dimanche 14 août 2011

CE QUI ÉTAIT AU COMMENCEMENT T.A.ustin-Sparks.

Publication gratuite
CHAPITRE PREMIER

CE QUI ÉTAIT AU COMMENCEMENT
  
         Cette expression : « ce qui était au commencement » fera l’objet de cette méditation. Bien entendu, il y a probablement bien d’autres aspects de la liturgie qui sont aussi sujet à de simples répétitions et qui perdent de leur sens originel. Mais, cependant, cette expression peut être citée comme l’exemple même de l’ignorance, qui caractérise beaucoup de termes qui sont employés dans la chrétienté.
        Qu’y avait-il au commencement et qui existe maintenant et qui sera à jamais ? La seule bonne manière d’y répondre serait de la définir pour pouvoir dire : Ainsi en était-il, ainsi en est-il maintenant, ainsi en sera à jamais.
        Pour ce qui est de la situation actuelle, il y a peu de domaines, si toutefois, il y en a, qui peuvent se réclamer de cette déclaration initiale. C’est le changement, par rapport à ce commencement, qui cause tellement de souci et qui fait l’objet de tant de considérations parmi la chrétienté ; surtout parmi le christianisme évangélique. Ce commencement fait l’objet d’un très grand nombre de critiques, de considérations, de rappels, et d’efforts pour tenter de le rétablir. Car, pour la chrétienté, il n’existe pas aujourd’hui ce qu’il y avait ‘’au commencement’’. Il est vrai que : « Jésus-Christ est le même et hier et aujourd’hui et pour l’éternité’’, et que les vérités fondamentales du christianisme sont les mêmes, mais dans une grande mesure, la chrétienté est très éloignée de : ‘’ce qui était au commencement’’.
         Ce n’est pas une dérive récente. L’amorce du déclin à commencé avant que les apôtres eux-mêmes n’aient terminé leur course, et leurs derniers écrits sont marqués par des rectificatifs, des rappels à de constantes réformes. Cela ne concernait pas seulement, le caractère, les termes, et les normes éthiques, mais touchait essentiellement aux principes spirituels, sur lesquels le christianisme reposait et qui le constituait initialement. Il est donc un fait que la véritable constitution spirituelle, l’essence même de la nature du ‘’commencement’’ a été modifiée ou a été perdue. Et c’est ce qui explique le déplorable changement, et (ce qui n’en demeure pas moins tragique) la perte d’impact, d’autorité et d’influence du christianisme aujourd’hui.
    Nous considérerons donc maintenant certains éléments constitutifs de ce ''commencement''. Quand nous parlons d’éléments qu’il soit bien compris que cela ne signifie pas des choses élémentaires, dans le sens du rudiment, des règles du christianisme. Nous employons ce mot ‘’élément’’ dans le sens que donne aussi le dictionnaire : une puissante manifestation de la nature, grande, immense, primordiale. Et pas seulement cela, mais derrière l’expression tangible il y a cet élément inhérent, l’essence concentrée et la puissance vitale des principes spirituels en action. Nous devons prêter attention à cela, car nous sommes convaincus, ayant eu de nombreux et vastes contacts avec des chrétiens et les œuvres chrétiennes, que c’est là que se trouve la réelle clé qui explique la situation spirituelle actuelle.
      L’erreur dans la plupart des efforts pour essayer de retrouver l’impact originel, la dynamique et l’autorité du christianisme du début du siècle, consiste à vouloir réformer les choses comme : la doctrine, la forme, la méthode et l’œuvre, qui demeurent les points essentiels du débat. Tandis que tout cela peut être ouvertement remis en question, dans ces divers aspects, commencer par ces choses, c’est considérer la fin, et agir ainsi c’est d’une manière ou d’une autre ajouter à la confusion, ou parvenir à une impasse. En effet, dans le meilleur des cas, ce qui pourrait se dégager serait issu d’un compromis et le compromis est toujours le signe d’un échec. Au lieu de cela, il conviendrai d’affronter honnêtement et courageusement le problème, en traitant ce qui est à la racine du mal. Nous vivons l’âge des compromis dans tous les domaines, et nous sommes dans un temps marqué par la confusion et le pire des mélanges. Nous chrétiens, nous savons que la situation du monde ne sera jamais redressée et améliorée, dans le sens d’une plus grande justice, jusqu’à ce que vienne Celui qui a le droit régner. Mais, Il ne fera aucun compromis, aucun arrangement. Il ira à la racine des choses et les traitera sans ambiguïté !
         Pour toute mesure visant à recouvrer la puissance perdue, nous devons aller au-delà des résultats et des effets, que se soit la doctrine, la méthode, la forme ou l’œuvre, et pointer notre doigt sur les causes. Il y avait une raison, une cause, pour que le monde soit sens dessus dessous, et qui expliquait l’impact du christianisme ‘’au commencement’’. Et comme nous l’avons dit, elle réside dans les principes spirituels, divins et éternels dans les lois qui se trouvent dans et derrière ce qui se manifeste. Et cette réalité ne se trouve pas dans la connaissance doctrinale.
        Quand Dieu œuvre dans un processus d’initiation ou de formation, Il agit en premier lieu et ensuite, Il en donne le sens. L’explication, c’est l’enseignement ou la doctrine. C’est la manière de faire qui offre le plus de garanties et qui est la plus sûre. L’enseignement n’intervient alors que comme étant l’explication de l’expérience. C’est seulement lorsque l’enseignement a été donné, mais qu’il a été abandonné, que l’ordre est inversé. Alors, comme dans le cas des prophètes, Dieu dit ce qu’Il fait ou va faire et agit conformément à cela. Dans un premier temps, juste assez de lumière est donnée pour que Dieu agisse. Cette méthode et ce principe de Dieu peuvent être vus à la fois dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament. Il est toujours plus précieux de recevoir de Dieu la lumière sur ce qu’Il a fait, pour nous faire entrer dans la compréhension de Ses œuvres, plutôt que d’avoir une somme d’enseignement sans l’expérience. Nous pourrions mieux nous maintenir dans les voies de Dieu  et dans ce qu’Il fait, s’il en était ainsi.
       L’impact originel ne résidait donc pas dans une forme déterminée et figée. Il ne dépendait certainement pas de l’organisation et des institutions. Celles-ci n’existaient guère ou même pas du tout. Nous répétons qu’il est folie d'espérer pouvoir restaurer cette puissance originelle en traitant les choses, les effets, plutôt que les causes profondes. Creusons au-delà des accumulations de la tradition chrétienne et de l’histoire pour parvenir aux principes fondamentaux.
        L’auteur, au cours d’une période de presque quarante années de contacts personnels avec le christianisme évangélique, et cela dans beaucoup de parties du monde, a été terriblement confronté à un défaut, à une faiblesse fondamentale. Ce défaut, assurément, est représentatif, par rapport à ce qui manque aujourd’hui et qui se trouvait au commencement. La doctrine du Saint-Esprit est bien connue et l’enseignement concernant cette doctrine a été largement répandu, à la fois par des exposés personnels et par une somme considérable de littérature en la matière. Mais la question se pose de savoir si malgré tout cela, cette multitude (même la majorité) de chrétiens connaît l’Esprit-Saint comme une présence positive, active, constituée intérieurement. Cette interrogation se trouve confirmée par la conduite, la condition spirituelle et l’ignorance des croyants, qui de toute évidence sont une négation de l’enseignement du Nouveau Testament dans ce domaine.
      Jésus dit du Saint-Esprit : ‘’Il sera en vous….Il vous guidera (à l’intérieur de vous) dans toute la vérité….Il prendra de ce qui est de Moi et vous le donnera’’ et ainsi de suite. Jean, par l’ Esprit, dit (à tous les vrais chrétiens et pas spécialement aux dirigeant et aux docteurs) : ‘’Pour vous, l’onction que vous avez reçue de Lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne ; mais comme Son onction vous enseigne toutes choses, qu’elle est véritable, et qu’elle n’est pas un mensonge, demeurez en Lui selon les enseignements qu’elle vous a donnés.’’ (1Jean 2.27) Cela est dit en relation avec quelque chose de bien spécifique : l’Antichrist, et ce principe selon Jésus, s’applique largement à tous les croyants, tant il vrai que le Saint-Esprit est un médiateur (un arbitre) pour rendre les croyants conscients de ce qui est de Dieu et de ce qui n’est pas de Dieu. Ce n’est pas quelque chose qui vise un aspect particulier de la vie spirituelle, mais qui est en relation avec le commencement : ‘’L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.’’ (Romains 8.16) La loi de l’Esprit de vie est une constante et croissante réalité et la loi du progrès spirituel. C’est ce grand facteur de la compréhension et de l’intelligence spirituelle que le Nouveau Testament souligne près largement.
    Permettez-moi de dire aussitôt, que pour autant, ce principe ne fait pas du chrétien un indépendant, par rapport à l’enseignement apportés par des serviteurs de Dieu oints. Il ne fait pas d’eux des gens qui se situent au-dessus des Écritures. Le Saint-Esprit travaillera toujours selon la Parole de Dieu, et ne fera jamais de nous des gens supérieurs ou indépendants. Nous serions en grand danger d’être trompés par cette interprétation de l’illumination ou du rôle dominant (du Saint-Esprit) qui conduirait à une telle indépendance ou à un tel sentiment de supériorité. La conduite intérieure, l’illumination, et le témoignage du Sain-Esprit sont des facteurs essentiels de ‘’ce qui était au commencement.’’  Indéniablement, cela va au cœur de la véritable nature de la vie chrétienne, que nous avons dans le Nouveau Testament ; cela touche à l’être essentiel d’un véritable enfant de Dieu. Cela détermine à la fois ce que nous pouvons appeler la nouvelle et distinctive ‘’espèce’’ que le chrétien doit devenir.
    Quand l’apôtre Paul emploie : ‘’ce qui est spirituel’’,  (1Corinthiens  2.15) il décrit ce qui différencie deux sortes de personnes. Il ne fait pas seulement que les distinguer, mais il les décrit également. Il dit qu’une catégorie est déficiente et imparfaite par rapport à certaines facultés, aux dons et aux qualifications, concernant la connaissance, le discernement, le jugement et la compréhension spirituelle. L’autre se distingue en ayant ces aptitudes et ces mêmes qualifications. Mais ce n’est pas une dotation subséquente à la nouvelle naissance, mais plutôt inhérente dans la nouvelle naissance, et qui est constituée dans la nouvelle vie. C’est ce qui est ‘’spirituel’’ ce qui est d’une nouvelle espèce. Il est dit que cet être est né de l’Esprit comme étant différent de ce qui est né de la chair, engendré de Dieu, comme différent de ce qui est issu de la volonté de l’homme. Cette différence est le résultat d’un avènement (d’une venue). C’est l’avènement du Saint-Esprit dans l’esprit du croyant qui s’est offert. Cela présuppose qu’une telle présence :’’l’esprit du vivant Dieu’’ Dieu l’Esprit-Saint signifie autre chose qu’une puissance passive, inactive, obscure, et inintelligente.
    C’est une grande satisfaction de voir les gens changer et ajuster leur vie, leur conduite, leur façon de parler de se vêtir, leurs habitudes, leurs attitudes, etc., non parce qu’une loi a été placée au-dessus d’eux par d’autres, que ce soit un prédicateur ou une autre personne, mais parce que le Saint-Esprit intérieurement a parlé et leur a fait connaître, à eux, Sa pensée concernant de telles choses. Il y a de nombreux rappels, qui, dans les Écritures parlent de cette contradiction flagrantes qui existe dans beaucoup de chrétiens, et nous pourrions bien nous poser cette question fondamentale : En eux, où est le Saint-Esprit ?
    ‘’Ce qui était au commencement’’, c’est la base de tout le reste. C’est ce principe qui a fait son entrée avec l’avènement de l’Esprit-Saint. C’est ce qui était destiné à devenir la nature même de la nouvelle dispensation. Ce ne fut pas universellement et parfaitement vécu, même à cette époque, mais cela se trouvait véritablement exprimé, et expliquait les très grands changements dans beaucoup de vies, comme celles des apôtres eux-mêmes. Plus que ce qui se manifestait visiblement, c’était ce qui était la puissance et la véritable nature des ‘’Actes du Saint-Esprit’’  (ce qui est un titre plus conforme à la réalité, que le livre connu sous le nom d’Actes des apôtres) Ce principe fondamental se manifestait dans beaucoup de directions. Comme Christ Lui-même, l’église agissait, fonctionnait, travaillait et ainsi de suite. Et notre intention c’est de montrer cela, si le même Esprit nous le permet, car nous sommes convaincus que c’est ‘’ce qui était au commencement.’’
       Parfois nous entendons les gens dire : Oh ! Ne regardez pas en arrière vers le passé et vers ce qui a été. Regardons à Dieu et aux choses nouvelles, ils citent Paul en disant : ’’laissant les choses qui sont en arrière.. ’’ Dire cela, c’est parler très superficiellement et peut être dangereux et trompeur. S’il n’y avait aucun retrait, aucun abandon, aucune perte, pas de renoncement par rapport à ce qui était de Dieu, et que les principes fondamentaux soient en accord avec ce qu’ils signifiaient, il a place pour cette exhortation. ‘’C’est pourquoi ,laissant les éléments de la parole de Christ tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement…’’ (Hébreux 6.1-6) Mais le Nouveau Testament, le Seigneur exalté et l’Esprit disent : ‘’Repens-toi et pratique tes premières œuvres’’ (Apo 2.5), et le Seigneur doit tristement nous rappeler la position de laquelle son peuple est sorti, et Il lui demande de revenir à ce qui était au commencement.
   Il y avait alors ce qui, douloureusement, ne se trouve plus maintenant.  

