirituellement et commencer une œuvre progressive pour faire de toi une créature différente et nouvelle… »
    Le Dieu de gloire…vous voyez le Dieu qui dit: « Je vais te débarrasser de tout ce qui ne pourra jamais être glorifié et Je vais créer une situation qui aboutira à la gloire et à ma volonté absolue.» Le pèlerinage spirituel d’Abraham, c’est aussi le nôtre. Le Dieu de gloire est apparu et a dit: « Sors ! » C’est la décision initiale, le point de départ. Puis, ce processus se fera par étapes dans les détails, mais à la base, il devra y avoir un point de départ: l’acte d’obéissance qui reconnaît que, bien que ce monde soit plein de richesses et de merveilles, il n’y a aucune place pour nous en son sein. Ce monde est après tout voué et réservé au feu du Jugement. Nous ne lui appartenons pas, il nous faut y renoncer et ce renoncement deviendra une urgence au fur et à mesure de notre marche.
    Assez de choses ont été dites pour ignorer encore ce que Dieu recherche, quel est Son objectif et comment Il cherche à introduire Sa Gloire dans notre vie: en profondeur et en nous séparant de toute forme de volonté propre, de notre égocentrisme de notre propre force et de nos propres opinions,…Le Moi, quelle horloge ! Chaque seconde de cette horloge met le Moi en avant ! Dieu va utiliser le scalpel de la Croix: «…une circoncision faite non de main d’homme, mais de la circoncision de Christ qui consiste à être dépouillé du corps de la chair, de l’homme livré à lui-même. » (Colossiens 2. 11).
    La circoncision est celle du cœur, à l’intérieur, pas à l’extérieur. Voila le chemin de la gloire où Dieu crée un chemin pour chaque application différente de la Croix, de plus en plus profondément; Mais quand on le sait mais qu’on ne le fait pas, chaque fois la percée du poignard atteint le but voulu et fait souffrir jusqu’au but. « Prend ton fils ! » Si seulement, nous réalisions que c’est le chemin de la gloire et de l’accomplissement de la volonté divine en nous…c’est le Dieu de gloire qui l’accomplit. L’Ennemi au contraire nous dit que Dieu est tout sauf un Dieu de gloire: un Dieu de désespoir, de honte, de perte; il œuvre à l’opposé. Non, si nous souffrons avec Dieu, nous serons glorifiés ensemble avec Lui. Même ces corps de corruption et d’humiliation seront changés et rendus semblables au Corps de Sa Gloire.

Que Dieu nous donne la grâce de Le suivre et de nous prendre avec Lui jusqu’au bout!

   
CHAPITRE . 3 -
 LA SÉPARATION POUR DIEU.


« Comprenez le donc bien: seuls ceux qui placent leur confiance en Dieu sont les fils d’Abraham….Or, c’est à Abraham et à sa descendance que Dieu a fait ces promesses. Il n’est pas dit « à ses descendances » comme s’il devait y avoir plusieurs lignées pour bénéficier de ces promesses.               
« A sa descendance » ne désigne qu’une seule descendance, celle de Christ. »   (Galates 3.7,16 )

« Ce n’est pas ce qui est visible qui fait le juif, ni la marque visible dans la chair qui fait la circoncision mais ce qui fait le juif c’est ce qui est intérieur, et la vraie circoncision est celle que l’Esprit opère dans le cœur et non celle que l’on pratique en obéissant à la lettre de la Loi. Le vrai juif est celui qui reçoit sa louange non des hommes mais de Dieu. » (Romains. 2. 28,29)

Hébreux 11. 8,9 et 12,16 (voir chapitre précédent)

