lundi 1 novembre 2010

petite méditation sur Ephésiens 3

LE MYSTERE Ephésiens 3

1 _ A cause de cela, moi Paul, le prisonnier de Christ pour vous païens…
2 si du moins vous avez appris quelle est la dispensation de la grâce de Dieu, qui m’a été donnée pour vous.
3 C’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d’écrire en peu de mots.
4 En les lisant, vous pouvez vous représenter l’intelligence que j’ai du mystère de Christ.
5 Il n’a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l’Esprit aux saints apôtres et prophètes de Christ.
6 Ce mystère, c'est que les païens ont un même héritage, forment un même corps, et participent à la même promesse en Jésus-Christ par l'Evangile,
7 dont j’ai été fait ministre selon le don de la grâce de Dieu, qui m’a été accordée par l’efficacité de sa puissance.
8 A moi, qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d’annoncer aux païens les richesses incompréhensibles de Christ,
9 et de mettre en lumière quelle est la dispensation du mystère caché de tout temps en Dieu qui a créé toutes choses,
10 afin que les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par l’Eglise la sagesse infiniment variée de Dieu,
11 selon le dessein éternel qu'il a mis à exécution par Jésus-Christ notre Seigneur,
12 en qui nous avons, par la foi en lui, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance.

    Lorsque Paul a écrit cette lettre, il était prisonnier. C’est une phrase qu’il laisse en suspens. Il la reprendra au chapitre quatre et verset un, pour certains commentateurs ou au verset 14 pour d’autres. J’ai l’impression qu’il s’est laissé emporté par une onde de joie venant du Saint-Esprit. Il était sûrement exalté de pouvoir partager cette révélation aux chrétiens qui allaient recevoir cette lettre, et particulièrement les païens !
    A remarquer qu’il se définit comme prisonnier de Christ. Il était pourtant aux mains des Romains, mais pour lui, il est évident que c’est le Seigneur qui a permis cette détention. Il était sûrement à Rome, lorsqu’il a écrit cette lettre, celle aux Colossiens et celle à Philémon, (d’après l’encyclopédie des difficultés bibliques)
Par trois fois, il écrit le mot mystère. Il ne peut pas y avoir de plus grande révélation que celle-ci. Il devait se réjouir à la pensée de l’allégresse de ces païens qui allaient découvrir l’amour de Dieu pour eux. Il est vrai que cette révélation a pu provoquer quelque réaction de la part du peuple élu. Car, à ce peuple élu sont ajoutés les païens ! Les Juifs et les païens forment le nouveau peuple élu. Ce peuple n’a plus un territoire défini pour y vivre. Son territoire est la terre entière !
    Ce peuple n’a plus un Temple dans lequel il doit venir pour adorer. Ce peuple est le Temple de Dieu ! Il est l’habitation de Dieu en Esprit ! Ce Temple est partout dans le monde      Je peux comprendre le bouleversement dans les cœurs de ceux qui était le peuple élu. Il est toujours le peuple élu, mais pour être de ce peuple, maintenant, il faut passer par la croix. Il n’est plus question de généalogie pour être sûr de faire partie du peuple élu, mais de naître d’en haut. Le père du peuple élu était Abraham. Le Père du nouveau peuple élu c’est l’Eternel, engendré par l’œuvre de la croix, le Juif premièrement et le païen !
Il révèle la dispensation du mystère caché de toute éternité. Le mystère de Christ ! Celui par qui et pour qui tout existe ! L’église est le mystère de Christ !
    Les païens sont co-héritiers de cette bénédiction donnée à Abraham pour toutes les nations de la terre, lorsque celui-ci a été appelé par l’Eternel. Depuis, par l’œuvre du Seigneur Jésus, cette bénédiction a pu s’étendre à toutes les nations. Le peuple élu est composé du Juif premièrement et du païen.
    Les païens sont co-membres de ce même corps, l’église. Ils sont sur le même pied d’égalité que les Juifs. Par la grâce qui coule de l’œuvre de la croix nous sommes un en Christ. Il n’y a plus ni races, ni circoncis ou incirconcis au sein de cette nouvelle création engendrée par les souffrances de Christ. Cette nouvelle création ou nouvel homme ne peut vivre et s’épanouir qu’en Jésus-Christ. L’église est le nouvel homme, la nouvelle humanité. Dieu, par l’œuvre du Seigneur, a repris ses droits sur les hommes, en expiant leurs péchés.
    Les païens sont co-participants de la même promesse. Nous sommes dans la révélation ultime de Dieu pour l’homme. Qu’il soit Juif, qu’il soit païen, il n’y a qu’un seul homme nouveau, une nouvelle humanité en Christ et dont il est la Tête. Cette nouvelle humanité a reçu toutes les promesses faites à Abraham. Toutes les promesses de l’Ancienne Alliance sont ce ‘’oui en Lui’’ (2co 1.20) Tout est en Christ. Si nous sommes en Lui, toutes les promesses réalisées sont à nous, à ceux qui Lui appartiennent. Tout est en Lui.
    Je crois que c’est fondamental pour comprendre ce que nous avons reçu de Lui. Il est le TOUT, la fin de toute chose et le commencement de toute chose. Tout est en Lui. Nous sommes en Lui, si nous croyons et vivons selon cette vérité. Nous sommes vraiment au sommet d la révélation de Dieu pour l’humanité. Tout cela est le butin de la croix pour l’homme !
    Nous avons (Juifs et païens), par la foi en Lui, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance. (v. 12) Ce nouvel ordre, dans lequel nous vivons, nous permet de vivre dans la présence de Dieu, par la grâce de Dieu et la puissance de l’Esprit. Il faut, bien sûr, obéir à l’Esprit !
    Pour aller plus loin dans cette révélation, je me suis librement inspiré de l’enseignement de Kenneth O’Hare à qui je dois beaucoup. Il m’a fait aimer et découvrir qui était Jésus-Christ.
    Alors, allons un peu plus au sujet de cette révélation, de ce mystère dont nous entretient Paul. Nous allons examiner quelques versets dans le livre de l’Apocalypse qui mentionne ce mystère de Dieu. Lisons ces versets du chapitre 10 :