CHAPITRE DEUX

L’HOMME NOUVEAU ET LA SOUVERAINETÉ DE L’ESPRIT

    Nous avons vu que ce ‘’commencement’’ se rapporte à la première période de l’époque du Nouveau Testament, et non à la période la plus tardive du Nouveau Testament. Les derniers écrits sont caractérisés par des correctifs, des rappels et des appels à la restauration, montrant par cela que, très tôt, dès les temps apostoliques, les choses commençaient à dévier par rapport aux premiers principes, et à changer à la fois, dans leur nature et dans leur expression. Ces changements feront l’objet de considérations plus détaillées lors de notre progression, mais pour l’instant, nous nous limiterons à voir un aspect plus général, mas fondamental, duquel tous les autres découlent. Nous avons déjà indiqué que la présence du Saint-Esprit dans l’esprit du croyant produit une nouvelle et différente espèce (ou genre) une nouvelle sorte de personne. C’est à cette sorte de personne que se réfère l’apôtre Paul quand il dit : ‘’c’est ce qui est spirituel’’, et qui se différencie de : ‘’l’homme naturel’’ (ou de l’âme, psychique.) C’est ce nouvel homme qui est le principal objet du Nouveau Testament.
    Ce n’est pas seulement un élément appelé spiritualité qui a été acquis, mais une espèce d’homme, fondamentalement différente, née par l’opération du Sain-Esprit. Bien que, l’homme naturel ou psychique reste et demeure une force avec laquelle il faut compter. l’instruction spirituelle consiste à faire grandir la compréhension de l’absolue différence qu’il y a entre l’Esprit de Dieu et l’homme naturel. Les tendances, les dispositions, les désirs, les conceptions etc de l’homme naturel agissent de manière contraire à ce que fait l’Esprit dans le nouvel homme. C’est une chose très évidente dans les premiers chapitres du livre des Actes. Dans ces chapitres nous avons l’essence de ce qui a fait son entrée le jour de la Pentecôte, comme étant la nature même et le principe de la nouvelle dispensation. Il est instructif d’observer la manière, tout à fait dévouée et sincère, avec laquelle ces hommes ont été éduqués, concernant cette différence fondamentale qui existe entre le naturel, bien que religieux, et ce qui est spirituel. Le facteur essentiel était l’absolue souveraineté du Saint-Esprit comme le grand exécutant du Seigneur Jésus ressuscité et exalté.
    Un fort, très fort ascendant du système et de la mentalité de l’Ancien Testament s’exerçait chez ces premiers hommes, ces responsables, tels que Pierre, Jacques, et Jean. C’est essentiellement à cause de cet ascendant et de cette mentalité que l’avènement  de l’Esprit s’est produit : ‘’comme le bruit d’un vent impétueux’’ (Actes 2.1) et non seulement le bruit, mais la puissance d’un vent impétueux. L’une des principales raisons était que ces personnes devaient réaliser que les choses anciennes étaient ôtées ; et que malgré ce qu’ils avaient pu emmagasiner, que ce soit : mentalité, prédispositions, raisonnements, traditions, conceptions, interprétations, etc, l’Esprit de Dieu était au-dessus de cela et à l’opposé de tout cela, introduisant des conceptions nouvelles et jamais perçues auparavant. C’est le premier aspect de ce que signifie ce ‘’commencement’’ .
    Il semblerait que, malgré la force de cet avènement, ces croyants ont dû apprendre encore ce qu’il signifiait, car dorénavant le conflit entre l’homme naturel et l’homme spirituel, qui se manifestait en eux, était le moyen de leur instruction. La transition du judaïsme vers ce qu’impliquait pleinement la nouvelle dispensation de l’Esprit était parsemée de conflits douloureux, de batailles et de révolutions. Souvent nous voyons se présenter dans ce livre des Actes, une crise, un grave problème, et les plateaux oscillent entre le vieil ordre et le nouvel ordre. Ne mettons pas trop l’accent sur les hommes : bons ou mauvais, entre le monde et le christianisme, (c’était un autre aspect) mais considérons plutôt que ce qui causait problème c’était l’héritage, la formation et la tradition d’hommes bons et offerts (ils sont souvent appelés pieux) confrontés à une divine et nouvelle signification, à une ouverture d’esprit céleste et spirituelle.
    Redisons-le, les actions radicales du ciel, comme dans le cas de la Pentecôte en général, et Pierre et Saul de Tarse en particulier, montre que ce nouvel ordre était nouveau et non pas du replâtrage. C’était un ascendant total, un règne, une nouvelle souveraineté qui s’introduisait !
    Pierre, sur la base de l’interprétation qu’il avait de l’Ancien Testament, concernant la nourriture impure, avait ergoté avec le Seigneur, mais l’apostolat de Pierre et son utilité étaient dépendants de sa soumission à sa soumission de ce que le Seigneur voulait  lui faire connaître de meilleur. Ce fut une crise qui conduisit Pierre au seuil d’une découverte, et qui l’avait absolument ébahi : ‘’pouvais-je moi, m’opposer à Dieu ?’’ (Actes 11.17) Il y a un principe dans tout ceci : voulons-nous discuter continuellement à être réduits à plus ou moins de puissance et de plénitude spirituelle, ou voulons-nous ce que Dieu veut ?
    L’homme naturel, psychique, est formellement incorrigible en ce qui concerne la cristallisation, le besoin de fixer, de légaliser et d’établir des règles pour parvenir à des conclusions. Il doit sans cesse systématiser les choses et conclure. Bien qu’il ne soit pas en mesure de connaître, tout ce que cela signifie, il chantera avec enthousiasme : ‘’Comme c’était au commencement, ce sera maintenant et ce sera pour toujours’’, parce qu’il est marié avec les formules. Il recourt presque mécaniquement à fixer les choses, à les mettre dans un cadre et à les mettre dans une boite. Le Saint-Esprit peut n’avoir jamais fait ceci ou cela, mais les hommes en ont copié les caractéristiques, compilé un manuel, fait un mode d’emploi et ont cherché à l’imposer au nom du Saint-Esprit et l’église l’a établi comme une règle absolue. Le principe du ‘’commencement’’ montre que le Saint-Esprit n’a rien à voir avec tout cela. Il exige l’absolu liberté d’action et de méthode, et cela ne doit jamais Lui être contesté. Le christianisme n’était pas au commencement ce que nous voyons actuellement, mais en le considérant uniquement du point de vue historique et du christianisme organisé, il est quasiment impossible de s’en rendre compte.
    Par exemple, ce n’était pas une nouvelle religion. Le christianisme n’était pas dirigé contre d’autres religions, ni parallèle à celles-ci de sorte qu’il soit inscrit dans le répertoire des ‘’Religions Comparées.’’ Certains apôtres avaient réalisé tardivement que le Judaïsme se terminait avec Christ et qu’il était mis de côté, dans sa totalité. C’est seulement Étienne, et peut-être quelques autres avec lui, qui avait vu l’étendue de la fracture, et il a du le payer au prix de sa propre vie, mais cependant ce fait devait être vu et son acceptation, pleine ou partielle, devait déterminer le degré de leur mesure spirituelle. Paul a du s’expliquer essentiellement sur ce sujet. Leurs pensées et leurs raisonnements ont du être réformés, et leurs préjugés ont du tomber, après bien des situations embarrassantes et l’expérience des réalités. Ce commencement touchait à des actes et non à une nouvelle religion.
    De plus, le christianisme n’était pas un nouvel enseignement. Il n’y a rien, dans le récit, qui permette de bâtir une théorie ou d’affirmer que les apôtres propageaient l’enseignement de Jésus comme un système stéréotypé. Ils ne répandaient pas dans le monde, païen ou Juif, de nouvelles doctrines en tant que telles, ou un nouveau système de vérités. Les explications qui devenaient l’enseignement ou la doctrine de l’église, étaient réservées pour ceux qui avaient répondu par la foi à la déclaration de certains faits fondamentaux relatifs à la personne de Jésus-Christ, et ceux-ci étaient peu nombreux. Ils avaient plutôt consolidé et nourri leur témoignage pour Lui à partir des Écritures existantes.
    Une fois encore, le christianisme n’était pas pensé à l’origine comme un nouveau mouvement religieux. Aucun plan de campagne n’était dressé. Il n’y avait aucune politique d’ensemble. L’organisation était presque inexistante. Les formes d’organisation avaient plutôt été établies par la force des choses, à cause de l’embarrassante vitalité de la vie spirituelle. Il n’existait pas de stratégie de campagne. Établir, former, lancer ou amener à l’existence, ou fonder une nouvelle société, secte ou communauté, n’était pas dans leurs esprits. Les personnes de l’extérieur mettaient des étiquettes sur eux, peut-être à cause du caractère spirituel distinctif de ces croyants, mais eux n’arboraient jamais un titre particulier pour se démarquer. La caractéristique réellement distinctive n’était pas le nom d’un mouvement, mais la présence du mystère pour le monde extérieur. Toute tentative pour les distinguer par une étiquette, en tant que Chrétiens, Voie, Secte se soldait par un échec. Il n’existe pas de formule pour expliquer la vie, qu’elle soit naturelle ou divine ; et s’il y en avait, ce serai comme si on essayait de mettre l’océan Pacifique dans une seule bouteille. Il arriverait la pire des choses à la bouteille, comme Jésus y fait allusion  en parlant du vin nouveau et des vieilles outres de vin. C’est ‘’la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ’’ qui décrivait l’expérience, qui l’expliquait et qui l’enseignait, qui générait l’action et qui constituait la forme, la forme organique au commencement.
    Enfin, voyons aussi ce facteur essentiel qui dominait au commencement : c’est la souveraine et absolue liberté, le gouvernement, le contrôle et la direction de l’Esprit du Christ intronisé dans le ciel. Cela impliquait une transcendante maîtrise à l’égard de toutes les prétentions de l’homme naturel. C’est précédé par une crise, mais suivi d’un progrès. Comme nous l’avons dit implicitement, cela avait un effet à la foie en rapport avec le monde et avec le développement de l’église. Dans notre prochain chapitre nous considèrerons le premier de ces deux aspects.

CHAPITRE TROIS

L’ ÉGLISE ET LE MONDE

    Dans notre quête, concernant le secret de la puissance dans l’église ‘’ce qui était dès le commencement’’ c’est-à-dire dans les années qui ont suivi la Pentecôte, il est normal que nous considérions son rapport avec le monde. C’est inévitable, à cause du grand nombre de fois où il est fait référence au monde dans les écrits du Nouveau Testament. Le Seigneur Lui-même a dit certaines choses concernant le monde. Jean dans son évangile emploie le mot soixante-dix-sept fois. Dans le chapitre dix-sept seulement, il est cité quinze fois. Dans ses lettres il est employé vingt et une fois. Dans les Corinthiens, ce mot se trouve vingt-deux fois, et il est fait référence dans presque chacune des autres lettres.

