samedi 13 novembre 2010

petite méditation sur Galates 2

1 Quatorze ans après, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabas, ayant aussi pris Tite avec moi ;
2  et ce fut  d’après  une  révélation que  j’y montai. Je leur exposai  l’Evangile que je prêche
parmi les païens, je l’exposai en particulier à ceux qui sont les plus considérés, afin de ne pas courir ou avoir couru en vain.
3  Mais Tite, qui était avec moi, et qui était Grec, ne fut pas même contraint de se faire circoncire.
4  Et cela, à cause des faux frères qui s'étaient furtivement introduits et glissés parmi nous, pour épier la liberté que nous avons en Jésus–Christ, avec l'intention de nous asservir.
5  Nous ne leur cédâmes pas un instant et nous résistâmes à leurs exigences, afin que la vérité de l’Evangile fût maintenue parmi vous.
6  Ceux qui sont les plus considérés quels qu'ils aient été jadis, cela ne m'importe pas : Dieu ne fait point acception de personnes, ceux qui sont les plus considérés ne m'imposèrent rien.
7  Au contraire, voyant que l'Evangile m'avait été confié pour les incirconcis, comme à Pierre pour les circoncis, –
8  car celui qui a fait de Pierre l'apôtre des circoncis a aussi fait de moi l'apôtre des païens,
9  et ayant reconnu la grâce qui m’avait été accordée, Jacques, Céphas et Jean, qui sont regardés comme des colonnes, me donnèrent, à moi et à Barnabas, la main d’association, afin que nous allassions, nous vers les païens, et eux vers les circoncis.
10  Ils nous recommandèrent seulement de nous souvenir des pauvres, ce que j’ai bien eu soin de faire.

    Nous sommes dans Actes quinze. C’est un moment crucial dans la vie du ministère de Paul. Il monte à Jérusalem, vers l’église mère suite à une révélation. Il est obligé de se justifier aux membres et responsables de l’église ! Quatorze ans après et malgré le fruit abondant et visible de son ministère ! Il est accompagné de Barnabas et quelques autres. Le long du parcours qui les mène à Jérusalem, ils racontent en détail la conversion des païens. Ces témoignages provoquent une grande joie parmi les frères (Actes 15.3) Puis arrivés à Jérusalem, Paul expose l’évangile tel qu’il l’a reçu du Seigneur pour les païens. Nous lisons :

4  Et arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l’Eglise et par les apôtres et par les anciens, et ils racontèrent toutes les choses que Dieu avait faites avec eux.
5  Mais quelques-uns de la secte des pharisiens, qui avaient cru, s'élevèrent, disant: Il faut les circoncire et leur ordonner de garder la loi de Moïse.
6  Et les apôtres et les anciens s’assemblèrent pour examiner cette affaire. (Actes 15)

    Les pharisiens qui avaient cru (on se demande de quelle façon ils avaient cru) veulent faire circoncire ces païens et leur ordonner de garder toute la Loi. Rien que ça ! C’est la perversion de l’évangile et l’anéantissement de la grâce de notre Seigneur expiant nos péchés sur le bois. C’est aberrant, inconcevable ! Et pourtant, ils avaient cru !! Les apôtres vont examiner cette affaire ! C’est vraiment étonnant de la part de ces apôtres de se réunir pour examiner ! Je pense que la réunion était nécessaire, non pour examiner, mais pour remettre la Croix de Christ au centre de la vie chrétienne et non la Loi de Moïse !
    Quand nous lisons ce chapitre, nous constatons que Pierre a été obligé de plaider en faveur du véritable évangile. Il finit son argumentation en disant : « Mais c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu’eux ! (Actes 15.11) » Qu’eux étant les païens ! C’est le monde à l’envers ! Pierre estime que les Juifs doivent être sauvés par la grâce de Jésus, comme les païens, donc sans la Loi, puisque les païens ne la pratiquent pas !

   Nous lisons à partir du verset 12 de ce même chapitre :

12  Toute l’assemblée garda le silence, et l’on écouta Barnabas et Paul, qui racontèrent tous les miracles et les prodiges que Dieu avait faits par eux au milieu des païens.
13  Lorsqu'ils eurent cessé de parler, Jacques prit la parole, et dit : Hommes frères, écoutez–moi !
14  Simon a raconté comment Dieu a d’abord jeté les regards sur les nations pour choisir du milieu d’elles un peuple qui portât son nom.
15  Et avec cela s’accordent les paroles des prophètes, selon qu’il est écrit:
16  Après cela, je reviendrai, et je relèverai de sa chute la tente de David, J’en réparerai les ruines, et je la redresserai,
17  Afin que le reste des hommes cherche le Seigneur, Ainsi que toutes les nations sur lesquelles mon nom est invoqué, Dit le Seigneur, qui fait ces choses,
18  Et à qui elles sont connues de toute éternité.