5 Et l’ange, que je voyais debout sur la mer et sur la terre, leva sa main droite vers le ciel,
6 et jura par celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et les choses qui y sont, la terre et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, qu’il n’y aurait plus de temps,
7 mais qu’aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s’accomplirait, comme il l’a annoncé à ses serviteurs, les prophètes.

    Nous retrouvons, au verset sept de l’Apocalypse, ce mystère et « que le mystère de Dieu s’accomplirait, comme il en avait annoncé la bonne nouvelle à ses serviteurs les prophètes » Le mystère de Dieu. Nous trouvons dans Ephésiens 1.9 « le mystère de Sa (Dieu) volonté, le dessein bienveillant : tout réunir en Christ ». Puis, au Chapitre deux, le nouvel homme est créé en sa Personne. Ensuite, nous avons ce verset six, du chapitre trois, qui nous occupe, où il est affirmé que le Juif et le païen ont tous, les mêmes bénédictions.
    Alors, se pose une question : est-ce que ce mystère est accompli ? Ou bien est-ce que nous n’avons que les prémices de cette promesse ? En lisant cette lettre, nous pouvons affirmer que c’est accompli. Il s’agit, dans le livre de l’Apocalypse, comme dans la lettre aux Ephésiens, du mystère de Dieu. Le mystère est révélé parce qu’il est accompli.
    Retournons dans l’Apocalypse au chapitre onze dans lequel Jean voit le septième ange sonner de la trompette.