    Concernant le monde, il est dit :
1.     Que c’est une chose que Christ devait vaincre, et il est dit qu’Il a vaincu.
2.     Qu’il gît entièrement dans le malin et qu’il a un Prince.
3.     Qu’il est hostile et inimitié contre Dieu, et qu’être son ami c’est être l’ennemi de          Dieu.
4.     Qu’il est quelque chose en dehors duquel les chrétiens ont été pris, et en priant          pour cela,  ils doivent être gardés de lui.
5.     Qu’il gît sous la condamnation et qu’il sera détruit.

    Beaucoup plus de choses sont dites à son sujet, mais nous ne proposons pas de faire une analyse du mot lui-même, et sur les nuances qui existent entre les différents mots grecs traduits par monde. Certains peuvent peut-être citer Jean 3.16, à l’encontre de ce qui a été dit plus haut : ‘’Dieu a tant aimé le monde…’’ Mais cette portion de l’Écriture montre la réelle signification de ce que nous allons dire. Il n’y a en réalité aucune contradiction. Afin de comprendre le contraste, nous devons poser une question : Quelle est cette chose qui ne jouit pas de la faveur de Dieu et d’un autre côté qu’est-ce que Dieu a tant aimé ?
    A la première question, il peut aussitôt être dit, que dans un sens, le monde ce n’est pas le cadre, la sphère, la structure géographique et matérielle. Il n’implique pas les personnes qui sont dans cette structure. Dieu ne haït pas l’humanité ! Le monde doit donc signifier quelque chose d’autre, et nous pouvons peut-être montrer cela par certains termes tels que une nature, une disposition, une mentalité, un système, une constitution, une voie ! C’est dans tout cela qu’il est étranger, hostile et contraire à Dieu.
    Le monde, dans ce sens, est mis hors la loi par Dieu parce qu’étranger à Sa constitution et à Sa propre nature. C’est dans ce domaine que réside la problématique. Cette question a souffert lamentablement d’un excès de simplification, et a eu pour résultat que beaucoup de gens se sont trouvés dans de fausses positions.
    Par exemple, le monde a été considéré comme le lieu où vont les gens (théâtres, cinémas, dancing etc) ou comme la façon dont ils s’habillent, se comportent et discutent. Il a été dit que devenir un chrétien, c’est abandonner de telles choses et que certaines autres choses doivent prendre leur place. Des brochures ont été écrites sur le fait de savoir si un chrétien peut aller au théâtre, fumer, boire des boissons alcoolisées, se maquiller et ainsi de suite. C’est complètement manquer le but et cela peut devenir aussi légaliste que ne l’était jadis le Judaïsme. En réalité, dans tout cela, c’est la nouvelle naissance qui est perdue de vue, si elle authentique, elle résulte d’une introduction de l’Esprit et de la vie de Dieu, et c’est ce qui répondra à toutes ces questions de l’intérieur.
    Regardons de plus près quelques aspects concernant ce terme de monde, à la lumière de la Bible.

1.  Le Monde est une nature

    Si, comme nous l’avons noté, le monde est hostile à Dieu, comme Dieu l’est à son égard, s’il est quelque chose qui doit être vaincu, et que le chrétien doit en être séparé, et si ceux qui sont ses amis deviennent ennemis de Dieu, alors c’est qu’il doit y avoir quelque chose de très mauvais dans le monde, et qu’est-ce qui peut être plus mauvais que Satan ? La Bible représente Satan comme celui qui est devenu ’’le prince de ce monde’’  et son ‘’dieu’’ avec l’accord de l’homme, auquel la terre avait été donnée comme une marque de confiance.
   Mais qu’il soit clairement compris que ce changement de gouvernement n’est pas une simple formalité, de telle sorte que Satan gouvernerait d’une position externe. Non, il a capturé l’esprit, le cœur et la volonté de l’homme et a inoculé dans l’âme sa propre nature. La nature de l’homme a été changée. Et que fait cette nature ? Elle est en conflit avec Dieu et cela signifie :

1.   Prendre la place de Dieu
2.   Prendre ce qui appartient à Dieu et ne pas permettre à Dieu d’être manifesté.
3.   Être indépendant à l’égard de Dieu et être auto-suffisant, connaissant de plus en    plus, capable de faire de mieux en mieux, et de faire sans Dieu.

4. Détenir le pouvoir, contrôler, maîtriser, gouverner, être supérieur ou être un perpétuel révolté contre toute forme de soumission.


C’est de cette sorte de nature, à des degrés plus ou moins grands, que l’humanité a  été imprégnée. Le cœur de  tout ce  problème c’est  l’individualité,  plutôt que  Dieu.  Et  comment cela se manifeste ?  

a)  Cela produit beaucoup plus de matériel et de temporel que de spirituel :

    Avec Dieu toutes les choses sont vues du point de vue de leur valeur spirituelle. C’est-à-dire en rapport avec Sa nature même. Dieu est Esprit, non pas impersonnel, mais une personne spirituelle. Et selon la Bible, l’importance des personnes se mesure par le fruit et les effets spirituels de leurs vies et de leur œuvre.
    Satan absorbera et obsèdera avec le domaine matériel et temporel afin de nous détourner peu à peu du domaine spirituel et de nous en faire sortir.

b)  Il ramène tout au présent et aveugle pour ce qui est éternel :

    Ce que nous avons et pouvons obtenir maintenant est la principale considération. Cette vie est tout ! C’est ce qui est réel ; l’éternel est irréel pour l’homme naturel
    Satan a tenté Christ en lui offrant le monde. Dans ce domaine là, Jésus a vaincu le monde ! Dans ce domaine là, ce qui se voit c’est ce qui importe ; les sens naturels de perception et d’évaluation sont intégralement gouvernés. La norme de la réussite c’est ce qui peut être montré.
    Dans beaucoup d’autres domaines, la nature de ce monde contraste avec celle de Dieu ; ses normes, son point de vue, ses valeurs, son objectif, ses pensées, ses manière de faire, son esprit. Un des plus grands aspects de l’éducation spirituelle des chrétiens, consiste à apprendre combien différentes des nôtres sont les pensées, les normes et les valeurs de Dieu.

2.  Le Monde est une prison.

    Le gardien de cette prison c’est Satan lui-même.
    En effet, la Bible présente les âmes des hommes comme étant dans une captivité, dans un esclavage, enchaînés, dans les prisons, sous le pouvoir de Satan. Elle présente Christ comme le Rédempteur oint, entrant dans le monde pour proclamer la liberté pour les captifs, et l’ouverture de la prison pour ceux qui sont esclaves. Il est plus Fort que l’homme fort gardant sa maison !   
    L’évasion ou la délivrance d’une âme du monde, entraîne un conflit très intense, car désormais, après cela il y aura une lutte pour préserver l’âme devenue libre, de l’influence, de la puissance du monde qui voudra l’attirer vers le bas.

3.   Le Monde est un mensonge

    A l’origine, l’homme a été piégé par un mensonge, et il reste la victime de ce qui est faux. Plus une personne s’approprie ce monde, plus grande sera la désillusion à la fin. Ses plaisirs sont un courant trompeur qui ne conduit nulle part. Ses richesses n’apportent au cœur aucune profonde satisfaction, et l’âme en ressort aussi nue qu ‘elle était en rentrant dans ce monde.
    Jésus disait que gagner le monde tout entier, en échange de son âme, n’était pas une bonne affaire (Mathieu 16.26) La subtilité par laquelle l’homme fut capturé, au début, c’est que la vérité concernant l’aboutissement, la fin de ce monde, n’était pas révélée mais demeurait cachée. Mais Jésus n’a pas caché à ses contemporains qu’ils étaient aveugles, et Il le démontait par des miracles, c’est-à-dire par des actes que, seul, Dieu pouvait faire.
    Il y a des degrés de cécité. Il y a la cécité naturelle qui est universelle, mais peut être guérie par la grâce et la puissance de Dieu, et il y a la double cécité des préjugés et de l’orgueil ajoutés à la cécité naturelle qui devient fatale. Telle est la cécité de la classe religieuse dominante du temps de Christ et cela leur coûtait beaucoup de croire.
    Tout ce que nous avons dit, et tout ce que cela implique, peut être prouvé par l’histoire et l’expérience des chrétiens.
    ‘’Au commencement’’ l’église connaissait tout cela ; elle demeurait dans la vérité et elle l’enseignait. Le Saint-Esprit faisait de cela une chose très réelle. Dans ces premiers jours, la complicité spirituelle avec le monde était intolérable. Quand ceux qui avaient des propriétés et des biens les ont laissés à cause de l’évangile, il y a eu des personnes qui ont voulu tirer profit de ce ‘’mouvement’’, pour elles-mêmes. Elles ont introduit le principe commercial du monde dans les choses célestes. Il est déclaré plus tard que c’était quelque chose qui avait été mis dans leur cœur par Satan. Le résultat a été désastreux pour elles, et la prompte manifestation du jugement mettait désormais en évidence un principe : le mercantilisme dans les choses divines est fatal.
    C’est à cause de l’entrée du monde dans les églises, que se soit permis ou consenti, que le jugement fut prononcé. C’est déclaré dans le livre de l’Apocalypse, et dans certains cas le chandelier fut enlevé. La grande tromperie qui enlève à l’église sa puissance c’est que dans son désir d’influencer le monde il est souvent pensé qu’il est nécessaire de faire un avec lui, de se mettre à son niveau, d’utiliser ses moyens, et d’ôter tout ce qui différencie l’église du monde.
   La vérité c’est que la puissance de l’église sur le monde est en proportion de sa séparation d’avec lui. La question liée à l’attraction du monde est réglée quand l’église est parfaitement joyeuse et satisfaite, sans avoir besoin d’aucun des jouets de ce monde. Cela nous a été démontré. Il y a un magnétisme qui se dégage de la joie et du plaisir des chrétiens intégralement affranchis et consacrés, qui rend vains les efforts et les méthodes du monde.
    Ce fut ainsi ‘’au commencement’’  malgré la persécution, l’ostracisme et beaucoup de difficultés. Le secret de la puissance de l’église des premiers jours, et de sa croissance, c’était la grandeur du monde nouveau qui avait été ouvert en Christ et découlait de l’entrée de l’église dans ce nouveau domaine. Christ était entièrement leur satisfaction, et ils n’en demandaient pas plus. Cela signifiait qu’ils avaient saisi la grandeur de Christ.
    Leur indépendance à l’égard du monde était la cause de leur puissance sur lui. Leur suffisance de Christ permettait cette indépendance. Ils intriguaient le monde et le conduisait à se poser des questions, avec une certaine nostalgie, et cela provoquait le prince de ce monde, l’amère jalousie et l’antagonisme.
    L’église peut avoir besoin de retourner assez loin en arrière, avant de récupérer sa puissance et son influence, mais il n’y a pas d’autre alternative pour y parvenir et le monde montrera qu’il n’y a en lui que désillusion et honte.