    Et après le récit des prodiges et des miracles que Dieu a fait par les mains de Paul et Barnabas, il n’y a pas eu de signes de joie et de réjouissances. En tout cas, Luc ne mentionne aucun mouvement de joie en pensant à ces païens convertis !
    Jacques a pris la parole et il cite une prophétie d’Amos 9.11-12. C’est une promesse de l’Eternel concernant la Tente de David. Cette Tente avait été dressée par David pour accueillir l’Arche de l’Alliance sur la colline de Sion. Celui-ci a inauguré un nouveau sacerdoce. C’est lui qui a établi les sacrificateurs dans la Tente pour louer et adorer le Seigneur. Ces prêtres se tenaient devant l’Arche de l’Alliance, sans le voile pour la cacher. Comme nous avons déjà vu dans d’autres études, il n’était plus question de sacrifices sanglants à Sion. Il n’y avait que louanges et adoration dans la présence de l’Eternel. Les sacrifices étaient immolés à Gabaon, dans le Tabernacle, mais sans la présence de Dieu, puisque l’Arche était à Sion. C’est une image, une ombre dont la réalité est l’église, la nouvelle Tente de Sion (1Pierre 2.4-10) Nous trouvons ce récit de la Tente à Sion, dans le livre des Chroniques (1Chr 16)
    En prenant ce passage du prophète Amos, Jacques applique à l’église cette promesse de restauration de la Tente. L’église est le Lieu où Dieu habite (Mt 18.20) De plus chaque membre de l’église est un Temple du Dieu Vivant par son Esprit.  (1Co 6.19) C’est une prophétie pour Israël appliquée à l’église. A chacun de méditer sur cette grâce qui nous avons reçue, nous païens, nous sommes la nouvelle Sion, le Juif et le païen, ensemble! D’ailleurs, toutes les promesses de Dieu sont oui en Jésus-Christ (2Co 1.20) Quand le Seigneur dit toutes ce sont bien toutes les promesses de Dieu qui sont ce oui en Lui.
    Paul a pu tenir ferme. Il s’est battu, et par la grâce du Seigneur, les apôtres ont accepté cet évangile, le vrai. C’est pour cette raison que Tite n’a pas subi la circoncision et que les apôtres ont reconnu la main de Dieu sur l’apostolat de Paul. Jacques, Céphas et Jean, les colonnes, ont donné la main droite à Barnabas et à Paul. Ici, nous voyons que les partage des tâches n’est pas vraiment équitable ! Les deux (Paul et Barnabas) sont allé vers les païens et les douze, vers les circoncis !
    Une fois de plus, l’église mère a demandé de l’argent ! Elle demande aux deux de se souvenir des pauvres, ce que Paul s’est empressé de faire. Cette église de Jérusalem était assez spéciale, si on regarde bien.

Continuons notre lecture de ce deuxième chapitre :

11 Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était répréhensible.
12  En effet, avant l’arrivée de quelques personnes envoyées par Jacques, il mangeait avec les païens ; et, quand elles furent venues, il s’esquiva et se tint à l’écart, par crainte des circoncis.
13  Avec lui les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné par leur hypocrisie.
14  Voyant qu'ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l'Evangile, je dis à Céphas, en présence de tous : Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens et non à la manière des Juifs, pourquoi forces-tu les païens à judaïser ?
15  Nous, nous sommes Juifs de naissance, et non-pécheurs d’entre les païens.
16  Néanmoins, sachant que ce n'est pas par les œuvres de la loi que l'homme est justifié, mais par la foi en Jésus-Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ, afin d'être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi.
17  Mais, tandis que nous cherchons à être justifiés par Christ, si nous étions aussi nous–mêmes trouvés pécheurs, Christ serait–il un ministre du péché ? Loin de là !