    Dans les deux premiers chapitres de cette étude, nous avons évoqué le fait qu’Abraham incarne la pensée et la volonté de Dieu au sujet d’un peuple céleste, d’une postérité céleste. Nous avons passé en revue l’application de ce principe dans la vie d’Abraham. Nous allons approfondir encore cette question car elle a des conséquences sérieuses sur notre vie personnelle. Nous avons vu le premier contact avec Abraham, dont Étienne parle dans Actes 7: « Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham…. »
    Il apparut à Abraham à Ur en Chaldée, dans un contexte totalement opposé à la nature de Dieu, en un lieu où Dieu ne peut jamais donner Son approbation. Cette cité était une synthèse de cette création à laquelle nous appartenons tous par nature. C’est pourquoi Dieu demande dès le départ à Abraham d’ « en sortir ». Le Dieu de gloire apparut à Abraham alors qu’il était en Mésopotamie et lui dit: « Pars ! » C’est le mouvement initial inéluctable qui vous fait sortir d’une sphère qui ne pourra jamais connaître la gloire, car le Dieu de Gloire n’y a aucune part; autrement dit, cette glorification ne pourra jamais se réaliser au sein de cette création. Vous pouvez faire tout ce que vous voulez et ce qui est en votre pouvoir pour embellir cette création et polémiquer sur sa dépravation en essayant d’améliorer les choses, mais vous verrez, comme c’était le cas d’Abraham comme citoyen d‘Ur, que la civilisation peut sembler brillante extérieurement, satisfaisante en apparence, mais l’intérieur est plein de contradictions, de corruption, de méchanceté et d’idolâtrie…et c‘est aussi vrai pour notre civilisation en dépit de nos initiatives et de nos bonnes raisons.
    Les êtres humains sont d’aveugles insensés qui ne voient rien et se conduisent de façon inimaginable face à la réalité. La civilisation mésopotamienne était merveilleuse tant dans le domaine des arts que des sciences et ses progrès étaient fulgurants; toute l’organisation, toute la structure de cette société étaient étonnantes; pourtant, intérieurement, une corruption morale contredisait les apparences et contribuait à sa destruction à cause de l’iniquité profonde et de l’idolâtrie qui y régnaient.            
    Même les découvertes les plus ingénieuses et les inventions les plus merveilleuses étaient au désavantage des êtres humains du fait du mal sous-jacent. Le Dieu de gloire a dit : « Mes desseins ne pourront jamais s’y réaliser car son sort est voué à la honte et à l’anéantissement, au feu du jugement qui est déjà à l’œuvre. »
    C’est pourquoi le Dieu de gloire dit à Abraham: « Sors ! »; cette première étape est très clairement un appel au départ et à l’exode, un transfert d‘un royaume à un autre, d‘une domination à une autre, d‘une sphère à une autre, d‘un monde à un autre, qui passe par un apprentissage intérieur des principes divins. Dieu met en application en nous Ses lois célestes et nous fait bénéficier de la merveilleuse éducation: marcher avec Dieu dans l’Esprit. Ainsi, dès le départ, il se produit une rupture intérieure et un transfert.

A) Le Premier mouvement négatif.

    En un sens, cette première étape pour Abraham comme pour nous, est négative. Il y a quelques éléments positifs comme la révélation d‘un accomplissement, mais globalement le bilan est négatif. Cela requiert une nouvelle position: lorsque le Dieu de Gloire s’approche d’Abraham, Il lui dit: «Pars!» c’est tout ce qu’Il dit excepté « dans le pays que Je te montrerai.. » Il y a peu d’indications, rien de vraiment positif. C’est justement ce qui revêt tant d’importance dans le Nouveau Testament: la foi, expérience si merveilleuse. Avec si peu d’informations, sans connaissance, sans science, Abraham a bougé, il a agi dans l’obéissance et il est parti sans savoir.
    Quand Abraham est entré dans la dimension divine, quand nous entrons dans cette dimension de foi, alors commence le positif. Comme nous l’avons relevé, une demi douzaine de fois Dieu apparaît à Abraham et chaque fois, c’est positif: il y a quelque chose d’extraordinaire, d’inattendu, un accroissement, un « plus » ! Que les choses soient parfaitement claires: vous n’irez pas plus loin dans la révélation de la pensée et de la volonté de Dieu tant que la séparation, la coupure que Dieu demande n’est pas faite.
    Nous ne pouvons recevoir la révélation de Dieu que sur son terrain à Lui. Dieu n’ira pas plus loin avec nous tant que des liens subsisteront avec ce que Dieu a rejeté.
    C’est la base pour progresser: voulez-vous connaître Dieu de manière totalement nouvelle ? Le Seigneur mettra en application ce principe avant que nous puissions recevoir plus de révélation de Sa part. Le retard, le frein, le coup d’arrêt, la limitation dans notre vie et dans notre croissance spirituelle sont invariablement dus à une influence terrestre qui n’appartient pas à Dieu et qui ne pourra jamais être glorifiée.

B) Le danger de l’influence terrestre.