CHAPITRE QUATRE

LES ÉGLISES ET LES OUVRIERS

    Nous avons mis l’accent sur le fait que, au commencement, tout était sous le gouvernement du Saint-Esprit  qui était chargé de réaliser tout le dessein de Dieu et qui en était le gardien. Comme autrefois pour le tabernacle, le modèle était conçu dans le ciel, jusqu’au moindre détail, et montré. C’est alors que Betsaleel et Oholiab furent remplis par l’Esprit de Dieu pour tout l’ouvrage. Rien n’était conçu par l’homme ni laissé à son initiative ; et comme derrière chaque élément il y a un concept divin, spirituel et éternel, Dieu fut particulièrement méticuleux.
    Il en fut ainsi dans cette première période du ‘’commencement’’, au début du nouvel Israël. Car l’homme a une grande tendance à mettre sa main sur les choses, et rien n’est trop sacré pour lui échapper. La grande précaution prise par Dieu quand Adam commença à agir ainsi ce fut : « Empêchons-le maintenant d’avancer sa main. » (Genèse 3.22) Comme nous le voyons dans les exemples de Nadab et, d’ Uzhah, d’ Ozias, d’ Ananias et de Saphira, etc, le Seigneur montra Sa désapprobation par un prompt jugement. La main de l’homme est toujours possessive, voulant contrôler et arranger les choses dans le champs restreint de son jugement et de son esprit. Mais il n’y a pas de compromis entre le Saint-Esprit et les œuvres de l’homme, et toute tentative de la part de l’homme pour se saisir des choses célestes aura tôt ou tard pour finir de désastreuses conséquences.
    Il y a un besoin urgent de réviser profondément notre mentalité concernant, ce que nous appelons, la méthode du Nouveau Testament. Il vaudrait mieux partir des causes que des effets, c’est-à-dire, comment et pourquoi les choses ont commencé et ensuite considérer les choses elles-mêmes. Nous, nous commençons par la fin, là où les choses existent, et nous prenons les choses comme un modèle, un plan, un manuel, et un processus qui doit être imité, recopié reproduit. En agissant ainsi, nous limitons le Nouveau Testament à un manuel d’organisation. Et en faisant ainsi, nous oublions le fait vital, élémentaire et fondamental que ce que nous avons dans le Nouveau Testament n’est jamais arrivé tel que nous pouvons le supposer. Quoiqu’il y ait dans le Nouveau Testament un ‘’ordre’’, c’était normal, naturel, spontané, issu d’une vie qui avait été impartie miraculeusement par un acte direct du même Esprit, qui causa la conception de Jésus dans le sein de Marie : ‘’Engendré et non pas créé’’. Ensuite ce fut le développement, la formation d’un organisme issu : ‘’non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu’’ (Jean 1.13.) C’était vrai de tout, (dans le sens collectif) comme cela fut vrai des parties individuelles (de ce corps.)
       Considérons deux aspects : les églises et les ouvriers.

1.  Les églises

    L’idée généralement répandue, c’est que les apôtres croyaient, et Paul en particulier, qu’ils devaient aller établir des églises partout dans le monde, et quand ils rentraient dans une province ou dans ville, leur principale préoccupation était d’établir une église locale. Mais nous rechercherions en vain un ordre du Seigneur, ou une suggestion, que c’est ce qui devait être l’objectif des apôtres. Ce qu’ils savaient, c’est qu’ils devaient introduire Christ là où ils allaient. Si Christ était rejeté, il n’y avait pas d’église. Si Christ était accepté, ceux qui l’acceptaient devenaient un vase de Christ dans cet endroit. La conception d’une église dans un lieu, ce n’est pas d’établir une représentation de la religion chrétienne, mais une incarnation (corporative) de Christ. Peu importe l’endroit, ou qu’il n’y ait que deux ou trois croyants, s’ils sont là dans Son Nom, Il est là. C’est la présence de Christ qui constitue une église, et c’est l’accroissement et la conformité à Christ qui contribuent à la croissance et au développement d’une église. Dans le livre de l’Apocalypse, le Seigneur n’hésite pas à menacer d’enlever le chandelier si sa fonction essentielle cesse, malgré le fait que la forme chrétienne et l’activité soient présentes. La fonction essentielle et le critère final, c’est la présence de Christ. La présence du Seigneur a toujours été le facteur déterminant dans les valeurs éternelles. C’est la fonction suprême du Saint-Esprit d’introduire Christ en toutes choses, et de rassembler toutes choses en Christ.  
    Les églises en tant que telles, sont seulement des moyens, et de même que les choses terrestres, elles passeront avec le temps. Ce qui est de Christ, dans et par les moyens mis en œuvre, sera rassemblé de manière spirituelle dans la grande église universelle que Christ se présentera à Lui-même comme : ‘’une église glorieuse.’’  Nous ne parlons pas ici de tout cet organisme qui est issu de la vie de la graine, de la semence de Christ, mais seulement de ce ‘’qui était au commencement.’’ Bien sûr, cela implique un défi : Comment est-ce que tout cela est venu à l’existence ?
    Le principe qui devait être étendu partout dans le monde, était inhérent dans le choix et l’envoi, par Christ, des ‘’soixante-dix’’  disciples. Et : ‘’Il les envoya dans toutes les viles et dans tous les lieux où Lui-même devait aller’’ (Luc 10.1) Une église locale, alors, ce n’est pas, en premier lieu une chose constituée ou formée selon un modèle ou un processus, mais par la présence de Christ dans ces quelques-uns qui sont dans ce lieu. Ces :’’baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps’’  (1Corinthiens 12.13) sont, en effet, Christ dans cet endroit. Ils maintiennent ce lieu comme un témoignage à Ses droits et ‘’Dieu répand par nous en tout lieu l’odeur de sa connaissance.’’ (2Corinthiens 2.14) S’il échoue par rapport à ce qui est sa véritable fonction, cet organisme est mort.
    Continuons de privilégier la forme si nous le voulons, mais sachons qu’une église, en tant que telle, n’est pas plus sainte aux yeux du Seigneur que ne l’était le Tabernacle à Silo, ou le Temple à Jérusalem, une fois que la gloire fut partie, c’est-à-dire sans la présence de Seigneur.


2.  Les ouvriers

    Ce principe, auquel nous faisons référence, s’applique, aussi, à tous ceux qui ont une quelconque responsabilité dans l’œuvre du Seigneur. ‘’Au commencement’’, on était bien loin des méthodes modernes : la sélection par le vote populaire, le choix selon le profil pour tenir un rôle, l’influence des titres, du rang, le flair dans les affaires, la réussite dans le monde, l’argent, l’intérêt pour les œuvres chrétiennes, le choix consensuel sur les prétendants, la reconnaissance publique des critères; tout ce système n’avait pas de place au commencement. Et tout cela causera des problèmes tôt ou tard, et c’est une chose dangereuse pour ceux qui sont impliqués dans tout cela.
    Au commencement, un problème pratique, et simple, s’est posé : ‘’(certaines) veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque jour’’ (Actes 6.1) La question était de savoir comment on pouvait faire pour les aider et répartir équitablement les ressources de la communauté. On aurait pu penser que n’importe quel homme avec une certaine aptitude dans les affaires aurait très bien pu prendre en charge tout cela, mais il n’en a pas été ainsi au commencement. La recommandation des apôtres a été ‘’C'est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l'on rende un bon témoignage, qui soient pleins d'Esprit–Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi.’’ (Actes 6.3.) ‘’Cette proposition plut à toute l'assemblée. Ils élurent Étienne, homme plein de foi et d'Esprit–Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas, et Nicolas, prosélyte d'Antioche. Ils les présentèrent aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains.’’ (Actes 6..5-6)
    Cette affaire fut considéré avec un soin scrupuleux, et le principe essentiel qui avait été considéré, c’était : ‘’pleins d’Esprit saint’’, et tous pouvaient le constater. Dans cette circonstance, assez élémentaire, l’impératif était d’avoir des hommes spirituels et reconnus en tant que tels par tous. Ce n’était pas leur fonction qui leur donnait cette capacité, c’est ce qu’ils étaient en eux-mêmes avant d’avoir été chargés de ces choses élémentaires. Évidemment, ils l’avaient démontré dans l’église, et étaient approuvés par l’église avant même d’avoir été nommés. Si telle était la manière d’agir, dans le cas de cette première responsabilité élémentaire, combien cela devait s’appliquer à l’égard des anciens ou des surveillants dans les églises locales.
     Avant que les apôtres n’est achevé leur course, les choses ont commencé à changer concernant l’ordre dans l’église. Les signes d’un cléricalisme naissant, tel que nous le connaissons aujourd’hui, se voyait déjà. Nous perdons de vue que, quand Paul écrivit ses dernières lettres à Timothée, et qu’il disait qu’il écrivait aux hommes pour qu’ils sachent comment ils devaient se comporter eux-mêmes dans la maison de Dieu, il écrivait pour redresser l’inconduite qui se manifestait déjà. Cette inconduite concernait, dans l’ensemble, ceux qui étaient en responsabilité : les anciens. Paul corrigeait le fait que les anciens n’étaient pas juste des officiels, mais qu’ils étaient essentiellement des hommes spirituels ; des hommes avec une mesure spirituelle et non pas des novices dans ce domaine. Ils étaient anciens dans leur caractère, dans les qualifications spirituelles et les dons avant d’avoir un titre d’ancien. Le titre ne fait jamais d’un homme, un ancien. S’il n’est pas déjà  cela, aucun titre ne fera jamais de lui un ancien ! Il en est ainsi pour les hommes responsables comme pour les églises, c’est la présence et la mesure de Christ qui détermine tout.
    Nous n’avons fait que montrer du doigt un principe vital. Il est vital dans le sens qu’il déterminera la mesure de vie, le cours et la destinée de tout ce qui portera le nom du Seigneur.
CHAPITRE CINQ   

CHRIST ET SON ÉGLISE SONT INCONNUS

‘’Si le monde ne nous connaît pas c’est qu’il ne l’a pas connu’’ (1Jean 3.1)