    C’est un passage très important dans cette lettre. Paul ne s’embarrasse pas de politesse ou de ménagement, lorsque la réputation du Seigneur est en jeu. Tout d’abord, il résiste face à Pierre. C’est une réaction violente de la part de Paul pour son frère, celui qui l’a logé pendant quinze jours dans sa maison lors de sa première visite à Jérusalem. Paul dit aussi qu’il est répréhensible (blâmable selon d’autres traductions), terme très fort qui montre l’étendu de son indignation !
    Il mentionne ces quelques personnes envoyées par Jacques. Si elles viennent de chez Jacques, se sont des chrétiens, des frères. Paul les nomme ‘’quelques personnes’’. Il ne les appelle pas frères, mais : personnes ! C’est, quelque part, un terme vraiment dépréciatif. On sent un homme très en colère et qui prend le parti du Seigneur. Il a écrit un discours très polémique. Je m’explique :
--Pierre et Paul savent et croient fermement que les ordonnances légales de la Loi ne peuvent pas les justifier devant Dieu. Ils ont cru au Christ qui les justifie par son œuvre rédemptrice. C’est très important pour comprendre la réaction de Paul. Ils ont abandonné les œuvres de la Loi.
--Pierre qui se sépare des païens, entraînant à sa suite les Juifs convertis qui étaient avec lui, dont Barnabas, se remettent sous la Loi. Elle interdit à un Juif de manger avec un païen. Il revient aux œuvres de la Loi ! Il ‘’judaïse’’ écrit Paul. Il se détourne de la grâce !
--Revenir à ces œuvres, c’est admettre que croire à l’œuvre rédemptrice du Seigneur oblige à violer la Loi et donc à pécher. Ce qui est très grave, surtout pour un apôtre comme Pierre, car par son exemple, les autres ont fait de même. C’est admettre qu’en ne pratiquant plus ces œuvres, on pèche et donc, obéir au Seigneur, rend pécheur, transgresseur de la Loi. C’est une attitude absurde et injurieuse pour le Seigneur !
--Pierre commet un acte inconséquent et coupable. Il oublie la grâce de Dieu ! Il est revenu à la Loi et toutes les contraintes de celle-ci ! Cet acte enlève toute valeur à la mort expiatoire de Christ et le Seigneur n’est plus capable de nous arracher à la tyrannie de la Loi.
--En mangeant avec les païens, il vivait en païen sans pécher, puisqu’il ne suivait plus le code alimentaire de la Loi. En écrivant cela, Paul est direct : on peut vivre comme les païens qui n’observent pas la Loi sans pécher ! Pierre, par son attitude, oblige les païens convertis,  à ‘’judaïser’’ c’est-à-dire à suivre les règles alimentaires de la Loi. Ces païens pouvaient penser, par exemple, que pour inviter Pierre ou un Juif converti chez eux à manger, ils devaient observer la règle alimentaire de ce qui est pur et impur, afin de suivre la Loi.
    Or, comme l’écrit Paul au verset 16 : seule la foi en Jésus-Christ nous justifie car nulle chair ne sera justifiée par la Loi et ses prescriptions.
    Nous pouvons donc comprendre l’attitude très déterminée de Paul. C’est un véritable acte d’amour pour son Seigneur, et aussi pour nous, car nous serions, nous aussi, obligés de ‘’judaïser’’, si Paul, sous l’autorité  de l’Esprit, n’était pas intervenu pour rectifier cette erreur !
    Paul termine par cette interrogation au verset 17 : « Christ serait-il un ministre du péché ? » Cette question est très directe et elle surprend, mais nécessaire pour exprimer toute la pensée de Paul : si nous obéissons à Christ, nous transgressons la Loi, et comme écrit plus haut nous péchons, à cause de notre foi à l’œuvre de Christ !
 
    Les quatre derniers versets sont extraordinairement limpides :

18  Car, si je rebâtis les choses que j'ai détruites, je me constitue moi–même un transgresseur,
19  car c’est par la loi que je suis mort à la loi, afin de vivre pour Dieu.
20  J'ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui–même pour moi.
21  Je ne rejette pas la grâce de Dieu ; car si la justice s’obtient par la loi, Christ est donc mort en vain.

--Par la Loi, je suis mort à la Loi, afin de vivre pour Dieu. Si je rebâtis les choses que j’ai détruites, savoir l’observation de la Loi,  je me constitue moi-même transgresseur de la Loi. La Loi que j’observe, à nouveau, me condamne ! Christ par sa mort a été condamné à ma place. Il est ressuscité et par son Esprit, il vit en moi, maintenant. Sa Vie en moi est exempte de toute condamnation. Je dois vivre de sa Vie. Sa Vie est ma vie, la nouvelle, celle d’en haut ! C’est l’essence du vrai christianisme ! Ma véritable identité, c’est Christ ! Sa Vie !
--Je suis crucifié avec Christ. Ce n’est plus moi (mon ego) qui vit, c’est Christ qui vit en moi. C’est un des sommets de la révélation pour notre vie. C’est une vie échangée et non changée. SI c’est Christ qui vit en moi, mes actes seront différents, car découlant de Sa Vie. Si je désobéis à sa Vie en moi, c’est la mort qui passe à travers mes actes. Mes actes changent si je reste dans la foi au Fils de Dieu. La foi me permet de vivre de et par sa Vie.
--La justice m’est donnée par la foi à l’œuvre de Christ. La grâce de Dieu est réelle pour moi et elle suffit pour ma vie.
jcb

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