15 Le septième ange sonna de la trompette. Et il y eut dans le ciel de fortes voix qui disaient : Le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Christ ; et il régnera aux siècles des siècles.
16 Et les vingt–quatre vieillards, qui étaient assis devant Dieu sur leurs trônes, se prosternèrent sur leurs faces, et ils adorèrent Dieu,
17 en disant : Nous te rendons grâces, Seigneur Dieu tout–puissant, qui est, et qui étais, de ce que tu as saisi ta grande puissance et pris possession de ton règne.
18 Les nations se sont irritées ; et ta colère est venue, et le temps est venu de juger les morts, de récompenser tes serviteurs les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et de détruire ceux qui détruisent la terre.
19 Et le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l’arche de son alliance apparut dans son temple. Et il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, un tremblement de terre, et une forte grêle.

    Christ règne ! Il règne car tout pouvoir Lui a été donné. Dieu a tout mis sous ses pieds ! Nous méditerons sur Sa puissance en abordant le chapitre 4 de cette lettre. Nous lisons dans Hébreux 2 : « en lui soumettant ainsi toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui reste insoumis. Cependant, nous ne voyons pas encore que toutes choses Lui soient soumises. Mais celui qui a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, Jésus, nous le contemplons couronné de gloire et d’honneur, à cause de la mort qu’Il a soufferte ».

    Ce royaume du monde a été remis à notre Seigneur. C’est fait ! La septième trompette a sonné le royaume a été remis entre les mains du Seigneur. Ce que Jean a vu est accompli. La Parole nous l’affirme sans ambiguïté. On ne voit pas encore que tout Lui soit soumis, mais Il règne. Nous devons le croire et être fortifié par cette vérité fondamentale !
    L’église n’a plus rien à attendre, si ce n’est le retour du Seigneur en gloire. Ce Jour-là nous connaîtrons qu’Il est avant toute chose et que tout subsiste en Lui. Nous connaîtrons que Dieu avait tout mis sous ses pieds. Nous contemplerons Celui par et pour qui tout existe. Pénétrons du mieux que nous pouvons dans ces œuvres qu’Il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions (2.10). Ainsi nous pourrons montrer sur la terre, la puissance et le caractère de Celui qui nous a sauvés. Par ces œuvres, celles qu’Il a préparées, nous pouvons et devons régner sur la terre !
    Le verset 17 de ce passage, dans l’Apocalypse, nous dit : « Nous te rendons grâce, Seigneur Dieu Tout Puissant qui est et qui était. Nous avons l’habitude de lire ‘’Celui qui est, qui était et qui vient’’. ’’Qui vient’’ a été supprimé dans ce texte, tout simplement parce qu’Il est venu !
    Donc, Il est de toute éternité et Il était, mais Il ne vient plus. C’est fait ! Nous le verrons quand il manifestera sa gloire, à son Avènement pour que tout genou fléchisse devant le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs qu’Il est ! Sa venue en gloire prouvera que tout est accompli, qu’il n’y avait plus rien à attendre. Nous sommes arrivés à la consommation de toutes choses.
    Les vingt-quatre vieillards ou anciens, selon les traductions, qui sont devant le trône se prosternent et adorent Dieu. Ils sont le symbole de l’adoration de l’église exerçant son sacerdoce royal en esprit et en vérité. Dès qu’il s’agit de décrire la gloire de notre Dieu, nous voyons l’adoration des fidèles. Lorsque Jésus était sur terre la gloire était liée à ses souffrances (la gloire de Dieu et celle du Seigneur). Maintenant que le Seigneur est dans le ciel avec le Père, la gloire est liée à Son adoration par son église, symbolisée par les vingt-quatre et les quatre êtres vivants.
    Une dernière chose à mentionner dans ce passage : l’Arche de l’Alliance apparaît dans son Temple. L’Arche est dans le ciel. Ce coffre qui était le trône de Dieu sur la terre et qui attestait la présence de l’Eternel au milieu de son peuple est rentré dans son repos. Le repos de Dieu ! Dans l’avant-dernier chapitre de l’Apocalypse, Jean décrira ce Temple : c’est Dieu Lui-même, ainsi que l’Agneau. Quelle merveille ! Que de grâce !
    Pour bien apprécier cette vision, il faut se souvenir de la fin de la prière de Salomon, lors de la consécration du Temple. Salomon finit sa prière ainsi :