    Concernant la recherche des différences qui existent entre les choses maintenant et celles qui étaient dans les premières années du christianisme, faisons aussitôt la remarque qu’il ne s’agit pas seulement de faire des vœux, de faire des comparaisons et de s’en tenir seulement à cela. Il est toujours très facile de parler des choses, de les exposer et de faire des comparaisons, mais ce n’est pas très adroit de faire cela et ce n’est d’aucun profit.
    Notre désir est de découvrir si les différences qui existent aujourd’hui représente une perte ou un réel gain.
    Nous pouvons trouver que nous sommes conduits à faire des conclusions générales concernant la chrétienté au sens large. Il est probable que les problèmes spirituels dans la vie du chrétien doivent être mis en lumière. Mais nous devons commencer par un principe fondamental et une différence majeure. Cette différence est facile à voir car elle est d’importance.
    La citation de la lettre de Jean, (au sujet de laquelle beaucoup plus de choses pourraient être dites) contient une déclaration catégorique : ‘’le monde ne nous connaît pas’’ , suivi d’une explication dramatique : ‘’Parce qu’il ne l’a pas connu’’.
    C’est la déclaration claire et simple d’un fait : le fait que le Fils de Dieu et que l’église de Dieu peuvent être ici dans ce monde, de manière très proche avec les gens, portant ce merveilleux et miraculeux dessein divin, mais que le monde peut être incapable de pouvoir les identifier car il ne les connaît pas.
    Cela ne signifie pas que le monde n’était pas conscient de leur présence, au commencement. Bien au contraire ! Le monde était loin de les ignorer. Il devait en tenir compte. Mais en ce qui concerne leur véritable identité et leur réelle valeur, le monde ne pouvait donner aucune explication. De temps à autre, le monde qui veut tout réduire à une formule, à une étiquette ou à un nom, faisait des tentatives pour essayer de condenser, ce qui était impénétrable, dans un mot, une expression, un surnom. Il forgeait des termes et qualifiait tout cela de ‘’chrétiens’’, de ‘’gens de la voie’’ ou de ‘’secte’’. C’est la manière d’agir du monde. Il doit réduire l’infini, l’éternel, afin de pouvoir le mesurer à l’étalon de son propre esprit.
    Mais la question qui est vitale pour nous, c’est de savoir si cette position d’incognito était un gain ou une perte. Nous pensons sérieusement pouvoir affirmer que ce fut un gain considérable, à la fois pour Christ et pour Son église, et que la véritable nature, la vertu, la puissance et la signification de leur présence dans ce monde résidait dans le fait même qu’il y avait un secret qui ne pouvait pas être saisi par la compréhension naturelle. Beaucoup désiraient percer le secret de ces gens et se l’approprier. Ils étaient conscients qu’au cœur de cette expérience, il y avait un divin mystère dans lequel résidait la force de Christ et de l’église. Ce mystère intriguait, déroutait, irritait le monde ou le rendait nostalgique. La chair et le sang ne pouvait pas révéler ce mystère mais seul Dieu le Tout-Puissant ! Déclarer que : Le monde ne nous connaît pas’’, ce n’était pas une plainte, ni un constat de défaite, ni la confession de quelque chose qui n’allait pas bien en eux. Ils étaient désolés pour le monde et non pour eux-mêmes.
    Leur puissance résidait dans cette différence fondamentale. Quand nous voyons que cette distinction s’estompe, en échange d’une position dans le monde, posons-nous la question : l’église ou le christianisme ont-ils gagné par cet échange ? Maintenant la chrétienté recours à des moyens par lesquels elle pourra avoir une position, la reconnaissance et le prestige, afin que le monde puisse plus facilement la comprendre. Pour permettre cela, elle doit avoir des noms, des titres, des honneurs etc… A moins que les chrétiens ne soient conformes (à ceci) n’appartiennent (à cela) ne prennent et nom et n’expliquent ce qu’ils font, ils sont suspects, étrangers, et sans aucune position ; peu importe d’ailleurs leur d’ailleurs leur valeur spirituelle. La secte devient un surnom, une expression de dédain comme dans les temps apostoliques. A partir de cette attitude, l’influence de la chrétienté s’est accrue, elle a grandi, mais cette question oppresse beaucoup d’esprits sérieux et honnête : la valeur intrinsèque (de ce qui se voit aujourd’hui) supporterait-elle la comparaison avec ce qui existait au commencement ?
    N’est-il pas impressionnant de voir, que là où il y a eu profond, riche et efficace commencement, et qui a ‘’été accepté'' par le monde, particulièrement par le monde religieux, les marques d’une perte spirituelle sont de plus en plus évidentes ? Combien cela est vrai pour beaucoup de ministères et d’instruments initiés par Dieu. A partir du moment où quelque chose de céleste, avec une histoire spirituelle, coûteuse et profonde, avec un réel impact de la présence divine, s’est développé et institutionnalisé, ultérieurement, pour avoir une bonne position devant les hommes, avec toute sa grandeur et ce qui impressionne naturellement, elle devenue une ombre très pâle, par rapport à la simple profondeur et la puissance spirituelle d’origine. Il n’y a plus désormais de petit ou grand ‘’de mystère’’ en ce qui les concerne. Il n’y a rien d’inexplicable ou d’énigmatique, car tout cela peut être essentiellement attribué aux capacités humaines.
    Permettez-moi de préciser une chose. Nous ne disons pas que c’est une chose mauvaise pour des chrétiens, dans la vie privée, d’avoir mérité des honneurs, des titres, des diplômes etc. Nous sommes conscients qu’il existe un mouvement ultra et exclusif qui pour la communion, la reconnaissance et la participation à la table du Seigneur exige une répudiation ou un abandon de tout titre professionnel ou académique. Cela nous ne l’admettons pas du tout. Ces choses ont leur place dans leur domaine respectif. Ce que nous disons, c’est que si la chrétienté cherche à faire de ces choses la base de sa force, de son attirance ou de son statut, elle se détournera du droit chemin et souffrira, pour finir, la perte de son pouvoir spirituel. ‘’Le monde ne nous connaît pas’’, et toute tentative pour mettre l’importance des capacités humaines à la place de ce secret surnaturel sera désastreuse. Quand le terme ‘’d’institution’’ commence à occuper une place importante dans le vocabulaire chrétien, cela peut signifier qu’un changement a pris place et qu’il n’apportera rien de bon.    
    Le défi pour beaucoup de cœurs est de savoir s’ils sont prêts à être incompris, méconnus et non applaudis dans ce monde et de vivre seulement pour des valeurs éternelles. Il a été dit de l’apôtre Paul qu’il vivait en ayant en vue les valeurs éternelles. N’est-ce pas vrai ?
    Un apôtre a dit : ‘’Si le monde ne nous connaît pas, c’est qu’il ne l’a pas connu’’ (1Jean 3.1) Et un autre a dit : ‘’Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des enfants de Dieu’’ (Romains 8.19) De part et d’autre il y aura certaines surprises quand cela arrivera ! C’est seulement l’Esprit d’adoption, et ceux qui sont à Lui, qui connaissent les fils. Dieu les a cachés au monde.
    C’est pénible de  ne pas être reconnus, parce que c’est contraire à notre nature, telle qu’elle est. Le monde doit voir les enjolivures, les honneurs, les vêtements, les titres, pour pouvoir reconnaître uns chose. Au commencement ce ne fut pas ainsi. ‘’Lorsqu’ils virent l’assurance de Pierre et de Jean, ils furent étonnés sachant que c’étaient des hommes du peuple sans instruction ; et ils les reconnurent pour avoir été avec Jésus’’ (actes 4.13) Il y a là, une bonne manière d’être connus par le monde, c’est qu’il sache que nous sommes ici-bas, mais que nous sommes quelque chose qu’il ne peut pas comprendre.        

 CHAPITRE SIX     

LA SIGNIFICATION ET LA RÉALITÉ DES CHOSES

    Le livre de l’Apocalypse parle de certaines pertes. C’est un livre qui montre un changement de la condition spirituelle au début de la période post-apostolique. Et qui peut-être, annonce prophétiquement l’état spirituel à la fin de la période de l’église. Sur un ton de reproche, nous lisons les mots : le premier, le premier amour, premières œuvres. C’est seulement une autre façon de dire : considérez ‘’ce qui était au commencement’.
     Nous cherchons à noter certains de ces changements et de ces pertes, mais sans perdre de vue la manière de redresser les choses, et un de ces grands changements, par rapport au commencement, surtout dans le christianisme occidental, se trouve dans le titre de ce chapitre, la signification et la réalité des choses. 
      Peut-être à cause de la familiarité et d’une longue tradition qui a accepté notre système de l’ordre établi, ou peut-être à cause d’une grande simplification et d’une présentation superficielle dans la participation des croyants, nous vivons dans une période, où le christianisme est très largement perçu comme une chose sans profonde signification. ‘’La conversion’’ est perçue comme quelque chose de moins ( si ce n’est parfois autre chose) que la régénération et qu’une nouvelle création. ‘’Le baptême’’ est quelque chose qui doit se faire, avec plus ou moins de rituel, pour faire partie d’une communauté, comme une mise en conformité avec une ordonnance, une adhésion à telle partie de l’ Écriture ou dans le meilleur des cas, comme étant l’expression du désir de suivre le Seigneur . Le ‘’service de communion’’ ou ‘’la table du Seigneur’’, sont aussi du même ordre de choses que le baptême. Ce sont des choses auxquelles on s’attend pour l’appartenance à l’église ou à une église, et à l’œuvre chrétienne, et qui doivent être maintenues.
       Mais, combien est grande la perte par rapport à l’immense et réelle signification de ces choses. Il n’est pas possible de lire tout, ou partie du Nouveau Testament, sans être conscient du coût nécessité par un simple progrès concernant la personne de Jésus, comme étant le Christ. La contemplation même de Sa personne, ou une simple association avec Lui, soulève les plus sérieux problèmes. Confesser Son nom et être baptisé en Lui nous entraîne dans de profondes et insurmontables difficultés. Témoigner pour Lui ou le représenter tout simplement dans ce monde produit spontanément des conflits. Plus les croyants et les serviteurs de Christ progressent et plus coûteuse devient la marche. Les croyants et les églises devraient en premier lieu tenir ferme et combattre pour leur vie spirituelle. Cela est tellement vrai, même dans notre temps, que là où il est douteux de tenir vraiment pour le Seigneur (comme dans certaines parties du monde) vous trouvez réellement de véritables croyants. Il est bien connu que certains ont délibérément choisi de retourner dans de tels endroits, et accepter la souffrance, après avoir goûté ou vu la pauvreté spirituelle et le peu de consistance des chrétiens dans ce qu’on appelle les pays libres. Mais, il n’est pas nécessaire d’aller derrière le rideau de fer ou le rideau de bambou, ou dans les contrées païennes, pour connaître la persécution et trouver la réalité. Sinon des millions de chrétiens, en occident, ne découvriraient jamais cette réalité. 
    Être entièrement pour le Seigneur, là où nous sommes, produira des conditions spirituelles qui nous éprouveront, qui nous mettront au défi et nécessiteront que la réalité se manifeste afin de mettre en lumière la profondeur et la réelle signification des choses. Être entier implique une volonté positive pour permettre que le Seigneur dicte chaque aspect de notre vie et, quant Il nous confronte avec une question ou une épreuve, d’aller de l’avant, quel que soit le coût. Cela implique d’être offert pour pouvoir connaître une plus pleine et plus profonde signification de chaque aspect de notre christianisme.
    Qu’est-ce que le Saint-Esprit, dans les Écritures, veut dire concernant la nouvelle naissance, le baptême, la table du Seigneur, la communion, l’église, les ministères et le service etc.. ? En réalité, que signifie avoir le Saint-Esprit ? Il y a tellement de choses supposées acquises, que nous agissons souvent de manière présomptueuse.
   La plupart des chrétiens acceptent les doctrines et les ordonnances, mais, au commencement, cette réalité était implicite, elle avait une valeur et une réelle signification. Cette réalité laissait place à une crainte saine. Les violations ou l’ignorance des principes vitaux peuvent rester impunis de nos jours, et parce que les jugements de Dieu ne sont pas prompts, soudains et apparents, mais agissent lentement et presque imperceptiblement sur le long terme, il est généralement supposé, à l’égard de ces choses, qu’elles n’ont aucune importance. Mais il y a beaucoup de conditions, de situations, des états de confusion, des frustrations, des limitations et des complications qui sont des jugements, si nous en avions une meilleure connaissance. Est-ce que nous n’avons pas pensé que beaucoup trop de choses nous étaient définitivement accordées ?
      Il y a une chose qui est très claire, c’est que les apôtres et leurs collaborateurs aspiraient à ce que les croyants prennent leur christianisme très au sérieux et qu’ils n’ignorent pas les conséquences fâcheuses qui suivraient, tôt ou tard, s’ils agissaient autrement.
       Nous pourrions approfondir certaines choses qui ont été simplement mentionnées, mais pour l’instant nous voulons mettre l’accent sur le fait que le Seigneur n’a jamais rien prévu de moins que la seule réalité.
        L’accent est certainement mis sur les choses que nous professons, et qui n’ont pas de contrepartie en nous, et à cause de cela nous serons éprouvés sur l’aire de battage. Les disciples comprenaient les implications de l’enseignement du Seigneur quand ils demandaient :’’Seigneur, est-ce qu’il y en aura peu qui seront sauvés ?’’
       Le Dr Billy Graham a raison de se demander : ‘’comment se fait-il qu’en dépit de ces milliers de personnes qui prennent une décision, aussi peu vont de l’avant et nombreux ceux qui reviennent en arrière ?’’ La réponse pourrait bien être que la pleine implication, la profondeur et l’importance de ce que signifie être un chrétien ne sont pas généralement enseignées.    

CHAPITRE SEPT

LA GRANDE TRANSITION

        Beaucoup de choses ont été écrites et sont encore écrites, à propos de la différence de la progression de l’évangile, dans les trois premières décennies du christianisme, et dès lors. Il est impossible de nier que la progression, alors, était phénoménale. Nous avons plus d’une fois cité les paroles du Dr A.M. Fairbaim :

    ‘’L’an trente-trois de notre ère, quelques pécheurs galiléens cherchaient la liberté de   parole dans Jérusalem et étaient considérés comme des hommes pauvres et ignorants. L’année où Paul mourut  (environ trente années plus tard), quelle était la situation ? Il y avait des églises dans Jérusalem, à Nazareth et à Césarée, dans toute la Syrie, à Antioche et à Éphèse, dans la Galatie, à Sardes, à Laodicée, dans toutes les villes de la côte Ouest en Asie mineure, à Philippe, Thessalonique, Athènes, Corinthe, Rome, Alexandrie,  dans les principales villes des îles et en Grèce, mais aussi dans les colonies romaines occidentales''.