    Nous avons vu dans Galates que cette question est traitée. Quel était le problème dans cette église de Galatie ? Les chrétiens avaient pris un bon départ, ils avançaient bien et soudain, ils ont été stoppés. La marche en avant avec Dieu a subi un coup d’arrêt, ils n’avançaient plus :«Vous avanciez bien, qui vous a empêchés ? Qui vous a arrêtés ? » Quelque chose s’est produit: vous le cherchez dans l’épître et vous vous apercevez qu‘ils sont redescendus au niveau terrestre, du niveau de Christ dans le ciel, du domaine spirituel au niveau religieux terrestre; ils ont recommencé à pratiquer leurs anciens rites et leurs ordonnances, des choses terrestres; ils sont redescendus dans le vieux système judaïque…Tout s’est arrêté et le grand appel de l’apôtre à sortir du rang, à couper le contact, à renouveler leur relation avec Christ, n’a plus été entendu.
    En effet, toute limitation ou tout arrêt spirituel viendra d’une manière ou d’une autre d’une influence terrestre. Peut-être ne serez vous pas marqué comme quelqu'un de mondain ou d'immoral, tout juste un peu religieux et routinier, mais sous une influence terrestre, séparé spirituellement d’avec ce qui appartient à Dieu. C’est évident pour la plupart de ceux qui voient et qui discernent. Il y a cependant aujourd’hui beaucoup de blocages et de limitations dans ce qu’on appelle l’église, car le monde y est entré et les principes du monde la dirigent. C’est on ne peut plus clair: si nous voulons avancer, il nous faut aller sur le terrain de Dieu et être là où Dieu va nous parler et se révéler à nous.

C) La séparation effectuée par la Croix.

    Si Dieu exige quelque chose, ce n’est pas seulement parce que c’est Sa volonté, mais parce que cette exigence est liée à la réalisation de Son objectif. C’est pourquoi Il a dit à Abram: « Quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père…» Trois cercles: ton pays, le plus large; ta famille, un cercle plus restreint; la maison de ton père, cercle encore plus restreint. Mais un autre cercle ultime est encore à venir, un cercle intime: tout ce qui est du monde en lui. Ici, Dieu se fait clairement comprendre: cela signifie pour nous tout le cercle de nos anciennes relations naturelles. La Croix inclut cela et en est le résultat.
    Impossible pour nous de le produire ou de le faire ! Nous ne pouvons faire que ce qu’Abraham a fait: obéir et répondre de tout son cœur, se soumettre…nous ne savons pas tout ce que ça implique, ce que ça entraîne, merci Seigneur ! Nous ne pourrions pas l’affronter si c’était le cas…mais on peut être sûr, c’est que Dieu nous dit : « Adopte cette attitude: toute ta vie naturelle, toutes tes relations terrestres sont en dehors de mon plan; il te faut démarrer à un autre niveau ! »
    La Croix de Jésus a cet effet là: si nous sommes prêts à l’accepter dans toute sa signification, nous réaliserons que la chose se produit. C’est ce que Paul exprime si bien dans Colossiens :

« Et c’est en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair: ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts.  Colossiens. 2.11, 12.

    Voila ce que la Croix de Christ a produit et qui est inhérente à elle. Notre acte de foi pour accepter le sens de cette Croix, accomplira cela en nous comme un acte initial et fondamental; n’ayons aucun doute là-dessus: la Croix du Seigneur Jésus nous libère totalement de notre nature. Si nous ne vivons pas cette dimension, nous ne connaissons pas la Croix du Seigneur Jésus.

D) La loi de l’abandon.

    Si nous avions vraiment saisi la loi qui a opéré dans la vie d’Abraham, nous serions occupés jusqu’à la fin de notre vie. Cette loi divine revient en permanence dans la vie d’Abraham: la loi de l’abandon qui est quasiment impossible à réaliser pour la nature humaine. Il y a dans notre nature, la création déchue, la possessivité, la résistance qui fait que la chose la plus difficile dans notre vie, c’est l’abandon, la soumission, le changement d’attitude. Satan en est l’origine, car il a dit :  

« Je monterai au Ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu, je monterai au-dessus des nuées et je ferai de moi le Très Haut. » (Esaïe. 14.13, 14)