41 Maintenant, Eternel Dieu, lève–toi, viens à ton lieu de repos, toi et l'arche de ta majesté ! Que tes sacrificateurs, Eternel Dieu, soient revêtus de salut, et que tes bien–aimés jouissent du bonheur !
42 Eternel Dieu, ne repousse pas ton oint, souviens–toi des grâces accordées à David, ton serviteur ! (2Ch 6)

    Le Temple que Salomon, sur l’ordre de l’Eternel, avait bâti pour Dieu est devenu le lieu de repos de l’Eternel. La gloire de l’Eternel a envahi ce Temple, le feu est tombé sur les sacrifices et les sacrificateurs ne pouvaient entrer dans le Temple. Je crois que Jean a vu la réalité dont l’ombre était la consécration du Temple de Salomon. Jean nous décrit le vrai Temple, la véritable Arche et plus tard la véritable Jérusalem qui descend d’auprès de Dieu et qui est l’épouse de l’Agneau. Toutes les nations de la terre viennent, par la prédication de l’Evangile, à cette Jérusalem céleste. Le Juif et le païen ensemble pour adorer le Père par la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ. Dieu est entré dans son repos, par l’œuvre de notre Seigneur Jésus-Christ ! Le fameux septième jour ! Dieu se repose, car Il a la communion avec l’homme, le nouveau, celui décrit dans Ephésiens.
    Je ne peux que penser à cette prophétie de Jérémie :

En ces jours–là, dit l'Eternel, On ne parlera plus de l'arche de l'alliance de l'Eternel ; Elle ne viendra plus à la pensée ; On ne se la rappellera plus, on ne s'apercevra plus de son absence, Et l'on n'en fera point une autre.
17 En ce temps–là, on appellera Jérusalem le trône de l'Eternel ; Toutes les nations s'assembleront à Jérusalem, au nom de l'Eternel, Et elles ne suivront plus les penchants de leur mauvais cœur. (Jérémie 3)