     Malgré une formidable organisation, et des dépenses considérables, particulièrement dans le siècle passé,  il n’y a rien de comparable à cela. Nous ne lisons pas que dans ces premières années il y avait des démonstrations, et toute l’organisation des missions et des efforts missionnaires avec lesquels nos sommes si familiarisés de nos jours. Ce n’est pas qu’il y ait peu de souci pour l’évangélisation ou un manque d’esprit de sacrifice et de la peur des souffrances de la part de bon nombre fervents serviteur de Dieu. Et quoique que nous puissions en dire, nous devons prendre garde de ne pas être désobligeants ou de sous-estimer le grand flot de vie et de puissance qui a caractérisé l’intérêt pour le salut des âmes dans le siècle passé. (XIXe) Et le contact avec bon nombre de serviteurs de Dieu consacrés, dans différents domaines, nous préserve de tout esprit de critique. Cependant, tout en reconnaissant chaque parcelle de dévouement et d’esprit de sacrifice, il y en a très peu qui ne soient conscients de la différence de progression mentionnée auparavant. Une nombreuse littérature à été publiée à ce sujet. Notre objet, soumis à un profond travail de cœur, n’est donc pas de critiquer ou de mettre en doute tout cela, mais de voir (si la comparaison et le contraste sont justes et vrais) s’il y a des facteurs et des traits particuliers qui seraient le signe d’un changement ? Y avait-il des caractéristiques au commencement qui, de  manière générale ne sont plus celles que nous observons maintenant ? Y a-t-il eu, lors de ces premiers jours, une œuvre réellement vivante et efficace, à cause de présence de ces facteurs originels, auxquels nous pouvons approximativement nous référer ?
    Considérons un ou deux exemples significatifs et voyons s’ils se rapportent à quelque chose qui avait cours à l’origine.
     En premier lieu souvenons-nous de l’incroyable et émouvante de l’histoire des frères Moraves. Dans les vingt premières années (vingt années seulement, remarquez-le bien) ils ont fourni plus de missionnaires que ne l’a fait l’ensemble de l’église protestante au cours des deux cents dernières années. A cause de leur pénétration dans des pays fermés, des souffrances volontaires endurées, des distances parcourues, des vies vécues et livrées, de la grâce de Dieu manifestée, cela nous émerveille et nous humilie quand nous lisons tout cela. Quelqu’un a dit que si proportionnellement, compte tenu de leur nombre, les membres des églises protestantes avaient agi comme eux, il y aurait suffisamment de gens pour évangéliser le monde entier.
    Quel était le secret de ces croyants et quels étaient les traits significatifs ?
  Tout d’abord, la croix avait été forgée profondément dans l’être intérieur de toutes ces personnes. Cela avait été fait à travers de profondes souffrances. Leur pays avait été ensanglanté par des massacres. Ils avaient été chassés de leurs maisons. D’une population de trois millions, ils furent réduits, à cause de la persécution à un million d’âmes. Il semblait qu’ils avaient été entièrement exterminés et que leur témoignage avait été éteint.
     Cependant, hors du feu de cette affliction s’est levée une compagnie purifiée, avec une autre sorte de feu brûlant en eux. Ce fut le feu d’un amour passionné pour le Seigneur Jésus. Les réunions de ces frères, quand elle furent possibles, plus tard, respiraient l’atmosphère de la chambre haute de Jérusalem, quand les circonstance étaient semblables. Il décidèrent de bannir entièrement le moi sous toutes ses formes : la volonté propre, l’amour de soi, l’intérêt personnel, la recherche égoïste. Être pauvre en esprit serait leur quête et tout le monde se livrerait pour être enseigné par l’Esprit saint. Une prière de veille fut établie, brûlant nuit et jour durant vingt-quatre heures, et les groupes se relayaient, occupés à rechercher le Seigneur. Leur devise était : ‘’chercher à ce que l’Agneau soit récompensé de ses souffrances’’.
    Tout cela résultait d’un profond travail intérieur de la croix suivi d’un amour personnel et puissant pour le Seigneur Jésus. Les considérations personnelles étaient perdues de vue et aucune forme de persuasion n’était requise. Est-il nécessaire de dire ou de préciser, qu’il y avait une réelle correspondance avec la réalité des premiers jours du christianisme ?
    Cela semble suffisant pour notre premier exemple. Nous nous tournerons vers un autre exemple, dans lequel beaucoup de ce que nous avons dit se retrouvera avec d’autres caractéristiques. L’histoire de la ‘’Chine Inland Mission’’ a souvent été citée comme le grand exemple d’une véritable œuvre de Dieu concernant la vie spirituelle et l’efficacité ! Des livres sont encore publiés rétrospectivement avec pour objet d’inspirer et de restaurer les choses en prenant exemple sur cette œuvre. Mais ce serait une erreur de tout faire par rapport à l’œuvre , et d’oublier l’arrière plan spirituel et ses implications. Avec toute sa vision et sa passion pour l’évangélisation de la Chine intérieure, il est bien connu que quand il allait de lieu en lieu, avec un cœur chargé de ce fardeau, et en parlant aux chrétiens, M. Hudson Taylor disait peu de chose à propos de la Chine, et souvent il ne disait rien du tout. Mais, il déversait son message spirituel pour amener le peuple du Seigneur dans une connaissance plus pleine de ce que signifiait son union avec Christ. L’aspect central et la chose suprême de son message, concernait la relation avec le Seigneur, et il insistait sur l’efficacité universelle de la prière !
    Écoutons ce qu’il disait : ‘’Par l’étude de la Divine Parole, j’ai appris que pour avoir  des ouvriers efficaces, il n’est pas nécessaire de lancer des appels à l’aide, mais de prier sérieusement devant Dieu…. et de rechercher l’approfondissement de la vie spirituelle de l’église, de telle sorte que les hommes ne puissent plus rester chez eux, c’est cela qui est nécessaire’’.
    Si nous devons résumer l’histoire intérieure de cette œuvre en peu de mots,  (l’arrière plan spirituel originel) nous devrions dire que ce ne fut pas réalisé par l’organisation, le plaidoyer, la propagande, les appels ou la publicité ; Mais par un homme avec une profonde connaissance de Dieu, issue de la croix œuvrant profondément, avec un message spirituel et vivant pour le peuple du Seigneur pour qu’Il devienne plus pleinement leur vie, et la manifestation pratique d’une telle vie de prières. M. Hudson Taylor n’était pas classé parmi ceux qui enseignaient la Bible de manière exceptionnelle, dans le sens de la présentation de la vérité sous une forme systématique. Il n’était pas du nombre des grands professeurs de la Bible, dans l’acceptation de ce terme généralement admis à son époque. Son message conduisait de suite à adopter deux attitudes. Premièrement, dans le rapport du croyant avec le Seigneur, et ensuite dans la mise en pratique visible de ce rapport par la prière et par les autres formes de service, afin d’amener l’évangile à ceux qui n’avaient aucune chance de  pouvoir le recevoir sauf par des efforts consacrés pour les atteindre.
    La vie de M. Hudson Taylor  met l’accent sur ce que signifie réellement une plus profonde union avec le Seigneur.
    Dans notre dernier chapitre nous nous référions au lien qui existait entre le mouvement des conventions, comme celle de ‘’Keswich’’ et l’évangélisation dans le monde entier. En relation avec tout cela nous pourrions parler des riches ministères spirituels de serviteurs de Dieu tels que le Dr Andrew Murray et M. Charles Inwood. Par ces deux ministères de puissantes et fructueuses missions d’évangélisation se sont constituées.
    Dans quelle mesure alors, existe-t-il un lien entre ces exemples et les premières années du christianisme ? La réponse sûrement se trouve dans une juste compréhension de la signification de la Pentecôte.
    Qu’était la Pentecôte ? Nous avons lamentablement échoué pour répondre de manière adéquate et juste à cette question. Des effets externes et cumulatifs n’ont fait qu’obscurcir des éléments plus profonds. Nous avons interprété la Pentecôte en termes d’activités, de signes, de déferlements émotifs, d’excitations, de langues, de guérisons, etc. Mais il y avait quelque chose qui expliquait  toutes ces manifestations et qui étaient bien plus que tout cela. Ce fut : l’intronisation du Seigneur Jésus comme l’absolu souverain, sans restriction ni rival dans la vie, dans les activités de femmes et d’hommes livrés ! Ce qui était vrai du Seigneur Jésus Lui-même était rendu vrai par le Saint-Esprit dans l’église à sa naissance. Cette exaltation vers le ciel signifiait que Jésus avait été libéré. Le livre que nous connaissons, comme les Actes des apôtres pourrait bien être appelé la libération du Seigneur.
    Jusqu’à l’instant de Sa mort, Jésus avait été sérieusement limité. Il le disait Lui-même : ‘’Je suis venu jeter un feu sur la terre, et qu'ai–je à désirer, s'il est déjà allumé ?  Il est un baptême dont je dois être baptisé, et combien il me tarde qu’il soit accompli !’’ (Luc 12.49-50)
    Son esprit aspirait à la libération ; Il était tendu et confronté aux limitations de Sa condition. L’incarnation, dans sa nature, signifiait des limitations physiques et géographiques. Elle impliquait des limitations de nationalité. Elle signifiait des limitations dans les hommes qu’Il avait choisis, dans leur manque de compréhension et d’intelligence spirituelle, leur incapacité à voir la nature de la nouvelle dispensation qu’Il était venu inaugurer, leur attachement terrestre, leurs intérêts propres, leurs ambitions, leur fierté, leur assurance et leur jugement naturel. Ensuite la terrible limitation de la Loi inaccomplie en Israël, le règne du légalisme, écrasait et emprisonnait les âmes de ceux qui étaient sous son pouvoir destructeur. ‘’Oh’’ s’écria-t-il ‘’que le baptême (de la passion) soit accompli afin que je sois, et qu’ils soient libérés.’’
    Cette libération se manifesta par la mort et par la résurrection-ascension. Après la passion, il ne fut plus assujetti physiquement, géographiquement et ‘’contraint’’ à cause de Sa nature ; Il était émancipé et libre. L’universalité était le nouvel ordre, et la terre pouvait connaître ‘’le feu répandu’’. Il n’y avait plus besoin d’ordres et de persuasions externes pour Ses disciples. Maintenant, par une illumination intérieure dynamique, ils échappaient aussi à leurs chaînes et aux murs de la prison de tradition. Plus de crainte, mais du courage ! Plus de honte mais la gloire ! Plus d’autodéfense, mais l’empressement pour souffrir, même jusqu’à la mort à cause de Son nom ! Par une offensive stratégique, Il touchait dans Jérusalem, en un seul jour, ‘’des hommes de toutes les nations sous le ciel.’’  Quelle histoire a suivi cette libration ! Avec quelle rapidité le feu s’est propagé !
    La libération du Seigneur signifiait la libération du Saint-Esprit et la libération du Saint-Esprit avait pour effet la libération de l’église. Deux choses sont donc survenues pour que nous les considérions et les mettions en œuvre. La première ce fut une nouvelle manière de saisir la libération par la mort : ce que la croix signifie réellement pour la libération de l’église. La deuxième, c’est la réelle nature de la position de Christ. C’est en cela que la chrétienté a failli, et là où l’église, au commencement, a été élevée. Ces deux choses feront l’objet de ce que nous dirons dans la prochain chapitre. Il doit donc y avoir un mouvement de retour spirituel vers ces deux choses si nous voulons que l’efficacité et la puissance puissent être recouvrées.