   Il s’agit d’une revendication, d’une prise de possession née de l’orgueil et du contrôle pour s’emparer du trône. Il en est de même pour la race d’Adam car Satan lui a dit: « Vous serez comme Dieu connaissant le bien et le mal. » (Genèse. 3. 5) Satan nous dit: « Tu peux posséder, acquérir, c‘est ton affaire ! » Pourquoi pas ? Adam est tombé dans le piège et depuis, la nature humaine est remplie de prises de pouvoir, de revendications, de soif de posséder et de dominer. Nous le voyons à une grande échelle tout au long de l’histoire et si vous pensez ne pas être concernés par cela personnellement, laissez-moi vous dire une chose: lorsque le Saint-Esprit vous prendra en main, il ne vous faudra pas beaucoup de temps pour découvrir que toutes ces choses sont en vous comme une résistance au Seigneur qui vous dit: « Je ne veux pas de ça, je n’aime pas ça, pas question » et c’est une volonté qui est contraire à la volonté de Dieu en nous.
    Notre nature déchue est de garder notre route et notre terrain, en toute indépendance; mais cette nature est terrestre, psychique et diabolique. Jacques l’exprime bien dans son épître:  

« Une telle sagesse ne vient certainement pas du ciel, elle est de ce monde, de l’homme livré à ses seules ressources, elle est démoniaque. Car là où règnent la jalousie et l’esprit de rivalité, là aussi habite le désordre et toutes sortes de pratiques indignes. » (Jacques. 3. 15,16)