     Nous savons que l'Eternel siégeait entre les deux chérubins qui étaient sur le couvercle de l'arche de l'alliance (1Sam. 4.4, 2Sam. 6.2, Ps. 80.2 etc) L'arche était le trône de l'Eternel au milieu de son peuple. A présent c'est tout Jérusalem qui devient le trône de l'Eternel, le lieu d'où Il règne sur les nations. Je crois que cette Jérusalem est décrite dans Apocalypse 20, c'es la céleste et elle est aussi l'épouse de l'Agneau.
   Il y a des personnes de toutes les nations sauvées et qui sont membres de cette Jérusalem céleste. Elle est le lieu du trône de Dieu. C’est à partir de cette Jérusalem céleste, l’épouse de l’Agneau que le Seigneur règne sur la terre. Le Seigneur nous donne de régner avec Lui en pratiquant ces œuvres qu’Il a préparées pour nous. Par celles-ci et la soumission à son Esprit nous régnons sur la terre. Nous attendons, tous, ce règne futur, lorsque le Seigneur remettra entre les mains du Père le royaume, et que le dernier ennemi (la mort) sera vaincu. (1Co 15) En attendant ce règne glorieux, nous avons la puissance de Dieu pour régner maintenant.
    Le Seigneur Jésus nous a montré la voie : la croix ! Le sommet de la puissance de Dieu s’est manifesté lorsqu’Il était sur la croix, en agonie. Il a été écrasé à cause de nos fautes (Es 53.5) Ce sont nos fautes qui L’ont écrasé. Serge Tarassenko dit dans un commentaire sur ce verset que son cœur a explosé de chagrin, en pensant à nous ! Ce n’est pas le supplice de la croix qui l’a tué, ni les hommes, mais le chagrin qu’Il a eu en voyant notre condition, séparé du Père. Il s’est englouti dans la mort.
    A ce moment toute la puissance de l’ennemi a été anéantie. Notre puissance ne peut être que l’œuvre de la croix sur nos vies. La croix est le seul chemin de la puissance pour l’homme. Il n’y en a pas d’autres ! C’est quand je suis faible que je suis fort ! (2Co 12.10)
    Paul mentionne la richesse insondable du Christ. Il nous a décrit au premier chapitre quelques-unes de ces richesses. Dans l’Ancienne Alliance, le peuple était béni dans le pays, s’il observait la Loi donnée à Moïse. La bénédiction était sur ceux qui vivaient dans le pays en étant obéissant à la Loi.
    Notre vie est en Christ. Nous avons tout pleinement en Lui. Il est notre vie, notre pays promis. Notre vie est cachée en Lui. Il est, avec nous, cette nouvelle humanité, ce nouvel homme corporatif. Nous sommes citoyens du ciel, puisque nous sommes assis avec Lui dans les lieux célestes. Il est le nouvel Israël, l’Israël de Dieu et c’est ce que nous sommes en Lui. Nous avons, nous païens, ce droit de cité!
    La richesse insondable du Christ. Le pays d’Israël avait des limites, et ses richesses étaient limitées, le nouvel Israël n’a pas de limites dans ses richesses ! Il est spirituel, réalité du pays de Canaan ! Nous avons, bien sûr, des limites qui nous permettent de savourer les richesses insondables du Seigneur. Par limites je veux dire que nos limites sont spirituelles. Si je désobéis au Seigneur, je passe la frontière du Pays ! Comment comparer avec l’Ancienne Alliance ? Rien n’est comparable à notre Seigneur Jésus-Christ ! Nous sommes arrivés à la consommation de toute chose et tout est en Christ. Notre pays, c’est le monde entier !
    Paul affirme que les principautés et les pouvoirs dans les lieux célestes connaissent, par l’église, la sagesse de Dieu dans sa grande diversité.
    Ces principautés et ces pouvoirs, nous les trouvons dans Colossiens 2.15. Paul nous affirme, par l’Esprit de Dieu, que ceux-ci ont été dépouillés et publiquement livrés en spectacle, et le Seigneur a triomphé d’eux, par la croix.
    Je crois que ces pouvoirs et principautés dans les lieux célestes avaient décidé de faire mourir le Seigneur. C’est eux qui ont excité les foules et les religieux pour faire clouer le Seigneur de Gloire, l’Agneau de Dieu, à la croix. Ils ne se doutaient pas qu’en agissant ainsi, c’est selon la volonté de Dieu qu’ils agissaient et que les jours de leur puissance étaient comptés.
    Paul nous exhorte, à la fin de sa lettre, de lutter contre ces principautés et ces pouvoirs. Ce que ceux-ci n’ont pu faire pour le Seigneur, ils essaient de le faire pour nous, afin de détruire cet homme nouveau que nous sommes en Lui, l’église. Mais le Seigneur nous a promis que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle ! (Mt 16.18)
Comment ces êtres célestes peuvent-ils, voir la sagesse de Dieu dans sa grande diversité ? Par l’église, bien sûr ! Mais, quelle est cette sagesse révélée par l’église ? Comment décrire cette sagesse ? Regardons quelques versets dans 1Corinthiens 1 :

19 Aussi est–il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, Et j'anéantirai l'intelligence des intelligents.
20 Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n'a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde ?
21 Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication.
22 Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse:
23 nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens,
24 mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs.
25 Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes.