CHAPITRE HUIT

LE SIÈGE DU GOUVERNEMENT EST AU CIEL

    Nous remarquons que tous les éléments d’une grande transition étaient présents dans les premières années qui ont suivi la résurrection et l’ascension du Seigneur et de l’avènement du Saint-Esprit.
    Bien que ceux qui étaient concernés, par ces choses, et qui avaient des responsabilités, ne comprenaient la pleine signification de ce qui arrivait et étaient lents à en saisir toutes les implications, il n’y avait sûrement aucun doute qu’ils étaient conscients d’être précipités dans des eaux étranges profondes et inconnues. Des choses étranges arrivaient, et leur signification se faisait lentement jour pour eux. Il y avait des actes de la souveraineté divine qui ne pouvaient pas être ignorés, mais leur pleine signification se manifestait lentement.  Par exemple, la mort    d’Étienne était un événement dramatique, mais ce que sa mort impliquait réellement semblait avoir été reconnu alors par un très petit nombre. Il fallut cependant que Paul soit saisi par Christ, et qu’il voie le plein dessein de son élection, pour donner du sens à la mort d’ Étienne.
     ‘’Il y eut ce jour-là, une grande persécution’’ (Actes 8.1)  qui survint après la mort d’ Étienne. Elle était permise par le gouvernement souverain et céleste, mais cela ne semble avoir été seulement considéré que dans ce sens là, et non pas comme faisant partie d’un grand plan dispensationnel. Il en fut de même avec cette période de crise concrétisée par l’épisode de Pierre et de Corneille, elle n’était pas saisie comme une intervention du ciel pour changer la base des opérations, pour transférer l’état-major de la terre au ciel. Il y avait toujours un attachement à l’égard de Jérusalem.
    Le Dr Campbell Morgan, à propos de cet épisode dans le livre des Actes des Apôtres, dit ceci :
‘’Le martyre d’Etienne créait une crise dans l’histoire de l’église. En lisant les Actes, nous voyons qu’à partir de ce moment --à partir du chapitre huit— Jérusalem n’est plus le centre d’intérêt. Elle s’efface progressivement. Ce n’est pas une perte, mais un grand gain. Quand Jérusalem cessa d’être le centre d’intérêt, le récit n’en souffre pas du tout, ni ne spécule sur Jérusalem. (Le local, le matériel, le temporel, sont de bien peu d’importance dans l’église de Dieu ; l’universel, l’éternel, le spirituel sont supérieurs.) Cela aurait signifié revenir à une économie révolue qui se caractérisait par le rattachement à un centre géographique et qui dépendait d’une matérialisation de symboles. L’église marche sur la grande voie de l’œuvre victorieuse, sans dépendre de Jérusalem. (C’est la suprême révélation du livre des Actes des Apôtres.) Il n’était pas facile, pour les apôtres accrochés à Jérusalem, d’apprendre la leçon. Mais le grand mouvement spirituel, non dépendant de Jérusalem et des apôtres allait de l’avant, sans offenser Jérusalem, sans être insouciant à l’égard de Jérusalem, ni indifférent par rapport à son histoire passée et à sa contribution initiale. Mais, désormais, ce mouvement était beaucoup plus influencé par la vision de la Jérusalem d’en haut, de notre mère à nous tous….(n’étant plus entravée par le local et le temporel, la vie spirituelle déferlante de l’église balayait tout cela au loin…) L’échec de l’église a invariablement résulté d’une tentative pour contrôler ce mouvement spirituel, qui est indépendant du domaine local et des contraintes matérielles. Là où l’église est contrôlée de Jérusalem, ou de Rome, ou de n’importe où, ailleurs que du ciel, elle est entravée et jugulée et cela fait obstacle à l’accomplissement des grandes fonctions de sa vie. (Les phrases entre parenthèses sont nôtres)

    Nous avons dit qu’il y avait une lenteur, au début pour identifier les orientations divines et leur signification. Et C’était probablement dû à deux choses.
     Premièrement, quand nous sommes poches des événements, et de ce qui survient, nous percevons les choses seulement par rapport à ce qu’elles signifient en elles-mêmes : la mise en perspective et la relation entre les événements est obscurcie ou estompée. Nous voyons seulement ce que sont les choses. Dans les derniers temps, nous pouvons voir que les mouvements et les événements correspondent à un modèle divin. Mais, après tout, en sommes-nous aussi capables que cela ? Peut-être que l’incapacité à le discerner est l’explication de la confusion actuelle, et cela même quand le modèle nous est présenté.
    Ensuite, ils étaient aussi lents à saisir parce que la manière d’enseigner de Dieu se faisait plus par l’expérience que par la théorie. Dieu faisait quelque chose et l’expliquait ensuite. C’est quelque chose qui devrait nous aider beaucoup lors d'événements qui sont hors de notre portée. Le Ciel sait ce qu’ils signifient et ce qui n’est pas expliqué maintenant sera rendu clair à posteriori.
    Quelle était alors la grande transition ? Ce fut le transfert du gouvernement et de tout gouvernement, et du siège du gouvernement, de la terre au ciel, des mains de l’homme aux mains du Christ élevé. Désormais, toute référence était faite au Fils de Dieu exalté. Désormais, l’homme devenait, un instrument, un véhicule, un bénéficiaire. L’homme n’était pas : auteur, source, inventeur, planificateur, maître. Il devait tout recevoir du ciel, et lui être absolument soumis.
    Il y a une croyance très mal définie et nébuleuse concernant la souveraineté de Dieu. Cela est perçu comme une sorte de fatalisme généralisé qui prend tout entre ses propres mains : ‘’faisons confiance à Dieu qui conduira tout pour le mieux’’
     Ce n’est pas ce qui était au commencement. La prière était présente pour chaque question jusqu’à ce qu’il puisse être dit avec assurance : ‘’Il a paru bon au Saint-Esprit et à nous’’, ou ‘’Le Saint-Esprit dit…’’ et ils agissaient. Ce sont des choses que l’église dit rarement actuellement. Le rôle de gardien du Saint-Esprit en ce qui concerne la mission mondiale de l’église, locale et universelle, n’était pas supposé, hypothétique, mais on s’y référait de manière bien définie et spécifique.
    Nous avons parlé de la nature de la grande transition, mais nous sommes obligés de dire quelque chose concernant la grande difficulté de la nouvelle dispensation. C’est probablement une raison de plus pour dire que le changement était lent à se faire et que le Seigneur ne l’imposait pas à tous d’un seul coup. Il semble avoir nourri cela en eux, avec certaines crises pour le mettre en œuvre. Le changement était si radical ! La nouvelle position était tellement inconnue. En guise d’illustration considérons Israël dans le désert. Soumis à de lourdes épreuves, ils ont donné ultérieurement de l'Égypte une image sublimée et illusoire, quand ils aspiraient aux pots de viande de l’Égypte, à l’ail et aux oignons, mais il y avait ces pots à viande ! Ils avaient leurs pétrins, ils devaient malaxer la pâte, et la référence fréquente au levain parle du pain savoureux. Écrasés, opprimés, et dans l’esclavage comme ils l’avaient été en Égypte, leurs anciennes attaches étaient cependant tangibles. Le désert était une nouvelle position extrêmement éprouvante. La vie reposait sur une base surnaturelle dans tous les domaines temporels. Si cela fut vrai de l'Israël terrestre, combien plus cela sera vrai du céleste!
    Dans cette nouvelle dispensation, toutes nos bénédictions spirituelles se trouvent dans les lieux célestes. Notre cité et notre citoyenneté se trouvent dans le ciel. Notre Prêtre,  l’autel et le sacrifice sont dans le ciel. Notre appel est un appel céleste. Tout notre soutien spirituel doit venir du ciel, et beaucoup plus encore. C’est seulement ceux qui se sont livrés intégralement à Dieu qui savent combien cette vie de foi est éprouvante. Et cependant, quel miracle, car même après beaucoup d’années d’épreuves et de souffrances, nous n’allons pas vers ce qui est terrestre mais vers ce qui est céleste ! Notre position n’est pas des plus faciles. Elle est tellement contraire à la vie naturelle et à la chair ! Mais tout cela progresse par la puissance de Sa résurrection.
    Nous pouvons ajouter que plus nous allons de l’avant avec le Seigneur, pas dans la durée seulement mais en profondeur, et plus notre position devient éprouvante. Il est impossible de prendre position pour Dieu sans qu’elle soit sévèrement et souvent éprouvée. Nous pouvons penser que marcher avec Dieu nous garantira de l’adversité et de sérieuses épreuves. En fait c’est plutôt le contraire qui se produit, mais Il nous garde et Il est fidèle. La justification sera dans les valeurs éternelles, divines et spirituelles. Et c’est parce que beaucoup n’ont pas eu de mesure spirituelle, au delà d’une position mentale, doctrinale ou objective, qu’ils sont retournés  à quelque chose de plus facile, à ce qu’ils appellent une voie ‘’plus simple’’ ou ‘’plus pratique’’, et cela explique cette faiblesse qui se rencontre parmi les chrétiens à notre époque   
    Cependant, l’Esprit de Dieu pousse beaucoup de chrétiens à entrer dan la réalité. C’est vrai, malgré toute cette activité qui veut rendre le christianisme populaire en éliminant le dur chemin de la Croix. Il peut être nécessaire que quelques coups durs frappent cet immobilisme traditionnel, mais cela aura pour but de faire correspondre la fin de l’âge présent au commencement de cette dispensation, à la fois dans la méthode, mise en œuvre par l’Esprit, et dans son objet. Les systèmes devront s’effondrer pour que la Personne soit tout en tous.
    En disant cela nous touchons à un aspect qui diffère radicalement dans la chrétienté organisée par rapport à ce qui était au commencement. Ce qui est organisé repousse trop souvent la possibilité de manifester Dieu et de Lui permettre d’obtenir toute la gloire.
   
 CHAPITRE NEUF

LE SAINT-ESPRIT INTRODUIT TOUJOURS LA CROIX

    Quand nous nous référons au commencement, signifiant le début du christianisme, nous pensons instinctivement, bien sûr, à la Pentecôte, à l’avènement du Saint-Esprit. Nous pensons de suite au premier récit des ‘’Actes’’ du Saint-Esprit. Car il y a souvent ce désir qui s’exprime pour le retour ou le rétablissement d’une telle période, il y a même de l’impatience, et dans beaucoup de domaines fondamentaux, c’est justifié. Ici, nous cherchons à souligner une partie de ces domaines fondamentaux. Ainsi, nous verrons un facteur des plus importants pour l’ensemble du christianisme du Nouveau Testament. Sur le plan doctrinal, cela soulèvera peu de controverses parmi les évangéliques, mais l’acceptation de la doctrine comme une affaire entendue peut cependant signifier une reconnaissance partielle de son importance cruciale. Nous ne pouvons seulement qu’espérer, en progressant, qu’une reconnaissance nouvelle de la grandeur et du caractère impératif de cette vérité se manifeste dans nos lecteurs. Et cette grande vérité c’est que : ‘’Le Saint-Esprit a une cour d’appel de laquelle il ne compte pas partir.’’
    Le Saint-Esprit a un médiateur, un juge, un arbitre, auquel invariablement Il fait appel pour rendre un verdict sur chaque situation. Dans un jeu, ou une  compétition avec deux parties opposées, on demande à l’arbitre ce qu’il en pense. Dans une juridiction l’appel d’une décision est fait à celui qui est là pour rendre un jugement. Il en est de même avec le Saint-Esprit. Et Il a une base pour rendre Son verdict, et Son verdict c’est la mort ou la vie, le rejet ou l’acceptation. C’est d’une suprême importance si le Saint-Esprit dit ‘’Oui’’ ou ‘’non’. Considérons le livre des Actes et notons où et quand le verdict fut rendu, d’une manière ou d’une autre, et voyons le résultat. Il y avait alors une sensibilité pour que le Saint-Esprit puisse dire d’arrêter ou de poursuivre, en découvrant si Son doigt indiquait ‘’oui’’ ou  ‘’non’’.
    Quel était le terrain du Saint-Esprit pour l’arbitrage, le jugement et le verdict ? Ce fut toujours et encore la Croix. La Croix combinant la mort et la résurrection de Christ était l’omnipotent ‘’oui’’ ou ‘’non’’ catégorique de Dieu. La mort de Christ était cet éternel ‘’non’’ à une source et à tout un ordre de choses. La résurrection était Son merveilleux et glorieux ’’oui’’ pour un autre ordre.
    Le Saint-Esprit fait toujours appel à la Croix. Si nous avons des yeux pour voir, c’est ce que nous trouvons partout, dans le Nouveau Testament. Saisissez bien le fait que la Croix a mis de côté toute une humanité en Adam et donné la seule place à un autre ‘’Adam’’, à une humanité nouvelle et différente, et cela se voit dans chacun des livres du Nouveau Testament. Souvent vous trouverez la Croix définie d’une certaine manière comme : ‘’La Croix de notre Seigneur Jésus’’ ou ‘’Christ crucifié’’, etc. Parfois elle citée de manière implicite comme dans Philippiens 2.5-8 : ‘’Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus–Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s'est dépouillé lui–même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, (2–8) il s'est humilié lui–même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix.’’  Parfois, une exhortation, un ordre, une admonition, un appel, nécessitera la Croix pour réponse. La Croix sous-entend de nombreux domaines, et elle a un très grand nombre d’applications et de ramifications. Dans toutes les affaires de la vie : la conduite, le service, le mouvement, l’esprit, le discours, le discernement etc., C’est comme si le Saint-Esprit disait : ‘’Cela a été crucifié avec Christ’’ ; ‘’Ce n’est pas vivant pour Dieu’’ ; ‘’Cela vient d’une source qui a été ensevelie avec Christ’’. Ou, au contraire : ‘’Pour cette chose, mon verdict est la vie et la paix ; comme elle a sa position en Christ, il y a le oui de Dieu.’’
    A Corinthe il y avait un tel état charnel que cette sensibilité pour le verdict du Saint-Esprit était émoussée ou engourdie. C’est pourquoi, l’apôtre  avant d’aller vers eux,  prend une résolution positive : ‘’ Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus–Christ, et Jésus–Christ crucifié’’.(1Corinthiens 2.2) Christ crucifié, la sagesse de Dieu et la puissance de Dieu : ‘’Nous prêchons Christ crucifié’’.
    C’est un exemple de ce que nous voulons dire quand nous déclarons que l’arbitrage, le jugement du Saint-Esprit font toujours référence à la Croix. Il peut être noté de manière spécifique et multiple, dans chaque livre du Nouveau Testament, que la violation de cette position a invariablement eu pour conséquences : la confusion, des complications et la frustration. Il y a eu des défaillances, et les actes souverains de Dieu ont sauvé la situation pour finir, mais le récit nous laisse ces défaillances comme autant d’avertissements pour les croyants de tous les temps.
    Nous ne pouvons pas reléguer la Croix dans l’histoire ou la considérer comme un simple aspect de la doctrine chrétienne. Il y a un lieu où s’exerce le jugement : l’Agneau est sur le trône maintenant, et Il sera le verdict final du jugement. La dernière vision est celle de : ‘’L’ Agneau au milieu du trône’’, et la scène tout entière sera celle d’un puissant et éternel ‘’oui’’ de Dieu, quand tout ce qui est du ‘’non’’, aux yeux de Dieu, aura été réellement ôté.
    Allons avec le Saint-Esprit à la Croix avec toutes nos situations et demandons Lui de rendre son verdict pour savoir si cela est vivant ou mort devant Dieu.