    Cette nature n’est pas caractéristique du peuple céleste, de cette postérité d’en haut: au contraire, l‘autre nature est régie par la loi de l‘abandon, du renoncement à soi, du vide intérieur et de l’obéissance. Qu’est-ce que l’obéissance sinon faire la volonté de quelqu’un d’autre et pas la nôtre, s‘abandonner à quelqu'un d‘autre, laisser son égo de côté; c’est ça l’obéissance.
    Que sont les évangiles ?… et si nous préférons n’en prendre qu’un, celui de Jean: c’est l’évangile de l’Homme céleste. Les évangiles ont été donnés pour montrer ce qu’est l’Homme céleste, ce qu’Il est sur cette terre, à quoi Il ressemble, comment Il se comporte et quelle est sa nature exacte. Jésus-Christ a insisté en disant: « Je suis descendu du ciel…d’en haut » (Jean. 6. 38). « Vous êtes d’en bas, moi, je suis d’en haut. » (Jean. 8 23). Il a toujours en ligne de mire le fait qu’Il n’appartient pas à cette terre et ne fait pas partie de cette création: « Le Fils de l’Homme qui est au cieux. » (Jean. 3. 13). Quoique présent ici-bas, Il est aux cieux; Sa vie est céleste, cachée en Dieu.
    Mais la plus grande caractéristique de l‘Homme Céleste qu‘Il représente, c‘est la douceur. Qu’est-ce que la douceur ? Être vidé de soi-même. On en revient toujours à cela dans la vie d’Abraham: l’abandon à Dieu. Les tentations de la vie publique de Jésus, commencées au désert, sont trois merveilleux exemples de ce principe d’abandon à Dieu. Satan dit: « Commande à ces pierres de se transformer en pains ! ». Le Seigneur réagit immédiatement en disant : « Je ne suis pas concerné par le fait de sauver ma propre vie; Dieu s’occupera de moi, même si je suis sous la pression d’une apparente nécessité; le Ciel me soutient… »
     Chaque réponse de Jésus à la tentation était de ne pas se préoccuper de soi ou de ne pas chercher à sauver sa vie, mais de se vider de soi-même, sans être influencé par ses propres intérêts ou en voulant faire la promotion de son ministère public en se jetant du haut du temple sur la base d’un passage de l’Écriture promettant que ses anges Le soutiendraient et le porteraient lorsque son pied risquerait de heurter une pierre. Autrement dit, il lui était suggéré de faire quelque chose de sensationnel pour que le peuple le suive comme un troupeau et pour qu’il devienne célèbre… Non, tout cela c’était l’affaire de Son Père : Satan lui montrait tous les royaumes de la terre, mais, Il n’était pas concerné…Il voulait suivre le chemin de l’obéissance envers Son Père : le renoncement à soi-même, non pas ses objectifs et ses intérêts…
    Se vider soi-même : voila le chemin ! Quelle douceur il y avait chez Lui ! La douceur est la plus grande vertu de l’univers de Dieu, la chose la plus puissante… Regardez Abraham : « Pars ! » et puis, étape après étape, le principe d’abandon est enclenché…c’est beau et merveilleux jusqu’à l’épreuve finale, terrible: « Prend ton fils unique que tu aimes et offre le Moi en sacrifice ! » (Genèse. 22. 2). Abandonne même ce que Dieu t’a donné par miracle ! Résultat: « Je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel. » (Genèse 22. 16).
    Transposez ceci au Seigneur Jésus: Il a tout abandonné; Il fut vidé en toute douceur, en ne retenant rien, y compris ce que Dieu lui avait donné, en laissant tout par obéissance, en toute douceur et humilité. Dieu le remplit de toute la plénitude divine et concentra toutes choses en Lui. Jésus, comme Abraham, aurait dit: « je laisse tout cela entre les mains du Père; mon chemin est d’abandonner, de me vider dans l’humilité et la douceur; toutes les conséquences sont pour Dieu, Je ne me battrai pas pour mes droits, Je me laisse être dépouillé ! Ma responsabilité est d’obéir; c’est Son affaire ! » Dieu fait le reste: Il juge, Il justifie, Il donne, Il multiplie, Il accroît, Il accorde la plénitude et à la fin, il y a la gloire, gloire par l’humilité, la douceur, par le vide. C’est cette loi qui guide et oriente toute la vie d’Abraham.
    La chose la plus difficile à faire pour la nature humaine, c’est d’abandonner, de lâcher prise et de céder. On est confronté à ses intérêts d’une façon ou d’une autre: il y a toujours quelque chose, un obstacle, pour vous barrer la route. Pourtant ce serait facile de tout abandonner d’un coup en disant : « Très bien, je laisse tout ça au Seigneur, je ne vais pas me battre, m’accrocher, chercher des arguments pour faire valoir mon bon droit. J’abandonne tout ça au Seigneur, c’est Son affaire. La mienne est d’avancer avec le Seigneur, sans calculer du tout les conséquences: c’est l’humilité, le vide intérieur »                             
    C’est tout le sens de « la circoncision de Christ » Paul dit : « La circoncision, c’est celle du cœur, non selon la lettre mais selon l’esprit. » (Romains. 2. 29).
    Voyez comment le cœur de Christ a été circoncis: intérieurement, Il fut séparé de la chair et de tout ce qu’elle implique. Et puis l’apôtre nous parle du sens du baptême : « Nous avons été ensevelis avec Lui par le baptême en Sa mort. » (Romains. 6. 4). Ce qui veut dire que votre cœur est touché, que vous en êtes arrivés au bout de vous-mêmes, de votre volonté de dominer, de diriger, d’avoir raison, de posséder. Ce n’est plus moi, mais Christ…
    Ainsi paraissent les principes de la vie de Christ incarnés dans la vie d’Abraham. Jésus a même pu dire: « Votre père Abraham s’est réjoui de ma venue; il l’a vue et il en était heureux. » (Jean. 8. 56). Comment Abraham a-t-il pu voir le jour de Christ ? Par son expérience: en effet, le principe même de la vie de Christ était intégré dans l’histoire spirituelle d’Abraham, et il L’a vu. Si Abraham n’avait pas vu Dieu offrir Son Fils unique bien-aimé, lorsqu’il a été appelé à offrir Isaac, s’il n’avait pas vu quelque chose en cela, il n’est pas certain qu’il aurait pu y parvenir.
    Mais Il a cru que Dieu était capable de le ressusciter des morts; Le Nouveau Testament le mentionne souvent à propos d’Abraham: « Il considéra son propre corps comme mort. » (Romains. 4. 19). « Il crut que Dieu est capable de relever quelqu’un même de la mort. » (Hébreux 11. 19). A propos de Sa résurrection, Jésus dit : « Abraham se réjouit de voir mon jour arriver; il le vit et en fut heureux.» L’apôtre dit que l’évangile fut prêché à Abraham: quel évangile ? L’Évangile de Dieu à propos de Son Fils.
    Ainsi donc, Abraham est l’incarnation de l’Homme Céleste et de ce qu’Il implique, et tant que ces principes sont en nous, par la grâce de Dieu, nous devenons le peuple céleste appelé à connaître la plénitude de Dieu et à y entrer, celle de Christ, la semence spirituelle d’Abraham.
Que le Seigneur révèle pour nous Sa Parole et la rende profitable pour nous tous !
           

(fin de la première partie)