    Je suis ébloui par la concision et la définition de la sagesse et de la puissance de Dieu dans ce passage. La sagesse de l’homme est anéantie par la révélation de cette sagesse de Dieu. Comment comprendre que la mort d’un homme puisse être la puissance suprême qui a anéanti la puissance des êtres célestes ? Ils ont été livrés en spectacle et dépouillés par la puissance de la croix. Incroyable ! La sagesse de Dieu c’est le Christ crucifié ! La puissance de Dieu c’est le Christ crucifié ! Bouleversement total ! Qui peut accepter cela parmi les sages et les puissants de ce monde ? L’église est le fruit de la sagesse de Dieu. Elle se développait grandement, sans moyens et au milieu de persécutions terribles ! A son début elle s’accroissait sans puissance humaine ! Elle vivait, témoignait touchait des hommes pour les mener au salut !
    Ce que Paul affirmait dans cette lettre n’était pas une théorie ou quelque chose de plus ou moins acceptable. La prédication de la mort expiatoire du Seigneur touchait beaucoup de personnes et ce qu’affirmait Paul était vérifiable chaque jour par l’église qui croissait.
    John Stott écrit dans son commentaire sur Ephésiens :

« En fait, la naissance de l’église en tant que communauté d’hommes et de femmes sauvés et réconciliés est une démonstration publique à la fois de la puissance, de la grâce et de la sagesse de Dieu. En effet, Paul a souligné la puissance de Dieu qui rend à la vie (1.19 - 2.6), la richesse surabondante de la grâce divine (2.7), et maintenant la sagesse de Dieu dans sa grande diversité (3.10). Le mot polupoikilos, traduit par grande diversité, multiple (TOB), infiniment variée (Sg), signifie littéralement de plusieurs couleurs ; il servait habituellement à décrire les fleurs, les couronnes, les tissus brodés et les tapis tissés. La Septante utilise sa forme la plus simple de poikilos pour désigner la tunique bigarrée (B. la colombe) ou princière (TOB) que Jacob avait donnée à Joseph, son plus jeune fils (Gn 32.3,23,32). L’église en tant que communauté multiraciale et multiculturelle, se présente comme une somptueuse tapisserie. Ses membres viennent d’arrière-plan les plus divers. Aucun autre groupement humain ne lui ressemble. Elle est unique dans sa diversité et son harmonie. Elle est la nouvelle société de Dieu. Par la grande diversité qui la caractérise, l’église est le reflet de la sagesse infiniment variée de Dieu »

    Cette description est le côté visible de l’église, ce que l’on peut voir à l’œil nu. Je pense que le côté invisible de l’œuvre de la croix est la puissance de la sagesse de Dieu. C’est cette sagesse-là qui interpelle ces êtres célestes. Ils ont employé la force pour arriver à leur fin, c’est-à-dire détruire l’œuvre rédemptrice de Dieu par la mort de Jésus.
    Cette mort qu’ils ont provoquée a été leur défaite définitive et sans aucun recours. La sagesse de Dieu se voit dans cette église, car elle a été engendrée par la mort de Christ qui a succombé sous le complot de ces êtres. Ils ne savaient pas qu’ils étaient le moyen par lequel Dieu allait sauver le monde. La puissance détruite par la faiblesse et la mort, voilà la sagesse de Dieu. L’église est le fruit de cette sagesse. Il doit en être de même aujourd'hui!
    Continuons la lecture de ce premier chapitre de la première lettre aux Corinthiens :

26 Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles.
27 Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes ;
28 et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont,
29 afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu.
30 Or, c'est par lui que vous êtes en Jésus–Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption,
31 afin, comme il est écrit, Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur !

    La sagesse de Dieu est très bien décrite dans ce passage. Cette sagesse est pour nous, pour nos vies, pour que l’église témoigne de la puissance de Dieu, par notre faiblesse absolue. Nous sommes les choses folles, faibles, viles, celles qui ne sont point et que l’on méprise ! C’est par ces êtres sauvés que nous sommes, que les principautés et les pouvoirs dans les lieux célestes voient la sagesse de Dieu. Plus nous sommes faibles, plus nous sommes forts. Cette puissance a sa source en Dieu par la croix. La sagesse de Dieu donne la vraie force, inconcevable pour nous ! C’est visible depuis les lieux célestes.
    Plus l’église est faible, plus elle est méprisée, plus elle paraît folle, suite à des prises de positions à contre-courant, plus elle manifeste la sagesse de Dieu. C’est un bouleversement total, un séisme pour ceux qui nous voient vivre ici bas et dans les lieux célestes.
    Nous avons, par la foi en Lui, la liberté de nous approcher de Dieu. C’est une fois de plus, une démonstration de la sagesse de Dieu.
   Nous avons un exemple dans l’Apocalypse de cette église selon Dieu : celle de Philadelphie.

7 Ecris à l’ange de l’Eglise de Philadelphie : Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n’ouvrira:
8 Je connais tes œuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n’as pas renié mon nom, j’ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer.
9 Voici, je te donne de ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent ; voici, je les ferai venir, se prosterner à tes pieds, et connaître que je t’ai aimé.
10 Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre.
11 Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.
12 Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus ; j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau.

    Nous voyons que cette église est décrite comme n’ayant pas de puissance. C’est une église qui a persévéré et qui a gardé la Parole du Seigneur. Une église qui n’a pas renié le Nom du Seigneur. Le Seigneur s’occupe personnellement de cette église. Elle a:

--une porte ouverte que personne ne peut fermer. La porte du Ciel, je crois.
--le Seigneur va leur livrer leurs ennemis. Ils vont se prosterner devant eux, témoignage que le Seigneur les a aimés
--le Seigneur promet de les garder de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre. Les garder ne veut pas dire ne pas souffrir, mais résister par la puissance du Seigneur à cette épreuve.
--l’assurance de la venue du Seigneur, car Celui-ci leur dit ‘’Je viens bientôt.’’ C’est un encouragement exceptionnel pour cette église.
--une couronne, elle règne !
--les promesses du verset douze sont merveilleuses !

    C’est une église qui est sous la puissance de Dieu, car elle n’a aucune puissance d’ici-bas pour vivre dans ce monde. Je suppose que la sagesse de Dieu est visible pour ce monde invisible qui a voulu anéantir l’œuvre rédemptrice de Dieu par sa puissance propre !
    La prière de Paul ! Il commence sa prière par un acte d’adoration en fléchissant les genoux devant le Père. Le Seigneur a révélé, dans Jean 4, que c’est le Père qui cherche des adorateurs en esprit et en vérité. Chaque fois que nous adorons, c’est le Père qui est devant nous !
    Il sait quoi demander à ce Père merveilleux ! La révélation de la volonté de Dieu est le préalable à toute requête (J. Stott). Paul sait. Sa requête n’est pas pour lui, mais pour les Ephésiens pour qu’ils puissent apprécier cette révélation et pénétrer dans sa richesse, et vivre sur son fondement. Lisons-la :

14 A cause de cela, je fléchis les genoux devant le Père,
15 duquel tire son nom toute famille dans les cieux et sur la terre,
16 afin qu’il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur,
17 en sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi ; afin qu’étant enracinés et fondés dans l’amour,
18 vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur,
19 et connaître l’amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu.
20 Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous demandons ou pensons,
21 à lui soit la gloire dans l'Eglise et en Jésus–Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen !

    Lisons, comme départ de cette méditation ces quelques lignes de J. Stott qu’il a écrit dans son commentaire de cette lettre :

« Pour connaître les préoccupations et les ambitions principales d’un chrétien, il suffit d’étudier le contenu et l’ardeur de ses prières. Nous prions tous pour des sujets qui nous touchent de près ; l’absence dans nos requêtes, de certains sujets traduit généralement, tout simplement, un manque d’intérêt à leur égard. Car la prière est l’expression d’un désir. Ainsi, la conversion de ses frères de race est pour Paul autant objet de son vœu profond que de sa prière : « Le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu….. » (Ro 10.1). Tel est le cas de la seconde prière formulée par Paul dans cette lettre, et dans laquelle, il épanche son âme devant Dieu. » (J. Stott)