 CHAPITRE DIX   

LA LIBÉRATION PAR L’ILLUMINATION CONTINUELLE

       Dans cette quête pour mieux saisir le secret de la puissance et de l’efficacité, ce qui était une des caractéristiques des ‘’Actes’’, nous voyons que ce secret se trouvait dans une grande mesure dans les apôtres eux-mêmes, et non pas dans un système d’enseignements et de pratiques ou décrit dans un manuel. Il est presque impossible de savoir exactement comment ils conduisaient leurs rencontres. Il y a certaines caractéristiques mentionnées, et bon nombre de détails qui sont donnés, sur ce qui se faisait, mais c’était surtout spontané et non arrangé. Mais quoi qu’il en soit il y a assez de choses connues pour pouvoir révolutionner le conformisme actuel, et bouleverser beaucoup de nos traditions communes et nos manières de procéder. Par exemple notre forme actuelle concernant ‘’la Sainte Communion’’ ou ‘’la Table du Seigneur’’ ressemble très peu à la manière de faire du Nouveau Testament. Les réunions de l’ église étaient entièrement différentes de nos ‘’services d’église’’ actuels. Mais en dehors de quelques facteurs majeurs et de certaines caractéristiques fondamentales, bien souvent plus générales que spécifiques telles que le baptême et le fait de rompre le pain, il n’y a aucun plan rigoureux qui soit précisé dans le Nouveau Testament. C’est donc un vain espoir de vouloir essayer de constituer des églises du Nouveau Testament parfaites. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y ait pas des principes spirituels bien définis qui produiront la puissance et l’efficacité comme lors de ces premiers temps, s’ils gouvernent réellement. C’est donc pour essayer de découvrir cela que nous nous livrerons à quelques considérations.
    Le principe spirituel sur lequel nous voulons maintenant porter notre attention fait l’objet d’une grande opposition et est généralement controversé. C’est habituellement vrai concernant les affaires qui ont une grande importance, et nous sommes convaincus  que ce principe est sans doute d’une très grande valeur. C’est ce que nous appellerons : La libération par l’illumination.
    En rapport avec ce principe, nous devons commencer par ce qui est arrivé aux apôtres le jour de la Pentecôte.
    Il est sûrement clair pour tout le monde que, malgré tout l’enseignement et les explications donnés personnellement par Jésus à ses disciples, ils n’ont compris ni ce qu’Il était ni les Écritures. Même quand Il adressa à deux d’entre eux ce qui aurait pu être un discours incomparable donnant la clé de toute les Écritures : ‘’Et, commençant par Moïse et tous les prophètes, Il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait’’ (Luc 24.27-31), Il ouvrit leur esprit afin qu’ils puissent comprendre les Écritures. Il est évident que la solution à ce problème n’était pas en eux. Ce fut comme lors de l’illumination transitoire de Pierre, concernant la personne de Christ, de laquelle Jésus disait que cette chair et ce sang ne le lui avaient révélé, mais Son Père, qui est dans le ciel. L’illumination éphémère n’a pas préservé Pierre de la chose la plus tragique et terrible qu’un homme pouvait faire : nier connaître Jésus avec colère et véhémence. Non, jusqu’à l’ensevelissement de Jésus et durant cinquante jours, leur Bible était encore pour eux un livre fermé.
    Mais voyons et écoutons ce qui s’est produit le jour de la Pentecôte ! Pierre et les onze jouissaient d’une Bible ouverte. Les Écritures étaient vivantes. Considérons les citations, les remarques et les interprétations qu’ils firent. La Bible était vivante, elle saisissait les cœurs des hommes et les faisait pleurer.
    Le livre fermé avait signifié des hommes liés et emprisonnés. Mais l’illumination spirituelle avait produit leur libération. Le Seigneur était libéré par le Saint-Esprit, et c’est pourquoi, ils étaient des hommes libérés.
    Jusque là, personne ne soulèvera d’objections. Nous devons aller plus loin. Notre Nouveau Testament est le produit de la continuation de cette illumination. Nous devrions être des chrétiens heureux de savoir que notre christianisme n’est pas une question de traités et de livrets sur des sujets religieux, de discours sur la philosophie de la religion ou des doctrines, mais de vérités divines révélées pour répondre aux situations cruciales survenant dans la vie réelle. Il est constitué par la lumière donnée par l’Esprit de Dieu au plus fort de la bataille, de l’adversité et du besoin absolu. Il est une histoire spirituelle forgée sur l’enclume de profondes expériences. Car le Nouveau Testament est la révélation donnée lors d’expériences et de situations ne nécessitant rien de moins que le Salut, la vie ou la mort, comme réponse finale. Ce n’est pas un volume de théories abstraites mais de lumière venant du ciel pour délivrer les âmes. Sa valeur est donc pratique et non pas théorique, elle est vitale et non pas statique, elle est essentielle et non pas facultative ou fantasque.
    Pour l’instant encore, tout va bien, mais maintenant nous en venons au point essentiel. Permettez-moi d’aller droit au but et de dire catégoriquement et avec insistance que, en tant que révélation divine dans sa substance et dans son instrumentalité, la Bible est achevée et scellée. Il n’y a rien à y ajouter dans sa substance et dans son contenu. Dieu ne donnera aucune autre portion d’Écriture pas plus qu’Il ne donnera un Christ complémentaire. En donnant Son Fils, Il a tout donné en Lui ! Il a aussi donné toute la substance avec et dans les Écritures.
    Mais quand nous avons dit cela, nous pouvons être devant le Nouveau Testament comme les disciples face à l’Ancien Testament. Nous pouvons avoir la lettre, le Livre, le récit, sans en posséder encore la pleine signification. Le travail du Saint-Esprit est double dans ce domaine. Premièrement, Il a donné la substance toute-suffisante et scellé définitivement  la Révélation écrite. Deuxièmement, Il révèle ou éclaire ce qui en est la substance. La première phase atteignit son apogée et prit fin quand le dernier apôtre quitta cette terre. Le second principe continue d‘être agissant. Le Nouveau Testament emploie deux mots dans ce domaine. Il parle de ‘’connaissance’’(de Christ – gnosis connaissance dans le sens général d’intelligence, compréhension comme 2Pierre 3.18) et il parle aussi de ‘’la pleine connaissance’’ (de Lui, du Fils ) L’un concerne l’ouverture initiale des yeux du cœur, l’autre parle de l’illumination continuelle. C’est pourquoi l’apôtre Paul priait pour les croyants : ‘’ afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus–Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance,( épignosko devenir complètement familier avec, connaître parfaitement, précisément comme Ephésiens 4.13 )   et qu’il illumine les yeux de votre cœur,’’ (Ephésiens 1.17-18) C’est par une telle illumination que cette vie est alimentée, que la croissance se réalise, et que la libération se manifeste.
    Le jour de la Pentecôte les disciples furent des hommes émancipés, et la marque de leur émancipation c’était la manifestation vivante des Écritures par l’illumination du Saint-Esprit. Mais cela ne se terminait pas là. Considérons le discours d’Étienne. Voyons Pierre dans l’épisode de Corneille. Voyons Philippe et l'éthiopien, et ainsi de suite. Ce n’est pas une revendication pour une révélation supplémentaire ou particulière s’ajoutant aux Écritures, mais, c’est affirmer que le Seigneur a encore plus de lumière et de vérité à manifester dans ce monde.

    Dans ce domaine, écoutons ce qu’un serviteur du Seigneur, hautement respecté et reconnu disait : ‘’Le noyau central de la vérité a la même configuration que la coquille extérieure. L’intelligence peut saisir la forme de la coquille mais seulement l’Esprit de Dieu peut nous permettre de goûter la substance intérieure. Notre grande erreur c’est que nous avons cru en la coquille et nous avons pensé que nous étions dans la foi parce que nous pouvions expliquer la forme extérieure de la vérité que nous trouvons dans la lettre qu’exprime la Parole. A partir de cette erreur fatale le courant Fondamentaliste se meurt lentement. Nous avons oublié que l’essence de la vérité spirituelle ne peut s’exhaler, vers celui qui connaît la coquille de la vérité, à moins qu’il n’y ait premièrement un miracle de l’Esprit dans son cœur’’ (A.W. Tozer extrait de La Conquête divine)

    Beaucoup de serviteurs de Dieu ont eu leur ministère révolutionné et leur vie intégralement libérée, comme les apôtres, par l’illumination du Saint-Esprit sur la Parole de Dieu qui, depuis longtemps entre leurs mains,  étaient devenue très familière quant à son langage et à sa substance. C’était certainement là un des secrets de la puissance et de l’efficacité pour la vie et la prédication, et ‘’ce qui était au commencement’’. Les mêmes Écritures peuvent être utilisées par deux prédicateurs ou docteurs, avec des résultats entièrement différents. L’un le fait avec un ciel ouvert et un ministère oint par l’illumination spirituelle dans son propre esprit, de sorte que l’impact céleste est sensible et que la vie est apportée. L’autre le fait avec une compréhension mentale, étudiée et plus ou moins intelligente, mais cela est spirituellement improductif, et laisse le cœur vide.
    Dans ce domaine particulier, nous avons seulement cité des faits.. Nous ne pouvons pas être trop durs dans nos déclarations. Mais à ce stade, il reste deux choses à faire. La première c’est que le peuple du Seigneur, et surtout Ses serviteurs, réalisent que le don du Saint-Esprit (qui est pour tout croyant né de nouveau) est sans aucun doute donné pour l’illumination ou, comme l’apôtre dit : ‘’l’esprit de révélation’’ pour découvrir, interpréter, et guider dans :‘’toute la vérité.’’ Jean définit cela en parlant de ‘’l’onction que vous avez reçue’’. Il dit que : ‘’l’onction vous enseigne toutes choses’’ Tous les croyants devraient vivre avec de nouveaux yeux et  une nouvelle vision comme faisant partie intégrante de leur nouvelle naissance. Cette faculté pour saisir et la vision spirituelle devraient croître en force et en profondeur au cours de la vie toute entière. Ce n’est pas un extra, c’est la croissance normale d’une capacité donnée lors de la nouvelle naissance.
    Cependant, il peut y avoir besoin d’une certaine étape, d’une crise, qui aura pour résultat la libération de l’Esprit et celle du disciple. Le ministère des apôtres, en faveur des croyants, a cette illumination spirituelle et cette compréhension intérieure comme objet. Cela veut dire que même les vrais croyants peuvent être limités dans ce domaine. Mais quoi qu’il en soit, croyons à notre droit d’aînesse, en cette illumination spirituelle, et exerçons ce droit de manière pratique devant le Seigneur.     

T. A. SPARKS

 
     

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