    Cette prière de Paul est encore efficace et agissante pour ceux qui la lisent. C’est l’Esprit qui parle à nos cœurs et qui nous enrichit par la révélation de tout ce qui vient d’être dit. Ce que nous lisons devient vie dans nos cœurs.
    Toute famille dans les cieux et sur la terre tire son nom du Père. Toute famille a un ancêtre commun. Nous sommes tous de la même famille puisque nous descendons, tous, du premier couple que Dieu a mis sur la terre. Dans le contexte de cette lettre, c’est Dieu qui est notre Père, notre ‘’ancêtre’’ commun à tous. Je dis cela parce que Paul mentionne ceux de cette famille qui sont dans les cieux et ceux qui sont sur la terre. La mort nous sépare momentanément, mais nous sommes cette même famille. Nous avons l’église militante sur la terre et celle qui a vaincu et qui est triomphante dans le ciel. Ce sont deux parties de la même et grande famille de Dieu. A son avènement, cette église sera réunie éternellement ! Il ne faut pas oublier que pour un chrétien la mort est le sommeil dans l’attente de la résurrection. Le chrétien ne meurt pas, mais il s’endort dans le Seigneur ! Merveilleux !
    Paul demande, ensuite, au Père, de nous donner selon la richesse de sa gloire. Ce que demande Paul pour chacun d’entre nous n’est pas mesurable ! Nous pouvons recevoir selon la richesse de Dieu, celle de sa gloire. La gloire de Dieu, c’est de cacher les choses comme nous le dit un proverbe (25.2) Ces choses Dieu les cache dans notre cœur. Elles deviennent le trésor de nos vies. Je crois que la vie intime avec notre Dieu est ce qui est caché, ce trésor non mesurable, la vie éternelle ! C’est notre gloire : la vie cachée que nous donne de vivre notre Dieu dans le secret de notre cœur ! C’est la vie d’amour de son Fils. L’homme intérieur, dans lequel habite Christ par son Esprit, et le Père !
    Le fruit, produit par cette communion avec notre Créateur, doit se voir dans les gestes de notre vie courante. Nous sommes puissamment fortifié dans notre homme intérieur par cette communion et celle-ci nous enracine et nous fonde dans l’amour, l’amour agapé, de Dieu.
    Si nous sommes fondés de cette façon, nous pouvons comprendre, avec tous les saints, l’amour du Christ. Il n’est pas concevable de comprendre, le plus pleinement possible cet amour, sans la communion fraternelle. Le nouvel homme ne peut vivre que dans la communion fraternelle. Je crois que c’est important de bien assimiler cette vérité fondamentale pour la vie de ce nouvel homme en Christ !
    Paul nous exhorte à vivre de l’amour de Christ en nous. Comment ? Par la foi ! Nous avons ce trésor au fond de notre être régénéré, et nous devons vivre de ce trésor. Le seul chemin pour vivre de la vie de Christ en nous : l’obéissance. L’obéissance est la preuve de notre amour. La source de tout ce qui vient d’être dit, c’est l’amour, celui qui coule de la croix. Il n’y en a pas d’autres ! C'est l'Esprit qui nous donne la capacité d'obéir si nous l'entendons!
    La largeur, longueur, profondeur et hauteur est une expression pour nous décrire cet amour de Dieu pour nous. Certains pères de l’église enseignaient que c’était une description imagée de la croix. La largeur représente les bras en crois de Christ qui embrassent toute l’humanité, la profondeur, c’est sa visite dans les lieux inférieurs de la terre et la hauteur, son ascension et son règne. La longueur englobe la profondeur et la hauteur.
    On peut dire que par cette image, Paul n’a pas de mots assez forts pour décrire l’amour de notre Dieu. Nous recevons au-delà de ce que nous demandons ou pensons. Amen !

jcb


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